Sep 5 2015

Lutte pour le pouvoir

Avec l’aimable autorisation de son auteur, nous publions un extrait du splendide livre de Fabrice Torrito sur le taureau brave se lisant comme un recueil de contes : Toro, cinq années de mystère, cinq milles ans de culte. Ce texte est riche d’enseignements sur les rapports hiérarchiques au sein de la manade (simple clic pour zoomer).

N.B. : le livre peut être commandé à partir des adresses figurant sur le blog Les Carnets du mayoral.

Torrito


Sep 2 2015

Un élevage à l’honneur (62)

L’élevage d’Ana Romero vient de le prouver à nouveau à Azpeitia, où il avait déjà triomphé en 2007, il est l’un des meilleurs de l’encaste Santa Coloma, peut-être en partie parce qu’il n’ a pas modifié son type mais c’est aussi ce qu’il empêche de pouvoir être présenté dans les arènes les plus importantes qui exigent un toro contre nature.

Ana Romero Reguera a aformé son élevage en 1959 avec les étalons de Buendía et des vaches de Pérez Tabernero.

Ana-Romeroutrero typique

Encaste : Santa Coloma (Buendía-Pérez Tabernero)

Devise : paille et bleu ciel

Ancienneté : 2017

Mayoral : Francisco Gómez González

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Ces toros paissent dans la commune d’Alcalá de los Gazules  dans le Parc Naturel des Chênes-Liège. Le bétail est réparti dans deux fermes : Las Cobatillas et Isla Verde. Le cheptel est assez court mais il permet de sortir quatre corridas par an en moyenne.

Parmi les grands toros de cet élevage, notons la grâce de Marquito par Ortega Cano, à Grenade en 1994, une corrida où Hornacero avait également effectué un tour de piste posthume (chose qui s’est reproduite dans ces mêmes arènes les deux années suivantes). La même année, Ponce avait gracié Terciadito à Xátiva. En 2009, le toro Cacerolito avait reçu une vuelta à Saragosse lors de la corrida-concours.


Août 19 2015

Un élevage à l’honneur (61)

Álvaro Domecq a réussi, à partir de 1956-57, un amalgame intéressant, tant par le physique que par le caractère, des sangs Núñez et Domecq avec un soupçon de Veragua par la voie de Curro Chica. Depuis quelques années la bravoure est moins prégnante mais le fond réapparaît occasionnellement laissant entrevoir la possibilité d’une nouvelle époque glorieuse. Torrestrella, du nom de la tour qui domine les terres de Los Alburejos, est maintenant géré par le fils du fondateur, du même nom mais, depuis peu, sur un autre domaine, El Carrascal, à Benalup de Sidonia, toujours dans la province de Cadix.

TorrestrellaRobe burraca typique de cet encaste

Encaste : Torrestrella

Devise : bleu et or

Ancienneté : 1951 (époque Suárez Ternero)

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Parmi les toros importants, citons Buenasuerte primé à Madrid par un tour de piste en 79 après une faena magistrale de Paquirri, Gitanito, qui fut gracié par Dámaso González en 93 à Valence, Castellano qui a reçu le prix Carriquiri à Pampelune en 95 (également l’année suivante et en 2002) après avoir tué un coureur américain et après que Juan Mora lui ait coupé une oreille, Ojito qui reçut une vuelta à Séville en 2002 (oreille pour Dávila Miura après pinchazo) et Arqueño, meilleur toro à Bilbao la même année, qui permit à El Juli de compléter son triomphe ou Infeliz qui a gagné la corrida-concours de Saragosse après les hommages posthumes (oreille pour Ferrera). En France on se souvient de Chicharrón, « lidié » par Joselito en 95 à Bayonne et pour lequel le mouchoir bleu a été sorti. A Séville il a reçu le prix au meilleur élevage en 1995 et 2002, à Pampelune en 1994 et 2002 (source : terresdetoros.com) et à Bilbao en 1967, 1990, 2017 et 2018.

Notons également, outre celui d’El Juli à Bilbao en 2002 (3 oreilles et un coup de corne), les succès importants de toreros avec des animaux de ce fer comme les deux oreilles de Ponce dans les mêmes arènes basques en 91 ou la sortie par la Porte du Prince d’Emilio Muñoz en 1994. En 2001, au Puerto de Santa María, Enrique Ponce a coupé une queue à Malapata (vuelta) dans une corrida où Caballero et Morante sont également sortis a hombros accompagnés du mayoral. Dans ces mêmes arènes un novillo a été gracié en 2014.


Août 12 2015

Un élevage à l’honneur (60)

L’élevage Marqués de Albaserrada est historique à double titre. D’une part parce qu’il est l’origine d’un encaste (fondé en 1912) même s’il n’en porte plus le sang (vendu en 1921) et d’autre part parce qu’il fut longtemps, jusqu’en 2011, le seul élevage à avoir gracié un animal dans les arènes de la Maestranza sévillane. C’était en 65 et le novillo devenu étalon vivra jusqu’en 1976. Longtemps, les éleveurs ont vécu sur ce succès.

La ganadería a été achetée par le marquis d’Albaserrada, récemment décédé, en 1947. Le troupeau d’origine Murube, pimenté de patablancas (au travers de Cobaleda) mais avec aussi de réminiscences vazqueñas, même s’il n’en reste presque rien, venait d’être croisé avec du Domecq. Il y ajouta des animaux de Isaías et Tulio Vázquez et plus tard un lot de Marqués de Domecq qui explique le pelage roux de certaines bêtes. Depuis 2009, sous l’égide de son mayoral français, l’expérience Pedrajas a été renouvelée avec 2 reproducteurs des frères Vázquez et amplifiée avec 2 autres provenant de Yerbabuena. Marqués de Albaserrada est actuellement l’un des rares élevages à ne pas mettre de fourreaux aux cornes. Cette orientation est confirmée par une sélection où la phase des piques est fondamentale, comme en témoigne Esclavo, primé d’une vuelta à Aignan en 2016. Pour toutes ces raisons et parce que la visite est faite en français par un passionné, dans un cadre magnifique, il est vivement recommandé de se rendre dans cette élevage. On peut aussi suivre ses aléas sur le blog Les Carnets du mayoral dont le lien apparaît sur ce site dans la colonne de droite.

LaboriosoLaborioso, auquel la vie a été pardonnée en 1965

Encaste : Domecq/Pedrajas

Devise : vert, incarnat et blanc

Ancienneté : 1963

Mayoral : Fabrice Torrito

Ces animaux paissent près de Séville, dans la finca Mirandilla, sise dans la commune de Gerena, sur plus de 500 hectares, 1 environ par bête. Le cheptel compte 180 vaches de ventre et une dizaine de sementales qui permettent d’envoyer aux arènes 7 ou 8 lots dont 2 corridas et 2 novilladas piquées.

DSC07823utrero n°28 prévu en corrida pour 2016

Laborioso n’est pas le seul animal dont il faille se rappeler : un autre novillo, Discreto, eut droit à une vuelta à Madrid, en 63, alors que Efraín Girón (frère de César et Curro) lui coupa l’oreille, tout comme Cortijero l’année suivante ou Señorito dix ans plus tard. A Pampelune les toros Revoltoso (5 piques et 3 batacazos) et Hatero gagnèrent le prix à l’animal le plus brave pour les sanfermines 79 et 82 respectivement. En 2000, Lucero fut le lauréat de la corrida-concours de Dax (données Terres taurines n°61). Le toro Victorioso a eu droit à un tour de piste posthume à Vergèze en 2014.


Août 5 2015

Un élevage à l’honneur (59)

L’élevage de Baltasar Ibán est en train de revenir sur le devant de la scène avec un certain nombre de lots qui ont plu aux aficionados les plus exigeants, à Mugron, Arles ou Talavera de la Reina.

Cette ganadería a été formée en 1957 par l’éleveur éponyme (décédé en 76) à partir de bêtes provenant de Sánchez Rico, d’encaste Contreras (même si Díaz Alonso a effectué quelques croisements avec des animaux de Martínez). Après la mort du fondateur, pour adapter la morphologie de leurs toros aux goûts modernes, ses héritiers ont mêlé leur sang d’origine à celui de Domecq, ce qui a été confirmé récemment par l’apport de deux étalons de Pedraza : Deslumbrero et surtout Sombrillo même si l’intention des éleveurs n’est apparemment pas d’aller au-delà d’un rafraîchissement de première génération qui permettra un volume supérieur et une puissance accrue.

Bastonito 2Bastonito de 2013

Encaste : Ibán (Contreras/Domecq)

Devise : rose et vert

Ancienneté : 1957

Mayoral : Domingo González

Les animaux de ce fer paissent près du palais-monastère de l’Escurial, au nord de Madrid, dans le domaine Cortijo Wellington.

Parmi les toros important de Baltasar Ibán, le premier qui vient à l’esprit est Bastonito, « lidié » à Madrid par César Rincón en 1994, mais il y en a d’autres, en particulier Santanerito auquel le même torero avait coupé un double trophée trois ans auparavant.

Les toros de l’Escurial avaient déjà permis un grand nombre de triomphes à Madrid : ceux de Camino et El Viti le 16 mai 1969, ce dernier triomphant à nouveau grâce à ce fer l’année suivante, ceux de Camino et Teruel le 24 mai 1976 (avec des animaux issus du croisement avec Domecq), puis ce sera Manzanares en 77 qui coupe les deux oreilles de Campesino (opus n°13 de Tierras Taurinas) et Capea celles de Peletero deux ans plus tard. En 1896 et 1987 ces toros permettront respectivement à Ortega Cano et Víctor Mendes de triompher dans la capitale espagnole.


Juil 22 2015

Un élevage à l’honneur (58)

José Miguel Arroyo « Joselito » est le propriétaire d’un élevage qui progresse de plus en plus. Créé dans un premier temps en 1986 sous le nom du torero, il est renommé depuis 1997 sous la double appellation d’El Tajo et La Reina. Le deuxième appartient en fait au père adoptif et ancien apoderado de Joselito, Enrique Martín Arranz, une ganadería fondée en 1988. Aujourd’hui le sang Domecq est devenu largement dominant.

El Tajo-La ReinaToros pour Pampelune

Encaste : Domecq-Núñez

Devise : violet et grenat

Ancienneté : aucune

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Encaste : Domecq-Torrestrella-Núñez

Devise : bleu et jaune

Ancienneté : aucune

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Ces animaux paissent en Estrémadure entre les communes de Trujillo (Cáceres) et Monesterio (Badajoz). Suite à un problème sanitaire le troupeau a été réduit à 160 vaches.


Juil 14 2015

Un élevage à l’honneur (57)

L’élevage de Samuel Flores est l’un des plus anciens du campo brave. A l’origine pasteurs itinérants, les Flores sont pratiquement les plus grands propriétaires terriens d’Espagne. Les chasses qu’ils organisent sont on ne peut plus réputées et Franco ou le roi Juan Carlos étaient des assidus.

L’éleveur actuel représente la septième génération mais le sang qui court dans les artères de ces toros provient de l’achat effectué en 1926 d’une partie du cheptel de Gamero Cívico.

Samuel FloresOn observe ici la taille caractéristique des cornes

Encaste : Gamero Cívico

Devise : bleu, incarnat et or

Ancienneté : 1928

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Le deuxième fer, au nom de Manuela Agustina López Flores (mère de l’éleveur), est en fait celui d’origine, fondé au XVIIe siècle avec des animaux de caste Jijón.

Encaste : Gamero Cívico

Devise : blanc, bleu et incarnat

Ancienneté : 1864

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Aujourd’hui tous les animaux sont rassemblés à El Palomar, commune de Povedilla, dans la province d’Albacete.

Cet élevage a obtenu les prix au meilleur lot de la San Isidro en 1990 et 1995.

En 1999, à Dax, les samueles ont permis à Ponce (une queue), Morante et Abellán de couper la bagatelle de 11 oreilles avec deux toros qui firent le tour d’honneur.

Les étalons fondamentaux furent d’abord Naviero après la Guerre puis Desconocido et surtout son fils Azucena.

Dans son opus n° 14 de sa version espagnole, André Viard établit une liste des grands toros de ce fer : Biendesado reçut deux vueltas à Valence en 42, Manolete coupa la queue de Zapatilla à Pampelune en 43 et le mouchoir bleu fut sorti à Madrid pour Recoba en 57. En 1987, Loquillo fut considéré l’animal le plus brave de la feria de San Isidro.

Ces toros permirent de grands triomphes dans les plus grandes arènes : à Madrid ils permirent à Ordóñez et à Dominguín de sortir a hombros en 1960, et à Curro Girón, d’en faire autant l’année suivante, comme à Andrés Vázquez en 71, Ortega Cano et César Rincón vingt ans plus tard et Ponce en 92. A Séville, El Viti réalisa une grande faena en 66 et Manolo Cortés en fit de même en 72.


Juil 8 2015

Un élevage à l’honneur (56)

L’élevage d’Adolfo Martín Andrés provient de celui d’Escudero Calvo acheté par les frères Martín au début des années 60. Il est depuis 1992 la propriété d’Adolfo Martín Escudero, neveu de don Victorino.

 Marinero de AdolfoMarinero, meilleur toro de la San Isidro 2013

Encaste : Albaserrada

Devise : vert et rouge

Ancienneté : 1998

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Ces animaux paissent dans la province de Cáceres, dans les communes d’Escurial et de Villamesías, près de Trujillo.

Parmi les grands toros de ce fer un mot sur deux Malagueño, celui qui fit un tour de piste en 2000 avant d’être déclaré meilleur toro de la San Isidro ou celui qui fut déclaré vainqueur de la corrida-concours madrilène de 2001, Madroño qui reçut une vuelta posthume l’année suivante (meilleur lot du cycle isidril) ou Madroñito qui fut brave au cheval à Madrid en 2005 (Source : terredetoros.com). Un toro de même nom a été gracié à Santander par El Cid en 2016.

Notons aussi que Perera a essorrillé un toro d’Adolfo en 2014 à Las Ventas alors que José Tomás en a laissé un vivant en 2001.


Juin 24 2015

Un élevage à l’honneur (55)

L’élevage Puerto de San Lorenzo est l’un des tous meilleurs su campo charro, c’est-à-dire de la région de Salamanque. Lorenzo Fraile Martín en est le seul propriétaire depuis 1992. Sa famille en était propriétaire depuis 1958 avec du bétail provenant de Tamarón et de Gamero Cívico (Infante da Cámara) mais dans les années 70-80 le sang Atanasio-Lisardo a été privilégié.

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Encaste : Atanasio Fernández-Lisardo Sánchez

Devise : écarlate et jaune

Ancienneté : 1982

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Ces animaux paissent dans les communes de Tamames et El Payo de la province de Salamanque ainsi que dans celle de Salorino dans la province de Cáceres.

Au même endroit sont élevés les animaux du deuxième fer, Ventana del Puerto, créé en 2000 avec des animaux de la même origine mais remplacés en 2008 par le sang actuel.

Encaste : Domecq (El Pilar-El Torreón)

Devise : rouge et vieil or

Ancienneté : 2013

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Le 15 juin 2008 ce sont des toros de Puerto de San lorenzo qui ont permis à José Tomás de couper 3 oreilles mais qui lui ont aussi infligé deux coups de corne, le faisant triompher pour la deuxième fois en quelques jours. L’année précédente, lors de la feria d’automne Juan Bautista avait également essorillé l’un des pupilles de ce fer, Cantinillo. Onze ans auparavant, lors de la feria de San Isidro 1996 donc, Víctor Puerto avait coupé les deux oreilles de Campechano et en remontant encore le temps, c’est Cigarro qui avait offert à Julio Robles ses deux appendices auriculaires de 10 juillet 1983.

En 2010 le lot de San Isidro a été considéré le meilleur du cycle, comme celui de Bilbao en 2016.

Carretillo a été considéré le meilleur toro de San Isidro en 1990, toute comme Curioso en 2001 puis Cubilón en 2010.


Juin 17 2015

Un élevage à l’honneur (54)

L’élevage Martínez Pedrés (Hermanos) est la propriété des enfants du torero des années 50 de même nom et apodo, originaire d’Albacete. Créée en 1960 à partir de bétail Santa Coloma1 (les coquillas de José Matías Bernardos « El Raboso ») et appartenant d’abord à « La Asociación », la ganadería intègre « la Unión » en 1999 après être devenue une ramification de l’élevage Aldeanueva (ligne Domecq y Díez d’ « El Raboso » et de son fils Domingo « Rabosín » à partir de 1979).

Pedres Bayonne 2014Lot bayonnais de 2014

Encaste : Domecq (Aldeanueva)

Devise : rose et blanc

Ancienneté : aucune

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Ces animaux paissent dans la commune d’Espeja, dans la province de Salamanque, près de Ciudad Rodrigo.

Après son succès de 2014, cet élevage a été renouvelé à Bayonne en 2015 avec un lot tout aussi brave, notamment avec Vidillo, primé d’une vuelta et auquel Del Álamo a coupé les deux oreilles. En 2011, il avait fait courir un lot important à Albacete et ces dernières années il a aussi été à son avantage à Soustons.

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1. cf. http://www.centrotorolidia.es