Poème collectif sur le bonheur

Si on riait sans raison,
Si on vivait dans une maison,
Si le soleil brillait tous les jours,
Si on trouvait son amour,
S’il n’y avait pas de guerres,
S’il n’y avait pas de violence,
S’il n’y avait pas de discriminations,
S’il n’y avait pas de haine,
S’il y avait l’égalité,
S’il n’y avait pas de mensonge,
S’il n’y avait pas de peur,
S’il n’y avait pas de faim,
Si on avait beaucoup d’argent,
Si on avait beaucoup d’amis,
Si on avait beaucoup de temps,
Si on ne savait pas,
Si le soleil brillait plus fort,
Si la mer n’était pas loin,
Si j’avais dormi cette nuit,
Si je ne devais pas travailler,
S’il y avait des gâteaux gratuits,
Si on pouvait écrire une recette pour le bonheur,
S’il n’y avait pas de maladies,
S’il n’y avait pas la mort,
Si tous les gens avaient les mêmes chances,
Si la lune brillait comme le soleil,
Si les renards et les lapins étaient amis,
Si on avait la liberté de choisir,
Si on pouvait serrer ses amis dans ses bras,
Si le soleil nous souriait,
Si les États-Unis avaient une présidente,
Si le vin coulait dans le Neckar,
Si le pape avait une femme et une famille,
Si les examens étaient faciles,
Si j’habitais à Londres ou à Paris,
Si le français était facile à apprendre,
Si personne n’avait faim,
Si la mort n’existait pas,
S’il n’y avait pas de guerre,
Si l’argent ne jouait aucun rôle,
S’il n’y avait pas de pollution,
Si l’égoïsme n’existait pas,
S’il n’y avait pas de guerre,
Si tout le monde s’aimait,
Si le week-end avait un troisième jour,
Si la saison du printemps était plus longue,
Si je pouvais voyager au bout du monde,
Si j’avais peint la Joconde,

Je resterais calme et placide
Je ferais tout ce que je veux
Le bonheur ne m’abandonnerait pas
Ça c’est la vie que je préfèrerais
Si le soleil me souriait

Je parlerais toutes les langues
Je mangerais des pêches et des pommes
Je boirais le bonheur comme de l’eau
Je serais heureux toute la journée
Tous les gens seraient amicaux
Tous les jours seraient agréables
Tu m’aimerais
Et je t’aimerais !

On n’aurait plus de problèmes à résoudre
On n’écrirait plus de plaintes
Mais seulement des poèmes
Chaque jour serait comme le vendredi
Mais les larmes, aussi, de la vie font partie

Je porterais des fleurs dans les cheveux
Je chanterais et danserais partout
Tout le monde serait toujours rieur
Le vin allemand serait  encore plus savoureux
Toutes les choses iraient mieux

L’éternité commencerait déjà
L’université paierait les étudiants
Tout le monde parlerait la même langue
J’arrêterais la fonte de la glace du pôle Nord

Je ne voudrais pas changer ma vie
Je passerais mes journées avec mes amis
Tout le monde se sentirait mieux
Tous les gens seraient frères et sœurs
On n’aurait plus de soucis
On dirait assez souvent merci

La recherche du bonheur aurait une fin
On ne devrait pas combattre pour l’égalité tout le temps
On pourrait fuir le ronron de la vie quotidienne
On pourrait réaliser ses rêves plus facilement
Il n’y aurait pas autant de gens qui seraient tués

 

à suivre…

« Mai » de Guillaume Apollinaire

Un poème de Guillaume Apollinaire (1880-1918)

Mai

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes

Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

Guillaume Apollinaire (1913) : Alcools – « Rhénanes »

  • le recueil Alcools en téléchargement libre sur la « Bibliothèque numérique » de TV5Monde

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