Éditer – Le beau livre

Pour la sortie de leur nouvel ouvrage «Fully Booked : Ink on Paper», les éditions Gestatlen, organisent une exposition dans leur espace, à Berlin, du 14 mars au 21 avril 2013 sur les beaux livres.

Une expérience Tactile, oui !

Des supports imprimés innovants dans leurs formes.

Un tour d’horizon des techniques

Parmi les ouvrages présentés, certains se focalisent sur la présentation de l’objet, sur la couverture, avec des choix d’impression particuliers (sérigraphie, vernis sélectif, absence de massicotage), un livre niché dans un autre plus gros, une couverture-objet, ou encore une reliure apparente… D’autres s’attardent davantage sur la mise en page, avec l’insertion d’intercalaires, de photos argentiques volantes, l’utilisation des techniques de pop-up, d’encarts qui se déplient, de la découpe laser, de perforations … Cette exposition offre un panorama des possibilités de l’imprimé.

L’article en entier ici 

Anamorphoses : les formes sous un certain angle

Georges Rousse est un plasticien et photographe qui travaille dans des espaces abandonnés

Son travail photographique est l’unique témoin attestant de son passage. Ses photographies font œuvre d’épitaphe pour les lieux disparus, sorte de double éloge à l’espace détruit ; à la fois grâce à l’œuvre elle-même puis à travers la photographie qui perdure.

Ses œuvres éphémères jouent avec l’espace et le vide, pour former une surface faussement plane qui ne sera parfaite que depuis l’angle de son objectif photographique.

Son site 

Felice Varini travaille dans des lieux publics, en prenant soin de ne pas préciser l’angle du point de vue privilégié pour voir l’anamorphose. Certains peuvent ne voir que des formes abstraites quand d’autres trouveront le point exact pour voir apparaître les formes géométriques. Un chasse à l’œuvre qui requiert un œil aiguisé.

Extrait de Formes difformes – art et design sous tous leurs angles

Fabriquer du temps photographique

Cette vidéo  rassemble des extraits de la série Contact concernant Alain Fleischer

Alain Fleischer est obnubilé par l’image miroir, captée grâce à des artifices qui la font se refléter, se distordre avant d’être dé-livrée.

Ainsi, un creux, un trou noir, temps vide, se crée entre la réalité et l’image, une prise de recul qui tente de restituer le réel.

Jeu d’enfant – adulte jouant

Le jeu consiste a utiliser un jouet mécanique pour transporter un nu de maître. Ainsi distordu mais reconstitué dans temps qu’il nous faut pour le regarder, mêlant l’oeuvre toujours renouvelée, et notre quotidien toujours fuyant.

Happy days with La Maja, 1986, Alain Fleischer

Autoportrait dans une lame de couteau

Ici encore l’objet du quotidien est convoqué pour dé-livrer une image re-tranchée, dans  une composition exsangue.

Autoportrait

Klicky

Contrairement à d’autres marques, ce jouet ne met pas en scène des héros mais des personnages anonymes et “normaux”. Des métiers des images d’Épinal, la marque s’intéresse à l’histoire mais bannit toute représentation de violence et de sexualisation.

Au fil du temps, la figurine perd son nom de “Klicky” pour adopter celui de la marque Playmobil (play-mobile). C’est d’ailleurs cette mobilité qui fait son atout. La figurine est articulée et modulable (ce qui lui permet de s’adapter à un décor, et de se décliner sous plusieurs formes). La neutralité de la figurine permet également une identification et une projection des enfants dans des jeux de rôle.

Composer – La communication visuelle

 

Composition abstraite pour un salon de musique – Kandinsky – 1931

Avec Point, ligne, plan, publié en 1926, Kandinsky élabore méthodiquement une théorie de l’abstraction où les éléments géométriques élémentaires, le point, la ligne, le plan, sont mis en relation. Tous ces éléments formels de l’œuvre évoquent chez le spectateur des sentiments différents que l’artiste veut ici analyser de manière presque scientifique. Si le point, « élément premier de la peinture », peut prendre plusieurs formes et « résonner » différemment dans le plan, la ligne a deux qualités substantielles : la « tension » et la « direction ». Il en va de même pour les formes et les couleurs qui, après un test mené auprès de ses étudiants pour vérifier le caractère scientifique de l’expérience, se trouvent associées dans cet ordre : le cercle au bleu, le carré au rouge, le triangle au jaune

Extrait du dossier pédagogique du Centre Pompidou

Kandinsky, Jaune, rouge bleu, 1925

Le Constructivisme russe

Pour la voix (ci-dessous), est un recueil de poèmes de Vladimir Maïakovski (1893–1930), publié à Berlin en 1923 en collaboration avec l’artiste El Lissitzky. Les poèmes, destinés à être lus à voix haute, abordaient des thèmes chers à Maïakovski durant la période suivant la Révolution russe de 1917, tels que la colère à l’encontre de la bourgeoisie oisive et blasée, la compassion pour la lutte des gens du peuple et l’appel à une « armée des arts » pour combattre l’ordre ancien.

Chaque poème est accompagné d’une composition visuelle dynamique dans laquelle les éléments géométriques sont imprégnés d’une signification symbolique. Les lettres imprimées en tons rouge et noir deviennent des signes graphiques, contribuant à l’identité de chaque poème.

Extrait de https://www.wdl.org/fr/item/9609/

 

L’esthétique fonctionnaliste des années 50

Le graphisme suisse des années 50 

Josef Müller-Brockmann travaille ses compositions à partir d’un tracé régulateur. Ses affiches pour le Zürich Tonhalle, mettent en évidence le rythme des compositions musicales qui ont aussi à voir avec les mathématiques (voir l’analyse de l’affiche Beethoven ci-dessous).

Tracé du centre des cercles

Analyse de la composition de l’affiche Beethoven de Josef Müller Brockmann – 1955 – Extrait de Géométrie du design – Kimberly Elam -ed. Eyrolles

 

L’évocation de l’espace dans lequel se déploient  les thèmes musicaux est lié à la structure de la composition dans un tracé régulateur, qui même si il n’est pas visible est compréhensible. Les 2 animations récentes ci-dessous, dé-montrent le dynamisme de ces constructions.

 Josef Müller-Brockmann / 1955

Un exemple aujourd’hui

L’agence Graphéine, pour le logo des Frivolités Parisiennes, communique visuellement à la fois la légèreté du répertoire de L’Opéra comique,  mais aussi sa technicité, le sérieux au service du divertissement. Tout semble « F » comme facile, mais tout est pensé et construit.


Le Tamtam bat le ralliement

Ou comment l’esthétique fonctionnelle des années 50 perdure dans les années 60-70

Un objet fonctionnel est pensé :

  1. pour être fabriqué industriellement
  2. pour répondre honnêtement à sa fonction d’usage
  3. il porte l’esprit de son époque

Qu’en est-il du tabouret TAM TAM de Henry Massonet en plastique moulé, datant de 1968 ?

1 Les nouvelles matières plastiques

Déjà dans les années 50 les designers travaillent les matériaux plastiques qui ont bénéficié des recherches faites pendant la guerre.

Charles Eames pour son fauteuil DAR utilise le polyester renforcé de fibre de verre. La forme est conçu rationnellement en fonction du procédé de fabrication : coque sans contre dépouille, et de son usage, forme enveloppante pour le confort d’assise.  Même si on peu trouver que les couleurs sont un peu ternes et la fibre de verre est visible, la matière tributaire de la technologie employée, s’expose honnêtement.


La fibre de verre est placé dans un moule, enduite de résine et compressé.

Dans les années 60-70, les propriétés des nouveaux polypropylènes et la technologie de l’injection dans un moule, permettent de réaliser des pièces plus colorées, et plus rapidement des pièces monoblocs.

 

Schéma de l’injection des polymères dans un moule

Le Tamtam de Henry Massonet a été conçu  rationnellement  par rapport à ce système de production : formes creuses et système d’emboitement sans contre dépouille, économie de moule : 1 moule pour les 2 pièces du piétement, et 1 moule pour la galette de l’assise.

Vue du système d’emboîtement et des différentes pièces du Tamtam d’Henry Massonnet

En cela il est une icône du design fonctionnel. Mais aussi parce qu’il répond simplement et honnêtement à sa fonction d’usage.

2 La fonction d’usage

A l’origine, le Tamtam est un tabouret pour pêcheur, léger, facilement transportable, peu encombrant lorsque les 2 pièces du piétement sont empilés, il a aussi la bonne hauteur d’assise.


Rapidement, il devient un meuble de salon, tabouret, table d’appoint, à la simplicité formelle sculpturale. Brigitte Bardot l’adopte.

Mais son coût peu élevé et son faible encombrement, en feront aussi le siège des jeunes générations désargentés, et des petits logements.

Car un tabouret, c’est l’assise minimale, qui même si son confort est minimum, n’entrave pas le corps.

Le tabouret Butterfly, porte d’ailleurs ce désir de mouvement dans son nom.

Il est conçu rationnellement, comme le Tamtam pour une technologie particulière de fabrication, celle du contreplaqué moulé.

Cette technologie explorée avant-guerre en particulier par Alvar Aalto pour le Paimio et pendant la guerre par Ray et Charles Eames pour des attelles en particulier, va tirer profit de la mise au point de colles de synthèse plus performantes, qui permettent une tenue des plaques cintrées sans rivetage.

La forme du Butterfly avec ses 2 pièces similaires aériennes, assemblés et maintenues par une entretoise en fait la démonstration.

Technique du moulage du contreplaqué

(Extrait d’un sujet de technologie 2020 – « Le bel objet, c’est quand il n’y a plus rien à retirer ni à ajouter » – citation de Constance Rubini)

3 Lorsque l’objet signe son époque

Le désir du design fonctionnel, d’atteindre  l’unité de la forme,  pour rationalisé la fabrication et avec pour objectif un idéal formelle, s’avèrera possible grâce aux nouveaux matériaux et aux nouvelles technologies.

Pour Jacques Vienot, dans les années 5O, pionnier du design industriel et créateur du bureau d’étude industriel Technès, les canons de l’esthétique industrielle, qu’il décrit  dans sa charte pour « la beauté utile »,  implique « une harmonie intime entre le caractère fonctionnel et l’apparence extérieure ».

« Il n’est de beauté industrielle que d’ouvrages parfaitement adaptés à leur fonction (et reconnus techniquement valables), l’esthétique industrielle implique honnêteté et sincérité dans le choix des matières ou matériaux employés. »

Le contreplaqué moulé des années 50, va bénéficié des qualité des résines mises au point et des expérimentation menées pendant la guerre, pour générer des formes alliant la chaleur du bois et la simplicité formelle issue du moulage, comme la Lounge Chair de Charles Eames dessiné en 1956

A la fin des années 60, Dieter Rams énoncera les 10 points pour un bon design qui vont dans le même sens et définissent le travail des designers à la recherche d’une définition du bon design.

Les nouvelles matières plastiques vont permettre de créer des objets utiles, ronds, colorées et peu couteux comme le Tamtam d’Henry Massonet,  dans une société qui bénéficiaient de la forte croissance économique de l’ après-guerre : reconstruction, plein emploi, croissance de la production industrielle, babyboom.

L’esthétique ludique des objets de cette époque, est caractéristique de l’hédonisme et du non-conformisme de l’époque comme le Cubo de Marco Zanuso et richard Saper… Légèreté, couleur, brillance et miniaturisation ont permis de répondre à l’aspiration des usagers à plus de liberté.

 

 

 

Photographie et art appliqué

La pratique artistique donne du sens au travail dans les métiers d’art comme dans le design.

Pour ce qui nous intéresse,  l’article 2- Titre 2 de la Loi Artisanat, Commerce et TPE – Définition officielle des métiers d’art, est éclairante :

Artisans d’art, artistes de la matière ou manufactures d’art, les professionnels des métiers d’art exercent une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique.

La pratique artistique pour fonder une réflexion en art appliqué. 
Dans les années 20 la photographie révolutionne le regard que l’on porte sur le monde, les avant-garde russe comme la toute nouvelle école du BAUHAUS s’en empare.

La photographie a accompagné la pratique des arts appliqués dans l’école du BAUHAUS.  Indissociable d’un travail d’édition, elle fait voir une image dynamique et optimiste de la modernité.

En voir plus : El Lissitzky & Vladimir Mayakovsky – Dlia golosa (For the Voice-Pour la voix)

 

En + un exemple d’édition aujourd’hui

 La communication visuelle des Frivolités parisiennes par l’agence Graphéine

 

Contexte artistique des années 60-70

Des précurseurs des années 50 aux années 60-70 et 80

La contestation des années 60/70

La dématérialisation en peinture vs l’héroïsme de l’expressionnisme abstrait des années 50

Contestation et remise en cause de la société héritée de la guerre, contre la lourdeur du passée tragique de la guerre, et dénonciation de la société industrielle. Recherche de liberté individuelle, de rapprochement avec la nature, de l’ombre de la réalité tel que la définit Platon.

Pop Art

L’œuvre d’art se dématérialise : par collage, par l’usage d’une facture impersonnelle, sérigraphie, emprunt à l’esthétique BD, répétition, mise en scène des symboles de l’Amérique, Star system, impérialisme américain, américain way of Life…

Jasper Johns , Trois drapeaux 1958 : recouvrement, ombre de la réalité, peinture  à l’encaustique transparente laissant apparaître le support de collage de papiers journaux, strates de sens,
Warhol : Marilyn lips, 1962, Coca cola bottles, 1962, Five Deaths Seventeen Times in black and white, 1963

Expressionnisme post abstrait

Rauschenberg, combine painting :   Retroactive, 1964
Lichtenstein, comics populaires et facture impersonnelle : Blam, 1962

Minimalisme

Simplification, impersonnalité de la facture et réalisme absolu des objets 3d

Donald Judd, Specific object, 1965 : réalité objective et multiplicité des sens
Claes Oldenburg : Soft toilets, 1966 : mollesse, destruction de l’objet …d’art, à l’instar de l’artefact de Marcel Duchamps, Fountain, 1927

Impermanence de la lumière et disparition de l’œuvre, usage d’une technologie récente et issue de la rue  : enseignes aux néons
Bruce Nauman : My Name Exaggerated Fourteen Times Vertically, 1967
Dan Flavin : Monument 1 for V Tatlin, 1964

Hard edge

  Frank Stella : Empress of India. 1965, destruction du cadre du tableau

Land art

Art éphémère qui met en jeu le temps du travail de réalisation, et dont la dimension gigantesque interroge aussi la place du spectateur

Richard Serra, Spin out, 1972-73 : géométrie dans l’espace
Christo, Valley Curtain 1970-1972 : frontière gigantesque et flottante
Walter de Maria, Lightning field, 1977 : utilisation des forces de la nature
Robert Smithson, Spiral Jetty,1971

Art conceptuel, Installation, Performance

Dématérialisation de l’objet d’art

Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965 : rencontre de 3 chaise chacune étant un référent objectif, un signifiant et un signifié….(voir Roland Barthes, Signifiant/signifié)

Arte Povera : Giuseppe Penone, Albero di cinque metri, 1973

Beuys : « Tout homme est un artiste »
« Produire un objet donne un sens à la vie du producteur comme à la vie de celui qui reçoit l’objet. » Marx
Coyote like America and America like me, 1974

Fluxus :  Wolf Vostell, Nam Jun Paik, Josef Beuys, Yoko Ono…Georges Maciunas (fondateur de Fluxus) avec un broc : performance
Mettre en valeur la créativité de chacun : l’auteur et le spectateur, avec légèreté et ironie, utilisation de la vidéo

Boltanski,  Vitrine de référence, 1971

 

PDF : Contexte-artistique Des précurseurs des années 50 aux années 60-70 et 80

Recherche documentaire Style international des années 50 (partie 2)

SK4 – Dieter Rams et Hans Gugelot

Nommez par les mauvaises langues « Snow white coffin » (le cercueil de Blanche-Neige), parce qu’on le trouve trop fonctionnel et un peu froid, c’est un appareil très dessiné (utilisation d’une trame régulatrice pour la mise en place de tous les éléments du plateau) et design sobre, tout est fonctionnel et pratique avec une touche chaleureuse apportée par les côtés en bois blond.

DWS – Ray et Charles Eames

Une des premières assises enveloppantes : coque d’assise moulée, adaptée à l’anatomie.

  • Charlotte Perriand (France)
  • Dieter Rams (Allemagne)
  • Ray et Charles Eames (USA)
  • Isamu Nogushi (Japon)
  • Carlo Molino (Italie)
  • Alvar Aalto (Pays scandinaves)

Ils sont tous préoccupés par la conception d’objets fonctionnels :

  • pratiques (fonction d’usage)
  • bien conçus (pour la fabrication en série industrielle ou artisanale – forme, choix des matériaux)
  • ils sont porteurs d’une identité généreuse : rendre service et être peu couteux.

Dieter Rams, designer allemand écrira une charte du bon design en 10 commandements, qui peut encore nous inspirer :

  1. Un bon design est innovant
  2. Un bon design rend un produit utile
  3. Un bon design est esthétique
  4. Un bon design rend un produit compréhensible
  5. Un bon design est discret
  6. Un bon design est honnête
  7. Un bon design est durable
  8. Un bon design est approfondi, jusque dans les moindres détails
  9. Un bon design est respectueux de son environnement
  10. Un bon design est le minimum de design possible.

PDF : Recherche doc 50 – partie 2

Charlotte Perriand et la nature

Extrait du Séminaire « Design with care » au CNAM – 2019

Le SISMO – Cynthia Fleury

Comment le travail d’enquête sur le terrain est porté par le regard de chacun.

Selon Charlotte Perriand, chacun peut-être créateur. Ainsi la collecte d’objets, ou d’image photographique peut nourrir la créativité de chacun, en lui donnant/approfondissant son sens particulier.

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