« Les petites reines » de Clémentine Beauvais

reinesOn les a élues «Boudins de l’année» sur Facebook. Mais Mireille Laplanche et ses «boudinettes». Hakima et Astrid, n’ont pas l’intention de se lamenter sur leur sort ! Elles ont des mollets, des vélos, et elles comptent bien rallier Bourg-en-Bresse à Paris… … pour s’incruster à l’Elysée ! Place aux Petites Reines !

Voilà pour une quatrième de couverture qui pourrait nous faire passer à côté de ce texte désopilant, truculent et optimiste ! Une leçon de résilience pour des sujets aussi douloureux que le harcèlement, la différence, l’absence du père…Un livre qui fait du bien, un livre qui rend heureux !

Des idées de lecture sur le thème des différences

 » 3 filles et 10 kilos en trop » de Jacqueline Wilson Bibliothèque 6°
« Wonder » de RJ Palacio COLLEGE
« La belle Adèle » de Marie Desplechin Bibliothèque 6°
« Ben X » de Nic Balthazar LYCEE
« La caravane » de Kochka Bibliothèque 6°
« La cicatrice » de Bruce Lowery COLLEGE
« Le clan des zéros contre-attaque » de Michaël Fry Bibliothèque 6°
« Le clan des inadaptés » de Martin Page COLLEGE
« Le monde de Charlie » de Stephen Chbosky LYCEE
« Olympe de Gouges : non à la discrimination des femmes » de Elsa Solal COLLEGE
« Les mots indispensables pour parler du sexisme » de Jessie Magana DOCUMENTAIRE
« Ces intolérances ordinaires » de Philippe Godard DOCUMENTAIRE
« La fabrique de filles : comment se reproduisent les stéréotypes et les discriminations sexuelles » de Laure Mistral DOCUMENTAIRE

« Refuges » de Annelise Heurtier

refuges Été 2006. Mila, une jeune italienne, revient avec ses parents sur l’île paradisiaque de son enfance, Lampedusa. Malgré un drame familial, va-t-elle réussir à renouer avec le cours de sa vie ? Depuis le continent africain, les voix de Amir, Saafiya, Amanuel, Meron, Pietros, Meloata, Gebriel, Awat se font entendre. Ils sont jeunes, Erythréens, fugitifs et en quête d’une terre où ils auront la vie sauve. Arriveront-ils tous à quitter l’enfer et rejoindre, vivants, le paradis ? Lampedusa sera-t-elle l’île de tous les refuges ?

Cette fiction donne un nom et une voix à ceux qui traversent au péril de leurs vies terres et mer. Donner une identité à ceux que l’actualité traite en masses anonymes, c’est rappeler qu’il s’agit d’êtres humains. Les destins croisés de Mila et des jeunes Africains mettent en perspective la vie de chaque côté de la Méditerranée. Ile de paradoxes, au carrefour des deux mondes, Lampedusa devient le territoire magnifié des refuges et de l’espoir.

C’est un livre émouvant, redonnant de l’humanité à un sujet traité quotidiennement par les informations.

Ailleurs sur le blog

« Barsakh » de Simon Stranger LYCEE

Expo CDI  « Les migrants »

Ailleurs au catalogue

« Moi, Félix, 10 ans sans papiers » de Marc Cantin COLLEGE
« Moi, Félix, 11 ans Français de papier » de Marc Cantin COLLEGE
« Anka » de Guillaume Guéraud LYCEE
« Clandestin » de Eliette Abecassis LYCEE
« Un clandestin aux paradis » de Vincent Carle COLLEGE
« Territoire interdit » de Emmanuelle Heidsieck COLLEGE

« On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans-papiers, une aventure inédite » de Pierre Baron DOCUMENTAIRE
« Paroles clandestines » de Virginie Lydie DOCUMENTAIRE

Du même auteur 

« Sweet sixteen » COLLEGE LYCEE 

« Aussi loin que possible » d’Eric Pessan

pessanAntoine et Tony n’ont rien prémédité, rien comploté. Ce matin-là, ils ont fait la course sur le chemin du collège. Comme ça, pour s’amuser, pour savoir qui des deux courait le plus vite. Mais au bout du parking, ils n’ont pas ralenti, ni rebroussé chemin, ils ont continué à petites foulées, sans se concerter. La cité s’est éloignée et ils ont envoyé balader leurs soucis et leurs sombres pensées. Pour Tony, la hantise de se faire expulser vers l’Ukraine et d’avoir à quitter la France. Pour Antoine, la peur de prendre une nouvelle dérouillée parce que son père a envie de se passer les nerfs.  Ils se sentent capables de courir pendant des jours, tant qu’il leur restera une once de force.

C’est un roman « physique ». On ne sait si c’est la tête qui soutient les jambes ou les jambes qui conduisent les pensées bien plus loin qu’on ne l’aurait imaginé. C’est un roman où le souffle a beaucoup d’importance, le souffle de la vie, de l’amitié, de la solidarité et de la capacité à outrepasser ses propres limites. Pour les ados, un roman qui fait grandir…

Mariannick, doc.

« Barsakh » de Simon Stranger

barsakhEmilie passe des vacances en famille aux Canaries. Alors qu’elle fait du jogging le long de la côte, elle aperçoit une barque au large. Parmi ses passagers, un garçon la hèle… Samuel a quitté sa famille au Ghana dans l’espoir de trouver du travail en Europe. Il vient de passer vingt-quatre jours en mer avec d’autres Africains… Emilie décide d’aider Samuel. Une rencontre qui bouleversera sa vie à tout jamais…

Rencontre entre une jeune fille de 15 ans, Norvégienne, anorexique et d’un jeune homme de 17 ans, Ghanéen, migrant fuyant la misère pour un Eldorado qui les rejette.

Un livre qui dit tout : les affres de la traversée, fatale pour certains, le rejet des nantis et qui interpelle le lecteur sur un scandale mondial.

Mariannick, doc.

« La Bibliothèque des coeurs cabossés » de Katarina Bivald

bibliotheque cabossesSara Lindqvist, jeune femme mal dans sa peau, petit rat de la bibliothèque de Haninge en Suède et Amy Harris, vieille dame cultivée et solitaire de l’Iowa, après une correspondance de deux ans sur leurs vies et leurs livres préférés, décident de se rencontrer chez Amy.  Mais Amy n’est pas au rendez-vous. Elle est morte et Sara se retrouve seule et paumée à Broken Wheel, un bled perdu, victime du marasme économique de l’Amérique. Rien d’attachant dans cette petite ville et pourtant, Sara va y poser ses bagages. Avec l’aide de certains habitants, elle y installe une modeste librairie qui va réinsuffler la vie autour d’elle. Mais Sara n’a qu’un permis de séjour de 2 mois…

Ce qui m’a plu dans ce roman, c’est de découvrir une Amérique loin des clichés de la télévision, avec des personnages atypiques, cabossés par la vie auxquels on s’attache au fil des pages et dont on suit l’évolution avec la bienveillance de Sara.

Mariannick, doc.

« Léonore » de Frédérique Niobey

leonoreDepuis la disparition de leur mère, Gabi, lycéenne, vit avec son frère et l’amie de celui-ci. Ninou, la grand-mère, veille à quelques rues de distance. Gabi découvre bientôt qu’elle est enceinte, d’un inconnu. Elle décide de garder l’enfant, une petite fille qu’elle prénomme Léonore.

Ici pas de jugement. On est au coeur de cette « maternité surprise » de Gabi, lycéenne et tous les changements qui s’opèrent non seulement dans son corps mais dans son âme. Léonore n’est pas encore là qu’elle communique avec sa maman. Un beau roman sur l’aventure d’une grossesse pleine d’espoir à venir.

Mariannick, doc.

« Loeiza » de Frédérique Niobey

loeiza Quand deux solitudes se croisent… Loeïza, une vieille Polonaise qui vit dans la cité va à la rencontre de Nadia. Elle va la pousser jusqu’à ses retranchements, bousculer sa tristesse, son mal de vivre et lui permettre de prendre son envol.

Le ton est saccadé, brutal, parfois. Nadia est un être blessé, qui réagit au quart de tour. Ce qui plaît dans ce roman, c’est l’expression sincère des personnes et la vérité des relations. Un roman attachant !

Mariannick, doc.

« J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » de Béatrice de Toulouse Lautrec

20 ans ravensbruckBéatrix de Toulouse-Lautrec et sa mère ont été arrêtées par la Gestapo de Lyon en juin 1944, internées au fort de Montluc, puis déportées à Ravensbrück en août et libérées en avril 1945.  L’auteur, qui avait vingt ans en 1944 et était alors Mlle de Gontaut-Biron, a raconté son épreuve dès 1946, sans intention de publication, pour se libérer de ce qu’elle venait de vivre. Mais le manuscrit a circulé anonymement, signé « matricule 75 537 »; dès 1948, trente-trois ans avant sa première édition en 1981. On ne saurait mieux définir ce document très différent des ouvrages postérieurs sur la déportation que par ce jugement de Martin du Gard : « Peu de ces rescapés ont su rendre si fidèlement, si humblement, avec une telle absence de cabotinage et de tricherie, ce qu’a été leur vie de tous les jours, ses grandes angoisses, ses dangers, ses petites peines, ses petites joies. » Et par celui d’Albert Camus qui le reçut lui aussi sans nom d’auteur: « On ne peut pas ne pas être profondément touché par le ton même du récit. Garder l’amour de la vie, la confiance, l’humour quelquefois, la tendresse toujours au milieu des charniers, c’est un tour de force ou une grâce, je ne sais pas. »

Procédant par une succession de scènes et de dialogues qui forment un tableau riche de spontanéité, d’émotion, d’amour et de simplicité, Béatrix de Toulouse-Lautrec fait surgir, sans chercher à philosopher, les mille misères de la vie carcérale, l’angoisse de la mort, mais aussi l’espoir et les petites joies qu’un rien suffisait à faire jaillir dans le malheur.

Ce que je retiens de ce livre : de vrais fous rires lancés à la barbe des tortionnaires !

A lire aussi un livre fort : « Kinderzimmer » de Valentine Goby

Mariannick, doc.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

kinderzimmerAu printemps 1944, Mila entre au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est plongée alors dans un monde infernal où l’horreur prend toutes les formes : le froid, la maladie, les expériences médicales, la faim, les poux, les coups. Et cette horreur pénètre par tous les sens : les yeux, les oreilles, le nez,… Mais, dans cette horreur absolue, il reste encore la vie, l’amitié, l’amour, l’attention quotidienne aux autres. Comme Mila ou Teresa, chacun décide de vivre ou non.  Pour Mila, enceinte, le risque de vivre est encore plus grand, mais plus miraculeux encore, le risque d’aimer un enfant qui est voué à la mort, le risque d’aimer l’enfant d’une autre. Jusqu’au bout, l’on se demande si cette opiniâtreté à défier la mort sera gagnante.

C’est un livre grave, bouleversant qui rappelle l’existence, souvent ignorée, d’une « kinderzimmer » , une pièce dévolue aux nourrissons dans un camp de la mort.

En rappel, le très beau livre de Béatrice de Toulouse-Lautrec « J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » où elle témoigne de son internement dans ce camp.

Deux livres à lire absolument !

Mariannick, doc.

« Cher cousin caché… » de Dominique Brisson

cher cousinAlors qu’il est en vacances dans le chalet familial, Emile Hadrien trouve, dans sa doudoune de ski, le forfait d’une certaine Mathilde Hadrien, née la même année que lui, « une cousine cachée ». Fâchés de longue date, les parents des deux enfants viennent en effet à tour de rôle dans le chalet familial en prenant soin de s’éviter. Mais Emile ne veut pas en rester là et décide de contacter sa cousine en glissant dans sa doudoune un pli « confidentiel-secret ». C’est le début d’un véritable jeu de piste à l’intérieur du chalet…

 

Roman épistolaire qui l’on parcourt avec plaisir. Emile et Mathilde nous font aller de surprise en surprise jusqu’au bon tour qu’ils s’apprêtent à jouer à leurs parents respectifs.

Mariannick, doc.