Salutations / migration!

Chers amis, c’est fini! Enfin… disons que nous migrons! La plateforme qui nous héberge ferme et nous allons devoir changer de crémerie! En attendant de nous retrouver sur un nouveau site, consultez le site du lycée Honoré d’Urfé… et passez un bel été!

Fernand Léger, Les loisirs sur fond rouge, 1949, huile sur toile, 113 cm x 146 cm, Musée National Fernand Léger, Biot

Gadagne : un hôtel / deux musées!

Le 20 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé la journée à Gadagne pour découvrir le Musée d’Histoire de Lyon et le Musée des Arts de la Marionnette, manière pour eux d’appréhender un musée qui n’est pas un musée de Beaux-Arts !

Nous laissons la parole aux élèves !

Oriane et Filiz nous parlent du MHL et Balqis et Luna du MAM ! Merci à elles et… Bonne lecture !

Lyon sous tous les angles

En ce 20 décembre 2023, la joyeuse équipe d’HIDA option s’est rendue dans le Vieux Lyon pour y découvrir l’ancien hôtel particulier de Gadagne, connu pour son architecture Renaissance du XVIème siècle.

Depuis 1920, il est classé aux monuments historiques et il est également labellisé « Musée de France ». Le Musée d’Histoire de Lyon (MHL) s’y est installé en 1921… un bail !

Rappelons que Gadagne accueille un deuxième musée portant sur l’histoire des marionnettes (MAM) ; Balqis et Luna nous en parlerons plus loin.

Cette structure bicéphale de 1100 m2 est animée par plus de 60 agents relevant de nombreux services qui vont de la médiation à la conservation en passant par l’accueil et le gardiennage.

Dans les années 2000, Gadagne a fait l’objet d’une grande campagne de rénovation/restructuration qui a permis de faire des fouilles archéologiques et de mieux saisir l’histoire du bâtiment.

Ces dernières années, une nouvelle scénographie a été mise en place pour mieux répondre aux attentes du public ; ces transformations ont été réalisées de manière progressive, la dernière phase a ainsi été achevée seulement trois semaines avant notre visite !

Gadagne, ce sont des hommes et des femmes… parmi ceux-ci, Bénédicte Auriault qui fut notre médiatrice pour la matinée. Elle a un Master 2 en muséologie. Elle est spécialisée dans les visites pour les familles, les enfants ou encore la petite enfance. En plus des visites, elle est chargée de la programmation culturelle du musée et elle a co-construit deux expositions dont l’une a été l’objet d’une médiation. Durant la visite, elle nous a beaucoup parlé de la muséographie et de la scénographie du musée ainsi que des choix qui ont été opérés.

Elle nous a rappelé que la muséographie consistait à concevoir un parcours de visite qui tienne compte des ambitions intellectuelles et culturelles des conservateurs, mais également des aspects techniques liés précisément à la conservation des collections. Le scénographe vient quant à lui proposer des solutions de « mise en scène » afin d’attirer et de convaincre le public, de lui donner du plaisir, à la fois esthétique et intellectuel.

Jusqu’à la dernière campagne de restructuration, le MHL avait un parcours chronologique allant de la fin du XIIème jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui, le parcours s’articule différemment puisque le choix du récit a été opéré : on raconte la ville de Lyon par grands entrées thématiques :

• Portrait de la ville de Lyon

• Les pieds dans l’eau

• Qu’est-ce que tu fabriques ?

• Engagements des pouvoirs dans la cité

Chacune de ces thématiques est accompagnée d’une œuvre phare et d’une ou deux couleurs que le visiteur peut retrouver dans chaque salle ou encore sur certaines œuvres.

Tout a été travaillé pour que le musée ne soit pas vu comme un livre un peu rébarbatif mais plus comme une expérience, comme une immersion dans une ambiance qui permette de mieux comprendre les enjeux et de s’adresser à tous les publics. Car le but est bien de questionner et d’éveiller la curiosité des visiteurs.

Portrait de la ville de Lyon

Le premier thème s’adresse plus aux touristes qui ne connaissent pas bien Lyon. Il s’agit précisément de dresser brièvement le portrait de Lyon. Aussi y retrouve-t-on les spécialités de la ville en introduction avant de plonger dans 6 sections/îlots qui, grâce à quelques objets donnent les clefs de lecture de Lyon à travers les siècles. Chaque îlot présente un personnage fictif qui témoigne du quotidien de son époque. Il porte un objet insolite qui crée une rupture et interroge le visiteur. Sur chaque îlot figure une carte de Lyon, un livre pour aller plus loin, un récit inventé et raconté par une comédienne qui correspond à l’époque évoquée (des dispositifs auditifs ont été mis en place en trois langues différentes, le français, l’anglais et l’espagnol, liée aux nationalités les plus nombreuses dans le tourisme). Enfin, deux objets du quotidien utilisés à cette époque : une clé et une paire de chaussures. Le tout sur un fond rose… rose praline, évidemment ! Une spécialité culinaire lyonnaise.

La pièce phare de cette section est une maquette interactive prenant une salle entière !! Sur cette maquette, tout un jeu de lumière a été installé et grâce à trois tablettes, on peut faire évoluer Lyon au fil du temps et ainsi observer ses différents changements.

Les pieds dans l’eau

Le deuxième thème parle de la relation, parfois ombrageuse, entre le Rhône, la Saône et Lyon. Il est plutôt à l’attention du jeune public à partir de 5 ans. C’est à leur intention que les meubles, les œuvres, les cartels, etc. ont été installés plus bas qu’à l’accoutumée. De nombreuses activités ludiques ont été proposées et les enfants ont de quoi s’asseoir, s’allonger, écouter une histoire, ou encore mettre les mains dans l’eau dans une maquette montrant les inondations en fonction de l’évolution des terrains. Cette exposition permet également de sensibiliser le public aux enjeux écologiques. La couleur dominante est, comme vous pouvez l’imaginer, bleu, d’un bleu plus beau que celui de ces cours d’eau malheureusement bien pollués !

Dès l’entrée de cette expo, on se retrouve en face de la pièce phare, une grande pirogue-vivier, ou du moins ses restes.. Cette dernière servait à la pêche, le mot “vivier” est tout simplement le réservoir dans lequel les poissons étaient déposés. Elle fut découverte en 2004 non loin du musée et sa restauration a duré 3 ans. Elle date du XVIème siècle et mesure plus de 6 mètres pour un poids de 800 kg !

Qu’est-ce que tu fabriques ?

Le troisième thème (celui co-construit par notre médiatrice) est plutôt dédié aux adolescents. Elle a décidé de reprendre la lecture chronologique de l’ancien musée et reprend les savoir-faire de Lyon entre le XVème et le XIXème siècle. Ce thème nous permet d’appréhender l’industrie qui a permis à la ville de se développer à l’époque moderne. Elle vise à éveiller tous nos sens en nous faisant sentir des épices, nous faisant toucher des tissus comme la soie, écouter des histoires ou encore regarder les œuvres. Parmi celles-ci, un métier à tisser rare, c’est l’élément phare. Il s’agit d’un métier à tisser à la Grande Tire, l’un des derniers dans le monde et datant du XVIIème siècle. Ici, ce n’est pas une mais deux couleurs qui ressortent ! Le jaune safran et le violine.

Pouvoirs et engagements dans la cité

Le quatrième thème est consacré majoritairement aux étudiants. Il s’agit du thème le plus actuel du musée. Cette section aborde l’histoire politique de Lyon, les combats et luttes qui s’y sont développées. On y retrouve par exemple des pancartes de manifestations féministes, des interviews dont la fresque d’Olivia Paroldi qui aborde divers engagements et combats sociaux . Il est caractérisé par le violet et nous remontons dans le temps en suivant ce dernier parcours. La pièce phare de cette exposition est le Sac de Lyon par les calvinistes en 1562. C’est une peinture allégorique qui représente la prise de pouvoir des protestants à Lyon en 1562. Dans la dernière salle de l’exposition nous retrouvons une multitude de portraits de Lyonnais et Lyonnaises engagé(e)s dans les luttes sociales depuis l’époque médiévale.

Pour conclure, cette journée à Lyon nous a permis de découvrir l’histoire de la ville ainsi que les coulisses d’un musée et tout le travail de scénographie. Nous avons compris que la mise en place d’une exposition représente de nombreuses heures de travail et de paperasse. En effet, pour chaque salle un tableau est établi avec les objets de collection voulus dans la salle, la place actuelle de ces objets, toutes les informations en lien avec ces œuvres.

Notre médiatrice était très intéressante au point de se laisser quelque peu entraîner par le temps…

Enfin, nous aimerions remercier le musée de Gadagne de nous avoir bien accueillis, notre médiatrice ainsi que nos chers professeurs, Mme Soulier et M. Pireyre.

Oriane et Filiz

Histoire de design… histoires d’intérieurs

Le 13 décembre dernier, les élèves de 1ère et de terminale option facultative ont passé l’après-midi à la Cité du Design pour découvrir l’exposition temporaire « Histoires d’intérieurs »

Nous laissons la parole à Nawel, Maureen et Nina

Grille d’entrée de la MAS / Cité du Design

Ce mercredi 13 décembre 2023, les élèves d’option Histoire des Arts de première et terminale se sont rendus à la Cité du Design de Saint-Étienne dont la notoriété est incontestée chez les connaisseurs et qui, le temps des travaux qui ont contraint le MAMC+ de Saint-Étienne métropole à fermer pour quelques mois, accueille des expositions temporaires, notamment, « Histoires d’intérieurs » que nous avons eu le plaisir de découvrir avec Myette, notre médiatrice quasi-attitrée !

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet et afin de nous présenter le contexte, Myette a commencé par nous expliquer brièvement l’histoire du lieu sur lequel nous nous trouvions. Elle nous a incité à considérer le grand portail d’entrée qui date du XIXème siècle et qui a vu passer des milliers de travailleurs. Car, avant d’être un lieu d’exposition, de lecture, d’étude, la Cité était un site industriel dévolu aux armes. Car, chacun le sait, Saint-Étienne a longtemps vécu de la fabrication d’armes, que ce soit avec Manufrance ou avec la Manufacture Nationale d’Armes.

Dès le XIVème siècle, Saint-Etienne voit se développer la fabrique d’armes blanches en raison de la présence du Furan et des mines de charbon. « Armeville » (comme on l’appellera sous la Révolution) était née !

C’est en 1764 qu’est officiellement créée la « Manufacture Royale », qui tend à rassembler et à moderniser les ateliers jusqu’alors dispersés. La place Chavanelle est alors l’épicentre de la manufacture avant que le Second Empire ne crée, en 1864, la Manufacture impériale sur le site de la Cité actuelle.

C’est de cette époque que date la mécanisation de la fabrication de l’arme provocant des agrandissements successifs. Cette manufacture a vu sortir de ses « H » les fameux Lebel et les non moins fameux FAMASSE qui ont équipé les soldats français pendant longtemps.

C’est en 2001 que GIAT, l’entreprise qui exploitait alors le site, abandonna les derniers bâtiments utilisés. En 2005, un nouveau bâtiment fit son apparition à la demande du maire de la ville, Michel Thiollière. Certains anciens bâtiments furent démolis pour laisser place à un centre de Design. Les projets d’aménagement ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 2025 la cité du Design aura l’honneur d’accueillir la Grande Galerie nationale du Design, qui présentera la plus grande collection de design de France. Ce projet suppose de transformer en profondeur le site et le quartier devrait s’en trouver métamorphosé.

L’exposition que Myette nous a fait visiter, orientée sur l’évolution de nos intérieurs, est intitulée « Histoires d’intérieurs » ; elle vise à nous présenter l’évolution du design au XXème siècle, au moment de l’émergence de la société industrielle marquée par ma consommation. Cette l’exposition a été scénographiée par le Muséophone, une entreprise spécialisée dans la scénographie d’exposition. Le choix a été fait d’évoquer une maison stylisée divisée en six espaces (la cuisine, le bureau, le salon avec la salle à manger, la salle de jeux, la chambre et la salle de bain) correspondant aux différentes pièces qu’on pourrait retrouver chez soi. Selon Myette, cette ossature en bois permet de mettre en exergue « la matérialité des objets » dans nos intérieurs.

Avant d’aller plus loin, revoyons la définition du mot design… Vous séchez ?! C’est simplement l’art et la manière de concevoir des objets, des espaces en tenant compte à la fois de l’esthétique, de la fonctionnalité et de l’ergonomie pour répondre aux besoins humains.

Lors de cette visite nous avons suivi un chemin nous faisant passer dans plusieurs pièces caractéristiques d’une maison occidentale de la seconde moitié du XXème siècle, à commenceer par la cuisine. Dans les années 1950 en France, la cuisine subit une rationalisation inspirée du taylorisme, elle devient alors un espace fonctionnel et élimine donc les meubles jugés superflus. Les publicités favorisent notamment la généralisation des équipements, mettant en avant le réfrigérateur comme symbole d’une société (américanisée !) prospère. Aujourd’hui, les cuisines contemporaines rétablissent la convivialité, privilégiant le stockage et des équipements adaptés, comme par exemple le tri des déchets. La cuisine équipée Système 20 de Bulthaup Design Intégré, basée sur les analyses d’Otl Aicher, propose des éléments modulaires pour répondre aux besoins individuels.

Le moindre recours au personnel de maison qui avait marqué le XIXème siècle, conduit les femmes à devenir des « ménagères », des femmes au foyer avant que leur intégration au monde du travail ne conduise à repenser la maison… et la cuisine en particulier ! En conséquence, de nouveaux objets ont vu le jour, tels que des appareils à tout faire comme le Robot-Charlotte inventé en 1960 par l’usine Moulinex en hommage au prénom de l’une des secrétaires de Jean Mantelet. Ce robot, conçu pour faciliter les tâches, remplacer l’effort ou encore réduire le temps passé dans la cuisine, a été mis en marché pour éviter d’acheter plusieurs robots faisant une seule tâche puisque dans cet outil, nous pouvons couper, mélanger, parfois cuire les ingrédients… Bref, « Moulinex libère la femme » comme le proclamaient les publicités de l’époque !

Tour d’observation de la Cité du Design

Comme dans toute maison, nous sommes passés dans le salon ou nous avons constaté la présence d’un canapé bien étrange. Dessiné par Pierre Charpin et fabriqué par Cinova, ce meuble de plusieurs couleurs peut être très pratique si nous recevons des invités. Il peut être modulé, désassemblé en fonction du nombre de personnes ou bien au contraire, nous pouvons ajouter à notre guise, le nombre de poufs pour ainsi construire notre propre canapé.

Nous avons vraiment apprécié cette visite car elle nous a permis d’éclairer notre regard sur des objets du quotidien, habituellement perçus sans forcément reconnaître leur aspect « design ». De ce fait, nous avons été confrontés à une forme d’art qui se distingue des œuvres artistiques conventionnelles telles que les peintures, les tableaux ou les sculptures. Ce qui est de plus captivant, c’est la capacité à répondre de manière ingénieuse et esthétique à nos besoins qui ne cessent d’évoluer. Nous nous sommes donc rendus compte de l’impact du design dans notre vie quotidienne de manière discrète mais significative.