« Le chat sur le mur » de Deborah Ellis

chatClaire est morte à 13 ans, quelque part aux Etats-Unis. Elle s’est réincarnée dans le corps d’un chat errant à Bethléem en Cisjordanie. A la suite d’une course-poursuite avec d’autres chats errants, elle se retrouve dans une maison palestinienne devenue poste d’observation pour deux soldats israéliens. C’est l’occasion de raconter ses souvenirs de jeune adolescente américaine loin de sa vie d’aujourd’hui. Mais les événements vont se précipiter et le chat-Claire, bien malgré lui, va se retrouver au coeur du conflit qui déchire cette région du monde non sans avoir fait la connaissance du petit garçon qui se cache dans la maison…

Entre le conte fantastique et le roman historique, ce texte ne peut pas laisser indifférent. Deborah Ellis nous offre un message de paix grâce à ce chat qui comprend toutes les langues et qui aime les hommes tels qu’ils sont. Ce livre interroge sur le sens à donner à sa vie.

« Books can help us remember what we have in common ». Deborah Ellis

Du même auteur au catalogue

« Parvana : une enfance en Afghanistan » COLLEGE

« Le voyage de Parvana » COLLEGE

Sur le conflit israélo-palestinien 

« Israël-Palestine : une terre pour deux » de Gérard Dhôtel DOCUMENTAIRE

« Israël: L’Etat inachevé » de Gilles Paris DOCUMENTAIRE

« Toute la lumière que nous ne pouvons voir » d’Anthony Doerr

doerr toute la lumiere Destins croisés de deux personnages : Marie-Laure, une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance.

Bien plus qu’un roman sur la guerre, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est une réflexion profonde sur le destin et la condition humaine. La preuve que même les heures les plus sombres ne pourront parvenir à détruire la beauté du monde.

Les expériences croisées des deux jeunes enfants grandissant dans un monde de furie et de pertes personnelles nous sont relatées avec une intelligence de structure romanesque, une distanciation qui évite le pathos dans la dramaturgie. Il y a comme un filtre qui nous fait vivre ces années de guerre par procuration, par les yeux, les sentiments et l’extrême maturité de l’enfance envolée trop vite.

Un livre si fort qu’il poursuit le lecteur bien après sa lecture.

Mariannick, doc.

« Gioconda » de Nikos Kokantzis

giocondaDans un petit village grec, en 1943, un adolescent et une jeune juive, malgré la guerre et les privations, vivent un amour exceptionnel. De la naissance de l’amour  à l’épanouissement jusqu’au départ tragique de Gioconda, c’est un récit sincère, sans pudeur mais avec beaucoup de respect, d’une initiation amoureuse lumineuse.

Mariannick, doc.

« Dommage de guerre » d’Anne Guillou

dommage guerrePour écrire ce livre, Anne Guillou s’est inspirée d’un fait divers tragique qui s’est déroulé à Guiclan, une commune du Nord-Finistère, au mois d’août 1944. Bien que les anciens en aient été témoins, la mémoire locale a occulté cet événement dramatique. S’appuyant sur des documents historiques, tant français, bretons qu’américains, l’auteur a traité avec tendresse et humanité, dans le style dépouillé qui lui est propre, cet épisode vieux de presque 70 ans. Plus qu’un document historique, c’est un ouvrage mêlant fiction et réalité, propre à émouvoir autant qu’à informer.

Après avoir débarqué en Normandie, les troupes alliées de libération se dirigent vers Brest. Tout au long de leur progression, des échanges se font entre la population locale et les libérateurs (café, essence contre de l’eau-de-vie et autres denrées alimentaires). Un détachement de soldats noirs américains du service de l’Intendance campe dans un bois, ausud de Guiclan. C’est alors qu’une jeune mère de famille est assassinée.

L’auteur décrit avec finesse le microcosme paysan, la mentalité léonarde, les réactions face au drame insupportable. La libération de Morlaix fait l’objet de plusieurs pages colorées et documentées où la joie de la liberté retrouvée ne fait pas oublier la gravité du climat ambiant dans une ville qui abrite la Cour martiale.

« J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » de Béatrice de Toulouse Lautrec

20 ans ravensbruckBéatrix de Toulouse-Lautrec et sa mère ont été arrêtées par la Gestapo de Lyon en juin 1944, internées au fort de Montluc, puis déportées à Ravensbrück en août et libérées en avril 1945.  L’auteur, qui avait vingt ans en 1944 et était alors Mlle de Gontaut-Biron, a raconté son épreuve dès 1946, sans intention de publication, pour se libérer de ce qu’elle venait de vivre. Mais le manuscrit a circulé anonymement, signé « matricule 75 537 »; dès 1948, trente-trois ans avant sa première édition en 1981. On ne saurait mieux définir ce document très différent des ouvrages postérieurs sur la déportation que par ce jugement de Martin du Gard : « Peu de ces rescapés ont su rendre si fidèlement, si humblement, avec une telle absence de cabotinage et de tricherie, ce qu’a été leur vie de tous les jours, ses grandes angoisses, ses dangers, ses petites peines, ses petites joies. » Et par celui d’Albert Camus qui le reçut lui aussi sans nom d’auteur: « On ne peut pas ne pas être profondément touché par le ton même du récit. Garder l’amour de la vie, la confiance, l’humour quelquefois, la tendresse toujours au milieu des charniers, c’est un tour de force ou une grâce, je ne sais pas. »

Procédant par une succession de scènes et de dialogues qui forment un tableau riche de spontanéité, d’émotion, d’amour et de simplicité, Béatrix de Toulouse-Lautrec fait surgir, sans chercher à philosopher, les mille misères de la vie carcérale, l’angoisse de la mort, mais aussi l’espoir et les petites joies qu’un rien suffisait à faire jaillir dans le malheur.

Ce que je retiens de ce livre : de vrais fous rires lancés à la barbe des tortionnaires !

A lire aussi un livre fort : « Kinderzimmer » de Valentine Goby

Mariannick, doc.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

kinderzimmerAu printemps 1944, Mila entre au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est plongée alors dans un monde infernal où l’horreur prend toutes les formes : le froid, la maladie, les expériences médicales, la faim, les poux, les coups. Et cette horreur pénètre par tous les sens : les yeux, les oreilles, le nez,… Mais, dans cette horreur absolue, il reste encore la vie, l’amitié, l’amour, l’attention quotidienne aux autres. Comme Mila ou Teresa, chacun décide de vivre ou non.  Pour Mila, enceinte, le risque de vivre est encore plus grand, mais plus miraculeux encore, le risque d’aimer un enfant qui est voué à la mort, le risque d’aimer l’enfant d’une autre. Jusqu’au bout, l’on se demande si cette opiniâtreté à défier la mort sera gagnante.

C’est un livre grave, bouleversant qui rappelle l’existence, souvent ignorée, d’une « kinderzimmer » , une pièce dévolue aux nourrissons dans un camp de la mort.

En rappel, le très beau livre de Béatrice de Toulouse-Lautrec « J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » où elle témoigne de son internement dans ce camp.

Deux livres à lire absolument !

Mariannick, doc.

« Certaines n’avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka

Elles avaient entre 13 et 20 ans, étaient presque toutes vierges, se trouvaient sur un bateau qui les amène vers les États-Unis, la plupart rêvent encore. Elles vont rejoindre le mari qu’on leur a imposé dont elles ne connaissent que les lettres et quelques photos. A l’arrivée, la réalité est très loin de leurs rêves.Ces jeunes Japonaises subiront une double peine : celle des femmes attachées à un labeur pénible et à des maris pas toujours compréhensifs ; elles subiront aussi l’indifférence des Américains, l’éloignement de leurs enfants qui ne partagent pas la même culture, puis l’humiliation et le rejet des Blancs et enfin l’angoisse des enlèvements à l’entrée en guerre des Américains contre leur pays.À la façon d’un choeur antique, fort de leurs multiples voix, elles racontent leurs vies. Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre, et l’oubli.

Le talent de Julie Otsuka vient de son écriture poétique, incantatoire qui arrive à nous transporter en mille lieux dans cette Amérique du début du XXè siècle. Son mérite est aussi de faire remonter de l’oubli la tragédie vécue par des milliers de femmes. Ce livre mérite complètement le Prix Femina 2012. A lire absolument ! L’an dernier, j’ai lu un autre livre sur la triste condition de ces immigrés Japonais du début du siècle mais au Brésil cette fois.

« Des grains en or » d’Isabelle Peltier-Mignot.

Mariannick, doc.