Structure de la dissertation de philosophie

Introduction: Trois paragraphes

§1- Accroche: une situation qui montre la pertinence du sujet + annonce du sujet.

§2- Analyse des notions du sujet pour en tirer un problème philosophique.

§3- Annonce de plan: a) énoncez des thèses b) il  faut qu’il y ait un lien logique

entre les thèses.

[Sautez deux lignes]

Rédaction d’une partie: 

Chapeau: Énoncez la thèse de la partie

§1- Donnez des arguments tirés de la réflexion personnelle

§2- Donnez les arguments d’un auteur

§3- Analysez un exemple précis qui montre le lien entre l’argumentation de l’auteur

et le sujet de dissertation.

Transition: montre les limites de la thèse de cette partie et les raisons logiques de passer

à une autre partie.

[Sautez deux lignes]

Conclusion: Résumez le cheminement parcouru pour arriver à la solution défendue

dans la dernière partie de la copie. Votre avis personnel doit correspondre à la dernière partie de votre copie.

Rédiger l’introduction de dissertation

 

L’introduction étapes par étapes:

 

L’introduction se compose de trois paragraphes:

  • l’accroche et annonce du sujet
  • la problématique : définitions des termes et problème philosophique
  • l’annonce de plan

 

  1. L’accroche:

 

Evitez les phrases générales et les citations plaquées. Préférez une situation concrète qui amène à poser le sujet. On peut par exemple illustrer comment le sujet posé est source de débats.

 

Ex: Sujet: L’Etat favorise-t-il la liberté ?

 

Les Etats démocratiques semblent permettre de garantir les libertés des individus. Mais en même temps, dans les dictatures, ou même parfois dans des Etats démocratiques, le pouvoir étatique peut abuser de son pouvoir pour opprimer les citoyens. Par conséquent, on peut se demander: « l’Etat favorise-t-il la liberté ? »

Énoncez le sujet sans en modifier la formulation. Le mettre entre guillemet pour bien montrer que vous le citez tel quel.

  1. La problématique:

C’est le raisonnement formé par l’analyse des termes (leur définition) et qui aboutie à la formulation d’un problème philosophique qui est différent du sujet. Le problème philosophique fait ressortir ce qui fait problème dans le sujet. Il peut être énoncé sous la forme d’un syllogisme.

Exemple:

La liberté c’est le fait de ne pas être contraint. Or l’Etat peut apparaître comme le produit d’un contrat institué en vue de protéger les droits des individus et de garantir l’intérêt général. Mais l’Etat est une institution centralisé organisée de manière hiérarchique. Par conséquent, l’Etat a-t-il pour fonction de garantir les libertés individuelles ou exerce-t-il un rapport de domination sur le citoyens en centralisant le pouvoir politique ?

Il est possible de remarquer que la problématique peut s’énoncer en déterminant en quoi une des notions est ambivalente et donc peut être défini de deux manières différentes.

  1. L’annonce de plan:

    Les parties ne doivent pas être juxtaposées. Mais elles obéissent à la logique d’un raisonnement. Le plan correspond au raisonnement que vous suivez pour répondre à la question. On doit pouvoir suivre ce raisonnement dans votre annonce de plan.

Exemple:

L’Etat peut apparaître au premier abord comme limitant ma liberté (Première Partie). Néanmoins, cette limitation peut être nécessaire pour permettre une liberté compatible avec la vie ensociété (Deuxième Partie). Cependant, il s’avère peut-être nécessaire de limiter les abus possibles de l’Etat contre les liberté (Troisième Partie).

[ Il est possible de remarquer que dans les trois cas, on a trois options philosophiques différentes: I) La liberté c’est faire ce qui me plaît (sens); II) la liberté c’est agir conformément à la raison (raison) III) Mais l’Etat n’agit bien que s’il se soumet à un idéal de justice (esprit). ]

L’introduction rédigée: 

              Les Etats démocratiques semblent permettre de garantir les libertés des individus. Mais en même temps, dans les dictatures, ou même dans des Etats démocratiques, le pouvoir étatique peut abuser de son pouvoir pour opprimer les citoyens. Par conséquent, on peut se demander: l’Etat favorise-t-il la liberté ?

           La liberté c’est le fait de ne pas être contraint. Or l’Etat peut apparaître comme le produit d’un contrat institué en vue de protéger les droits des individus et de garantir l’intérêt général. Mais l’Etat est une institution centralisé organisée de manière hiérarchique. Par conséquent, l’Etat a-t-il pour fonction de garantir les libertés individuelles ou exerce-t-il un rapport de domination sur le citoyens en centralisant le pouvoir politique ?

               L’Etat peut apparaître au premier abord comme limitant ma liberté (Première Partie). Néanmoins, cette limitation peut être nécessaire pour permettre une liberté compatible avec la vie ensociété (Deuxième Partie). Cependant, il s’avère peut-être nécessaire de limiter les abus possibles de l’Etat contre les liberté (Troisième Partie).

Annexe: Propositions de plan classiques:

Plan 1: 

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…) (Thèse)

Transition

II- La thèse de la raison. (anti-thèse)

Plan 2: 

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…)

II- Réfutation de la première partie

III- La thèse de la raison

Plan 3:  

I- L’opinion immédiate (sens, sentiment…)

transition

II- La thèse de la raison (matérialiste rationaliste)

transition

III- La thèse idéaliste rationaliste

(Dans le plan 3, il est possible d’inverser le II et le III, en fonction de ses préférences philosophiques)

Méthode de dissertation en terminale (niveau intermédiaire)

Méthodologie de la dissertation en classe terminale avec plan en deux parties. 

Elle consiste sur un sujet donné à problématiser la dissertation en montrant la rupture avec l’opinion immédiate qu’entend effectuer le rationalisme: 

 Voici les étapes à effectuer : 

 

Exemple de sujet :

L’art est-il une illusion ?

 

1) Le sujet de philosophie est toujours énoncé sous forme de question. Déterminer les deux réponses possibles à la question : L’art est une illusion L’art n’est pas une illusion
2) Déterminer la principale notion du sujet qui sera l’objet du problème philosophique en analysant les relations entre les deux parties du sujet : L’art est inclus dans l’illusionDonc ce qui fait problème, c’est la définition de l’art.

C’est donc l’art, la notion du sujet.

L’art n’est pas inclus dans l’illusion.L’art est la notion du sujet.
3) Définir le terme ou l’expression mis en relation avec la notion. Déterminer quel pourrait être son contraire  : Illusion : ce qui nous trompe Le contraire de l’illusion est quelque chose qui ne nous trompe pas sur ce qui est, donc c’est la réalité.
4) Expliquer chaque conceptions de la notion : L’art est une illusion parce qu’elle s’adresse aux sens. Or les sens peuvent nous tromper. L’art est une copie de la réalité, donc il serait une manière de nous dire la vérité.
5) Déterminer quelle est la thèse de l’opinion immédiate et sa limite, et quelle est la conception de la raison : Le point de vue rationaliste considère que les sens nous trompent et qu’il ne faut pas s’y fier. Le point de vue de l’opionion immédiate consiste à penser que les images sont la réalité.Limite: Il ne faut pas confondre l’apparence et la réalité.
6) Déterminer les deux concepts de la notion (= les définitions différentes de la notion) : L’art est une illusion L’art est un moyen d’établir la vérité sur la réalité
7) Enoncer le problème philosophique : il consiste à montrer que deux concepts de la notion s’opposent : L’art est-il une illusion… … ou est-il un moyen d’atteindre la vérité sur la réalité ?
8) Plan : Commencer par la thèse de l’opinion immédiate et finir par la thèse de la raison en montrant la progression. La conclusion du devoir affirmera la thèse de la raison. Nous montrerons que pour l’opinion immédiate, l’art serait un moyen de connaître la réalité. Mais cette thèse a une limite, elle confond l’apparence et la réalité. Par conséquent, nous montrerons dans un second temps que l’art est une illusion pour la raison. Il nous éloigne de la réalité.

 

Remarque: Il est possible de noter qu’une réponse « oui » ou « non » à la question posée par le sujet de philosophie peut recouvrir en réalité plusieurs conceptions philosophiques différentes. C’est l’une des raions pour laquelle la réponse de l’opinion immédiate et la réponse philosophique ne se recouvrent pas.

Ainsi, la conception d' »art comme illusion » n’a pas le même sens par exemple dans une conception qui renvoie l’art à l’imitation de la réalité et dont le modèle est alors le trompe l’oeil, et l’art comme illusion vitale chez Nietzsche.

 

N.B : Dans certains sujets, il faut prendre également en compte des termes comme légitime ou « peut-on » qui précisent le domaine dans lequel se pose la question. Par exemple, « légitime » renvoie à la dimension « juste ou injuste » d’un problème ; « peut-on » : à la fois sa possibilité logique et à sa légitimité morale.  Eléments à analyser à l’étape 2: la notion dans sa dimension uniquement morale, ou théorique et pratique en même temps. ex: Peut-on dire que l’art est une illusion ? = Est-il possible et légitime d’adopter une telle définition de la notion d’art.

 

De manière générale, il est important d’essayer de trouver des exemples qui developpent à la fois les conséquences théoriques et les conséquences pratiques d’une thèse.

 

Contenu des dissertations de philosophie: 

 

– Les dissertations de terminale peuvent être traitées en générale de la manière suivante:

 

I- Le sens commun en reste selon les sujets soit à l’opinion relative immédiate tirée de la sensibilité, soit à l’immédiateté de la nature.

 

II- Au contraire, le philosophe par l’usage de sa raison selon les sujets:

– s’élève à la connaissance vraie, ou du moins universelle, grâce à la raison.

– soit le philosophe s’élève par sa raison de l’immédiateté de la nature à la culture

 

 

Tableau de problématisation version plus courte:

 

Sujet: « N est-elle « x » ? » : ex: L’art est-il une illusion ?

 

 

Thèse: L’art est une illusion Antithèse: L’art n’est pas une illusion
Notion à problématiser « N »: L’art L’art
Définition de « x » et son contraire: Illusion: ce qui nous trompe sur la réalitéIllusion sensible

Apparence relative

La réalité: ce qui existe en dehors de nousRéalité

Vérité

Deux concepts L’art est une illusion des sens qui nous trompe sur la réalité. L’art nous donne une connaissance vraie sur la réalité
Limite: L’art est une copie de la réalité, mais ce n’est pas la réalité. Il ne faut pas confondre l’apparence et la réalité.
Problème philosophique (qui oppose deux conceptions de la notion):  L’art est-il une illusion des sens qui nous trompe sur la réalité… ou nous donne-t-il une connaissance vraie sur la réalité ?
Thèse rationaliste (conception conforme à la raison)et opinion immédiate Thèse rationaliste Opinion immédiate
Annonce de plan (en allant de l’opinion immédiate vers la thèse rationaliste): Pour l’opinion immédiate, l’art nous donne une connaissance vraie de la réalité. Mais elle confond l’apparence sensible et la réalité en soi. D’un point de vue rationaliste,l’art n’est qu’une illusion qui nous éloigne de la réalité.
Idées permettant de défendre chaque thèses, illustrées par un exemple à chaque fois.

 

Focus sur la problématisation du sujet: 

 

Tout sujet de philosophie en terminale peut être transformé sous la forme suivante:

 

« N » est-il « x » ?

 

« N », la notion

« x », ce avec quoi la notion est mise en relation.

 

Ex: Reconnaitre la vérité, est-ce renoncer à sa liberté de penser ?

 

Transformable en:

La liberté de penser est-elle compatible avec la reconnaissance de la vérité ? 

 

Ce qui peut être transformé en la formule suivante:

La liberté de penser est-elle définissable par sa compatibilité avec la reconnaissance de la vérité ?

 

On voit ainsi que le sujet de dissertation met en relation une notion qui est le sujet de l’interrogation (dans l’exemple: la liberté de penser) avec une expression (« x »).

 

Le problème philosophique consiste à savoir si le « x » est inclu ou pas, ou en partie, dans la définition de « N ».

 

Ex: La liberté de pensée peut-elle consister à reconnaitre une vérité objective établie rationnellement ou ne consiste-t-elle qu’à suivre ses opinions subjectives immédiates ?  

 

Méthode Sujet d’explication de texte en STG:

 

Le sujet se compose d’un texte et généralement de trois questions.

 

1) La première question vous demande généralement de dégager l’idée principale et de montrer comment elle est argumentée:

 

a) Formulez la réponse avec vos propres mots pour montrer au correcteur que vous avez compris le texte, ne vous contentez pas de recopier.

 

b) L’idée principale est souvent formulée en début ou en conclusion du texte. Elle correspond à la thèse qu’argumente l’auteur dans son texte.

 

c) Dégagez les étapes avec vos propres mots en distinguant les différents arguments. Montrez à quoi servent les exemples qu’utilise l’auteur.

 

2) La deuxième question vous demande d’expliquer certains passage du texte plus précisément.

 

Ne vous contentez pas de répéter ce que dit l’auteur avec vos propres mots. Montrez que vous avez compris pourquoi il dit cela.

 

Donner un exemple pour illustrer ce que dit l’auteur.

 

  1. La troisième question vous demande de répondre à une question plus générale en construisant un texte argumentatif.

 

– Construisez votre réponse comme une petite dissertation: rédigez une introduction, un développement en deux parties et une conclusion.

 

– Utilisez le texte dans votre réponse.

 

– Utilisez votre réflexion personnelle et les connaissances philosophiques vues en cours pour compléter votre raisonnement.

Principales difficultés des élèves et défauts des copies

Principaux défauts des copies et difficultés types des élèves:

 

En dissertation (Terminales Générales et STG):

 

1. Lecture du sujet de dissertation:

Des difficultés portent souvent sur les relations logiques entre les termes du sujet. La structure logique du sujet est mal comprise

 

2. Rédaction de l’introduction:

 

– le sujet n’est pas énoncé dans l’introduction

– l’analyse des termes du sujet donne lieu à des définitions qui ne sont pas articulées logiquement, mais juxtaposées.

– confusion entre la question du sujet et le problème philosophique

– difficultés à formuler le problème

– Juxtaposition dans l’annonce de plan et non pas progression logique

 

3. Developpement

 

– Substitution de l’argumentation par des exemples

– Difficultés à construire la structure logique d’un argument

– Absence de transition entre les parties

– Absence de références philosophiques ou usage trop allusif des références ou usage sous forme d’affirmations sans restitution de l’argumentation de l’auteur

 

4. Conclusion

– absence de reprise synthétique du raisonnement suivi

– Relativisme dogmatique

– formulation d’ouverture maladroite

 

Explication de texte (Terminales générales):

 

1.Introduction:

– La thèse de l’auteur n’est pas énoncée, ou de manière trop vague

– Le problème philosophique n’est pas énoncé

– Le ou les thèses auxquels s’oppose l’auteur ne sont pas cernées.

– La formulation du mouvement du texte est trop vague

 

2. Developpement

– Contre-sens dans la lecture du texte

– Le détail du texte n’est pas étudié: le discours est trop lointain

– Certains passages sont passés sous silence

– La structure logique du texte n’est pas mise en valeur.

– Le texte n’est pas expliqué: les dimensions implicites du raisonnement ne sont pas explicitées

– Paraphrase: l’analyse ne met pas en perspective: à quoi s’oppose l’auteur et quels sont les implicites de son discours

 

3. Conclusion:

La reprise du mouvement du texte n’est pas effectuée ou de manière trop vague

 

Méthode de dissertation de philosophie (version basique):

Tentative pour produire une explication de la méthode de dissertation en philosophie la plus simple possible.

I- Analyser le sujet (1 heure)

1. Analyser les relations entre les termes du sujet

Il faut analyser les relations entre les termes du sujet pour être certain de bien comprendre

la question posée.

Un sujet de philosophie en terminale se présente sous la forme d’une question à laquelle il semble immédiatement possible de répondre par “oui” ou par “non”.

Ex 1: Etre libre, est-ce faire tout ce qui me plaît ?

Ex 2:  Doit-on craindre la liberté ?

Le sujet met en relation deux notions entre elles.

Ex: Etre libre, est-ce faire tout ce qui me plaît ?

Le sujet présuppose interroge la thèse présupposée: « Etre libre, c’est faire tout ce 

qui me plaît » . Etre libre est-ce faire tout ce qui me plait ou cela suppose-t-il de limiter

mon plaisir personnel ?  

2. Analyser les différents sens des mots et trouver leurs sens opposés. Donner une première définition des termes:

Ex: Doit-on craindre la liberté ?

Doit: du verbe devoir. Impératif moral.

on: les êtres  humains en général cad aussi bien moi que les autres.

Craindre: avoir peur. Le contraire de craindre: ne pas en avoir peur

La liberté: à première vue, la liberté c’est faire ce dont on a envie, n’obéir à personne…Le contraire: c’est être contraint, ne pas pouvoir faire ce que l’on veut.

Énoncer le sens du sujet: Le sujet amène à se demander s’il faut avoir peur de la liberté. Cela peut être avoir peur de sa propre liberté ou de la liberté des autres.

3. Problématiser:

a- Un sujet de philosophie interroge une affirmation:

Ex: Etre libre, est-ce faire tout ce qui me plaît ?

Affirmation: Etre libre, c’est faire tout ce qui me plaît.

[ Cette affirmation s’appelle la “thèse présupposée” par le sujet]

Mais cette affirmation est-elle vraie ?

b- Cette affirmation peut paraître évidente ou paradoxale. Mais si on pose une question à son propos, c’est que la réponse pose problème. Il faut tenter de montrer ce qui pose problème.

– Si c’est une affirmation évidente, on peut faire ressortir le problème en montrant que cela n’est peut-être pas si évident que cela:

Ex: Etre libre, est-ce faire tout ce qui me plaît ?


Problème:
Cela semble évident que lorsque je fais ce qui me plaît, je me sens libre. Pourtant, si tout le monde faisait tout ce qui lui plaît, est-ce que cela ne poserait pas problème ? Dans ce cas là, est-ce vraiment cela la liberté ?

– Si c’est une affirmation paradoxale, on peut essayer de montrer en quoi elle est paradoxale, puis pourquoi elle pourrait avoir un sens malgré ce paradoxe:

Ex: Doit-on craindre la liberté ?

– Affirmation présupposée dans le sujet: On doit craindre la liberté

Problème:

On pourrait penser immédiatement que les êtres humains veulent être libres et que donc ils n’ont pas peur de la liberté. Pourtant, le fait d’être libre, est-ce que cela ne pose pas des problèmes qui font qu’on pourrait avoir peur de la liberté ? Si tout le monde fait ce qu’il veut, est-ce que je ne suis pas en danger ? Si je suis libre, cela veut dire que je suis responsable de ce que je fais ? Cela peut être effrayant.

Problématiser, c’est donc montrer pourquoi on pose ce sujet, pourquoi la réponse n’est pas évidente, pourquoi elle fait débat.

 

II- Trouver des arguments, des exemples, des références philosophiques et 

construire un plan détaillé (1 heure)

 

3- Brain Storming: Chercher des arguments, des exemples, des références philosophiques:


4- Construire un plan:

(Exemple de plan possible:)

– Dans la première partie, je commence par la thèse qui me parait la plus évidente. Je donne les arguments qui permettent de la défendre.

– Dans la deuxième partie, j’en montre les limites. Je fais des objections à la première thèse.

– Dans la troisième partie, je donne les arguments qui permettent de défendre une thèse qui me parait plus réfléchie sur le sujet que celle qui me paraissait évidente avant d’y avoir réfléchie.

Attention: ne pas se limiter à un aspect du sujet, mais essayer dans les arguments de prendre en compte toutes les dimensions possible du sujet.

5- Organiser les arguments: 

Classer les arguments dans chaque partie en allant du plus évident et du plus simple au plus complexe

III- Rédiger la dissertation (2 heures)

6- Rédiger l’introduction et la conclusion au brouillon

L’introduction:

1a- J’amène le sujet par une accroche

1b- J’énonce le sujet

2a- Je définis les termes

2b- J’explique le problème que pose le sujet

3- J’annonce le plan

7 – Rédiger directement le développement à partir du plan détaillé:

Entre l’introduction, entre chaque partie et avant la conclusion, je saute des lignes.

Chaque partie, doit défendre une thèse. A l’intérieur de chaque partie, il y a des paragraphes.

Il faut essayer de construire trois paragraphes par partie.

Un paragraphe c’est un argument rédigé en au moins deux phrases qui appuie la thèse.

Cet argument est illustré ensuite par un exemple.

Dans chaque partie, il faut essayer d’utiliser un philosophe dont on explique l’argumentation

dans un paragraphe.

La conclusion résume les différentes étapes du développement.

8 – Relecture (15 minutes)

Méthode de dissertation en philosophie (version complète)

 Méthode de la dissertation – plan en trois parties: 

Remarques générales sur la conception des sujets de type Bac:

 

a) Les sujets de dissertation au baccalauréat en philosophie sont désormais uniquement libellés sous la forme d’une question fermée, par conséquent sous la forme d’une question à laquelle il est possible de répondre: oui/non.

 

b) Ce type de formulation par rapport aux questions ouvertes, aux couples de notion, ou à une notion toute seule, présente l’avantage de guider davantage l’élève dans son travail de problématisation.

 

c) Un certain nombre de sujets interrogent une thèse dont la présupposition correspond à une position subjectiviste sensualiste. Ces sujets invitent les élèves à dépasser une opinion immédiate, correspondant à la subjectivité de la sensibilité empirique, pour s’orienter vers la médiation d’une réflexion de type rationaliste.

Dans d’autres sujets, la thèse présupposée et interrogée invite au contraire les élèves à une réflexion sur les limites du rationalisme.

 

d) Cette double orientation, implicitement critique à la fois du subjectivisme relativiste sensualiste et du matérialisme rationaliste, tend à favoriser les conclusions philosophiques de type idéaliste rationaliste, soucieuses de ménager à la fois une place à la science et à la religion, dans un soucis de pacification républicaine.

 

Remarques méthodologiques générales:

 

Il est possible d’établir avec les élèves la progression suivante:

 

a) Repérage de la thèse présupposée par le sujet

 

b) Établissement de la thèse et de l’antithèse qui répondent à la question posée par le sujet.

 

c) Travail de conceptualisation des notions, et en particulier de la notion à partir de laquelle problématiser le sujet

 

d) Formulation d’un problème philosophique à partir du travail de conceptualisation

 

e) Repérage des thèses qui répondent au problème philosophique. (En effet, les réponses « oui » ou « non » à la question recouvrent en réalité plusieurs thèses philosophiques possibles)

 

f) Construction d’un plan. Il est possible ici d’effectuer un travail en trois étapes: 1) Plan en deux parties: commencer par l’opinion immédiate subjective pour aller vers la thèse rationaliste 2) Travail sur les limites du rationalisme 3) Construction d’une troisième partie qui tente de dépasser les points faibles tout en conservant les points forts des deux premières thèses.

 

Exemple de travail sur un sujet:

 

Exemple de sujet: Faut-il dire la vérité ?

 

Question: Quelle est la thèse présupposée par le sujet ? C’est-à-dire quelle est la thèse qui est interrogée par le sujet ?

 

Réponse: « Il faut dire la vérité »

 

Question: Quelles sont les deux réponses que semblent appeler spontanément la question ?

 

Réponse: « Oui, il faut dire la vérité » et « Non, il ne faut pas dire la vérité »

 

Question: Quelle est la notion présente dans le sujet sur laquelle porte le problème philosophique ? (Pour trouver la notion, il est possible de transformer le sujet posé en question définitionnelle. La notion de vérité implique-t-elle dans son essence qu’elle doit-être « dite » ? Ce qui constitue un problème philosophique dans ce sujet, c’est l’essence de la vérité. Ce qui divise les philosophes, c’est la conceptualisation de la notion de vérité).

 

Réponse: La vérité

 

Question: Quelles relations peuvent être dégagées entre la notion du sujet et son attribut ? (Possibilité d’utiliser des diagrammes de Venn pour mettre en évidence les relations des deux éléments du sujet)Quelle est la relation entre la vérité et le fait de la dire dans le sujet tel qu’il est formulé ?

 

Réponse: La thèse présupposée dans le sujet même si elle n’introduit pas l’adverbe « toujours » semble impliquer qu’il faudrait toujours dire la vérité. En effet, à l’inverse, les thèses opposées pourraient être formulées sous la forme: « il faut parfois ne pas dire la vérité » ou « il ne faut jamais dire la vérité ».

 

Question: Que veut dire « faut-il ? » (Ex: Faut-il construire un pont pour traverser la rivière ? Faut-il construire des centrales nucléaires ? Faut-il tuer les personnes qui sont un poids pour la société ?…)

 

Réponse: Le terme « faut-il » renvoie à la fois à une question d’utilité technique et de légitimité morale.

 

Question: « Faut-il » est une tournure impersonnelle, mais à qui s’adresse implicitement le sujet ?

 

Réponse: La question se pose implicitement pour les êtres humains.

 

Il est possible à partir de là, pour aider les élèves, de présenter la progression de la problématisation du sujet sous forme d’un tableau:

 

Sujet Thèse présupposée par le sujet Antithèses possibles Antithèses possibles
Faut-il dire la vérité ? Oui, il faut dire la vérité. Non, il ne faut pas dire la vérité Non, il ne faut parfois pas dire la vérité.
La notion1 La vérité La vérité
Définition de « x »/ contraire de « x »(« x »= « faut-il dire ») Faut-il:- pertinence technique- légitimité morale

dire (la vérité): exprimer ce qui est, la réalité

Ne pas dire (la vérité):C’est dire ce qui est faux- être dans l’erreur

– être dans le mensonge

Présupposés philosophiques de ces conceptualisations (il est possible de constater ici que les réponses « oui » ou « non » peuvent chacune recouvrir des positions aux présupposés philosophiques différents).Possibilité de ramener le sujet à ses présupposés philosophiques élémentaires (sur les positions élémentaires en philosophie). La recherche de la vérité tant du point de vue cognitif que moral est utile. Thèse qui repose sur un sujet sensible. La recherche de la vérité tant du point de vue cognitif que moral est une obligation morale indépendante de l’utilité que l’on peut y trouver. Thèse qui repose sur un sujet intelligible, indépendant de tout intérêt sensible. La recherche de la vérité n’est pas une obligation morale transcendante. Elle est relative à l’utilité qu’on peut y trouver.Thèse qui repose sur un sujet sensible. Non seulement la recherche de la vérité dépend de l’utilité qu’on y trouve, mais la prétention même à dire la réalité en soi est une illusion. Thèse qui repose sur un sujet sensible
Limites de ces positions philosophiques On peut se demander si l’erreur et le mensonge pourraient être davantage utiles que la vérité. On peut se demander comment une recherche désintéressée de la vérité est possible. Le relativisme conduit à des positions qui sont d’un point de vue logique incohérentes. Peut-on se passer de la distinction entre apparence et réalité ?
Problème philosophique:(Un problème philosophique peut-être construit à partir de l’opposition entre deux concepts de la notion. Ces deux concepts de la notion sont élaborés à partir du travail de définition et de détermination des différentes conceptions implicitement contenues dans le sujet). La vérité est-elle une valeur absolue à laquelle il faut se soumettre indépendamment de notre intérêt sensible ou est-elle relative à nos intérêts ?
Proposition de Plan n°1-Rationaliste idéaliste I- Si l’on affirme que dire la vérité est relative à notre utilité de sujet sensible, alors dire la vérité ou mentir devient une valeur relative à notre intérêt.(Morale utilitariste)  II- Au-delà, la relativité de la valeur morale de la vérité conduit à affirmer la relativité de la recherche de la vérité en tant que valeur épistémique.(Nietzsche)Or cette thèse conduit à un relativisme auto-réfutant. III- Le moyen d’échapper au caractère contradictoire du relativisme touchant à la valeur de la vérité consiste à faire de la recherche de la vérité une valeur absolue, ayant un statut transcendantal, tant en tant que valeur morale qu’en tant que valeur épistémique. Dire la vérité ne dépend pas de notre intérêt, mais il s’agit d’une valeur absolue, d’une recherche désintéressée. (Rationalisme idéaliste: Kant)
Proposition de plan n°2Pragmatiste I- Dire la vérité est une exigence absolue et désintéressée qui ne dépend pas de notre intérêt relatif (Kant)- Mais limite: comment un acte désintéressé peut-il être possible ? Ne s’agit-il pas d’une illusion ? II- Dire la vérité est uniquement relatif à notre intérêt à la fois en tant que vérité théorique que dans la pratique.Mais alors il serait possible d’affirmer que le mensonge et l’erreur pourraient nous être plus utiles que la vérité comme correspondance à la réalité (Nietsche)- Mais limite: Peut-on supposer que ce qui soit contraire à la réalité puisse être véritablement utile à la conservation de soi. III- Ce qui est véritablement utile ne saurait être contradictoire avec la réalité. Ce qui est utile est ce qui correspond à la réalité, et ce qui est correspond à la réalité est utile.Donc dire la vérité est utile, mais il ne s’agit pas pour autant d’une valeur absolue désintéressée. C’est parce que la vérité est utile qu’elle est recherchée. Affirmer que l’erreur et le mensonge pourraient être utiles, cela consiste en une mauvaise compréhension de l’utilité (Pragmatisme philosophique)

 

N.B: Il est possible également en troisième partie de déconstruire le présupposé même du sujet. Il s’agit alors de produire une autre thèse philosophique que celles qui sont inclues dans la thèse et l’antithèse de la question du sujet. Ex: La technique conduit-elle à un progrès moral ou est-elle necessairement immorale ? Les sujets qui sont formulés avec un « ou » invitent bien souvent à déconstruire le présupposé du sujet. Dans ce cas, l’idée qu’il y aurait une valeur morale de la technique: celle-ci est peut-être neutre. Le problème de ce genre de sujet, c’est que le plan peut sembler parfois contraint: I- Thèse technophile; II- Thèse technophobe; III-Thèse sur la neutralité de la technique.

 

Annexe: Mise en forme de la dissertation

 

Introduction:

 

Paragraphe 1:

– Amener le sujet à partir d’un exemple du sens commun, de l’histoire, de l’actualité ou de la littérature….(Evitez les phrases générales ou les références à des auteurs)

– Enoncer le sujet

Paragraphe 2:

– Définir les termes du sujet

– Analyser les relations entre les termes

– Formuler le problème philosophique

– Mettre en valeur les enjeux philosophiques du sujet

Paragraphe 3:

– Annoncer le plan adopté pour traiter le sujet

 

Sauter 4 lignes

 

Développement de la dissertation:

 

Structure d’une partie:

 

– Annoncer la thèse générale de la partie dans un chapeau

 

Sauter une ligne

 

– Structure d’un paragraphe: Un argument (et un seul), un auteur (maximum), un exemple.

 

Le paragraphe énonce un argument qui permet de soutenir l’idée défendue dans la partie.

 

(Si on reprend la structure du syllogisme pour expliquer la forme de l’argumentation aux élèves, il est possible de dire que le paragraphe doit comprendre au moins deux phrases qui constituent les prémisses du raisonnement afin de formuler un argument qui permette de conclure la thèse défendue dans la partie)

 

– L’usage d’une référence philosophique peut constituer un appui dans la formulation de la seconde prémisse.

– Chaque argument doit être illustré par un exemple qui montre que l’élève est capable d’en saisir la portée concrète.

 

Une partie comprend 2 à 4 paragraphes.

 

Sauter une ligne entre chaque paragraphe et deux lignes entre chaque partie.

 

– Transition: La transition doit énoncer la ou les limites philosophiques qui permettent de passer d’une partie à une autre, c’est-à-dire d’une thèse philosophique à une autre.

 

Sauter quatre lignes entre le développement et la conclusion:

 

Conclusion:

 

a) la conclusion rappelle le problème philosophique qui avait été formulé en introduction

b) elle rappelle également les principales étapes parcourues, ainsi que la solution philosophique à laquelle est parvenue la dissertation.

 

 

 

 

1 Il ne s’agit pas ici d’insister sur une définition in abstracto de la notion qui conduirait l’élève à prendre un dictionnaire de philosophie et à énoncer toutes les définitions philosophiques possibles de la vérité. Dans la progression suggérée ici, il s’agit d’amener l’élève à conceptualiser la notion en relation avec l’autre partie du sujet de la dissertation.

 

Méthode d’explication de texte en philosophie

I- Travail préparatoire  (1 heure) –

 

1)Lecture du texte le stylo à la main:


– Numéroter les lignes de 5 en 5

 

– Première lecture: repérer les concepts ou les expressions importants qui demanderont à être expliquer (les encadrer, les souligner…)

 

– Deuxième lecture: distinguer par des annotations en marge, les idées, les arguments et les exemples.

 

2) Eléments d’explication en vue de déterminer la problématique du texte:

 

– résumer le mouvement argumentatif du texte

– explication philosophique en contexte des principaux arguments et concepts du texte

 

3) Problématique du texte:


– Thème du texte: il s’agit du titre qui pourrait être donné au texte. Mettre en relation les deux ou trois notions qui paraissent pouvoir constituer le titre du passage

 

– Thèse du texte: il s’agit de l’idée principale que défend l’auteur dans l’extrait. La thèse du texte est nécessairement incluse dans le thème du texte.

 

– Problème du texte: Il s’agit du problème philosophique auquel répond l’auteur. Le problème philosophique met en relation sous forme interrogative les notions du thème du texte. La thèse du texte constitue la réponse originale que fournit l’auteur au problème philosophique du texte.

Le problème philosophique peut être énoncé sous la forme de deux conceptualisations alternatives d’une même notion philosophique. Le problème nait alors de l’opposition entre une thèse à laquelle s’oppose l’auteur et sa propre conception.

 

Exemple pour un texte de Nietzsche sur le langage:

– Thème: Langage et réalité

– Problème: Le langage peut-il dire la réalité ?

Autre formulation possible: Le langage peut-il dire la réalité adéquatement ou n’est-il qu’une représentation métaphorique de la réalité ?

Thèse de l’auteur: Le langage n’est qu’une représentation métaphorique de la réalité qui ne peut nous permettre d’atteindre la vérité.

 

– Déterminer le plan du texte: le plan du texte est celui qui est adopté pour produire le plan de l’explication de texte linéaire.

 

4) Conception du plan détaillé et explication linéaire du texte (1 heure):

 

Expliquer un texte philosophique: c’est mettre à jour les présupposés philosophiques du texte. Un texte philosophique se comprend relativement aux autres thèses philosophiques auxquelles l’auteur s’oppose. L’explication tend à remonter la logique des implicites philosophiques de l’auteur afin de mettre à jour les présupposés qui le sous-tendent.

 

Deux écueils à éviter:

  • La paraphrase: au lieu d’expliquer, on reformule le texte dans le langage courant. Or il s’agit de mettre à jour les implicites en montrant comment le texte prend position dans le champ philosophique contre d’autres positions.
  • La dissertation à propos du texte: le texte devient un prétexte pour developper un propos général sur un thème, mais le détail du texte n’est plus analysé.Pour éviter ces écueils, il est possible d’organiser le brouillon de la manière suivante:

     

  • Citations, n° de ligne Explication du texte Mise en perspective critique
    « concept »« expression du texte »L. 1 – ligne n° Dégager les présupposés implicites du texte:dégager les conditions de possibilité gnoséologique de ce que dit l’auteur,ainsi que les présupposés ontologiques de son propos.

    Quelles sont les conséquences des positions de l’auteur défendues dans l’extrait ?

    – quels sont les thèses auxquels s’oppose l’auteur ?- dans quelles traditions philosophiques s’inscrit l’auteur ?- quels sont les philosophes auxquels s’opposent l’auteur ?

    – Quels sont les objections qui pourraient être faites par d’autres philosophes à l’auteur ?

    – Comment l’auteur pourrait répondre à ces objections ?

     

 

II- Rédaction de l’explication (2 heures)

 

 

1. Introduction:

  • Présentation du texte: auteur, ouvrage
  • Thème, problème et thèse de l’extrait
  • Annonce du plan de l’explication à partir du plan de l’extrait de texte (donner les n° de ligne)

 2. Developpement:


L’explication est linéaire, elle suit le plan du texte.

L’explication part de citations précises du texte.

Les concepts philosophiques utilisés par l’auteur doivent être définis en contexte.

Il ne faut pas séparer l’explication et la mise en perspective qui est faite dans le mouvement même de l’explication.

Une deuxième partie peut être consacrée à la discussion du texte à partir d’autres auteurs.

 

3. Conclusion:

La conclusion récapitule le mouvement de l’explication.

 

4. Relecture

 

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