L’Anthropocène, nouvelle époque géologique ?

L’anthropocène?

Nous savons que nous sommes dans une période géologique nommée Holocène, depuis environ 10 000 ans.

holocène Anthropocène

 NB:voir une échelle plus détaillée ici

D’après la commission de stratigraphie de la vénérable Société géologique de Londres, nous serions dans l’Anthropocène ( voir l’article de Mike Davis ici )

L’anthropocène est un terme proposé par Paul Crutzen ( prix Nobel, chimiste et météorologue):

Il désignerait une nouvelle époque géologique, qui aurait débuté à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle, période à partir de laquelle l’influence de l’espèce humaine  sur le devenir de la terre serait devenue prédominante.

L’impact des activités humaines l’emporterait donc sur l’ensemble des facteurs naturels et viendrait modifier le climat et la biosphère.( voir l’article parlons biodiversité, un enjeu vital pour notre planète)


the Great acceleration de International Geosphere-Biosphere Programme

Une nouvelle vidéo du portail éducatif Anthropocene.info, montre l’impact de l’Homme sur le cycle de l’eau:

[vimeo]http://vimeo.com/79111493[/vimeo]

Plus d’infos:

Anthropocene.info :

Lien IGBP

NASA: La comète ISON aurait-elle survécu ?

La comète ISON , vestige de la formation du système solaire :

Depuis sa découverte (en septembre 2012 par des astronomes  russes ) ISON mobilise tous les astrophysiciens … Elle remonte aux origines du système solaire il y a 4,5 milliards d’années. Elle s’est échappée du nuage d’Oort il y a seulement quelques millions d’années …

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nZi4Ecu_cfY[/youtube]

A l’approche du soleil

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6j6nkLnHyG0[/youtube]

Après:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qdnAfrMFQkc[/youtube]

Du matériel de la  Comète ISON apparait de l’autre côté du soleil…..« Les images obtenues peu avant et après le périhélie laissaient présager le pire…, montrant une queue diffuse sans condensation brillante. Une condensation centrale liée à la production de gaz et de poussières par le noyau a progressivement réapparu, montrant que le noyau est toujours présent et actif. » source Observatoire de Paris

isonImage Credit: ESA/NASA/SOHO/GSFC

– voir l’article de la NASA : comet ISON may have survived

Pour en savoir plus, voir le dossier de la NASA.sur ISON

Histoire à suivre ….

Les coraux menacés de disparition en 2050 ?

Les coraux sont très fragiles  …

Si rien n’est fait,en 2050, il ne restera plus beaucoup de récifs coralliens.

coraux

Assemblage de coraux sur la Grande barrière de corail (Australie).@Toby Hudson

Outre le réchauffement de l’eau de mer, d’autres menaces jouent également en leur défaveur:

    •  la pollution
    • la surpêche
    • les maladies
    • l’acidification des océans provoquée par les émissions de dioxyde de carbone

L’acidification des océans / IGBP, IOC, SCOR

  • les espèces invasives
  • l’extension des ports et le trafic maritime
  • l’urbanisation des côtes

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FyVhxyHhSho[/youtube]

Voir le rapport « Reefs at risk revisited  »  du WRI (World Resources Institute) sur les risques qui pèsent actuellement sur les coraux des eaux tropicales…

UN BILAN CATASTROPHIQUE :

  • Le réchauffement climatique est la  menace la plus importante pour  les coraux du monde.

L’océan se réchauffe: une augmentation de la température de l’eau de mer provoque le blanchiment des coraux et leur mort dans 15 à 60% des cas ….

 Voir le dossier « Quand l’océan se réchauffe »:

source http://www.reefvid.org

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xjbnn2_le-cnrs-et-les-recifs-coraliens_lifestyle#.UTtTWzdjaXu[/dailymotion]
-Pourquoi les coraux blanchissent-ils ?

 Le blanchiment du corail résulte de la rupture de la symbiose algue/corail.

La symbiose est une  une coopération avec des bénéfices mutuels entre deux espèces différentes :  le corail ,   animal qui construit le squelette de pierre et une population d’algues spécialisées connue sous le nom de zooxanthelles.

Ces  petites  algues  vivent à l’intérieur du tissu corallien qui recouvre le squelette : non seulement elles sont protégées mais elles y trouvent des nutriments vitaux.

En retour, elles fournissent au corail une grande quantité de composés carbonés qu’elles produisent par la photosynthèse.

Sans cette algue,   le corail devient alors très vulnérable et est  incapable de survivre.

 Une augmentation de la température de l’eau de mer stresse donc le corail et perturbe la photosynthèse des algues…  les coraux expulsent ces algues pourtant indispensables à leur survie…;

 Marshall, Schuttenberg, 2006.
« Ce phénomène, lié à l’expulsion de l’algue-hôte qui nourrit le corail et lui donne sa couleur, se produit lorsque la température de l’eau dépasse 30 °C durant deux à quatre semaines consécutives…Il reste difficile de prédire comment le corail s’adaptera à la modification des équilibres actuels. » indique Serge Planes, chercheur CNRS au CRIOBE et co-auteur de l’étude parue dans Nature climate change.

  • La pollution et les coraux :

La pollution chimique, due au rejet d’éléments organiques en grandes quantités, issus d’eaux mal ou non traitées, favorise le développement des algues au détriment de coraux constructeurs.

Le rejet de pesticides ou d’herbicides dans le milieu naturel a un impact majeur sur les algues symbiotiques des coraux, nécessaires à leur survie.

Après trois ans d’études  expérimentales (de Juin 2009 à Juin 2012 ), le rapport de Global Change Biology est formel :

– les excès d’azote et de phosphore dans l’océan sont  impliqués dans les maladies et le blanchissement des coraux  .

10 mois plus tard: en ce qui concerne les  maladies ou le blanchissement des coraux,  après l’arrêt de l’enrichissement en nutriments,  il n’y avait pas de différences  entre  le lot étudié et le lot témoin

Ces données suggèrent également que de simples améliorations de la qualité de l’eau peuvent être un moyen efficace de lutte contre la disparition des coraux

  •  la surexploitation des écosystèmes récifaux menace les coraux :

Extraire des coraux vivants ou morts, prélever des poissons ornementaux et d’invertébrés, des poissons de consommation, des produits coralliens et des  requins sont des pratiques nuisibles à  la survie des coraux :

Une étude publiée dans la revue scientifique PLOS One, le 18 septembre, conclut que la surpêche des requins ( intervenant dans la chaine alimentaire ) fragilise les récifs coralliens déjà menacés par la pollution et le réchauffement des eaux.

  •  les espèces invasives : l’acanthaster fait des ravages dans la Grande Barrière de corail.  Les facteurs à l’origine de ces invasions sporadiques des récifs par cette étoile de mer sont encore à l’étude en 2013.

coraux Acropora groupe d’acanthasters se nourrissant dans du corail (acropora).@JSLUCAS75

  • l’urbanisation des côtes, l’extension des ports et le trafic maritime constituent aussi une menace …

Dans un rapport récent, l’Unesco pointe également du doigt la mauvaise qualité des eaux de la « Grande Barrière   » .

Les récifs coralliens régressent fortement et continuellement. La disparition des récifs représente aussi une énorme perte de biodiversité, puisqu’ils abritent environ le tiers des espèces marines répertoriées aujourd’hui à la surface du globe.

Les coraux sont en sursis, il est grand temps de prendre des mesures efficaces pour les sauver …

N’oublions pas que, si rien n’est fait , en 2050,il ne restera plus beaucoup de récifs coralliens.

symbiose: le génome de Rhizophagus irregularis est décrypté

 La symbiose entre plantes et champignons a un rôle écologique incontestable : protection  des plantes (polluants,  parasites ),  amélioration de la santé et de la croissance des plantes …

Près de 80% des espèces végétales vivent en symbiose au niveau de leurs racines avec des champignons du groupe des Gloméromycètes.

Cette symbiose mycorhizienne à arbuscules (MA) assure aux végétaux hôtes un apport minéral et hydrique essentiel à leur vie.

Les premiers fossiles prouvant l’existence de la symbiose entre plantes terrestres et champignons dits « mycorhiziens arbusculaires » datent de 400 millions d’années environ.

 Les chercheurs pensent que l’association plantes-champignons arbusculaires est à l’origine de cette colonisation  de la terre par les plantes

Le génome du  plus célèbre champignon symbiotique Rhizophagus irregularis  vient d’être décrypté; ces résultats devraient faciliter l’utilisation de cette symbiose  « plantes champignons  » en agroécologie .

symbiose  rhizophagus irregularisRhizophagus irregularis (alias Glomus intraradices) colonisant des racines de carotte. © Université Toulouse III – Paul Sabatier, Guillaume Bécard

Voici le communiqué : sans titre1

 « Un consortium international, coordonné par l’Inra et impliquant le CNRS, et les Universités de Lorraine, Toulouse III – Paul Sabatier et d’Aix-Marseille, le Joint Genome Institute (JGI) et l’Oak Ridge National Laboratory (ORNL) du Département de l’Energie américain, a séquencé et décrypté le génome du plus ancien champignon symbiotique. Cette avancée permet de mieux comprendre la formation d’une symbiose entre plantes et champignons, dont le rôle écologique est considérable. Les connaissances acquises sur ce génome devraient faciliter l’utilisation de cette symbiose en agroécologie. Le détail de ces résultats est publié dans l’édition avancée en ligne de Proceedings of the National Academy of Sciences du 25 novembre 2013.

Mis à jour le 26/11/2013
Publié le 26/11/2013

L’association symbiotique entre les racines des plantes et des champignons est une règle quasi-générale ; elle est indispensable à l’établissement et à la pérennité des écosystèmes naturels, de même qu’à leur productivité.

A quoi sert une symbiose ?

A l’extérieur de la racine, les filaments mycéliens du champignon symbiotique explorent le sol et y exploitent les ressources minérales solubles pour le compte de la plante. En échange de ces éléments, la plante alimente son partenaire symbiotique en sucres simples, tel que le glucose, afin de pourvoir à ses besoins énergétiques. Dans la racine, les filaments mycéliens pénètrent dans les cellules de l’hôte pour y former une structure membranaire extrêmement digitée, l’arbuscule. Ce dernier est un site d’échanges intenses entre les deux partenaires : sucre contre phosphore.

Le génome du plus ancien champignon symbiotique décrypté

Rhizophagus irregularis est le champignon mycorhizien le plus célèbre, car son ancêtre est supposé avoir permis aux plantes de coloniser le milieu terrestre il y a 400 millions d’années. C’est la plus vieille symbiose terrestre qui a permis aux plantes de quitter les océans en les aidant à tolérer la sécheresse et à absorber les éléments minéraux nécessaires à leur croissance. Des champignons primitifs ressemblant aux champignons symbiotiques mycorhiziens à arbuscules d’aujourd’hui, les Gloméromycètes, forment alors une association à bénéfices mutuels avec ces plantes ancestrales dépourvues de racines.

Grâce à une collaboration internationale de plus de 10 ans coordonnée par Francis Martin du centre Inra de Nancy, les chercheurs français ont décrypté la quasi-totalité du génome du Gloméromycète Rhizophagus irregularis. L’étude du génome de Rhizophagus (alias Glomus) apporte des informations nouvelles sur les mécanismes génétiques  nécessaires à la mise en place d’une symbiose mycorhizienne équilibrée profitant aux deux partenaires. Elle révèle que ce champignon endomycorhizien a perdu toutes les enzymes permettant de dégrader la lignine et la cellulose accumulées dans le sol ; il dépend totalement de sa plante-hôte pour subvenir à ses besoins en sucres et énergie ; c’est un symbiote obligatoire. En contrepartie, il dispose d’un incroyable répertoire de gènes de communication et de signalisation utilisé afin de dialoguer avec ses différentes plantes hôtes. Il possède également un système d’absorption et de transport des éléments minéraux très efficace. Ces travaux s’inscrivent dans un programme ambitieux, mené en collaboration étroite avec le JGI et l’ORNL, visant à caractériser les centaines de microbes bactériens et fongiques – le microbiome – d’un arbre modèle, le Peuplier.    Avec la découverte récente des « facteurs Myc » impliqués dans le dialogue entre Rhizophagus et ses plantes hôtes (1), ces travaux de génomique améliorent nos connaissances sur une symbiose employée comme engrais vert en agroécologie.

(1) http://presse.inra.fr/Ressources/Communiques-de-presse/decouverte-facteurs-myc

Référence: The genome of an arbuscular mycorrhizal fungus provides insights into the oldest plant symbiosis. ici en PDF

Téléchargez le communiqué ici : cp_rhizophagus_final