Enquête à la Préfecture!

Billet de blog rédigé par Samir B. et Melcia G., élèves de 1ère HIDA spé à l’issue des JEP.

Dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine nous sommes allés visiter la Préfecture de la Loire. La Préfecture a une fonction politique importante à l’échelle du département puisque le pouvoir exécutif départemental y est installé : le préfet représente le Président de la République. Depuis la loi de décentralisation de 1982 conseil départemental et services du préfet y cohabitent et assurent, en fonction de leurs domaines de compétence, les missions de service public. La Préfecture est aussi un haut lieu administratif puisque tout ce qui concerne les documents officiels y est traité (carte grises, permis de conduire, carte de séjour…). Enfin, le lieu est historique puisque ce monument témoigne à lui seul de l’industrialisation de Saint-Étienne qui va devenir, au cours du XIXème siècle, le poumon économique du département. C’est ainsi que Montbrison « l’historique » perd sont statut de chef-lieu de département au profit de Saint-Étienne l’industrieuse.

La Préfecture de Saint-Etienne – Place Jean Jaurès

Dans un premier temps, le préfet est « logé » à l’Hôtel de Ville ; la première pierre de ce qui deviendra un véritable palais de la République est posée en août 1885 et le bâtiment est inauguré le 11 janvier de l’année 1902. De style néo-classique avec ses façades monumentales, le bâtiment présente un intérieur un peu austère malgré la présence de nombreuses fresques sur les murs. On peut évoquer Les Mineurs de Jean-Paul Laurens situé dans la grande salle des fêtes. Cette oeuvre est une évocation (contestée et contestable!) de la ville industrielle qu’est alors Saint-Étienne. Une reproduction se trouve aujourd’hui au Musée de la Mine.

Carte postale colorisée présentant la Place Jean Jaurès et la Préfecture de la Loire

Lieu de pouvoir, la Préfecture devient aussi un lieu important de protestation et de contestation, ce qui est explique d’ailleurs que la porte d’entrée se trouve dans l’actuelle rue Charles De Gaulle et non sur la place Jean Jaurès (Marengo pour les intimes!) ; en effet, au début du XXème siècle, le Préfet avait peur des intrusions et des dégradations lors des manifestations qui pouvaient s’avérer violentes. Or il était plus facile de contrôler une entrée sur la rue qu’une entrée sur la place. En ce sens, ce bâtiment est bien aussi un témoin des tensions sociales liées à l’industrialisation de la région.

Patrimoine appelous!

Billet de blog rédigé par Juliette J., Melvil D, Martin M. et Annie La Joie N., élèves de 1ère HIDA spé l’issue des JEP

[Melvil] Inaugurée en 2006, l’église Saint-Pierre fait partie des trois édifices que Firminy doit au grand architecte Le Corbusier. L’édifice se situe à proximité du site Le Corbusier proprement dit qui est désormais classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

[Juliette] La construction de cette église a débuté en 1973 mais elle fut interrompue de nombreuses fois, avant que le bâtiment ne soit officiellement achevé en 2006. Toute de béton, elle mesure 33 mètres de haut et appartient au mouvement Moderne ; elle a été imaginée en 1973 par Le Corbusier, architecte suisse (et français par naturalisation) qui marqua le XXème siècle de son empreinte.

C’est un édifice construit sur une base carré de 25m2, sur ses façades se remarquent des gouttières colorées dans la veine du Corbusier. A l’intérieur du bâtiment se trouvent quatre salles d’exposition dont certaines sont visibles de l’extérieur grâce aux murs vitrés.

[Melvil] La nef principale bénéficie d’un superbe jeu de lumière grâce à de petits orifices dans la coupole, notamment le matin, quand les rayons du soleil dessinent des filaments lumineux sur la paroi intérieure.

 

Eglise Saint Pierre de Firminy construite sur les plans de Le Corbusier

[Juliette] Ces jeux de lumières qui irradient l’église à certaines heures sont permis par des orifices formant la constellation d’Orion sur le mur Est. Il est à noter que la lumière entre aussi par des sortes de cheminées au sommet de l’église qu’on appelle des canons de lumière.

La constellation d’Orion dans l’église Saint Pierre de Firminy

[Annie La Joie] Pour ma part, à l’occasion des 36èmes Journées Européennes du Patrimoine, j’ai eu l’opportunité de visiter la Maison de la Culture de Firminy. J’ai choisi ce lieu car c’était pour moi l’occasion de visiter un monument emblématique de ma ville.

La Maison de la Culture a été construite de 1961 à 1965 par Charles-Edouard Jeanneret-Gris , dit le Corbusier dont mes camarades ont déjà souligné qu’il était l’un des principaux représentants du Mouvement moderne en architecture. On peut aussi rappelé qu’il a également travaillé dans l’urbanisme et le design.

La Maison de la Culture est une bâtiment typique de l’architecture moderne ; c’est l’un des des seuls à avoir été construits du vivant de l’architecte. Il a été classé monument historique en 1984 et est toujours en fonction.

Mesurant plus de 110 mètres de long et 14 mètres de large, la Maison de la Culture se développe sur trois niveaux et s’appuie sur une falaise artificielle, vestige d’une ancienne carrière de pierre. Sa façade inclinée qui prolonge ladite falaise domine le complexe sportif qui lui fait face.

L’édifice dispose de salles dédiées à la musique, à la danse et aux arts plastique, il y a également un auditorium et une salle de spectacles. Ce bâtiment est à lui seul une illustration vivante du thème de ces 36ème journées du Patrimoine car on peut dire qui allie les arts aux divertissements : en effet il a pour visée de faire cohabiter les pratiques artistiques et les pratiques sportives. Arts, divertissement… et convivialité!

[Martin] Nous étions le 21 novembres 2019. C’était les Journées Européennes du Patrimoine et j’avais envie de visiter des musées mais pas ceux qu’on voit habituellement à Saint-Étienne. Alors j’ai commencé à chercher et je me rappelle être tombé sur une vidéo qui parlait du Corbusier à Marseille. Cela me rappela qu’à Firminy cet architecte, Le Corbusier, a fait de nombreuses réalisations pendant la crise du logement mais je ne voulais pas visiter l’église et la maison de la culture. Je les avais déjà visitées! Alors j’ai commencé à regarder s’il avait fait autre chose dans la région ou dans le département et là je suis tombé sur l’Unité d’Habitation du Corbusier qui était à Firminy. 

Unité d’Habitation de Firminy Vert construire par Le Corbusier

J’y suis allé et il n’y avait pas vraiment de monde au début alors on nous a proposé de visiter l’appartement témoin. Nous arrivons dans la première rue… car, oui! le bâtiment du Corbusier n’est pas composé d’étages mais de « rues » qui desservent des appartements dont l’appartement témoin.

C’est quoi l’appartement témoin? C’est un appartement qui n’est plus habité mais qui est fait pour être visité dans sa conception d’époque. Pour la plupart, les appartements étaient traversants Nord Sud. Après avoir visité cet appartement, nous avons appris que l’on pouvait aller au 19ème étage qui est en fait la 7ème rue et qui est anciennement l’école maternelle et primaire qui est aujourd’hui occupée pour une moitié par l’Université Jean Monnet. Nous  avons pu nous y rendre. On nous a fait visiter les salles de classe réaménagées et la cour de récréation de laquelle nous avons une vue imprenable sur tout Firminy.

Après avoir vu ce magnifique panorama, on a pu redescendre à la première rue pour une exposition qui se développait sur chaque porte d’entrée ; il s’agissait de voir comment les habitants avaient réaménagé leurs appartements.

Vue intérieure de l’Ecole de l’Unité d’Habitation de Firminy

Et enfin pour terminer cette longue visite on a eu la chance de rencontrer un propriétaire qui nous a fait visiter son logement.

J’ai trouvé cette visite très intéressante car elle m’a permis de voir ce que cet homme a pu faire pour le département de la Loire mais aussi ces idées de génie qui ont marqué la culture mondiale mais aussi régionale. Cela a révolutionné l’architecture mondiale et française au XXème siècle. Il a su créer des unités d’habitation collectives, avec tout le confort, en prenant soin de ne pas les déshumaniser : ainsi il ménagea des espaces dédiés aux services du quotidien (école, piscine) dans le même espace que celui dédié à l’habitation… Le tout en ayant le souci de la salubrité (aération, lumière…).

[Melvil] Construite en 1965, il faut rappeler que l’Unité d’habitation de Firminy est la petite soeur de celle de Marseille, construite en 1955. Le Corbusier, son créateur, voulait créer un bâtiment de logement beau et pratique, notamment grâce au système d’appartement imbriqués les uns dans les autres. Malheureusement, Le Corbusier n’a jamais pu voir son oeuvre achevée car il mourut en 1967. Ce fut donc son disciple, André Wogenscky, qui l’inaugura en 1967. Il est intéressant de noter que l’Unité n’est pas agencée comme un simple immeuble ; elle est pensée comme une véritable ville miniature, avec des commerces, et même une école à l’intérieur, comme l’a rappelé Martin. Les niveaux ne sont pas appelés « étages », mais bel et bien « rues ».

A la recherche des stéphanois perdus!

Billet de blog rédigé par Edouard C (1ère HIDA spé) à l’issue des JEP.

Le cimetière du Crêt-de-Roc est le premier cimetière  » moderne  » de la ville. Il est créé pour remplacer ceux qui existaient autour des deux églises paroissiales de Saint-Etienne, à savoir, la Grand’Église et Notre-Dame.

Le cimetière du Crêt de Roc

Le choix du site s’est fait en fonction des nouvelles normes en matière d’hygiène publique promues à cette époque : un site aéré à l’extérieur de la zone urbanisée. Ici, le site est balayé par les vents froids.

Le plan initial est dessiné par Pierre-Antoine Dalgabio mais son projet, quatre carrés et deux triangles tronqués, est refusé ; le plan définitif est donné par Jean-Michel Dalgabio, neveu du précédent. Il reprend son idée tout en y apportant quelques modifications, notamment l’ajout d’une chapelle ronde donnant à ce lieu un aspect monumental.

De nombreux tombeaux ont des styles très marqués : gothique, art déco, art nouveau, néo renaissance…

Moïse au Crêt de Roc

De plus, le cimetière accueille de nombreuses célébrités stéphanoises : Bernardy de Sigoyer (sauveur du Louvre en flammes), Léon Lamaizière, Roger Rocher… mais aussi de nombreuses familles prestigieuses comme la famille Colcombet, propriétaire de la recette Colcombet, rue de la résistance.