« Loeiza » de Frédérique Niobey

loeiza Quand deux solitudes se croisent… Loeïza, une vieille Polonaise qui vit dans la cité va à la rencontre de Nadia. Elle va la pousser jusqu’à ses retranchements, bousculer sa tristesse, son mal de vivre et lui permettre de prendre son envol.

Le ton est saccadé, brutal, parfois. Nadia est un être blessé, qui réagit au quart de tour. Ce qui plaît dans ce roman, c’est l’expression sincère des personnes et la vérité des relations. Un roman attachant !

Mariannick, doc.

« La femme de l’Allemand » de Marie Sizun

femme allemandFanny est une mère célibataire, Marion une petite fille aimante. Tout pourrait être normal mais une ombre rôde, une dissonance s’installe qui fausse leur relation. La petite fille est alertée, par instinct : la voix de sa mère un ton trop haut, ses emportements inexplicables, ses silences terribles, où plus rien ne semble la rattacher au réel. L’enfant sent le monde vaciller. Elle ne comprend pas pourquoi sa mère n’est pas comme celles de ses amies d’école, différente, si fragile, si fantasque. Si oublieuse lorsque Marion lui pose des questions sur son père qu’elle ne connaît pas, cet Allemand dont on sait bien peu de choses.

Puis Marion comprend : Fanny est « maniaco-dépressive ». Les rôles s’inversent alors. Adolescente, Marion endosse cette raison qui doucement quitte sa mère. Elle la protège, la couvre en taisant ses excès. Elle peut tout endurer. Tout plutôt que ces séjours à l’hôpital, qui les séparent. Mais il faut davantage que l’amour fou d’une petite fille pour terrasser la folie.

Ce n’est pas Marion qui raconte, c’est quelqu’un d’autre qui lui parle. Il la voit évoluer, de la petite fille au regard ébloui par sa mère à l’adolescente méfiante qui finit par rejeter sa mère pour mieux se protéger. Roman touchant qui n’accuse personne mais qui nous conduit à comprendre ce que la maniaco-dépression peut engendrer comme mal-être entre des gens d’une même famille, même s’ils s’aiment fort.

Mariannick, doc.

 

 



« L’enfer au collège » de Arthur Ténor

enferGaspard fait sa rentrée en sixième dans un nouveau collège et très rapidement il devient la tête de turc d’Anthony. Chaque jour les moqueries et les mauvais coups se multiplient mais jusqu’où peut-on aller sans le regretter ensuite amèrement ?

Un livre qui analyse l’engrenage du harcèlement au collège. Un élève pris au piège, qui ne se défend pas, qui perd pied face à la violence. Il a l’intérêt aussi de mettre face à face la victime et le principal coupable. Une rencontre salutaire pour l’un comme pour l’autre.

Mariannick, doc.

 

Autres articles du blog
« Les regards des autres » de Ahmed Kalouaz COLLEGE
« De la Rage dans mon cartable » de Noémya Grohan  LYCEE
« Ma réputation » de Gaël Aymon LYCEE

Autres titres au catalogue
« Elliot »de Graham Gardner COLLEGE
« La fille seule dans le vestiaire » de Hubert ben Kemoun COLLEGE
« Je ne suis pas un singe » de Virginie Lou COLLEGE
« Lettre à Line » de Amélie Billon COLLEGE

« Stop au harcèlement » de Nora Fraisse DOCUMENTAIRE

« De la rage dans mon cartable » de Noémya Grohan

rage« Je crois que c’est après cet épisode que j’ai commencé à mettre un mot sur ce qui m’arrivait. La solitude, le sentiment de décalage, dès le début, je les avais déjà ressentis. Le harcèlement scolaire, c’était un mot plus grave. Mais plus les jours passaient, plus l’évidence était là, sous mes yeux. Je n’étais pas qu’une élève chahutée par quelques meneurs. Beaucoup d’autres les avaient imités et me traquaient en permanence.  J’étais devenue une cible ».

Un témoignage bouleversant qui nous fait prendre conscience des séquelles laissées par le harcèlement mais aussi du ressort de la résilience  qui permet à la victime de trouver des capacités à me rebondir dans la vie.

Autres articles du blog
« Les regards des autres » de Ahmed Kalouaz COLLEGE
« L’enfer au collège » de Arthur Ténor COLLEGE
« Ma réputation » de Gaël Aymon LYCEE

Autres titres au catalogue
« Elliot »de Graham Gardner COLLEGE
« La fille seule dans le vestiaire » de Hubert ben Kemoun COLLEGE
« Je ne suis pas un singe » de Virginie Lou COLLEGE
« Lettre à Line » de Amélie Billon COLLEGE

« Stop au harcèlement » de Nora Fraisse DOCUMENTAIRE

« Web-dreamer » d’Anne Mulpas

Mathis a un vrai problème avec la communication. Au lycée, les autres le terrifient, il n’ose pas leur parler : on le surnomme  » Oui-Non « . Un jour, pour voir, il surfe sur Internet, et c’est alors que l’interface devient., vivante. Elle l’appelle ! Il la suit, et passe de l’autre côté de la Toile, pour un périple onirique au pays des merveilles virtuelles. De niveau en niveau, de porte en porte, Mathis explore des mondes, rencontre personnages inquiétants ou merveilleux et voit se dessiner des réponses aux questions qu’il n’a jamais osé (se) poser… « 

C’est un roman très actuel : Mathis est un jeune d’aujourd’hui comme tant d’autres,  seul devant son ordinateur. Mathis surnommé « oui-non » s’engage dans un voyage à l’intérieur de la matrice de l’ordinateur pour une sorte de renaissance ou plutôt de naissance. Qui est-il ? Pourquoi est-il si fermé au monde qui l’entoure ? Ouvrir les portes pour réussir à sortir du mutisme. En trouvant les mots, se trouver lui-même et Exister.

Mariannick, doc.

« Il n’y a pas d’ange » d’Anne Mulpas

Du haut d’une tour, la jeune L. s’apprête à commettre l’irréparable, elle qui aurait voulu une vie « un peu pailletée et plus légère » . Un ange descend vers elle, et, aidé d’une étrange régie qui fonctionne plus ou moins bien, lui propose à sa demande un kaléidoscope de souvenirs joyeux ou non, des moments volés de scènes que la jeune fille n’a pu voir, des entrées dans la tête de ses proches… Soit l’ange montre, soit l’héroïne raconte. De fil en aiguille, la vie de L. se déroule , et l’ange espère la sauver…

Un roman poignant  car il touche jusqu’au plus profond de l’âme de cette ado meurtrie par la vie, désespérée par l’abandon des adultes qui l’entourent. Le dialogue s’instaure entre elle, réaliste, lucide et l’ange qui s’exprime avec le langage du coeur et incarne l’espoir. Un roman très actuel par les thèmes qu’il aborde : il est difficile aujourd’hui d’être un  jeune dans un monde sans pitié. Mais un thème aussi récurrent : ce personnage à la révolte pure fait penser à « La Sauvage » de Jean Anouilh : « Tout au bout du désespoir, il y a une blanche clairière où l’on est presque heureux » .

Mariannick, doc.

« La fille du papillon » d’Anne Mulpas

Solveig commence un journal intime lorsqu’elle rencontre un garçon, surnommé par ses soins « le Monde ». Elle raconte la douleur depuis la mort de sa mère, le quotidien avec son père coureur de jupons (le papillon du titre), la relation très forte avec Manon sa meilleure amie, l’attente des venues du Monde qui habite une ville plus loin. Qu’elle le provoque ou non, tout est conflit pour Solveig. Encore enfant un peu capricieuse, elle teste les limites de ses proches, y compris le petit ami qu’elle malmène au gré de ses humeurs. Elle va jusqu’à fuguer, se saouler, puis retrouve un semblant d’équilibre offert par sa grand-mère à la neutralité bienveillante, et surtout par une deuxième chance du Monde.

 

Plongée dans le monde d’une adolescente. C’est à travers ses yeux, sa peau, son coeur que l’on pressent le monde, un monde qui inquiète parce qu’il change, parce que l’on ne domine pas le contexte, qui réjouit autant qu’il irrite ou blesse. Et l’écriture d’Anne Mulpas suit le rythme des impulsions de Solveig : tantôt rêveuse et poétique, tantôt rebelle, parfois même écoeurée, mitraillant la page de mots forts pour dire son malaise.

Mariannick, doc.