Du mimétisme il y a 270 millions d’années.

Une sauterelle capable de mimétisme: Une équipe de chercheurs vient de décrire le plus ancien cas de mimétisme avéré chez les insectes dans un article publié dans la revue Nature Communications. Cette nouvelle découverte affine la compréhension de la biodiversité d’il y a 270 millions d’années (Ma).

Le mimétisme?

« Le mimétisme est l’art de prendre l’aspect d’un élément de leur milieu de vie. Cette imitation peu se faire par la forme, les couleurs, les sons émis et le comportement. » Dictionnaire Hachette

Nous savions déjà que les phasmes du Crétacé inférieur pratiquaient déjà le mimétisme

Les phasmes ?

Les phasmes sont des insectes  connus pour leurs extraordinaires capacités mimétiques : leur morphologie et leur comportement leur permettent de duper les prédateurs en imitant des branches, des feuilles ou des écorces, essentiellement de plantes à fleurs.

Les phasmes du crétacé ?

phasmes crétacé

mimétisme

À gauche : Cretophasmomima melanogramma – mâle dont les ailes présentent les bandes sombres caractéristiques. © MNHN/ O. Béthoux
À droite : Membranifolia admirabilis. © F. Jacques

Des scientifiques d’une équipe internationale et pluridisciplinaire, dont Olivier Béthoux du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (Muséum national d’Histoire naturelle/CNRS/UPMC), ont déterminé que des phasmes avaient développé dès le Crétacé inférieur la capacité d’imiter des plantes de leur environnement. Cette découverte, fondée sur l’étude d’une nouvelle espèce d’insecte fossile trouvée en Chine, est publiée aujourd’hui dans PLOS ONE.

Téléchargez le communiqué de presse : cp_mnhn_bethoux_19042014

Mimétisme : Cette découverte concerne une  sauterelle datant du Permien ( 270MA)

Cette sauterelle douée de mimétisme  est exceptionnellement bien préservée.
Ce spécimen, découvert au dôme de Barrot dans les Alpes-Maritimes, représente la plus ancienne sauterelle connue (Orthoptère Tettigoniidae), reculant
l’âge d’apparition de ce groupe de plus de 100 MA.

image 1

Les ailes de cette sauterelle rappelle celles des « sauterelles-feuilles » actuelles, connues et très diversifiées dans les régions intertropicales humides. Un constat qui laisse supposer que cet insecte du Permien était donc mimétique de feuille.

image 2                                                                                                                                     Légendes des photos ci-contre : Image 1 : Permotettigonia gallica (Orthoptère Tettigoniidae), photographie de l’aile antérieure © R. Garrouste, MNHN Image 2 : Reconstitution de Permotettigonia gallica (Orthoptère Tettigoniidae) sur une feuille de Taeniopteris sp. © C. Garrouste

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La découverte de ce fossile apporte ainsi de nouvelles clés de compréhension sur les interactions entre organismes vivants, véritables moteurs de l’évolution des espèces. En effet, ces sauterelles mimétiques tentaient déjà d’échapper à leurs prédateurs en prenant l’aspect de feuilles. Les prédateurs pouvaient être des reptiles planeurs connus à la même époque dans des gisements différents (Madagascar, Allemagne) ou des libellules « géantes » source CNRS

Télécharger le dossier du CNRS ici:

2016_12_20_cp_nature_communications_decouverte_du_plus_vieil_insecte_mimetique

Méga-séismes: rôle de la géométrie des zones de subduction

Les méga- séismes? 

les méga-séismes sont des séismes de magnitude supérieure à 8,5
Où se produisent-ils?
Ils se produisent très majoritairement sur les failles de subduction, là où une plaque tectonique passe sous une autre plaque.
RAPPEL
  • Les subductions correspondent à des plongements très profonds de la lithosphère ; elles mettent en mouvement les plaques lithosphériques (au moins les plaques rapides)
  • Les dorsales ne correspondent pas à des remontées de manteau s’enracinant profondément, mais à des remontées superficielles, initiées par le déplacement des lithosphères, simplement pour compenser leur écartement relatif.
  • Les dorsales ne participent pas (ou peu) à la mise en mouvement des plaques
  •  Droits réservés - © 2010 S. Labrosse, P. Thomas

      Droits réservés – © 2010 S. Labrosse, P. Thomas

Cependant, les méga-séismes  ne semblent pas se produire avec la même probabilité tout le long de ces zones : les méga-séismes se produisent essentiellement sur les failles les plus planes

méga-séismes / plaques

« Les zones de subduction telles que celles des Philippines, des Salomon, ou de Vanuatu ne semblent pas propices à la génération de méga-séismes. D’autres telles que celles du Pérou, de Java ou du Mexique, qui n’ont pas connu de très grands séismes au cours des 200 à 300 dernières années, semblent en revanche réunir des conditions favorables pour qu’un méga-séisme se produise dans le futur. » source CNRS

La découverte de ce nouvel indicateur de géométrie des failles  devrait donc rendre plus pertinentes la surveillance et la prévention du risque sismique et du risque de tsunami.

Source partielle/CNRS

Global Carbon Project: premier bilan des émissions de méthane

Méthane : Les concentrations atmosphériques de ce puissant gaz à effet de serre affichent une forte accélération depuis 2014.

Les concentrations ont augmenté  de 150% depuis l’ère industrielle [ GIEC, 2013 ]

  Après dix ans de stabilité, (de 1990 à 2000), elles s’accélèrent depuis 2007.

Le méthane est le troisième gaz à effet de serre de l’atmosphère après la vapeur
d’eau et le dioxyde de carbone (CO2). L’augmentation très rapide des
émissions de méthane et donc de ses concentrations doit être mieux
prise en compte dans les scénarios d’évolution du climat.
methaneCycle

Crédits : Global carbon project   Cliquez ici pour visualiser les sources

Que révèle cette étude sur les différentes sources? (source CNRS)

  • Les émissions  naturelles : les différentes sources naturelles de méthane (zones inondées, lacs, réservoirs, termites, sources géologiques, hydrates, etc.) sont probablement surestimées.
  • Les émissions anthropiques,hors émissions de combustibles fossiles : les activités humaines contribuent pour environ 60 % des émissions totales de méthane dans l’atmosphère, avec une dominance (36 %) des activités liées à l’agriculture (ruminants et culture du riz) et aux traitements des déchets(solides et liquides).
  •   Les émissions fossiles :le dégazage de méthane (formé il y a plus de 50000 ans) pourrait représenter jusqu‘à 30 % des émissions totales (bien que ce résultat soit encore discuté) avec la répartition suivante : 21 % dus à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz et 9 % d’origine naturelle (dégazage géologique).

Une évolution mal comprise ….

Il se pourrait que cette hausse rapide soit due à l’agriculture cependant  l’exploitation des énergies fossiles ne peut pas être exclue pour l’instant.

Les ruminants participent au  réchauffement climatique… 

Les vaches rejettent  du méthane ( gaz à effet de serre ) .Chaque vache en  produit 400 à 600 L  par jour ..

méthane vache

« On n’a pas encore réussi à identifier clairement une cause plutôt qu’une autre. Si l’on veut que les concentrations baissent, il va falloir agir sur tous les secteurs à la fois » précise Marielle Saunois enseignante-chercheuse en physique-chimie de l’atmosphère au LSCE, qui a participé à cette étude.

 

Une divergence avec le GIEC

Les chiffres de cette étude  divergent de tous les scénarios de projection du GIEC2, à l’exception du plus pessimiste (correspondant à une augmentation de la température de 4 °C en 2100).

Lire le bilan du Global Carbon Project

La baisse  du taux de méthane peut être rapidement bénéfique pour le climat

La durée de vie du méthane dans l’atmosphère est plus courte que celle du CO2 mais l’effet  de serre exercé par le méthane est 28 fois plus élevé que celui duCO2 (sur un horizon de 100 ans.

Si on désire rester en dessous de la barre des 2°C, il va falloir non seulement baisser le taux de dioxyde de carbone mais également celui du méthane…

Source partielle CNRS

Chicxulub : comprendre les cratères des planètes

Le cratère de Chicxulub ?

Il y a 66 millions d’années, la chute d’un astéroïde dans la péninsule du Yucatán (Mexique) aurait participé à la fin du règne des dinosaures ( cliquez ici pour en savoir plus)

création d’un cratère météoritique source MNHN

 

 

 

 

 

 

Elle créait aussi le cratère d’impact de Chicxulub, le seul cratère connu sur Terre à posséder encore un anneau central, alors que ce type de structure est fréquent à la surface de nombreux objets du Système solaire.

Pour ces différentes raisons, et bien que le cratère soit enfoui sous plusieurs centaines de mètres de sédiments, les scientifiques du monde entier sont prêts à tout pour percer ses secrets.

 

Chicxulub

Chicxulub: Imagine from NASA’s Shuttle Radar Topography Mission STS-99 reveals part of the 180 km (110 mi) diameter ring of the crater. The numerous sinkholes clustered around the trough of the crater suggest a prehistoric oceanic basin in the depression left by the impact.[1] Source Wikipédia

Percer le secret de Chicxulub

Pour ces différentes raisons, et bien que le cratère soit enfoui sous plusieurs centaines de mètres de sédiments, les scientifiques du monde entier sont prêts à tout pour percer ses secrets (Chicxulub: C’ est en septembre 1991, qu’Alan R. Hidebrand, géologue de l’université de Tucson (Arizona) et cinq autres chercheurs publièrent dans la revue Geology la découverte de cette structure enfouie assimilable à un cratère météoritique et datée de la fin du Crétacé)

L’expédition IODP/ICDP 364, réalisée par une collaboration internationale1 impliquant des chercheurs du CNRS, d’Aix-Marseille Université et de l’Université de Bourgogne, publie ses premières analyses dans la revue Science du 18 novembre 2016 : les 835 mètres de carottes récupérées permettent pour la première fois de retracer l’histoire des roches lors de la formation de ce type de cratère…

Ces résultats sont les premiers d’une longue série qui lèveront une partie du mystère de ce type de cratère, depuis leur rôle dans la géologie des planètes jusqu’à leur impact sur le climat.

Les chercheurs espèrent par ailleurs déterminer si une vie microbienne, ancienne ou moderne, a pu se développer dans les roches du peak ring.

source partielle de l’article :CNRS

Voir le communiqué du CNRS:cp_chicxulub_vf_web