Les compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long d’une vie : quelle vision de la démocratie européenne ?

Si je comprends bien les textes tels que ceux qui sont parus au Journal officiel de l’Union européenne le 18 décembre 2006, c’est désormais l’UE qui définit les objectifs d’éducation et de formation.

Cette décision a été prise lors du Conseil européen de Lisbonne les 23 et 24 mars 2000. Jacques Chirac, alors Président de la République française, était présent et a donné son accord au nom de la France.

Depuis 2000 a donc été adopté, dans ce qu’on appelle désormais la stratégie de Lisbonne (à ne pas confondre avec le Traité de Lisbonne), un « cadre européen devant définir les nouvelles compétences de base à acquérir par l’éducation et la formation tout au long d’une vie. » Je cite ici le Journal officiel.

Ce qui me gêne, ce n’est pas la décision qui a été prise ni les motifs qui la justifient. Ce qui me gêne, c’est l’absence de débat avant, pendant et après la décision. Car s’il est vrai qu’à l’époque, les journalistes ont relayé l’idée de passage à la « société de la connaissance », il n’a pas été question des implications qui s’ensuivraient, à savoir un enseignement pas compétences.

Comment est-ce que je me situe par rapport à tout cela ? Soit j’ai « zappé » des informations, mais dans ce cas, je ne suis pas la seule. Soit les décisions ont été prises sans véritable volonté de susciter le débat. Et dans ce dernier cas, j’y vois des germes de tension à venir

  1. d’abord parce que se crée une rupture démocratique entre les décideurs et les citoyens

  2. ensuite parce que cela génère une entrave pour les citoyens à s’approprier le futur de leur monde et à y réfléchir

  3. enfin parce que cela élude la question de savoir si l’Education nationale est encore « nationale ».