Salon Educatec-Educatice : mon bilan.

Vendredi 11 mars 2016, je suis allée au salon Educatec-Educatice : bilan en plusieurs points.

La question des ENT (environnement numérique de travail ou plateforme de cours).

Le salon est l’endroit idéal pour découvrir les ENT qu’on n’a pas et pour prendre du recul par rapport à ce que l’on a. Surtout quand on décide de poser une question de prof telle que « Comment fait-on un cours sur l’ENT ? » Je n’imaginais pas à quel point la requête est redoutable. Elle l’est. Soit l’exposant est gêné. Il ne sait pas, par exemple, où est le compte prof de son modèle de démonstration ou comment on accède aux outils. Ou bien il ne connaît que la fonction « cahier de textes », lieu où, comme chacun le sait, l’élève ne fait que retrouver des cours faits. Soit, autre variante, l’exposant est hyper-pointu et c’est le prof qui risque d’être embarassé. Il y a les vendeurs et … « ceux qui bossent » la pédagogie. Je préfère de loin les seconds, même quand je les trouve un peu trop socio-constructivistes.

Les partenariats du Ministère de l’Education Nationale.

Je ne sais pas si le seul numérique éducatif est concerné. Mais les partenariats et/ou les relations entre MEN et acteurs extérieurs au monde de l’éducation augmentent.

Certains sont très controversés tels que le partenariat avec Microsoft. A juste titre.Quand on tente de lire le long chapître consacré à la confidentialité du nouveau Windows 10, on se demande ce qu’on pourra raconter aux élèves en terme de protection de la vie privée. Toutefois, un axe me paraît intéressant : celui de la formation des enseignants par l’entreprise conceptrice du produit. Elle heurte certaines collègues. Moi, elle me paraît logique. Quand les agents d’un établissement scolaire reçoivent un nouveau lave-vaisselle, ce ne sont pas leurs collègues d’un autre établissement qui vont leur en présenter le fonctionnement, mais les commerciaux de l’entreprise marchande.

D’autres relations me paraissent relever du cercle vertueux. Je pense à ce que j’ai compris de l’offre éducation de Pearltrees. Au départ, le ministère constate que le service est utilisé par de nombreux enseignants. Mais il est pleinement ouvert sur le web, ce qui ne correspond pas à des usages scolaires normaux. Le ministère contacte l’entreprise pour qu’elle réfléchisse à une offre sécurisée. L’intérêt, c’est la prise en compte de l’initiative de terrain, ces gisements locaux dont on a si souvent l’impression qu’ils sont oubliés dans les décisions officielles.

Il y a aussi les partenariats habituels et d’autres plus inhabituels, comme celui que j’ai découvert entre le ministère et Maxicours, organisme privé de soutien scolaire. Là il s’agissait de concevoir des graphes de compétences afin de diagnostiquer les besoins des élèves avec plus de précision.

Mettre des noms et des têtes sur les avatars repérés sur les réseaux sociaux.

Le salon, c’est l’occasion de voir Monsieur ENT, Monsieur Pearltrees. De rencontrer aussi ces gens qui se sont abonnés à vos comptes sur les réseaux sociaux sans que vous compreniez pourquoi. C’est aussi l’occasion d’assister à des tables rondes, de comprendre certaines informations que vous avez vu passer sur votre veille informationnelle et dont vous ne voyiez ni les tenants ni les aboutissants. Je sais par exemple ce que veut dire « class-codes » que j’avais vu passer sans imaginer ce que je pourrais en faire.

Mais en creux, il y a aussi deux regrets.

  1. L’objectif principal du salon : l’équipement matériel.

    L’offre purement pédagogique est restreinte sur le salon. Elle est en grande partie assurée par le ministère et les académies de Versailles et Créteil : un peu parisien le truc ! Le stand des éditeurs m’a beaucoup déçue car on en est encore à « Vous enseignez quelle matière ? ». J’aurais préféré entendre : « Vous enseignez comment ? ». Quant aux manuels numérique, on en est encore au stade S du modèle SAMR. Par contre, je regrette d’avoir découvert seulement au moment de partir le seul concepteur de cartes mentales présent « Mindview ». Dommage.

  2. Un salon éducatif sans prof.

    Le point qui m’a le plus gênée, ce sont les allées plutôt vides et le nombre d’exposants supérieur au nombre de visiteurs. A qui s’adresse donc ce salon ? Essentiellement aux acheteurs d’équipements. Car très peu d’enseignants peuvent y être présents : les vrais profs qui ont de vrais élèves à qui ils font de vrais cours dans de vraies salles de classes ne peuvent pas être là. A moins qu’ils ne fassent ce que j’ai fait : demander une autorisation d’absence, rattraper ensuite tout ce qu’il est possible de rattraper, et ce, parce que j’ai la chance d’avoir un chef d’établissement ouvert aux questions pédagogiques. Doit-on comprendre que les enseignants ne sont pas des professionnels de l’éducation et qu’ils le sont encore moins quand il s’agit du numérique ? Ouvrir un jour non ouvrable est peut-être une piste à explorer.

Mon expérience MOOC : quelle régularité pour les apprentissages ?

Aller au bout d’un MOOC dépend-il de la motivation des participants ou des modalités d’organisation du MOOC ? En ce qui me concerne, certaines caractéristiques du MOOC m’aident tandis que d’autres constituent une entrave. L’entrave majeure pour moi est l’ouverture des sessions semaine après semaine. Par contre, c’est une aide considérable que de disposer de toutes les sessions dès le début du MOOC.

Je m’explique. Si j’ai du temps à consacrer au MOOC, il n’est pas constant d’une semaine sur l’autre. Donc, je profite des semaines moins chargées pour avancer. Sauf que si je n’ai pas matière à avancer, je reste sur place. Si ensuite vient une semaine où j’ai peu de temps disponible pour le MOOC, je prends nécessairement du retard. Pour l’instant, je ne suis jamais parvenue à rattraper un retard.

J’ai réussi à mener un seul MOOC à son terme. Celui de Cécile Dejoux du CNAM : « Du manager au leader 2.0. » J’y vois deux raisons. La première, c’est la possibilité, dès l’ouverture du MOOC, d’avoir accès à tous les cours ce qui permet, outre d’organiser son temps à sa guise, de choisir les parties du cours correspondant le plus à ses besoins. La seconde, c’est l’édition d’un livre « Management et leadership » aux éditions Dunot qui reprend le contenu du cours et qui permet, plus rapidement qu’en regardant des vidéos, de se faire une idée globale des contenus.

J’ai suivi deux autres MOOC pendant cette année scolaire. Itypa et le MOOC EFAN consacré à l’EMI. Je ne les ai pas finis. Itypa, à cause de problèmes personnels et non pas à cause du format des cours qui, certes, n’étaient pas livrés d’un bloc au début, mais par séries qui permettaient tout de même d’avancer. Quant au MOOC EFAN EMI, je l’ai abandonné à cause de son format hebdomadaire car dans l’impossibilité de travailler lors de la troisième semaine.

Dois-je en conclure que le format optimal du cours, c’est tout d’un coup tout de suite, avec un apprenant en complète autonomie, sans rythme préétabli ? Pour moi oui. Pour d’autres peut-être pas. Néanmoins, le MOOC interroge les notions de régularité et de progression dans les apprentissages.

Qu’est-ce que le EdchatDE ?

Ceci est la traduction libre de l’interview donnée par André Spang et qui s’intitule « Was ist ein Twitterchat ? ». Si vous souhaitez rafraichir votre allemand, vous en trouverez la vidéo sur Youtube sous le lien suivant http://youtu.be/W0s3sS4mjME.

  1. Qui est André Spang ?

    1. L’un des deux fondateurs du #EdchatDE.

    2. Quel est son pseudo sur Twitter ? @Tastenspieler.

    3. Trois mots qui le caractérisent :

      1. la musique : il est pianiste compositeur

      2. l’utilisation de l’ipad en éducation : il est enseignant de musique et religion en lycée

      3. les ressources éducatives libres

      4. sans oublier le #EdchatDE dont il est le cofondateur avec Torsten Larbig

  2. Qu’est-ce que le #EdchatDE ?

    1. Un chat sur Twitter qui est consacré aux problèmes d’éducation.

    2. Il est destiné à ceux qui s’intéressent aux questions pédagogiques.

    3. Il a lieu tous les mardis de 20 à 21 heures.

    4. Il s’agit d’une sorte de formation pour les enseignants.

    5. Ce chat a pris modèle sur le Edchat créé aux Etats Unis.

  3. Comment fonctionne le #EdchatDE ?

    1. La communauté propose des sujets.

    2. Ces sujets font l’objet d’un vote.

    3. Les questions traitées ciblent plus le domaine scolaire car la communauté est essentiellement composée d’enseignants.

    4. Au cours de la soirée, 6 ou 7 questions sur le sujet choisis sont abordées.

    5. Les tweets sont rassemblés sous forme de tableau ou de wiki. https://twitter.com/EdchatDE

    6. Un blog propose des articles avant pour se plonger dans le sujet et après pour un bilan de la discussion. Vous le trouverez sous le lien : http://edchatde.wordpress.com/

  4. Comment participer ?

    1. Avoir un compte Twitter.

    2. Les questions sont postées environ toutes les dix minutes.

    3. On peut soit répondre soit échanger avec les participants.

    4. Les questions sont numérotées F1 à F7 (F : Frage : question) et les réponses A1 à A7 (A : Antwort : réponse)

    5. Il est important de bien faire figurer le hashtag : #edchatDE sinon la participation se perd dans le flux.

    6. On peut s’aider de Tweetdeck, mais ce n’est pas obligatoire.

    7. Il est important de rester calme car le chat accueille une cinquantaine de participants et produit 700 à 800 tweets.

  5. Le #edchatDE spécial été.

    1. André et Torsten ont mérité des vacances, mais ne souhaitent pas qu’il y ait une interruption.

    2. D’où l’ouverture à d’autres modérateurs volontaires qui fonctionnent par binômes pendant les deux mois d’été.

    3. Le sujet n’est pas choisi par la communauté mais par les animateurs pour qu’ils se sentent à l’aise.

Je vous invite donc à découvrir cette expérience.