« Histoire du garçon qui courait après son chien qui courait après sa balle » de Hervé Giraud

histoire du garçonLe garçon du titre, c’est le narrateur. Nous ne connaîtrons pas son prénom. Le chien c’est Rubens, le dalmatien qui a à peu près le même âge que le garçon. Le garçon a une soeur jumelle, Cali. Unis « comme les trois doigts de la main (de la tortue Ninja) », ils ont la vie et la joie devant eux. Jusqu’au malaise de Cali au collège, jusqu’à l’annonce d’une tumeur incurable et à la disparition simultanée de Rubens…Ne reste qu’au garçon abandonné des parents dévastés. Commence alors une quête vers le chien perdu afin d’échapper à la « tristesse éternelle »…

Magnifique ! Loin d’une littérature jeunesse stéréotypée, des mots justes et émouvants pour dire l’indicible de la perte et de la maladie. 

« La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux » de Sabine Panet et Pauline Penot

teteAprès le « Le coeur n’est pas un genou que l’on peut plier »,  nous retrouvons les femmes de la famille Bocoum.

De retour du Sénégal à Villepinte en banlieue parisienne, les filles de la famille Bocoum poursuivent leur chemin entre traditions et émancipation, entre préjugés et liberté. Dado, l’aînée, scientifique reconnue, est amoureuse mais elle devra affronter de potentiels beaux-parents racistes; Awa, la cadette découvre lors d’un examen médical qu’elle est excisée. Pourquoi une telle pratique ? Pourquoi ne s’en souvient-elle pas ? Pourquoi n’en a-t-elle jamais parlé avec sa mère, Aminata ? Comment protéger ses petites soeurs ? Ernestine se lance dans les castings et en découvrent bien vite les limites…mais sans compter sur sa détermination et la fraîcheur de son humour. Enfin, du chaos à l’apaisement, la visite de la grand-mère Nawdé ne passera pas inaperçue…

Ni jugement ni voyeurisme ni fatalisme mais de l’intelligence, de l’humour sur fond de réconciliation. Une lecture épanouissante qui rend heureux. 

« Je suis CharLiberté ! » de Arthur Ténor

charlibertéExtrait de la quatrième de couverture

Choqué par les attentats du 7 janvier 2015, et particulièrement par le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, un collégien de 15 ans prend brutalement conscience que les valeurs de la République, ses valeurs sont en danger. Sa réaction est de créer un journal satirique, avec trois camarades de sa classe de 3ème, dont un dessinateur talentueux. Pourtant, très vite ils doivent faire face à des réactions qui visent à réduire, voire anéantir leur libre expression…

 La liberté d’expression est quelque chose de fragile et c’est en risquant de la perdre qu’on ressent un vide immense : démonstration et transposition dans un  collège au lendemain des attentats de janvier 2015. Un texte percutant, drôle, tragique, émouvant. La clarté du propos est une nouvelle fois la signature de l’auteur. Un titre à part, qu’on se le dise…

Du même auteur 

« L’enfer au collège » BIBLIOTHEQUE 6°

« Il s’appelait …le soldat inconnu » COLLEGE

 « A mort l’innocent! » COLLEGE

« Né maudit » COLLEGE

« Le chat sur le mur » de Deborah Ellis

chatClaire est morte à 13 ans, quelque part aux Etats-Unis. Elle s’est réincarnée dans le corps d’un chat errant à Bethléem en Cisjordanie. A la suite d’une course-poursuite avec d’autres chats errants, elle se retrouve dans une maison palestinienne devenue poste d’observation pour deux soldats israéliens. C’est l’occasion de raconter ses souvenirs de jeune adolescente américaine loin de sa vie d’aujourd’hui. Mais les événements vont se précipiter et le chat-Claire, bien malgré lui, va se retrouver au coeur du conflit qui déchire cette région du monde non sans avoir fait la connaissance du petit garçon qui se cache dans la maison…

Entre le conte fantastique et le roman historique, ce texte ne peut pas laisser indifférent. Deborah Ellis nous offre un message de paix grâce à ce chat qui comprend toutes les langues et qui aime les hommes tels qu’ils sont. Ce livre interroge sur le sens à donner à sa vie.

« Books can help us remember what we have in common ». Deborah Ellis

Du même auteur au catalogue

« Parvana : une enfance en Afghanistan » COLLEGE

« Le voyage de Parvana » COLLEGE

Sur le conflit israélo-palestinien 

« Israël-Palestine : une terre pour deux » de Gérard Dhôtel DOCUMENTAIRE

« Israël: L’Etat inachevé » de Gilles Paris DOCUMENTAIRE

« Les petites reines » de Clémentine Beauvais

reinesOn les a élues «Boudins de l’année» sur Facebook. Mais Mireille Laplanche et ses «boudinettes». Hakima et Astrid, n’ont pas l’intention de se lamenter sur leur sort ! Elles ont des mollets, des vélos, et elles comptent bien rallier Bourg-en-Bresse à Paris… … pour s’incruster à l’Elysée ! Place aux Petites Reines !

Voilà pour une quatrième de couverture qui pourrait nous faire passer à côté de ce texte désopilant, truculent et optimiste ! Une leçon de résilience pour des sujets aussi douloureux que le harcèlement, la différence, l’absence du père…Un livre qui fait du bien, un livre qui rend heureux !

Des idées de lecture sur le thème des différences

 » 3 filles et 10 kilos en trop » de Jacqueline Wilson Bibliothèque 6°
« Wonder » de RJ Palacio COLLEGE
« La belle Adèle » de Marie Desplechin Bibliothèque 6°
« Ben X » de Nic Balthazar LYCEE
« La caravane » de Kochka Bibliothèque 6°
« La cicatrice » de Bruce Lowery COLLEGE
« Le clan des zéros contre-attaque » de Michaël Fry Bibliothèque 6°
« Le clan des inadaptés » de Martin Page COLLEGE
« Le monde de Charlie » de Stephen Chbosky LYCEE
« Olympe de Gouges : non à la discrimination des femmes » de Elsa Solal COLLEGE
« Les mots indispensables pour parler du sexisme » de Jessie Magana DOCUMENTAIRE
« Ces intolérances ordinaires » de Philippe Godard DOCUMENTAIRE
« La fabrique de filles : comment se reproduisent les stéréotypes et les discriminations sexuelles » de Laure Mistral DOCUMENTAIRE

« Refuges » de Annelise Heurtier

refuges Été 2006. Mila, une jeune italienne, revient avec ses parents sur l’île paradisiaque de son enfance, Lampedusa. Malgré un drame familial, va-t-elle réussir à renouer avec le cours de sa vie ? Depuis le continent africain, les voix de Amir, Saafiya, Amanuel, Meron, Pietros, Meloata, Gebriel, Awat se font entendre. Ils sont jeunes, Erythréens, fugitifs et en quête d’une terre où ils auront la vie sauve. Arriveront-ils tous à quitter l’enfer et rejoindre, vivants, le paradis ? Lampedusa sera-t-elle l’île de tous les refuges ?

Cette fiction donne un nom et une voix à ceux qui traversent au péril de leurs vies terres et mer. Donner une identité à ceux que l’actualité traite en masses anonymes, c’est rappeler qu’il s’agit d’êtres humains. Les destins croisés de Mila et des jeunes Africains mettent en perspective la vie de chaque côté de la Méditerranée. Ile de paradoxes, au carrefour des deux mondes, Lampedusa devient le territoire magnifié des refuges et de l’espoir.

C’est un livre émouvant, redonnant de l’humanité à un sujet traité quotidiennement par les informations.

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« Barsakh » de Simon Stranger LYCEE

Expo CDI  « Les migrants »

Ailleurs au catalogue

« Moi, Félix, 10 ans sans papiers » de Marc Cantin COLLEGE
« Moi, Félix, 11 ans Français de papier » de Marc Cantin COLLEGE
« Anka » de Guillaume Guéraud LYCEE
« Clandestin » de Eliette Abecassis LYCEE
« Un clandestin aux paradis » de Vincent Carle COLLEGE
« Territoire interdit » de Emmanuelle Heidsieck COLLEGE

« On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans-papiers, une aventure inédite » de Pierre Baron DOCUMENTAIRE
« Paroles clandestines » de Virginie Lydie DOCUMENTAIRE

Du même auteur 

« Sweet sixteen » COLLEGE LYCEE 

« Les regards des autres » de Ahmed Kalouaz

regardDepuis son entrée en 6e, Laure est victime de harcèlement. Mais la situation a empiré ces derniers mois. La bande d’Alice l’a prise pour cible. Les insultes et les coups se succèdent. Tout a commencé par la publication d’une photo la montrant trop proche d’Eric, le bon élève, le rêveur que les autres appellent Le Barjot. Au fil des jours, ils sont devenus amis. Mais les autres se moquent de cette amitié. Laure a peur, n’ose pas en parler aux adultes qui l’entourent : ses parents, ses professeurs, la CPE. Alice l’a prévenue : si elle parle, si elle balance, les filles lui mettront « la tête en vrac ». Et pourtant, Laure voudrait parler, faire cesser cette souffrance, la sienne et celle des autres victimes souvent plus jeunes qu’elle. Elle cherche à comprendre les motivations des harceleurs en discutant avec Léo qui fait partie d’une bande. Peu à peu, elle s’isole, s’enferme dans le silence et la souffrance, sèche les cours. Ses résultats scolaires s’en ressentent. Trouvera-t-elle une « clairière » où elle pourra se reposer, s’apaiser et puiser la force pour sortir de ce piège ?

Un très beau récit d’Ahmed Kalouaz qui trouve les mots justes pour décrire la souffrance quotidienne de Laure face au harcèlement, sa solitude face aux insultes. L’auteur montre comment ces violences morales ont des conséquences sur la vie scolaire mais aussi la vie familiale, combien il est difficile de se construire lorsque l’on est constamment rabaissé. Mais il explique aussi qu’il est possible de sortir de cette spirale en parlant aux parents, aux adultes du collège, aux associations. Grâce à une écriture concise et l’utilisation d’un vocabulaire précis, le lecteur est dans la tête de Laure et ressent sa souffrance et son désarroi. Un message fort.

Autres articles du blog
« L’enfer au collège » de Arthur Ténor COLLEGE
« De la rage dans mon cartable » de Noémya Grohan LYCEE
« Ma réputation » de Gaël Aymon LYCEE

Autres titres au catalogue
« Elliot »de Graham Gardner COLLEGE
« La fille seule dans le vestiaire » de Hubert ben Kemoun COLLEGE
« Je ne suis pas un singe » de Virginie Lou COLLEGE
« Lettre à Line » de Amélie Billon COLLEGE

« Stop au harcèlement » de Nora Fraisse DOCUMENTAIRE

« Aussi loin que possible » d’Eric Pessan

pessanAntoine et Tony n’ont rien prémédité, rien comploté. Ce matin-là, ils ont fait la course sur le chemin du collège. Comme ça, pour s’amuser, pour savoir qui des deux courait le plus vite. Mais au bout du parking, ils n’ont pas ralenti, ni rebroussé chemin, ils ont continué à petites foulées, sans se concerter. La cité s’est éloignée et ils ont envoyé balader leurs soucis et leurs sombres pensées. Pour Tony, la hantise de se faire expulser vers l’Ukraine et d’avoir à quitter la France. Pour Antoine, la peur de prendre une nouvelle dérouillée parce que son père a envie de se passer les nerfs.  Ils se sentent capables de courir pendant des jours, tant qu’il leur restera une once de force.

C’est un roman « physique ». On ne sait si c’est la tête qui soutient les jambes ou les jambes qui conduisent les pensées bien plus loin qu’on ne l’aurait imaginé. C’est un roman où le souffle a beaucoup d’importance, le souffle de la vie, de l’amitié, de la solidarité et de la capacité à outrepasser ses propres limites. Pour les ados, un roman qui fait grandir…

Mariannick, doc.

« Barsakh » de Simon Stranger

barsakhEmilie passe des vacances en famille aux Canaries. Alors qu’elle fait du jogging le long de la côte, elle aperçoit une barque au large. Parmi ses passagers, un garçon la hèle… Samuel a quitté sa famille au Ghana dans l’espoir de trouver du travail en Europe. Il vient de passer vingt-quatre jours en mer avec d’autres Africains… Emilie décide d’aider Samuel. Une rencontre qui bouleversera sa vie à tout jamais…

Rencontre entre une jeune fille de 15 ans, Norvégienne, anorexique et d’un jeune homme de 17 ans, Ghanéen, migrant fuyant la misère pour un Eldorado qui les rejette.

Un livre qui dit tout : les affres de la traversée, fatale pour certains, le rejet des nantis et qui interpelle le lecteur sur un scandale mondial.

Mariannick, doc.

« Bluebird » de Tristan Koëgel

bluebirdElwyn est fils d’immigrés irlandais, Minnie, fille d’un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago.

Voici un roman porté par la musique, par le blues des années 40 aux Etats-Unis : une époque marquée par l’apartheid et les agissements du Ku Klux Klan. On se laisse emporter par cet amour d’ado impossible au pays de la ségrégation. Tour à tour offusqué par la cruauté de certains Blancs, ou enjoué par la solidarité des ouvriers de la plantation, le lecteur accompagne tantôt Minnie dans les cabarets de Chicago, tantôt Elwyn sur le fleuve Mississipi jusqu’au jour où ils se retrouveront…

Un pur moment de bonheur…

Mariannick, doc.

Sur le blog autour de la musique

« En attendant Bojangles » de Olivier Bourdeaut