Monographie sur Charlotte Perriand, une designer engagée ayant marqué le XXème siècle

Extrait du Séminaire « Design with care » au CNAM – 2019

Charlotte Perriand et l’invention du design

Création et contrainte

La création de Perriand est toute entière pensée en terme de contraintes.

À ses yeux, rappelle Barsac, « il n’y a pas de formule, il n’y a que des circonstances à un moment donné ».

Dans ces extraits de l’intervention de Jacques Barsac, au séminaire « Design with care, organisé par le groupe de designers SISMO et la philosophe Cynthia Fleury, on comprend comment l’analyse du contexte, de la demande et du cahier des charges peuvent être moteur à la création d’un design tout entier tourné vers l’humain.

Séminaire « Design with care » au CNAM – 2019-  L’intégral

 

Le design with CARE

Séminaire « Design with care » au CNAM – 2018-2019

Vers un imaginaire du design with CARE

Speculative Design : une démarche de design qui ne consiste pas à chercher des solutions, mais plutôt à interroger des situations, et à mettre en lumière des voies d’avenir alternatives.

PDF

Un peu plus de quelque chose pour maintenant

J’hésite à mettre ce post dans la catégorie « Portes ouvertes », je le mets dans « Communiquer », « Méthodologie » et « Histoire de l’art et du design »  :-° !!!

 

Et pour bien comprendre l’importance d’argumenter …

Et pour ne savoir +

Un peu plus de quelque chose pour vous émouvoir, émoustiller, amuser, informer dans la page de Mr Phi 

Penser/classer selon Georges Perec

 

Dans le livre posthume « Penser/classer » sont rassemblés des textes de Georges Perec. Il y décrypte le quotidien par le menu : tout ce à quoi nous ne ferions pas attention, mais qui constitue une étude sociologique riche d’observations en particulier pour les designers que nous voulons être : attentifs !

Les textes de Georges Perec sont souvent des inventaires. Le classement est un genre particulier qui sous des dehors d’objectivité recèle une poésie, celle du « rassembleur » que l’ont peu tracée, comme celle du spectateur qui opère des connexions avec ces propres souvenirs, intérêts, questionnements.

Quel message le classement ( qui n’est jamais l’ordre, car comment le pourrait-il dans la perspective d’une démarche créative, jamais épuisée ? )  délivre-t-il de notre regard sur le monde, et du monde que nous regardons ?

Dans le film « En remontant la rue Vilin », on nous parle de la disparition d’une rue, de ce que nous croyions à l’échelle d’une vie humaine, immuable, et qui disparait, comme disparaissent les hommes et les mondes pendant les guerres.

Seul subsiste alors la photographie, l’écriture,  pour prendre le temps de regarder.

 

NÉMAUSUS -Jean Nouvel

Une belle pièce, pour presque tout le monde, c’est une grande pièce. Un bel appartement, c’est d’abord un grand appartement. NÉMAUSUS I, c’est la quantité d’espace comme préalable esthétique. C’est l’affirmation claire de principes basiques, oubliés. C’est l’oubli des normes du logement social pour dépasser la fatalité qui conduit à ces appartements, tous du même type, qui véhiculent la tristesse d’une condition sociale, qui tend à faire confondre individu et numéro, norme et qualité, modèle et identité.

 

Tous traversants – deux orientations, possibilité d’un balayage de l’espace par courant d’air, importante notion de confort en climat méditerranéen. Possédant tous une grande terrasse, ouvrant tous complètement leur façade sur cette terrasse. Ce sont des logements qui commencent toujours par un espace libre de près de 60 m² qui ne sépare pas cuisine et salle à manger, qui ont des salles de bains grandes avec une fenêtre et, à certaines heures, du soleil.

 

Ce sont enfin des logements où l’architecture ne s’arrête pas à la porte d’entrée, basés sur une spatialité et une scénographie précises (duplex, vues depuis les chambres dans le séjour…) et un choix de composants (escaliers, cloisons, portes…) qui font que le futur locataire sait où il habite. NÉMAUSUS I, c’est enfin des appartements très différents (de plain-pied, duplex, triplex…). L’éventail typologique garant d’un choix est aussi une marque de respect vis-à-vis du futur occupant.

Jean Nouvel

Lien vers le dossier de la Cité de l’architecture

«Se fabriquer une mémoire»

ENQUÊTE PHOTOGRAPHIQUE

«Ce que nous voyons ne vaut – ne vit – que par ce qui nous regarde.»

Georges Didi-Huberman dans «Ce que nous voyons, ce qui nous regarde»

Que dit le réel ?

Que dit ce qui retient notre attention ?

Entre ces 2 pôles est toute la tension qui fonde un acte créatif !  « une question d’être » pour  Georges Didi Huberman qui ajoute  : « quand voir ; c’est sentir que quelque chose inéluctablement nous échappe, autrement dit : quand voir ; c’est perdre. »

Pour comprendre, nous avons exploré lors de la séance Pause-photo-prose les univers de certaines photographies et avons (un peu) pénétré l’univers de certains photographes.

Semaine 11 – lundi 9 mars

Vous allez commencer votre enquête photographique (du monde < ! > biographiqe) par un travail le plus hasardeux possible.

Prise de vue !

Durée 20 minutes

Deux entrées au choix

  • Vous prendrez 10 photos sans idée préconçue en vous promenant dans l’enceinte du lycée. Jouer honnêtement sans cerner un quelconque centre d’intérêt.

ou

  • Vous tirerez au hasard un thème, dont nous savons qu’il n’est sans doute aucune proximité avec vos centres d’intérêts, justement !

Classer – c’est dire !

Notre intervenante Barbara Buriot-Fambart – photographe, présentera sa démarche 

Il s’agira ensuite d’opérer un classement de vos prises de vue, puis de trouver les mots-clés qui nomment vos rapprochements qui pourront être poétiques, sociologiques, esthétiques, culturels…

Autant de perceptions qui vous sont personnelles et qui vont vous permettre de mettre à jour un thème particulier grâce à un travail de synthèse (voir fiche d’aide à la synthèse)

Des exemples à rebours

«Formes simples» 

Catalogue de l’exposition- Centre Pompidou/Metz – 13 juin – 5 janvier 2015

En question : Simples ?, Il n’y pas de formes simples, De la forme simple…

Quelques thèmes : Avant la forme – La Lune – Qui pourra faire mieux que cette hélice ? – Le souffle

– Contenir – Silhouettes humaines – Silhouettes animales – Le poids des choses – Énigmes….

Objets à réaction poétique : Il existe un stade imperceptible où l’élision de la forme est spontanément complétée par l’esprit qui la configure. C’est le moment fragile où la pierre est encore absolument une pierre et pourtant déjà autre chose, l’instant où le statut de matériau et le statut de forme cohabitent, comme dans les collections de pierres trouvées et ramassées par Charlotte Perriand, par exemple, symptomatiques de ces objets qui passent d’un statut ordinaire à celui de matériaux « à réaction poétique », pour reprendre les termes de Le Corbusier, c’est-à-dire porteurs de propositions analogiques et métaphoriques. L’érosion que la nature a imposée aux objets trouvés se fait, dans le cas des objets usés, par la cruelle caresse de l’ouvrage. Fabriquées pour parvenir à un outil parfait, modifiées par la répétition des gestes, échancrées par les frottements de la matière, de nouvelles formes apparaissent. La silhouette gagne en force par la faiblesse même que le temps lui a infligée. La forme dit l’insistance de ce dernier sur la matière rendue émouvante, et les fantômes de ceux qui s’en sont servis semblent apparaître dans le matériau finalement raréfié.

        Brassaï-Oiseau 2, 1960

Brassaï-Oiseau 2, 1960

PDF : Exposition Formes simples | Centre Pompidou Metz

Minimum – John Pawson

Minimum- Phaidon Press – 1996

Minimum is an extended visual essay exploring the idea of simplicity in architecture, art and design across a variety of historical and cultural contexts.

The book’s diverse images are organised into a series of spatial themes mass, light, structure, ritual, landscape, order, containment, repetition, volume, essence and expression.

http://www.johnpawson.com/works/minimum 

Travaux des étudiantes

Semaine 12 – lundi 16 mars

Intervention de Gérard Chazal

Philosophe

«La photographie- ce qu’elle montre – ce qu’elle cache»

Semaine 13 -14 – 15 –  lundi 23 mars – lundi 30 mars – lundi 6 avril

Travail photographique et de synthèse à partir de la thématique personnelle choisie : rendu le 6 avril

Musée Nicéphore Nièpce

Jean-François Bauret : percevoir, recevoir

14.02 – 17.05.2020

Travail photographique et de synthèse à partir de la thématique personnelle choisie

Semaine 19-20  – lundi 4 et 11 mai

Scénographier – exposez ? – remplacé par Faire référence

Préparation de l’exposition à l’annexe de la Galerie du Passage (!?) avec l’aide de Barbara Buriot-Fambart – photographe

Semaine 21-22  – lundi 18 et 25 mai

Éditer

Retour d’expérience

Produire une édition papier ou numérique – à tendance poétique, philosophique, manifeste….

Planning « Se fabriquer une mémoire »

PDF :  Enquête photographique

PDF : Classer c’est dire !

ÉDITER SON ALBUM SUR Flickr

Un exemple en toute modestie : Illustrations de l’ABéCéguerre de Dominique Bazerolles

Le contexte, la demande et le cahier des charges

Le contexte est l’environnement pour lequel vous allez développer votre projet.

Il peut s’agir d’une entreprise, d’un particulier, d’une collectivité.

Il est important de bien l’étudier pour en comprendre les valeurs fortes et pouvoir effectuer des choix pertinent et présenter un projet cohérent avec son «image de marque» et sa demande.

La demande est l’énoncé de la commande qui vous est faite. Le sujet doit être précis mais suffisament généraliste pour laisser tous les possibles advenir.

Le cahier des charges, peut être rédigé par le commanditaire ou par vous. Il  liste les grandes lignes ques vous devrez respecter : valeurs de l’entreprise, cadre physique du projet… Il vous permet d’entrer en questionnement et de vérifier la pertinence de vos hypothèses.

Tous cela ne vous empêche pas d’avoir une réflexion et de proposer des solutions empreintes de votre touche personnelle, bien au contraire.

L’exemple de Carlo Scarpa

Carlo Scarpa est un architecte vénitien dont le travail traduit l’attention aux détails constructifs.

Il dessine les moindres détails de ses interventions. La tradition n’est pas un frein à son imagination. Il dit lui-même qu’il règle son projet comme une partition musicale. Les solutions qu’il propose, naissent de sa connaissance des matériaux et des pratiques des artisans, de leurs intelligences qui permettent toutes les inventions.

Lien capsule Carlo Scarpa

PDF : Le contexte la demande et le cahier des charges

Fiche Contexte territoire

Fantastique

FANTASTIQUES!
Figures du monstre de l’Antiquité à nos jours
5 juillet 2019 – 31 décembre 2019

Rassemblant oeuvres d’art et d’archéologie, objets étranges ou exotiques, la nouvelle exposition du musée Rolin interroge ces étonnantes créatures « fantastiques » issues de l’imagination des hommes et la place qu’elles jouent dans notre quotidien, nos croyances et nos inspirations.
L’exposition s’intéresse à ces êtres surnaturels dont l’homme aime emplir le monde depuis les temps les plus anciens. Pégase, Méduse, sirènes… les divinités hybrides et créatures magiques peuplent les croyances de l’Antiquité et s’inscrivent jusque dans les objets du quotidien. Avec le christianisme, la notion du Mal est incarnée par le personnage du diable. Aujourd’hui ces êtres fantastiques nous fascinent et continuent d’apporter une part d’imagination poétique à notre perception du monde.
170 oeuvres issues des collections du musée Rolin et d’une douzaine de musées prêteurs pour explorer quelques facettes de cet inépuisable sujet, à travers différentes époques.
Un programme d’animations aussi diverses que surprenantes apportera son lot d’émotions à tous les visiteurs.

Au fil de l’expo

L’exposition entraîne le visiteur dans les limbes de l’étrange, du bizarre, et peut-être même de l’effroi.

Rez-de-chaussée
Sas d’entrée : Qui est le monstre ?

Accueilli par des miroirs déformants, le visiteur est tout de suite invité à s’interroger sur ce qui fait le monstre, quelle est l’étrangeté qui le caractérise.

Salle 2 : Un certain goût de l’étrange

Le cabinet de curiosité de Jean-Charles Moreux, architecte et décorateur parisien : meubles rares, pièces archéologiques et curiosités naturelles.

Salle 3 : L’effroi et la puissance

Les êtres fantastiques tirent bien souvent leur puissance d’un « petit quelque chose en plus », par un attribut multiplié (comme les taureaux à trois cornes caractéristiques de l’époque gauloise ou par l’ajout d’un attribut supplémentaire.

Salle 4 : Des monstres près de chez nous

Le monstre n’est pas toujours celui que l’on croit et les plus anodins ont pourtant un petit air douteux. Une paire d’ailes dans le dos, voire fichée sur la tête, transforme un quidam en Mercure, un enfant en ange ou en amour. Mais pendant longtemps, les limites du monde connu laissaient la place à toutes sortes de spéculations et le lion ou l’éléphant semblaient aussi étranges que les licornes ou les sirènes.

1er étage
Salle 5 : jeux de monstres

Petite pause en milieu de parcours, des jeux pour se transformer en monstre ou inventer sa propre créature.

Salle 6 : Le héros vainqueur de monstre

La figure du héros terrassant le monstre, tel Thésée et le Minotaure, Persée et Méduse, Bellérophon et la chimère à l’Antiquité, les héros chrétiens, saint Georges, saint Michel ou sainte Marguerite, et les monstres antiques se transforment bien souvent en dragon, incarnation d’un concept chrétien : le mal.

Salle 7 : Des monstres séducteurs

L’infinie variété de créatures étranges, leur familiarité avec les hommes, les conduisent un peu partout dans les objets du quotidien : simples motifs décoratifs ou inspiration nouvelle pour les artistes

Salle 8 : Le théâtre d’ombres de Christian Boltanski

Une oeuvre contemporaine fait danser sur les murs de l’exposition un petit théâtre de créatures étranges, belles et inquiétantes

Une odyssée, un père, un fils, une épopée

Daniel Mendelsohn

Extrait

Vastes errances

La langue anglaise possède plusieurs substantifs pour désigner l’acte de se déplacer d’un point à autre dans un espace géographique. La provenance de ces mots peut se révéler intéressante, en ceci qu’elle nous éclaire sur la façon dont nous avons envisagé, au fil des siècles et des millénaires, la nature de cet acte et sa signification. « Voyage», par exemple, entré dans le lexiqu.e anglais par l’ancien français voiage, vie11t (comme c’est souve11t le cas) du latin viaticum, le viatique, « les provisions pour un voyage». On reconnaît dans la racine de viaticum le nom fémini11 via, « la route». Le « voyage », pourrait-on dire, est ancré dans le champ du matériel par sa double réfé­rence à ce que l’on emporte lorsque l’on se déplace dans l’espace (« les provisions») et à la surface que l’on foule en se déplaçant : la route. « ]ourney », autre terme désignant la même activité, a en revanche une acception temporelle, puisqu’il est issu du vieux français }ornée, mot dont l’origine remonte au latin diurnum, << l’étape quotidienne», qui lui-même est un dérivé de dies, « le jour». On imagine aisément comment l’ « étape quotidienne » a fini par représenter le voyage proprement dit: dans les temps reculés où un long trajet pouvait prendre des mois, voire des années – par exemple pour relier Troie, désormais réduite à un tas de ruines en Turquie, à Ithaque, île rocheuse de la merIonienne qu’aucun vestige notable ne distingue – en ces temps-là, il était plus sûr et plus commode de parler non de « voyage », au sens de viatique – ce qui sert à faire la route -, mais du chemin parcouru en une journée. Avec le temps, la distance couverte en un jou.r en est venue à désigner, par métonymie, le temps nécessaire pour parvenir à destination – que ce fût une semaine, un mois, une année, ou même (comme nous le savons) dix ans. Ce terme <<journey » est touchant car il nous rappelle qu’à l’époque où il est apparu, une simple journée de marche était un exploit assez spectaculaire, une entreprise assez pénible, pour mériter dans le vocabulaire anglais un mot particulier. Cette idée de pénibilité m’amène à une troisièrne façon de nommer les longs déplacements dont nous parlons ici : « travel ». Dans son acception actuelle, le mot évoque davantage une activité plaisante, un loisir, ou encore une section du supplément dominical d’un journal. Quel est donc le rapport à la pénibilité ? Il se trouve que « travel » est un proche cousin de « travail », que le volumineux dictionnaire Merriam-Webster offert par mon père il y a près de quarante ans, à la veille de mon premier grand voyage – de notre banlieue new-yorl<aise vers l’université de Virginie, du nord vers le sud, du lycée à la fac-, définit comme « un effort douloureux ou laborieux ». On entre­voit en effet comme une douleur diffuse en palimpseste sous les lettres qui composent le mot TRAVAIL et derrière son étrange étymologie : il nous vient, après un passage par le moyen anglais et une halte reposante dans l’ancien français, du latin rnédiév·al trepalium, « instrument de torture ». « Travel» se rattache donc à la dimension émotive du voyage : il n’exprime ni sa nature, ni sa durée,mais les sensations qu’il procure. Car, aux temps où ces mots ont pris forme et sens, le voyage était avant tout une épreuve difficile, pénible et laborieuse, dont s’abstenaient scrupt1leusement la plupart des gens. Il n’existe dans la langue anglaise qu’un mot qui, à lui seul, traduit les diverses connotations présentes, isolé­ment, dans « voyage», <<journey » et « travel » – un mot qui fait référence à la distance mais aussi à la durée, à la durée mais aussi à l’émotion, à la difficulté et au danger, et ce mot ne vient pas du latin, mais du grec. Ce mot, c’est odyssey – « odyssée ». Nous le devons à deux noms propres. Il est dérivé du grec ancien odysseia, le titre du poème épique contant les aventures d’un héros dont le nom grec est Odysseus- devenu, par déformation latine, Ulysse. Chacun ou presque sait à présent que l’histoire d’Ulysse est le récit de ses voyages : il parcourut de lointaines mers et (ironie du sort) perdit non seulement tout ce qu’il avait emporté au départ, mais aussi tout ce qu’il avait accumulé en chemin(autant dire, son viatique). Nous savor1s encore qu’il voyagea également dans le temps : la décen.nie durant laquelle, avec l’armée grecque, il fit le siège de Troie, et les dix années qu’il passa à accomplir son retour dans ses foyers, que les gens raisonnables ne se risquent pas à •
quitter. Nous avons donc une idée des dimensions spatiale et temporelle de ce voyage. Or, ce que très peu de gens savent, à moins de connaître le grec, c’est que le troisième élément magique, l’émotion, est imbriqué dans le nom même de ce curieux héros. Un passage de l’Odyssée évoque le jour où le nourrisson reçut son nom. Ce passage, sur lequel je reviendrai, nous fournit fort oppor­tunément l’étymologie de ce nom. Tout comme l’on devine la racine latine via dans viatique (et donc dans voiage et voyage), un helléniste voit pointer sous le nom Odysseus le mot odynê. Ce terme ne nous dira peut-être pas grand-chose de prime abord, et pourtant … Songeons par exemple à l’adjectif « anodin», que le dictionnaire offert par mon père définit comme « un remède ou une drogue qui apaise la douleur ; inoffensif». « Anodin » est en fait un composé de deux mots grecs, qui signifie« sans douleur». Sachant que le préfixe « an-» est un privatif qui signifie « sans », le radical « odynê » ne peut avoir qu’un sens possible : douleur. C’est la racine du nom d’Odysseus-Ulysse, et du titre de l’épopée. Ce qui revient à dire que le héros de cet épique récit de voyage est, litté­ralement, « l’homme de douleur». Il est celui qui voyage – celui qui endure des souffrances.

 

L’odyssée

L’Odyssée d’Homère, épopée de la Grèce antique composée après l’Iliade, narre, quelques années après la victoire de la guerre de Troie, les dix ans d’aventure…

Ulysse est le héros valeureux qui résiste au chant des sirènes, l’athlète triomphant qui traverse les mers pour retrouver Ithaque, l’homme intelligent…

Séductrices, dévouées, monstrueuses, enchanteresses, fidèles… Quels rôles jouent les femmes et les créatures féminines dans l’aventure mythique d’Ulysse…

Et si L’Odyssée n’était pas le récit d’un voyage, ni celui d’un combat politique dont le but serait de rétablir une dynastie, mais celui d’un retour à…

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