la danse des continents …

Qu’est-ce qui fait danser les continents ?

Grâce à une simulation 3D de notre planète, une équipe de géophysiciens issus notamment de deux laboratoires du CNRS a répondu pour la première fois à cette question vieille de 50 ans.

Tel un gigantesque puzzle, la lithosphère  est découpée en plaques  qui se déplacent les unes par rapport aux autres.

Ce phénomène, baptisé tectonique des plaques change sans cesse le visage de notre planète : il est à l’origine de la dérive des continents, de la formation des chaînes de montagne, du volcanisme et des tremblements de terre.

Quelles forces sont responsables des mouvements de ces fameuses plaques ? Se trouvent-elles dans les zones de subduction ou de convection?

Pour la première fois depuis 50 ans, une équipe de chercheurs issus de deux laboratoires du CNRS, le Laboratoire de géologie de l’École normale supérieure et l’Institut des sciences de la Terre, et de l’Université de Rome vient enfin de trancher le débat.

Grâce à une simulation en trois dimensions de notre planète obtenue après neuf mois de calcul sur un superordinateur, les géophysiciens ont pu montrer que le mouvement des plaques tectoniques était en réalité le résultat de ces deux phénomènes à la fois, et que leur contribution relative avait évolué au cours de l’histoire géologique de la Terre.

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Tara: des fleuves de plastique

Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les mers, soit l’équivalent d’un camion benne par minute. Des plastiques qui se fractionnent sous l’effet du vent, des vagues et de l’action du soleil pour se transformer en micro-plastiques. Pour mieux comprendre cette pollution et étudier son impact sur la biodiversité, une mission scientifique initiée par la Fondation Tara Océan s’est embarquée à bord de la goélette Tara. Ce navire parcourt le globe depuis 30 ans. Après les pôles et les récifs coralliens, le navire a mis le cap sur l’Europe et 9 de ses plus grands fleuves. Un voyage de 6 mois qui implique 40 chercheurs venus de 16 laboratoires et piloté par le CNRS.

Les fourmis, championnes de la circulation sans bouchons

Que ce soit sur la route des vacances ou sur les trajets quotidiens, les embouteillages touchent aussi bien les voitures que les piétons. Des chercheurs du Centre de recherche sur la cognition animale (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et de l’université d’Arizona (États-Unis) démontrent que les sociétés de fourmis sont, quant à elles, préservées de ces problèmes et circulent avec aisance même quand le trafic est extrêmement dense. Ainsi, leur récolte de nourriture ne perd jamais en efficacité. Ces travaux sont publiés dans la revue eLife le 22 octobre 2019.

Les embouteillages illustrent parfaitement le problème associé à une trop forte concentration d’individus qui circulent dans un même espace. Si l’on regarde pourtant les déplacements de grandes colonies de fourmis, celles-ci ne semblent pas rencontrer ce problème. Afin de percer le mystère de l’incroyable gestion routière de ces insectes, les chercheurs ont mené 170 expériences filmées afin d’observer le trafic ou flux1 des fourmis entre leur nid et une source de nourriture. Ils ont joué sur la largeur de la route et le nombre d’individus participant à l’expérience (de 400 à 25 600) pour faire varier la densité, c’est-à-dire le nombre d’insectes par unité de surface.

Surprise : chez les fourmis, quand la densité augmente, le flux croît puis devient constant, contrairement aux êtres humains qui, au-delà d’un certain seuil de densité, ralentissent jusqu’à avoir un flux nul et provoquer un embouteillage2. Les fourmis, elles, accélèrent jusqu’à atteindre la capacité maximale d’individus que peut supporter la route. Lorsque la densité devient trop importante et que les collisions entre fourmis sont trop nombreuses, les fourmis changent alors de stratégie : elles préfèrent éviter les collisions couteuses en temps plutôt que de continuer d’accélérer. Par ailleurs, les chercheurs ont observé qu’à trop forte densité, les fourmis ne s’engagent plus sur la route et attendent simplement qu’elle diminue pour se lancer.

Si le trafic chez les fourmis présente de nombreuses analogies avec les mouvements de piétons et de véhicules, il repose aussi sur des différences fondamentales. Protégés par leur exosquelette, ces insectes ne craignent pas les chocs ce qui leur permet d’accélérer alors que nous, êtres humains, préférons ralentir. De plus, les colonies partagent un but commun lors de leurs déplacements : la récolte de nourriture, qui ne perd jamais en efficacité quelle que soit la densité. Les fourmis ne semblent pas tomber dans le piège des embouteillages car elles adaptent en continu leurs règles de déplacement en fonction de la densité locale là où le trafic automobile, lui, suit des règles imposées comme s’arrêter au feu rouge, indépendamment du trafic.

Fourmis courant sur un pont. © Emmanuel PERRIN/CRCA/CNRS Photothèque

 

 

 

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Comparaison du trafic en fonction de la densité, chez les fourmis et les humains. © Audrey Dussutour

Still flowing: experimental investigation of ant traffic under crowded conditions, Laure-Anne Poissonnier, Sebastien Motsch, Jacques Gautrais, Jerome Buhl, Audrey Dussutour, eLife, 22 octobre 2019. https://doi.org/10.7554/eLife.48945

source communiqué du CNRS

Pollution plastique :Tara Océan lance une nouvelle mission

D’où viennent les déchets plastiques ? Sous quelles formes arrivent-ils en mer ? Où faut-il concentrer nos efforts pour stopper leurs flux ? Quels impacts ont-ils sur la biodiversité marine et le vivant ? Aujourd’hui, on estime que 80 % des déchets plastiques en mer sont d’origine terrestre…

Cette nouvelle mission plastique 2019, dont le volet scientifique est coordonné par le CNRS, sillonnera plusieurs façades de l’Europe pendant 6 mois et explorera 10 grands fleuves européens. Elle débutera le 23 mai 2019 de Lorient (Morbihan), le port d’attache de la goélette Tara

Un nouveau chapitre de la recherche sur le plastique à bord de Tara
Depuis 2010, la goélette Tara prélève des microplastiques (de 0,2 à 5 mm de diamètre) dans ses filets à l’occasion de ses différentes expéditions. Le constat est clair : ces fragments de microplastiques sont omniprésents dans l’océan. Après s’être concentrés sur cette pollution en mer Méditerranée en 2014, avoir découvert l’importante zone d’accumulation dans l’océan Arctique en 2017 et identifié la biodiversité associée dans le “Vortex” du Pacifique Nord en 2018, la goélette Tara et ses partenaires vont identifier les sources, prédire le devenir et évaluer l’impact des plastiques de la terre vers la mer….

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