Le Bourreau, la Faiseuse d’ange et la Femme avortée

Je n’ai pas aimé ce livre, car l’ensemble du texte s’avère assez compliqué à comprendre avec l’histoire de trois personnages différents mais qui au final se rejoignent. Lucie L doit se faire avorter mais il n’y a qu’une seule personne à pouvoir réaliser cela, c’est Marie G qui est « faiseuse d’ange » : un métier qui n’est pas légal à cette époque 1943, elle finit en prison et attend d’être exécutée , et enfin on retrouve Henri D: le bourreau de l’histoire qui attend de pouvoir exécuter Marie G, mais par ailleurs ce n’est pas vraiment ce qu’il souhaite, il a honte de lui même  pratiquer ce métier de bourreau.
Le texte est assez répétitif au niveau notamment de la position des personnages, on dirait qu’ils ne bougent pas : Lucie L reste tout le long du livre allongée devant un miroir et se regarde sans cesse, Henri D est assis dans la cuisine et bois du vin, et enfin Marie G est allongée dans sa toute petite cellule.
Il y a une chose qui m’a plu dans ce livre: c’est le fait que l’on ne s’attend pas à ce que cette histoire se déroule qu’en vingt-quatre heures seulement, en vingt-quatre heures, on  résume la vie de chacun .
J’ai été surpris par le fait que le titre du texte nous donne l’impression que l’on va nous montrer l’histoire d’un viol, mais en lisant le livre on se rend compte que c’est l’histoire d’un avortement, et d’une mise à mort.

Trop de scènes explicites

Je n’ai pas aimé ce livre dans sa globalité bien que j’aie apprécié que l’histoire soit à trois voix : Lucie L., Marie G. et Henri D. Cela donne un certain rythme au roman, on passe d’une action à une autre, je n’avais pas le temps de reprendre mon souffle, tout s’enchaînait : « Lucie L. tremble. » (p.39), « Marie G. dort encore » (p.41), « Henri D. finit son verre » (p.42).
Par contre, ce qui m’a déplu c’est que les pensées des personnages se mélangeaient à la narration. La première et la troisième personne étaient utilisées l’une après l’autre : « j’y cherche […] Henri D. promène » (p.17). On se perd rapidement, même si les pensées sont en italique. Lors de ces passages, au début, je n’avais pas compris que l’on était toujours avec le même personnage et non avec un autre. Donc entre les pensées et la narration plus le changement de personnage toutes les deux pages, il faut bien suivre, sinon on est complètement perdu dans l’histoire.
Je n’ai pas non plus apprécié que les scènes soient autant explicites : « elle attend que le fœtus glisse hors d’elle » (p.14). Dès la seconde page, on trouve un avortement très détaillé et ce ne sera pas le dernier ! Tout est expliqué, tout est décrit, les moindres détails sont précisés. Pour certains passages, ces descriptions n’étaient pas nécessaires à mon avis.
Pour ne pas finir sur une note négative, je serai plus tentée de lire un livre comme Kinderzimmer, qui je pense contient un sujet qui me plairait davantage.

Toutes les chairs craquent

Après avoir lu le roman Qui touche à mon corps je le tue, tiré d’une histoire vraie de Marie-Louise Giraud, on peut voir les différentes conditions de vie, les véritables douleurs et les vraies souffrances endurées par 3 personnages dans ce livre.Les trois personnes de ce texte sont :  Lucie L. qui avortera dans l’obscurité de sa chambre, Marie G. qui sera condamnée et guillotinée puis Henri D. t bourreau, qui exécutera la condamnée.
Tout d’abord, nous trouvons beaucoup de descriptions sur les corps blessés des personnes qui nous montrent leur souffrance ; on imagine alors les conditions atroces dans lesquelles ils ont vécu : « Elle ne touche pas son ventre. Hier, la sonde plantée dans l’utérus, elle a roulé des heures à bicyclette. Elle a choisi les rues pavées. Elle a freiné fort, elle s’est retenue de vomir, de hurler à cause de la selle en couteau de boucher ».
Ensuite, ce roman nous parle de la mort, durant toute la lecture, il nous montre que dans les années 1940,la mort était omniprésente:  on pouvait mourir guillotiné, mourir des mauvaises conditions de vie ou avorter : « La manette est posée. Tout à l’heure, une simple pression du doigt actionnera le mécanisme, ouvrira la grenouille qui retient la flèche, libérera l’énorme masse du mouton surmontant le couperet. Le paravent, la corbeille sont mis en place, pour la tête. Pour le corps, la baignoire ».
En outre, les descriptions des corps nous font ressentir la souffrance comme si elle était en nous, en tant que lecteur. On imagine les véritables douleurs : « Toutes les chairs craquent. Tous les tissus. Tissus trop larges ou trop étroits, tissus de peau, tissus de soi ».

Je trouve presque malsain d’aimer ce livre

Dans le titre, sur l’image de couverture et dans le résumé, on devine immédiatement le sujet dont parle le livre : de femmes, de meurtres et de violence. Mais pas cette violence habituelle, souvent celle qu’on retrouve dans les combats et qui doit générer au lecteur de l’adrénaline, du plaisir et peut-être de la peur ; Sur la photographie de la couverture , j’ai imaginé une jeune femme nue en train de dire « qui touche à mon corps je le tue ». ; il m’est arrivé en y songeant d’en ressentir de la gène ! J’étais mal à l’aise, et cela a été le cas régulièrement durant ma lecture, notamment devant certains propos sur la souffrance des corps qui est exprimée sans complaisance.
Aussi j’ai trouvé que les passages les moins captivants étaient les plus longs et les plus détaillés, il y a même certaines lignes que j’ai simplement survolées.
Ceci dit,j’ai trouvé intéressant de voir comment Henri D., le bourreau,  se retrouve totalement coincé dans l’inertie, dans le passé ; il se victimise tout en ayant l’air insensible. On trouve chez lui un paradoxe, il est persuadé d’avoir tué sa mère et il s’en veut, mais son spectre vient le hanter lorsqu’il abat les personnes en qui il ne voit pas la victime  : elle vient lui faire comprendre qu’elle ne veut pas d’un fils assassin, mais lui continue ! Il pourrait arrêter cette profession, écouter sa mère espérant se faire pardonner mais il reste pensant qu’il le mérite, il se noie dans l’inertie. Cette vision intéressante se retrouve en partie dans cette phrase « Je ne suis plus Jules Henri, l’enfant qui mangeait des pelures de pommes frites sur les genoux de sa mère, je ne suis plus son meurtrier, je suis un meurtrier tout court ».
J’ai trouvé intéressant également lorsque Lucie L. vient de subir un avortement,  elle réfléchit à sa vie  et elle se met alors à se poser des questions .  « Suis-je victime, bourreau, les deux à la fois, quelle est la part de consentement, de libre arbitre, où est  « je» […] ? » ; « Quand devais-je être quelqu’un et qui pouvait m’aider […] le temps est-il rattrapable, est ce que je peux espérer l’homme […]? « Peut-être il y a[…] une sorte de plénitude où coexistent mon corps ma voix ma tête » « Ai-je raison […] D’espérer ? »
J’ai apprécié les tournants psychologiques du livre, mais le thème à la limite du sadomasochisme m’a déplu, il m’est difficile d’aimer les romans de manière générale ; je trouve qu’ils n’instruisent pas directement. Je trouverais presque malsain d’aimer celui-ci.

Trois vies qui se croisent

Avec un titre en forme de menace  » Qui touche à mon corps je le tue « , le livre émouvant de Valentine Goby a été écrit pour parler de l’avortement en 1943 ,un crime à cette époque et quand les femmes pratiquaient cet acte elles étaient appelés les  » faiseuses d’anges » . En effet l’avortement , sujet très sensible, fait peur à la société de l’époque. Marie G. l’avorteuse,  ne sait pas en fait que cette nuit sera la dernière.
Ce qui peut déplaire dans ce roman , c’est se dire que c’est  » trop bavard  » . Malgré ça, ce livre reste très douloureux à la lecture par moments . Lucie L., Marie G. et Henri D. tous à leurs manières nous inspirent de la compassion et de la tendresse .
On ne découvre pas seulement trois personnages mais trois vies. Dans ce livre nous ne trouvons pas de réponse mais on se pose plus de questions et enfin on a l’opportunité de trouver la réponse qui nous plaira .
Valentine Goby offre à ces trois personnages une mémoire émouvante. Elle les sort des ténèbres, et les lâche dans ce doux entre-deux, quand ce n’est  » pas la vraie nuit encore, il reste du bleu , du jaune , quelque chose de la lumière du jour pas tout à fait effacée » . Ce roman m’a fait découvrir trois vies qui se croisent , trois destins présentés à nous avec un seul point commun : La vie. La vie que l’on donne, la vie que l’on transmet, la vie que l’on perd et celle que l’on choisit de donner. Ce roman nous apprend à accepter son destin.

Douleurs

Pour commencer, Qui touche à mon corps je le tue  est un livre de Valentine Goby, basé sur une histoire réelle. Quand je l’ai lu, ma première réaction était de ne pas continuer la lecture car le sujet ne m’intéressait vraiment pas, puis j’ai continué à lire, c’était dur…
Mais le sujet m’a intéressé de plus en plus. C’est un livre qui nous raconte l’histoire d’une personne ayant pratiqué 27 avortements illégaux.
Valentine Goby nous fait découvrir trois personnages: Marie condamnée à mort pour avoir fait avorter de nombreuses femmes, Lucie L en train d’avorter seule et Henri D le bourreau.
Ensuite, le livre est assez dur à la lecture, il y a des mots crus mais cela m’a plu, ça m’a permis de mieux rentrer dans le contexte de l’histoire, dans les descriptions. On y ressent de la douleur, il y a beaucoup de souffrance « Je l’ai revu un soir un couteau sous la gorge, l’œil crevé , une dent cassée, (…), j’ai fais tatouer sur ma main un poignard enroulé d’un serpent, symbole de vengeance, j’ai eu mal et c’était bon ».
Puis, ce qui m’a aussi beaucoup plu, c’est que souvent l’auteur utilise des comparaisons, ce qui rend la phrase plus douce « pleure sans bruits, et pleure de plus en plus, plus elle poudre son visage, et sa peau se transforme en neige ». Au fond je n’ai pas trop compris ce texte, je n’ai pas compris les raisons des violences, mais ce que l’on peut dire, c’est qu’on ressent des douleurs en lisant le texte.

l’avortement en 1943…

Qui touche à mon corps je le tue est un texte très dur dans le sens où il y a beaucoup de violence:  on parle d’avortement, d’exécution et tout cela se passe pendant la seconde guerre mondiale. Je pense que ce texte est tiré d’une histoire vraie où le vrai nom du bourreau est Jules-Henri Desfourneaux comme il est noté dans les remerciements.
Je n’aime pas beaucoup les avortements. Enlever un fœtus à une mère est dur. Le sentiment que la mère perd une partie d’elle-même, un enfant est un cadeau un acte de la nature. Les techniques médicales pour effectuer un avortement en 1943 n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. L’enfant était enlevé de façon barbare sans anesthésie générale, les seringues pouvaient s’infecter et le sang jaillissait. on peut dire que  « La faiseuse d’anges » , Marie.G exécutait les fœtus. La faiseuse d’Anges a été exécutée à la guillotine, un acte barbare encore.
Le livre se déroule sur 24h, telle une tragédie de l’aube à l’aube où trois corps sont en lutte pour la lumière, à la frontière de la vie et de la mort. Mon moment favori est le début …
Je n’aime vraiment pas le mal pur et dur sur un enfant. Un autre moment très dur à la fin du livre : le moment où enfin l’avorteuse est exécutée à 5h25 le 30 juillet 1943. Le ciel était dégagé mais son exécution a quand même eu lieu. On entend le bruit de la guillotine et de la lame prête à être utilisée. Je pense que Marie G n’était pas une femme qui voulait faire du mal juste elle essayait de nourrir et satisfaire les besoins de sa famille comme Valentine Goby le dit. J’ai quand même eu du mal à comprendre ce livre. Les trois personnages me venaient comme trois histoires différentes.

L’avortement

Valentine Goby est née à Grasse en 1974 , enseignante en lettres, romancière. Elle  a écrit plusieurs romans comme la note sensible en 2002, l’antilope blanche en 2005 … et Qui touche à mon corps je le tue en 2008. Elle a fait des études à Sciences-Po. Maintenant elle se consacre entièrement à l’écriture et à de multiples projets autour du livre ( atelier , rencontre, conférences … ) . Outre ses romans, elle écrit beaucoup pour la jeunesse. Elle a reçu de nombreux prix.
Qui touche à mon corps je le tue , en regardant la couverture et en lisant le titre, je m’attendais à une sorte de livre/témoignage sur le viol. Ce livre, en fait,  nous plonge au coeur du sujet ,l’avortement,  à travers 3 personnages qui ont vécu cette journée du 29 juillet 1943.
Ils prennent tour à tour la parole dans l’ouvrage. Marie G. , « faiseuse d’anges » dans sa cellule, condamnée à mort ; Lucie L, femme avortée, Henri D, exécuteur qui « attend son heure ».
Chacun, quel que soit son rôle,  victime ou bourreau, coupable ou innocent, suscite une certaine émotion chez le lecteur.
Au final ce livre ne m’a pas plu, j’ai eu du mal à  » m’accrocher  » , il y a eu des moments d’incompréhension.

24 h pour mourir

Dans le livre de Valentine Goby  » Qui touche à mon corps je le tue « , j’ai bien aimé ce qu’a fait l’auteur . Elle a écrit son livre comme une pièce de théâtre tragique, son livre se passe en 24h. Elle reprend des personnages réels mais invente aussi car c’est un roman.
Dans ce livre, j’ai bien aimé le personnage de Marie G, faiseuse d’anges, dans sa cellule, condamnée à mort pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux. Marie G est enfermée et vit ces jours en prison avec angoisse, peur, et impatience. Elle dort très peu pour écouter si oui ou non à l’aube, elle sera exécutée, elle développe son ouïe car c’est la seule chose qu’elle puisse faire car elle est attachée et ne peut donc pas bouger :  » elle percevra, elle en est sûre le frottement des chaussettes sur la dalle nue, les souffles épaissis par le mauvais sommeil, le rhum, l’odeur du tabac noir, le frottement de leurs vêtements à chaque pas « . Jusqu’à l’heure où Marie G est exécuté.
Dans ce livre, j’ai aussi bien aimé le personnage d’ Henry D. qui vit douloureusement ses exécutions , il est hanté par sa mère, il fait un métier horrible et douloureux « Je suis l’Exécuteur en chef des arrêts criminels, autrement dit bourreau, pour l’amour d’elle, payé à gages comme un domestique. Je tue, mon corps s’étend lourd, puissant, je tue « .

L’attente du jour

J’ai trouvé ce livre original, peu commun, je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de roman. Le titre violent, en forme de menace m’a intrigué , les descriptions sont choquantes et réalistes notamment lorsque l’auteur rappelle les conséquences de l’avortement dans les années 1940 p28 « la faiseuse d’anges est une sorcière quand elle opère… » p 29 « demain à l’aube elle aura la tête tranchée » p133 « ... les monstres commettent le mal sans même en avoir conscience ».Les descriptions étant trop détaillées et imagés, j’ai trouvé le livre assez dur à comprendre p 41 «  le supplice de la goutte d’eau… la goutte s’écrase et d’heure en heure transperce le crâne, brûle le cerveau comme un acide.. » Le fait que l’auteur cherche les ressentis et réflexions des personnages pour approcher les thèmes sensibles m’ont affecté p 13  » au-delà de mon corps de ma peau…. »
La manière dont Marie.G meurt avec ses doutes sur la conscience m’a dérangé.La façon dont l’auteur entremêle les 3 histoires m’a paru inédite sachant que les trois personnages vont se superposer, jamais ils ne se croiseront mais on  les accompagne dans une journée décisive de leur vie.
J’ai aimé que l’auteur ne juge pas ces personnages, ce qui permet d’avoir son propre jugement où dans certaines situations on partage la souffrance la rage et le désespoir.  J’ai plein d’empathie pour les personnages grâce au narrateur omniscient, on se met facilement à leur place. J’ai apprécié le suspens provoqué par l’attente du jour.
Malgré quelques incompréhensions dans certains passages, j’ai compris l’essentiel de ce livre intense qui brise les tabous, dévoile les silences et les injustices.