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Representations

 

Thématique 2 : « Représentations »

Cette thématique vise à étudier la notion de représentation dans ses diverses acceptions.

Dans sa première acception, la représentation se comprend comme politique : cet axe d’étude vise donc à s’interroger sur la manière dont les citoyens sont représentés et participent à la vie publique et politique.

Représenter et se représenter le monde anglophone, c’est aussi informer et s’informer. L’accès à une information plurielle qui reflète la diversité des points de vue est un enjeu contemporain majeur. Les médias sont un moyen privilégié par lequel sont véhiculées des idées, des images ou des représentations qui influencent notre vision de la réalité. Il s’agit ici de voir comment se détermine la façon dont les individus et les groupes perçoivent les enjeux politiques, économiques et sociaux de leur époque.

La représentation peut, enfin, être esthétique et permettre, par le truchement de la création artistique et culturelle, de véhiculer des images ou des idées et de rendre sensibles des concepts : on s’attache à travers cette notion à étudier la façon dont les sociétés du monde anglophone se représentent à elles-mêmes et se représentent le monde, dans des mises en scène allant de la critique en passant par le consensus, l’anticonformisme et le stéréotype.

À travers les prismes politique, médiatique, culturel et artistique, cette thématique doit permettre une lecture critique et informée des événements, et encourager les élèves à percevoir et confronter les points de vue pour appréhender la pluralité des approches des phénomènes contemporains.

 

Axe d’étude 1 : Faire entendre sa voix : représentation et participation

À la lumière d’événements récents, cet axe d’étude permet d’explorer les modes de représentation des citoyens dans les pays du monde anglophone tels qu’ils sont prévus par les constitutions des États concernés, mais également tels qu’ils s’expriment concrètement selon les contextes politiques, économiques et sociaux de l’époque.

Si la plupart des États du monde anglophone se réclament de la démocratie, cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont régis par une organisation uniforme : le système parlementaire du Royaume-Uni fonctionne, en effet, selon des règles très différentes de celles de la république fédérale des États-Unis ou de l’Inde, ou encore de celles de la république d’Afrique du Sud. Par-delà ces différences qu’il convient d’expliciter, on s’attache à explorer et à analyser, à travers l’étude d’événements récents, la manière dont la souveraineté populaire s’accomplit par le biais de l’action de ses représentants politiques, ou se trouve empêchée au point qu’une partie de la population ne se reconnaisse pas dans la politique menée. Des situations qui mettent en question la représentation politique peuvent conduire certains citoyens à essayer de faire entendre leur voix à travers les réseaux sociaux. Ceux-ci jouent un rôle dans l’évolution des mécanismes de représentativité démocratique.

Exemples d’objets d’étude

Démocratie, pouvoirs et contre-pouvoirs : citoyenneté et représentation politique : systèmes parlementaires, systèmes électoraux, vote des lois, partis politiques, référendums ; citoyenneté et engagement : syndicats, groupes de pression, droit de pétition, défense de la démocratie par le biais d’associations et d’organisations.

Composition et représentativité des institutions : paysages politiques en mutation (réveil ou affaiblissement des systèmes bipartites, du clivage gauche-droite ; redéfinition, construction et déconstruction des partis politiques ; divisions internes au sein des partis) ; mutations idéologiques : conservatisme, républicanisme, libéralisme, populisme ; séparatismes ; analyse du comportement électoral des citoyens (étude de la volatilité électorale ; participation et abstention électorales).

Parlementarisme et monarchie : monarchie parlementaire britannique – rôle, fonctionnement et enjeux ; le Commonwealth hier et aujourd’hui (représentation des citoyens des pays du Commonwealth ; évolution de cette représentation) ; monarchie et démocratie (monarchie constitutionnelle ; prérogative royale) ; républicanisme et royalisme.

La démocratie à l’ère du numérique : voix démocratique et cyber-militantisme ; mouvements protestataires viraux, mondiaux (pouvoir politique des réseaux sociaux) ; lanceurs d’alerte et fuites d’informations ; atouts et écueils du vote électronique.

 

Axe d’étude 2 : Informer et s’informer

Cet axe d’étude permet d’analyser les représentations véhiculées dans les médias par la couverture de situations et d’événements particuliers du monde anglophone. En tant que relais du débat public, les médias – et par extension l’ensemble des diffuseurs d’information depuis l’avènement du numérique – sont l’un des outils privilégiés qui aident le peuple à se construire un savoir, à se représenter les enjeux politiques et sociaux et, plus largement, le monde.

L’influence des médias sur la société et l’opinion publique n’est pas à sens unique : l’étude des interactions entre médias, monde politique et opinion publique peut mettre en lumière les réseaux d’influence et la construction de l’opinion. À ce titre, il convient de tenir compte des contextes nationaux spécifiques. En comparant le traitement médiatique et journalistique d’un même événement dans différents médias (ou différents pays), on peut ainsi mesurer l’étendue du principe de la liberté d’expression et ses limites, et appréhender la diversité de tons et d’opinions qui s’exprime dans les médias traditionnels et collaboratifs du monde anglophone.

Cet axe d’étude permet, par ailleurs, d’étudier la manière dont les médias anglophones se sont adaptés aux enjeux du XXIe siècle, notamment le défi posé par la multiplication des écrans, le succès des sites d’information gratuits puis des agrégateurs, qui mettent en difficulté les médias traditionnels.

Exemples d’objets d’étude

Médias et pouvoir politique : pouvoirs et contre-pouvoirs : les médias comme organe de contrôle du pouvoir politique ; journalisme d’investigation ; lanceurs d’alerte et révélation de scandales étatiques ; communiquer à travers les médias : évolution de la communication politique (spin doctors, political narratives, utilisation politique des réseaux sociaux) ; circulation de l’information ; « société du spectacle » et rôle de représentation (théâtrale) des médias ; médias partisans, médias libres : paysage politique des organes médiatiques aux États-Unis, au Royaume-Uni, etc. (presse, radio, télévision) ; conglomérats et médias indépendants ; points de vue et sondages d’opinion.

Liberté de la presse : différentes conceptions, définitions, garanties de la liberté d’expression (garanties constitutionnelles ; débats sur le besoin de réglementer la parole médiatique ; organes de contrôle de la presse ; libre expression, censure et inféodation des médias) ; dérives médiatiques et répercussions sur la confiance du public accordée aux différents médias ; sphère publique, sphère privée et sphère médiatique (on pourra s’interroger ici sur l’effacement ou le renforcement de la frontière entre ces différentes sphères).

Médias et société : visibilité internationale de certains médias et influence sur les sociétés (The New York Times, Reuters, CNN …) ; les médias comme reflet de la société ; couverture médiatique et choix rédactionnels, rhétoriques ; médias et classes sociales (influence du lectorat ou des spectateurs sur les contenus médiatiques et informatifs) ; rôle et influence des campagnes médiatiques ou publicitaires sur les citoyens.

Médias traditionnels et nouveaux médias : évolution des modèles économiques des médias traditionnels ; médias producteurs d’information et agrégateurs ; multiplication des sources d’information (citizen journalism, participatory journalism) ; Big Data et protection des données ; cyber-militantisme.

Les médias à l’heure de la « post-vérité » : tensions entre savoirs et opinion, entre information et désinformation ; construction de l’opinion et manipulation de l’opinion publique ; théories du complot et « faits alternatifs » (fake news, deep fake) ; vérification des faits (fact-checking).

 

Axe d’étude 3 : Représenter le monde et se représenter

La dimension esthétique et culturelle de la représentation est au coeur de ce dernier axe d’étude. On se propose ici d’étudier la manière dont les sociétés anglophones se donnent à voir à elles-mêmes et au reste du monde à travers des productions culturelles et artistiques. L’acte de représentation, compris ici comme la diffusion d’une image ou d’une idée, est intimement lié à l’art. Il permet de véhiculer des idées par le biais du cinéma (Heritage films, les films de Ken Loach), de la peinture (Banksy, Faith Ringgold, Hew Lowke, etc.), de la musique (les chansons de Bob Dylan, le rap et la culture hip hop), de la littérature (les oeuvres de Paul Auster, Sherman Alexie, Jonathan Coe, Arundhati Roy, J. M. Coetzee, Nadine Gordimer, etc.), du spectacle vivant (théâtre, danse, opéra, arts de rue), de l’architecture (le paysage urbain de Londres ou New-York, l’opéra de Sydney) et de la publicité, commerciale ou institutionnelle.

Le graphisme et l’image au sens large doivent également être envisagés comme autant de mises en scène du réel permettant de visualiser des faits, de représenter et d’organiser le monde. Les symboles et les idées sont, quant à eux, de puissants outils de représentation dont les pays du monde anglophone peuvent user afin d’asseoir leur influence (soft power).

Ces représentations artistiques et symboliques du monde anglophone doivent toutefois se lire à la lumière du contexte culturel, social et politique dans lequel elles s’inscrivent. Une approche comparative pourra ainsi être menée afin de mettre en perspective différents supports (peintures, textes littéraires, films, séries télévisées) et de saisir le caractère arbitraire, stéréotypé ou consensuel de certaines productions artistiques et culturelles.

Exemples d’objets d’étude

Autoportrait, autocongratulation, autocritique : romans nationaux et idiosyncrasies nationales ; célébration ou rejet de traits culturels stéréotypés ou de modèles de société (multiculturalisme) ; reportages et documentaires laudatifs ou critiques ; points de vue narratifs et intentionnalité.

Traditions et mutations : entre passé et présent : représentations contemporaines de la culture britannique ou américaine sous l’angle du passé (visions nostalgiques, passéistes de la culture des pays du monde anglophone) ; adaptations cinématographiques contemporaines de classiques de la littérature – les heritage films présentant une vision idéalisée du passé ; tradition du protest art et évolution des supports et des modes d’expression ; le Commonwealth entre tradition et modernité (Afrique du Sud, Inde, Nigeria).

Se représenter le monde anglophone : cartographies, nomenclatures et toponymies ; infographies, statistiques et sondages dépeignant une certaine réalité ; publicité ; art engagé et perception du monde ; le monde vu par les Britanniques et les Américains (dans la littérature, le cinéma, l’art…) ; diffusion d’images stéréotypées des sociétés du monde anglophone à travers la littérature et le cinéma ; construction et déconstruction de clichés à travers les oeuvres du monde anglophone.

Les vitrines du monde anglophone : villes-monde (comme New York ou Londres qui peuvent être perçues comme offrant une vitrine non seulement du monde anglophone, mais du monde entier, à travers leur architecture, leur multiculturalisme et leur rayonnement international) ; architectures emblématiques ; la monarchie britannique comme vitrine, symbole et objet politique ; l’Australie, pays continent.