C’est la rentrée!

Après la pause estivale bienvenue, il convient de reprendre la route du lycée!

Votre équipe d’Histoire des Arts vous revient pleine d’entrain et d’énergie… et un peu renouvelée!

Mmes Soulier (Lettres Modernes) et Moreton (Arts Plastiques) rejoignent en effet notre joyeux attelage! La première interviendra sur tous les niveaux, la seconde officiera en 1ère spé. Bienvenue à elles!

Les outils sortent du tronc comme s’ils en naissaient

En cette année de mise en place de la réforme du lycée, l’enseignement d’Histoire des Arts est conforté au Lycée Honoré d’Urfé grâce au soutien constant de notre direction et du corps d’inspection. En effet, l’Histoire des Arts à Urfé, c’est en 2019-2020

une option facultative en 2nde (en remplacement de l’EDE Patrimoines) de 3h

une spécialité ouverte à tous les élèves de 1ère générale, et ils furent nombreux à faire ce choix! 

une option facultative ouverte à tous les élèves de terminale générale et technologique

un enseignement de spécialité destiné aux élèves de terminale L

Les programmes de 2nde et de 1ère ont été refondus dans le cadre de la réforme et devraient donner pleine satisfaction aux élèves qui nous honoreront de leur présence à compter de la rentrée.

Détails des entrelacs de vigne de Bacchus

Quant aux programmes de terminales (spé et fac), ils restent inchangés et devraient, eux aussi, permettre une ouverture culturelle et artistique large… avant un toilettage prévu l’année prochaine avec la montée de la réforme.

Comme tous les ans, un programme de sorties a été concocté par vos serviteurs… Espérons qu’il satisfasse la curiosité de tous!

Belle rentrée et bonne année!

Portrait de Tina Modotti (1896-1942) par Edward Weston, 1924

D’opéra en opéra…

Billet de blog rédigé à partir du travail d’Annabelle C., élève de 2nde « Patrimoines/ Histoire des Arts » à l’issue de la visite de l’opéra de Saint-Etienne en avril. La partie sur l’Opéra Garnier lui a été adjointe en complément.

Visite de l’Opéra de Saint-Etienne

Le mardi 9 avril, dans le cadre de notre EDE Patrimoines-Histoire des Arts, nous avons suivi une visite de l’Opéra de Saint-Étienne.

Le tout premier théâtre à Saint-Étienne aurait ouvert en 1765 Place Chavanelle. Il pouvait accueillir 200 personnes. La passion croissante des stéphanois pour l’art lyrique explique qu’à partir de 1810 de nombreuses salles dédiées à cette passion fleurissent alors à Saint-Étienne.

L’Opéra de Saint-Etienne au début du XXème siècle, place des Ursules

En 1810 justement, un premier théâtre est construit à Saint-Étienne par Réocreux. Mais, avec le temps, il est jugé insalubre et trop petit. Aussi fermera-t-il ses portes en 1853, date à laquelle le théâtre municipal est par ailleurs construit Place des Ursules par l’architecte Exbrayat. Malheureusement, le bâtiment est détruit par un incendie en 1928.

Incendie de l’opéra des Ursules

En 1969, on inaugure la Maison de la Culture et des Loisirs qui s’inscrit dans la politique culturelle menée par André Malraux. Elle comporte deux salles : le Grand Théâtre Massenet (1200 places) et le Théâtre Copeau (300 places). En 1994, la Maison de la Culture est renommée « L’Esplanade » ; en 1998, un incendie criminel détruit le Grand Théâtre Massenet et il faut attendre de longs mois pour que les stéphanois puissent reprendre le chemin du Jardin des Plantes!

En 2006, « L’Esplanade » devient « l’Opéra Théâtre » de Saint-Étienne et accueille aussi bien des spectacles lyriques que des pièces de théâtre ou des ballets. Depuis 2015, « l’Opéra Théâtre » est finalement renommé, en toute simplicité, « Opéra de Saint-Etienne »! L’Opéra de Saint-Etienne est donc le symbole de 200 ans d’art lyrique, possédant ses propres ateliers de création dans ses 36 000m2. Nous avons eu la chance et le plaisir de pouvoir visiter les ateliers et de voir les « petites mains » de l’opéra à l’oeuvre. Lors de notre visite, le décor de Cendrillon était en pleine préparation. Nous avons pu échanger avec la costumière qui nous a parlé de son parcours et de son travail.

L’histoire d’une production

Il faut au moins deux ans pour produire un spectacle à l’opéra.  Le directeur général et artistique détermine donc très en amont  les titres qu’il entend programmer… deux ans plus tarde! Pour un spectacle, il choisit alors un metteur en scène et un chef d’orchestre. Le metteur en scène se chargera de choisir un scénographe-décorateur, un costumier et un éclairagiste. La direction artistique va également procéder à des auditions solistes afin d’attribuer les rôles.

Huit mois avant la présentation au public, l’équipe artistique présente les décors ainsi que les costumes sous forme de maquettes. Le directeur technique, les responsables des ateliers de construction, de décorations et de couture conseillent les maîtres d’œuvre pour définir les techniques et les matériaux les plus adaptés.

Deux mois avant, on construit les décors et on confectionne les costumes. La réalisation du décor débute dans les ateliers de construction. Les grandes parties des décors sont conçus tels des puzzles pour faciliter leur manipulation sur scène. Quant aux costumes, le costumier et la chef-costumière procèdent à l’échantillonnage des étoffes. Une fois que les tissus sont sélectionnés, ils élaborent les patrons des costumes.

Six semaines avant, les artistes arrivent sur place et les répétitions débutent. Ces séances de répétition sont consacrées uniquement aux musicales. Elles se déroulent en quatre étapes essentielles :

  • les « mises en scène piano » où les artistes s’entraînent accompagnés uniquement de piano
  • la « générale piano » qui est la dernière répétition sans l’orchestre. Les maîtres d’œuvre peuvent apporter les derniers ajustements.
  • « l’italienne » : les artistes et l’orchestre travaillent ensemble sans costumes ni maquillage.
  • la « générale » est l’ultime répétition. Il y a les mêmes conditions que lors de la première du spectacle.

La scène du Grand théâtre Massenet

Ce théâtre est composé de plusieurs parties :

  • Le plateau/la scène qui est le point central entre le côté jardin et cour
  • L’avant-scène qui est la parie la plus proche du public
  • La fosse d’orchestre, qui est une cavité devant le plateau
  • Les cintres qui sont dans la partie supérieure de la cage de scène comprenant les équipements de machineries qui permettent de faire apparaitre des décors.

Visite de l’Opéra Garnier.

A l’occasion d’une journée passée à Paris le 2 mai, les élèves des options HIDA du lycée ont pu découvrir les fastes de l’Opéra Garnier voulu par l’empereur Napoléon III et inauguré après son abdication en 1875. Le concours architectural est lancé en 1860 ; Eugène Viollet-le-Duc et le tout jeune Charles Garnier y participent. C’est finalement ce dernier qui remporte le concours en 1861. Les travaux sont lancés en 1861-1862 mais rencontrent rapidement des obstacles : une nappe phréatique est découverte sur le site et ralentit le chantier. En 1867, on dévoile la façade à l’occasion de l’Exposition Universelle mais les travaux ne sont achevés qu’en 1875.

Charles Garnier (1825-1898), architecte

Le bâtiment est fastueux, l’architecte ayant eu recours à des matériaux nobles de grand prix : on ne compte pas le nombre de tonnes de marbres issus de 30 carrières différentes! Marbre rouge pour les colonnes, marbre blanc de carrare pour les chapiteaux… Et puis la mosaïque polychrome… C’est le grand escalier qui, d’emblée, plonge dans l’atmosphère un peu surannée de la fin du XIXème siècle. Le Grand foyer de l’opéra avec sa vue dégagée sur l’Avenue de l’Opéra et le Louvre vous coupe le souffle… Comme un petit aire de « Galerie des Glaces »!

L’Opéra en construction dans les années 1860

Quant à la salle, elle à l’italienne, toute de pourpre et de dorure… La coupole de Marc Chagall commandée par Malraux dans les années 1960 apporte un peu de légèreté dans cet espace pour le moins chargé!

Le jour de notre venue, un ballet était en préparation et c’est dans la quasi obscurité que nous avons découvert la Grande Salle… Ce qui ne fut pas sans rajouter un peu de magie!

Métier, scénographe!

Billet rédigé par Flora B. et Siam R., élèves de 1ère L HIDA spé à l’issue de la visite de Monsieur Fortunier au Lycée le 14 janvier 2019.

Muséographe devenu scénographe en pratiquant, Monsieur Fortunier travaille depuis plus de 14 ans dans un secteur qui le passionne. Mélangeant l’art, l’imagination, la mise en scène, la créativité et la conception, nous allons voir en quoi ces deux disciplines se rejoignent et se réunissent afin de n’en faire plus qu’un.

Discipline de communication, la muséographie s’interroge sur la manière de raconter le contenu d’une exposition d’art, mais aussi d’histoire, de science ou encore de société dans un musée. Comment le visiteur va-t-il appréhender le contenu ?

La scénographie, quant à elle, est la mise en scène des idées du muséographe. Le scénographe se questionne sur la manière de présenter l’exposition au visiteur ; il prend en compte le lieu, se questionne sur les lumières, les sons…Son rôle est également de dessiner les plans et de rédiger des notes d’intention afin faciliter la mise en place de l’installation. Il répond à un cahier des charges (un peu comme un architecte mais là uniquement pour l’expo…). Il fait parfois appel à des écrivains, des concepteurs/compositeurs sonores pour une présentation parfaite.

Plus largement, on peut dire que le scénographe est un designer d’espaces… Ce terme, inspiré de l’art et le spectacle, désigne l’art, l’étude et la façon d’organiser, de mettre en place un décor de scène en prenant en compte les différents espaces (scènes, salle) et leurs interactions. Il collabore avec plusieurs corps de métier comme des metteurs en scène, des sculpteurs, des socleurs, des archéologues et des institutions comme les musées…

Le scénographe a des méthodes similaires à celles de l’architecte. Ainsi, il dessine, écrit, rédige un cahier des charges… Il commence par des esquisses puis affine de plus en plus sont travail.

Le scénographe ne travaille jamais avec un seul projet à la fois car cela ne remplit que rarement l’intégralité de ses heures.

On peut devenir scénographe dans trois grands thèmes :
-les expositions.
-le monde du spectacle.
-en tant que designer d’espace.

Pour devenir un bon scénographe, il faut certaines compétences, notamment en dessin et dessin technique ; il faut avoir la connaissance des matériaux mais aussi des connaissances en architecture d’intérieur. Il est souhaitable de posséder une large culture générale et artistique. Par ailleurs, il faut acquérir des connaissances en gestion de budget.

 

Être scénographe, c’est aussi posséder des capacités d’analyse, prendre des initiatives, s’adapter, être créatif… C’est aussi savoir coordonner parfaitement une équipe et avoir, pour ce faire, une certaine aisance relationnelle. C’est naturellement avoir un sens inné de l’organisation et de la rigueur.

Pour devenir scénographe, il faut suivre un cursus dans le supérieur afin d’acquérir les compétences précédemment citées. Il est ainsi possible de devenir scénographe de plusieurs manières. On peut très bien devenir scénographe en ayant un bac plus 2 en ayant fait un BTS Design d’espace. Mais aussi on peut passer par des études supérieures plus longue et variées qui, quelles qu’elles soient, demandent entre 4 et 5 années d’études après le Bac. On peut également obtenir un Diplôme Supérieur d’Arts Appliqués (DSAA), un Diplôme National d’Arts et Techniques (DNAT), option Design d’espace, un Diplôme d’Ecole d’Architecture, un Diplôme de l’ENSMIS (Ecole Nationale Supérieure des métiers de l’Image et du Son), option Décoration et production. Enfin, on peut suivre un Master pro en Arts ; Arts et lettres ; Sciences des interactions humaines et sociales ; etc. Bref, tous les chemins mènent à la scénographie!!