LES ESPACES RURAUX : UNE MULTIFONCTIONNALITÉ TOUJOURS PLUS MARQUÉE

Introduction :

–> (30 mn) ACTIVITE : A partir des photographies, identifiez les caractéristiques générales des espaces ruraux : LES ESPACES RURAUX – Images introduction

CORRECTION :

  • –> DEFINITION : Espace rural = Par opposition aux villes, campagnes en général peu denses et plutôt tournées vers l’agriculture

Problématique : Vers la disparition des espaces ruraux ?

I. DIVERSIFICATION DES ESPACES RURAUX

–> (45 mn) ACTIVITE : A partir de ces photographies de paysages français, rédigez 2 paragraphes répondant au plan suivant :

  1. A quoi servent les espaces ruraux ?
  2. Quels sont les problèmes que pose cette multifonctionnalité ?

CORRECTION :

–> (45 mn) QCM « Texte à trous » sur Pronote, à partir du manuel et des activités précédentes

CORRECTION :

1. Des espaces agricoles…

Les espaces ruraux sont traditionnellement dévolus à l’agriculture. Paysans (traditionnels) et agriculteurs (modernes) représentent un homme sur trois sur Terre. Mais en France, seulement 3% de la population.

Les inégalités sont extrêmes entre la paysannerie familiale, vivrière et l’agriculture industrielle, intensive, chimique et spéculative. Une agriculture « biologique » se développe, en alternative au modèle productiviste.

2. Mais aussi multifonctionnels…

D’autres activités s’y sont développées. L’industrie agroalimentaire (IAA) disséminée dans certaines régions, forme ce qu’on appelle des districts industriels en milieu rural (Bretagne par exemple). Dans d’autres régions, le « retour à la terre » de certains citadins, voire d’étrangers, alimente une économie dite résidentielle, essentiellement constituée de services aux personnes (Sud-Ouest français par exemple). Ce phénomène s’est intensifié sous l’effet de la Covid et l’essor du télétravail. Enfin, le « tourisme vert », l’agro-tourisme, le tourisme à la ferme connaissent un intérêt croissant.

Les espaces ruraux présentent donc une réelle multifonctionnalité (Définition = fonctions productives diversifiées) qui entraîne souvent une fragmentation spatiale (Définition = coupure, séparation d’éléments d’un même espace devenus étrangers).

3. … et en danger

Ces différentes activités peuvent entrer en conflit d’usages : agriculture, industrie et tourisme ne font pas toujours bon ménage. D’autres problèmes se posent : l’accaparement des terres par de grands groupes étrangers menacent certaines sociétés traditionnelles (Afrique de l’Est, Amazonie…). Une agriculture trop intensive entraîne des pollutions (Ex : lisiers à algues vertes en Bretagne), un épuisement des sols, la déforestation (Amazonie, Bornéo…) et des atteintes à la biodiversité. L’étalement urbain, la périurbanisation ( Définition = espace intermédiaire entre la ville et la campagne) et le mitage des espaces agricoles menacent les terres arables (= cultivables) et provoquent des conflits d’usages, des mobilités accrues avec leur cortège de nuisances (trafic, pollutions).

II. LES ESPACES PERIURBAINS EN FRANCE

–> (1h30) Croquis à compléter à partir d’une carte topographique : Les espaces périurbains à Agde à télécharger ici.

CORRECTION :

Conclusion :

Les espaces périurbains en France sont ces espaces souvent hérités d’une agriculture qui disparaît sous l’étalement urbain (lotissements, routes, grandes infrastructures, essor du tourisme et des loisirs) et la fragmentation qu’elle entraîne (fracture socio-spatiale). A l’agriculture ont succédé des fonctions diversifiées : au tourisme, spécifique d’Agde, s’ajoutent les centres commerciaux et grandes infrastructures de service périphériques (hôpital, lycée, infrastructures sportives) et l’emprise routière liée à l’essor des mobilités pendulaires (quotidiennes) qui découle de l’étalement urbain. La pression immobilière que cela engendre crée les conditions de conflits d’usage (résidents/touristes ici par exemple). Les populations périurbaines ont des modes de vie citadins (travail en ville, courses au supermarché, loisirs urbains) tout en vivant dans un décor qui ressemble encore par endroits aux campagnes.

FIN du chapitre

RENAISSANCE, HUMANISME ET REFORMES : MUTATIONS CULTURELLES ET RELIGIEUSES DE L’EUROPE (XVe-XVIe siècles)

Introduction :

  • Les XVe et XVIe siècles voient le développement de nouveaux courants intellectuels, artistiques et religieux qui marquent le passage du Moyen Age aux Temps modernes.

Problématique : Comment la Renaissance modernise-t-elle l’Europe?

I. HUMANISME ET RENAISSANCE : UNE NOUVELLE VISION DE L’HOMME ET DE L’ART

–> (30 mn) Fiche de lecture : fichez la page 138 du manuel d’histoire
Une méthode de fiche de lecture ICI.

CORRECTION :

  • Humanisme :
    • Erudits (savants) –> Nouvelles traductions des textes de l’Antiquité, sans renoncer à la religion chrétienne (catholique). Ex.: Petrarque, Boccace, Machiavel, Erasme, Rabelais, Montaigne, Thomas More…
    • –> Humanisme = vision optimiste de l’Homme qui peut s’améliorer et agir grâce à la connaissance + esprit critique + tolérance + expérimentation scientifique
    • –> « République des lettres » diffusée dans les cours princières d’Europe et chez les riches bourgeois
  • Imprimerie :
    • 1450, Mayence, Johannes Gutenberg
    • –> Fin des manuscrits, diffusion des livres (et des idées) en quantité et à faible coût : ouvrages religieux puis antiques et humanistes

–> (30 mn) Analyse de documents : complétez le tableau ci-dessous en utilisant des mots-clés :

Doc. 1 : Détail d’une enluminure de la Bible de Souvigny, la Genèse, XIIe siècle

Doc. 2 : Détail de la fresque de la voûte de la chapelle Sixtine, Michel-Ange, 1508-1512
En complément : dossier pp 132-135 du manuel d’histoire

CORRECTION :

–> (30 mn) Fiche de lecture : fichez la page 139 du manuel d’histoire
Une méthode de fiche de lecture ICI.

CORRECTION :

  • Renouvellement artistique :
    • Sujets plus seulement religieux
    • Innovations : perspective, proportions, anatomie, mathématiques, géométrie
    • Rôle des mécènes, par goût et pour le prestige
    • –> Artistes polyvalents, travaillant dans des ateliers avec des disciples et admirés, signant leurs œuvres et se représentant parfois eux-mêmes.
    • Diffusion à l’Europe depuis l’Italie (guerres d’Italie + voyages des artistes)

II. LA REFORME DIVISE L’EUROPE

–> (30 mn) Fiche de lecture : fichez les pages 148-149 du manuel d’histoire
Une méthode de fiche de lecture ICI.

CORRECTION :

  • Crises religieuses par souci de sauver son âme :
    • Vente des indulgences –> Délai plus court au purgatoire = Scandale
    • Messe en latin incompréhensible
    • Essor de la parole des humanistes
  • 1517, Martin Luther : 95 thèses dénonçant les abus de l’Eglise –> Diffusion par l’imprimerie –> Excommunication mais protection du Duc de Saxe –> Nouvelle religion :
    • Seule la foi sauve l’âme –> Pas d’indulgences, donations, pèlerinages
    • Tous les hommes sont pécheurs –> Pas de saints, pas de hiérarchie
    • Encourage la lecture directe de la Bible
  • 1531, Jean Calvin : plus radical (austérité, prédestination, interdiction des images) reprend Luther en France et en Suisse.
  • Angleterre : divorce Henry VIII/Catherine d’Aragon –> Anglicanisme
  • = Réforme protestante
  • –> Réaction de l’Eglise (= Contre-Réforme) :
    • Répression : Inquisition rétablie en 1542 + Jésuites
    • Concile de Trente (1545-63) –> Réaffirmation du dogme, séminaires de formation des prêtres, catéchisme, art baroque exaltant la foi
    • –> Guerres de Religion :
      • Contre huguenots calvinistes en France jusqu’à l’édit de tolérance de Nantes (1598)
      • Guerre de Trente Ans dans le Saint-Empire (1618-1648)

–> (30 mn) Croquis : complétez la légende de la carte suivante :
Méthode : copiez/collez l’image ci-dessous dans un diaporama type Impress/Powerpoint et complétez avec la fonction Insertion/Texte.

CORRECTION :

CONCLUSION :

Une Europe divisée, sur fond d’intolérance et de guerres de religion. Mais une modernisation intellectuelle et artistique féconde.

FIN de chapitre

L’AFRIQUE AUSTRALE : UN ESPACE EN PROFONDE MUTATION

Introduction :
Afrique australe = 10 pays au sud de la forêt équatoriale (sauf îles), ne pas confondre avec l’Afrique du Sud, pays le plus austral de la zone

L’Afrique australe, Herman Moll, 1701

–> (30mn) L’Afrique australe façon puzzle à télécharger

CORRECTION : dans le manuel…

Problématique : Quelle est la situation de l’Afrique australe au regard des milieux, du développement et des mobilités (les 3 axes du programme de géographie de Seconde) ?

I. DES MILIEUX FRAGILES SOUS PRESSION

–> (1h) Etude de cas : Les parcs naturels d’Afrique australe : des territoires de conflits à télécharger

CORRECTION :

1. Immense pays aux climats variés, l’Afrique du Sud met en avant un patrimoine paysager spectaculaire : montagnes (Table Mountain), falaises, grottes, fleuves, plages, îles (Robben Island), caps, fonds sous-marins ainsi que ses richesses faunistiques : savane (parc Kruger), baleines. Elle propose aussi de nombreux sites historiques liés à l’Apartheid ou à l’activité minière.
2. Les peace parks sont sensés promouvoir l’intégration et la coopération régionales, la conservation patrimoniale, le développement durable via l’éco-tourisme et la gestion participative, mais les réalisations sont encore peu approfondies.
3. Ils ont été créés après la fin de l’Apartheid et la fin de la guerre civile au Mozambique (1991-1992) et sont sensés incarner l’ouverture des frontières et la coopération internationale, longtemps impossibles.
4. Mais ces parcs sont aussi une survivance des logiques de ségrégation de la période coloniale et d’Apartheid et illustrent encore bien souvent les inégalités qui existent entre les différentes communautés : descendants de colons riches ou de colonisés pauvres. Ils sont encore le plus souvent des espaces de loisirs réservés à une élite (white people) dans lesquels les populations indigènes fait figuration et sert de caution morale au travers de projets de développement. D’où l’expression d’apartheid vert.
5. En conclusion, ces ressources naturelles sont depuis le début (période coloniale) les instruments d’une domination politique de la minorité coloniale sur les populations indigènes, parquées ou déplacées. Longtemps zones de non-droit permettant les trafics frontaliers, elles sont vues aujourd’hui comme l’outil d’une coopération internationale qui sert essentiellement les ambitions de la puissance sudafricaine en Afrique australe, principale destination touristique de la région.

–> (1h) Fichez la page 252 du manuel

CORRECTION :

  • Richesses : ressources minières et pétrole (Angola, Mozambique) contrôlées par des Firmes transnationales (FTN) sud-africaines, nord-américaines et chinoises
  • Faiblesse : peu d’eau, très mal répartie
  • Pression démographique et développement –>

    • Désertification (périphéries du Kalahari et du Namib)
    • Dégradation des sols
    • Déforestation (bois de chauffe, Zimbabwe, Zambie)
    • Insécurité alimentaire (Malawi)
    • Pollutions industrielles sur les côtes
    • Pillage des ressources halieutiques
    • Réchauffement climatique
  • –> Mesures de protection encore très superficielles : aires protégées mais « parcs de papier »…

II. UNE FORTE CROISSANCE ACCENTUE LES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT

–> (1h) Etude de cas – Cultures, mondialisation et développement en Afrique du Sud à télécharger

CORRECTION :

1. Une bonne partie des séquences du clip ont été tournées à Johannesburg, la capitale sud-africaine et pôle de la conurbation du gauteng, métropole régionale de l’Afrique australe.
2. Le clip de cette artiste française chantant en anglais à propos d’une chanteuse sud-africaine met en évidence les cultures sud-africaines traditionnelles (rythmes, danses, vêtements, rapport à la nature africaine) mais aussi les influences d’une culture mondialisée (uniformes scolaires hérités de la colonisation britannique, danse hip-hop, basket-ball, fresques (influence de Keith Harig?), architecture verticale des centres d’affaires, urbanisme de l’industrie et de l’automobile). Le Gauteng est une métropole mondialisée… et influente : Miriam Makeba inspire Jain.
3. Le clip montre les contrastes entre une ville moderne et riche (gratte-ciels) et une grande pauvreté (images fugaces de townships). On devine derrière ces images le sort peu enviable de la majorité de la population ségréguée et exploitée sur critères racistes durant l’Apartheid. Le document 4 fait écho à l’illustration de Norman Rockwell intitulée The Problem We All Live With (1964), montrant une des première jeunes filles d’origine africaine de la Nouvelle-Orléans à être acceptée à l’école. C’est une icône du Mouvement des droits civiques étatsunien contre la ségrégation raciste comme l’est Nelson Mandela en Afrique du Sud.
4. Ce clip tourné en Afrique du Sud ne donne qu’une idée très brève et superficielle de ce pays. C’est le format du clip qui veut ça : court et saccadé. Les images retouchées sont des mises en scène jouées en costumes devant des décors sélectionnés et aménagés pour un produire un effet artistique qui ne recherche pas le réalisme. La production est européenne pour un public international et jeune. Le rendu général est très consensuel, presque aseptisé. Bref, ce document plutôt intéressant à analyser car riche en références géographiques, ne donne toutefois pas une idée très fiable de l’Afrique du Sud…

–> (1h) Fichez la page 258 du manuel

CORRECTION :

  • Forte croissance économique et économie de rente (exportation de matières premières)
  • Mais doublement de la population d’ici 2050 ?! –> Besoins croissants (santé, éducation, logements, transports…) dans le cadre d’une transition urbaine rapide et très inégalitaire (bidonvilles, ségrégation) –>
    • Extrême pauvreté très présente
    • Problèmes sanitaires (SIDA)
    • Essor limité d’une classe moyenne (« Black Diamonds» en Afrique du Sud)
  • Région soumise à une mondialisation très inégalitaire elle aussi :
    • Interfaces mondiales : Afrique du Sud dominant la région (60% du PIB de la zone, puissance industrielle, G20, BRICS), grandes métropoles (Johannesburg, Le Cap, Luanda) et littoraux
    • Pays enclavés : Zambie, Zimbabwe, Malawi
    • A une autre échelle, mêmes contrastes entre le CBD de Johannesburg et les townships et bantoustans (ghettos imposés durant l’Apartheid)
    • Pillage des ressources minières par les FTN et accaparement des terres (land-grabbing) par la Chine, l’Inde, le Brésil

III. DES MOBILITES QUI TRANSFORMENT LES TERRITOIRES

–> (1h) Fichez la page 266 du manuel

CORRECTION :

  • Immigration européenne jusqu’en 2000 puis en provenance de Chine, d’Inde et d’Afrique (y compris Afrique centrale (guerres))
  • Principale destination : l’Afrique du Sud (fin de l’apartheid à partir de 1991, accords régionaux de libre circulation) puis vers les EUA et l’Europe
  • Tourisme en croissance : Afrique du Sud, Namibie, Botswana (parcs, safaris, tourisme balnéaire)
  • –> Transformations territoriales :
    • Barrière électrifiée Botswana/Zambie
    • Camps de réfugiés en Zambie
    • Rémittences
    • Diffusion du SIDA
    • Fuite des cerveaux (« brain drain »)

–> (1h) Croquis récapitulatif à compléter à partir d’un texte ci-dessous (fond de carte à télécharger et à compléter dans Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…).

L’Afrique australe, des contrastes de richesse et de développement

L’Afrique australe possède un sous-sol très riche
En effet, plusieurs États d’Afrique australe disposent d’importantes ressources naturelles. L’Afrique du Sud, le Zimbabwe et la Zambie exploitent de nombreux minerais (charbon, cuivre, fer, or…) ; en Angola et au Mozambique, les grands gisements d’hydrocarbures offshore sont proches des capitales Luanda et Maputo.

Un espace marqué par d’importantes disparités de développement
Si l’Afrique du Sud fait figure de puissance régionale intégrée à la mondialisation, ses voisins immédiats (Namibie, Botswana), apparaissent comme des pays à revenu intermédiaire, alors que tous les autres États sont des PMA. Au sein de cet espace géographique, la région urbaine du Gauteng, en Afrique du Sud, est à la fois un pôle économique majeur et un grand pôle d’attraction migratoire.

Des mobilités qui révèlent l’inégal développement des États
À cet égard, l’Afrique du Sud reçoit l’essentiel des migrations régionales, dirigées vers le Gauteng et les grandes métropoles comme Johannesburg ou Le Cap. Dans une moindre mesure, les États disposant de ressources naturelles sont aussi des pôles attractifs comme l’Angola en raison de ses ressources pétrolières.

CORRECTION :

FIN du chapitre et du programme d’histoire-géographie de Seconde…

LA CHINE, DES RECOMPOSITIONS SPATIALES MULTIPLES

Introduction :
La Chine a connu un développement très rapide à partir de 1979 (début de l’économie socialiste de marché) qui a provoqué de nombreuses recompositions spatiales.

Problématique : Comment la Chine émergente se transforme-t-elle ?

Zhongguó, le « pays du Milieu » – Carte du monde Wanguo Qiantu, réalisée en collaboration avec les Jésuites à Hangzhou vers 1620

–> (1h) Etude de cas : Shanghai, vitrine mondiale de la Chine à télécharger

Skyline de Pudong, nouveau CBD de Shanghai

CORRECTION :

I.1. Shanghai devient une ville commerciale importante il y a 1000 ans, étant donné sa géographie d’interface :

  • Fluviale (Huangpu & Yangzi), qui la connectent à un arrière-pays (hinterland) riche en main d’œuvre et en ressources (textile, poterie)
  • Littorale, au centre de la Chine et entre l’Océan Pacifique et l’Océan indien, sur ce qui deviendra la première route de commerce maritime mondiale

Son histoire compte beaucoup : en 1842, suite à la 1ère Guerre de l’opium, les Occidentaux obtiennent le droit d’y commercer dans des concessions. La ville devient cosmopolite et industrielle et un centre financier important (quartier et port du Bund). Vers 1930, la ville compte déjà plus d’un million d’habitants.
Enfin, elle bénéficie depuis 1984 d’une Zone économique spéciale (ZES) qui a permis une ouverture précoce aux investissements directs étrangers (IDE).

I.2. Shanghai est une ville puissante à l’échelle de la Chine et du monde :

  • Economie : 5% du PIB chinois, 2e économie mondiale, 3ème bourse mondiale, 350 sièges de FTN, IDE faramineux
  • Transports : 1er port mondial, 1er aéroport de Chine
  • Industrie : textile, automobile, microélectronique, construction navale, un réseau mondial de distributeurs
  • Culture : Universités, R&D, musées, place majeure pour le négoce d’art contemporain –> Capitale économique et culturelle de la Chine
  • Tourisme : 50000 étudiants étrangers, 60 millions de touristes

II.1. Une extension urbaine de plus de 100 km, plusieurs ports, des aménagements titanesques : CBD de Pudong très spectaculaire (jeux de lumières), Shanghai Tower (682 m de haut), pont du Donghai (32 km de long) jusqu’au port de Yangshan, Exposition universelle 2010, parc Disney…

III.1. De nombreux problèmes :

  • Étalement et distances excessifs, congestion des transports, pollutions (atmosphérique, marine), affaissement des sols
  • Conflits d’usage entre activités urbaines et rurales en périphérie –> Villes diffuses (desakota), mitage
  • Embourgeoisement, destruction des lilongs, expulsions, ségrégation et fractures socio-spatiales
  • Inégalités sociales (situation des mingongs, citoyens de second rang)

III.2. Pour une meilleure gestion des dimensions de la ville : nouveau CBD de Pudong et villes nouvelles en périphérie –> Polycentrisme, nouveaux modes de transport (métro, Maglev à grande vitesse, aménagements fluviaux), quelques projets de villes vertes, d’énergie renouvelable (photovoltaïque) et de préservation du patrimoine architectural (lilongs)…

I. DEVELOPPEMENT ET INEGALITES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 234 du manuel

CORRECTION :

  • 1,4 milliard de Chinois, 1 humain sur 6, ralentissement démographique, vieillissement, déficit hommes/femmes (loi de l’enfant unique jusqu’en 2015)
  • « Miracle chinois », 1979-2015 : ouverture au monde, IDE, délocalisations depuis les pays développés, croissance économique extraordinaire, développement puis ralentissement actuel
  • –> Inégalités extrêmes :
    • Villes/campagnes
    • Trois Chines :
      • Littoral privilégié : Zones économiques spéciales (ZES), industrialisation
      • Intérieur bénéficiant du Go West
      • Ouest encore à l’écart

–> (1h) Etude de cas : Les Spratleys et le « collier de perles » chinois à télécharger

Photos satellites : exemple de poldérisation par dragage sur un récif des Spratleys

CORRECTION :

1. Outre le fait que la Chine ne reconnait pas l’existence de la République de Chine de Taiwan, considérée comme une province de la République populaire de Chine (RPC), elle fait siens la plupart des archipels, îles et récifs de la mer de Chine méridionale, englobée dans la « ligne à 10 traits ». Cette appropriation relève de la politique du fait accompli, ne respecte pas les conventions internationales (Montego Bay, 1982 par exemple) qui régissent le droit international et maritime, et n’est donc pas reconnue internationalement. Mais la RPC n’est pas la seule à convoiter ces espaces : Taiwan, le Vietnam, La Malaisie, les Philippines et Brunei se les disputent.
2. La Chine y a déjà construit des aménagements spectaculaires : ports, appontages, aérodromes, héliports, radars, phares, bâtiments, habitations, puits… En outre, elle réalise des polders qui permettent d’étendre la surface des îlots et récifs, par dragage par exemple. Sa flotte de guerre y procède également à des intimidations et des agressions de pêcheurs, vietnamiens par exemple. Bref, la Chine s’installe durablement dans cet espace, de façon unilatérale, autoritaire et brutale.
3. Les enjeux sont divers et visent le contrôle des ressources naturelles, halieutiques ou énergétiques (pétrole), mais également le contrôle de la première route commerciale maritime mondiale entre le Japon et le détroit de Malacca, dont la RPC est le principal acteur. Enfin, il s’agit pour elle de se projeter au-delà de ses frontières, de protéger son territoire (idée d' »espace vital ») et à terme, de concurrencer l’hégémonie des États-Unis d’Amérique sur les océans.
4. Il s’agit donc pour la RPC de soutenir sa croissance en assurant son ravitaillement (pétrole du Moyen-Orient) et l’exportation de ses produits en complétant son « collier de perles » (voies navigables et ports qu’elle contrôle vers l’Afrique et l’Europe) et ses « Nouvelles Routes de la soie ». Cela se traduit par une politique du fait accompli en annexant certains territoires en mer de Chine méridionale (Spratleys, Paracels) mais aussi, en entretenant des tensions avec le Japon au sujet des îlots Senkaku/Diaoyu et en contestant divers territoires indiens. Il s’agit d’une politique impérialiste de projection de puissance.

La Chine se cartographie au centre du monde
Révolutionnaire, cette vision de la planète, qui brise la représentation occidentale, a été adoptée par la défense nationale chinoise.
Par François Bougon, Véronique Malécot, Francesca Fattori et Jules Grandin Publié dans lemonde.fr le 20 février 2017 à 10h15 – Mis à jour le 04 juillet 2019 à 15h44

II. DES RESSOURCES ET DES ENVIRONNEMENTS SOUS PRESSION

–> (1h) Fichez la page 242 du manuel

CORRECTION :

  • Grande variété de paysages et de terroirs
  • Ressources naturelles importantes (charbon, gaz, or, uranium, terres rares)
  • Contrôle de l’État sur l’aménagement et l’exploitation des ressources (fleuves, mer de Chine)
  • Problèmes liés à la surexploitation : manque d’eau dans le Nord (–> Barrage des Trois Gorges), déforestation, désertification, atteintes à la biodiversité, pollutions (CO2…)…
  • Solutions :
    • Transition énergétique (énergies renouvelables, voiture électrique…), développement durable ?

III. LES RECOMPOSITIONS SPATIALES EN CHINE

–> (1h) Fichez la page 250 du manuel

CORRECTION :

  • Transition urbaine en cours (55% de citadins, exode rural en cours, surtout vers le Sud) –> Métropolisation (3 métropoles mondiales –> Mégalopoles : Beijing, Shanghai, Hong-Kong –> Saturation –> Villes nouvelles (Ex. : Nanhui), destructions, patrimonialisation
  • Intégration des espaces ruraux à l’Est, les desakota, « villes diffuses » asiatiques (agriculture + industrie, loisirs, tourisme) et étalement –> Expropriations, conflits d’usage
  • Littoralisation mais rééquilibrage vers l’Ouest (Go West) : transports (Yangzi, Ligne à grande vitesse (LGV, premier réseau mondial) + investissements –> Désenclavement progressif qui se traduit aussi par une politique autoritaire et brutale au Tibet et au Xinjiang.
  • Projections à l’étranger : « collier de perles », « Nouvelles Routes de la soie » terrestres (vers l’Asie centrale, la Russie et l’Europe) et maritimes (vers l’océan Indien, l’Afrique et la Méditerranée), corridors de développement, tensions en mer de Chine méridionale disputée par les pays côtiers (pétrole, pêche, géostratégie le long de la 1ère route maritime mondiale), Accaparement de terres et de ressources à l’étranger (Afrique, bois)

–> (1h30) Croquis récapitulatif à partir de la leçon et des cartes à télécharger + Cartes de la Chine dans le manuel

Conclusion :
–> Des recompositions spatiales spectaculaires !
La croissance et le développement seront-ils durables? La Chine sera-t-elle la grande puissance du siècle à venir?…

FIN du chapitre et du programme d’histoire-géographie de première…
Bonnes vacances à tous et fasse que l’année prochaine soit plus apaisée que celle-ci!

QUESTION PROBLEMATISEE (guidée) – Les sociétés en guerre : des civils victimes et acteurs de la guerre

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : Comment la guerre a-t-elle engendré le génocide des Arméniens ?
Vous répondrez à cette problématique en montrant que la guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement ottoman et que la tentative d’extermination est planifiée et systématique.

CORRECTION :

POINT MÉTHODE : Comprendre et analyser le sujet

  • Identifier les limites chronologiques et spatiales du sujet : si elles ne sont pas explicites, il faut les déterminer en les justifiant. Un sujet peut ne faire référence qu’à une partie de la période ou des espaces travaillés en cours. Ne pas en tenir compte constitue un hors-sujet.
  • Repérer et expliquer les mots clés du sujet. Il faut les définir de manière précise pour ensuite chercher les notions qui leur sont associées dans le cours.

Décryptage :
Le sujet est centré sur l’Empire ottoman, mais il est indispensable d’évoquer le contexte général des alliances pendant la Première Guerre mondiale et le rôle des opérations militaires contre l’Empire russe.

La notion centrale est celle de génocide, définie comme la destruction physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques ou religieuses.

POINT MÉTHODE : Mobiliser ses connaissances pour construire un plan

  • Comprendre le plan suggéré : en Seconde et en Première, le sujet suggère les grandes lignes du plan. Ces grandes idées permettent de répondre à la problématique.
  • Il existe deux grands types de plans :
    • Chronologique, le mieux adapté pour étudier une évolution dans le temps. Le cadre chronologique du sujet est alors découpé en plusieurs périodes (une période = une partie).
    • Thématique, qui permet de distinguer les principales caractéristiques d’un phénomène historique (un thème = une partie).
  • Élaborer le plan détaillé :
    • Écrivez au brouillon toutes les informations qui vous viennent à l’esprit en lien avec chaque partie (idées, notions, événements, acteurs…). Il faut être le plus précis possible.
    • Regroupez et hiérarchisez ces informations pour établir des liens entre elles (opposition, comparaison, évolution, explication…). Vérifier qu’aucune n’est hors-sujet, et qu’elles s’enchaînent de manière logique.

Décryptage :
La mise en relation du génocide et de la guerre se fait ici dans un plan thématique. Il aborde successivement l’explication du déclenchement du génocide et la description de la violence du génocide. Il faut néanmoins penser à introduire, lorsque c’est nécessaire, des éléments de chronologie : par exemple, évoquer les différentes étapes de la mise en œuvre (janvier 1915, avril-août 1915, mars-décembre 1916).

1. La guerre accélère la fabrication d’un « ennemi intérieur » par le gouvernement nationaliste de l’Empire ottoman :

  • Montrez d’abord que la dictature affirme l’existence d’une question arménienne avant le déclenchement de la guerre ;
  • Expliquez ensuite comment les difficultés militaires entraînent le basculement dans le processus génocidaire.

2. Le génocide est un crime planifié et systématique :

  • Expliquez les étapes du génocide (désarmement et massacre des soldats arméniens, élimination des élites, déportation, internement puis liquidation des survivants);
  • Montrez les modalités du génocide qui en révèlent les objectifs : catégories d’Arméniens visées, conditions de la déportation et de l’internement, bilan humain…

POINT MÉTHODE : Rédiger la conclusion

La conclusion dresse le bilan du développement pour montrer comment il répond à la problématique.

Décryptage :
Vous pouvez par exemple, après avoir rappelé la problématique et le plan, en ouverture, poser la question de la difficile reconnaissance du génocide des Arméniens après 1916.

 

QUESTION PROBLEMATISEE – Sortir de la guerre : la tentative de construction d’un ordre des nations démocratiques

Cf. : leçon SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES et méthode QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : 1917-1923 : comment sortir de la guerre?
Vous décrirez les processus de règlement du conflit armé ainsi que son bilan humain et matériel et les modalités pour le surmonter.

CORRECTION :

Sortir de la Grande Guerre ne consiste pas seulement à déposer les armes, L’enjeu est de retrouver la  vie en paix après une guerre longue et traumatisante.
Pourquoi l’expérience de la Grande Guerre rend-elle difficile le retour à la paix ?
De 1917 à 1923, armistices et traités de paix mettent fin aux combats et tentent d’établir une paix durable entre les États (partie 1). Mais l’expérience de la guerre a profondément marqué les individus et les sociétés (partie 2). La reconstruction, tant à l’échelle individuelle que collective, est longue et difficile (partie 3).        

(Idée générale 1 : ) La diplomatie est l’outil traditionnel des sorties de guerre. Elle recompose territorialement l’Europe, impose des sanctions aux vaincus et donne naissance à un nouvel ordre mondial.
(Idée secondaire 1 : ) Les armistices et les traités de paix mettent peu à peu fin au conflit. De 1918 à 1923, différents traités de paix sont signés, inspirés par les Quatorze Points du président Wilson. Ils redessinent l’Europe en tentant de tenir compte des nationalités pour établir une paix durable.
(Exemples : ) Les traités signés à la conférence de la Paix (janvier à juin 1919) démantèlent les empires. Ils laissent place à une Europe des nations et créent la Société des Nations (SDN) pour instituer de nouvelles relations entre les États.
(Idée secondaire 2 : ) Mais les chemins vers la paix sont difficiles et les traités ne font pas l’unanimité. Celui de Versailles (1919) ou celui de Sèvres (1920), par exemple, sont mal acceptés ou contestés par les vaincus qui ont été exclus des négociations, tandis que dans le camp des vainqueurs, certains, comme l’Italie, s’estiment lésés.
(Exemples : ) L’Allemagne vit le traité de Versailles comme un « Diktat»; la Turquie s’engage dans une guerre contre la Grèce qui aboutit, en 1923, à la signature du traité de Lausanne, dernier traité de paix de la Grande Guerre.

(Idée générale 2 : ) Sortir de la guerre, c’est aussi, pour les sociétés et les individus qui ont vécu le conflit, parvenir à se détacher des violences de la guerre et retrouver la vie en paix. Du fait du caractère total du conflit et des empreintes profondes qu’il a inscrites, ce processus est long et difficile. L’abandon de l’uniforme, pour plus de 60 millions de démobilisés, n’est qu’une étape dans le retour à la vie civile.
(Idée secondaire 1: ) Après les longues démobilisations militaires, il s’agit pour les anciens combattants de se réinsérer dans la vie civile. La réinsertion professionnelle, même accompagnée par les pouvoirs publics, est difficile pour nombre d’entre eux.
(Exemple : ) En France, la démobilisation des 6 millions de soldats s’étend jusqu’en 1921. Les gueules cassées témoignent de la violence des combats et de la difficulté à retrouver une place dans la société.
(Idée secondaire 2 : ) Le retour au foyer est troublé par l’expérience de guerre que nombre d’anciens combattants peinent à mettre à distance. Les blessures physiques et psychiques (difficiles à quantifier mais bien réelles) marquent durablement leur existence.
(Exemple : ) Les associations d’anciens combattants se multiplient pour les soutenir. C’est en France que le mouvement est le plus puissant, la moitié des anciens combattants en font partie.

(Idée générale 3 : ) Le caractère total et la durée de la guerre expliquent le très lourd bilan matériel et humain auquel les sociétés et les individus doivent faire face et qui rend la sortie de guerre difficile. Sortir de la guerre nécessite une reconstruction longue et coûteuse. Cela implique aussi de rendre hommage aux millions de morts pour dépasser le deuil de masse auquel la guerre a donné lieu.
(Idée secondaire 1 : ) Les dommages matériels sont considérables dans les zones où se sont déroulés les combats. Les impacts environnementaux touchent les espaces agricoles et forestiers et les rendent impropres à  toute utilisation.
(Exemple : ) Le Nord et l’Est de la France humaine.sont particulièrement touchés. Les autorités définissent une zone rouge interdite  à toute activité humaine.
(Idée secondaire 2 : ) Le bilan humain est sans précédent: 10 millions de morts et de disparus auxquels s’ajoutent 20 millions de blessés. Le poids des morts sur les vivants est considérable. Leur sacrifice s’inscrit dans le paysage et les mémoires.             (Exemples : ) Nécropoles nationales, monuments aux morts, culte du Soldat inconnu participent à la construction d’une mémoire collective de la guerre.

(Réponse à la problématique : ) Sortir de la Grande Guerre est un processus long et complexe qui implique plusieurs étapes : traités de paix, démobilisations et reconstruction des sociétés meurtries par cette guerre totale. Les chemins pour retrouver et établir une paix durable sont difficiles.
(Ouverture : ) L’entrée de l’Allemagne dans la SDN en 1926 laisse espérer une paix durable. Mais à l’échelle des individus et des sociétés, la sortie de guerre semble interminable. Sortir de la guerre est-il alors synonyme de paix retrouvée ?

 

TENSIONS, MUTATIONS ET CRISPATIONS DE LA SOCIETE FRANCAISE (XVIIe-XVIIIe siècles)

Introduction :
L’histoire est avant tout le fait des hommes vivant en société. A la fin des Temps modernes, la société française connaît des évolutions mais aussi un certain nombre de blocages qui présagent de grands bouleversements.

Problématique : Pourquoi la société française se dirige-t-elle vers de profondes mutations à la fin des Temps modernes ?

I. UNE FRANCE ENCORE ESSENTIELLEMENT RURALE

–> (1h) Fichez la page 258 du manuel

CORRECTION :

  • 1700 : 22 millions d’habitants, 85% de ruraux
  • Société d’ordres :
    • Clergé –> Salut
      • Haut clergé (nobles) : évêques, abbés
      • Bas clergé : prêtres, moines
    • Noblesse (droits seigneuriaux : corvées, banalités) –> Protection :
      • Haute noblesse : de sang, princière, de cour
      • Petite noblesse : d’épée ou de robe
    • Tiers état (97%, roturiers, non-nobles) –> Production
      • Laboureurs, tenanciers (fermiers, métayers), journaliers
      • Nombreux errants : marginaux, mendiants et vagabonds
    • Dans les colonies, l’économie de plantation recourt à la traite négrière et à l’esclavage
  • Haut clergé + noblesse –> Privilèges défendus par les Parlements (assemblées et tribunaux provinciaux) :
    • Honorifiques : épée, décapitation
    • Économiques : propriété des terres –> Loyers (cens –> fermages, métayages)
    • Fiscaux : impôts et taxes + exemptions
    • Judiciaires : tribunaux spécifiques

II. UNE SOCIÉTÉ ENTRE MUTATIONS ET CRISES

–> (1h) Étude de cas : répondez aux questions sur documents ci-dessous : CORRECTION :

1. Les Nu-pieds sont à l’origine des groupes d’ouvriers producteurs de sel (sauniers) du Cotentin soutenus par :
– L’aide d’une bonne partie de la population
– Le bas clergé
– La passivité de certains officiers royaux
– Et une petite noblesse (les hobereaux) très proche de la vie paysanne et en difficulté économique, à l’image de leur meneur Jean Nupieds. Leur mouvement s’étend progressivement de la Normandie jusqu’au Poitou.
2. Les Nu-pieds se révoltent violemment et de façon d’abord spontanée par le meurtre ou l’assassinat des agents fiscaux et la destruction. Leur « guerilla » dure plusieurs années. Ils réagissent à des conditions souvent misérables, de nombreuses disettes successives et une pression fiscale aggravée par de nouveaux impôts dûs aux dépenses de la Guerre de Trente Ans. Les statuts de la gabelle, très divers dans les provinces du royaume (Cf. doc. 4) constituent des inégalités, des privilèges pour certains (exemption de gabelle ou quart-bouillon) qui sont autant de motifs de jalousies, d’inquiétude et de tensions.
3. La réaction de l’Etat royal est autoritaire, militaire, à la mesure de la violence des insurgés et se solde par de nombreuses exécutions, parfois sommaires, souvent arbitraires ainsi que par des peines de galère, de bannissement y compris par contumace. Elle vise toutes les catégories de la société locale.
4. Cette révolte est populaire, frumentaire (alimentaire), fiscale et implique indistinctement des membres des trois ordres, paysans, ouvriers, hobereaux, bas clergé, jusqu’à des officiers royaux, face à L’État allié à la catégorie dominante de la haute noblesse protégés par l’armée.

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel

CORRECTION :

  • Mutations économiques :
    • Très lente amélioration des conditions de vie : moins de guerres et d’épidémies (après la dernière peste 1720), progrès de l’agronomie, routes, stockage du grain
    • Dynamisme économique urbain : commerce stimulé par l’économie coloniale de plantation et l’esclavage (Bordeaux, Nantes), banque, industrie –> Exode rural

      • Nouvelle classe : les bourgeois, d’office ou de marchandise –> Ascension sociale, anoblissement (charges, lettres, achats de seigneuries) de plus en plus difficile
      • Domestiques, artisans et commerçants
      • Nombreux mendiants, criminalisés –> Internements dans les hôpitaux généraux
    • Nouvelles idées :
      • Critiques / ordres religieux : jansénistes, jésuites expulsés en 1763
      • Philosophie des Lumières –> Questions sociales et économiques / arbitraire judiciaire, libertés, privilèges
      • –> Salons, cafés, clubs, presse, édition), chansons, placards libelles, caricature
    • –> Crises :
      • Famines (Ex. : 1709)
      • Budget de la monarchie croissant –> Impôts et taxes croissants : vingtième, impôt du revenu (5%) dont le clergé est dispensé et que beaucoup de nobles ne paient pas
      • –> Emeutes, révoltes le plus souvent fiscales ou frumentaires, de subsistance, ex. : Va Nu-pieds (1639), critique des privilèges et revendications égalitaires

–> (30 mn) Complétez le schéma à télécharger

CORRECTION :


–> (15 mn) Complétez le texte à trous sur Pronote

Conclusion :
Une société qui se confronte à des cadres trop rigides peut prendre la direction de transformations plus radicales… Ce sera le temps des révolutions…
C’est ce dont nous parlerons – je l’espère de vive voix – l’année prochaine!

FIN de chapitre et fin du programme d’histoire de seconde

QUESTION PROBLEMATISEE (guidée) – Des mobilités généralisées

Cf. : Leçon sur DES MOBILITES GENERALISEES et fiche de méthode de la QUESTION PROBLEMATISEE

Sujet : (Une question… : ) Pourquoi les mobilités internationales sont-elles un des principaux facteurs de transformation du monde?
(… problématisée : ) Vous décrirez les différents types d’espaces et de flux de personnes dans le monde (y compris le tourisme) ainsi que les transformations territoriales qu’elles entraînent.

CORRECTION :

1. Un travail de préparation du plan est nécessaire, rapidement au brouillon (pas plus de 5 mn).

2. Rédigez l’INTRODUCTION  :

  • La problématique, fournie par le sujet qui est déjà une question. La formule « question problématisée » indique que la problématique n’est pas à construire;
  • La présentation du plan choisi pour la réponse :

Les mobilités internationales sont un des phénomènes géographiques les plus marquants de notre époque : aujourd’hui, plus de 250 millions de personnes sont des migrants : c’est à dire des personnes ayant quitté leur pays d’origine pour une longue durée. Et le nombre de touristes internationaux n’a jamais été aussi important. Nous allons présenter la diversité et la complexité des différents espaces où ces flux de personnes se réalisent ainsi que les transformations territoriales qu’elles entraînent.

3. Rédigez directement au propre votre DEVELOPPEMENT en deux ou trois parties, à partir de votre plan au brouillon.
Appuyez-vos idées générales sur les notions et le vocabulaire spécifique ainsi que des exemples précis (dates, acteurs, lieux…):

Les migrations touchent la plupart des régions du globe. Certaines régions font office de repoussoir : les pays en guerre (Afrique centrale, Moyen-Orient), les zones en crise économique durable (pays enclavés, PMA) constituent les principales régions émettrices. D’autres régions sont réceptrices. Elles se situent généralement à proximité des précédentes : Nigeria ou Afrique du sud en Afrique, Turquie, Liban ou Jordanie au Moyen-Orient. Entre les deux, on trouve des pays de transit tels que le Mexique, le Maroc ou la Turquie. Certains espaces concentrent de fortes mobilités liées au travail, telles que l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique du Nord ou l’Europe, qui constituent aussi avec les pétromonarchies du Golfe persique, les destinations les plus prisées.L’espace Schengen constitue un espace unique de libre circulation de ses habitants, qui intéresse aussi beaucoup les voisins d’Europe de l’Est (migrations « Est-Ouest »). Enfin, le réchauffement climatique et la montée des eaux promettent d’engendrer de fortes migrations à partir des littoraux.
On distingue parmi les migrations différents types en fonction des parcours mais aussi des motivations. Les migrations contraintes de pauvres entre les espaces en tension et leurs espaces voisins sont dites « Sud-Sud », nombreuses dans les régions les moins avancées. Les migrations voulues de riches (« Nord-Nord » ou « Nord-Sud ») se distinguent par l’emploi du terme « expatriation ».
A ces changements de résidence, il faut aussi ajouter le tourisme international, constitué de mobilités de moins de un an. Il concerne les populations riches des pays développés et des pays émergents (Chine, Inde, Brésil…) qui se dirigent de préférence vers l’Amérique du Nord et les Caraïbes, L’Europe et la Méditerranée et l’Asie du Sud-Est-Pacifique. Leurs destinations sont le plus souvent les régions balnéaires et les espaces concentrant un grand nombre de sites d’intérêt culturel. La Méditerranée, premier espace touristique mondial, est une excellente synthèse des deux. Elle a aussi la particularité d’être un espace d’intenses migrations, souvent clandestines, d’Afrique et d’Asie vers l’Europe. Elle reflète donc les fortes inégalités entre riches qui se déplacent légalement pour le plaisir et pauvres qui migrent illégalement sous la contrainte.

(Phrase de transition : ) Ces mobilités plurielles (résume la partie précédente) entraînent inévitablement des transformations des territoires (partie à venir…) qu’elles concernent. Les migrations clandestines posent de nombreux problèmes économiques, sanitaires ou sécuritaires. Les pays pauvres n’ont souvent pas les moyens de les contrôler. Les pays riches, eux, ont tendance à les criminaliser dans une logique d’immigration « choisie ». Cela conduit à un surveillance accrue de certaines zones de passage : par l’organisme européen Frontex en Méditerranée ou par la construction de murs sensés protéger les Etats-Unis, l’Afrique du Sud ou certains pays d’Europe centrale. Ces aménagements conduisent le plus souvent à accentuer l’insécurité sur ces itinéraires tenus par des groupes criminels (Gibraltar, Cyclades, frontière EUA-Mexique…), et favorisent de nouvelles routes migratoires.
Dans les pays récepteurs, les migrants on tendance à se regrouper en quartiers « ethniques » qui entraînent la ségrégation et la ghettoïsation, l’économie informelle, l’exploitation et l’insécurité. En France, ce phénomène touche en particulier les « cités », grands ensembles architecturaux des années 1960-1970. Certains peuples traditionnellement tournés vers l’émigration constituent de véritables diasporas (50 millions de Chinois hors de Chine, Indiens, Libanais…) qui constituent autant de réseaux favorisant de nouvelles migrations.
Dans les pays émetteurs, les effets de l’émigration se traduisent par le dépeuplement relatif de certaines régions (Sicile touchée par le phénomène depuis plus d’un siècle) mais également par les retombées des rémittences. Cet argent envoyé à leurs familles par les émigrés y constitue une bonne part des revenus et permet de se nourrir, de construire et d’investir.
Le tourisme international connaît une croissance spectaculaire avec le développement des pays émergents et s’est parfois massifié. Les aménagements qu’il suppose (transports, hébergements, services) et des flux de plus en plus importants posent la question de la dégradation des sites (littoraux balnéaires) ou des nuisances (Barcelone, Venise) : on parle désormais de surtourisme.

4. La CONCLUSION doit fournir des éléments de réponse à la question posée : elle doit utiliser les termes de la question :

La croissance démographique rapide et les progrès en matières de transports ont entraîné une généralisation et une accélération des mobilités sous toutes ses formes à l’échelle mondiale : plus ou moins lointaines, plus ou moins durables, plus ou moins désirées. Ces flux de personnes sont l’un de principaux levier des échanges mondiaux, l’une des principales composantes de la mondialisation. Leur croissance rapide marque profondément les territoires et soulève de nombreux débats qu’on peut résumer en une question : les migrations sont-elles une opportunité (Ex.: transfert de main-d’oeuvre vers l’Europe viellissante) ou un fardeau (Ex. surtourisme)?

SORTIR DE LA GUERRE : LA TENTATIVE DE CONSTRUCTION D’UN ORDRE DES NATIONS DEMOCRATIQUES

Introduction:
Il faudra plusieurs années pour sortir de la 1ère Guerre mondiale…

Problématique :  Pourquoi fut-il si difficile de sortir de cette guerre ?

–> (1h) DOSSIER : manuel pages 296-297, parcours A ou B

CORRECTION :

Parcours A :
1. Objectifs : gérer collectivement la paix (SDN) voire démocratiquement (plébiscites), affaiblir l’Allemagne (pertes, occupation, démilitarisation, restrictions militaires) en compensant les effort de la Triple Entente (réparations), pour permettre une reprise de l’activité économique normale, régler la question des nationalités.
2. Les pertes territoriales, l’occupation, la mise sous tutelle de son armée sont insupportables à beaucoup d’Allemands (l’Allemagne n’a pas vraiment perdu la guerre sur le terrain militaire et occupait une partie de la France au moment de l’armistice). De plus, elle refuse d’accepter seule la responsabilité du conflit et l’essentiel de considérables indemnités.
3. Fondements politiques (affichés) du nouvel ordre : une diplomatie transparente, la collégialité des décisions (SDN), la démocratie (plébiscites) et le nationalisme, mais aussi, la loi du plus fort.
4. Mépris des vaincus, arbitraire de certaines décisions, non-respect des traités (Turquie), réfugiés (Russie, Pologne, Allemagne, Empire ottoman, Grèce, Italie, Croatie, Bessarabie…), situation chaotique, tensions et guerres

Parcours B :
Cette carte portant sur la question des minorités nationales après 1920 montre les pertes (vaincus) et les gains (vainqueurs) territoriaux ainsi que l’évolution des frontières et la création de nouveaux Etats résultant des traités de paix. Elle montre que certaines minorités nationales ont accédé à des Etats-nations : pays baltes, Pologne,  Tchécoslovaquie, Yougoslavie.
Mais elle montre aussi que les modifications territoriales produisent de nouvelles minorités et de nouveaux problèmes nationaux (zones de tensions) : germanophones en Italie, Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie et Roumanie, hongrois en Tchécoslovquie et Roumanie, russophones en Pologne… Elle montre donc que le principe de l’Etat-nation est limité par la réalité de l’étroite imbrication de nombreux peuples en Europe centrale, et que certaines questions restent non résolues : régions sous administration de la SDN. Un détail : dommage que le cartographe ait oublié les modifications de la frontière franco-allemande…

–> (1h) Fichez les pages 290 et 294 du manuel en suivant le plan suivant (conforme à celui du manuel) :

I. LE TEMPS DU DEUIL

CORRECTION :

  • Bilan record : 19 millions de morts ou disparus dont 8 millions de civils, 20 millions de blessés
  • Désorganisation économique et destructions massives
  • Tensions sociales relatives aux responsabilités et aux inégales implications, retour progressif et difficile des hommes à la vie civile (jusqu’en 1920), et « reflux » des femmes vers les foyers
  • Traumatismes et invalidités durables
  • –> Associations d’anciens combattants, essor du pacifisme
  • Nécessaire deuil collectif : monuments aux morts, commémorations, Soldat inconnu, 11 novembre férié (armistice), cimetières, ossuaires

II. UNE PAIX IMPOSSIBLE ?

CORRECTION :

  • 1919 : conférence de paix de Paris regroupant les 27 Etats alliés, « 14 points » du président Wilson (dont le droit à l’autodétermination) –> Plusieurs autres conférences et traités de paix (dont celui de Versailles, 1919) –>

    • Réparations importantes pour l’Allemagne (qu’elle vit comme un Diktat)
    • Société des Nations pour la paix –> Plébiscites dans les territoires les plus disputés (Sarre, Silésie…)
  • Mais les combats se poursuivent pendant plusieurs années :
    • Nouveaux Etats, nouvelles frontières –> Nombreuses contestations, tensions et crises (minorités nationales (20 millions de personnes) et réfugiés)
    • Brutalisation, ensauvagement général des sociétés
    • Guerre civile et internationale russe jusqu’en 1922 : Bolcheviques contres armées blanches (tsaristes) et Alliés (Pologne, France, R.-U.)
    • Insurrections en Allemagne où l’empire cède la place à la République de Weimar
    • Guerre gréco-turque jusqu’en 1922
    • Guerre civile en Hongrie jusqu’en 1921

En complément, l’après-guerre en cartes :

La Première Guerre mondiale aboutit à la signature d’une série de traités de paix qui redessinent l’Europe. Du traité de Brest-Litovsk (1918) au traité de Lausanne (1923) en passant par celui de Versailles (1919), une quinzaine de traités tracent de nouvelles frontières, créent de nouveaux États et affirment de nouveaux principes. Les États vaincus cèdent des territoires aux vainqueurs?: directement, avec le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, par exemple, ou indirectement avec la création de mandats au Proche-Orient. Le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », affirmé par le président américain Wilson dans son programme en « quatorze points », ne préside qu’en partie à la réorganisation territoriale des empires vaincus. Les Tchèques et les Slovaques accèdent à leurs revendications, mais 3 millions de Hongrois sont exclus de la nouvelle Hongrie. Parmi les vainqueurs, ce principe des nationalités divise. En Italie, par exemple, il nourrit le sentiment d’une victoire « mutilée ». La nouvelle carte de l’Europe est donc source de nombreuses tensions et frustrations. La sortie du premier conflit mondial voit aussi l’affirmation du principe de sécurité collective avec la création de la Société des Nations qui installe son siège à Genève.

Le premier conflit mondial est marqué par d’importants mouvements de population. Entre 1914 et 1918, 3 millions de personnes fuient les zones de combat. La fin du conflit accentue les déplacements?: alors que les civils déplacés par la guerre rentrent chez eux, le démantèlement des empires multinationaux et de nouveaux affrontements entraînent d’importants flux de réfugiés. La guerre gréco-turque conduit au déplacement forcé de 1,3 millions de Grecs, les orthodoxes devant rejoindre la Grèce tandis que les musulmans s’installent en Turquie. Cet échange de population fait même l’objet d’un accord international (convention intégrée dans le traité de Lausanne en 1923). Les Russes (800?000) et les Arméniens (700?000) constituent les deux autres principaux groupes de réfugiés. Alors que la politique migratoire des États-Unis devient plus restrictive dans les années 1920, l’Europe voit affluer des millions de civils sur ses routes. Trois millions d’entre eux sont apatrides. Cette situation représente un défi à la fois juridique et humanitaire. Parmi d’autres acteurs, la Société des Nations, créée en 1919, tente de mettre en place les premiers outils de protection de ces populations.
© L’Histoire-Les Arènes-Légendes Cartographie
Conclusion :
La guerre a conduit à la disparition des grands empires : IInd Reich allemand, Empire d’Autriche-Hongrie, Empire de Russie, Empire ottoman.
Les traités ont apporté peu de satisfaction aux belligérants, y compris aux vainqueurs, au regard de leurs pertes. L’Allemagne et l’Autriche se sentent humiliées, l’Italie mal récompensée. Le tracé de nouvelles frontières a apporté certaines réponses à la question des nationalités, tout en créant de nouveaux problèmes (réfugiés et apatrides par exemple).
Cette nouvelle situation sera le terreau propice à une nouvelle guerre mondiale 20 ans plus tard.

FIN du chapitre et du programme d’histoire de première…

LES SOCIETES EN GUERRE : DES CIVILS ACTEURS ET VICTIMES DE LA GUERRE

Introduction :
40 % des victimes furent des civils : plus de 8 millions de civils périrent.

Problématique : Comment les civils furent-ils touchés par cette guerre totale ?

–> (30 mn) Les Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 : qu’est-ce qu’un génocide ?
Au XIXe siècle, l’Empire ottoman, fragilisé, voit son territoire (Balkans, Afrique) et sa puissance faiblir. Dans ce contexte, l’essor des nationalismes conduit aux revendications d’indépendance de certaines communautés minoritaires (les nationalités), dont les Arméniens (2 millions essentiellement dans l’Est de l’Anatolie) considérés par le pouvoir comme un ennemi intérieur, allié de l’ennemi russe. Ces tensions nourrissent une vision raciste de la société ottomane. Plusieurs massacres de masse d’Arméniens sont commis en 1895-1896 et 1909. En 1915, un nouveau cap dans l’horreur contre les civils est franchi. Le mot « génocide » ne sera inventé qu’en 1944, mais on peut l’utiliser pour parler du cas arménien de 1915. Retrouvez la définition d’un génocide (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres) :
–> (10 mn) Complétez la définition façon texte à trous sur Pronote (le nombre de tirets correspond au nombre de lettres)

–> (1h) Fichez les pages 264 et 270 du manuel en suivant le plan suivant (qui ne correspond pas forcément à celui du manuel…) :

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

I. LES CIVILS VICTIMES DE LA GUERRE

CORRECTION :
Des massacres de civils sont commis dès les premières semaines de combats en Belgique et en France. A ces massacres, il faut ajouter les bombardements de villes et le manque de nourriture et de médicaments.
Des ennemis intérieurs sont désignés : Allemands incarcérés en France, Juifs persécutés en Russie et près d’1,5 million d’Arméniens persécutés dans l’Empire ottoman depuis la fin du XIXe siècle, sont victimes d’un génocide.
12 millions de civils sont déplacés.
La guerre sous-marine fait aussi de nombreuses victimes parmi les marins et les passagers.
L’aide internationale (Croix-Rouge, Herbert Hoover, riche philanthrope américain) s’organise difficilement.

II. UNE GUERRE TOTALE QUI ÉBRANLE LES SOCIETES (économie, travail, sciences, idées, mentalités…)

CORRECTION :
Toute l’économie est redirigée vers une production massive (taylorisme –> Organisation scientifique du travail (OST)) pour l’effort de guerre : armes (Renault), vêtements, vivres, matières premières, prix fixés, croissance des dépenses publiques, emprunts publics massifs, nouveaux impôts, bénéfices records pour certaines grandes entreprises et inflation durable pour tout le monde.

Les sciences aussi sont mobilisées : gaz de combat, blindés, anesthésie, chirurgie, radiologie (travaux de Marie Curie).
Toute la population est réquisitionnée :

  • Les femmes, piliers de la famille, correspondantes de guerre, ouvrières, médecins, infirmières, dans les nouveaux métiers du secteur tertiaire mais toujours en position subalterne par rapport aux hommes
  • Les étrangers et les prisonniers de guerre réquisitionnés au travail

La journée de travail repasse à 11h. Les conditions se dégradent, les accidents se multiplient.
L’opinion publique est contrôlée par la propagande et la censure (« bourrage de crâne ») qui permet de limiter le pacifisme et de préserver l’Union sacrée des sociétés contre les ennemis, ce qui débouche sur de véritables cultures de guerre, une héroïsation des combattants et la critique des embusqués et des profiteurs.
Mais en 1917, la lassitude finit par l’emporter : multiplication des grèves, mutineries, insurrections, révolutions (Allemagne, Russie), chute des empires centraux (Autriche-Hongrie, Empire ottoman) confrontés à la question de leurs nombreuses nationalités.

Conclusion :
Bouleversées comme jamais par la guerre, les sociétés connaissent des adaptations parfois surprenantes ou paradoxales (relative émancipation des femmes/subordination, premiers contacts avec les troupes coloniales/racisme, culture de guerre/pacifisme…).
Surtout, la guerre devenue totale sur tous les aspects de la vie en société, affirme un  mépris absolu pour les civils qui se traduit par la multiplication des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
On l’a surnommée la « Der des ders », ce qui, hélas, ne se vérifia pas.

–> (1h) Question problématisée (guidée)

FIN du chapitre

Géopolitique des baballes, 1800-2000

« Animation of the arguably most interesting 200 years in European History: The years 1800 until 2000. It includes the Napoleonic Wars, World War 1, World War 2 and Post-war Europe. This is an update of my previous video, since I made lots of small errors there. The entire time frame is much better presented now, and the animation is much more smooth. The size of the countryball corresponds to the country’s relative economic power, military power, population, size and influence in European politics. The text frame on the left shows important events, and the text frame in the top-right shows general trends of the era. I couldn’t fit every country to appear on the right time, My apologies to Albania, Luxembourg, Montenegro, Lithuania, Estonia, Latvia, Moldova and Switzerland. You did appear in the final shot. Also there was not enough room for the European city states. The video was made using Adobe After Effects and with the help of lots of historical internet sources. Music: The Emperor’s army – Jeremy Blake »

UN EMBRASEMENT MONDIAL ET SES GRANDES ETAPES (1914-1918)

Introduction :
La Première Guerre mondiale a laissé un souvenir particulièrement profond et durable chez ceux qui l’ont vécue, qui pensaient d’abord qu’elle serait violente mais courte.  Mais il a aussi été cultivé par les générations suivantes.

Problématique : Qu’est-ce qui fait de la Première Guerre mondiale une guerre à part ?

En attendant la suite, une réponse en chanson :

I. L’EUROPE ENTRAÎNE LE MONDE DANS LA GUERRE

–> (2h) Deux croquis (Europe et monde) à compléter à partir de la leçon qui suit. (Des indications en rouge dans la leçon)
Fonds de carte.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress :
Carte Europe (Tous les éléments sont déjà disponible dans la diapositive, il suffit de leur donner l’apparence voulue pour les uns, ou de les localiser sur le fond de carte pour les autres.) :

Carte Monde (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…) :

  • Nationalismes –>
    • Colonialisme
    • Question des nationalités européennes (Serbie !)
    • Propagande, soif de revanche, préparatifs militaires (durée du service allongée…)
  • –> Tensions, crises (Tanger (1905), Agadir (1911) : France/Allemagne)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 1.

  • Alliances :
    • Triple-Alliance = Allemagne + Autriche-Hongrie + Italie
    • Triple-Entente : France + Russie + R-U

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 2.
(Laquelle des 2 alliances possède l’avantage géostratégique ? Pour quelles raisons ?)

  • 28 juin 1918 : assassinat de Sarajevo –> « Jeu des alliances »
  • De nouveaux belligérants au cours de la guerre :
    • Triplice, encerclée : Empire ottoman et Bulgarie (1914)
    • Triple-Entente : Japon (1914), changement d’alliance de l’Italie (1915), Roumanie (1916), Chine et EUA (1917)

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie  3.

  • Mobilisation des ressources et troupes coloniales + dominions : transferts de troupes vers l’Europe depuis l’Amérique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb, les Indes, l’Océanie
  • Offensives de l’Entente + Alliés contre l’Empire ottoman en Irak, Syrie, Palestine, Caucase et conquête des colonies allemandes : Togo, Cameroun, Tanzanie, Namibie, Qindao, Nouvelle-Guinée et îles Carolines
  • Guerre sous-marine : mer du Nord, Manche, Méditerranée, Atlantique Nord
  • Batailles navales : cap Coronel, îles Falkland

–> Croquis à compléter : Monde.ppt

CORRECTION :

  • Les puissances centrales sont encerclées par plusieurs fronts :
    • Belgique et France
    • Prusse orientale et Russie
    • Dardanelles, Balkans, Vénétie
    • Blocus en mer du Nord

II. « UNE GUERRE LONGUE ET MASSACRANTE »

  • Progrès dans la métallurgie, la chimie, les moteurs et les moyens de transport –> Augmentation de la puissance de feu et de destruction des armes :
    • Artillerie
    • Mitrailleuses
    • Fil de fer barbelé
    • Armes chimiques (effets physiques et psychologiques effrayants)
    • Aviation
    • Sous-marins

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 4.

  • –> Fin 1914-1915 : offensives stoppées :
    • Allemagne dans la Marne
    • Russie à Tannenberg
    • Entente dans les Dardanelles
    • + Palestine, Irak, Caucase
    • Blocus maritime en mer du Nord
  • A l’Ouest : guerre de mouvement –> Défense –> Guerre de position, échec de toutes les percées :
    • Allemands à Verdun
    • Britanniques dans la Somme
  • 1918 : Véhicules blindés et intervention américaine décisive –> Retour des offensives

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 5.

  • 1917-1918 : grèves (midinettes…), mutineries, insurrections et révolutions :
    • Bolcheviques en Russie
    • Spartakistes en Allemagne

–> Croquis à compléter : Europe.ppt, partie 6.

CORRECTION :

  • Bilan militaire :
    • 70 millions de combattants
    • 18 millions de morts au combat (moitié de « disparus »)
    • 20 millions de blessés, gueules cassées, traumatisés, brûlés, infectés… de jeunes hommes pour la plupart
    • Autant de veuves, d’orphelins…

Conclusion :
La Guerre de 14-18 fut une guerre d’un nouveau genre, mondiale, tuant et détruisant de façon industrielle selon de nouvelle tactiques guerrières (guerre de position, guerre chimique, dans l’air, sous l’eau).
Mais elle fut bien plus qu’un affrontement militaire…

FIN de chapitre

DES MOBILITES GENERALISEES

Introduction :

  • Selon l’ONU, un migrant international est une personne installée dans un autre pays que celui dont il est citoyen, depuis au moins 1 an.
  • Aujourd’hui, plus de 250 millions de personnes sont des migrants internationaux (3% de la population mondiale), en augmentation rapide. Certains pays sont majoritairement peuplés d’immigrés étrangers : Qatar (90%), EAU (70%).
  • Ces chiffres sont toujours des estimations parce-que par définition ils ne comptent pas les migrants illégaux, clandestins.
  • La 1ère mondialisation c’est le peuplement de la Terre par l’homme ; la mondialisation, ce sont d’abord les déplacements des hommes à la surface du globe.
  • Mobilités = contraire du confinement !

–> (15 mn) Complétez ce schéma en plaçant les mots dans les cadres blancs.

CORRECTION :

Problématique : Comment et pourquoi les mobilités changent-elles la face du monde ?

I. LES MIGRATIONS INTERNATIONALES

–> (1h30) Etude de cas : Croquis à compléter à partir de témoignages de migrants internationaux tout en répondant par écrit aux questions : (témoignages et fond de carte ci-dessous)

1. D’où viennent les migrants (pays émetteurs) ? Pourquoi les migrants en partent-ils ?
2. Où vont les migrants (pays récepteurs) ? Pourquoi les migrants y vont-ils ?
3. Quel sont les pays de transit ?
4. Identifier différentes catégories de migrations. Représenter les 4 itinéraires en tenant compte de ces catégories.
5. Quelles sont les conséquences territoriales des migrations ?)

Témoignages de migrants :

Vasile, Moldave et Roumain
Vasile a obtenu une bourse pour venir étudier en France. Au bout de 11 mois, Vasile devait rentrer dans son pays natal : “Je n’ai pas voulu y retourner, parce que la situation commençait à se détériorer sérieusement en Moldavie”. Le jeune homme poursuit ainsi ses études à Paris, en licence d’économie. Il enchaîne avec une maîtrise et un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) toujours à Paris : “Ça a été difficile financièrement : je donnais des cours, distribuais des tracts… Ca forge le caractère, ça permet de faire des efforts”.
“Le jour où j’ai reçu la carte de résident de 10 ans, j’ai démissionné et j’ai ouvert la société Wexim, que je dirige depuis”.  Wexim est aujourd’hui spécialisée dans la vente d’accessoires et pièces détachées pour les téléphones portables.
Installé à Paris depuis maintenant une vingtaine d’années, Vasile n’a jamais envisagé de demander la nationalité française. “Plus le temps passe, plus je me sens un peu comme un étranger en Moldavie. Je me considère Parisien. Aujourd’hui je dis – Paris c’est ma ville !”

Remigio, Guatémaltèque
Remigio a 31 ans. Marié, il est père de six enfants.  La guerre civile lui enlève tout espoir de rester au pays. Son village s’est trouvé pris dans les zones de combat. Le bétail a été massacré. Certains habitants, tués ou déportés.
“Peu à peu s’est affermi en moi le désir de me réfugier au Mexique, puis aux Etats-Unis. Seul, je n’avais aucune chance ; aussi j’ai pris contact avec des passeurs que l’on appelle ici “polleros” (marchands de poulets) ou “coyotes”.  Certains ont abandonné leurs clients en plein désert, enfermés dans un camion, les laissant ainsi à une mort certaine. D’autres volent l’argent de leurs clients et disparaissent.  J’ai fait un emprunt d’environ 1000 € en hypothéquant ma maison et emprunté le reste à un ami.
J’ai dit à mon épouse : Adieu. Elle répondit : Adieu, que tout aille pour le mieux. Puis j’ai embrassé les enfants en retenant mes larmes.
Je suis arrivé aux USA chez des cousins et des amis. Enfin j’avais terminé un long parcours de deux mois, à travers le Mexique, avec toutes ses difficultés : froid, chaleur, pluie, manque de sommeil, fatigue, douleur, peur, angoisse, faim, soif, pleurs, cris, prières…
Je vivais et je travaillais sous un faux nom.  Ma vie changea brutalement quand, au petit matin, je fus arrêté à mon domicile. J’ai dû payer une caution et je suis en liberté. Mais, légalement, je n’ai pas le droit de travailler. « 

Oumar, Guinéen
« J’étais professeur de mathématiques au lycée, mais j’ai quitté la Guinée pour des raisons financières. Seul fils de ma famille, je n’arrivais plus à subvenir aux besoins de mes sœurs non-mariées qui ont des enfants, ni à ceux de ma femme et mes deux enfants. J’ai donc décidé de tenter ma chance en Europe.
Un ami m’a aidé à prendre un billet d’avion pour le Maroc. Avant mon départ, mon camarade m’avait aussi mis en contact avec un connexion man. Je lui ai remis 1 100 euros pour me rendre en Espagne.
Avec d’autres Africains, on a passé un mois dans la forêt, à attendre notre embarcation. C’était dur, on avait du mal à se nourrir. Mais une fois si près du but, tu ne peux plus reculer : certains migrants ont peur que, si tu fais demi-tour, tu les mettes en danger. Alors, ils disent : ‘Celui qui recule, on le tue et on le fait disparaître dans la forêt’.
Un soir, nous avons quitté le campement pour tenter la traversée mais nous avons été interceptés par la marine marocaine. Notre embarcation avait été signalée. On nous a ramenés à Nador.
Nous subissons le racisme chaque jour que Dieu fait.  Je suis un musulman pratiquant. Même quand je vais à la mosquée, des hommes changent de place. Sinon, certains Marocains sont gentils avec nous et nous aident à tenir le coup, surtout ceux qui ont voyagé et découvert d’autres cultures.
J’ai décidé de ne plus remonter sur un bateau. Je ne veux plus mettre ma vie en danger. Même si c’est très dur de ne pas voir ma famille, je ne veux pas rentrer en Guinée les mains vides et affronter le regard des autres. Je cherche à m’insérer au Maroc comme enseignant. »

Frédéric, Français
« Je suis parti en Tunisie puis au Sénégal parce-que j’étais attiré par ces pays et que j’y ai trouvé des opportunités professionnelles très intéressantes dans la recherche. C’est l’Etat français qui m’a proposé ces postes dans le cadre de la coopération internationale. Mon voyage et mon installation ont été pris en charge par mes employeurs. Mon salaire équivalait à quatre ou cinq fois ce que touchait un travailleur local avec le même niveau de qualification. Les Tunisiens m’ont accueilli de façon extraordinaire : j’étais habituellement considéré comme un invité de marque.
En Tunisie j’ai rencontré ma femme, espagnole et après le Sénégal, nous sommes allés vivre à Madrid car elle y avait trouvé du travail. Pour moi, cela a été plus difficile. Je ne parlais pas l’espagnol. Plusieurs opportunités professionnelles me sont passées sous le nez à cause de cela. A 30 ans, j’ai donc pris des cours de lanqgue.
Aujourd’hui, nous sommes installés en France et nous avons deux enfants qui bénéficient de la double nationalité et qui parlent naturellement deux langues vivantes. Je pense que dans le monde actuel, c’est un réel atout. »

Fond de carte à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…). :

CORRECTION : 

1. Les espaces et les flux migratoires

–> (1h30) Croquis à compléter à partir de la leçon suivante. Parties 1. et 2. de la légende seulement. (Quelques indications en rouge)

Fond de carte et légende à imprimer ou Clic-droit sur l’image, Copier puis Coller dans un document Powerpoint/Impress (Utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…). :

En complément : pages 186-185 et 192-193 du manuel

  • Les motivations (souvent combinées) des migrants :
    • Fuir la pauvreté ou la violence
    • Attraction de certains pays (Union européenne (UE), Etats-Unis, Australie, pétromonarchies du Golfe, Afrique du Sud) (= Régions réceptrices)
    • Rejoindre des proches
    • Changer de vie, partir à l’aventure
  • La migration internationale est une rupture avec le pays d’origine, le plus souvent contrainte et mal vécue. Le retour est le plus souvent envisagé, mais rarement réalisé.
  • Ce ne sont pas les plus démunis qui migrent : cela demande ressources financières, physiques, mentales. Ce sont le plus souvent de jeunes hommes célibataires. De plus en plus de femmes et de diplômés (« fuite des cerveaux »).
  • Plusieurs types de flux : (= 2e partie de la légende…)

    • Sud-Sud :
      • Les plus nombreux !
      • Régions à forte mobilité des travailleurs : Afrique de l’Ouest
      • Réfugiés ou déplacés qui cherchent asile dans un pays limitrophe fuyant les persécutions (Myanmar), les guerres (Moyen-Orient, Afrique centrale), les catastrophes naturelles, le changement climatique (archipels atlantiques, indiens et pacifiques, delta du Gange) (= Régions…?)
    • Sud-Nord :
      • Pour des raisons similaires aux précédents : Sud-Américains vers les EUA, Subsahariens et Asiatiques vers l’Europe, pays du Golfe, Australie…
      • En situation intermédiaire : Maghreb, Moyen-Orient, Europe de l’Est et Mexique sont à la fois des zones de départ et des zones de transit (= Régions…?)
    • Nord-Nord :
      • Personnes diplômées, qualifiées
      • Mais aussi de jeunes chômeurs : Espagnols en Allemagne, Européens au Québec, en Australie ou dans les pétromonarchies du Golfe.
      • Régions à forte mobilité des travailleurs : Amérique du Nord, Europe,
    • Est-Ouest : de l’ex-URSS ou des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) (= Régions…?) vers lUE (= Régions…?).
  • –> Un phénomène inégalitaire :
    • Les expatriés des pays riches, privilégiés
    • Les migrants réguliers, avec contrat de travail, visa, droit de séjour ou de résidence, droit au regroupement familial ou statut de réfugié (droit d’asile) souvent victimes de discriminations
    • Les clandestins, privés de droits, contraints à l’esclavage

2. Les conséquences territoriales des migrations

–> (1h) Croquis à compléter à partir de la leçon en cours. Partie 3 (Quelques indications en rouge)
N’oubliez pas de vous aider du manuel : pages 186-185 et 192-193

  • Les politiques des pays d’accueil :
    • De nombreux pays riches connaissent des ralentissements de leur démographie et de leur population active qui justifient le recours à l’immigration dans certains secteurs. Ils mettent en place des politiques d’immigration sélective ou « choisie » (EUA, R-U, Allemagne, France) mais repoussent les « indésirables ».
    • En Europe : Espace Schengen de libre circulation des personnes mais le « Pacte européen sur l’immigration » –> Surveillance et dissuasion aux frontières de l’UE par l’agence Frontex depuis 2005 : équipes d’intervention rapide, gardes-frontières, radars thermiques, coopération avec les polices des pays du Sud (centres de rétention ou hot spots)… –> « Forteresse Europe », 1500 et 2000 morts par an en mer, 500 000 clandestins par an. D’autres frontières font l’objets de murs frontaliers (EUA/Mexique, Slovénie et Hongrie/Balkans, Afrique du Sud et Botswana/Zambie et Mozambique…) (–> Croquis)
    • Cela accroît le trafic de migrants. Les prises de risques augmentent, les coûts aussi et les mafias durcissent leur stratégie (narcotrafiquants entre Mexique et EUA). Les itinéraires sont de plus en plus dangereux et cela crée des zones de tension : détroit de Gibraltar, pointe de la Sicile, Cyclades, Bosphore, côte Adriatique, frontière EUA/Mexique, Golfe d’Aden, eaux territoriales australiennes, mer des Caraïbes. (–> Croquis)
  • Quand les migrants deviennent des immigrés :
    • Réseaux, regroupements en quartiers « ethniques », ghettos et ségrégation, diasporas (Indiens, Chinois, Libanais…) (–> Croquis)
    • Travail « au noir », économie informelle, exploitation, insécurité, pas de papiers –> Pas de droits
    • Régularisation par le travail, la durée de séjour, le mariage…
    • Une partie des gains des migrants est envoyée vers la région d’origine (remesas, rémittences) : 300 milliards de $ par an. On estime qu’un travailleur africain immigré en Europe fait vivre entre 15 et 20 personnes au pays. (–> Croquis)
    • Développement récent du phénomène de coprésence : on peut être ici et là-bas, multiplication des allers-retours et des investissements au pays par des détenteurs de double nationalité voire double identité.

CORRECTION :

Conclusion intermédiaire :
La mobilité est une expression de la mondialisation.
La mondialisation valorise la mobilité des riches et la refuse aux pauvres. En ce sens, elle est un facteur d’inégalités et est souvent dénoncée pour cela.
La question des migrations est donc une question sensible qui interroge la fraternité, les identités nationales et la répartition des richesses.
Le migrant n’est souvent présenté que comme « un problème », parfois criminalisé, souvent invisible, caché, mais la migration est le plus souvent la solution permettant de résoudre des problèmes.

–> (1h30) Etude de cas : Croquis des mobilités méditerranéennes à compléter à partir des documents ci-joints : Fond de carte et légende.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress : utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…

CORRECTION :

II. LE TOURISME INTERNATIONAL

–> (1h) Activité à partir du manuel (pages 198-201) :
Définissez le tourisme.
Quels sont les principaux pôles du tourisme mondial ? Pour quelles raisons ?
Comment évolue le tourisme mondial ? Pour quelles raisons ?
Quelles sont les différentes formes de tourisme?
Comment le tourisme transforme-t-il les territoires ?

–> (15 mn) Texte à trous d’autoévaluation sur Pronote

CORRECTION :

Le tourisme est l’ensemble des voyages et séjours de loisir de moins d’un an en dehors de l’environnement habituel.
Les trois principaux pôles du tourisme mondial sont la Méditerranée et l’Europe, l’Amérique du Nord et les Caraïbes et l’Asie orientale-Pacifique. On y trouve en effet les populations dont la richesse permet le tourisme (pays émetteurs) ainsi qu’une grande densité de lieux touristiques (pays récepteurs) : plages et eaux chaudes, sites d’intérêt culturel et de loisirs ainsi que les hébergements et services nécessaires.
Le tourisme se développe rapidement au rythme du développement (augmentation du niveau de vie dans les pays émergents) et des progrès technologiques dans le domaine des transports (aviation en particulier). Il est devenu dans certains endroits un tourisme de masse et représente 10% des emplois et du PIB mondiaux.
Le tourisme prend des formes de plus en plus diverses, en fonction des capacités financières, de la durée et de l’éloignement : tourisme culturel, sportif, écotourisme, tourisme équitable, d’affaire, médical, religieux, sexuel…
Le tourisme modifie les territoires par les aménagements qu’il suscite : zones d’hébergement et de services, modes de transport, parcs de loisirs mais il entraîne aussi des conflits d’usage avec d’autres activités et des dégradations liées au surtourisme.

III. MOBILITES, TRANSPORT ET ENJEUX D’AMENAGEMENT EN FRANCE

–> (2h) Etude de cas : La Ligne à grande vitesse (LGV) Nîmes-Barcelone : faut-il encore construire des LGV?
Fond de carte et légende.ppt à télécharger et à modifier directement dans Powerpoint/Impress : utilisez les outils de dessin/insertion de formes et trouvez les figurés justes et efficaces…

CORRECTION :

1. Les usagers les plus fréquents des TGV sont ceux qui ont le meilleur accès à ces services : riverains des gares TGV, donc habitants des grandes métropoles, avec un pouvoir d’achat important, les tarifs étant élevés. Leur usage peut être régulier voire quotidien, professionnel (Lyonnais travaillant à Paris) ou exceptionnel (tourisme).
2. Le projet de LGV entre Nîmes et Barcelone concerne d’autres moyens de transport : il est sensé remplacer au moins en partie les liaisons ferroviaires classiques, avec lesquelles il doit aussi s’articuler : c’est la question de sa (dé)connexion avec les réseaux Intercités ou TER. Enfin, la création de gares en périphérie des villes comme la Mogère, pose la question de la (dé)connexion avec les transports en commun urbains (tramway montpelliérain) mais aussi l’automobile (proximité de l’A9) ou l’avion (aéroport de Montpellier-Fréjorgues).
3. Ce projet a donc une dimension à la fois locale (tramway, automobile), régionale (TER, Intercités, A9), nationale (réseau LGV français) et même internationale, européenne (connexion au réseau LGV espagnol par exemple, liaison Paris-Madrid).
4. Ce projet intéresse des acteurs publics comme l’Etat qui fixe les grandes directives, mais aussi les collectivités territoriales (Régions, départements, Métropoles) concernées. Il est mis en œuvre en partie par la SNCF, société anonyme (SA) à capitaux public ainsi que ses filiales (SNCF Réseau), en voie de privatisation, ainsi que par des acteurs privés comme Oc’via (groupe Bouygues) ou TP Ferro. On devine que les enjeux majeurs liés à ce projet, touchent aussi les usagers et les populations riveraines dont certaines manifestent leur mécontentement sous différentes formes (article de reporterre.net), s’affirmant en tant que citoyens capables de peser dans les débats.
5. Ce projet a pris un retard considérable et malgré d’importantes réalisations, la LGV est incomplète entre Montpellier et Perpignan (Cf. croquis ci-dessous) et son avenir n’est pas assuré, pour diverses raisons. Les tarifs, la fréquence et les horaires ne semblent pas encore pouvoir assurer une rentabilité purement commerciale (endettement et liquidation judiciaire de TP Ferro). La coordination de nombreus aceurs s’avère souvent complexe. Des oppositions locales peuvent retarder ou empêcher les expropriations. Enfin, le projet peut avoir du mal à s’insérer dans les réseaux préexistants (gare de la Mogère).
6. Croquis :

7. Cette LGV semble avoir un intérêt stratégique remarquable en réalisant une liaison ferroviaire rapide entre le Sud et le Nord de l’Union européenne longtemps empêchée par des écartements de voies différents entre la France et l’Espagne. Le choix du développement du rail, un moyen de transport plus « doux » que l’automobile semble aller dans le bon sens à l’heure d’une prise de conscience écologique.
Malheureusement, les LGV sont devenues des moyens de transport souvent inadaptés au plus grand nombre (accessibilité et connexion limitées (« effet tunnel »), tarifs élevés). Et rien ne prouve que ces investissements publics aient de réels effets de rééquilibrage des inégalités entre les territoires au-delà d’un effet d’image somme toute limité et peu durable : Montpellier, métropole à la communication clinquante, attirée par la modernité et un cadre de vie balnéaire (Cf. axe de développement sur le croquis ci-dessus) en bénéficierait certainement mais aux dépens des territoires périphériques peu desservis comme les reliefs et Hauts cantons menacés par la fermeture de petites lignes comme Béziers-Millau ou Nîmes-Langogne.

–> (1h) Texte à trous sur Pronote à partir des cartes du manuel (pages 220 – 227)

CORRECTION :

En France, des réseaux denses, diversifiés et interconnectés (plateformes multimodales) entraînent une réduction des distances-temps, l’allongement et multiplication de mobilités très diversifiées :

  • Quotidiennement, elles sont pendulaires entre le domicile et le travail (85% des Français, 50 mn par jour, 70% en voiture).
  • Saisonnièrement, elles sont touristiques, y compris depuis l’étranger (la France est le 1er pays en nombre de nuitées touristiques, l’Occitanie la 1ère région), entraînant des congestions importantes du trafic comme sur l’autoroute A9 ou à Agde.
  • Plus rarement, elles sont résidentielles et se dirigent majoritairement :
    • A l’échelle locale vers les espaces périurbains
    • A l’échelle régionale vers les métropoles
    • Et à l’échelle nationale d’un petit Nord-Est au solde migratoire négatif vers un grand Sud-Ouest (littoraux en particulier).

Les enjeux liés aux transports sont multiples :

  • Des enjeux d’aménagement qui sont surtout des enjeux d’image : certains transports (tramways, « vélibs » …) sont un signe de modernité. En effet, les transports sont peu décisifs (structurants) pour les territoires mais accentuent leur inégale attractivité. Par exemple :
    • L’essor du TGV favorise les métropoles déjà attractives et accentue l’enclavement des campagnes par effet tunnel : entre deux gares TGV, pas d’accès au train, phénomène aggravé par la fermeture des petites lignes
    • Les régions les plus attractives du Sud-Ouest sont les moins bien connectées, en particulier avec l’Europe
  • Les inégalités d’accès aux transports restent importantes à différentes échelles :
    • Des réseaux centrés sur Paris, hub européen et mondial, depuis toujours favorisée par un réseau de transports national radial (concentrique) qui ignorent souvent les jonctions entre les provinces périphériques
    • Métropoles régionales bien reliées comme l’axe principal Lille-Paris-Lyon-Marseille par rapport à des espaces ruraux enclavés, peu desservis (Massif Central, Pyrénées, Alpes du Sud, Corse) à Les Gilets jaunes soulevaient souvent ce problème
    • Centres-villes/Banlieues
      Le principe de continuité territoriale est sensé y remédier (isolement et éloignement de la Corse et des Outre-mer).
  • Enjeu de connexion à l’UE et au monde (–> Mondialisation) : tunnels (Manche), LGV, aéroports internationaux, ports)
  • Enjeu environnemental lié à un excès d’usage de la voiture individuelle qui favorise :
    • Les pollutions
    • L’étalement urbain et l’artificialisation des sols
      Face à cet enjeu, les transports en commun, les transports « doux » (marche, vélo…) et la densification des villes semblent être des solutions reconnues.

Conclusion :
La croissance démographique rapide et les progrès en matières de transports ont entraîné une forte croissance des mobilités sous toutes ses formes à l’échelle mondiale : plus ou moins lointaines, plus ou moins durables, plus ou moins désirées.
Leur généralisation rapide marque profondément les territoires et soulève de nombreux débats qu’on peut résumer en une question : les migrations sont-elles une opportunité ou un fardeau?
En définitive, elles sont la principale manifestation de la mondialisation : un développement très inégal des échanges mondiaux.

–> (1h30) Question problématisée (guidée)

FIN de chapitre

METROPOLE ET COLONIES

Introduction :
Une métropole désigne ici un territoire dominant un empire constitué de colonies. Si celles-ci ne sont plus forcément des colonies de peuplement (au sens antique), elles sont néanmoins toujours des territoires dominés politiquement, militairement et culturellement et exploitées économiquement.
Nous nous intéressons à l’Empire français entre 1870 et 1914.

Problématique : Pourquoi la République s’est-elle dotée d’un empire colonial ?

I. L’EXPANSION COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la leçon page 208 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

Quelques cartes complémentaires :

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La politique coloniale française durant la IIIe République s’inscrit dans la continuité du IInd Empire. Comme la plupart des puissances mondiales qui se réunissent à Berlin en 1895 pour se partager l’Afrique, la France y cherche :

  • Des avantages géopolitiques, mais qui peuvent conduire à des tensions et des crises :
    • Fachoda, 1898 : France-Royaume-Uni
    • Maroc 1905-1911 : France-Allemagne
  • Des matières premières
  • Des débouchés commerciaux
  • Une réserve démographique dans l’optique d’éventuelles guerres
  • Des possibles zones de relégation pour les « indésirables » (colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie) ou pour des colons (colonies de peuplement comme en Algérie) qui peuvent aussi constituer des clientèles politiques

L’empire français est constitué de statuts divers :

  • Départements d’Algérie (1848) : administration directe du Ministère de l’Intérieur
  • Colonies, regroupements : AOF (1895) et AEF (1910), Union indochinoise (1897), Madagascar (1895) à administration directe du Ministère des Colonies (1894)
  • Protectorats de Tunisie (1881) et du Maroc (1912) : autonomie relative sous tutelle d’un résident général

Mais cet empire considérable, comparable à l’empire britannique, intéresse encore peu les Français mis à part quelques élites (Jules Ferry, parti colonial, scientifiques…).

–> (1h) Questions sur documents :

II. LES CONTRADICTIONS DE LA POLITIQUE COLONIALE DE LA FRANCE

–> (1h) Fichez la page 212 du manuel + Texte à trous d’autoévalution (Pronote)

CORRECTION DU Texte à trous (Pronote) : La colonisation est présentée comme une « mission civilisatrice » au nom de l’« universalisme républicain » (héritage de la Révolution française, droits de l’homme). Concrètement, cela donne lieu à quelques réalisations : mission chrétiennes, humanitaires, création d’Instituts Pasteur (recherche épidémiologique) ou d’Alliances françaises (action culturelle, apprentissage du français). Mais ces « bienfaits » restent réservés à quelques élites peu nombreuses, dans un faible nombre de grandes villes (Alger et Saigon principalement).

Dans la plupart des cas, la violence est la règle. La conquête fût militaire, brutale. Les civils ont été très exposés. Les négociations, quand elles eurent lieu, furent très déséquilibrées. Les administrateurs coloniaux, européens, souvent en très petit nombre, vont imposer aux sociétés colonisées des règles sur le modèle du Code de l’indigénat algérien (1887), qui prévoit :

  • Un statut personnel de l’indigène en fonction de sa religion –> Discriminations, ségrégation
  • Des sanctions administratives (donc extra-judiciaires, souvent arbitraires) : internements, déportations, expropriations, violences
  • L’exploitation économique des ressources par le travail forcé (conduisant à la construction d’Infrastructures) souvent gérée par des compagnies privées concessionnaires
  • Dans tous les cas, l’exclusion des indigènes de la vie politique

Ce système raciste sera soutenu par une propagande grandissante lors des expositions coloniales (zoos humains), dans la presse ou la peinture (courant orientaliste).

Si certaines élites locales collaboreront activement dans un sens assimilationniste ((se) rendre identique aux colonisateurs), comme Blaise Diagne, député en 1914, cette situation provoque de nombreuses résistances :

  • Insurrection d’al-Mokrani en Algérie (1871)
  • Insurrection des Kanaks la même année
  • Nombreuses révoltes en Indochine
  • Résistance populaire à Madagascar
  • Revendications nationalistes tunisiennes dès 1910

Conclusion :
Comme la plupart des puissances mondiales, la France met en place un empire colonial fondé sur la domination politique, militaire et culturelle, ainsi que l’exploitation économique de la main-d’œuvre et des ressources.
Impérialisme culturel –> Acculturation –> Destruction des cadres sociaux traditionnels
Son « œuvre civilisatrice » (santé, éducation) relayée par une importante propagande reste limitée à quelques élites dans les grandes villes (Alger, Saigon).

FIN du chapitre

ANALYSE DE DOCUMENTS – Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation?

Cf. : Leçon sur LES ESPACES RURAUX : MULTIFONCTIONNALITE OU FRAGMENTATION? et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CORRECTION :

Les documents que nous allons analyser sont un dessin de presse du Suisse Chappatte publié en 2018 sur son site Internet ainsi qu’un article d’après une publication scientifique de 2012 portant sur les transformations des espaces ruraux québécois. Nous verrons comment ils illustrent les transformations des espaces ruraux et les conflits que cela peut entraîner. Ces documents illustrent davantage la réalité des campagnes dans les pays développés (Suisse, Canada) que dans les pays en développement.

Les espaces ruraux sont par définition une zone intermédiaire entre les villes et la nature. Moins denses que les villes, ils sont néanmoins largement anthropisés contrairement aux espaces naturels. L’anthropisation est donc la toute première des transformations que connaissent et qui définit les espaces ruraux. Il y a ainsi de fortes chances que cet arbre-là (dessin de Chappatte) ait été planté par l’homme et que la vie de ce rouge-gorge soit intimement liée aux activités agricoles des hommes. Ainsi ne sont-ils pas vraiment naturels, mais largement liés à l’anthropisation.
L’industrialisation récente de l’agriculture (mécanisation, intrants, sélection, OGM) a largement transformé les espaces agricoles traditionnels. Un des effets les plus spectaculaires sont les remembrements : rapidement, les petites exploitations soumises à la pression de grands groupes économiques ont fait faillite et leurs anciennes petites parcelles ont été réorganisées en vastes exploitations ce qui a souvent conduit à la disparition des paysages traditionnels (bocage par exemple) pour faire place à la monotonie des openfield (vastes surfaces uniformément vertes du dessin de Chappatte).
L’industrialisation s’est accompagnée de l’urbanisation conduisant à la transition urbaine, dont l’étalement prévoit la disparition des espaces ruraux aux périphéries des villes. Cela se traduit par une artificialisation rapide (l’équivalent d’un département français chaque année…) par construction de lotissements et d’infrastructures (transports comme sur le dessin par exemple).
Dans de nombreux pays, ces mutations restent incontrôlées et conduisent à un mitage anarchique de l’espace rural par la ville, ce qui conduit à la périurbanisation, un entre-deux mêlant urbanité et ruralité. Le « Clos des champs » (la clé des champs?) de Chappatte, aménagement pourtant typiquement urbain, conçu pour des citadins, veut sans doute railler l’emballage campagnard de nombreux lotissements sensés vendre un cadre privilégié, loin des fureurs de la ville.

Cela reflète une époque où l’écologie et la qualité de la vie sont devenus des enjeux majeurs. On n’est alors pas étonnés de constater des mouvement d‘exode urbain ou de mobilités pendulaires des citadins vers les campagnes. Au début du confinement, les départs des villes vers les campagnes ont été nombreux. Ces populations néo-rurales, souvent plus aisées que les populations rurales traditionnelles, contribuent à un embourgeoisement des campagnes et au développement de nouvelles activités (« massothérapie, herboristerie, restaurants gastronomiques »…).
Toutes ces transformations conduisent à une diversification des activités rurales de plus en plus marquées par la multifonctionnalité (résidence, agriculture, industrie, infrastructures, loisirs, tourisme…) qui induit une fragmentation des espaces.

La multiplication des activités et des fractures a tendance à multiplier les conflits d’usage.
L’urbanisation exerce une forte pression sur les exploitations agricoles périurbaines soumises à la spéculation foncière. Un lotissement en plus, c’est souvent une exploitation agricole en moins, comme le caricature Chappatte. Une autoroute en plus, ce sont des ennuis pour toutes les activités qui se trouvent le long de son tracé, comme nous l’avons vu au travers de Rural! d’Etienne Davodeau, avec l’exemple de l’A87 qui a profondément affecté les riverains agriculteurs ou néo-ruraux entre Le Mans et Angers.
Autre conflit illustré par Laurie Guimond et Myriam Simard, l’embourgeoisement conduit au renchérissement de la vie dans les campagnes et à une autre forme de spéculation qui rend les logements inabordables pour beaucoup de gens, y compris les populations locales. Bref, certains pauvres ne trouvent plus à loger dans le village de leur famille, ce qui crée un « ressentiment des ruraux de longue date se sentant dépossédés de leur milieu de vie sociale et exclus indirectement des nouvelles activités ». C’est un phénomène que le confinement actuel a d’ailleurs permis d’observer en l’exacerbant : de nombreux ruraux se sont plaints de l’arrivée de « Parisiens » présentés comme des indésirables.
Enfin, le problème majeur qu’illustre Chappatte est peut-être le risque majeur que toutes ces transformations et pressions diverses font peser sur notre environnement. Le conflit entre nécessaire protection et indispensables activités économiques est sans doute un des plus prégnant aujourd’hui. Les nuisances et les pollutions que Chappatte réussit presque à nous faire sentir et entendre menacent la biodiversité (un million d’espèces animales menacées ?), souillent l’air, les sols, épuisés par l’agriculture productiviste et l’eau. Schématiquement, ce conflit oppose des écologistes, des décroissants et des scientifiques d’un côté aux climatosceptiques et aux chantres du productivisme carboné de l’autre.

On vient de le voir au travers de ces deux documents, entre caricature et recherche scientifique, les espaces ruraux sont soumis à de profondes et rapides transformations liées à l’industrialisation et à l’urbanisation, qui conduisent à leur fragmentation et à la multiplication des conflits d’usage. Ces compétitions ne doivent pas cacher l’enjeu majeur de la protection de notre environnement, d’autant plus sensible dans les campagnes, qui illustrent pour beaucoup un idéal d’aménagement raisonnable, entre nature et culture.

DISSERTATION

Cet exercice permet de travailler la mobilisation des connaissances, l’expression écrite et l’argumentation.

1. La dissertation portera sur UN CHAPITRE du programme : identifiez-le. Si vous connaissez bien le plan de chaque chapitre, vous serez largement avantagé. La réalisation de fiches (Cf. FICHE DE LECTURE) est donc conseillée.
Vous aurez recours à un des plans-types suivants:

  • Histoire :
    • Plan thématique, le plus souvent, répondant à un sujet de type tableau ou bilan (la situation historique générale à un moment donné) : politique, société, économie, culture, relations internationales, religion… à trier et à regrouper éventuellement
    • Plan chronologique plus rare car nécessitant des durées longues ou des périodes très denses (Révolution française par ex.)
    • Plan chrono-thématique ou thématico-chronologique, associant les 2 types précédents
  • Géographie :
    • Plan thématique : société, économie, environnement (–> DD) ou contraintes/potentialités, risques (naturels/technologiques) ou problèmes/solutions –> enjeux, acteurs, conflits d’usage…
    • Plan par régions géographiques : pays développés, pays émergents, PVD, PMA…
    • Plan multiscalaire : monde, Europe, France, Régions, échelles plus locales…

Un travail de préparation du plan est nécessaire, rapidement au brouillon (pas plus de 5 mn).

2. Rédigez l’INTRODUCTION  :

  • Phrase d’accroche qui introduit l’introduction… (phrases-chocs, citations et références à l’actualité sont les bienvenues)
  • Définition des termes du sujet (Quoi?)
  • Bornes chronologiques (en histoire) et spatiales (Quand et où?)
  • Le contexte historique (en histoire): ce qui se passe juste AVANT (en relation avec le sujet)
  • L’intérêt du sujet : soulignez pourquoi ce sujet est important
  • La problématique : posez une question complexe utilisant les termes du sujet et mettant en avant les enjeux principaux
  • Annonce du plan

3. Rédigez directement au propre le DEVELOPPEMENT selon votre plan établi au brouillon en deux ou trois parties/idées :

I. Idée 1
1. Argument 1
Un ou deux exemple(s) : évènements, dates, acteurs, lieux…
2. Argument 2
Un ou deux exemple(s)
Etc… (Deux ou trois arguments)

II. Idée 2
1. Argument 1
Un ou deux exemple(s) : évènements, dates, acteurs, lieux…
2. Argument 2
Un ou deux exemple(s)
Etc… (Deux ou trois arguments)

III. Idée 3 (éventuellement)
Etc…

On ne peut répondre à une dissertation en quelques lignes. Une page par partie/idée semble être une bonne mesure. Les parties doivent être équilibrées entre elles.
Ce calibrage est bien sûr tout à fait indicatif, car on ne saurait confondre la qualité et la quantité.

Un schéma (ou plusieurs) réalisé dans votre rédaction sera toujours évalué très positivement.

4. La CONCLUSION :

  • Un rappel rapide des 2 ou 3 idées principales (parties du plan)
  • Une réponse claire à la problématique en employant ses termes/notions
  • Une ouverture : ce qui se passe APRES (en histoire, toujours en relation avec le sujet) ou à une autre échelle (en géographie)

En complément : de nombreuses fiches de méthodes et exercices d’entraînement dans vos manuels!

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Covid-19 sans jamais oser le demander

Géographie :

Cartographie :

Histoire :

Vérification des faits :

 

ANALYSE DE DOCUMENT – Le modèle britannique et son influence (XVIIe-XVIIIe siècles)

Cf. : Leçon sur LE MODELE BRITANNIQUE ET SON INFLUENCE (XVIIe-XVIIIe siècles et fiche de méthode de l’ANALYSE DE DOCUMENT(S)

CONSIGNE : A partir des documents et de vos connaissances, montrez que ces auteurs, en prenant exemple sur l’Angleterre, critiquent implicitement le régime politique français.

Documents :

CORRECTION :

Les textes soumis à notre analyse sont deux brefs extraits tirés des Lettres philosophiques (1734) de Voltaire et de L’esprit des lois de Montesquieu (1748). Ces deux auteurs sont considérés comme faisant partie des chefs de file de la philosophie des Lumières, un mouvement intellectuel avant-gardiste européen qui donnera son nom au XVIIIe siècle. Ce siècle est d’ailleurs une période d’opposition entre la France et l’Angleterre, tant géopolitique que politique. Les deux puissances européennes incarnent en effet deux modèles diamétralement opposés.
Nous montrerons qu’en prenant résolument exemple sur l’Angleterre, ces auteurs formulent une critique acérée du système français.

L’Angleterre exerce une attraction sur les philosophes français. Les écrits de Thomas More (L’utopie) ou de John Locke ont connu une diffusion internationale et les événements du XVIIe siècle (régicide de Charles 1er et Glorious Revolution) ont eu un immense retentissement en Europe. Son développement économique rapide fait leur admiration. Voltaire a même séjourné plusieurs années à Londres.
Il insiste sur le rôle de la Chambre des Communes (document 1, ligne 3). Moins prestigieuse que celle des Lords qui forme avec elle le Parlement, elle a davantage de légitimité selon lui (doc. 1, l. 4), car ses représentants sont élus (au suffrage censitaire). Cela exprime le principe politique de la délégation et du parlementarisme (parlementer pour trouver un consensus par des décisions collégiales, généralement par le vote).
En effet, depuis la Glorieuse Révolution et le Bill of Rights (1689), sorte de constitution, les rois d’Angleterre voient leur pouvoir politique limité. Le Parlement détient en fait le pouvoir législatif et vote le budget de l’Etat (dont l’impôt (doc. 1, l. 4), les rois conservant néanmoins le pouvoir exécutif permettant d’appliquer les lois.
Selon nos philosophes, ce système permet l’adoption de lois justes car précises (doc. 2, l. 2 et 3), un impôt pour tous (principe d’égalité fiscale) mais réparti progressivement en fonction de la richesse (doc. 1, l. 5 à 7). Le système judiciaire qui fait appel à des jurés fait lui aussi l’admiration de Montesquieu (l. 4 à 6). Depuis l’Habeas Corpus de 1679, les sujets anglais bénéficient de la sûreté qui les protège contre les jugements arbitraires.
Un roi qui gouverne, des représentants qui légifèrent, des jugements indépendants : la monarchie constitutionnelle et parlementaire anglaise incarne le principe de la séparation des pouvoirs, cher à Montesquieu (L’esprit des lois).

Derrière cette description favorable de l’Angleterre, on devine une critique implicite de la France. Sans jamais la citer, on l’entrevoit derrière la référence aux « Etats despotiques » (doc. 2, l.1) et à l’absolutisme de la monarchie française, qui sert alors de modèle à de nombreux Etats européens, où les rois depuis le XVIe siècle ont conquis et accaparés la plus grande partie des pouvoirs, politique, judiciaire, militaire et économique.
AU XVIIIe siècle, ils ont définitivement domestiqué les grands seigneurs, réduits à faire la cour et dont le conseil féodal a perdu ses attributions au profit de conseils nommés par le souverain. Par l’administration, l’impôt et la guerre, les rois de France imposent leurs prérogatives au Royaume, mises en scène de façon grandiloquente à Versailles.
Le pouvoir des rois, «  de droit divin », sans partage, autorise le souverain à exercer lui-même la justice, de façon la plus « arbitraire » (doc.1, l. 7) grâce aux lettre de cachet qui lui permettent de faire incarcérer n’importe-qui sans motif précis, de rendre et de faire appliquer des jugements à discrétion. Ce système judiciaire injuste se reflète dans la plupart des tribunaux où les juges en dehors de tout cadre légal peuvent laisser libre cours à leurs interprétations personnelles.
Si les philosophes prennent la précaution de ne pas citer explicitement le Royaume de France, c’est précisément parce-que, la liberté d’expression n’y existant pas vraiment (au contraire de l’Angleterre depuis 1695…), toute attaque directe peut y conduire au cachot et à l’échafaud, sur simple lettre de cachet signée par le roi.

Nous avons donc vu comment l’Angleterre s’impose comme un modèle de bon gouvernement aux yeux des philosophes français du XVIIIe siècle, au travers de la délégation, du parlementarisme ou de la justice. La France absolutiste des Bourbons, « despotique » et « arbitraire » fait figure de repoussoir. En 1734, Voltaire publie ses Lettres anglaises popularisant un modèle anglais qui influencera profondément les revendications de la Révolution française (1789-1799).