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Grammaire : l’interrogation

Objectifs : savoir reconnaitre une interrogation et savoir la formuler correctement.

Etape 1 : Observer et analyser

1 T’as compris l’exercice ?

2 Est-ce que tu as compris l’exercice ?

3 As-tu compris l’exercice ?

4 Lucie demande à Paul s’il a compris l’exercice.

5 Qui a réussi l’épreuve de ce matin ?

6 Quand viendras-tu nous voir ?

7 Ses parents lui demandent quand elle viendra les voir.

8 Quel roman préfères-tu ?

9 Son ami lui demande quel roman il préfère.

10 Les hommes ne souhaitent-ils pas vivre en paix ?

 

Compare ces phrases : points communs, différences. Que va-t-on retenir des différentes manières de construire une phrase interrogative.

 

Etape 2 : retiens la leçon

L’interrogation sert à poser une question, c’est-à-dire à demander une information.

1 En fonction du locuteur et du destinataire, l’interrogation s’exprime différemment :

  • Langage familier : T’as compris l’exercice ? (intonation + point d’interrogation)
  • Langage courant : Est-ce que tu as compris l’exercice ? (emploi de « est-ce que »)
  • Langage soutenu : As-tu compris l’exercice ? (inversion sujet/verbe)

 

2 Certaines questions sont introduites par un mot interrogatif, qui peut être :

  • Un pronom: Qui a réussi l’épreuve de ce matin ?
  • Un déterminant: Quel roman préfères-tu ?
  • Un adverbe: Quand viendras-tu nous voir ?

 

3 On peut poser la question de manière :

  • Directe: As-tu compris l’exercice ? (exemples 1,2,3,5,6,8,10)
  • Ou indirecte: Lucie demande à Paul s’il a compris l’exercice. (exemples 4,7,9)

L’interrogation indirecte se construit sous forme d’une subordonnée qui contient la question (« s’il a compris l’exercice. »). Cette subordonnée est rattachée à une déclaration (« Lucie demande à Paul »). L’interrogation indirecte apparait donc dans une phrase déclarative qui se termine par un point.

 

4 Une question peut être :

  • Totale (réponse par « oui » ou « non ») : As-tu compris l’exercice ?
  • Partielle (réponse autre que « oui » ou « non ») : Quel roman préfères-tu ?

L’interrogation indirecte partielle commence par « si » : Lucie demande à Paul s’il a compris l’exercice.

 

5 La phrase interro-négative incite le lecteur à répondre positivement :

Question : Les hommes ne souhaitent-ils pas vivre en paix ?

Réponse : Si, bien sûr.

3 Applique

Pour chaque phrase, précise si l’interrogation est totale ou partielle, directe ou indirecte. Puis transforme la question directe en interrogation indirecte ou inversement.

1 Faut-il proposer une problématique dans une introduction de commentaire ?

 

2 Quand l’épreuve écrite de français aura-t-elle lieu ?

 

3 Le professeur se demande s’il doit retravailler les subordonnées avec ses élèves.

 

4 Les Amérindiens ne comprennent pas pourquoi les mendiants européens ne se rebellent pas.

 

5 Montaigne se demande ce que vont devenir les peuples du Nouveau Monde, opprimés par les colons.

 

Les subordonnées

Les subordonnées complétives (elles complètent le verbe de manière essentielle)

Elles commencent par les conjonctions de subordination “que”, “à ce que”, “de ce que”.

Elles se rapportent à un verbe. Elles sont essentielles.

 

Fonction : sujet, COD, COI ou attribut du sujet du verbe de la principale.

Ex : Je pense que cette équipe gagnera. (fonction : COD de “pense”)

 

Les subordonnées interrogatives indirectes (elles posent une question)

Elles sont introduites par un mot interrogatif (si, quel, qui, que, quoi, ce que, comment, où, pourquoi…) et correspondent à une interrogation directe mais comme elles sont indirectes elles n’ont jamais de point d’interrogation. Elles sont essentielles.

 

Fonction : COD ou COI du verbe de la principale.

Ex : Je me demande où tu vas. (fonction : COD de “demande”)

Ex : Je ne sais pas de qui tu parles. (fonction : COD de “sais”, car remplaçable par « quelque chose »)

 

Les subordonnées conjonctives circonstancielles (elles évoquent une circonstance)

On peut généralement les déplacer dans la phrase car elles ont pour fonction d’être compléments circonstanciels.

Elles commencent par une conjonction de subordination qui indique quelle est la relation de sens entre la principale et la subordonnée circonstancielle : temps, lieu, cause, but, conséquence, hypothèse, condition, concession, opposition… (quand, lorsque, comme, si bien que, pour que…)

 

Fonction: complément circonstanciel de cause, conséquence, opposition, …

Ex : Quand tu viendras, nous irons à la plage.

Ex : Si cette équipe gagne ce match, elle passera en ligue 1.

 

Les subordonnées relatives (elles sont très souvent rattachées à un nom ou un pronom)

Elles commencent par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel, laquelle, à laquelle, de laquelle, lesquels, auxquels, desquels, lesquelles, auxquelles, desquelles) et complètent un groupe nominal ou pronominal.

 

Fonction: complément de l’antécédent.   (Antécédent = nom auquel la subordonnée est rattachée)

Ex : Je vois une maison dont les volets sont verts. (fct° de la sub. : cplmt de l’antécédent “une maison”)

 

  • Parfois, elles n’ont pas d’antécédent – car il est sous-entendu

Ex : Qui vivra verra. (= à l’expression « celui qui vivra ». Qui est rattaché de manière sous-entendue à « celui »)

  • Parfois, elles accompagnent « voici » ou « voilà

Ex : Voilà qui est bien !

 

Vérifie tes connaissances :

– Nomme les 4 types de subordonnées.

– A quoi se rattache chaque type de subordonnée ?

– Invente un exemple pour chaque.

Exercice

Sépare les propositions par des barres.

De quelles sortes de propositions ces phrases sont-elles constituées ?

Comment les propositions sont-elles reliées entre elles ?

Pour chaque subordonnée, précise sa nature.

 

1) Il fait beau, il fait chaud, mais la mer est agitée.

 

2) La mer est agitée bien qu’il fasse beau et chaud.

 

3) Dis-nous comment tu t’appelles et où tu habites.

 

4) La porte de l’hôtel s’ouvre.

 

5) Un homme paraît, qui continue à parler par l’entrebâillement à des gens restés à l’intérieur.

 

6) La tempête le happe, agite les pans de son manteau, soulève son chapeau melon qu’il rattrape de temps en temps et qu’il maintient sur sa tête tout en marchant.

 

7) Il se demande combien de temps encore il devra supporter la morsure du froid.

 

8) Que tu apportes un gâteau me ferait très plaisir.

 

Analyse les subordonnées suivantes du texte de Rabelais :

 

Les silènes étaient jadis de petites boîtes, comme celles que nous voyons à présent dans les boutiques des apothicaires, sur lesquelles étaient peintes des figures drôles et frivoles.

 

Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon.

 

Alors vous reconnaîtrez que la drogue qui y est contenue est d’une toute autre valeur que ne le promettait la boîte.

 

Grammaire : la construction de la phrase

La construction de la phrase

 

Une proposition, c’est un ensemble de mots organisés autour d’un verbe conjugué.

Ex : [Ils ont marché toute la journée], [puis ils ont dormi à la belle étoile].

 

La phrase simple contient zéro ou un seul verbe conjugué. Elle constitue donc une proposition.

Ex : D’accord pour demain. Tu amèneras ta guitare.

 

La phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués. Elle contient autant de propositions que de verbes conjugués.

Ex : [Il espère] [que tu viendras].

 

Une phrase sans verbe est appelée « phrase non verbale » (On peut préciser « phrase nominale » si elle est construite autour d’un nom, « phrase adverbiale » si elle est construite à partir d’un adverbe…)

Ex : Course-poursuite dans les rues de Caen.             Vraiment ?

 

Dans une phrase complexe, il existe 3 manières de relier les propositions :

– grâce à une ponctuation, elles sont juxtaposées.

« L’amour n’a point d’âge, il est toujours naissant. » (B.Pascal)

 

– grâce à une conjonction de coordination ou un  adverbe, elles sont coordonnées.

Ex : Il aimerait participer au concours, mais il n’est pas sûr d’en avoir le temps.

 

– grâce à un pronom relatif, une conjonction de subordination ou un mot interrogatif, elles sont subordonnées.

Ex : Elle se demande ce que va devenir le héros à la fin du livre.

 

Dans les deux premiers cas, les propositions sont indépendantes.

Dans le dernier, les propositions sont dépendantes les unes des autres. La proposition la plus importante est dite « principale« . C’est à elle que sont rattachées les subordonnées.

 

 

 

Vérifie que tu as compris :

– Qu’est-ce qu’une proposition ?

– Qu’est-ce qu’une phrase simple ?

– Qu’est-ce qu’une phrase complexe ?

– Qu’est-ce qu’une phrase non-verbale ?

– Qu’appelle-t-on des propositions juxtaposées ?

– Qu’appelle-t-on des propositions coordonnées ?

– Qu’appelle-t-on des propositions subordonnées ?

– Qu’est-ce qu’une proposition indépendante ?

– Qu’est-ce qu’une proposition principale ?

 

 

 

Grammaire : questions sur les textes de la séquence 2

Questions de grammaire sur le texte 1 : acte I, scène 1 du Mariage de Figaro

 

« La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste ! En deux pas tu es chez elle. »

Analysez l’expression de la condition.

« Monseigneur veut-il quelque chose : il n’a qu’à tinter du sien. »

Transformez cette phrase pour exprimer la condition sous forme de subordonnée.

 

Mais quand il aura « tinté » le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! En deux pas, il est à ma porte

Analysez la subordonnée contenue dans cette phrase.

Transformez l’expression du but en subordonnée.

 

Qu’entendez-vous par ces paroles ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

 

Questions de grammaire sur le texte 2 : acte III, scène 9 du Mariage de Figaro

 

Est-ce que les femmes de mon état ont des vapeurs, donc ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

 

En payant Marceline avec la dot que vous m’avez promise…

Selon vous, quelle circonstance est exprimée ici ? Transformez l’expression en subordonnée.

 

Oui, si vous consentiez à m’entendre vous-même.

Analysez l’expression de la condition.

 

Questions de grammaire sur le texte 3 : acte V, scène 3 du Mariage de Figaro

 

Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ?

Analysez l’expression de l’interrogation

 

Encore je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m’occupe.

Relevez et analysez les subordonnées.

 

Questions de grammaire sur le texte 4 : acte I, scène 1 de l’ile des esclaves

 

Ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeons rien pour nous tirer d’ici ; si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’Île des Esclaves.

Analysez l’expression de la négation.

 

Si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’Île des Esclaves.

Analysez l’expression des circonstances de cette phrase.

 

As-tu perdu l’esprit, à quoi penses-tu ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

 

Questions de grammaire sur le texte 5 : acte III, scène 6 du Jeu de l’amour et du hasard

ARLEQUIN : Ah dame, il y a un peu à tirer ici ! Haïssez-vous la qualité de soldat ?

LISETTE : Qu’appelez-vous un soldat ?

ARLEQUIN : Oui, par exemple un soldat d’antichambre.

LISETTE : Un soldat d’antichambre ! Ce n’est donc point Dorante à qui je parle enfin ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

 

Hélas, Madame, si vous préfériez l’amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu’un Monsieur.

Analysez la subordonnée contenue dans cette phrase.

 

Correction des questions

Questions de grammaire sur le texte 1 : acte I, scène 1 du Mariage de Figaro

 

« La nuit, si madame est incommodée, elle sonnera de son côté ; zeste ! En deux pas tu es chez elle. »

Analysez l’expression de la condition.

« Monseigneur veut-il quelque chose : il n’a qu’à tinter du sien. »

Transformez cette phrase pour exprimer la condition sous forme de subordonnée.

 

La condition est ici exprimée par une subordonnée circonstancielle de condition « si madame est incommodée », rattachée à la proposition principale « elle sonnera de son côté ». La condition est ici éventuelle puisque l’action est réalisable (d’où l’emploi de verbes à l’indicatif présent (« est ») et futur (« sonnera »).

On peut exprimer la condition de la même manière dans la phrase concernant le comte :

Si Monseigneur veut quelque chose, il n’a qu’à tinter du sien.

 

Mais quand il aura « tinté » le matin, pour te donner quelque bonne et longue commission, zeste ! En deux pas, il est à ma porte

Analysez la subordonnée contenue dans cette phrase.

Transformez l’expression du but en subordonnée.

La subordonnée « quand il aura tinté le matin pour te donner quelque bonne et longue commission » est une subordonnée circonstancielle de temps, introduite par la conjonction de subordination « quand », construite autour du verbe conjugué « aura tinté » et rattachée à la proposition subordonnée « il est à ma porte ».

L’expression du but se trouve dans l’expression « pour te donner quelque bonne et longue commission ». On peut en faire une subordonnée :

« Pour qu’il te donne quelque bonne et longue commission »

 

Qu’entendez-vous par ces paroles ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

 

Cette phrase est bien de type interrogatif, puisqu’elle se termine par un point d’interrogation, qu’elle commence par un mot interrogatif et qu’on y trouve une inversion sujet-verbe qui est la marque d’une interrogation dans le langage soutenu. C’est peut-être une manière pour Beaumarchais de montrer que son personnage, un valet, sait cependant s’exprimer dans un langage auquel ne s’attend pas forcément le spectateur, vu sa condition sociale.

 

Questions de grammaire sur le texte 2 :

acte III, scène 9 du Mariage de Figaro

 

Est-ce que les femmes de mon état ont des vapeurs, donc ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

Cette phrase est bien de type interrogatif, puisqu’elle se termine par un point d’interrogation et qu’elle commence par une expression interrogative « est-ce que », ce qui la rattache au langage courant.

 

En payant Marceline avec la dot que vous m’avez promise…

Selon vous, quelle circonstance est exprimée ici ? Transformez l’expression en subordonnée.

On peut considérer que cette expression exprime un moyen :

Grâce au paiement que Suzanne compte faire à Marceline, elle espère pouvoir ainsi écarter cette dernière et pouvoir se marier à Figaro.

Il n’est pas facile de l’exprimer sous la forme d’une subordonnée, car cela s’exprime le plus souvent dans un groupe prépositionnel (ex : grâce au paiement de M), mais on pourrait dire :

Par le fait que je vais payer Marceline…

Mais on peut aussi considérer que cette expression exprime une condition !

Et là il est facile d’en faire une subordonnée :

Si je paie Marceline avec la dot…

Peut-être que Beaumarchais a choisi d’employer un gérondif justement parce qu’il peut exprimer les deux circonstances.

 

Oui, si vous consentiez à m’entendre vous-même.

Analysez l’expression de la condition.

La condition est ici exprimée dans la subordonnée circonstancielle de condition « si vous consentiez à m’entendre vous-même ». Cette subordonnée est introduite par la conjonction de subordination « si » et est construite autour du verbe « consentiez » conjugué à l’imparfait. Cette subordonnée est rattachée à oui, la proposition principale est sous-entendue, à partir des propos précédents « je vous donnerais la dot que je vous ai promise si vous consentiez à m’entendre vous-même. »

L’emploi de l’imparfait marque un potentiel, l’action est envisagée comme réalisable mais incertaine.

 

Questions de grammaire sur le texte 3 : acte V, scène 3 du Mariage de Figaro

 

Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ?

Analysez l’expression de l’interrogation

Ces phrases sont bien de type interrogatif, puisqu’elles se terminent par un point d’interrogation, qu’elles commencent par un mot interrogatif (comment, pourquoi, qui). On a aussi une reprise du sujet « cela » par « il » pour créer une inversion sujet-verbe. On remarque que la 2° phrase est non verbale.

 

Encore je dis ma gaieté sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m’occupe.

Relevez et analysez les subordonnées.

Première subordonnée :

« si elle est à moi plus que le reste »

Elle est rattachée au verbe savoir, est introduite par le mot interrogatif « si » et construite autour du verbe conjugué « est ». C’est une subordonnée interrogative indirecte, permettant de poser une question totale. Elle est complément d’objet direct du verbe « savoir ».

Deuxième subordonnée :

« quel est ce moi dont je m’occupe »

Elle est rattachée aussi au verbe savoir, est introduite par le mot interrogatif « quel » et construite autour du verbe conjugué « est ». C’est une subordonnée interrogative indirecte, permettant de poser une question partielle. Elle est complément d’objet direct du verbe « savoir ».

Troisième subordonnée :

« dont je m’occupe »

C’est une subordonnée rattachée au groupe nominal « ce moi ». C’est donc une subordonnée relative, introduite par le pronom relatif « dont » et construite autour du verbe conjugué « occupe ». Elle est complément de l’antécédent « ce moi ».

 

Questions de grammaire sur le texte 4 : acte I, scène 1 de l’ile des esclaves

 

Ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeons rien pour nous tirer d’ici ; si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’Île des Esclaves.

Analysez l’expression de la négation.

Cette phrase alterne des propositions négatives et d’autres affirmatives.

« Ne…point » marque la négation du verbe « perdons » à l’impératif.

« ne…rien » marque la négation du verbe « négligeons » à l’impératif.

« ne » est une négation rattachée au verbe « sauve » à l’ind présent.

« ne…jamais » met à la forme négative le verbe « reverrai » conjugué au futur simple.

 

Si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’Île des Esclaves.

Analysez l’expression des circonstances de cette phrase.

« Si je ne me sauve » est une subordonnée circonstancielle de condition, qui est introduite par la conjonction de subordination « si », qui est construite autour du verbe conjugué « sauve » et qui exprime un éventuel (les verbes à l’indicatif présentent les faits comme réalisables).

« car nous sommes dans l’Île des Esclaves »

Cette proposition coordonnée introduite par « car » est un complément circonstanciel de cause, rattaché à la proposition « je ne reverrai jamais Athènes ».

 

As-tu perdu l’esprit, à quoi penses-tu ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

Ce sont bien des propositions interrogatives puisqu’elles se terminent par un point d’interrogation. La première proposition exprime une interrogation totale grâce à l’inversion sujet-verbe « as-tu perdu ». La seconde exprime une interrogation partielle introduite par « à quoi ».

 

Questions de grammaire sur le texte 5 :

acte III, scène 6 du Jeu de l’amour et du hasard

 

ARLEQUIN : Ah dame, il y a un peu à tirer ici ! Haïssez-vous la qualité de soldat ?

LISETTE : Qu’appelez-vous un soldat ?

ARLEQUIN : Oui, par exemple un soldat d’antichambre.

LISETTE : Un soldat d’antichambre ! Ce n’est donc point Dorante à qui je parle enfin ?

Analysez l’expression de l’interrogation.

« Haïssez-vous la qualité de soldat ? » est bien de type interrogatif, puisqu’elle se termine par un point d’interrogation, qu’elle commence par une inversion sujet-verbe qui est la marque d’une interrogation dans le langage soutenu.

Qu’appelez-vous un soldat ? Cette phrase est bien de type interrogatif, puisqu’elle se termine par un point d’interrogation, qu’elle commence par un mot interrogatif (qu’) et qu’on y trouve une inversion sujet-verbe (appelez-vous)

Ce n’est donc point Dorante à qui je parle enfin ? Ici l’interrogation est marquée uniquement par le point d’interrogation et le ton employé. C’est une question du langage familier.

 

Hélas, Madame, si vous préfériez l’amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu’un Monsieur.

Analysez la subordonnée contenue dans cette phrase.

« si vous préfériez l’amour à la gloire » est une subordonnée circonstancielle de condition. Cette subordonnée est introduite par la conjonction de subordination « si » et est construite autour du verbe « préfériez » conjugué à l’imparfait. Cette subordonnée est rattachée à la proposition principale « je vous ferais bien autant de profit qu’un Monsieur ». L’emploi de l’imparfait dans la subordonnée et du conditionnel présent (ferais) dans la principale marque un potentiel, l’action est envisagée comme réalisable mais incertaine.

 

Grammaire : questions sur les textes de la séquence 1

Questions de grammaire sur le texte 1 Thomas More

Deux jours suffirent aux ambassadeurs pour voir en quelle quantité l’or se trouvait là, considéré pour rien, tenu en un mépris égal à l’honneur qu’on lui faisait chez eux, si bien employé pour punir un esclave coupable de désertion, que ses chaînes seules eussent valu l’appareil entier de trois d’entre eux.

1 Analysez l’expression du but dans cette phrase.

Ils abaissèrent alors leur panache et rougirent de garder plus longtemps ces mêmes habits qu’ils avaient vaniteusement exhibés, surtout après qu’ils se furent entretenus un peu plus familièrement avec les Utopiens et qu’ils se furent initiés à leurs coutumes et opinions.

2 Analysez les subordonnées circonstancielles de cette phrase.

Ceux-ci s’étonnent qu’un mortel puisse tant se complaire à l’éclat incertain d’une petite gemme, alors qu’il peut contempler les étoiles et le soleil ;

3 Analysez la subordonnée circonstancielle de ce passage.

 

Ils s’étonnent de même que l’or, bon par sa nature à si peu de chose, soit mis partout aujourd’hui à si haut prix, à plus haut prix même que l’homme par qui et pour qui sa valeur lui a été conférée ; si bien qu’un lourdaud bête comme une souche et aussi malhonnête qu’il est sot tient cependant sous sa dépendance des hommes probes et savants, uniquement parce qu’il a chez lui un gros tas de pièces d’or.

4 Analysez l’expression de la comparaison dans cette phrase.

Ils s’étonnent de même que l’or, bon par sa nature à si peu de chose, soit mis partout aujourd’hui à si haut prix, à plus haut prix même que l’homme par qui et pour qui sa valeur lui a été conférée ; si bien qu’un lourdaud bête comme une souche et aussi malhonnête qu’il est sot tient cependant sous sa dépendance des hommes probes et savants, uniquement parce qu’il a chez lui un gros tas de pièces d’or.

5 Analysez la subordonnée de cause puis transformez-la en proposition coordonnée.

 

Questions de grammaire sur le texte 2 : Rabelais

Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon,

1 Analysez la subordonnée puis transformez-la en proposition coordonnée.

Mais en ouvrant cette boîte, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue

2 Analysez l’expression de la condition, puis transformez l’expression en subordonnée circonstancielle de condition.

Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que par hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur.

3 Analysez l’expression de l’opposition et de la concession dans cette phrase.

 

Questions de grammaire sur le texte 3 : De Léry

De la même façon après qu’un nommé Cœur de Roy, faisant profession de la religion réformée dans la ville d’Auxerre, fut misérablement massacré, ceux qui commirent ce meurtre ne découpèrent-ils pas son cœur en pièces pour l’exposer et le vendre à ceux qui le haïssaient et qui finalement, l’ayant fait griller sur des charbons, assouvissant leur rage comme des chiens, en mangèrent ?

1 Analysez la subordonnée circonstancielle contenue dans cette phrase.

 

Par conséquent qu’on n’abhorre plus tant désormais la cruauté des sauvages anthropophages, c’est-à-dire mangeurs d’hommes, car puisqu’il y en a de semblables, voire de plus détestables et pires au milieu de nous, qu’eux qui, comme il a été vu, ne se jettent que sur les nations qui leur sont ennemies et qui se sont plongées dans le sang de leurs parents, voisins et compatriotes, il ne faut pas aller si loin qu’en leur pays ni qu’en l’Amérique pour voir des choses aussi monstrueuses ni aussi prodigieuses.

2 Analysez l’expression de la cause dans cette phrase.

 

Questions de grammaire sur le texte 4 de Montaigne

Et le lierre pousse mieux de lui-même, l’arbousier

Lui aussi croît plus beau dans les antres isolés,

Et les oiseaux, sans art, ont un chant plus gracieux.

1 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

 

Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature, par le hasard, ou par l’art ; les plus grandes et les plus belles, par l’une ou l’autre des deux premières causes ; les plus petites et les moins parfaites, par la dernière.

2 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

 

Questions de grammaire sur le texte 5 de Montaigne

 Ils dirent qu’ils trouvaient d’abord très étrange que tant de grands hommes barbus, forts et armés, qui entouraient le roi (ils parlaient sans doute de ses gardes suisses), acceptent d’obéir à un enfant, et qu’on ne choisisse pas plutôt l’un d’entre eux pour commander…

1 Analysez l’expression de la négation.

 

ils trouvaient étrange la façon dont ces « moitiés » miséreuses pouvaient supporter une telle injustice, sans prendre les autres à la gorge ou mettre leurs maisons à feu.

2 Quelle est la circonstance exprimée par l’expression en gras ? Transformez cette expression en subordonnée conjonctive circonstancielle.

 

Questions de grammaire sur le texte 6 de Montaigne

Mais quant à la piété, au respect des lois, à la bonté, la libéralité, la loyauté, la franchise, il nous a été bien utile de ne pas en avoir autant qu’eux : par cet avantage qu’ils avaient sur nous, ils se sont perdus, et vendus, et trahis eux-mêmes.

1 Analysez l’expression de la négation et de la comparaison dans le passage en gras.

 

Quant à la hardiesse et au courage, quant à la fermeté, à la constance, à la résolution contre les douleurs, la faim et la mort, je ne craindrais pas de confronter les exemples que je trouverais chez eux aux plus fameux exemples de l’Antiquité que l’on retrouve dans les histoires de notre monde.

2 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

 

Correction des questions de grammaire sur les textes de séquence 1

Correction des questions de grammaire sur le texte 1 (Thomas More)

Deux jours suffirent aux ambassadeurs pour voir en quelle quantité l’or se trouvait là, considéré pour rien, tenu en un mépris égal à l’honneur qu’on lui faisait chez eux, si bien employé pour punir un esclave coupable de désertion, que ses chaînes seules eussent valu l’appareil entier de trois d’entre eux.

1 Analysez l’expression du but dans cette phrase.

– « pour voir en quelle quantité l’or se trouvait là… »

– « pour punir un esclave coupable de désertion »

Le but est exprimé ici sous la forme de deux groupes infinitifs prépositionnels

Le premier complément de but complète le verbe « suffirent ».

Le deuxième complète le participé passé « employé ».

Il faut bcp de temps aux ambassadeurs pour se rendre compte que l’or se trouve en grande quantité chez les Utopiens, mais que cette matière est méprisée.

 

Ils abaissèrent alors leur panache et rougirent de garder plus longtemps ces mêmes habits qu’ils avaient vaniteusement exhibés, surtout après qu’ils se furent entretenus un peu plus familièrement avec les Utopiens et qu’ils se furent initiés à leurs coutumes et opinions.

2 Analysez les subordonnées circonstancielles de cette phrase.

– « après qu’ils se furent entretenus un peu plus familièrement avec les Utopiens »

– « et qu’ils se furent initiés à leurs coutumes et opinions. »

Ces deux subordonnées circonstancielles de temps sont rattachées aux verbes « abaissèrent » et « rougirent » de la proposition principale. Elles marquent la postériorité. La première est introduite par la locution conjonctive « après que » et construite autour du verbe conjugué « se furent entretenus ». La deuxième, rattachée à la première par la conjonction de coordination « et », est introduite uniquement par « qu’ », le « après » est sous-entendu. Elle est construite autour du verbe conjugué « se furent initiés ».

Ces compléments circonstanciels mettent en valeur la bêtise des ambassadeurs à qui il faut du temps (parler avec les Utopiens, s’initier à leurs coutumes) avant de prendre conscience du ridicule de leur attitude et d’en avoir honte (« rougirent »).

Attention, la subordonnée « qu’ils avaient vaniteusement exhibés » N’est PAS une circonstancielle (mais une relative rattachée au nom « habits ». Il ne fallait donc pas en parler !

 

 

Ceux-ci s’étonnent qu’un mortel puisse tant se complaire à l’éclat incertain d’une petite gemme, alors qu’il peut contempler les étoiles et le soleil ;

3 Analysez la subordonnée circonstancielle de ce passage.

– « alors qu’il peut contempler les étoiles et le soleil »

C’est une subordonnée circonstancielle qui exprime une opposition. Elle est introduite par la conjonction de subordination « alors que » et construite autour du verbe conjugué « peut ». Elle oppose la contemplation des pierres précieuses (« petite gemme ») à celle de l’univers (« les étoiles et le soleil »). Les Utopiens contemplent le ciel et ne comprennent pas les étrangers qui se complaisent à contempler des pierres.

 

Ils s’étonnent de même que l’or, bon par sa nature à si peu de chose, soit mis partout aujourd’hui à si haut prix, à plus haut prix même que l’homme par qui et pour qui sa valeur lui a été conférée ; si bien qu’un lourdaud bête comme une souche et aussi malhonnête qu’il est sot tient cependant sous sa dépendance des hommes probes et savants, uniquement parce qu’il a chez lui un gros tas de pièces d’or.

4 Analysez l’expression de la comparaison dans cette phrase.

Cette phrase contient de nombreuses expressions de la comparaison :

– « que l’or … soit mis … à si haut prix » : superlatif introduit par « si », ici équivalent de « tellement » ou « très ».

– « à plus haut prix même que l’homme » : comparatif de supériorité grâce à « plus haut … que »

– « un lourdaud bête comme une souche » : comparaison grâce à l’outil de comparaison « comme » qui permet de comparer « un lourdaud bête » à « une souche », et d’insister ainsi sur sa bêtise.

– « aussi malhonnête qu’il est sot » : comparatif d’égalité grâce à l’expression « aussi … que », qui permet de rajouter la malhonnêteté à la bêtise évoquée précédemment.

Toutes ces comparaisons soulignent la valeur accordée à l’or et ce que cela implique : c’est la richesse qui crée le pouvoir, et non l’intelligence ou le mérite.

 

Ils s’étonnent de même que l’or, bon par sa nature à si peu de chose, soit mis partout aujourd’hui à si haut prix, à plus haut prix même que l’homme par qui et pour qui sa valeur lui a été conférée ; si bien qu’un lourdaud bête comme une souche et aussi malhonnête qu’il est sot tient cependant sous sa dépendance des hommes probes et savants, uniquement parce qu’il a chez lui un gros tas de pièces d’or.

5 Analysez la subordonnée de cause puis transformez-la en proposition coordonnée.

– « parce qu’il a chez lui un gros tas de pièces d’or » : subordonnée conjonctive circonstancielle de cause, introduite par la conjonction de subordination « parce que » et construite autour du verbe conjugué « a ». Cette proposition subordonnée est rattachée à la proposition « un lourdaud bête … tient… savants ».

– Coordonnée, cela devient : « uniquement car il a chez lui un gros tas de pièces d’or ».

 

Correction des questions de grammaire sur le texte 2 : Rabelais

Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon,

1 Analysez la subordonnée puis transformez-la en proposition coordonnée.

– « parce qu’à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon »

Cette subordonnée conjonctive est introduite par la conjonction de subordination « parce que ». Elle est rattachée à la proposition principale « Alcibiade disait que Socrate leur était semblable ». Elle exprime une cause.

Alcibiade compare Socrate aux silènes, car, comme elles, il a un aspect extérieur banal, et inintéressant.

– Transformation : Alcibiade disait que Socrate leur était semblable, car à le voir du dehors et à l’évaluer par l’aspect extérieur, vous n’en auriez pas donné une pelure d’oignon.

 

 

Mais en ouvrant cette boîte, vous y auriez trouvé une céleste et inappréciable drogue

2 Analysez l’expression de la condition, puis transformez l’expression en subordonnée circonstancielle de condition.

La condition est ici exprimée par l’expression « en ouvrant cette boîte », construite à partir d’un gérondif (en ouvrant) accompagné de son complément (cette boîte).

Elle exprime un irréel du passé, puisque le verbe de la principale est au conditionnel passé.

On peut la remplacer par la subordonnée « si vous aviez ouvert cette boîte ».

 

Et en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que par hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur.

3 Analysez l’expression de l’opposition et de la concession dans cette phrase.

– La conjonction de coordination « mais » exprime une opposition entre « il ne faut pas s’arrêter au sens littéral » et « interpréter à plus haut sens ».

– Le début de la phrase contient une concession, exprimée par l’emploi de « en admettant que… » et complété par l’adverbe « pourtant ». On pourrait remplacer « en admettant que » par « même si ».

Rabelais fait comprendre que la lecture de Gargantua peut apporter de l’amusement, mais qu’il faut aller plus loin et voir caché derrière ce récit plein d’humour, une réflexion plus sérieuse.

 

Correction des questions de grammaire sur le texte 3 : De Léry

De la même façon après qu’un nommé Cœur de Roy, faisant profession de la religion réformée dans la ville d’Auxerre, fut misérablement massacré, ceux qui commirent ce meurtre ne découpèrent-ils pas son cœur en pièces pour l’exposer et le vendre à ceux qui le haïssaient et qui finalement, l’ayant fait griller sur des charbons, assouvissant leur rage comme des chiens, en mangèrent ?

1 Analysez la subordonnée circonstancielle contenue dans cette phrase.

– « après qu’un nommé Cœur de Roy, faisant profession de la religion réformée dans la ville d’Auxerre, fut misérablement massacré »

La subordonnée circonstancielle de temps est ici introduite par la conjonction de subordination « après que ». Elle est construite autour du verbe « fut massacré », conjugué au passé simple passif, qui a pour sujet « un nommé Cœur de Roy, faisant profession de la religion réformée dans la ville d’Auxerre ».

Ce complément circonstanciel permet d’exprimer la postériorité de l’action principale (son cœur est mangé) par rapport à l’action subordonnée (il est massacré).

– Attention, cette phrase contient d’autres subordonnées, mais ce NE sont PAS des circonstancielles. Donc on n’en parle pas.

 

Par conséquent qu’on n’abhorre plus tant désormais la cruauté des sauvages anthropophages, c’est-à-dire mangeurs d’hommes, car puisqu’il y en a de semblables, voire de plus détestables et pires au milieu de nous, qu’eux qui, comme il a été vu, ne se jettent que sur les nations qui leur sont ennemies et qui se sont plongées dans le sang de leurs parents, voisins et compatriotes, il ne faut pas aller si loin qu’en leur pays ni qu’en l’Amérique pour voir des choses aussi monstrueuses ni aussi prodigieuses.

2 Analysez l’expression de la cause dans cette phrase.

La difficulté vient du fait que deux expressions de cause sont enchâssées l’une dans l’autre. De plus chaque proposition est très longue, contenant de nombreux compléments, parfois avec encore d’autres subordonnées à l’intérieur.

– « puisqu’il y en a de semblables, voire de plus détestables et pires au milieu de nous, qu’eux qui, comme il a été vu, ne se jettent que sur les nations qui leur sont ennemies et qui se sont plongées dans le sang de leurs parents, voisins et compatriotes »

Cette subordonnée conjonctive circonstancielle est introduite par la conjonction de subordination « puisque ». Elle est construite autour du verbe conjugué « a ». Elle est rattachée à la proposition « il ne faut pas aller si loin qu’en leur pays ni qu’en l’Amérique pour voir des choses aussi monstrueuses ni aussi prodigieuses ».

– « car il ne faut pas aller si loin qu’en leur pays ni qu’en l’Amérique pour voir des choses aussi monstrueuses ni aussi prodigieuses »

Ce complément circonstanciel de cause est coordonné à la proposition principale grâce à la conjonction de coordination « car ».

La difficulté est que le « car » est séparé du reste par l’insertion d’une longue subordonnée.

Si l’on paraphrase pour expliquer : Il ne faut pas détester les sauvages amérindiens, car il n’est pas nécessaire d’aller en Amérique pour voir des choses horribles puisqu’il s’en passe aussi chez nous en Europe.

 

Correction des questions de grammaire sur le texte 4 de Montaigne

Et le lierre pousse mieux de lui-même, l’arbousier

Lui aussi croît plus beau dans les antres isolés,

Et les oiseaux, sans art, ont un chant plus gracieux.

1 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

Plusieurs comparatifs de supériorité sont ici utilisés :

– « mieux » pour parler de la pousse du lierre

– « plus beau » pour évoquer la croissance de l’arbousier

– « plus gracieux » pour caractériser le chant des oiseaux.

Les comparants sont sous-entendus :

– le lierre pousse mieux de lui-même, que cultivé par l’homme.

– l’arbousier croît plus beau dans les antres isolés que dans les lieux habités et transformés par l’homme.

– les oiseaux sans art, ont un chant plus gracieux que les hommes.

L’idée soulignée ici est la supériorité de la nature sur l’homme.

 

Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature, par le hasard, ou par l’art ; les plus grandes et les plus belles, par l’une ou l’autre des deux premières causes ; les plus petites et les moins parfaites, par la dernière.

2 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

Plusieurs superlatifs sont employés ici :

– « les plus grandes et les plus belles »

– « les plus petites et les moins parfaites »

Le complément du superlatif est ici sous-entendu :

Les plus grandes et les plus belles, ou les plus petites et les moins parfaites de toutes les choses produites.

Cette comparaison permet de souligner la supériorité des créations de la nature sur celles de l’art ou du hasard.

 

Correction des questions de grammaire sur le texte 5 de Montaigne

 Ils dirent qu’ils trouvaient d’abord très étrange que tant de grands hommes barbus, forts et armés, qui entouraient le roi (ils parlaient sans doute de ses gardes suisses), acceptent d’obéir à un enfant, et qu’on ne choisisse pas plutôt l’un d’entre eux pour commander…

1 Analysez l’expression de la négation.

La négation est employée dans la subordonnée « qu’on ne choisisse pas plutôt l’un d’entre eux pour commander… »

Elle est exprimée par les adverbes de négation « ne » et « pas » et porte sur le verbe « choisisse ».

 

ils trouvaient étrange la façon dont ces « moitiés » miséreuses pouvaient supporter une telle injustice, sans prendre les autres à la gorge ou mettre leurs maisons à feu.

2 Quelle est la circonstance exprimée par l’expression en gras ? Transformez cette expression en subordonnée conjonctive circonstancielle.

Cette expression (un groupe infinitif prépositionnel) est un complément circonstanciel de manière.

Transformation : sans qu’ils prennent les autres à la gorge ou qu’ils mettent leurs maisons à feu. (accepté : les verbes sont au subjonctif présent)

Ou : sans qu’ils prissent les autres à la gorge ou qu’ils missent leurs maisons à feu.

(concordance des temps : les verbes sont à l’imparfait du subjonctif)

 

 

Correction des questions de grammaire sur le texte 6 de Montaigne

Mais quant à la piété, au respect des lois, à la bonté, la libéralité, la loyauté, la franchise, il nous a été bien utile de ne pas en avoir autant qu’eux : par cet avantage qu’ils avaient sur nous, ils se sont perdus, et vendus, et trahis eux-mêmes.

1 Analysez l’expression de la négation et de la comparaison dans le passage en gras.

Plutôt que de dire : « les Amérindiens ont plus de qualités que nous » (avec un comparatif de supériorité), ou bien « nous les Européens avons moins de qualités qu’eux » (avec un comparatif d’infériorité), Montaigne choisit de dire « il nous a été utile de ne pas en avoir autant qu’eux.

Il choisit d’employer un comparatif d’égalité « autant qu’eux », mais en mettant une négation « ne pas » au verbe « avoir », C’est une autre manière plus douce (euphémisme) d’exprimer une relation d’infériorité.

 

Quant à la hardiesse et au courage, quant à la fermeté, à la constance, à la résolution contre les douleurs, la faim et la mort, je ne craindrais pas de confronter les exemples que je trouverais chez eux aux plus fameux exemples de l’Antiquité que l’on retrouve dans les histoires de notre monde.

2 Analysez l’expression de la comparaison dans ce passage.

– un superlatif « aux plus fameux exemples de l’Antiquité »

– une comparaison des exemples de courage des Amérindiens aux exemples de courage de l’Antiquité, grâce au verbe « confronter »

 

 

Grammaire : progressions thématiques et reprises (nominales, pronominales)

Les reprises nominales et pronominales

Pour éviter les répétitions, il existe plusieurs solutions « de reprise » : on reprend les mots autrement.

1] Les reprises pronominales : le nom est repris par un pronom.

Ex : La jeune fille > elle, la, celle-ci…

 

2] Les reprises nominales : le nom est repris par un nom

– le même nom est repris avec un autre déterminant ou un adjectif ou un titre.

Ex : un loup > ce loup, sire loup…

Ou    – le nom est repris par un synonyme.

Ex : un chien > un dogue, un cabot…

Ou    – Le nom est repris par un terme générique (plus général).

Ex : le chien > l’animal

 

Progressions thématiques

 

Chaque phrase contient deux éléments : le thème et le propos.

Le thème, c’est ce dont on parle (souvent donné dans le sujet)

Le propos, c’est ce qu’on en dit (donné dans le reste de la phrase ou proposition)

 

Exemple : Paris est la capitale de la France.

De quoi parle-t-on ? De Paris. C’est le thème.

Qu’en dit-on ? Que c’est la capitale de la France. C’est le propos.

 

Pour qu’un écrit ait du sens, il faut qu’il y ait un lien dans le thème ou le propos entre les différentes phrases.

Pour cela il existe trois progressions possibles :

 

1 progression à thème constant.

Dans ce cas, on garde le même thème sur plusieurs phrases ou propositions.

Ex : J’entrai assez gaiement dans ce rôle de l’ambitieux que je n’ai jamais joué longtemps avec conviction, ni sans avoir besoin du soutien constant d’un souffleur. J’acceptai de remplir avec l’exactitude la plus sage l’ennuyeuse fonction de curateur des actes du Sénat ; je sus rendre tous les services utiles.

Ici « je » est le thème.

 

2 Progression linéaire

Dans ce cas, le propos d’une première phrase devient le thème de la phrase suivante.

Ex : l’impératrice, dont les goûts littéraires se rapprochaient des miens, le persuada de me laisser fabriquer ses discours. Ce fut le premier des bons offices de Plotine.

Ici le propos est repris comme thème de la phrase suivante, grâce au pronom « ce ».

 

3 Progression à thème éclaté

Dans ce cas, le thème de la première phrase est éclaté en sous-thèmes dans les phrases suivantes. (très utile pour décrire)

Ex : Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses, qui palpitaient au vent, derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait en plis nombreux. (description de Mme Arnoux, L’Education sentimentale, Flaubert)

On décrit différents éléments (ses bandeaux, sa robe) du personnage (elle).

 

Jouer avec les progressions

Les auteurs jouent avec ces différentes progressions. Voir l’exemple donné dans l’extrait de manuel ci-dessous.

Exemple aussi avec Yourcenar

Le voyage d’Afrique s’acheva en plein soleil de juillet dans les quartiers tout neufs de Lambèse[1] ; mon compagnon endossa avec une joie puérile la cuirasse et la tunique militaire ; je fus pour quelques jours le Mars nu et casqué participant aux exercices du camp, l’Hercule athlétique grisé du sentiment de sa vigueur encore jeune.

Ici, 3 propositions, chacune avec un thème différent. C’est au lecteur de faire le lien : Antinoüs et Hadrien vivent la même expérience en Afrique. Les propositions juxtaposées ne vous donnent aucune indication. A vous de faire le lien : la première proposition situe l’événement dans son contexte spatio-temporel. La deuxième précise l’action et le sentiment d’Antinoüs, la 3° précise l’action et le sentiment d’Hadrien. Mais tout est lié : ce que ressent Hadrien nait du contexte et surtout de la présence de celui qu’il aime.

 

Lisez les deux pages du manuel expliquant ce point de grammaire en cliquant ci-dessous :

https://www.lib-manuels.fr/textbook/5d3012f3451c9506bfaee5a6?demo=true&page=137

 

[1] Lambèse : ville militaire romaine d’Afrique, située dans l’actuelle nord-est de l’Algérie (à Tazoult)

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