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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

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Oral de rattrapage : Oeuvres, textes, analyse

 Durée de l’épreuve : 20 minutes.

Temps de préparation : 20 minutes.

Principe de l’épreuve : explication d’un texte extrait de l’œuvre (ou des œuvres) étudiée(s) en classe et présente(s) sur la liste officielle préparée par le professeur et validée par l’établissement. Cette explication est suivie d’un court entretien avec l’examinateur. La liste comporte :

–         Deux œuvres au moins en série L ;

–         Une œuvre au moins dans les séries ES et S.

Remarques :

–         Si l’œuvre n’a été étudiée que dans certaines de ses parties, la délimitation précise des parties concernées doit être indiquée explicitement sur la liste.

–         Si le candidat ne présente aucune liste, ou présente une liste non conforme au programme, l’examinateur présentera un texte de son choix au candidat.

Attention ! Toujours se présenter avec deux exemplaires du livre (un pour soi et un pour l’examinateur).

 L’examinateur choisit un bref fragment que le candidat doit expliquer.

Généralement, on demande à l’élève de commencer par lire le texte. Cette lecture est importante car sa clarté témoigne déjà de la compréhension du candidat.

Elle est suivie de l’explication linéaire du texte. Pas plus qu’à l’écrit on n’exige du candidat une connaissance étendue de l’auteur et de l’histoire de la philosophie. En revanche, il est vivement déconseillé de se présenter sans avoir lu attentivement les œuvres présentées sur la liste.

Les questions de l’examinateur : la règle est la bienveillance – il s’agit d’un oral de rattrapage. L’examinateur est d’abord là pour contrôler votre travail tout au long de l’année. Les questions qu’il pose ne sont donc pas des pièges mais au contraire des tentatives pour vous guider et vous aider à rectifier par vous-même vos erreurs.

Pour l’oral du rattrapage de philosophie, vous devrez présenter des oeuvres (2 en ES, 1 en S) :

-La Lettre à Ménécée d’Epicure (ES)

-L’existentialisme est un humanisme Sartre (ES et S)

Commencez par relire ce que nous avons fait sur ses auteurs et oeuvres dans l’année.

Epicure : extraits évalués

Epicure à Ménécée, salut.

Qu’on ne remette pas la philosophie à plus tard parce qu’on est jeune, et qu’on ne se lasse pas de philosopher parce qu’on se trouve être vieux. Il n’est en effet, pour personne, ni trop tôt ni trop tard lorsqu’il s’agit d’assurer la santé de l’âme. Or celui qui dit que le moment de philosopher n’est pas encore venu, ou que le moment est passé, est semblable à celui qui dit, s’agissant du bonheur, que le moment n’est pas encore venu ou qu’il est passé. Par conséquent, doivent philosopher aussi bien le jeune que le vieillard, celui-ci afin qu’en vieillissant il reste jeune sous l’effet des biens, par la gratitude qu’il éprouve à l’égard des événements passés, et celui-là, afin que, tout jeune qu’il soit, il soit aussi un ancien par son absence de crainte devant ce qui va arriver.

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 49-50

 

Accoutume-toi à considérer que la mort n’est rien pour nous, puisque tout bien et tout mal sont contenus dans la sensation ; or la mort est privation de sensation. Par suite, la sûre connaissance que la mort n’est rien pour nous fait que le caractère mortel de la vie est source de jouissance, non pas en ajoutant à la vie un temps illimité, mais au contraire en la débarrassant du regret de ne pas être immortel. En effet, il n’y a rien de terrifiant dans le fait de vivre pour qui a réellement saisi  qu’il n’y a rien de terrifiant dans le fait de ne pas vivre. Aussi parle-t-il pour ne rien dire, celui qui dit craindre la mort, non pour la douleur qu’il éprouvera en sa présence, mais pour la douleur qu’il éprouve parce qu’elle doit arriver un jour ; car ce dont la présence ne nous gêne pas ne suscite qu’une douleur sans fondement quand on s’y attend. Ainsi, le plus effroyable des maux, la mort, n’est rien pour nous, étant donné, précisément, que quand nous sommes la mort n’est pas présente ; et que, quand la mort est présente, alors nous ne sommes pas. Elle n’est donc ni pour les vivants ni pour ceux qui sont morts, étant donné, précisément, qu’elle n’est rien pour les premiers et que les seconds ne sont plus.

 

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 45-46

Maintenant il faut parvenir à penser que, parmi les désirs, certains sont fondés en nature, d’autres sont vains. Parmi les désirs naturels, certains sont nécessaires, d’autres ne sont que naturels. Parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour le calme du corps, d’autres enfin simplement pour le fait de vivre. […] Et c’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse. Car il est le premier des biens naturels. Il est au principe de nos choix et refus ; il est le terme auquel nous atteignons chaque fois que nous décidons quelque chose, avec, comme critère du bien, notre sensibilité. Précisément parce qu’il est le bien premier, épousant notre nature, c’est toujours lui que nous recherchons. Mais il est des cas où nous méprisons bien des plaisirs : lorsqu’ils doivent avoir pour suite des désagréments qui les surpassent ; et nous estimons bien des douleurs meilleures que les plaisirs : lorsque, après les avoir supportées longtemps, le plaisir qui les suit est plus grand pour nous. Tout plaisir est en tant que tel un bien et cependant il ne faut pas rechercher tout plaisir ; de même la douleur est toujours un mal, pourtant elle n’est pas toujours à rejeter. Il faut en juger à chaque fois, en examinant et comparant avantages et désavantages, car parfois nous traitons le bien comme un mal, parfois au contraire nous traitons le mal comme un bien.

EPICURE, Lettre à Ménécée, trad. Solovine

[…] nous considérons l’autosuffisance elle aussi comme un grand bien, non pas dans l’idée de faire avec peu en toutes circonstances, mais afin que, dans le cas où nous n’avons pas beaucoup, nous nous contentions de peu, parce que nous sommes légitimement convaincus que ceux qui ont le moins besoin de l’abondance sont ceux qui en tirent le plus de jouissance, et que tout ce qui est naturel est facile à acquérir, alors qu’il est difficile d’accéder à ce qui est sans fondement. Car les saveurs simples apportent un plaisir égal à un régime d’abondance quand on a supprimé toute la souffrance qui résulte du manque, et du pain et de l’eau procurent le plaisir le plus élevé, lorsqu’on s’en procure alors qu’on en manque. Donc, s’accoutumer aux régimes simples et non abondants assure la plénitude de la santé, rend l’homme actif dans les occupations nécessaires à la conduite de la vie, nous met dans de plus fortes dispositions quand nous allons, par moments, vers l’abondance, et nous prépare à être sans crainte devant les aléas de la fortune.

EPICURE, Lettre à Ménécée, GF, trad. Pierre-Marie Morel, p. 49-50

Pour ces extraits, je vous renvoie, si vous souhaitez commencer dès maintenant à peaufiner votre connaissance des extraits à lire ces très complètes explications.

http://la-philosophie-au-programme.blogspot.fr/2013/10/lexistentialisme-est-un-humanisme-texte.html

http://www.roseaupensant.fr/medias/files/l-existientialisme-est-un-humanisme.pdf

Extraits pour l’oeuvre de Sartre :

dans l’éd. Gallimard – Folio essais

1- « « Qu’est-ce que signifie ici que l’existence(…)responsable de tous les hommes.  » P29-30

2- « Quand nous disons que l’homme se choisit(…)je choisis l’homme. »p32-33

3-« Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche(…)qui vous engage totalement.p55-56

4-« S’il est impossible de trouver en chaque homme(…) pour s’en accommoder. » p59-60

http://www.bnfa.fr/livre?biblionumber=25031#telechargement-format-pdf-resultat-25031

« Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Ainsi, il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. L’hommes est non seulement tel qu’il se conçoit, mais tel qu’il se veut, et comme il se conçoit après l’existence, comme il se veut après cet élan vers l’existence, l’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. Tel est le premier principe de l’existentialisme. C’est aussi ce qu’on appelle la subjectivité, et que l’on nous reproche sous ce nom même. Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l’homme a une plus grande dignité que la pierre ou que la table ? Car nous voulons dire que l’homme existe d’abord, c’est-à-dire que l’hommes est d’abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l’avenir. L’hommes est d’abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d’être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur ; rien n’existe préalablement à ce projet ; rien n’est au ciel intelligible, et l’homme sera d’abord ce qu’il aura projeté d’être. Non pas ce qu’il voudra être. Car ce que nous entendons ordinairement par vouloir, c’est une décision consciente , et qui est pour la plupart d’entre nous postérieure à ce qu’il s’est fait lui-même. Je peux vouloir adhérer à une parti, écrire un livre, me marier, tout cela n’est qu’une manifestation d’un choix plus originel, plus spontané que ce qu’on appelle volonté. Mais si vraiment l’existence précède l’essence, l’homme est responsable de ce qu’il est. Ainsi, la première démarche de l’existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu’il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. Et quand nous disons que l’homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l’homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les hommes.  » P29-30

« Quand nous disons que l’homme se choisit, nous entendons que chacun d’entre nous se choisit, mais par là nous voulons dire aussi qu’en se choisissant il choisit tous les hommes. En effet, il n’est pas un de nos actes qui, en créant l’homme que nous voulons être, ne crée en même temps une image de l’homme tel que nous estimons qu’il doit être. Choisir d’être ceci ou cela, c’est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir le mal ; ce que nous choisissons, c’est toujours le bien, et rien ne peut être bon pour nous sans l’être pour tous. Si l’existence, d’autre part, précède l’essence et que nous voulions exister en même temps que nous façonnons notre image, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière. Ainsi, notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous ne pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière. Si je suis ouvrier, et si je choisis d’adhérer à un syndicat chrétien plutôt que d’être communiste, si, par cette adhésion, je veux indiquer que la résignation est au fond la solution qui convient à l’homme, que le royaume de l’homme n’est pas sur la terre, je n’engage pas seulement mon cas : je veux être résigné pour tous, par conséquent ma démarche a engagé l’humanité tout entière. Et si je veux, fait plus individuel, me marier, avoir des enfants, même si ce mariage dépend uniquement de ma situation, ou de ma passion, ou de mon désir, par là j’engage non seulement moi-même, mais l’humanité tout entière sur la voie de la monogamie. Ainsi je suis responsable pour moi-même et pour tous, et je crée une certaine image de l’homme que je choisis ; en me choisissant, je choisis l’homme. »p32-33

http://eyssette.net/docs/2013-2014/modele-explication-sartre.pdf

 

« Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros. Un des reproches qu’on fait le plus souvent aux Chemins de la liberté(1), se formule ainsi : mais enfin, ces gens qui sont si veules( 2), comment en ferez-vous des héros ? Cette objection prête plutôt à rire car elle suppose que les gens naissent héros. Et au fond, c’est cela que les gens souhaitent penser : si vous naissez lâches, vous serez parfaitement tranquilles, vous n’y pouvez rien, vous serez lâches toute votre vie, quoique vous fassiez ; si vous naissez héros vous serez parfaitement tranquilles, vous serez héros toute votre vie, vous boirez comme un héros, vous mangerez comme un héros. Ce que dit l’existentialiste (2), c’est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros ; il y a toujours une possibilité pour le lâche de ne plus être lâche, et pour le héros de cesser d’être un héros. Ce qui compte, c’est l’engagement total, et ce n’est pas un cas particulier, une action particulière qui vous engage totalement. » p55-56

http://lairphilo.over-blog.fr/article-14543281.html

https://books.google.fr/books?id=DvPFCQAAQBAJ&pg=PA268&lpg=PA268&dq=si+vous+naissez+héros+vous+serez+aussi+parfaitement+tranquilles&source=bl&ots=6ftJjBXOZk&sig=PvS1sQmI07qq42Ksqr0ldmZGfCk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjSgYjY6KbUAhXEYJoKHTtpCpoQ6AEILTAB#v=onepage&q=si%20vous%20naissez%20héros%20vous%20serez%20aussi%20parfaitement%20tranquilles&f=false

https://mlasagesse.fr/Fichiers-Notions/Sartre-L-existentialisme-est-un-humanisme-lachete-et-courage.pdf

« S’il est impossible de trouver en chaque homme une essence universelle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité humaine de condition. Ce n’est pas par hasard que les penseurs d’aujourd’hui parlent plus volontiers de la condition de l’homme que de Sa nature. Par condition ils entendent avec plus ou moins de clarté l’ensemble des limites a priori qui esquissent sa situation fondamentale dans l’univers. Les situations historiques varient : L’homme peut naître esclave dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui ne varie pas, c’est la nécessité pour lui d’être dans le monde, d’y être au travail, d’y être au milieu d’autres et d’y être mortel… Et bien que les projets puissent être divers, au moins aucun ne me reste-t-il tout à fait étranger parce qu’ils se présentent tous comme un essai pour franchir ces limites ou pour les reculer ou pour les nier ou pour s’en accommoder. », p59-60
http://www.lyc-vinci-st-witz.ac-versailles.fr/spip.php?article30

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La figure de Socrate

Socrate (en grec ancien ???????? / S?krát?s) est un philosophe grec du Ve siècle av. J.-C. (né vers -470/469, mort en -399). Il est connu comme l’un des créateurs de la philosophie morale. Socrate n’a laissé aucun écrit, mais sa pensée et sa réputation se sont transmises par des témoignages indirects. Ses disciples Platon et Xénophon ont notablement œuvré à maintenir l’image de leur maître, qui est mis en scène dans leurs œuvres respectives.

La diversité des écoles fondées par les disciples de Socrate prouve que la figure de ce dernier est extrêmement complexe : l’école de Platon, l’école cynique d’Antisthène, l’école de Cyrène d’Aristippe, l’école de Mégare d’Euclide. Il est probable que nous aurions une idée tout à fait différente de qui était Socrate si l’on avait conservé toute la littérature produite par ces différentes écoles, en particulier l’ensemble des dialogues socratiques. En faisant de Socrate le porte-parole de leurs propres doctrines, les socratiques en avaient fait un personnage aux opinions contradictoires, ainsi que l’avait noté saint Augustin : « chacun prend de ces opinions ce qui lui plaît, et place le bien final où bon lui semble. […] sur cette question les partisans de Socrate se divisent. Chose inouïe, et que l’on ne pourrait croire des disciples d’une même école. » (question de l’héritage …)

Socrate naquit vers -469/-470, dans la troisième année de la 77e olympiade, à la fin des guerres médiques, près d’Athènes, dans le dème d’Alopèce, dème de la tribu d’Antiochide. Il est le fils de Sophronisque et de Phénarète. Son père était sculpteur ou tailleur de pierre et sa mère sage-femme. Il est toutefois possible que le nom de sa mère (qui signifie « qui fait apparaître la vertu ») et son métier ne soit qu’une invention destinée à souligner les propos de Socrate sur la maïeutique. Les renseignements sur sa vie privée sont peu sûrs, voire contradictoires. La tradition la plus connue, qui vient de Platon et Xénophon, le donne pour marié à Xanthippe, vers -415.  En dépit du physique peu avantageux que lui prêtent Platon et Xénophon, Socrate est un séducteur de jeunes gens, au point d’être accompagné par un groupe d’admirateurs imitant son mode de vie. (richesse, courage, debout);

Vers -435, il commença à enseigner, dans la rue, dans les gymnases, les stades, les échoppes, au gré des rencontres. Il parcourait les rues d’Athènes vêtu plus que simplement et sans chaussures, dialoguant avec tous.

Il enseignait, ou plus exactement questionnait, gratuitement — contrairement aux sophistes, qui enseignaient la rhétorique moyennant une forte rétribution. L’année 420 est importante, puisque la Pythie de Delphes aurait répondu à son ami d’enfance Chéréphon : « Il n’y a pas d’homme plus sage que Socrate ».

L’oracle de Delphes est au commencement de la vie philosophique de Socrate. Ainsi qu’il le raconte dans l’Apologie de Platon (21a), la Pythie répond à son ami Chéréphon, venu l’interroger à ce sujet, que Socrate est le plus sage des hommes. Socrate, cherche à résoudre l’énigme de la Pythie : sachant qu’il ne sait rien, comment peut-il être plus sage que ceux qui sont réputés savoir ? Il interroge donc hommes politiques, poètes, artisans : dans tous les cas, ils se révèlent doublement ignorants, croyant connaître ce qu’ils ne savent pas et ne sachant pas qu’ils sont ignorants. Socrate est donc bien le plus sage des hommes, puisqu’il ne croit pas savoir ce qu’il ne sait pas.

Seuls les dieux détiennent le véritable savoir (sophia), le philosophe étant celui qui désire (philein, désirer) ce savoir. Or tout un chacun peut être philosophe. Aussi, parce que le dieu de Delphes a cité son nom, Socrate pense avoir pour mission de révéler aux hommes leur ignorance et de se préoccuper plutôt de leur âme que de leur corps ou de leurs biens matériels, afin qu’ils s’améliorent.

Socrate est donc paradoxalement le plus savant, selon l’oracle de Delphes, bien que lui-même se dise ignorant. Certains y voient un feinte pour se poser dans le rôle de celui qui pose des questions plutôt que donne des réponses.  C’est ce qu’on appelle l’ironie socratique (feindre ne pas savoir et feindre que son interlocuteur sait). Se présenter comme ignorant permet en effet à Socrate d’engager ses interlocuteurs à faire pour eux-m^mes la recherche de la connaissance.

elenchos et maieutique ( Théétète) = opposées (Menon et Phédon maieutique, réminiscence)

 

Au printemps 399, cinq ans après la fin de la guerre du Péloponnèse, un procès pour impiété (graphè asebeias) est intenté à Socrate par trois accusateurs, Anytos, homme politique de premier plan, et deux comparses, Mélétos, un poète, et Lycon, obscur orateur. Les chefs d’accusation sont les suivants : « ne pas reconnaître les mêmes dieux que l’État, […] introduire des divinités nouvelles et […] corrompre la jeunesse ». Sur les 501 juges, 280 votent en faveur de la condamnation, 221 de l’acquittement. L’accusation de corrompre la jeunesse est liée par Platon à celle d’impiété. Mais ce lien paraît superficiel et le véritable motif serait d’ordre politique. Cette accusation est par ailleurs mise en relation avec la pratique de l’elenchos . (réfutation) La révélation en public de l’ignorance de certains, se croyant savants, par Socrate et les jeunes gens qui l’imitaient, ainsi que l’influence que l’on attribuait au philosophe sur certains de ses disciples, Alcibiade, Charmide, Critias, considérés comme ayant trahi la démocratie athénienne, ont clairement pu donner aux Athéniens l’idée que Socrate corrompait la jeunesse. Un mois s’écoula entre la condamnation de Socrate et sa mort, pendant lequel il resta enchaîné dans la prison des Onze. Ses amis le visitaient et s’entretenaient avec lui quotidiennement. Deux dialogues de Platon sont censés se dérouler pendant cette période, le Criton et le Phédon. Le jour venu, Socrate boit le poison létal, la cigüe, en présence d’Apollodore de Phalère, Criton et son fils Critobule, Hermogène, Épigénès, Eschine, Antisthène, Ménéxène, son cousin Ctésippos de Péanie, et quelques anonymes. En choisissant de mourir, Socrate affirme la primauté de la vertu sur la vie : la vie du corps est subordonnée à la pensée. Cet événement est à l’origine du platonisme dans lequel le Bien est supérieur à toute chose. En ce sens, philosopher est un exercice spirituel d’apprentissage de la mort : « c’est donc un fait […] que les vrais philosophes s’exercent à mourir et qu’ils sont, de tous les hommes, ceux qui ont le moins peur de la mort. » Il s’agit dans le platonisme de mourir en son corps, ses passions et son individualité, pour s’élever à l’universalité de la pensée. Cette idée de la philosophie comme apprentissage de la mort se retrouve ensuite dans une bonne partie de la philosophie occidentale : chez les stoïciens ou chez Montaigne par exemple, mais aussi chez des antiplatoniciens comme les épicuriens ou Heidegger.

Il existait avant Socrate des individus réputés pour être sages (sophoi), faisant preuve de sophia (c’est-à-dire de sagesse, de savoir, ou de savoir-faire). Ces sages, maîtres de vérité ou de sagesse, représentent une sorte d’aristocratie, tandis que les sophistes, qui affirment pouvoir enseigner le savoir à tous contre paiement, sont le versant démocratique de la sagesse. En s’opposant aux uns et aux autres, Socrate est le premier philosophe (philo-sophos), tel que le définit pour la première fois Platon dans le Banquet, c’est-à-dire celui qui est non sage, mais qui désire (philein) la sagesse, sachant qu’il ne sait rien. Individu inclassable, il provoque chez les autres le bouleversement de soi-même d’une façon irrationnelle. Cette remise en question de l’individualité se trouve dépassée dans le dialogue entre un individu et un autre, dialogue fondé sur la raison, pour atteindre l’universalité.

Par la suite, pour toutes les écoles philosophiques de l’Antiquité, la figure du sage est avant tout un idéal. Et toutes, à l’exception de l’épicurisme, s’accordent pour reconnaître que Socrate, celui qui ignore qu’il est sage, est une incarnation de cet idéal.

(père de la philosophie et cosmopolitisme)

Socrate et sophistes :

Les sophistes se placent sans doute dans la continuité de l’école éléatique. En effet, pour l’éléate Parménide, il y a identité entre l’être et le discours. Mais pour Parménide, l’être a la primauté et c’est lui qui assure que le discours peut être vrai. Les sophistes traitent eux aussi du problème des rapports entre l’être et le discours, mais opèrent un renversement : c’est désormais le discours qui a la primauté. Ce qui conduit à deux positions sophistiques : celle de Gorgias, pour qui il n’y a pas d’être, et celle de Protagoras, pour qui n’importe quel discours peut donner une existence à n’importe quel être.

Socrate est en accord avec Parménide sur le fait qu’il existe un Être unique, existant indépendamment du discours et supérieur à lui. Mais il accorde cependant aux sophistes qu’il existe aussi une multitude d’autres êtres, qui peuvent se montrer illusoires et trompeurs, en relation avec le discours. Contrairement aux sophistes, Socrate est cependant le premier à penser que ces êtres existent aussi en dehors du discours, préservant ainsi la possibilité d’un discours vrai, qui ne varie pas en fonction de la subjectivité de chacun. Socrate est ainsi à l’origine en philosophie de la notion de concept, ouvrant par là le chemin aux idées platoniciennes.

deux Socrate chez Platon : Le premier Socrate apparaît dans les dialogues de jeunesse de Platon : l’Apologie de Socrate, le Charmide, le Criton, l’Euthyphron, le Gorgias, l’Hippias mineur, le Ion, le Lachès, le Protagoras et le livre I de la République, qui sont tous des dialogues réfutatifs, / le Cratyle, le Phédon, le Banquet, la République (livres II à IX), le Phèdre, le Parménide, le Théétète.

Ce qui est couramment appelé le « démon » de Socrate est en réalité chez Platon « le signe divin » (to daimonion, sous-entendu semeion). Ce signe se manifeste depuis l’enfance de Socrate sous la forme d’une voix qui, dit-il, « me détourne toujours de ce que je me propose de faire, mais ne m’y pousse jamais». Ces interdictions concernent souvent des actions sans intérêt du point de vue moral, mais sont parfois plus fondamentales : c’est ainsi le cas de l’interdiction de faire de la politique. Le signe divin ne donnant jamais ses raisons, c’est à Socrate d’en interpréter les motivations. (autonomie ou obeissance ?)

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cadeaux ! De nombreux ouvrages en audio

https://archive.org/details/AuFilDesLectures

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Etude de l’existentialisme est un humanisme

 

Texte :

http://www.danielmartin.eu/Textes/Existentialisme.htm

Etude :

http://la-philosophie.com/sartre-lexistentialisme-est-un-humanisme-commentaire

L’ouvrage est structuré autour de la volonté de défendre l’existentialisme : après avoir exposé les principales critiques adressées à l’existentialisme, il s’agit de présenter les concepts fondamentaux de la philosophie et de revendiquer le qualificatif d’humaniste.

  • p. 21-25 : exposé des principales critiques faites à l’existentialisme (marxistes et catholiques)

– engagement et collectif-déterminisme

-absurdite, pas de valeurs, morale

  • p. 25-33 : définition de l’existentialisme

-mode, existentialisme chrétien, existence précède l’essence, pas de nature humaine, responsabilité de tous les hommes

  • p. 33-50 : caractérisation des principaux concepts de l’existentialisme (angoisse, délaissement, désespoir)

-seul à décider, assumer, abraham, mauvaise foi

-pas de sens particulier, délaissement, exemple de l’étudiant mère ou guerre, sentiment, artiste

-désespoir lucidité

  • p. 50-56 : conséquences morales de l’existentialisme

responsabilité

  • p. 56-74 : réponses à la critique de subjectivisme
  • p. 74-78 : définition de l’existentialisme comme humanisme.

http://noordphilo.eklablog.com/oeuvre-pour-l-oral-2013-sartre-l-existentialisme-est-un-humanisme-p-21-a92133555

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Vidéo Sartre, existentialisme, angoissante liberté.

http://www.arte.tv/magazine/philosophie/fr

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Grand répertoire des sites philosophiques !!!

Le répertoire des sites pédagogiques de profs de philo (donc plutôt pour élèves) est ici :
http://www.pearltrees.com/…/pedagogiques-profess…/id15191444
Celui des sites consacrés à l’enseignement de la philo (pour profs) ici :
http://www.pearltrees.com/…/philosophie-professe…/id15191452
L’ensemble du catalogue est ici (pour une vue panoramique, commencez plutôt par là) :
http://www.pearltrees.com/d…/materia-philosophica/id15187047

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Dm obligatoire TS et TES

Pour la rentrée, lire l’Existentialisme est un humanisme de Sartre et répondre aux différentes questions.

Vous trouverez le texte ici.

Questions :

1- A l’origine, le texte était une conférence. Donnez la date, l’heure et le lieu de celle-ci.

2- Quel compte-rendu en fait Boris Vian dans l’Ecume des jours ?

3- Par qui sont rédigés les notes présentes dans l’édition de Nagel ?

4- L’existentialisme est la cible de critiques à l’époque. A qui répond-il ? (Il les désigne par les lâches et les salauds). Quels sont les quatre reproches qui lui sont faits ?

5- Deux philosophes sont également visés par cette conférence, l’un pour la notion de sens de l’histoire, l’autre pour sa morale. Qui sont-ils ?

6-Les thèmes essentiels de sa pensée sont la contingence de l’existence, le fait que « l’existence précède l’essence » (pour l’homme) et qu’il soit par conséquent « condamné à être libre »:

-Ce sentiment que l’existence est contingente lui vient en rédigeant la Nausée. Où a-t-il écrit ce livre et y a enseigné ? Que signifie « contingente » ici ?

Cette contingence ne s’oppose pas au fait que l’homme soit « en situation ». Cette facticité de l’existence ne saurait être une excuse pour l’homme pour se faire en-soi, c’est-à-dire pour ne pas être libre, se déresponsabiliser :

-le fait de naitre dans une société et à une époque donnée

-le fait d’avoir un corps

-le fait d’avoir un passé

-le fait d’exister dans un monde qui nous préexiste

-le fait d’exister parmi d’autres sujets (intersubjectivité)

-le fait de mourir (finitude)

7- Que signifie « l’existence précède l’essence », utilisez pour l’expliquer l’exemple du coupe-papier qu’il utilise dans le livre en citant le texte.

8-Que signifie « l’homme est responsable de tous les hommes » ? Expliquez en citant  le  texte.

9- Citez les trois concepts fondamentaux de l’existentialisme.

10- Qu’est-ce que la mauvaise foi pour Sartre ? Faites un parallèle avec l’exemple du garçon de café.

11- Expliquez en quelques mots pourquoi pour Sartre « l’existentialisme est un humanisme ».

 

Inutile de vous préciser (oui c’est une prétérition :) ) qu’il faut écrire les questions, faire des phrases (en français) et sans faute d’orthographe (c’est un devoir maison), qu’il faut faire un effort dans la présentation (éviter les ratures et autres négligences comme « dm phylo »…) et que bref ! faîtes cela sérieusement (déjà si vous avez lu jusqu’ici c’est déjà pas mal… c’est vrai quoi je ne suis même pas certaine que vous lisiez les petites notes, c’est pour ça, je me lâche ! BAZINGA ! (tiens ça vient d’où ça ??)….

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DM obligatoire T ES2

Pour le samedi 7/11, lire la Lettre à Ménécée d’Epicure puis répondez à ces questions :

-Faire une présentation de l’épicurisme en 10 lignes,

-Pourquoi est-il important de philosopher ?

-Pourquoi selon Epicure, la mort n’est-elle rien pour nous ?

-Pourquoi les dieux ne sont-ils pas à craindre ?

-Quelle définition du plaisir donne-t-il?

-A quelle classification des désirs procèdent-ils ?

-A quelle conception du bonheur l’épicurisme s’oppose-t-il ?

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Révision sujet 1

Afin de préparer l’interrogation, voici le bilan des choses à connaître à ce jour :

Voir le plan du cours et les sujets de dissertation possibles

 

Repères :

Absolu/relatif; immédiat/médiat; persuader/convaincre; essentiel/accidentel; en puissance/en acte; inné/acquis; nécessaire/contingent; expliquer/comprendre; objectif/subjectif

Citations/Auteurs:

Texte de Kant, Descartes, Hegel, Camus, Pascal, Locke

« Posséder le Je dans sa représentation »; « Il est une seule et même personne »; »Je pense donc je suis »; »L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant »; « Un même homme peut constituer différentes personnes »;

Etymologie :

philosophie, sujet, conscience, personne, épistémologie

A connaitre :

différence science dure/science molle; 3 critères de l’identité; épistémologie; finitude; différence de degré/nature; différentes problématiques du cours; méthode analyse et problématique

Vous pouvez faire ce petit quizz [WpProQuiz 2]

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Bulletins officiels

Vous trouverez à cette adresse le bulletin officiel concernant la philosophie en Terminale. Celui-ci contient les attentes, objectifs, notions, auteurs et repères que vous devez connaitre ou aborder cette année.

Ce lien est très utile et à consulter régulièrement pour savoir ce qu’on attend de vous, et ce que vous devez vous efforcer de maitriser à la fin de l’année :

http://www.education.gouv.fr/bo/2003/25/MENE0301199A.htm

Voici le bulletin pour l’ECJS ou EMC (éducation morale et civique) (pour vous c’est tout en bas) :

http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/13/9/Projet_de_programme_pour_l_enseignement_moral_et_civique_niveau_lycee_379139.pdf

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