Entelognathus primordialis: l’arbre évolutif des vertébrés remis en question ?

La découverte en Chine de  » Entelognathus primordialis « , un fossile de poisson vieux de 419 millions d’années, pourrait remettre en cause l’arbre évolutif des vertébrés !!!

(ci-dessus une reconstruction de Entelognathus primordialis). Crédits : Brian Choo

 » Ce petit poisson préhistorique ne va peut-être pas changer la face du monde mais, avec sa mâchoire complexe qui en fait le plus ancien « visage » connu à ce jour, il remet en cause toute l’évolution des vertébrés, humains compris.

Selon ce fossile de 20 centimètres découvert en Chine dans un parfait état de conservation, l’ancêtre de l’Homme et de toutes les créatures dotées d’un squelette osseux (Ostéichtyiens) ne serait donc pas une sorte de requin primitif mais plutôt un poisson blindé et édenté…

Les scientifiques ont pourtant longtemps pensé que les vertébrés étaient issus de poissons cartilagineux similaires aux raies et aux requins. Et qu’ils ont dû évoluer pour se créer de toutes pièces un squelette et une mâchoire articulée. Mais avec ses petits os crâniens et ses maxillaires, le fossile d’Entelognathus primordialis suggère que les vertébrés étaient sans doute dotés dès le départ de leur squelette osseux, selon les chercheurs qui ont étudié lepoisson… voir la suite  de l’article sur Huffingtonpost.fr

L’origine des séismes profonds enfin démontrée…

Des chercheurs  français   (CNRS/ENS Paris) et américains (Universités de Californie et de Chicago) ont reproduit expérimentalement le mécanisme physique supposé être à l’origine des séismes profonds.( Revue Science du 20 septembre 2013 )

Quelques précisions :

Les séismes ?

Un séisme est une série de secousses qui provoquent des destructions et modifient les paysages ; des déformations se produisent à la surface de la Terre.

untitledSéisme de San Francisco/1989/Source

On distingue trois catégories  de séismes, en fonction de la profondeur où ils se produisent (foyer ):

  1. les séismes superficiels ( faible profondeur, soit dans les premières dizaines de kilomètres)
  2. les séismes intermédiaires (quelques dizaines et quelques centaines de kilomètres de profondeur)
  3. les séismes profonds ( profondeurs pouvant atteindre les 700 km),ils se trouvent exclusivement au voisinage de limites convergentes

seismes-545x349

– Carte de répartition des séismes (source:Animation séismes volcanisme plaques)

– les séismes superficiels s’expliquent  par les théories de  rupture et de glissement sur les failles: ces séismes ne se produisent que dans  matériel rigide (lithosphère)

Des contraintes s’exerçant en permanence sur les roches  conduisent à une  accumulation d’énergie qui finit par provoquer leur rupture au niveau d’une faille.  L’énergie brusquement dégagée le long de ces failles causent des séismes (tremblements de terre). voir le cours sur la tectonique des plaques et les localisations des séismes

Qu’est ce qu’un séisme profond ?

Les séismes profonds sont des séismes dont les foyers (points de rupture) sont situés entre 400 et  700 km de profondeur .

– Carte de répartition des séismes profonds ( source espace-svt.ac-rennes )

  figuration des  séismes profonds

.De nos jours, la physique des séismes superficiels est relativement bien décrite par les théories de la rupture et du glissement sur les failles.
Ces théories ne permettent pas d’expliquer les séismes profonds

A 400 ou 700 km de profondeur,  la pression dépasse  la centaine de milliers de bars. Dans ces conditions , si une fracture se produisait, elle ne pourrait pas glisser et être à l’origine de l’émission d’ondes sismiques.

Il y a une cinquantaine d’années, Une  autre théorie a expliqué  l’origine de ces séismes profonds :

Sous l’effet l’accroissement de pression lié à l’augmentation de la profondeur ( dans la lithosphère océanique en subduction ), l’olivine ( constituant du manteau terrestre )  se transformerait en une forme plus compacte … Mais, sans preuve cette hypothèse était sans cesse débattue .

Le plus grand séisme profond de l’ère instrumentale (MW 8,3):

© RIA Novosti. Shakhverdiev

Le 24 mai 2013, à 5h44 TU (15h44 heure locale), un séisme de forte
magnitude (MW 8,3) s’est produit à très grande profondeur (environ 600 km) en
mer d’Okhotsk ; il n’a provoqué aucun dégât en surface.Il s’est produit dans une région marquée par une sismicité instrumentale et historique intense, liée essentiellement à la subduction de la plaque Pacifique sous la plaque continentale nord-américaine . Comme la plupart des séismes profonds, et contrairement aux séismes superficiels, il n’a pas, ou presque, été suivi de répliques

Mer d'OkhotskMer d’Okhotsk © RIA Novosti. Shakhverdiev

La série d’expériences réalisée par cette équipe ((CNRS/ENS Paris et américains des Universités de Californie et de Chicago) apporte la preuve expérimentale (qui manquait jusqu’alors) sur l’origine de ces séismes profonds : 

« Les résultats  ont été obtenus en utilisant des technologies de pointe dans les domaines de l’enregistrement micro-acoustique, de la déformation des matériaux en conditions extrêmes de pression et de température et de leur caractérisation par le rayonnement synchrotron .Ces expériences ont été réalisées avec une presse gros volume installée sur une des lignes synchrotron de l’APS (advanced photon source, Argonne, Ilinois, USA). Elles ont consisté à déformer une roche synthétique constituée d’un agrégat compact de cristaux d’olivine de germanium (Mg2GeO4), un analogue structural de l’olivine naturelle, à des pressions de 2 à 5 gigapascals (20 à 50 mille bars) et des températures avoisinant les 900°-1000°C…voir le communiqué du CNRS séismes profonds « 

Explosions d’espèces dans l’océan austral

Découverte d’explosions d’espèces dans l’océan austral !

Nous savons que le vivant n’est pas distribué aléatoirement à la surface de la Terre :  points chauds (hotspot) de biodiversité,  phénomènes d’endémisme…

Un réseau international de chercheurs vient de publier dans la revue PlosOne les résultats de plusieurs années d’exploration du plateau continental antarctique;  voir ici le document PDF :cp_mnhn_lecointre_18092013

L’océan austral ?

L’océan austral  entoure le continent Antarctique.

File:Océan Austral.png

Le courant Circum polaire ?

Du fait de son isolement provoqué par le courant circum-polaire, (Long de 24 000 Kms et large de 1 000 Kms),  l’océan austral  abrite de nombreuses espèces endémiques (L’endémisme caractérise la présence naturelle d’un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée).
The Antarctic Circumpolar Current (ACC) is the strongest current system in the world oceans.

La faune benthique ( du fond) y a évolué de façon explosive :

Elle semble obéir à une modalité d’évolution biologique particulière
décrite dans les années 1980, celle des « bouquets » d’espèces » : évolution
rapide, dans un endroit délimité, de multiples espèces apparentées qui colonisent une palette de niches écologiques diverses.

« De tels bouquets d’espèces ( species flocks) sont bien documentés dans les lacs et les îles: poissons cichlidés des grands lacs africains, poissons cottidés du lac Baïkal, mouches drosophiles des îles du Pacifique… mais ils étaient tenus pour exceptionnels en milieu marin et seulement deux cas avaient été détectés jusqu’à aujourd’hui.
Dans cette étude, les chercheurs ont formalisé la détection des « bouquets » d’espèces en hiérarchisant leurs critères d’identification et en distinguant critères historiques (endémisme, monophylie3, richesse spécifique) de critères écologiques (diversité écologique et prédominance dans l’habitat)… » voir la suite sur le site du CNRS

© C. Ozouf-Costaz/ C. Gallut/ G. Lecointre
Artedidraco shackletoni, un représentant d’un bouquet d’espèces récemment découvert en Antarctique

Pour en savoir plus :
Voir l’exposition du Muséum d’Histoire Naturelle du Havre : « Antarctique, une explosion de vie ».

[vimeo]http://vimeo.com/67048741[/vimeo]

Le développement durable à découvert

Le développement durable à découvert ….

Tout d’abord, qu’est ce que le développement durable ?

« Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de “besoins”, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »  Extrait du rapport Brundland 1987

Le livre  » Le développement durable à découvert « 

devdurvoir la présentation du livre ici

 » A quelques jours de la prochaine conférence environnementale, Le développement durable à découvert sortira en librairie le 12 septembre 2013.

Cet ouvrage collectif, rédigé sous la direction de trois chercheuses du CNRS, permet à ses lecteurs de mieux appréhender le concept de développement durable et sa complexité. Il fait le point sur l’état des ressources et des milieux naturels, l’incidence des activités humaines sur l’environnement et les enjeux concernant la sauvegarde de la planète pour les prochaines décennies.

Vingt ans après la première conférence de Rio, qu’est devenue la proposition de conduire nos sociétés vers un développement durable ?

Adopté par les uns, utilisé comme faire-valoir par les autres, ce concept de développement durable est souvent vidé de son sens. Or, l’impact exponentiel des activités humaines sur les ressources naturelles, la santé des populations et le milieu exige d’expliquer ce qu’il est précisément.

Qu’est-ce que le développement durable aujourd’hui ? Qu’en est-il de la disponibilité des ressources et de l’usage que nous en faisons ? Dans le domaine de l’eau, du climat, des sols, de la biodiversité ? En milieu rural, sur le littoral ou encore en milieu urbain, là où la majorité de la population va vivre d’ici 2050, comment consommons-nous au fil du temps, à travers les territoires ? Quelles incidences les activités humaines ont-elles sur les ressources, sur la santé des populations et sur le milieu lui-même ? Les relations entre l’humanité et l’environnement doivent-elles évoluer ? Autant de questions posées à des scientifiques qui éclaircissent la complexité des interactions entre les systèmes et proposent des solutions pour un avenir sur le long terme...Voir la suite du communiqué du CNRS