Mon expérience MOOC : quelle régularité pour les apprentissages ?

Aller au bout d’un MOOC dépend-il de la motivation des participants ou des modalités d’organisation du MOOC ? En ce qui me concerne, certaines caractéristiques du MOOC m’aident tandis que d’autres constituent une entrave. L’entrave majeure pour moi est l’ouverture des sessions semaine après semaine. Par contre, c’est une aide considérable que de disposer de toutes les sessions dès le début du MOOC.

Je m’explique. Si j’ai du temps à consacrer au MOOC, il n’est pas constant d’une semaine sur l’autre. Donc, je profite des semaines moins chargées pour avancer. Sauf que si je n’ai pas matière à avancer, je reste sur place. Si ensuite vient une semaine où j’ai peu de temps disponible pour le MOOC, je prends nécessairement du retard. Pour l’instant, je ne suis jamais parvenue à rattraper un retard.

J’ai réussi à mener un seul MOOC à son terme. Celui de Cécile Dejoux du CNAM : « Du manager au leader 2.0. » J’y vois deux raisons. La première, c’est la possibilité, dès l’ouverture du MOOC, d’avoir accès à tous les cours ce qui permet, outre d’organiser son temps à sa guise, de choisir les parties du cours correspondant le plus à ses besoins. La seconde, c’est l’édition d’un livre « Management et leadership » aux éditions Dunot qui reprend le contenu du cours et qui permet, plus rapidement qu’en regardant des vidéos, de se faire une idée globale des contenus.

J’ai suivi deux autres MOOC pendant cette année scolaire. Itypa et le MOOC EFAN consacré à l’EMI. Je ne les ai pas finis. Itypa, à cause de problèmes personnels et non pas à cause du format des cours qui, certes, n’étaient pas livrés d’un bloc au début, mais par séries qui permettaient tout de même d’avancer. Quant au MOOC EFAN EMI, je l’ai abandonné à cause de son format hebdomadaire car dans l’impossibilité de travailler lors de la troisième semaine.

Dois-je en conclure que le format optimal du cours, c’est tout d’un coup tout de suite, avec un apprenant en complète autonomie, sans rythme préétabli ? Pour moi oui. Pour d’autres peut-être pas. Néanmoins, le MOOC interroge les notions de régularité et de progression dans les apprentissages.

Un mooc, mais pour quoi en faire ?

Vrai mooc, pas vrai mooc ? Mais surtout un mooc pour quoi faire ?

Quant Elvire Bornand s’interroge pour savoir si le #twittmooc est un vrai mooc et développe une réponse fine et argumentée, j’adore. Par contre, je me rends compte que cela m’est complètement …égal. Franchement. Cet aspect formel ne m’intéresse pas.

Mon angle de recherche se pose ailleurs. Sur les dispositifs. Quels dispositifs me permettent d’apprendre plus et mieux ? Actuellement, c’est le twittmooc et il n’y a pas photo.

J’oserai donc comparer le #twittmooc au #moocefan, ou tout du moins l’expérience personnelle que je tire de ces deux dispositifs. Quand je me suis inscrite sur #moocefan, je savais que cela allait « être chaud ». Car les semaines où se déroulait le cours, sauf les deux premières, , étaient « riches » sur le plan professionnel, « riches » signifiant ici très occupées. Bingo. Depuis, je cours derrière la progression linéaire hebdomadaire avec mes petites jambes et concrètement, je décroche. Pas le temps de souffler, de me remettre à flot. Ce n’est ni un manque d’intérêt ni de volonté : une question de rythme.

Le #twittmooc ne fonctionne pas ainsi. A mon grand soulagement. Avec beaucoup de reconnaissance pour Stéphanie De Vanssay qui se lance dans un projet sans en voir la fin et qui ignore encore quand s’achèvera son année « moocaire », le moment où on pousse un énorme ouf de décompression. Bref, ne nous voilons pas la face : il y a du côté de Stéphanie et des tuteurs qui l’épaulent une réelle part d’abnégation.

Mis à part cet élément fondamental, deux points forts distinguent le #twittmooc. Certes le blog n’est ni complet ni exhaustif, mais riche. Une progression est suggérée, en aucun cas imposée. Le participant avance à son rythme. Il picore en fonction de ses besoins. Il contribue, s’il juge que son expérience servira les autres. Le parcours n’est pas obligatoire, ni linéaire, ni hebdomadaire. Il y a une rupture avec la conception traditionnelle de la progression. Chacun crée son parcours d’apprentissage.

L’autre point, c’est le réseau. Un gros défaut des moocs qu’on peut déjà qualifier d’institutionnels est le manque de réactivité des outils de collaboration. Les forums, si je me permets une comparaison automobile, c’est la 4 CV. Or, dans le cas du #twittmooc, le forum, c’est Twitter dont la cylindrée se rapproche plus de la F1. Cette mise en réseau des participants fonctionne bien. D’autant mieux qu’elle se concrétise par des rencontres synchrones ludiques telles que la #photodevinette ou le #minidefi. La grande force du #twittmooc est donc de créer une communauté d’apprentissage autour du projet pédagogique.

Certes l’apprentissage n’est alors pas systématique. Le risque de passer à côté de choses importantes est bien réel. Mais le plaisir est au rendez-vous.

Sachant toutefois qu’après, j’aime bien retourner sur #moocefan… pour y retrouver une progression qui me permet d’avoir une vue d’ensemble sur le sujet traité par le mooc. Contradictoire tout cela !

Finalement, il y a des jours où le verbe « apprendre », tel un nom, devrait pouvoir être décliné au pluriel pour nous offrir « les apprendres ».

Mon mooc efan.

Dans cette rubrique, j’envisage de dire sans fard ni grimage ni langage politiquement correct la manière dont je vis le #moocefan.

Ce qui m’a fait avancer dans le mooc : D’abord le quiz et ma mini-recherche sur la différence entre « technologie éducative » au singulier et « technologies éducatives » au pluriel. D’où les questions suivantes : qu’est-ce que l’ordinateur fait mieux que moi ? Qu’est-ce que je fais mieux que l’ordinateur ? Comment tout cela peut-il s’imbriquer pour le meilleur de l’élève ? Ensuite, j’avance dans ma réflexion sur le projet. Très clairement : améliorer mon blog de cours qui, pour l’instant, a pour seule unique fonction le stockage de contenus. Y ajouter des outils réellement fonctionnels pour les élèves et un guidage dans ses outils pourrait être un plus. D’autant que j’ai encore mes élèves testeurs.

Ce qui m’a ennuyée : Les vidéos de powerpoint.

Ce qui m’a freinée : La communication sur la plateforme. Par exemple, j’ai fait une erreur sur mon nom en m’inscrivant sur Moodle. Je ne l’ai pas vue aussitôt. Vers qui me tourner pour la corriger ? Première aiguille dans la botte de foin. Quant au forum, techniquement, la liste déroulante défile très mal et j’ai du mal à y trouver des pairs collaborateurs et quand je les ai trouvés à ne pas les perdre. Deuxième aiguille dans la botte de foin. Mais j’avais eu des problèmes semblables sur ItyPA.

Ce que je déteste dans les moocs : La contrainte hebdomadaire. J’ai énormément de mal à me projeter à sept jours. Je continue à préférer le système CNED : tous les cours vous parviennent en même temps. Cela permet de faire le tri entre ce que l’on peut laisser de côté et ce que l’on veut approfondir. Elaguer pour aller à l’essentiel de mes besoins, je n’y arrive pas dans le cadre de la semaine. Le #twittMOOC, le carnet de bord, c’est toutes les deux semaines, au mieux.

Et le blog alors ?

Il y a un temps pour tout : un temps pour réfléchir, un temps pour agir. Le blog « Au fil des Tice », c’est la réflexion.

Actuellement, je suis dans l’action, mais dans une forme d’action que je n’avais pas envisagée lors de l’ouverture du blog. A l’origine, la partie « action » devait être consacrée à mes pratiques dans la classe avec mes élèves.

Mais la participation au mooc #ItyPA (j’avais annoncé très vite que je n’étais pas quitte de cette expérience) m’a fait prendre conscience de la nécessité de m’approprier davantage les possibilités et potentialités du numérique.

Pour le moment donc, je m’informe et surtout je me forme. En préparant le C2i2e où je teste, côté étudiant, l’usage d’une plateforme de cours en ligne. Où je tente aussi de réutiliser l’expérience collaborative d’ITyPA pour approfondir ce qui me fait défaut, à savoir le sens de la collaboration dans ce qu’elle a de positif.

Je viens de me créer un compte « Twitter ». Il m’a fallu le temps. Etait-ce de la procrastination ? En partie, certes. Mais l’autre partie, c’était de la réflexion consacrée au fonctionnement de Twitter (allez-donc voir ma perle de « Pearltrees » consacrée à ce réseau social!) et à la recherche de personnes que je souhaitais réellement suivre. Il y avait aussi l’élaboration de quelques principes de fonctionnement que je voulais mettre en place. Me lancer, au risque de commettre erreurs et impairs. Ne pas compter le nombre de tweets, mais peser le contenu de chacun. Prévenir les risques d’addiction (je n’ai pas envie de renoncer ni au blog, ni au pearltrees, ni au feedly et surtout pas à la recherche via la lecture de longs articles). Ne tweeter ou retweeter que des choses vraiment lues.

Au passage, merci à tous ceux qui m’ont aidée sur le chemin (Itypiens et Itypiennes que j’ai le plaisir de retrouver) et à ceux qui m’encouragent aujourd’hui (l’initiative « Twittmooc »).

Itypa ou pas Itypa ?

Depuis un an, je me suis lancée dans une recherche sur les TICE. Ciblés sont les usages efficaces des TICE en cours. Ce qui induit d’autres questions :

  1. celle de la délimitation des savoirs que doit enseigner l’école

  2. celle des outils permettant ces usages

  3. celle de mes compétences en tant qu’enseignante

  4. celle des usages déjà mis en oeuvre, par ailleurs, par les élèves.

La résolution de ces questions passe nécessairement par une recherche en … sciences et pratiques de l’éducation. Actuellement, je m’y attèle avec pour objectif du moment de construire ma veille informationnelle.

Mais que vient faire Itypa là dedans ? J’ai découvert ce MOOC français sur une des pages du site du CIEP grâce à des liens que je ne suis pas capable de remonter. J’ai regardé la vidéo de la semaine 2 sur l’environnement d’apprentissage personnel (EAP). La semaine prochaine, sera abordée la question de la veille. Voilà qui colle avec mes objectifs. Alors y aller ou ne pas y aller ? S’inscrire ou pas ?

Y aller parce que la réflexion qui y est lancée est stimulante. Y aller parce que c’est un dispositif expérimental. Y aller pour ne plus être seule dans ma recherche. Y aller pour travailler la dimension collaborative dont j’ignore si j’en ressens le besoin.

Mais ne pas y aller parce que le rythme de réflexion et de progression est rapide. Je crains que quatre heures par semaine ne me suffisent pas. L’informatique est chronophage, les intervenants de qualité et les questions importantes. Ne pas y aller car je redoute de me détourner de mon objectif initial centré sur les usages des élèves. Certes, la formation de l’enseignant aide l’élève à structurer ses apprentissages. Mais la pratique collaborative avec mes pairs que je maîtrise mal ne risque-telle pas de voler du temps à ceux dont j’ai la charge ?