Les déterminants (aussi appelés « adjectifs ») possessifs en français sont différents selon la personne et le nombre du « possesseur » (mais non son genre !) et s’accordent en genre et en nombre avec ce qui est « possédé » – et seulement en nombre au pluriel.
Le sens du nom « espace » varie selon son genre : au masculin, c’est une étendue ou une distance, et au féminin, c’est le « blanc » typographique, qui se trouve par exemple avant les signes de ponctuation composés (points d’exclamation et d’interrogation, deux-points, point-virgule, guillemets fermants) et après les guillemets ouvrant.
Comme l’ordre des mots dans la phrase, en français, est relativement rigide, les pronoms relatifs ce qui, ce que/qu’ et ce dont, placés en début de phrase et associés à « voilà » ou « c’est », permettent de mettre en relief certains éléments : c’est ce qui se nomme « focalisation ».
Structure des propositions subordonnées conjonctives (ayant fonction de sujet ou de complément) introduites par ce qui, ce que/qu’ et ce dont :
Un grand classique de Graeme Allwright : Il faut que je m’en aille (1966, album Joue, joue, joue)
Buvons encore une dernière fois
À l’amitié, l’amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m’fait d’la peine, mais il faut que je m’en aille
version avec les paroles :
reprise par le groupe Pigalle :
Chanson d’Alain Bashung : Les mots bleus (1974, Jarre / Bevilacqua, composée pour Christophe)
Il est six heures au clocher de l’église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l’attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
À tout prix
(…)
Il n’y a plus d’horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu’elle comprenne
À tout prix
Chanson de Jean-Jacques Goldmann : Pas toi (1986, 45 tours)
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t’efface
Je pense à toi
Et quoi que j’apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi…
Vidéo avec les paroles de la chanson : (mais il n’y a pas de virgule dans les phrases suivantes : « J’ai beau me dire qu’il faut du temps », « J’ai beau me dire que c’est comme ça », « Je ne sais pas pourquoi je saigne »)
Chanson de Jacques Brel : Les bonbons (1964)
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
Puis les bonbons c’est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en bouton
Veuillez noter que lorsque les locutions « d’aussi loin que » ou « du plus loin que » ont une valeur spatiale, on emploie l’indicatif. Mais quand elles ont valeur temporelle, on emploie le subjonctif :
Chanson de Barbara : Ma plus belle histoire d’amour (1967)
Du plus loin que me revienne l’ombre de mes amours anciennes
Du plus loin, du premier rendez-vous
(…)
Du plus loin qu’il m’en souvienne, si depuis j’ai dit « je t’aime »
Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous
Que se passe-t-il quand le sujet des deux propositions est identique ?
… et pourtant, il peut arriver que l’on trouve aussi une répétition du sujet et le subjonctif, comme dans les deux chansons suivantes :
Chanson de Louis-Jean Cormier : Ce soir l’amour est dans tes yeux (reprise d’une chanson de Martine St-Clair)
(vidéo ci-après avec les paroles, mais il y a malheureusement quelques erreurs dans la strophe suivante, ici correctement transcrite)
J’ai peur tout simplement
Que de nous deux je sois perdant
Et un beau jour me retrouver
Tout seul à force de trop aimer
Alors jure-moi d’avoir toujours
Cette façon de me regarder
Oui jure-moi de me dire encore
Ces mots qui me font chavirer
Chanson de Véronique Sanson : Amoureuse (1972)
Et je sens la fièvre qui me mord
Sans que j’aie l’ombre d’un remords
(…)
Je prie pour que le destin m’en sorte
Je prie pour que le diable m’emporte
adaptation allemande de la chanson :
Classification thématique selon ce que l’on veut exprimer
Chanson de Françoise Hardy : Message personnel (1973, Hardy/Berger)
J’ai peur que tu sois sourd
J’ai peur que tu sois lâche
Chanson de Jacques Dutronc : Les Play-Boys (1966, Lanzmann/Dutronc)
Croyez-vous que je sois jaloux ?
Pas du tout, pas du tout !
Chanson de Léo Ferré : (Noël) Madame à minuit (poème de Luc Bérimont / musique Ferré, 1959)
Madame à minuit, croyez vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez -vous qu’on rie* ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.
[* il semblerait que Bérimont ait écrit « rit » (indicatif) dans le poème original – et peu importe, c’est une magnifique chanson !]
Chanson de Georges Brassens : Misogynie à part (1969)
J’admets que ce Claudel
Soit un homme de génie
Un poète immortel
Je reconnais son prestige
Mais qu’on aille chercher
Dedans son œuvre pie
Un aphrodisiaque
Non ça c’est de l’utopie
Elle m’emmerde vous dis-je
Chanson de Daniel Balavoine : Le chanteur (1978)
Et partout dans la rue
J’veux qu’on parle de moi
Que les filles soient nues
Qu’elles se jettent sur moi…
Chanson de Mouloudji : Les feuilles mortes (1946, Jacques Prévert/Joseph Kosma)
Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
interprétée en anglais par Frank Sinatra et Bob Hope sous le titre « Autumn Leaves » (1957) :
Chanson de Serge Gainsbourg : La chanson de Prévert (1961)
… et par Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg :
Chanson de Louise Attaque : J’t’emmène au vent (1997)
Chanson de Serge Gainsbourg : Overseas Telegram (1981, album Mauvaises nouvelles des étoiles)
J’aimerais que ce télégramme
Soit le plus beau télégramme
De tous les télégrammes
Que tu recevras jamais
Et qu’ouvrant ce télégramme
Et lisant ce télégramme
À la fin du télégramme
Tu te mettes à pleurer
Charlotte Gainsbourg chante Couleur café (Serge Gainsbourg, 1964)
L’amour sans philosopher
C’est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j’y fasse
On en a marre de café
Et c’est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse
Chanson de Barbara : Attendez que ma joie revienne (1967)
Attendez que ma joie revienne
Et que se meure le souvenir
De cet amour de tant de peine
Qui n’en finit pas de mourir.
Avant de me dire je t’aime,
Avant que je puisse vous le dire,
Attendez que ma joie revienne,
Qu’au matin je puisse sourire.
Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien…
interprétée par Sacha Distel, Jean-Pierre Cassel, Jean-Marc Thibault, Roger Pierre et Jean Yanne (1967) :
Chanson de Laurent Voulzy : My Song of You (1987, Souchon/Voulzy)
Pour qu’elle penche la tête vers moi doucement
Qu’elle sente dans mon cœur les sentiments
Pour que dans ses fatigues, ses sommeils
Y’ait que moi
Toutes ces mélodies
Ces variétés que je traîne
C’est tout simplement
Pour que ma fiancée m’aime
Que la réserve de baisers qu’elle a
Que tous les messages que son cœur envoie
Ouh…
Que tous ces…
Aillent
Sur ma joue my…
(fiche de travail avec paroles et textes lacunaires à télécharger ici)
Chanson d’Hubert Mounier / L’Affaire Louis’ Trio : Succès de larmes (1988)
Une chanson qu’on caresse
Pour qu’un visage disparaisse
Fuyez douce image
Fuyez douce image
(…)
Le temps efface
Pour qu’on s’enlace
Sur des succès de larmes
Dont la vérité nous charme
Le temps romance
Pour que l’on danse
Pour que l’on danse encore
La locution conjonctive « pourvu que » est toujours suivie d’un subjonctif. Dans une subordonnée, elle exprime une condition (indispensable) et est synonyme de « à condition que » : « Pourvu que tu apprennes la conjugaison française, tu seras bien préparé(e) à l’examen de fin de semestre. » Dans une phrase exclamative, elle traduit un souhait : « Pourvu que tu réussisses ton examen ! » Elle est alors synonyme de l’expression figée « Fasse le ciel que… » : « Fasse le ciel que tu réussisses ton examen ! »
Chanson de Gauvain Sers : Pourvu (2017 – clip de Jean-Pierre Jeunet)
Chanson : Parlez-moi d’amour (1924, Jean Lenoir / chantée en 1930 par Lucienne Boyer)
Pourvu que toujours
Vous répétiez ces mots suprêmes :
« Je vous aime »
voir ici les paroles de la chanson, interprétée par Joséphine Baker :
Chanson d’Ycare : Pourvu que tu viennes (2013)
On fera du ski au Sénégal
Pourvu que tu viennes ça m’est égal
Pourvu que tu viennes
Que tu viennes à Vienne avec moi
Boire un rhum à Rome, je ne sais pas
Tout ce qui te ferait plaisir
T’acheter une écharpe en cachemire.
Danser le rock au Maroc, pourquoi pas
Voir Dali à Delhi, s’il est là
J’inventerai tout pour te faire plaisir
Même cette fausse écharpe en cachemire
L’espoir, le désir et le souhait peuvent aussi s’exprimer par le mode optatif, dont la structure est alors : verbe « pouvoir » au subjonctif + sujet à toutes les personnes (comme toujours lors de l’inversion, il faut un trait d’union entre le verbe et le sujet quand celui-ci est un pronom personnel) + infinitif :
Chanson de Jane Birkin, Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc : Les p’tits papiers (1965, Gainsbourg)
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler
L’injonction (expression d’un ordre ou d’un souhait vif) s’exprime par l’impératif, mais celui-ci n’existant qu’à trois personnes, on a recours, pour toutes les personnes, au subjonctif employé seul dans un phrase exclamative. exemple : « Que la lumière soit ! »
Chanson de Lio : Amoureux solitaires (1981)
Que nos vies aient l’air d’un film parfait !
Chanson de Georges Brassens : L’Auvergnat
Toi l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croquemort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au Père éternel
Chanson de Vanessa Paradis : Le rempart (2014, Mathieu Boogaerts, album Love Songs)
Oui qu’est-ce que j’espère ?
Qu’on me dise la fin de l’histoire
Qu’on me libère, qu’on me repère
Qu’on me dise si je viens, si je pars
Que l’on m’éclaire
Que l’on me fasse voir
Ce qu’il y a derrière
Derrière cette histoire
Derrière ce rempart
C’est un mystère
en duo avec Benjamin Biolay :
Catherine Sauvage chante intégralement Il n’y a pas d’amour heureux (texte de Louis Aragon (1944) / Brassens)
Le temps d’apprendre à vivre
Il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit
Nos cœurs à l’unisson
(…)
Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux
Il n’y a / Il n’est pas de/d’… Il n’y a / Il n’est pas un/une… Il n’y a / Il n’est rien qui/que/dont… Rien qui/que… Rien ne…(fiche en cours d’élaboration !)
Chanson d’Archimède : Julia (2014, album Arcadie)
Julia, j’ai passé ma vie à t’attendre
Tu répands tes couleurs sur mon avenir
Julia, il n’est rien qui ne puisse me rendre
Plus heureux que de te voir sourire
Quand la condition ne joue aucun rôle sur le résultat, on utilise (entre autres) la structure : « que…, que…, + proposition principale » ou bien « que… ou que…, + prop. principale », à laquelle on est libre d’ajouter la locution adverbiale « quand même » ou de simplement la sous-entendre :
Chanson de Georges Brassens : La mauvaise réputation
Que je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Chanson de Georges Brassens : Je me suis fait tout petit
Bien qu’elle soit jalouse au-delà de tout
Et même pire (…)
Il en est de pires, il en est de meilleures
Mais à tout prendre
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs
S’il faut se pendre…
Le verbe « venir » placé en début de phrase se conjugue au subjonctif :
Poème de Guillaume Apollinaire lu par lui-même : Le Pont Mirabeau (1913, Alcools)
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Le Pont Mirabeau chanté par Léo Ferré (1986) :
Expressions figées… (en construction !)
quoi qu’il advienne
Chanson de Vanessa Paradis : Mi Amor
coûte que coûte
Chanson de Tryo : El Dulce de Leche (2008, album Ce que l’on sème)
Il faudra reprendre la route
Devenir français coûte que coûte
Réfugié dans un tiroir
On passe le temps, on garde espoir
C’est ça être français j’en doute
C’est ça être français sans doute
vive le, la, l’ / les + substantif
Chanson traditionnelle : Vive le vent !
fasse le ciel que/qu’ + subjonctif !
Chanson de Francis Cabrel : Comme eux (2013, album Hors saison)
Fasse le ciel qu’on soit comme eux…
voir ici les paroles de la chanson
l’album sur deezer
(que) le diable m’emporte ! cette locution, employée seule, marque la plus intense stupéfaction ; lorsqu’elle est suivie de « si » et de l’indicatif, elle souligne et intensifie, sous la forme d’un serment, le fait que l’on tient pour complètement impossible (ou non crédible) ce qui est affirmé (ou nié) : exemple : « Quelediablem’emportesijesaisaufondcequejesuis. » – Diderot, Le Neveu de Rameau
Texte sans musique de Gerges Brassens : Le fidèle absolu
Bonhomme sais-tu pas
Qu’il existe là-bas
Des beautés par séquelles,
Et qu’on peut sans ennui
Connaître mille nuits
De noces avec elles ?
Et l’homme répondit :
« Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m’emporte
Si je m’en vais chercher
Loin d’ici ce que j’ai
Juste devant ma porte. »
Chanson de (Pierre-Jean de) Béranger (1780 – 1857) : Le Bon Dieu
Enfants, ne m’en veuillez donc plus : Les bons cœurs seront mes élus. Sans que pour cela je vous noie, Faites l’amour, vivez en joie :
Narguez vos grands et vos cafards. Adieu, car je crains les mouchards. À ces gens-là si j’ouvre un jour ma porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte, Je veux bien que le diable m’emporte.
voir ici les paroles de la chanson interprétée par Gaël Liardon :
que le diable t’/vous/l’/les emporte ! cette locution employée seule traduit le souhait de se débarrasser des importuns et des ennuis :
Chanson de Barbara, Ma plus belle histoire d’amour(voir plus haut)
Et de vous, perdant courage
Soudain, me prenait la rage
Mon Dieu, que j’avais besoin de vous
Que le Diable vous emporte
D’autres m’ont ouvert leur porte
Heureuse, je m’en allais loin de vous
Chanson de Serge Gainsbourg : Un violon, un jambon (BO du film On a volé une chanson de Jean Baque, 1965)
Suspends un violon, un jambon à ta porte
Et tu verras rappliquer les copains
Tous tes soucis que le diable les emporte
Jusqu’à demain
n’en déplaise à… / ne vous (en) déplaise, … (toutes les personnes sont possibles ici, sauf « je » et « nous ») – cette expression peut avoir deux sens selon le contexte: elle permet d’exprimer un souhait et signifie « (pourvu) que cela ne déplaise pas à… ! » ou bien elle exprime une condition sans incidence sur le résulat et signifie « que cela plaise ou non à… »
Chanson de Serge Gainsbourg : La Javanaise (1963, composée pour Juliette Gréco)
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d’une chanson
Chanson de Georges Brassens : Les copains d’abord (1964)
Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en pèr’ peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord
Ses « fluctuat nec mergitur »
C’était pas d’la litterature
N’en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat’lots
N’étaient pas des enfants d’salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d’abord
interprétée par 16 comédiennes et comédiens sous la direction de Louis Chédid – projet « Brassens sur Parole(s) » (2016) :
peu importe ! qu’importe !
peu (m’) importe le, la, l’… – peu (m’) importent les… qu’importe / que m’importe le, la, l’… – qu’importent / que m’importent les…
Chanson de Jeanne Moreau : Ni trop tôt ni trop tard (1964, Serge Rezvani, sous le pseudonyme de Bassiak)
Peu m’importe la tyrannie
Et le règne des soudards
Tant qu’ils nous laissent la vie
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
(…)
Peu m’importent vos sarcasmes
Et vos hoquets goguenards
Uniformes du marasme
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
(…)
Que m’importent les mensonges
Dont on broda nos berceaux
Et la faux le ver qui ronge
De la mort des oripeaux
(…)
Que m’importe le temps qui passe
Et s’éloigne nulle part
Le doux présent nous enlace
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
voir ici les paroles de la chanson et d’autres enregistrements
vaille que vaille – cette expression se retrouve dans tant de chansons qu’une page lui sera dédiée ; voici ma préférée :
Chanson de Juliette Noureddine, interprétée au Grand Rex en duo avec Guillaume Depardieu : Une lettre oubliée (2005, album Mutatis mutandis)
Mais adieu ma vie mon cœur
Il faut bien que je m’en aille
On m’appelle il est six heures
À demain vaille que vaille
À moins que ton artilleur
N’ait pour seules funérailles
Que les tranchées et la peur
Le vacarme et la mitraille
Sur ces pages abîmées
Il manque l’ultime morsure
La certitude affirmée
D’une simple signature
Mon amour si d’aventure
Au front je devais tomber
Je voudrais que tu me jures
De ne jamais m’oublier
Subjonctif passé…
à suivre… !
Photos de Nicolas Bravin publiées sur ce blog avec son aimable autorisation.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, regretter, supporter, détester sont suivis :
– d’un nom propre
– de l’article défini « le, la, l’, les » + un substantif (ou un nom propre avec article, par exemple un nom de pays)
– du déterminant (ou adjectif) possessif « mon, ma, mes… » + un substantif
– du déterminant (ou adjectif) démonstratif « ce/cet, cette, ces » + un substantif
– d’une proposition subordonnée complétive conjonctive à l’indicatif introduite par la conjonction de subordination « ce qui », « ce que/qu' », « ce dont »
Chanson d’un jour d’été– Chanson du film Les Demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1967) interprétée par Anne Germain et Claude Parent, qui prêtent leurs voix à Catherine Deneuve et Françoise Dorléac
Aimer la vie aimer les fleurs Aimer les rires et les pleurs Aimer le jour aimer la nuit Aimer le soleil et la pluie Aimer l’hiver aimer le vent Aimer les villes et les champs Aimer la mer aimer le feu Aimer la terre pour être heureux
J’aime le ciel parce qu’il est dans tes yeux
J’aime l’oiseau parce qu’il sait ton nom
J’aime ton rire et tous ces mots curieux
Que tu viens murmurer au col de mon veston
Les verbes aimer, adorer, préférer et détester sont suivis d’une proposition subordonnée complétive infinitive = une proposition qui se réduit à un verbe à l’infinitif ou qui commence par un verbe à l’infinitif exemple : Les enfants aiment jouerdehors.
Chanson de Benjamin Biolay : Ton héritage(2009, album La Superbe)
Si tu aimes la marée basse, le soleil sur la terrasse
Si tu aimes l’automne vermeil
Si tu aimes les soirs de pluie
Si tu aimes ce qui est bon
Si tu aimes sentir la terre
Les verbes apprécier, regretter, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée complétive introduite par la préposition (le subordonnant) « de » = une proposition qui se réduit à « de » + un verbe à l’infinitif ou qui commence par « de » + un verbe à l’infinitif exemples : Nous apprécions detravailler à notre rythme. Je regrette departir si tôt. Il ne supporte pas devoir ses amis tristes.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, détester, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée (circonstantielle) à l’indicatif introduite par la conjonction de subordination « quand » et qui a ici la fonction d’une subordonnée complétive exemple : J’aime quand tu souris. – Je n’aime pas quandtu pleures.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, détester, regretter, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée complétive au subjonctif introduite par la conjonction de subordination « que » exemple : Je préfère que nous partions avant le lever du soleil.
***
Poème de Boris Vian : Y’a du soleil dans la rue
Y’a du soleil dans la rue
J’aime le soleil mais j’aime pas la rue
Alors je reste chez moi
(…)
Chanson de Mouloudji : Valse jaune (musique : Marguerite Monnot, sur un poème de Boris Vian)
Il y a du soleil dans la rue
Moi j’aime le soleil mais j’aime pas les gens / mais j’ai peur des gens [variante]
Et je reste caché tout l’temps
A l’abri des volets d’acier noir
Il y a du soleil dans la rue
Moi j’aime bien la rue mais quand elle s’endort
Et j’attends que le jour soit mort
Et je vais rêver sur les trottoirs
(…)
Et l’soleil
Fait le tour de la terre
Et revient sans s’en faire
Et la rue se remplit de travail et de bruit
Alors
C’est là que j’me méfie…
Car il y a du travail dans la vie
Moi j’aime pas l’travail mais j’aime bien la vie
Et j’vais voir de quoi elle a l’air
En f’sant gaffe de pas trop en faire
(…)
tout aimer ou aimer quelque chose / ne rien aimer j’aime tout, tu adores tout, il préfère tout, elle apprécie tout, nous regrettons tout, vous supportez tout, ils détestent tout
je n’aime rien, tu n’adores rien, il ne préfère rien, elle n’apprécie rien, nous ne regrettons rien, vous ne supportez rien, ils ne détestent rien
aimer quelqu’un / n’aimer personne j’aime qn, tu adores qn, il préfère qn, elle apprécie qn, nous regrettons qn, vous supportez qn, ils détestent qn
je n’aime personne, tu n’adores personne, il ne préfère personne, elle n’apprécie personne, nous ne regrettons personne, vous ne supportez personne, ils ne détestent personne
Reprise de Non, je ne regrette rien par Bernadette Soubirou et ses Apparitions (1990)
Pour les pronoms compléments remplaçant des noms et employés avec les verbes (à la forme affirmative ou négative) aimer, adorer, préférer,apprécier, détester, regretter, supporter et aussi connaître, il faut distinguer les noms d’êtres vivants (humains, animaux) et les inanimés :
– pour les noms d’êtres humains, d’animaux et les noms inanimés personnifiés ou avec lesquels on a une relation affective (pays, ville…) et les noms déterminés, on utilise les pronoms personnels compléments (COD) « me, m’ / te, t’ / le, la, l’ / nous / vous / les » exemples : La Méditerranée, je l’aime beaucoup. – Ce café (= ce produit-là), je le préfère à celui qu’on boit d’habitude. – Le café (= le/mon café, quand je le bois), je l’aime très chaud. – Les fruits, il les adore juteux (= les/ses fruits, quand il les mange). – Ta ville, tu la connais bien.
Chanson de Gaëtan Roussel : Dis-moi encore que tu m’aimes (2010, Roussel/Dahan, album Ginger)
– pour les autres inanimés, voire pour des noms collectifs, des noms désignant une catégorie, on utilise le pronom démonstratif complément (COD) « cela/ça » ou bien on n’utilise pas du tout de pronom (mais on peut toujours ajouter, avec des variations selon le verbe, un adverbe : « bien », « beaucoup »…) exemples : Le chocolat, j’adore ça. Le chocolat, j’adore ! – Les légumes, il déteste (ça). – La foule, tu n’aimes pas tellement (ça). – Barcelone, nous ne connaissons pas encore. – Et le rock français, vous connaissez ?
Pour les pronoms compléments remplaçant des propositions subordonnées…
a) … introduites par « quand » (le cas échéant), par « ce qui », « ce que/qu' », « ce dont », par « que » ou dans le cas d’une proposition infinitive, on utilise le pronom démonstratif complément (COD) « cela/ça » avec tous les verbes cités* exemples :
Nous aimons quand vous souriez – Nous aimons cela/ça
Je préfère que tu sois toi-même – Je préfère cela/ça
Tu détestes arriver en retard – Tu détestes cela/ça
Chanson de Téléphone : Ça, c’est vraiment toi (1982, album Dure limite)[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YP-P6tBexhk[/youtube]
b) … qui suivent le verbe supporter, on peut aussi utiliser le pronom complément « le » exemples :
Il supporte mal d’habiter dans une ville polluée – Il supporte mal cela/ça ou Il le supporte mal
Nous ne supportons pas qu’on puisse impunément porter atteinte aux droits humains – Nous ne supportons pas cela/ça ou Nous ne le supportons pas
c) … *qui suivent le verbe regretter, il vaut mieux utiliser seulement « le » (ici, « ça » est considéré comme familier) :
Il regrette d’être arrivé en retard / Il regrette que ses paroles aient été trop dures – Il le regrette
Foutaises– Court-métrage de Jean-Pierre Jeunet (1989) avec Dominique Pinon
version sous-titrée avec hélas de petites erreurs – transcription correcte ci-dessous : « Mais j’aimais pas… et j’aime toujours pas les cadavres des sapins de Noël sur les trottoirs en janvier. »
« Tu sais ce qu’on a acheté ce matin avec les copains ? Pour le casse-croûte à dix heures ? Trois baguettes, deux camemberts et deux p’tits Côtes-du-Rhône ! Vingt-trois francs chacun, ça nous a coûté… »
Les joues de la fruitière sont en peau d’abricot La grande charcutière est ronde comme un jambonneau La marchande de fleurs fine comme un pois de senteur Le boulanger, qui n’est pas gros, est un Pierrot enfariné mais sa femme la boulangère qui n’est pas légère légère sent bon le sucre et le pain chaud
Armand Monjo (1997) : Simple comme bonjour. Éditions l’épi de seigle
féminin – masculin
la fruitière – le fruitier
la charcutière – le charcutier
la bouchère – le boucher
la volaillère – le volailler
la poissonnière – le poissonnier
l’écaillère – l’écailler
la boulangère – le boulanger
la pâtissière – le pâtissier
la crémière – le crémier
la glacière – le glacier
l’épicière – l’épicier
la mercière – le mercier
la bijoutière – le bijoutier
la joaillère – le joailler
l’horlogère – l’horloger
la marbrière – le marbrier
la couturière – le couturier
la cordonnière – le cordonnier
la fleuriste – le fleuriste
la libraire – le libraire
la kiosquaire – le kiosquaire
la pharmacienne – le pharmacien
la coiffeuse – le coiffeur
la vendeuse – le vendeur
la marchande – le marchand
la cliente – le client
la passante – le passant
cliquez ici pour accéder au guide datant de 1999 : Femme, j’écris ton nom… Guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions
la joue de la fruitière est douce – le sourire de la fruitière est doux
une grande fille – un grand garçon
une petite fille – un petit garçon
l’orange est ronde – le ballon est rond
la feuille d’or est fine – le papier de soie est fin
la soupe est chaude – le pain est chaud
de la menthe fraîche – du thym frais
la plume est légère – le duvet est léger
une grosse poule – un gros lapin
une bonne idée – un bon conseil
l’orange sent bon (adv.)
la glace à la vanille est sucrée – le sorbet au citron est sucré
la quiche est salée – le jambon est salé
la groseille est acide – le citron est acide
l’amande est amère – le chocolat noir est amer
une nouvelle chance – un nouveau défi / un nouvel envol
une belle histoire – un beau souvenir / un bel hommage
Le Point du FLE, Hélène Weinachter : exercices sur les adjectifs
– place des adjectifs et changement de sens : exercice
Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD, Canada) : un jeu très amusant et pas si facile sur le genre des noms ! cliquez ici pour jouer