Synthèse matière, esprit et interprétation (Section ES)

Synthèse : Matière, esprit et interprétation

 

1. Les sciences sociales : explication ou interprétation ?

 

Problème : Les sciences sociales sont-elles des sciences de l’esprit ou des sciences de la nature ? Peut-on réduire les sciences sociales à la physique ? Explication : analyser en termes de cause et d’effet.(ex : Matérialisme de Marx,

Sociologie rationaliste de Durkheim)

Interprétation : comprendre le sens (sens = la finalité visée par un esprit )(ex : Sociologie compréhensive – Weber )
Principe : Expliquer les phénomènes sociaux ne consiste pas à partir de ce que les individus pensent. Il s’agit au contraire d’analyser les causes sociales. Comprendre les phénomènes sociaux consiste à interpréter les intentions que les êtres humains mettent dans leurs actes et les fins qu’ils poursuivent.
Limites : La matière, qui est l’objet de la physique, ne contient pas les propriétés de l’esprit : la matière ne pense pas, ne vise pas des fins…. Les sciences physiques modernes ont éliminé la finalité de la nature. En effet, comment le but de l’acte peut-il expliquer un acte qui a lieu avant ?

 

2. Les sciences sociales : Interprétation et vérité

 

Interprétation donnée(ex : Sociologie compréhensive) Interprétation construite(ex : Courants « post-modernes » en sciences sociales héritiers de Nietzsche)
Est-il possible de produire une interprétation qui correspond à la réalité, cad une interprétation vraie ? L’interprétation consiste à déterminer les intentions que l’acteur a mis dans ses actes. Il s’agit de déterminer les vraies intentions de l’acteur qui a agit. Pour Nietzsche, nos interprétations ne sont pas le sens visé par un esprit, mais le produit d’une force vitale.Les interprétations sont relatives à celui qui les effectuent. Au-delà même, il n’y a pas de faits objectifs, mais seulement des interprétations relatives.
Limite : Comment déterminer que les intentions des acteurs sont réellement celles que lui prête le sociologue ? Rationalisme non-dogmatique : Il ne faut pas néanmoins confondre nos interprétations et la vérité. Nos interprétations sont relatives, mais la vérité comme correspondance avec la réalité est absolue. Nos interprétations ne cessent de se rapprocher de la vérité.

 

Synthèse matière, esprit et vivant (Section scientifique)

 

 

Synthèse : Matière, vivant et esprit.

 

 

 

1. Aspects théoriques :

 

Théories Finalisme(ex : Aristote) Matérialisme réductionniste(ex : La Mettrie) Dualisme(ex : Descartes)  Hylozoisme/Vitalisme(ex : Nietzsche)
Rapport matière/Esprit : La rationalité peut-elle réduire l’esprit à la matière ?L’intentionnalité de l’esprit (capacité de l’esprit à viser un objet, une fin) peut-il être réduit à la causalité efficiente ? Il existe quatre causes expliquant le réel :1)la matière et la forme (la forme détermine la différence entre un minéral, une plante, un animal ou un être humain). La science moderne depuis Galilée a éliminé les causes finales de l’étude de la matière. Il n’y a pas de principe de mouvement dans la matière. Le mouvement se transmet par la causalité efficiente. Suppose l’existence d’un autre principe que la matière, l’esprit.Dieu comme cause première.L’esprit humain a des propriétés spécifiques, en particulier de penser sous forme de finalité et de raisonner. Hylozoisme : Conception qui consiste à considérer qu’il y a une continuité entre la matière inerte, la matière vivante et la matière pensante.
Conception du vivant :La rationalité scientifique peut-elle réduire l’esprit à la matière ? L’âme (= forme du vivant) est un principe d’organisation qui distingue les êtres vivants de la matière.2) La cause efficiente (« pourquoi ? ») et cause finale (« pour quoi ? » = le but).Les êtres vivants sont organisés selon un principe de finalité. Chaque organe a une fin (ex : des yeux pour voir) Dans cette conception, le vivant aussi bien que l’esprit pourraient être réduits aux lois de la physique mécanique (principe de causalité efficiente) En revanche, dans cette théorie l’animal n’a pas d’esprit et peut être réduit à un mécanisme naturel. Il est une machine. Le vitalisme suppose qu’il existe un principe spécifique la vie qui explique les propriétés du vivant. Néanmoins la vie n’est pas organisée selon la finalité, mais elle est une force aveugle.
Points faibles de la théorie : 1) Finalisme : Comment un effet qui se trouve après pourrait être la cause de ce qui se trouve avant lui ? 2) L’âme : pourquoi un être se meut, parce qu’il a un principe de mouvement (cercle vicieux). 1) vivant : ne permet pas d’expliquer le fait que les organes vivants paraissent organisés en vue d’une fin 2) Esprit : ne permet pas d’expliquer les propriétés spécifiques de l’esprit humain 1)Esprit : comment l’esprit peut agir sur la matière, s’il n’est pas de la matière (problème : corps/esprit) 2) Vivant : les êtres vivants différents de machines (reproduction, mort…) 1) Hylozoisme : conduit à l’animisme (tout est vivant) – contraire aux théories scientifiques modernes 2) Vitalisme : même problème que pour l’âme.

 

 

 

 

 

Synthèse : Matière, vivant, esprit

 

 

 

2. Conséquences pratiques :

 

 

 

  Finalisme Dualisme Matérialisme réductionniste Hylozoisme/Vitalisme(ex : Nietzsche)
Epistémologiques(philosophie des sciences) Spécificité de la biologie par rapport à la physique. Spécificité de la psychologie (= étude de l’esprit humain) par rapport à la physique. La psychologie et la biologie pourraient être réduites à la physique. Tendance à remettre en cause les principes rationalistes de la science moderne
Un exemple – Le problème des machines : Les machines pensent-elles ?   Les machines ne peuvent pas penser. L’intelligence artificielle n’a rien à voir avec l’intelligence humaine. Les machines appliquent des règles formelles, mais penser suppose des intuitions et la finalité. Les machines pourront un jour penser comme les êtres humains.  
Religieuses :Les débats entre la science et les religions. permet de maintenir la thèse d’une intention divine à l’œuvre dans sa création. maintient l’idée d’une âme qui distingue les êtres humains des autres êtres vivants. Remet en cause l’idée de l’existence d’une marque de l’intention divine dans la nature.(Ex : place du hasard chez Darwin) permet de penser la spécificité de la vie et de la pensée sans faire intervenir Dieu.
Ethiques (morales) :Peut-on faire des expériences sur les êtres humains, sur les êtres vivants comme sur des choses ?   Maintien une spécificité des êtres humains par rapport aux êtres vivants et aux choses matérielles comme les machines. On ne peut pas faire des expériences sur les êtres humains comme sur les autres êtres vivants et les machines. Il existe un problème pour maintenir la différence morale entre les êtres humains, les êtres vivants et les choses. Pourquoi alors ne pas traiter les êtres humains comme des choses ? Le matérialisme réductionniste peut-il échapper à ce problème ? Le vitalisme permet de penser la spécificité des êtres vivants. Mais alors doit-on traiter exactement de la même manière tous les êtres vivants, y compris les êtres humains ?

 

  

N.B: Problème de formatage du tableau: la dernière colonne est coupée. Néanmoins les trois premières sont suffisantes et correspondent à ce qui a été vu en cours.

Synthèse Vérité et démonstration

Synthèse – La vérité: 

Plan:

 

Def. Vérité: a) réaliste: adéquation à la réalité b) logique: cohérence c) subjectif: authenticité.

Le critère de la vérité: dans les sens ou la raison ? dans le sujet ou dans l’objet ?

 

I- Connaissances sensibles et vérité

A- La certitude sensible

B- Relativité et illusion sensible

 

II- Raisonnement et vérité: la démonstration

A- Cohérence: non-contradiction et déduction

B- Régression à l’infini et cercle vicieux

 

III- Intuition intellectuelle et vérité

A- L’évidence intellectuelle

B- Le critère de l’évidence

 

IV- Pratique et vérité

A- La pratique comme destruction du scepticisme

B- Opinion, expérimentation et connaissance probable

 

 

 

La vérité  :

 

Relatif Absolu
SensApparence RaisonRéalité
Opinion Vérité

 

La doxa de l’opinion ordinaire se caractérise par son incohérence, elle peut mélanger à la fois des opinions relatives et des affirmations qui se veulent absolues sans soucis de cohérence.

 

La vérité comme problème théorique (par exemple en sciences) :

 

 

 

Problème

Relativisme

(ex : Sceptiques, Nietzsche, Protagoras, Sophistes)

Rationalisme

(ex: Leibniz)

Rationalisme non-dogmatique(ex : Peirce, pragmatisme rationaliste)
Nos connaissances sont-elles relatives ? 

 

 

 

La vérité est-elle relative ?

Nos connaissances viennent de nossens, desopinions et des préjugés. Elles varient. Elles sont doncrelatives.Ce qu’on appelle habituellement « nos vérités » sont relatives. Donc la « vérité » serait relative. Nous avons des connaissances vraies qui sont établies par la raison. 

 

 

La vérité est absolue, universelle et objective. Elle est ce qui correspond à la réalité.

Nos connaissances sont relatives, elles changent. Nos théories les plus justifiées sont seulement les plus probables.Mais la vérité, elle est absolue et ne change pas. Elle est une limite idéale.

 

La vérité comme problème pratique (par exemple en morale, en politique, en droit…) :

 

Problème : Rationalisme(ex : Descartes) Relativisme(ex : Protagoras, Nietzsche) Rationalisme non-dogmatique (ex : pragmatisme rationaliste, James)
Doit-on rechercher la vérité (au sens de dire la réalité) ?Doit-on rechercher la vérité (au sens de ne pas mentir) ? L’homme doit rechercher la vérité dans les deux sens car connaître la réalité (êtrevéridique), c’est aussi ne pas mentir (êtrevérace). En connaissant, comme Dieu, je dis ce qui est et je ne mens pas.La recherche de la vérité est une valeur absolue. C’est une recherche désintéressée. Ce que nous appelons vérité ne sont que des erreurs utiles.La recherche de la vérité ne vaut que dans la mesure où nous recherchons à maintenir la vie en société pour survivre.Il ne s’agit donc pas de rechercher « La Vérité Absolue », mais d’être vrai, c’est-à-direauthentique, de devenir ce que l’on est, d’affirmer sa puissance de vivre. La vérité est utile, mais elle n’est pas pour autant relative.Il est absurde de penser comme Nietzsche que ce qui pourrait nous être réellement utile, c’est ce qui est faux.Ce qui est vrai est utile, mais pour qu’une chose soit réellement utile, il faut qu’elle corresponde à la réalité.

 

 

Deuxième synthèse – La démonstration :

 

1- Démonstration et Vérité :

 

Problème RationalismeIdéaliste = Intuitionnisme Rationalisme objectif-Formaliste Rationalismenon-dogmatique
Nos raisonnements permettent-ils d’établir des connaissances vraies ?C’est-à-dire des démonstrations ? 

 

 

Oui, mais il faut les fonder sur une intuition intellectuelle évidente.(Intuition = connaissance immédiate)Critère : l’évidenceFonde la vérité de la démonstration sur sa vérité matérielle

(matériel : le contenu qui existe dans la réalité sur lequel porte la démonstration)

 

Oui, ils sont fondés sur le principe de non-contradiction(= une chose ne peut pas être elle-même et son contraire sous le même rapport et dans le même temps).Critère : lacohérenceFonde la vérité de la démonstration sur sa validité logique (= vérité formelle)

(toute démonstration valide doit obéir à la règle (= forme) de non-contradiction : A ou non-A)

 

Nos raisonnements partent donc :-soit d’ hypothèses (raisonnements hypothético-déductifs)[langage artificiel = formel]-soit de prémisses vraisemblables

(argumentation)

[ langage naturel qui a un contenu matériel ]

Nos raisonnements ne sont donc pas des démonstrations vraies, mais nous disent ce qui est possible ou ce qui paraît vrai.

 

Limites :(Sceptiques) Quel est le critère de l’évidence ? (= qu’est-ce qui fait qu’une chose est évidente ou pas ?). Problème de la régression à l’infini. La cohérence de la démonstration ne peut pas être démontrée par une démonstration cohérente = Pour démontrer qu’une démonstration n’est pas contradictoire, il faut utiliser le principe de non-contradiction (problème du cercle vicieux) Ces raisonnements doivent donc être confrontés à la réalité pour tester leur vérité.( soit par l’observation, soit par l’expérience scientifique).Mais l’expérience peut seulement réfuter la théorie et non la confirmer.

 

 

Deuxième synthèse – La démonstration

 

2- Le problème de la démonstration de l’existence 

 

 

Problème : Rationalisme Critique de la preuve ontologique par Kant :
Le raisonnement peut-il démontrer l’existence du monde ?(Problème : Peut-on démontrer que le monde n’est pas une illusion ?).Les sens ne permettent pas de distinguer entre le rêve et l’illusion.

Les sens ne permettent pas d’établir des énoncés universels car un énoncé induit d’une observation peut-être remis en cause par une observation ultérieure.

L’existence dont nous avons une connaissance par les sens (= intuition sensible) apparaît donc contingente(c’est à dire seulement possible) et non pasnécessaire. Il semble que ce qui existe pourrait ne pas exister.

Donc est-il possible d’établir l’existence uniquement en la déduisant du principe de non-contradiction ? (Si c’était le cas, alors le formalisme permettrait d’établir non seulement la vérité formelle, mais matérielle) .

Les philosophes ont l’idée d’essayer d’établir par le raisonnement l’existence d’un être que l’on ne peut pas percevoir par les sens, mais qui permettrait de garantir l’existence du monde.- Démonstration de l’existence de Dieu (appelée « preuve ontologique ») :Ils s’appuient sur la définition de Dieu. Dieu est un être parfait.Or un être parfait a nécessairement dans sa définition l’existence puisqu’il a toutes les qualités.

Par conséquent, un être parfait qui n’a pas l’existence estcontradictoire. Donc un être parfait existe. Donc Dieu existe.

L’existence de Dieu permet ensuite de déduire l’existence du Monde.

Par ailleurs, cette démonstration a des conséquences religieuses, car elle fonderait de manière rationnelle la croyance en Dieu.

L’existence est-elle une propriété qui est contenue dans la définition (essence) d’un être ?Exemple, il n’y a pas de différence entre la définition d’un billet de banque que l’on imagine et la définition du billet de banque qui existe. 

La différence entre les deux billets, ce sont nos sens qui nous disent qu’il y a un billet qui existe et un autre non.

 

Donc : la démonstration ne nous permet pas de nous passer de l’expérience sensible pour déterminer la vérité ou la fausseté de nos théories. Il faut donc utiliser l’observation et l’expérimentation scientifique en plus du raisonnement hypothético-déductif.

 

 

Pour information: Sujets 2013 – Amérique du nord

Voici les sujets tombés en Amérique du Nord pour la session 2013:

TERMINALE ES

Pour être soi-même, faut-il se différencier des autres ?

Désobéir, est-ce nécessairement mal agir ?

Texte:

Une langue suppose une suite de pensées, et c?est par cette raison que les
animaux n?’ont aucune langue. Quand même on voudrait leur accorder quelque
chose de semblable à nos premières appréhensions* et à nos sensations
grossières et les plus machinales, il paraît certain qu’?ils sont incapables
de former cette association d?’idées, qui seule peut produire la réflexion,
dans laquelle cependant consiste l’?essence de la pensée. C’?est parce qu’?ils
ne peuvent joindre ensemble aucune idée, qu’?ils ne pensent ni ne parlent,
c’?est par la même raison qu’?ils n’?inventent et ne perfectionnent rien. S’?ils
étaient doués de la puissance de réfléchir, même au plus petit degré, ils
seraient capables de quelque espèce de progrès ; ils acquerraient plus
d’?industrie ; les castors d’?aujourd?hui bâtiraient avec plus d’?art et de
solidité que ne bâtissaient les premiers castors ; l?’abeille
perfectionnerait encore tous les jours la cellule qu’?elle habite : car si
on suppose que cette cellule est aussi parfaite qu?’elle peut l’?être, on
donne à cet insecte plus d?’esprit que nous n?’en avons ; on lui accorde une
intelligence supérieure à la nôtre, par laquelle il apercevrait tout d’?un
coup le dernier point de perfection auquel il doit porter son ouvrage,
tandis que nous – mêmes nous ne voyons jamais clairement ce point, et qu?’il
nous faut beaucoup de réflexions, de temps et d?habitude pour
perfectionner le moindre de nos arts.

Diderot, Encyclopédie, 1751

* appréhensions : ici les actes par lesquels l?esprit comprend.

TERMINALE S

Une société sans religion est-elle possible ?

Connaître le réel, est-ce le dominer ?

Texte: 

Il y a (?…) des circonstances où les actes qui nous paraissent les plus
dignes d’un homme juste, de l’homme que nous appelons homme de bien, se
transforment en leurs contraires ; rendre un dépôt, faire une promesse et
d’une manière générale accomplir ce qu’exigent la sincérité et la bonne foi,
ce sont des devoirs que, dans certains cas, il devient juste d’enfreindre et
de ne pas observer. Il convient de se rapporter ici aux fondements de la
justice que j’ai posés au début : d’abord ne pas nuire à quiconque, ensuite
être au service de l’intérêt commun. Quand les circonstances changent, le
devoir change lui aussi, et il n’est pas toujours le même : il peut arriver
que tenir une promesse convenue soit nuisible ou à celui à qui on a fait la
promesse, ou à celui qui a promis. (…) Il ne faut donc pas tenir les
promesses qui sont nuisibles à ceux à qui on les a faites ; et également, si
elles nous nuisent plus qu’elles ne servent à celui à qui nous les avons
faites, il n’est pas contraire au devoir de préférer le plus au moins : par
exemple, si l’on s’est engagé envers quelqu’un à venir en personne pour
l’assister, et si dans l’intervalle on a un fils qui tombe gravement malade,
il n’est pas contraire au devoir de ne pas faire ce qu’on avait dit qu’on
ferait ; et c’est plutôt celui à qui l’on a fait la promesse qui
s’écarterait de son devoir s’il se plaignait d’avoir été abandonné.

Cicéron, Traité des devoirs, (1er s. av. JC.)

Que faire pour rater le bac de philo ?

Voici un ensemble de points à éviter de faire lors de la préparation du bac de philosophie pour éviter de rater l’épreuve le jour J:

1- Apprendre le cours – le vocabulaire et l’argumentation des auteurs – au dernier moment au lieu de travailler régulièrement.

2- Penser que l’on va s’en tirer avec des connaissances superficielles: il faut essayer de comprendre les problèmes philosophiques en profondeur et non pas se contenter de vagues connaissances superficielles.

3- Réviser dans les annabacs: l’annabac ne permet pas la révision en philosophie pour plusieurs raisons:

a) l’annabac fait allusion de manière trop superficiel à des auteurs qui n’ont pas été vus durant l’année en cours

b) l’annabac ne restitue pas l’argumentation des auteurs

c) l’annabac ne permet pas de saisir les problèmes philosophiques et leurs enjeux car c’est trop résumé

d) l’annabac ne permet pas de saisir les liens logiques entre les notions car il traite chaque notions séparément.

4- Apprendre quelques citations par coeur: une citation ne suffit pas pour réussir l’épreuve, il faut maîtriser l’argumentation des auteurs.

Il est plus pertinent d’apprendre du vocabulaire philosophique que des citations d’auteurs.

 

Objectif Bac: ce qui doit être maîtrisé pour le jour J

Pour être prêt le jour du bac, vous devez maîtriser:

a- La méthode de la dissertation de philosophie et d’explication de texte.

(Voir sur le blog les fiches suivantes:

– Structure de la dissertation

– Méthode de l’explication de texte.  )

b- Le vocabulaire philosophique: les notions et les repères (doit être connu par coeur)

(voir les fiches suivantes:

Définition et conceptualisations des notions

Les repères du programme )

c- Les thèses des auteurs, leur argumentation et les objections qui leurs sont faits doivent être connues et comprises. Vous devez être capable de les restituer dans votre copie.

(Voir les fiches suivantes:

Les fiches de synthèse sur chaque notion avec la position des auteurs

Le cours avec l’argumentation des auteurs sur chaque notions

Ce qui est noté par le correcteur le jour du bac: 

– La capacité à problématiser un sujet (voir la fiche: La problématisation par étapes )

– La capacité à rédiger: a) organisation des idées dans un plan b) mise en page du devoir c) clarté de l’expresssion

– La culture: a) philosophique (connaissance des auteurs, du vocabulaire philosophique) b) la culture générale (voir la fiche: L’usage des exemples).

L’usage des exemples

Une copie de philosophie que ce soit une dissertation ou une explication de texte doit comporter des exemples. Ces exemples ont en particulier pour fonction de monntrer le lien entre l’abstraction philosophique et la réalité concrète. 

Ils montrent que vous avez compris le lien entre les deux.

Les erreurs à éviter concernant les exemples:

– les exemples ne doivent pas se substituer à une argumentation

– les exemples ne doivent pas être une simple allusion, mais doivent être analysés

– si vous utilisez un exemple issu de la culture populaire (chanson, télévision…), vous devez montrer au correcteur que vous êtes conscient du type de culture dans lequel s’inscrit cette référence en précisant qu’il s’agit de la « culture populaire ».

Ce que vous devez faire concernant les exemples: 

– Vous pouvez prendre vos exemples: dans la vie quotidienne, la culture populaire, la culture savante, l’histoire, l’actualité.

Les exemple se référant à l’histoire, à l’actualité ou à la culture savante sont plus valorisés que ceux issus de la culture populaire dans le cadre scolaire.

– Vous pouvez utiliser l’exemple: a) pour illustrer la thèse d’un auteur dans un passage d’un texte que vous être en train d’expliquer b) pour illustrer un de vos arguments ou l’argument d’un auteur.

– Il faut analyser les exemples: vous devez montrer en quoi l’exemple que vous avez choisi permet d’illustrer concretement un argument et d’en montrer l’application pratique.

 

Présentation: ce qu’est la philosophie et ce qu’elle n’est pas.

1. Ce que n’est pas la philosophie:

La philosophie ne doit pas être confondue avec l’expression libre spontanée. Cette dernière consiste à donner son opinion personnelle immédiate sur un sujet, à dire spontanément ce qui nous plaît sur un sujet donné.

2. Ce qu’est la philosophie: 

La philosophie consiste à défendre la position qui nous paraît la plus justifiée sur un problème philosophique.

a- Le point de départ: un problème philosophique.

Le discours philosophique peut porter sur n’importe quel thème, mais toutes les questions ne sont pas philosophiques. La philosophie ne consiste pas trancher des questions de fait. Par exemple, se demander si Napoléon a gagné la bataille de Waterloo n’est pas une question philosophique.

Un problème philosophique porte sur des conditions de possibilité et de légitimité. C’est par exemple une question philosophique de se demander si « la rationalité scientifique peut tout connaître ».

Face à un sujet de dissertation en philosophie, on ne cherche pas à répondre tout de suite à la question par oui ou non. On commence par s’assurer que l’on a bien compris le sens des notions et le (ou les ) problèmes philosophiques qui se posent afin de pouvoir répondre à la question.

 b- Une position argumentée

Le discours philosophique consiste à défendre une position argumentée.

La position que l’on défend est une idée personnelle au sens où l’on y croit subjectivement, que l’on en est convaincu.

Elle n’est pas pas une simple opinion immédiate affirmée sans justifications.

Elle n’est donc pas non plus une idée dont on cherche à persuader les autres juste pour prendre le dessus dans la conversation. On la défend parce qu’on pense qu’elle est vraie.

La philosophie est donc affaire de conviction. Il s’agit de dire ce que nous tenons pour subjectivement pour vrai, ce en quoi nous croyons sincèrement, ce qui nous semble juste. Mais elle n’est pas qu’une conviction subjective. Elle suppose également de convaincre autrui par une argumentation rationnelle.

Il faut donc distinguer: l’opinion immédiate spontanée et l’affirmation justifiée et la vérité.

L’opinion immédiate spontanée n’a pas sa place en philosophie. Elle est subjective.

La vérité est l’idéal que cherche à atteindre le discours philosophique. Elle est objective.

Le discours philosophique est une affirmation justifiée qui se situe entre ces deux pôles. Elle est intersubjective. Cela signifie que l’objectif est de défendre une position qui pourrait convaincre les autres personnes qui participerait à la discussion.

3- Le rôle de la référence aux auteurs de la tradition philosophique dans l’argumentation

Les auteurs de la tradition philosophique ne doivent pas être vus comme des obstacles à la défense de la position dont je suis convaincue personnellement.

Les auteurs nous permettent d’acquérir des arguments qui nous permettent d’aller plus loin dans notre réflexion lorsque ce sont des auteurs qui défendent des positions qui rejoignent nos convictions.

Les auteurs qui sont en désaccord avec les positions dont on est convaincu nous proposent des objections auxquelles nous devons répondre pour améliorer notre argumentation ou qui peuvent même nous conduire à changer d’avis car nous nous apercevons que notre position n’était pas assez justifiée.

Un plan possible de dissertation pourrait ainsi être:

I- Thèse A: Mon opinion et ses premières justifications (en s’aidant d’auteurs)

II- Objections d’auteurs opposés à mon opinion

III- Thèse B:  Réponse aux objections (en s’aidant d’auteurs).

4- Le rôle des exemples dans la réflexion philosophique 

La philosophie n’est pas un discours abstrait sans aucun rapport avec la réalité. L’utilisation d’exemples nous conduit à montrer comment les idées que l’on défend peuvent avoir une application concrète.

5- Pourquoi étudier les philosophes et apprendre à raisonner philosophiquement en définitif ?  

a- Des débats qui traversent la société

La philosophie pose des problèmes et les philosophes proposent des pistes de solution qui renvoient à des débats qui traversent l’ensemble de la société.

De manière générale, il est possible de présenter la philosophie comme un débat entre trois grandes visions du monde.

La première est celle des intérêts économiques. C’est la vision utilitariste des hommes d’affaires.

La seconde est la vision rationnelle de la science moderne qui est tournée vers la connaissance de la réalité. C’est celle des scientifiques.

La troisième est la vision spiritualiste de la religion qui essaie de déterminer des valeurs morales absolues.  C’est celle des croyants.

b- La nécessité de vivre en société. 

Nous avons tous des opinions différentes les uns des autres. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’en rester à ce constat car nous devons prendre des décisions collectives pour vivre en société.

Si nous n’arrivons pas à prendre ces décisions en convainquant les autres du bien fondé de nos positions par la discussion et l’argumentation, nous risquons de nous trouvés confrontés à la violence.

Pour résoudre les divergences, on risque de recourir à la guerre ou à la loi du plus fort.

c- La nécessité d’agir

Il est possible d’objecter que la philosophie porte sur problèmes qui conduisent à des réponses qui sont divergentes et dont aucune ne peut revendiquer la certitude de sa vérité. Néanmoins, il n’est pas nécessaire qu’une position soit vraie pour l’adopter.

En effet, dans la vie, nous mettre d’accord collectivement  pour agir est un impératif vital. Nous n’avons pas le choix, il faut agir.

Par conséquent, nous allons nous mettre d’accord pour adopter la position qui nous semble la plus justifiée, même si nous savons qu’elle n’est pas nécessairement vraie.  Mais l’idéal de vérité constitue ce qui oriente notre choix: c’est ce qui nous paraît le plus proche de la vérité.

Il est en outre important lorsque nous effectuons un choix d’en connaitre les conséquences possibles et de savoir dans quelle mesure cette décision est compatible avec d’autres que nous avons prises par ailleurs. La réflexion philosophique peut nous éclairer et nous aider à choisir une option.

Repères généraux

Principe: Sens Raison Esprit
Connaissance du réel : Expérience sensible Raisonnement Intuition intellectuelle
Action, Politique : Utilité Vérité Bien
Corollaires : Efficacité, intérêt, besoins, Opinionrelatif

intérêts économiques et marchands

Science, logiqueuniversel

fait

cause motrice, nécessité

principe de raison suffisante

réalité, réel

Libre-arbitre, conscience,

Religion

absolu

idéal, norme, obligation

morale

finalité

Intentionnalité

Signification, sens

 

 

 

 

La problématisation de la dissertation par étapes

Un sujet de dissertation: Le bonheur consiste-t-il dans le plaisir ?

Les dissertations en terminale sont souvent des questions fermées auxquels on pourrait répondre oui ou non.

1) Repérer les deux notions du sujet:

Un sujet de dissertation à question fermée met en lien deux notions.

Ici, bonheur et plaisir.

2) Repérer la notion que le sujet cherche à conceptualiser (définir):

Un sujet de dissertation de philosophie interroge la conceptualisation d’une notion.

Ici on se demande: Qu’est ce que le bonheur ?

3) Repérer la thèse présupposée par le sujet:

Ici la thèse présupposée est: Le bonheur consiste dans le plaisir.

4) Rechercher l’antithèse de la thèse présupposée: 

Pour cela, il faut analyser la notion de plaisir pour déterminer s’il s’agit d’une notion

qui renvoie à la subjectivité du sujet ou à l’objectivité de la raison.

Ici, le plaisir est une notion subjective. Il y a donc un risque que cette conception du bonheur

soit trop relative aux circonstances.

Dans, ce cas, il est possible de se dire que l’antithèse consiste dans une conception

rationnelle: Le bonheur consiste à agir rationnellement. La raison permettrait d’énoncer

des règles universelles pour atteindre le bonheur.

Remarque: Il est intéressant d’énoncer la limite de la thèse présupposée qui conduit à éemettre l’hypothèse qu’il faut recourir à une autre thèse. Cela montre en quoi la thèse présupposée pose problème.

5) Formuler le problème en opposant la thèse présupposée et l’antithèse trouvée:

Ici: Le bonheur consiste-t-il à suivre son plaisir ou à agir selon sa raison ?

6) Relier ces thèses à des auteurs: 

Le bonheur consiste dans le plaisir (Cyrénaïques)

Le bonheur consiste dans la raison (Stoïciens)

7) Construire le plan: 

I- Thèse présupposée: Le bonheur consiste à suivre son plaisir. (Cyrénaïques)

II- Réfutation de cette thèse: Le bonheur serait entièrement relatif aux circonstances.

(Platon ou Kant)

III- Thèse défendue: Le bonheur devrait être établi par la raison qui nous permettrait

de déterminer des règles valables universellement pour l’atteindre et en avoir la maîtrise

(Stoïciens)

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