Découverte de la vie d’un artiste

 

Première de couverture de la BD « Piscine Molitor »

Piscine Molitor, dessinée et scénarisée par Christian Cailleaux et Hervé Bourhis, est parue en 2009. C’est une histoire vraie puisqu’elle relate la vie de Boris Vian. J’ai découvert cet artiste grâce à mon professeur de Français et mon professeur documentaliste dans le cadre du Prix Littéraire du Lycée Carnot. Boris Vian ne m’était donc pas inconnu au moment de cette lecture puisque mes professeurs nous avaient montré des vidéos sur lui en classe. Nous avons également eu la chance de visiter son appartement le 29 novembre ce qui m’a permis d’en savoir encore plus sur cet artiste. Nous sommes entrés dans son intimité, puis nous avons pu échanger avec Nicole Bertolt qui gère son patrimoine. Cette dame nous a expliqué qui était Boris Vian, elle nous a confirmé qu’il n’avait pas peur de l’avis des autres, d’autant plus qu’il savait qu’il allait mourir jeune ! Je lui ai donc demandé son avis sur cette bande dessinée. Elle m’a répondu qu’elle ne l’avait pas appréciée. Selon elle, cet ouvrage ne représente pas exactement la vie de Vian et présente beaucoup d’erreurs. Il faut en effet savoir que Cailleaux et Bourhis n’ont pas demandé l’accord à Nicole Bertolt pour écrire sur l’artiste. Après tout, c’est elle qui représente Boris Vian ! Avant cela j’avais pu me faire mon propre avis et je vais vous le présenter.

Un dernier plongeon avant la mort

Piscine Molitor-Paris Source: www.bing.com

Ce récit retrace les derniers moments, les dernières heures de cet artiste polyvalent puisqu’il jouait de la trompette, il chantait, il écrivait… Pour comprendre cette bande dessinée, il faut préciser que la piscine Molitor est un lieu qui se situe à Paris. Vian s’y rendait pour y faire de l’apnée car il souffrait d’une maladie cardiaque et, pour lui, retenir le plus longtemps possible sa respiration était bon pour son cœur. D’ailleurs, dès les premières planches nous pouvons constater la maladie de l’artiste. Il sait qu’il va mourir, il se sait condamné. C’est donc pour cela que la bande dessinée porte ce nom.

Nous comprenons aussi qu’il se rend dans cette piscine avant de partir pour la projection cinématographique de l’adaptation de son roman, J’irai cracher sur vos tombes, projection pendant laquelle il va mourir. Cela dit, la présentation de son existence est chronologique. On a juste des aller-retours entre les dernières heures de sa vie et les grandes étapes de son existence, autrement dit une construction en flashbacks. Cela crée une tension dans la lecture car on ne sait pas quand l’épisode de sa mort va nous être relaté. Dès le début on sait qu’il va mourir mais l’attente est longue. 

Dans ce récit, vous pourrez ainsi découvrir les différentes étapes de sa vie, ses femmes, son procès pour atteinte aux bonnes mœurs à la suite de la sortie de son roman J’irai cracher sur vos tombes. Bref, vous allez découvrir sa vie, une vie à mille à l’heure ! Le rythme de la bande dessinée est comme son existence, très rapide ! Cette qualité est en même temps le petit bémol que j’apporterai à cette bande dessinée. En effet, je trouve que les auteurs ne parlent pas assez de sa jeunesse… signe qu’ils ne se sont pas assez documentés, notamment auprès de Madame Bertolt. L’étape de l’enfance passe trop vite, notamment le fait qu’il ait appris à lire et écrire très jeune. Vous le découvrirez durant votre lecture. Je trouve aussi qu’il manque une transition entre sa vie avec sa première épouse, Michelle Léglise, et celle avec sa seconde femme, Ursula Kubler. Il n’y a que l’étape de la séparation ! Cependant l’accent est bien mis sur sa vie de Jazzman car Boris Vian a écrit des chansons et il jouait de la trompette. J’ai donc écouté Le Déserteur suite à ma lecture, mais j’avoue que ce n’est pas mon style de musique !

Une palette de couleurs en lien avec les émotions

Planche de la BD. Page 6. Source: www.bdtheque.com

Concernant l’aspect graphique, les planches sont colorées avec des couleurs assez froides par moment et plus chaudes à d’autres. Chaque couleur correspond à une émotion. Le style de Christian Cailleaux rappelle un peu la ligne claire comme chez Tintin, les traits sont fins. Je trouve que les personnages sont très bien représentés. Par exemple, sur les dessins où il se trouve à la piscine, Boris Vian est dessiné avec des traits émaciés pour faire comprendre qu’il est malade et proche de la fin. Sur la planche ci-contre, l’illustrateur utilise de nombreuses nuances de bleu pour transmettre la gravité de la situation.

Pour découvrir l’artiste, c’est par ici !

Malgré ses manques, j’ai bien aimé ce récit, il explique les grandes étapes de l’existence  de Boris Vian même si je connaissais déjà un peu sa vie. L’artiste était très occupé, nous le comprenons bien. La bande dessinée est très facile à lire et compréhensible. C’est une bonne entrée en matière pour connaître les grandes lignes de la vie de l’auteur. Si vous voulez découvrir l’artiste, voir à quel point il avait une vie mouvementée et comment il en a profité, je vous invite à découvrir cette bande dessinée. Personnellement je lui attribue la note de quatre étoiles. J’enlève une étoile puisque les auteurs ne parlent pas assez de son enfance.

Bonne lecture à vous !

Cailleaux, Christian / Bourhis, Hervé. Piscine Molitor. Dupuis, 03/2020. 74 p. Aire Libre.

SECEMBER Ketty, 1ST2S1

La sauveuse du Palais des femmes

Source : https://www.livredepoche.com/livre/les-victorieuses-9782253934639

Vous connaissez peut-être Laetitia Colombani, une très grande écrivaine, actrice, scénariste et réalisatrice française née en 1976 à Bordeaux. Elle est connue pour ses romans La tresse, Les Victorieuses ou encore Le Cerf-volant. Dès sa parution, Les Victorieuses s’est classé dans les meilleures ventes. L’intrigue se développe autour du Palais de la Femme à Paris, dans le 11e arrondissement. L’idée d’écrire ce roman est venue à Laetitia Colombani quand elle est passée devant ce lieu. Elle a commencé à se renseigner, à recueillir des témoignages et autres informations pour écrire son récit. 

Quand les femmes s’entraident

Les Victorieuses nous raconte l’histoire de Solène, une avocate qui est en burn-out car Arthur Saint-Clair, l’un de ses clients, s’est suicidé après son audience. Elle n’arrive plus à aller travailler et tombe en dépression. Elle consulte alors un psychiatre qui lui propose de faire du bénévolat au lieu de prendre des médicaments. Elle devient bénévole pour les femmes qui ont été violées, qui sont battues ou celles qui vivent dans la pauvreté… aux Palais de la Femme. Pour Solène c’est une vraie thérapie. Au début, elle est accueillie par la directrice chaleureusement. Elle commence sa première permanence et ne se sent pas utile pour ces femmes. Seulement elle va se rendre compte que soutenir les femmes dans le besoin l’aide beaucoup et va prend conscience que c’est le métier la qu’elle veut faire

Dans son récit, Laetitia Colombani retourne dans le passé pour nous parler de Blanche Peyron, une femme de 53 ans atteinte d’une grave infection aux poumons mais qui veut accomplir sa mission « Soupe. Savon. Salut » pour venir en aide aux plus démunis. Blanche Peyron n’est pas n’importe qui. Ancienne mondaine, elle quitte tout pour s’engager au service des autres et entre à l’Armée du Salut. Elle est aussi et surtout la fondatrice de ce Palais de la femme en 1926 ! Le lien qui la relie à Solène est leur volonté commune d’aider les femmes. Blanche Peyron a vraiment existé et selon moi cela ajoute plus d’émotions au récit car c’est une femme qui a fait beaucoup pour ses semblables.

Palais de la femme en 2019. Source : Sortiraparis.com

J’ai beaucoup aimé ce roman ! Je l’ai lu très rapidement car il met en scène des personnes en difficulté et je trouve ça très bien que des femmes s’entraident, c’est émouvant. A un moment du récit, Cynthia, une des résidentes du Palais, se suicide car elle souffre trop et se dit qu’elle ne sert à rien. J’ai trouvé ce passage très touchant car beaucoup de femmes se rabaissent et Laetitia Colombani aborde un sujet d’actualité. En effet beaucoup de femmes se sous-estiment tout le temps et je pense que c’est tout à fait vrai car je connais plein de monde dans ce cas. J’ai beaucoup aimé le personnage de Solène car elle aide beaucoup de personnes même si elle est elle-même au plus mal. Elle est très courageuse, je trouve qu’elle parvient à donner beaucoup de force aux résidentes du Palais qui ont un passé très douloureux. Je trouve le style d’écriture de Laetitia Colombani fluide et intéressant et j’ai apprécié le retour vers le passé avec Blanche Peyron. C’est très intéressant car on veut toujours connaître la suite, on n’arrive pas à s’arrêter de lire. Je vous conseille fortement de lire cette histoire, si vous êtes une femme et surtout si vous êtes un homme, pour mieux comprendre ce que les femmes peuvent vivre. Son récit est basé sur des histoires vraies. L’auteure s’est appuyée sur des témoignages et anecdotes pour alimenter son livre, notamment ceux de Blanche Peyron. Je trouve cela fantastique que Laetitia Colombani ait parlé de Blanche Peyron car c’est une personne importante dans l’histoire des femmes. 

Ce roman nous apporte beaucoup d’émotions. Ce n’est pas facile de se battre pour les femmes, et ce encore actuellement. Il y a encore trop d’inégalités. Si on met une jupe on nous insulte, si on est ronde on se fait critiquer, alors que pour les hommes ce n’est pas le cas – et ce ne sont que deux exemples ! Je pense que de nombreuses femmes n’ont pas assez confiance en elles et ne sont pas rassurées, même s’il commence à y avoir des petits changements. Je trouve que c’est injuste et je pense que beaucoup de mes semblables ne sont pas assez solidaires, elles se critiquent beaucoup trop elles-mêmes. Pour cela le roman de Laetitia Colombani est salutaire ; il est utile pour les femmes, pour qu’elles se sentent mieux, physiquement ou moralement. Qu’elles aient confiance en elles et qu’elles se donnent une seconde chance dans leur vie.

Pour ces raisons je mets cinq étoiles à ce roman. Je vous le recommande fortement !  

 

Colombani, Laëtitia. Les victorieuses. Librairie Générale Française, 05/2020. 233 p. Le Livre de poche, 35741. ISBN 978-2-253-93463-9

Sarah VERIN, 1ST2S2

Une enquête minutieuse

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dora_Bruder

Dora Bruder est un roman à la fois biographique et autobiographique de Patrick Modiano. Ce dernier en est l’auteur mais également le narrateur. Cette œuvre est présentée comme une enquête où l’écrivain va s’impliquer pour retrouver les traces de Dora Bruder, une parisienne de confession juive disparue pendant l’hiver 1941. Pourquoi fait-il ce travail d’investigation? Tout simplement car il se reconnait dans  l’histoire de cette jeune femme ! 

Dora Bruder raconte ainsi l’histoire de Patrick Modiano qui, un peu plus de 20 ans après la disparition d’une jeune fille de 15 ans, lit dans Paris-Soir, un ancien journal de 1941, l’avis de recherche concernant cette dernière : « ON RECHERCHE une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1 m. 55, visage ovale, yeux gris marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder. 41, boulevard Orano, Paris. ». Suite à cette découverte

L’avis de recherche de 1941 qui a déclenché l’enquête de Modiano Source: https://lereseaumodiano.blogspot.com/2015/06/une-promenade-dora-bruder-inauguree.html

Modiano essaie de trouver des informations sur l’adolescente en cherchant dans les archives, en visitant le quartier où elle habitait au 41,boulevard Orano près de la porte de Clignancourt ou encore en parlant avec des témoins. Tout au long de ce récit le narrateur retrace minutieusement l’histoire de Dora,  détails après détails. Il finit par retrouver les traces de de ses parents, Ernest et Cécile Bruder, tous deux morts à Auschwitz. Cependant l’auteur n’a pas encore les réponses à toutes les questions qu’il se pose mais grâce à son histoire personnelle il va en déduire les réponses manquantes. Et si Dora Bruder était également morte à Auschwitz comme ses parents ?

Un mélange qui vire au flou

Je n’ai pas apprécié ce roman car je trouve qu’il est ennuyant et difficile à comprendre. En effet, on a du mal à se repérer dans l’espace et dans le temps. Prenons l’exemple du début du roman. Dès les premières pages Patrick Modiano nous « bombarde » en quelque sorte de dates, de lieux et d’événements « Clignancourt » , « hiver 1965 » , « Ornano 49-20 » , « rue Championnet », «41 boulevard Ornano » ce qui va directement nous donner du mal à assimiler autant d’informations en si peu de temps et va impacter la compréhension du récit.
Ensuite je n’ai pas apprécié le lien entre l’auteur et Dora Bruder car, selon moi, ce récit n’aurait dû être consacré qu’à l’histoire de Dora et non pas à celle de l’auteur. Tout au long de ce roman le narrateur se reconnait à travers l’histoire de cette jeune fille et cherche minutieusement des indices pour trouver ce qui lui est arrivé. Comme Patrick Modiano ne parvient pas à retracer totalement l’histoire de Dora pendant l’Occupation, il va mélanger son histoire à la sienne ce qui va créer le doute et le flou. En fin de compte, on ne sait toujours pas exactement ce qui est arrivé à Dora, même si on suppose que certaines hypothèses évoquées par l’écrivain soient probables. Je ne vous conseille donc pas ce récit trop complexe et trop flou à mon goût car vous ne connaitrez jamais réellement la vérité et je pense qu’il aurait été mieux si Modiano s’était concentré uniquement sur l’histoire de cette jeune fille.

Bonne lecture à vous !

Modiano, Patrick. Dora bruder. Belin / Gallimard, 05/2020. 207 p. Classicolycée, 169. ISBN 979-10-358-1018-4

Laly PRESSE 1ST2S2Spécial Alsace | Petite Pincée de Sucre

Libre comme l’air…

 

Source : https://livre.fnac.com/a9007320/Le-vol-du-corbeau-L-integrale-Tome-0-Le-vol-du-corbeau-L-integrale-Le-vol-du-corbeau-L-integrale-definitive-Jean-Pierre-Gibrat

Le vol du corbeau est une bande dessinée réalisée par Jean-Pierre Gibrat qui en est à la fois le dessinateur le scénariste. Il est donc ce que l’on appelle un auteur complet. Pour cette œuvre, Jean-Pierre Gibrat a obtenu le prix du dessin au festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2006 ! Un prix que je trouve parfaitement mérité vue la qualité des albums ! J’ai lu cette bande dessinée dans sa version intégrale qui regroupe les deux tomes initiales. Cela est pratique car nous ne somme pas coupés dans l’histoire d’autant plus qu’on a envie de savoir ce qui va suivre.

Concernant l’histoire on se retrouve au cœur de la Seconde Guerre mondiale et plus précisément sous l’occupation allemande à Paris. Nous allons suivre la vie éprouvante de Jeanne, une jeune résistante communiste qui vient de se faire arrêter par la police française. Elle a été dénoncée dans une lettre anonyme pour détention d’armes à son domicile. Elle sera très vite rejoint dans sa cellule par un voleur prénommé François avec lequel elle va s’évader. D’ailleurs, elle ne le quittera plus et commencera alors sa grande aventure pour retrouver son ami Julien qui fait également partie de la résistance. La plupart de son temps Jeanne se cache pour éviter les autorités allemandes. Sans ses papiers elle risque de se refaire arrêter et directement emmener par la Gestapo !

Une découverte surprenante

Durant toute cette aventure Jeanne et François auront des différents qui vont parfois les inciter à se séparer car ils ont tous deux un très gros caractère. On peut même dire dire qu’ils sont assez têtus ! Au début du récit ils vont se disputer pour des futilités qui pousseront François à partir… mais comme il ne change pas ses habitudes, en très bon voleur qu’il est, il lui dérobe son portefeuille ! Cependant, ce qu’il va trouver à l’intérieur le poussera à revenir sur ces pas… De quoi s’agit-il ? A vous de le découvrir en lisant Le vol du corbeau.

On en redemande

Paris sous l’occupation allemandes. Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2017/06/Image20-1024×662.jpg

J’ai beaucoup aimé lire cette bande dessinée, je trouve qu’elle nous explique de façon assez délicate cette période historique remplie d’horreur et de violence qu’était l’Occupation. Ce n’était pas une période facile à vivre et pourtant l’auteur nous la fait découvrir dans une atmosphère particulière, celle du « Paris des amoureux ».

En effet, les couleurs que Jean-Pierre Gibrat utilise pour ses planches nous font penser à la délicatesse et à l’amour que renvoie la capitale et plus précisément quand nos deux personnages sont amenés à se rendre sur les toits de Paris. Une vue en plongée qui rend cette histoire encore plus incroyable. Que  ce soit Paris la nuit quand tout est éclairé ou encore en pleine journée avec ces merveilleux paysages urbains, les dessins nous transportent. Pour ce qui est du récit on se retrouve dans une histoire de plus en plus palpitante. Les événements s’enchainent et s’accélèrent au fil du temps, c’est pourquoi on est tout de suite entrainé dans cette aventure. Je trouve que l’on peut même s’attacher à Jeanne, on a de la compassion pour tout ce qui lui arrive, notamment les attouchements. Cela m’a même un peu choqué puisque la scène est aussi bien détaillée à l’écrit qu’à l’image et je n’avais jamais vu ça auparavant dans une bande dessinée. Mais Jeanne est tout de même une femme forte avec, comme je l’ai déjà dis, un très fort caractère, qui va continuer à se battre jusqu’au bout pour retrouver son ami. Elle ne lâche rien, elle n’est pas du genre à abandonner à la moindre difficulté qu’elle rencontre. C’est d’ailleurs rare de voir une femme aussi sur d’elle dans des livres sur la guerre. Sa détermination lui coûtera tout de même la perte d’un être cher à son cœur.

Les toits de Paris

Sur les toits de Paris ! Source : https://www.bedetheque.com/serie-4135-BD-Vol-du-corbeau.html

Je vous recommande de lire cette bande dessinée si vous êtes un fan d’histoire ou juste si vous voulez en apprendre un peu plus sur l’Occupation allemande, comment se sont déroulées les rafles et les raisons qui ont poussé les allemands à emmener des gens innocents dans des camps ou en prison. C’est une histoire remplie d’adrénaline, on a même envie qu’elle ne s’arrête pas, qu’il y ait une suite. Je vous laisse découvrir comment va se terminer le périple de Jeanne au cœur de Paris occupée, je ne vous en dis pas plus…

J’accorde à cette bande dessinée une note de quatre étoiles, notamment pour tout l’amour qui se dégage des personnages qu’elle met en scène !

Bonne lecture a vous !

Maupassant, Guy de. La parure et autres nouvelles à chute . Hatier, 09/ ...

Gibrat. Le vol du corbeau. Dupuis, 30/10/2015. 118 p. Aire Libre. ISBN 978-2-8001-5781-8

Laure WESTFALEWSKI – MISSAYE, 1èreST2S1

Morphine, Souris et Travestis 

Paru en 1950, Elles se rendent pas compte de Vernon Sullivan, soi-disant traduit par Boris Vian, alors qu’il en est l’auteur, raconte les péripéties de deux frères, Francis et Richie, au milieu d’une bande de bandits trafiquants de drogue. Avec humour, il caricature le roman noir américain des années 50 qui est à prendre au quatrième, voire cinquième degré !

source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z _6256.html

Nous sommes à Washington dans les années 50. Francis Deacon est très occupé à se déguiser en femme car, ce soir, son amie d’enfance, Gaya, fête ses 17 ans et son entrée dans le monde à l’occasion d’un bal costumé. Durant cette fête, Francis surprend Gaya, montée dans sa chambre, en compagnie d’un homme qu’il ne connaît pas. L’homme redescend et Francis trouve son amie quelques minutes plus tard dans sa salle de bain dans un état lamentable : elle s’est droguée ! Oui mais voilà, Gaya annonce son intention de se marier avec un certain Richard, qui se met du maquillage sur le visage, et qui se trouve être son approvisionneur de drogue, autrement-dit, son dealer. Quoi qu’il en soit, Francis décide de mener l’enquête, et quand il s’avère que c’est un clan de lesbiennes et d’homosexuels qui revend sa came à Gaya, il appelle son frère Richard à la rescousse. Francis ne désarme pas, il se demande pourquoi Gaya accepte un mariage contre nature, comment elle en est arrivée à se droguer, et pourquoi autant de lesbiennes et d’homosexuels gravitent autour d’elle? Ils auront besoin d’être deux pour remettre tout ce petit monde dans le droit chemin…

Non mais, elles se rendent pas compte, les souris ! 

Ce fut ma première lecture d’un roman noir « américain », et quand on se rend compte que Boris Vian a écrit cette œuvre sans aller en Amérique, on comprend qu’il s’est fait une très bonne et très précise représentation des États Unis. Que ce soit les noms des personnages, la description des lieux, on a vraiment l’impression qu’il a seulement traduit ce roman ! Cela dit, ma première impression est très mitigée. En effet, les sujets que l’on peut retrouver sont parfois choquants, mais j’ai trouvé la lecture plus facile car le surréalisme de Vian n’est pas au rendez-vous. On retrouve dans cette œuvre des passages où l’on parle de sexe, de drogue, de machisme et d’homophobie, ce qui m’a énormément étonné. Par contre, pour les lecteurs/lectrices qui aiment les histoires où l’on retrouve beaucoup d’action, ce roman est pour vous ! L’histoire est très violente, il n’y a pas un seul moment de répit, ce qui m’a un peu embêté. 

Cependant, j’ai tout de même apprécié cette lecture par les thèmes que Boris Vian a choisi d’y aborder. En effet, dans ce roman noir il dénonce le machisme et l’homophobie, des sujets tabous et/ou dont on ne parlait pas vraiment dans les années 50. Encore une fois, Boris Vian fait preuve de modernité pour son époque. On identifie le machisme et l’homophobie à travers les différentes remarques que peut faire sans aucune gène Francis, le personnage principal. La phrase la plus machiste qui sort de sa bouche apparaît lorsqu’il sauve Sally de la noyade. En lui demandant pourquoi son bateau a coulé, il affirme : « Sur qu’elle n’entend rien à la mécanique, y a pas une souris qui y comprenne quoi que ce soit, elles confondent l’admission avec l’échappement et prennent les bougies pour un éclairage de secours. »  Cette phrase sous entend clairement que comme elle est une femme, elle n’y connaît rien en mécanique, tout simplement parce que c’est un passe temps d’hommes. En ce qui concerne les expressions homophobes, celle qui m’a le plus marquée est prononcée quand Francis est piégé par Gaya dans une sorte de cave fréquentée par des lesbiennes et homosexuels: « Si une seule des bonnes femmes qui sont ici a jamais couché avec un homme, alors moi je suis une méduse ; et si ces gars-là taquinent le sexe opposé, Washington vendait du popcorn. Des gouines et des tatas, voilà le public… ». Francis insulte ouvertement ces personnes, ce qui nous montre clairement qu’il est homophobe. Grâce à ce passage, nous pouvons constater que Boris Vian s’exprime ouvertement sur ce sujet qui était très mal vu dans les années 50. On y voit les préjugés que la population pouvait avoir envers les homosexuelles à cette période. Il critique donc l’homophobie, en la mettant en scène à travers des personnages comme Francis, homophobe et sexiste. Il s’en moque même à travers certaines situations, comme lorsque Francis se travestit en femme pour draguer Sally et Donna Watson. Il fait complètement l’inverse de ce qu’il « déteste » ! Cela nous laisse penser que Vian fait une dénonciation, et que la modernité réside alors dans sa façon de parler et de pointer cette discrimination, ce que j’admire beaucoup car c’était très osé pour l’époque ! 

Boris Vian et son double en plâtre. Il avait aussi de nombreux doubles littéraires. Source : https://www.nouvelobs.com/bibliobs/ 20200310.OBS25833/ma-vie-avec-boris-vian-par-michelle-vian.html

On retrouve également le style d’écriture particulier de Vian dans le récit, avec des phrases typiques telles que : « Je me réveille un beau matin de printemps, en plein mois de juillet, et ceci n’est pas si invraisemblable que ça en a l’air, car le printemps est aussi une qualité et il n’y a pas de raison pour qu’un jour de printemps ne prenne pas place à n’importe quel moment de l’année ». Ici, il se fiche des codes et laisse place à ses propres saisons tel le pataphysicien qu’il était. Certes, comme j’ai pu l’affirmer plus haut ce roman n’est pas  surréaliste, mais Vian y met quand quelques notes de poésie dadaïste.  

Ici contrairement à beaucoup d’œuvres de Vian, le titre a un lien avec son histoire. En effet, nous lecteurs, pouvons en conclure que Francis et Richie se déguisent en femme pour piéger les lesbiennes dans le but qu’elles (re)deviennent hétérosexuelles : elles devraient avoir des relations avec les hommes et non entre elles …  ce qui est encore une fois plutôt misogyne et homophobe ! Mais Vian pousse sans doute jusqu’au bout la charge pour mieux la dénoncer. Il ne faut pas oublier que pour piéger les souris, Richie et Francis se déguisent en femmes pour courir après les filles, alors qu’ils sont homophobes et sexistes ! 

Je mets donc 4 étoiles à ce roman noir pas si Américain justement !

Bonne lecture !

 

 Vian B, Elles se rendent pas compte. Librairie Générale Française, 10/2020. 126 p. Le Livre de poche, 14921. ISBN 978-2-253-14921-7

Lucie SAIMPOL, 1ST2S1

Un amour pas comme les autres

Boris Vian https://www.tempslibre.ca/boris-vian-un-touche-a-tout-de-genie/

L’Arrache-Cœur écrit par Boris Vian en 1953 a été le dernier roman qu’il a voulu écrire. En effet, ses romans dérangeaient de plus en plus, au point que même son éditeur privilégié, Gallimard, ne voulait plus publier ses œuvres. Quand on lit ce roman, on peut ressentir des sentiments différents comme la tristesse, l’incompréhension. Ce récit est l’histoire de Jacquemort, qui est psychiatre, et Clémentine, une jeune femme qui met au monde des « trumeaux » : Noël, Joël et Citroën. Le texte de Vian comporte beaucoup de néologismes comme des mois d’années qui se mélangent : « 27 juinet,135 avroût, 12 marillet »… Ces mots inventés apportent une touche d’humour en rendant le récit plus drôle et symbolisent l’excentricité de l’écriture de Boris Vian. Le titre L’Arrache-Cœur est lui-même un néologisme.

Une vie de famille pas comme les autres

Clémentine qui accouche de triplé en les aimant d’une manière différente aux autres parents. Elle ne veut pas du soutien de Angel, le père de ses enfants et lui fait quitter la maison. Au début Clémentine nous explique l’accouchement à l’aide d’un vocabulaire atroce « Ils vont sortir et me faire mal et ce sera seulement que le commencement. » Elle veut nous faire comprendre qu’elle regrette sa situation, qu’elle va être maintenant malheureuse à cause de ses enfants et qu’elle aurait préféré ne pas en avoir. La jeune femme n’accepte pas d’être mère et ne traite pas ses enfants d’un amour maternelle comme il le faut. De son côté Jacquemort, psychiatre assez bizarre, envisage l’accouchement comme une œuvre « il se pencha sur son œuvre et souffla sur la peinture pour qu’elle sèche plus vite ». Il a aussi une drôle façon de passer des entretiens avec certaines patientes puisqu’il propose des actes sexuels pour faire une psychanalyse de la personne ! Il essaye de les mettre en confiance en les manipulant, ce qui est interdit et peut être puni. Par ailleurs il aide énormément Clémentine dans les démarches du baptême des enfants ou en se rendant dans des usines pour leur obtenir des lits.

Les années passent et les enfants grandissent. Clémentine commence à les aimer de plus en plus. Elle est même « trop sur leur dos » et va jusqu’ à les étouffer pour qu’il ne leur arrive rien, par peur de les perdre. Elle les prive de liberté en les laissant enfermés et ils ne peuvent s’amuser comme ils le veulent. Cependant les trumeaux ont des pouvoirs magiques grâce a des limaces bleues et les conséquences vont arriver sans même qu’elle s’en aperçoit. En effet les trumeaux vont réussir à voler et à se libérer de cette « cage » domestique. Cela peut paraitres très imaginaire et impressionnant mais c’est ce qui caractérise l’écriture de Boris Vian.

https://www.librairiedialogues.fr/livre/629412-l-arrache-coeur-boris-vian-le-livre-de-poche

Cette histoire nous montre l’amour maternelle d’une mère envers ses enfants, lequel peut être oppressant.

J’ai aimé lire ce roman car son style est assez dynamique, il n’est pas ennuyeux et donne envie de connaître la suite de l’histoire. On comprend qu’au début Clémentine est extrêmement réticente à donner de l’amour à ses enfants mais qu’au fil des années elle comprend et prend conscience que ses enfants sont la meilleure chose qui lui soit arrivé. En les élevant seule elle donne l’impression d’être une femme forte. Paradoxalement cela nous montre aussi le côté négatif d’un amour maternelle étouffant.

Ce que j’ai moins aimé dans ce roman ce sont les mots assez compliqués à comprendre ou même le sens complexe de certaines des phrases également.

Dans cette histoire Boris Vian aborde de manière plutôt péjorative le monde de la maternité, un monde complétement différent d’aujourd’hui… A l’époque l’homme avait une grande place dans la situation familiale, c’était lui qui commandait et qui était, en quelque sorte, le « maitre ». Boris Vian nous montre complétement l’inverse avec Clémentine qui met dehors Angel, lequel n’a aucun contrôle sur la situation et sur son autorité envers ses enfants. C’est aussi un monde complétement absurde qui est très drôle et en même temps cruel comme l’atteste le passage de « la foire aux vieux » où sont loués des personnes âgées pour que les enfants puissent s’amuser avec eux comme des jouets. Nous pouvons retrouver  toute l’absurdité de l’écriture de Boris Vian, son humour et son côté incisif. 

Selon moi avoir un amour très fort envers ses enfants – ou même envers  d’autres personnes – peut se révéler néfaste. Ainsi dans ce roman Boris Vian évoque peut-être son cas personnel car sa mère a eu tendance à le surprotéger à cause de sa maladie ! 

Je vous conseille de découvrir ce roman surprenant. 

Bonne lecture !

Vian, Boris. L’arrache-cœur. Pauvert Jean-Jacques, 1983. 256 p. Livre de poche, 2398. ISBN 2-253-00662-9

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MAHAUT Yléna, 1ère ST2S1

Une nouvelle espèce d’individus

Boris Vian est né en 1920 et a connu la maladie très jeune. Il décède en 1959 à l’âge de 39 ans, mais conscient de la courte vie qu’il va avoir, il profite de chaque instant grâce à ses multiples talents puisqu’il est écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, jazzman (trompettiste) ou encore directeur artistique français.

Boris Vian en 1948, photo Studio Harcourt rognée. Source : https://www.babelio.com/auteur/ Boris -Vian/2053/photos

Dans sa carrière d’écrivain, en 1948, Boris Vian a écrit le roman Et on tuera tous les affreux dans lequel il mélange enlèvement, histoire criminelle et enquête. Dans ce récit l’auteur présente Rock Bailey, jeune homme âgé de 19 ans voulant préserver sa virginité jusqu’à ses 20 ans ! Lors d’une soirée il se fait droguer et enlever pour être emmené dans un endroit très étrange où ses ravisseurs vont tenter de le forcer à avoir des relations sexuelles avec une très jolie femme ! Au même instant un crime est commis. Libéré, Rock confie son histoire à son ami Gary Kilian et ensemble ils vont mener l’enquête qui va aboutir à la découverte de photos chirurgicales qui vont bouleverser nos deux amis. Ils vont être confronté à des meurtres, des conflits, de nombreuses femmes… au grand désespoir de Rock. Le point d’orgue de cette histoire sera une découverte glaçante : un docteur nommé Schutz qui n’aime pas les gens laids et veut créer une nouvelle race d’individus tous aussi parfaits les uns que les autres… d’où cette phrase tirée du roman et prononcée par le docteur : « Chez moi, un slogan : On tuera tous les affreux…C’est amusant n’est-ce pas ? »

Le récit commence avec une histoire d’enlèvement et la tentative d’une relation sexuelle forcée ce qui nous plonge instantanément dans l’intrigue puisqu’on se pose plein de questions. Mais au moment où l’enquête débute, cela devient très, voire trop, détaillée pour moi. Il y a énormément de prénoms qui se rajoutent au fils de l’histoire ainsi que de nombreux événements et déplacements et on finit par perdre le fil. Cependant, ce livre pose la question de l’eugénisme, c’est à dire essayer d’améliorer l’espèce humaine. Il ne faut pas oublier que ce roman a été écrit en 1948, soit trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et les expériences des nazis ! Ce roman pose aussi une autre question : pensez-vous que la beauté n’est que physique ? Et pourquoi devrions nous toutes et tous être beaux ou belles ? 

Source : https://www.livredepoche .com/livre/et-tuera-tous-les-affreux-9782253146162

Grâce au travail réalisé dans le cadre du prix littéraire Carnot, je sais que Boris Vian à un style d’écriture particulier. Dans ce roman, par exemple, il reprend les caractéristiques du « roman noir ». En effet, l’histoire nous donne une vision pessimiste de la société, des meurtres sont commis et la violence et très présente. Cela nous ouvre les yeux sur la société des années 1950 qui pourrait nous sembler idéale.

J’ai trouvé le début du roman intéressant, mais le dénouement m’a moins satisfaite malgré l’humour noir qu’insère l’auteur. Cependant Boris Vian y est visionnaire puisque le culte de la beauté est au cœur de son récit, culte qui est encore très présent dans notre société actuelle !

Pour ces raisons, j’attribue la note de deux étoiles à ce livre.

Bonne lecture à vous !

Vian, Boris. Et on tuera tous les affreux. Librairie Générale Française, 03/2021. 221 p. Le Livre de poche, 14616. ISBN 978-2-253-14616-2

TOURSEL Rachel 1ST2S1

Destin Tragique

Source : https://www.dupuis.com/pigalle-1950/bd/pigalle-1950-pigalle-1950/83313

Pigalle, 1950 a été écrit par Pierre Christin en 2022 et nous offre une histoire pleine de rebondissements et d’animosité. Pierre Christin est un écrivain et scénariste français connu pour ses nombreuses bandes dessinées aux accents historique et  politique. Ici, les illustrations de cette bande dessinée, réalisés en noir et blanc, nous replongent dans l’ambiance des années 50. Ces nombreux dessins ont été réalisés  par Jean Michel Arroyo célèbre, dessinateur qui a participé à de nombreuses bandes dessinées comme Duel sur Mig Alley ou encore Les fantômes du soleil.

Sombre Histoire

Source : https://www.dupuis.com/pigalle-1950/bd/pigalle-1950-pigalle-1950/83313

Cette histoire nous replonge dans le Paris des années 50 et plus précisément dans le quartier de Pigalle. On y suit Antoine, dit « Toinou », un jeune campagnard qui découvre la capitale. Il va découvrir les dessous des cabarets, en particulier le cabaret « La lune bleu », dans lequel il va travailler. Il y fera la découverte du Paris de Pigalle, celui de la pègre mais aussi des tentations, au cœur d’un quartier attractif et toujours animée qui plaît beaucoup, déjà à cette époque. Il va faire la rencontre de nombreux personnages tels que Olga, l’une des célèbres danseuses du cabaret, qui va changer sa vie à tout jamais. En effet, jeune et naïf, Antoine va vite se retrouver plongé dans de sombres histoires de grand banditisme essentiellement menées par des Corses. Suite à un règlement de comptes dans lequel il n’a rien à voir, Antoine va entrer dans une époque sombre de sa vie. Bloqué entre quatre mûrs pendant plusieurs années, c’est à travers ses mésaventures qu’on assistera au nouveau Paris. Le cabaret « La lune bleu » détruit et ses connaissances disparues, Antoine n’aura plus que l’atelier d’Olga pour se souvenir de cette époque mouvementée. On peut également constater  que cette bande dessinée entre dans les codes du roman noir avec ces excès de violence et cette vision plutôt pessimiste de la société, en l’occurrence celle de Paris.  

Source : https://www.dupuis.com/pigalle-1950/bded/pigalle-1950-pigalle-1950/83313/1362440

J’ai bien aimé lire cette bande dessinée car on éprouve de l’empathie pour le personnage d’Antoine dont nous suivons la vie presque au jour le jour, au fil des pages. De ce fait, chacun de ses choix fait monter le suspense et rend cette bande dessinée très plaisante. On constate également que Paris est une ville qui bouge avec ses nombreux spectacles comme le montre bien cette bande dessinée. Pour ma part, étant déjà allé à Paris, je peux vous confirmer que c’est une ville très mouvementée du matin au soir et les cabarets sont toujours présents à notre époque comme par exemple le Moulin Rouge que j’ai pu voir de près lors de l’une de nos sorties scolaires le 29 novembre 2022 (visite de l’appartement de Boris Vian qui se situe juste derrière ce cabaret).

Détails en noir et blanc

Source : https://www.danielmaghen.com/fr/jean-michel-arroyo-pigalle-1950-planche-originale-n-068_p82329.htm

Les détails dans les décors et les tenues des personnages rendent les dessins stupéfiants. les nuances sont également subtiles et mettent véritablement en lumière certains de ces détails. De plus, de très belles planches du quartier sont réalisées à la fin de la bande dessinée. 

Je vous recommande cette histoire émouvante et prenante grâce à son scénario bien ficelé et qui ne manque pas d’actions. Cette bande dessinée portée par un personnage captivant, Antoine, et des personnages secondaires attachants comme Olga, nous remplis d’émotions. Les illustrations sont remarquables et nous poussent à tourner les pages. Une histoire qui change le destin des personnages page après page. En somme, une bande dessinée très bien réalisée qui mérite la note de quatre étoiles !

Arroyo, Jean-Michel / Christin, Pierre. Pigalle, 1950. Dupuis, 04/2022. 130 p. Aire Libre. ISBN 979-1-0347-3769-7

Léo PRUDHOMME, 1ST2S2

Amour contrarié

Nos rendez vous est un roman écrit par l’auteure Eliette Abécassis, paru le 2 janvier 2020. C’est un récit qui entremêle les doutes, le manque de confiance en soi, le suspense. C’est le roman de l’hésitation, celui de la peur de ne pas plaire, de la peur du regard des gens, de la peur de ne pas être assez bien.

                                                              Amour manqué 

Nos rendez-vous relate l’histoire d’Amélie et Vincent qui se rencontrent alors

Eliette Abécassis Source : https://eliette-abecassis.com/accueil/unknown-13/

qu’ils sont adolescents dans un couloir de la Sorbonne à Paris, dans les années 80. Tout de suite, c’est le coup de foudre ! Hélas, ils n’osent pas se l’avouer. Ils n’ont tous deux pas confiance en eux et se donnent rendez-vous. Vincent, présent, attend Amélie au café, mais ne voit personne arriver malgré des minutes qui semblent être des heures. Amélie, elle, est en retard, elle entame alors une course effrénée sans savoir que ce rendez-vous va déterminer sa vie. Quand elle arrive, elle ne voit personne.

Dix ans plus tard, ils se revoient, par hasard, mais le temps a fait que ces deux personnes ont construit leur vie chacune de leur côté. Amélie éprouve, malgré les années écoulées, encore des sentiments pour Vincent. Lui n’y est pas indifférent mais il s’est entre temps marié avec une femme qu’il pensait aimer. Vincent et sa femme ont par la suite eu un petit garçon, Jules, qui fait tout le bonheur et la fierté de son papa. Cependant, sa maman, elle, n’a pas la fibre maternelle. Elle devient aigrie etlui crie sans cesse dessus. Vincent ne la supporte plus, d’ailleurs elle le trompe… De son côté, Amélie a toujours Vincent dans un coin de sa tête, mais au fil des années, n’ayant plus l’espoir qu’ils se retrouvent, elle finit par se marier avec Fabrice, un chirurgien. Au début, elle croit qu’il est l’homme dont elle a toujours rêvé.  Après la naissance de leur fils, Fabrice change, il tombe dans l’alcoolisme, la drogue, et fini par en devenir dépendant. Il commence alors à détester sa femme. Pour que son fils ne se sente pas seul, la jeune femme décide de sacrifier son bonheur et de mettre au monde un autre enfant avec celui qu’elle ne peut plus supporter.

Si Amélie et Vincent ont fait chacun leur vie de leur côté, ils ne se sont jamais oubliés. Malheureusement, chaque fois qu’ils reprennent contact, cela ne semble pas être le bon moment. Vont-ils réussir à s’avouer qu’ils s’aiment, à trouver le moment idéal? le destin les réunira-t-il?

Rien est impossible à qui sait bien aimer

Dans ce récit, Eliette Abécassis a voulu nous montrer que dans la vie on peut aimer plusieurs fois mais que nous n’avons qu’un seul amour. Selon moi, je pense que nous pouvons aimer plusieurs personnes dans notre vie, mais pas de la même façon.

J’ai adoré lire ce roman car nous avons affaire à une véritable histoire d’amour parsemés d’obstacles. Éliette Abécassis va-t-elle nous montrer que le destin réunit toujours les personnes qui doivent l’être ? Même lorsque nous pensons que c’est impossible, faut t-il toujours garder une lueur d’espoir ? Tout peut arriver ? A vous de le découvrir en vous plongeant dans ce roman intense ! 

Abecassis, Eliette. Nos rendez-vous. Grasset,07/2020.152p

Clémence Poiteaux, ST2S1

Passe moi le sucre

Boris Vian adolescent. Source : https://www.telerama.fr/livre/centenaire-boris-vian-il-est-mort-comme-il-a-vecu,-tres-vite,n6605194.php

Conte de fées à l’usage des moyennes personnes est un roman écrit par l’écrivain Boris Vian, publié au milieu de la Seconde Guerre mondiale, en 1943. Ce roman nous offre un univers fantastique avec beaucoup de rebondissements. Il faut aussi savoir que Boris Vian a écrit ce livre pour distraire sa femme, Michelle, à l’époque souffrante. Je trouve l’action de cet écrivain envers sa femme tellement adorable !

Boris Vian y raconte une histoire romantique faite d’aventures. Cette histoire est celle d’un prince nommé Joseph qui vit avec son chien et son palefroi (cheval). Il répète toujours que la vie est amère quand il n’y a pas de sucre et, malheureusement, une pénurie de sucre est au cœur du récit ! Il décide alors de chevaucher son palefroi pendant de longues journées, traversant de nombreux pays inconnus, pour tenter de trouver ce sucre si précieux et si rare. Sur son chemin une pluie violente survient. Il décide de s’abriter dans une auberge et demande à une fillette du sucre. Celle-ci se retourne et meurt !: Le prince devient très mélancolique, alors son cheval l’emmène vers un autre pays où il aperçoit une caverne. Il décide donc d’y entrer quand, tout à coup, il aperçoit une petite fée nommée Mélanie… Le jeune prince demande à cette fée de l’aider mais, hélas ! celle-ci ne le peut pas. Il reprend donc sa route et fait la rencontre d’une magnifique princesse. Celle-ci parviendra-t-elle à l’aider dans sa quête? A vous de le découvrir…

Conte de fées à l'usage des moyennes personnes

Source: https://images-e.esidoc.fr/1646/499/9782253146964.jpg

Chers lecteurs, vous allez sûrement vous demander pourquoi Joseph tiens tant à ce sucre. Pour quelle raison Boris Vian en fait l’objet de la quête de son personnage ? En fait, à l’époque où il écrit ce conte, les gens faisaient face à une pénurie de sucre due à la guerre. Si Boris Vian à écrit ce conte à l’âge de 23 ans, en pleine guerre, c’est peut-être aussi pour rendre plus légère cette sombre époque. L’amitié entre les personnages du récit peut aussi faire référence à l’entraide qui est essentielle en situation de guerre.

J’ai moyennement apprécié cet ouvrage car les premiers chapitres sont très courts, voire très très courts. Pour preuve le troisième chapitre énonce seulement deux mots « Sans intérêt ». Mais rappelez-vous que Boris Vian a écrit ce livre pour distraire sa femme et qu’il est connu pour son écriture surréaliste, ce qui explique qu’on retrouve ce type de chapitre. Je trouve qu’il faut aussi lire ce conte d’un œil attentif pour ne pas être perdu, d’autant que l’auteur fait allusion à des faits d’actualité de son époque.

Cependant c’est une histoire avec beaucoup d’humour et de blagues comme l(attestent ces mots qui reviennent souvent « grosse tête, espèce de noix, une pinasse ».  Ce sont certes des mots inappropriés à un conte mais ils rendent la lecture plus distrayante. Les personnages sont très drôles, comme son chien Barthélémy qui se plaint très souvent auprès de Joseph . Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce livre, c’est pour cela que je lui attribue trois étoiles.

 

Bonne lecture à vous !

Vian, Boris. Conte de fées à l’usage des moyennes personnes. Librairie Générale Française, 08/2019. 125 p. Le Livre de poche, 14696. ISBN 978-2-253-14696-4

Léa LHERBIER, 1ST2S1