25 expériences de pensée philosophique

 

25 expériences de pensée et dilemme philosophiques

(Inspiré du livre de Roger Pol Droit, 101 expériences de philosophie)

Une expérience de pensée philosophique est une hypothèse que les philosophes formulent pour pouvoir réfléchir à un problème philosophique.

Un dilemme philosophique est une situation complexe dans laquelle nous devons agir alors que nous avons le sentiment d’être partagé entre deux choix contraires valables, mais incompatibles.

Bonheur : Imaginez que l’on vous propose un médicament qui vous rendrait heureux. Est-ce que vous l’accepteriez ou pourriez vous avoir des raisons de le refuser ? (Inspiré de l’île de lotophages dans L’odyssée d’Ulysse)

Devoir et morale : Imaginez que vous trouviez un anneau qui vous permette de devenir invisible. Auriez vous encore des raisons de vous comporter moralement ? (d’après l’anneau de Gyges dans la République de Platon)

Liberté : Un acte gratuit est un acte qui serait entièrement libre car commis sans raisons. Si vous faisiez un tel acte pour vous prouver que vous être libre, auriez vous pour autant réussi à prouver que vous êtes libre ? (Inspiré de Gide, Les caves du Vatican)

Nature et culture : Peut-on imaginer à quoi ressemblerait un être humain à l’état de nature ? Peut-on dire que les tribus d’Amazonie vivent à l’état de nature ? (d’après Rousseau, De l’inégalité parmi les hommes)

Travail : Imaginez que des machines accomplissent tout le travail à votre place, pourriez-vous être heureux ? Ou au contraire votre vie pourrait-elle perdre tout sens ? (d’après Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne)

Technique : Imaginez que l’on vous propose des implants et des prothèses qui feraient de vous des « surhommes » ou des « superwomans ». Est-ce que vous accepteriez ? (d’après Jean-Michel Besnier, Demain les posthumains).

Art : Qu’est-ce qui fait la valeur d’une œuvre d’art ? – Sa beauté ? son Originalité ? Faut-il qu’elle soit signée par un artiste reconnu ? – Faut-il qu’elle soit exposée dans un musée ? Ou suffit-il tout simplement qu’un artiste choisisse un objet et décide que c’est de l’art pour que cela en devienne ? (d’après le Ready-made de Marcel Duchamp)

Langage : Un gouvernement peut-il décider s’il le souhaite de changer le sens des mots ? (d’après Georges Orwel, « la novlangue », in 1984)

Histoire : Peut-on dire comme le philosophe Pascal que si le nez de Cléopâtre avait été plus court la face du monde aurait été changée ?

Religion : Si toute réalité à une cause, alors le monde doit avoir une cause. Il faudrait donc imaginer qu’un Dieu l’a créé. Mais alors qui a créé Dieu ? (d’après Hume, Dialogues sur la religion naturelle)

Société : Peut-on encore être un être humain en dehors de la société ? Un enfant sauvage qui a été élevé par les animaux peut-il devenir un être humain ? (L’enfant sauvage d’après le cas véridique de Victor de l’Aveyron).

Etat : Imaginez une société sans Etat. Celle-ci pourrait-elle être viable ? (d’après l’utopie de Joseph Desjacques intitulée L’humanisphère)

Droit et justice : Imaginez que l’on vous demande de choisir les règles d’une société juste. Si vous ne savez pas quelle place vous occuperez dans la futur société, quelles règles choisiriez vous ? (d’après John Rawls, « le voile d’ignorance » dans théorie de la justice.

Droit et justice: Un homme est confronté à la très grave maladie de son épouse. La seule manière de la soigner est un médicament. Mais il n’a pas les moyens de l’acheter. Le pharmacien refuse de lui vendre. A-t-il le droit de voler le médicament ? ( d’après  la théorie du développement moral Kohlberg)

Politique : Imaginez qu’un gouvernement apprenne qu’il risque d’y avoir un attentat de commis sur son sol. Pourrait-il être autorisé à pratiquer la torture pour découvrir où se trouve la bombe ? (d’après Michel Terestchenko, Du bon usage de la torture en ou comment les démocraties justifient l’injustifiable )

Echanges (TES) : Peut-on tout vendre ? Certains pays autorisent la GPA (Gestation pour autrui ou mères porteuses). La France doit-elle autoriser également cette pratique ? (d’après Lucien Sève, Pour une critique de la raison bioéthique)

Désir : Imaginez que vous puissiez satisfaire tous vos désirs. Pour autant pourriez-vous parvenir de cette manière là à être heureux ? (d’après Platon, Le Gorgias)

Perception (TL) : Peut-on considérer que si nous avions les mêmes sens qu’une chauve-souris ou qu’une mouche nos théories scientifiques seraient différentes ? (d’après les philosophes sceptiques)

Sujet, conscience et inconscient : Imaginez qu’une personne commette un crime et affirme qu’elle n’était pas conscient de ses actes au moment des faits, qu’elle souffre de schizophrénie (dédoublement de personnalité). Peut-on la considérer comme responsable du crime ? (d’après l’analyse de Michel Foucault de l’ancien « article 64 du code penal »)

Autrui : Imaginons une société où l’on pratique le cannibalisme. Peut-on dire que ces cannibales sont des barbares par rapport à nous ? (d’après Montaigne, « Les cannibales » et Levy-Strauss, Race et histoire)

Existence  et temps (TL) : Vous avez déjà remarqué que le temps semble passer plus vite lorsque on est captivé parce que l’on fait et qu’il semble au contraire passer très lentement lorsque on s’ennuit. Comment pourriez-vous expliquer cela ?

Matière et esprit : Imaginez que vous deviez interroger un ordinateur qui est dans une autre pièce que vous, quelles questions pourriez vous lui poser pour distinguer si c’est un ordinateur ou un être humain ? (d’après le test de Turing)

Vivant : Est-il juste de faire des expériences sur des animaux pour pouvoir sauver des êtres humains ? (d’apèrs Peter Singer, La libération animale )

Théorie et expérience (TL) : Peut-on admettre qu’une affirmation qui n’est valable qu’en théorie n’aurait aucune valeur ? Ainsi un idéal moral qui ne peut pas être réalisé dans la pratique, perd-t-il toute valeur ? (d’après Kant, Théorie et pratique)

Interprétation et démonstration : Peut-on vraiment affirmer qu’il n’y a pas de faits objectifs, mais seulement des interprétations  propres à chacun ? (d’après Nietzsche)

Vérité : Imaginez que vous êtes médecin et que vous savez que votre patient est atteint d’une maladie incurable, devez-vous le lui dire ? (d’après Kant, Du Prétendu droit de mentir par humanité)

Raison et Réel :Pouvez vous penser que le monde dans lequel vous vivez n’est qu’un rêve ? (d’après Descartes, Les méditations métaphysiques, Première Méditation).

 

Objectif Bac:

Pour le bac, je maîtrise:

1- Le vocabulaire philosophique:

a) les notions du programme

b) les principaux repères: http://sos.philosophie.free.fr/reperes.htm

2- Les principaux problèmes liés à une notion

Exemple: Droit:  Dois je suivre uniquement le droit positif ou également le droit naturel ?

3- Je suis capable de réutiliser au moins deux auteurs sur l’ensemble des notions:

a) je connais leurs thèses

b) je connais leur argumentation

c) je connais leur vocabulaire

4- Je connais la méthodologie des exercices de dissertation et d’explication de texte.

Consignes officielles du bac:

Il s’agit d’évaluer l’aptitude du candidat à :


– mobiliser une culture philosophique dont les programmes précisent qu’elle n’est jamais séparable de la réflexion ;
– construire une réflexion pour répondre à une question ou pour expliquer un texte et, dans ce cadre, poser un problème lié à une ou à plusieurs notions de chacun des programmes précités ;
– conduire un raisonnement de manière rigoureuse, en définissant et en analysant les concepts mobilisés, en appréciant la valeur d’un argument et en discutant une thèse de manière pertinente et en rapport avec la ou les notions des programmes précités qu’elle met en jeu ;
– procéder avec méthode, introduire un problème, organiser sa réflexion en étapes en analysant les exemples, les termes ou les formulations qu’elle mobilise, enchaîner logiquement ses idées en établissant une transition entre elles, et proposer une conclusion.

La clarté et la correction de l’expression sont, en tout état de cause, requises.

Aucune méthode, aucun plan ne sont imposés ni interdits au candidat, dès lors qu’il effectue l’exercice demandé en manifestant les aptitudes requises.

On ne saurait non plus identifier l’existence d’une culture philosophique à la simple présence, dans une copie, de références non commentées, de citations éparses ou de noms d’auteurs sans une référence à tel ou tel de leurs arguments.


La nature de l’épreuve n’appelle pas la simple restitution de connaissances. L’exigence d’une culture philosophique accompagne un effort de pensée qui comporte lui-même, inévitablement, une part de risque.

2) La dissertation et l’explication de texte:  

La dissertation est l’étude méthodique et progressive des diverses dimensions d’une question donnée. À partir d’une première définition de l’intérêt de cette question et de la formulation du ou des problèmes qui s’y trouvent impliqués, l’élève développe une analyse suivie et cohérente correspondant à ces problèmes, analyse nourrie d’exemples et mobilisant avec le discernement nécessaire les connaissances et les instruments conceptuels à sa disposition.
L’explication s’attache à dégager les enjeux philosophiques et la démarche caractéristique d’un texte de longueur restreinte. En interrogeant de manière systématique la lettre de ce texte, elle précise le sens et la fonction conceptuelle des termes employés, met en évidence les éléments implicites du propos et décompose les moments de l’argumentation, sans jamais séparer l’analyse formelle d’un souci de compréhension de fond, portant sur le problème traité et sur l’intérêt philosophique de la position construite et assumée par l’auteur.
Dissertation et explication de texte sont deux exercices complets, qui reposent d’abord sur l’acquisition d’un certain nombre de normes générales du travail intellectuel, telles que l’obligation d’exprimer ses idées sous la forme la plus simple et la plus nuancée possible, celle de n’introduire que des termes dont on est en mesure de justifier l’emploi, celle de préciser parmi les sens d’un mot celui qui est pertinent pour le raisonnement que l’on conduit, etc. Les deux exercices permettent de former et de vérifier l’aptitude de l’élève à utiliser les concepts élaborés et les réflexions développées, ainsi qu’à transposer dans un travail philosophique personnel et vivant les connaissances acquises par l’étude des notions et des œuvres.

[….]

Les capacités à mobiliser reposent largement sur les acquis de la formation scolaire antérieure : elles consistent principalement à introduire à un problème, à mener ou analyser un raisonnement, à apprécier la valeur d’un argument, à exposer et discuter une thèse pertinente par rapport à un problème bien défini, à rechercher un exemple illustrant un concept ou une difficulté, à établir ou restituer une transition entre deux idées, à élaborer une conclusion.

Foire aux questions :

 

Q- Pourquoi travailler la philosophie ? Je ne compte pas faire des études de philosophie l’année prochaine… C’est un petit coefficient (TS, sections technologiques)…

R- L’enseignement de la philosophie poursuit plusieurs objectifs :

a) faire travailler aux élèves leurs compétences de compréhension de texte et de rédaction. Il s’agit de compétences de base utiles dans toutes les études et professions, dans la vie quotidienne.

b) développer les capacités d’abstraction et de raisonnement. La poursuite d’étude en post-bac est favorisée par de bonnes capacités d’abstraction. En effet, plus la formation s’élève, plus on attend des étudiants qu’ils comprennent des principes généraux leur permettant ensuite de traiter des cas particuliers très variés.

c) apprendre à problématiser : il s’agit d’une démarche qui est exigée dans la poursuite d’étude post-bac dans de nombreuses matières : sciences de la nature, sciences humaines, droit…

d) il s’agit d’acquérir l’habitude d’aborder un sujet avec méthode : 1) formuler clairement le problème posé 2) discuter le pour et le contre 3) formuler son avis sur la question.

e) comprendre les fondements des autres disciplines et des débats de société. Au fondement de toutes les discussions – scientifiques, sociales ou politiques – entre être humains, sans que l’on en ait toujours conscience, il y a des problèmes philosophiques qui se posent.

f) former des citoyens. L’enseignement de la philosophie poursuit des objectifs qui dépassent la simple obtention du baccalauréat. Il s’agit de former des citoyens dotés d’une culture générale qui leur permet de comprendre le monde. Il faut qu’ils soient capables de réfléchir à des questions morales qui ne peuvent pas être tranchées par des solutions techniques ou scientifiques. Ils doivent faire preuve d’esprit critique en étant capable de réfléchir sur la valeur des connaissances scientifiques qu’ils ont acquises.

Q- En philosophie, il n’y a pas de réponse définitive. Les philosophes ont des positions divergentes. Comment puis-je avoir un avis ? Est-ce que l’on ne va pas être sanctionné pour cela ?

R- Dans la vie, en tant que citoyen, vous serez amené à vous positionner sur des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponses définitives : l’euthanasie, l’avortement…On attend de vous que vous soyez capable, non pas de vous positionner en fonction d’un simple ressenti subjectif, mais que vous soyez capable de donner un avis argumenté.

Q- J’ai du mal à m’intéresser au cours : on ne peut pas s’intéresser à toutes les matières. Je ne travaille que ce qui est le plus utile pour le bac.

R- Les études scientifiques montrent que les élèves qui ont le plus une attitude utilitaire par rapport aux savoirs scolaires sont ceux qui réussissent le moins bien. Ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui intéressent au contenu des cours.

S’intéresser n’est pas toujours spontané. C’est aussi le produit d’un travail de celui qui apprend. Il doit trouver le lien entre la matière enseignée et ses centres d’intérêt.

Q- J’ai du mal à suivre en cours : c’est trop abstrait. Je suis gêné par le vocabulaire philosophique. Est-ce une fatalité ?

R- Il faut être actif en cours. Les élèves qui participent sont ceux pour qui l’heure passe le plus vite et qui ont déjà acquis en partie des savoirs en cours et ont donc moins de travail à faire à la maison.

Etre actif, cela passe aussi par le fait de ne pas copier sous la dictée, mais de savoir prendre des notes.

Si on ne comprend pas, il ne faut pas hésiter à demander à l’enseignant d’expliquer un point qui a été mal compris.

Il faut apprendre régulièrement le vocabulaire : réaliser un carnet de vocabulaire philosophique peut-être utile.

Q- Je travaille, mais j’ai toujours des notes inférieures à mes attentes. Puis-je changer cela ?

R- Que ce soit en dissertation ou en philosophie, des notes basses ne s’expliquent pas seulement par des difficultés de compréhension et de rédaction. Cela tient également à des consignes qui ne sont pas suivies. Par exemple, en dissertation, la structure de l’introduction et du développement n’est pas suivie. En explication de texte, les mots utilisés par l’auteur ne sont pas définis.

Q- Est-ce que l’on aura vu tous les types de sujets possibles pour le baccalauréat ?

R- Le professeur peut traiter toutes les notions du programme. Mais même s’il le fait, il ne peut pas traiter tous les problèmes liés à une notion et donc tous les sujets de philosophie. Pour palier cette limite, il s’agit d’essayer de parvenir à une compréhension globale de la logique philosophique. C’est pourquoi en philosophie, il ne peut pas s’agir uniquement d’apprendre un cours par cœur, il s’agit d’apprendre à faire des liens entre les différentes parties du programme.

Q- Pourquoi les sujets de philosophie sont-ils formulés de manière si abstraite ?

R- Si on se contente d’en rester à des situations concrètes, il n’est pas possible de dégager les principes généraux qui sont communs à plusieurs situations. L’abstraction permet de dégager des traits communs qui permettent d’analyser de nouvelles situations et exemples qui pourront se présenter dans l’avenir.

Les études scientifiques montrent en outre que plus on baisse le niveau d’exigence que l’on a par rapport aux élèves, moins on les aide à progresser. Un professeur exigeant fait plus progresser ses élèves – même les plus faibles – qu’un professeur qui donne des sujets faciles.

Q- Est-ce que l’on aura vu tous les auteurs possibles pour le baccalauréat ?

R- Il existe une liste de 50 auteurs. Mais les élèves ne sont pas tenus d’avoir vu l’ensemble des auteurs. Il vaut mieux connaître quelques auteurs bien et savoir s’en servir le jour du baccalauréat que beaucoup d’auteurs de manière trop superficielle pour les réutiliser sur des sujets non vus en cours.

Q- Pourquoi étudier des auteurs anciens ? Pourquoi ne pas étudier des textes, tels que des exemples pris dans des articles de journaux, plus récents ?

R- La philosophie présente un avantage par rapport à nombre d’autres disciplines scolaires, c’est que les savoirs philosophiques sont peu périssables. Les connaissances en sciences évoluent en fonction des nouvelles découvertes scientifiques. La philosophie s’intéresse à la discussion de problèmes qui sont certes abstraits, mais qui ne changent pas dans le temps. C’est pourquoi, on continue à lire des philosophes de l’Antiquité. Vous êtes certains que ce que vous avez appris en philosophie a peu de chance de devenir caduc.

Cela dit, cela ne vous empêche pas de proposer au professeur un support (article…, films ou autres…) que vous souhaiteriez étudier en cours.

Q- Ne peut-on pas se contenter d’apprendre des citations commentées pour le bac ?

R- Apprendre des citations commentées ne permet pas d’avoir une vision suffisamment globale de la philosophie pour pouvoir répondre à des sujets qui n’ont pas été directement traités en cours. En outre, se contenter d’un « bachautage » conduit à ne rien retenir pour l’avenir. Ce qui est dommage.

Pensez- vous que vous pouvez réussir l’épreuve du baccalauréat avec cela :

 

Q- Pourquoi privilégier les devoirs à la maison et non pas des interrogations de cours ou même des plans détaillés en deux heures ?

R- L’enseignement de la philosophie a été pensé comme un enseignement qui vous prépare à vos études après le baccalauréat. C’est pourquoi d’ailleurs, il peut apparaître à certains élèves comme marquant un saut de difficulté : sujets abstraits, textes classiques, enseignement plus magistral…

Dans le supérieur, on demande aux élèves qu’ils soient capables d’effectuer des recherches personnelles pour préparer un sujet. Ils doivent chercher par eux-mêmes des documents leur permettant de traiter le sujet. Ils doivent faire des lectures personnelles pour approfondir ce qui a été vu en cours.

Q- Prendre du temps en cours pour discuter de sujets qui n’ont pas directement rapport avec la notion traitée, n’est ce pas une perte de temps ? 

R- Penser cela, c’est ne pas avoir bien compris l’esprit de la philosophie. Elle vise à vous montrer la dimension philosophique de toutes les situations. Par exemple, pendre du temps pour discuter de la vie de classe, c’est avoir une réflexion pratique sur les règles de vie en groupe, sur la finalité des savoirs scolaires… La classe n’est pas simplement un lieu de transmission des savoirs, c’est également une expérience de socialisation et d’apprentissage de la citoyenneté.

L’excellence ne peut être atteinte que par des élèves qui n’ont pas un rapport uniquement utilitaire à l’école et qui savent aller au-delà d’un rapport simplement scolaire aux savoirs. L’exemple en est donné par les chercheurs qui sont passionnés par ce qu’ils étudient et c’est pour cela qu’ils excellent dans leur discipline. 

Esprit critique:

L’enseignement de la philosophie vise à développer l’esprit critique des citoyens.

1- Qu’est-ce que l’esprit critique ?

Kant, dans Qu’est-ce que les Lumières ?, écrit que c’est « oser penser par soi-même ».

C’est la sortir de l’âge de minorité pour passer à l’âge de la majorité.

Penser par soi-même, c’est faire usage de sa propre raison en n’acceptant pas comme

des évidences des préjugés et des opinions sans justifications.

En un mot, c’est être autonome.

(Texte de Kant: http://www.cvm.qc.ca/encephi/contenu/textes/kantlumieres.htm)

2- Comment cela se manifeste-t-il dans le travail en philosophie ?

On attend des élèves qu’ils soient capables de problématiser et de discuter la thèse

présupposée d’un sujet de dissertation ou la thèse défendue par un auteur dans un texte.

Exemple de problématisation: 

Sujet: Doit-on toujours obéir aux lois ?

– La thèse présupposée rappelle ce qui peut sembler être une évidence:

le droit positif institué implique l’obéissance car sinon la société ne pourrait pas fonctionner.

Néanmoins, il est possible de se demander s’il n’y a pas parfois une contradiction entre

l’obéissance aux lois et l’obéissance à des obligations morales universelles qui pourrait

justifier la désobéissance aux lois du droit positif.

C’est pourquoi le sujet posé nous invite à nous demander:

Doit-on toujours obéir au droit positif afin de préserver le fonctionnement de la société

ou peut-il être légitime d’y désobéir au nom d’un idéal moral de justice qui lui serait

supérieur ?

 

 

Rédiger efficacement

Nombre de copies présentent les défauts suivants:

– Phrases peu compréhensibles

– Phrases juxtaposées, sans liens logiques.

Pour améliorer cela:

1) Faire des phrases courtes: 

Il faut viser lorsque l’on rédige à être le plus clair possible.

Pour cela:

– faîtes des phrases courtes: sujet – verbe – complément

– relisez vous à haute voix (lorsqu’il s’agit d’un devoir à la maison)

2) Mettez des connecteurs logiques entre vos phrases:

Un paragraphe argumentatif doit commencer par énoncer la thèse défendue.

Il doit ensuite construire un raisonnement logique pour la justifier. Cela suppose qu’il

y ait des liens logiques entre les phrases.

Pour justifier la thèse, vous devez commencer par partir d’affirmations qui seraient

admises comme vraisemblables par tout le monde (= prémisses vraisemblables ou

lieux communs (Aristote)).

Puis vous devez  reconstruire le raisonnement qui permet de partir de ses premières

affirmations vraisemblables jusqu’à la thèse que vous souhaitez défendre. Un raisonnement

suppose des liens logiques entre les phrases.

Utilisez les schéma suivant en variant les connecteurs logiques:

-Thèse (personnelle ou d’un auteur)

– En effet (parce que, car…) [ première prémisse: introduit l’explication]

– Or (cependant, néanmoins…) [deuxième prémisse: permet d’expliciter le lien logique

entre la première prémisse et la conclusion du raisonnement]

– C’est pourquoi (par conséquent, ainsi…) [Conclusion du raisonnement:  le raisonnement

avant permet bien de montrer la thèse]

Exemple de paragraphe d’argumentation personnelle:

Dans la première partie de cette étude, nous allons examiner la thèse présupposée par le sujet: l’art doit être engagé.

        En effet, un artiste célèbre possède, par ses productions artistiques, un impact sur la société.   Or il est légitime de penser qu’un citoyen, qui détient un pouvoir spécifique au sein d’une société, a également des responsabilités plus grandes. C’est pourquoi  face à une situation injuste, son statut lui donne le devoir de s’engager. A contrario, s’il ne le fait pas, il manque à son devoir de responsabilité morale. C’est ce qui conduit à affirmer que l’artiste a le devoir d’être  d’être engagé.

Dernière remarque:

Si vous voulez rédiger plusieurs paragraphes d’arguments personnels par exemple, alors

ils doivent être organisés de manière logique: du plus simple au plus complexe,

du plus particulier au plus général…

Régles de travail durant l’année

– En classe:

1) L’écoute en classe et la prise de note fait gagner du temps de révision

2) Ne pas bavarder en cours permet de bénéficier d’un cours plus interactif. Les bavardages ne rendent possible que le cours dicté.

– A la maison:

Il est nécessaire de compléter le travail en cours par un travail régulier à la maison.

1) Relire le cours précédent avant chaque séance

2) Apprendre le vocabulaire spécifique de la philosophie

3) Lecture suivie: préparer le paragraphe qui va être vu en cours: soit en cherchant le thème, la thèse, le problème (si c’est un nouveau paragraphe), soit en continuant l’explication de texte linéaire si c’est un paragraphe en cours d’étude.

– Devoirs bonus:

Un devoir bonus est un travail supplémentaire qui permet de gagner des points. Il peut s’agir d’un travail écrit ou oral. Le thème est libre, mais suppose l’accord préalable de l’enseignant.  Il est ainsi possible de proposer des thèmes d’exposés, d’écrire un texte philosophique qui peut être mis ou non en ligne sur le blog….Toutes les suggestions sont les bienvenues.

– Rendu des devoirs obligatoires:

Deux jours de retard: un point enlevé par jours de retard.

Au-delà de deux jours, le devoir doit être effectué à la vie scolaire.

Recherche documentaire et plagiat

Où se trouve la limite lorsque l’on prépare un devoir à la maison en philosophie entre

recherche documentaire et plagiat ?

1) Il est légitime de chercher des informations dans des livres ou sur Internet.

A ce propos, il est nécessaire d’être vigilant sur les sources: vérifier la fiabilité de la source, croiser plusieurs sources…

2) En revanche, recopier des phrases tirer d’un texte constitue un plagiat, sauf s’il s’agit d’une citation d’un auteur reconnu. Dans ce cas, il faut préciser le nom de l’auteur et le titre de l’ouvrage.

3) Il est contre-productif de reprendre des idées que l’on n’a pas compris. Il ne faut utiliser dans sa copie que des thèses que l’on a compris et que l’on est capable d’argumenter.

N.B: Le plagiat est un délit. Il est passible de sanctions. Au niveau d’élèves de terminale, cela peut-être un zero ou un devoir à refaire. Au delà, dans le post-bac, cela peut être l’invalidation d’un diplôme et l’interdiction de le repasser.

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