« Ma réputation » de Gaël Aymon

ma reputLaura, 15 ans, préfère la compagnie des garçons, celle de Jimmy, Sofiane et Théo. Les mimiques travaillées, les soirées filles, c’est pas trop son truc. Mais lorsqu’elle repousse les avances de Sofiane, ses amis lui tournent le dos et Laura se retrouve isolée et vulnérable. Seule en cours, seule au self, seule dans les couloirs. Les pires ragots circulent à son sujet sur les réseaux sociaux, la rumeur enfle et l’isolement de Laura grandit. Jusqu’à sa rencontre avec Joséphine, élève solitaire et marginale comme elle, qui va l’aider à relever la tête et à dénoncer le harcèlement dont elle est victime.

Comment une élève sans problème, bien dans sa peau, bascule du jour au lendemain dans le cauchemar le plus absolu. Il a suffi d’une seule image postée par on ne sait qui sur Internet pour que le regard des autres se fasse cruel. Peu à peu, celui-ci s’immisce dans l’âme de la victime et la démolit peu à peu. Seule, une aide extérieure peut aider. Ce livre au ton vrai peut aider aujourd’hui de nombreux ados affrontés à ce problème. A lire donc !

Mariannick, doc.

Autres articles du blog
« L’enfer au collège » de Arthur Ténor COLLEGE
« De la rage dans mon cartable » de Noémya Grohan LYCEE
« Les regards des autres » de Ahmed Kalouaz COLLEGE

Autres titres au catalogue
« Elliot »de Graham Gardner COLLEGE
« La fille seule dans le vestiaire » de Hubert ben Kemoun COLLEGE
« Je ne suis pas un singe » de Virginie Lou COLLEGE
« Lettre à Line » de Amélie Billon COLLEGE

« Stop au harcèlement » de Nora Fraisse DOCUMENTAIRE

« N’aie pas peur si je t’enlace » de Fulvio Ervas

autisme ervasUn voyage de trente-huit mille kilomètres, qui commencera par la traversée des Etats-Unis en Harley Davidson. C’est cela que Franco Antonello souhaite pour le dix-huitième anniversaire de son fils, diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Andrea est un ouragan imprévisible. Lorsqu’il marche, c’est sur la pointe des pieds. Les objets, il les aime rangés dans un ordre méticuleux. Quand il veut savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que l’autre a dans le ventre et pour cette raison ses parents ont inscrit sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se fera, à travers les Etats-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois plus inattendu que prévu.

Un road movie à travers des Amériques très différentes, auréolé par cet amour partagé entre père et fils. Découverte de nouveaux décors mais aussi découverte de soi-même. Franco va au contact de la souffrance de son fils Antonello mais loin de plomber l’ambiance, il choisit toujours de laisser son fils décider pour eux deux, de laisser sa part au hasard avec un optimisme invincible. A lire pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’autisme, les autistes et leur capacité à déplacer des montagnes…

Mariannick, doc.

« Dommage de guerre » d’Anne Guillou

dommage guerrePour écrire ce livre, Anne Guillou s’est inspirée d’un fait divers tragique qui s’est déroulé à Guiclan, une commune du Nord-Finistère, au mois d’août 1944. Bien que les anciens en aient été témoins, la mémoire locale a occulté cet événement dramatique. S’appuyant sur des documents historiques, tant français, bretons qu’américains, l’auteur a traité avec tendresse et humanité, dans le style dépouillé qui lui est propre, cet épisode vieux de presque 70 ans. Plus qu’un document historique, c’est un ouvrage mêlant fiction et réalité, propre à émouvoir autant qu’à informer.

Après avoir débarqué en Normandie, les troupes alliées de libération se dirigent vers Brest. Tout au long de leur progression, des échanges se font entre la population locale et les libérateurs (café, essence contre de l’eau-de-vie et autres denrées alimentaires). Un détachement de soldats noirs américains du service de l’Intendance campe dans un bois, ausud de Guiclan. C’est alors qu’une jeune mère de famille est assassinée.

L’auteur décrit avec finesse le microcosme paysan, la mentalité léonarde, les réactions face au drame insupportable. La libération de Morlaix fait l’objet de plusieurs pages colorées et documentées où la joie de la liberté retrouvée ne fait pas oublier la gravité du climat ambiant dans une ville qui abrite la Cour martiale.

« J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » de Béatrice de Toulouse Lautrec

20 ans ravensbruckBéatrix de Toulouse-Lautrec et sa mère ont été arrêtées par la Gestapo de Lyon en juin 1944, internées au fort de Montluc, puis déportées à Ravensbrück en août et libérées en avril 1945.  L’auteur, qui avait vingt ans en 1944 et était alors Mlle de Gontaut-Biron, a raconté son épreuve dès 1946, sans intention de publication, pour se libérer de ce qu’elle venait de vivre. Mais le manuscrit a circulé anonymement, signé « matricule 75 537 »; dès 1948, trente-trois ans avant sa première édition en 1981. On ne saurait mieux définir ce document très différent des ouvrages postérieurs sur la déportation que par ce jugement de Martin du Gard : « Peu de ces rescapés ont su rendre si fidèlement, si humblement, avec une telle absence de cabotinage et de tricherie, ce qu’a été leur vie de tous les jours, ses grandes angoisses, ses dangers, ses petites peines, ses petites joies. » Et par celui d’Albert Camus qui le reçut lui aussi sans nom d’auteur: « On ne peut pas ne pas être profondément touché par le ton même du récit. Garder l’amour de la vie, la confiance, l’humour quelquefois, la tendresse toujours au milieu des charniers, c’est un tour de force ou une grâce, je ne sais pas. »

Procédant par une succession de scènes et de dialogues qui forment un tableau riche de spontanéité, d’émotion, d’amour et de simplicité, Béatrix de Toulouse-Lautrec fait surgir, sans chercher à philosopher, les mille misères de la vie carcérale, l’angoisse de la mort, mais aussi l’espoir et les petites joies qu’un rien suffisait à faire jaillir dans le malheur.

Ce que je retiens de ce livre : de vrais fous rires lancés à la barbe des tortionnaires !

A lire aussi un livre fort : « Kinderzimmer » de Valentine Goby

Mariannick, doc.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

kinderzimmerAu printemps 1944, Mila entre au camp de concentration de Ravensbrück. Elle est plongée alors dans un monde infernal où l’horreur prend toutes les formes : le froid, la maladie, les expériences médicales, la faim, les poux, les coups. Et cette horreur pénètre par tous les sens : les yeux, les oreilles, le nez,… Mais, dans cette horreur absolue, il reste encore la vie, l’amitié, l’amour, l’attention quotidienne aux autres. Comme Mila ou Teresa, chacun décide de vivre ou non.  Pour Mila, enceinte, le risque de vivre est encore plus grand, mais plus miraculeux encore, le risque d’aimer un enfant qui est voué à la mort, le risque d’aimer l’enfant d’une autre. Jusqu’au bout, l’on se demande si cette opiniâtreté à défier la mort sera gagnante.

C’est un livre grave, bouleversant qui rappelle l’existence, souvent ignorée, d’une « kinderzimmer » , une pièce dévolue aux nourrissons dans un camp de la mort.

En rappel, le très beau livre de Béatrice de Toulouse-Lautrec « J’ai eu vingt ans à Ravensbrück » où elle témoigne de son internement dans ce camp.

Deux livres à lire absolument !

Mariannick, doc.

« Eux sur la photo » d’Hélène Gestern

eux sur photo

 

De sa mère morte alors qu’elle avait trois ans, Hélène ne connaît pas grand chose. Tous ceux qui l’entouraient semblent avoir voulu étouffer leurs souvenirs. Une seule photo va attirer Hélène. Elle va faire une annonce dans un journal pour essayer de comprendre une première énigme : qui est en compagnie de sa mère ?

Cette annonce, lancée comme une bouteille à la mer, va être suivie d’une longue correspondance avec Stéphane, un scientifique, qui a reconnu son père sur la photo. Alors, peu à peu, de photo en photo, les  secrets vont se dévoiler, et permettre peut-être à ces deux êtres de se reconstruire et de se trouver…

Une belle histoire d’amour s’engage entre les lignes des lettres et courriels…

Mariannick, doc.

« Les Contes de crimes » de Pierre Dubois

Dans ces contes-là, on ne trouve pas de gentils personnages. Dans ces contes-là, tout ne se termine pas bien : « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ! ». Non cela peut se terminer même très très mal. Pierre Dubois revisitent les contes traditionnels et en fait des produits « à la mode d’aujourd’hui ». Il les transforme en thrillers haletants, où l’horreur se présente soudain au détour des pages. Du sang bien rouge, des cris, des larmes … Un humour noir, parfois très noir. Et pourtant, c’est un livre à dévorer tout cru !

Mariannick, doc.

« L’Assassin à la pomme verte » de Christophe Carlier

assassinUn assassinat : celui d’un industriel italien dragueur impénitent. Un décor : « Le Paradise », un grand palace parisien. Trois personnages : Craig, un universitaire anglais enseignant la littérature française aux Etats-Unis, Elena, une belle Italienne en voyage d’affaires à Paris et Sébastien, un modeste groom de l’hôtel. Un huis-clos à trois voix. Ce que les personnages ont en commun : le regard acéré et curieux sur les personnes qui les entourent, une passion pour enquêter à l’instar des héros d’Agatha Christie.

Dans ce monde aseptisé, peu à peu les personnages se découvrent, mais jamais complètement. Reste toujours le mystère.

Jusqu’au bout du roman, Christophe Carlier nous fait voyager dans la pensée de ces trois personnages. Nous restons toujours dans l’attente d’une surprise, d’un retournement de situation et pour cela, nous sommes comblés.

Mariannick, doc.

« La Patiente » de Jean-Philippe Mégnin

C’est l’histoire d’une femme qui ne dit rien. Et d’un homme qui tente de la comprendre. D’elle il sait très peu, elle sait tout de lui.
Quand enfin elle va se livrer, il le regrettera, mais il sera trop tard. C’est elle qui mène le jeu.
Après l’histoire d’un transfert amoureux en montagne pour son premier roman, voici celle d’un trio amoureux entre Paris et la Bretagne.

Deux personnages qui se croisent : Vincent le gynécologue et Camille, sa patiente qu’il n’a jamais vue mais qui semble savoir tout de lui. Leur lien : David. Pas de cri, pas de saute d’humeur dans ce roman. Camille à l’air si forte, si calme, s’impose dans l’univers de Vincent. Quelques mots d’elle suffisent pour déclencher le cataclysme dans la vie rangée et sereine de Vincent. Un secret lourd plane…

Alors, pour le connaître, on ne lâche plus le livre, on le dévore jusqu’au dernier mot…

Mariannick, doc.

« Pour seul cortège » de Laurent Gaudé

cortègeEn plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.
Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.
Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père…

 On retrouve dans ce livre de Laurent Gaudé, le même souffle épique que dans « La Mort du Roi Tsongor ». On y retrouve aussi les mêmes thèmes : la mort, la tragédie.
Chevauchées héroïques, cortèges somptueux, mis en voix, la voix d’Alexandre ou de ses fidèles à laquelle répond celle de Dryptéis, femme de son ami décédé Héphaiston et fille de son ennemi Darius.
C’est avant tout la voix d’une mère, prête à tout pour sauver son fils d’une fin tragique, jusqu’à se faire oublier de lui.
 Ceux qui aiment la tragédie antique s’y retrouveront et suivront le cortège jusqu’à l’Apocalypse. Pour les autres, il suffit de se laisser emporter par le style de Laurent Gaudé loin, très loin dans l’espace et le temps à la suite d’Alexandre Le Grand.
Mariannick, doc.