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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'méthode' Category

FAQ Dissertation : Toutes les questions que vous vous posez…ou pas

1- C’est quoi une dissertation ?

Une dissertation est un exercice codifié. Elle consiste à présenter trois réponses différentes à une même question.

2-C’est quoi une problématique ?

Attention ce n’est pas le sujet ou la question posée !!! Une problématique n’est jamais donnée, c’est à vous de la trouver. C’est une tension, un paradoxe, deux affirmations contradictoires. Une astuce : condition/ruine ou permettre/empêcher

3-Une problématique, c’est forcément une question ?

Vous pouvez la formuler sous forme de question mais ce n’est pas obligatoire. Le plus important c’est qu’il y ait la contradiction.

4-Est-ce qu’il faut définir les termes du sujet en introduction ? Peut-on mettre une citation en intro ?

Il n’est pas obligatoire de définir les termes. Vous pouvez le faire mais je ne le conseille pas. Il est intéressant de définir les termes ssi cela vous aide ensuite à problématiser.

Vous avez le droit de mettre une citation en introduction mais je le déconseille aussi car ce n’est pas le lieu pour cela. Gardez plutôt vos citations et références pour le développement, en épreuve vous n’en aurez pas forcément beaucoup.

5-Est-ce qu’il faut trois parties ?

C’est la convention. Essayez de dépasser la simple alternative de façon à aller plus loin que la problématique annoncée en intro.

6-Est-ce que je peux donner mon avis dans une dissertation ?

La convention c’est de ne pas parler en son nom, c’est-à-dire d’exprimer les propos de façon personnelle comme « Je pense que », « à mon avis »… Ceci évite de s’en tenir à une simple énoncé d’opinion mais de cherche à rendre son propos le plus universel possible. Votre « avis » est néanmoins tout à fait susceptible de se trouver dans votre argumentation. Logiquement c’est votre troisième partie, sans pour autant s’exprimer à la première personne.

7-Est-ce que je peux citer Damso dans ma copie ?

On est d’accord ce n’est pas lui en particulier que je vise ici, mais n’importe quelle personne qui ne serait pas « reconnue » dans le capital culturel. C’est tout à fait arbitraire mais encore une fois c’est une convention. Tout comme il est déconseillé d’aller à un entretien d’embauche en chemise hawaïenne et tong. Demandez vous toujours si ce que vous vous apprêtez à citer fait sérieux ou vous décrédibilise.

8-Est-ce que je peux citer Baloo dans le Livre de la jungle « il en faut peu pour être heureux » ?

Voir ci dessus.

9-Faut-il des références dans la dissertation ? Pourquoi ? Quelle différence entre une référence et un exemple ?

La dissertation est un exercice dont le but est d’évaluer d’une part votre capacité à analyser et répondre à un sujet, d’autre part à faire appel à une culture notamment philosophique. Vous devez au bac en juin montrer que vous êtes différent qu’en septembre. Un exemple illustre votre argument, il est concret, tiré de la vie quotidienne, de l’actualité, de l’histoire… Une référence est un auteur, un texte, un film… dans lequel il peut y avoir des exemples.

10-Quelle longueur doit faire mon devoir ?

Vous n’êtes pas jugés à la longueur de votre devoir mais à sa qualité. Cependant on estime qu’une copie correcte fait plus d’une copie double.

11-Est-ce que je peux tomber sur un sujet comme « Qu’est-ce que le risque ? « 

Il est impossible de tomber sur un sujet pareil parce que ce n’est pas au programme. Vous ne pouvez être interrogés que sur les notions vues en classe (ex : conscience, bonheur, justice, art, etc.). Les thèmes ne sont donc jamais inconnus. Seule la formulation des questions est imprévisible.

12-C’est quoi l’enjeu du sujet ?

Un enjeu c’est ce qu’il y a « en jeu », c’est-à-dire, comme une mise qui peut être perdue ou gagnée. Les répercussions, les conséquences d’une certaine façon de répondre à la question.

13-Faut-il une question d’ouverture en conclusion ?

Non pas de question d’ouverture.

14-Si j’ai pas d’inspiration, comment je fais ?

On ne vous demande pas de faire une oeuvre d’art. Un bon devoir c’est le résultat d’un travail en amont (apprentissage du cours, participation en classe, exercices) et d’une analyse méthodique le jour J. En suivant cette recette, vous vous assurez de réussir. Pas d’inspiration, pas de halo de lumière au-dessus de vous pendant le DS. Rien que votre tête.

15-Est-ce qu’on peut y aller au talent ?

Tout comme vous avez le droit d’aller à un match de boxe sans préparation, vous pouvez aussi aller « au talent » au DS de philo. C’est à vos risques et péril. Plus sérieusement, comme je l’ai dit précédemment, ce n’est pas une question de talent mais de travail. Je ne note pas votre talent.

16-Est-ce que la correction est nécessairement subjective ? Que faire si le correcteur n’est pas d’accord avec mes idées ?

Ce n’est pas un QCM où une machine pourrait vous donner votre score à la fin. La correction est donc subjective au sens où c’est le correcteur qui juge de la qualité de votre devoir. Certes il n’y a pas de question vrai/faux et de barème officiel mais la correction repose quand même sur des critères : respect des règles formelles, présence des compétences Conceptualiser/ Argumenter/Problématiser/Utiliser sa culture.

17-C’est impossible de savoir si on a réussit ?

Au début c’est normal que vous ayez des difficultés à jauger votre travail mais au fur et à mesure vous allez savoir plus précisément ce que l’on attend de vous.

18- Peut-on prendre des exemples tirés de l’actualité ?

Ce n’est pas interdit mais il faut le faire avec des pincettes. Evitez de parler des gilets jaunes, de Macron ou du coronavirus. (gardez cela pour nos ateliers de discussion).

19- Faut-il faire un brouillon ?

ABSOLUMENT. On ne commence pas directement à rédiger mais on ne rédige pas l’intégralité de son devoir au brouillon non plus ! On passe au moins 1H30 au brouillon, à réfléchir, à trouver des idées, des exemples, à faire le tour des références qu’on connaît, à classer ses idées, à les ordonner. On se force à rédiger qu’à partir d’1h30 !!!

 

 

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Exercice : problématisation

Trouvez la problématique illustrée par cette caricature.

 

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Le confort suffit-il au bonheur ?

Le confort suffit-il au bonheur ?

 

Questions et idées exprimées pendant l’atelier :

 

Qu’est-ce que le bonheur ?

C’est subjectif, ça dépend des personnes.

(Est-ce vraiment subjectif ? relatif ?)

Est-ce momentané, instantané ou à long terme ? toute une vie, épanoui ?

Plaisir = bonheur ? Bien-être = bonheur ? Est-ce une illusion de penser que bonheur = confort ?

Qu’est-ce que le confort ? matériel, physique et/ou moral ? Différentes visions du confort ?

Confort et Bonheur sont-ils liés ? Le confort est-il nécessaire pour le bonheur ? Peut-on être heureux sans confort ?

Le confort ne suffit pas parce qu’on peut avoir un certain confort et apprendre une mauvaise nouvelle.

L’inconfort peut permettre de prendre conscience du confort, cette prise de conscience rend-elle heureux ?

On parle souvent de « sortir de sa zone de confort » pour explorer, découvrir, cela permettrait de devenir heureux

Exemple : expérience du camping

Paradoxalement, le confort empêche-t-il d’être heureux ?

Trop de confort, monotonie, redondance,

Plaisir au début et ensuite ça stagne (courbe qui monte d’un coup et stagne ensuite)

Le confort permet ou empêche-t-il d’être heureux ?

S’il empêche pourquoi, s’il permet pourquoi ? à quelles conditions ?

Il pourrait être une condition nécessaire (il faut un minimum de confort) mais pas suffisante car il faudrait aussi autre chose ? quoi ?

+Fight Club, The Hobbit, Into the Wild

Trouvez les compétences du philosopher en jeu dans vos questions/affirmations. Conceptualiser, Argumenter, Problématiser, Utiliser sa culture (CAPU)

textesconfortbonheur   : essayer de classer les textes en fonction de leurs thèses (dans les différentes parties de la dissertation)

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Suffit-il d’être libre pour être heureux ?

Affirmations et questions lors de l’atelier.

Si on est libre de faire ce qu’on veut, on est forcément heureux

La liberté n’est pas le seul facteur pour être heureux, ça ne fait pas tout.

Il y a aussi la liberté de faire n’importe quoi, et ça peut au final faire du mal ou rendre malheureux.

ex : on trompe sa copine.

On peut être libre et triste.

On peut être libre mais faire des choses illégales.

Si on n’a pas de restriction on est libre, mais on peut faire des choses immorales.

Qu’est-ce qu’être libre ? Est-ce une liberté de penser ? Un choix ? un droit ?

Être libre a peut-être un rapport avec la conscience ou l’inconscient ? Suis-je libre si je suis inconscient, pas conscient de ce que je fais ?

Dans La ligne verte, le prisonnier est heureux parce qu’il aide les gens.

Un SDF a demandé à être incarcéré pour pouvoir être nourri.

Est-ce qu’on est libre même si il y a des lois ?

On peut désobéir même s’il y a des lois.

Chacun a sa définition du bonheur.

Dans La parure, la femme se rend malheureuse parce qu’elle croit que ce qui fait le bonheur c’est matériel.

Parfois être libre peut nous rendre malheureux parce qu’on regrette ce qu’on n’a pas choisi. Choisir c’est renoncer.

Il y a des non liberté dans la liberté, des limites.

En Corée, ils fuient leur pays, ou se battent pour leurs libertés c’est la preuve que la liberté est une condition du bonheur.

Le bonheur est-il passager ou sur la durée ?

Dans Matrix, le héros choisit la liberté mais il regrette ensuite.

Dans The Truman Show c’est pareil.

On peut être heureux sans être libre, tant qu’on ne le sait pas. Tant que Truman ne sait pas, il est heureux.

On ne se contente pas de ce qu’on a. On a la curiosité, le désir de toujours plus.

Quand on compare, dans certains pays, être libre c’est avoir la liberté d’expression mais pour nous qui l’avons, c’est toujours plus.

Le sentiment de liberté est-il relatif ? Dépend-il du contexte ?

ex : avec le confinement pendant le coronavirus, on pouvait sortir selon un périmètre mais certains voulaient davantage.

C’est dans la nature humain de désirer toujours plus.

Il faut se contenter de ce qu’on a pour être heureux.

Trouvez les compétences du philosopher en jeu dans vos questions/affirmations. Conceptualiser, Argumenter, Problématiser, Utiliser sa culture (CAPU)

I La liberté est une condition nécessaire au bonheur.

II mais pas suffisante car il faut aussi autre chose. (liberté avec loi (sécurité), bon usage de la liberté, prise de conscience du bonheur)

III elle peut même à certaines conditions nuire au bonheur (faute, erreur, angoisse, regret…)

 

 

Textes suffitlibreheureux

Essayer de ranger chacun des textes dans les différentes parties dégagées en classe.

 

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Corrigé : Ce qui est scientifique est-il toujours vrai ?

Analyse du sujet :

 

vrai : valeur absolue ou relative

réflexion sur l’avancée de la connaissance humaine.

la vérité serait un rapport d’équivalence entre le réel et la connaissance humaine sur ce dernier. Mais la vérité reste une notion transcendantale, non définissable en tant que telle. Il s’agira donc de faire évoluer sa définition au cours de votre travail, entre vérité absolue, relative ou valeur que la connaissance humaine poursuit. 

-la « science » renvoie au domaine scientifique (traité dans le programme dans le champ « la raison et le réel) lui-même divisé entre différentes disciplines comme les mathématiques, la biologie, la physique, l’astronomie…Il faut aussi veiller à élargir les champs et ne pas restreindre votre dissertation aux seules sciences dures (mathématiques, physique, biologie…) mais penser aussi aux sciences sociales : histoire, géographie, sociologie, psychanalyse…. La science se caractérise par son processus particulier de recherche de la vérité. On associe souvent ce qui est « scientifique » à ce qui est « vrai » car la science a une méthode fondée sur des observations objectives vérifiables et des raisonnements rigoureux qui recherche des connaissances à valeur universelle sur le réel. 

la science est le domaine privilégié de la vérité, c’est par le processus scientifique réglé par des méthodes de recherche objectives car reproductibles et vérifiables (observation, expérimentation) que l’on peut obtenir des connaissances proprement « vraies ».

-degré de vérité que l’on peut atteindre ?Le sujet comprend ici une partie définitionnelle : qu’est-ce qui peut être dit « vrai » ?

-La pluralité des domaines de recherche du vrai n’appelle-t-elle pas une redéfinition de la vérité ?

-toujours : définitivement ? notion temporelle, ou absolue / relative à une époque, aux méthodes, découvertes, instruments …

-n’est-elle pas dans son fond, sa définition toujours réfutable ?

le fait que ce soit scientifique confère-t-il immédiatement une véracité ?

-vrai : vérité matérielle/ formelle ; de fait/ de raison

problématique : vérité définitive condition et ruine de la science car à la fois ce qui la définit en l’opposant à la variation et la fluctuation, la relativité de l’opinion et ce qui supprime empêche toute recherche en science, progrès scientifique.

Première partie. En théorie, ce qui est scientifique est toujours vrai :  la vérité doit être définitive.

Un jugement concernant la réalité, quel que soit son domaine [sciences formelles (mathématiques) sciences humaines (histoire, sociologie), sciences de la nature (physique, biologie, etc.], doit, pour prétendre au statut de vérité, ne pas dépendre d’un point de vue individuel ni se présenter comme seulement relatif à une époque déterminée ou à une culture spécifique. Sous peine d’être assimilée à une simple opinion, une vérité ne peut pas ne pas se caractériser comme définitive. Il n’y aurait pas de sens à affirmer que « 2+2=4 » est vrai seulement pour ceux qui le pensent et qu’il est possible que, demain, on découvre que ce n’est pas le cas. Ou bien, dans ce cas, il faut être prêt à renoncer à l’idée même de vérité et à la remplacer par l’idée d’opinion vraisemblable quoique possédant seulement la probabilité d’être confirmée à l’avenir (mais quand ?).

Les théories scientifiques : des connaissances vraies

On peut penser ici d’abord au savoir mathématique. Les mathématiques sont un système de signes qui ont trait à l’abstraction. Appliqués au réel (penser ici aux lois physiques), ils permettent d’expliquer le fonctionnement du réel de façon systématique. Les mathématiques sont guidées par la logique de la démonstration et les énoncés mathématiques sont donc vrais s’ils sont logiques. On peut penser ici aux théorèmes de Thalès ou de Pythagore.

Comme l’illustre  l’allégorie de la caverne dans la République de Platon, c’est la réflexion philosophique seule qui peut permettre de dépasser l’expérience sensible trompeuse et illusoire pour parvenir à la vérité, à l’essence des choses.

De même, la science parvient à la vérité par un processus réglé dont les étapes sont les suivantes : observation, expérimentation, mise en théorie. Le rapport que la science entretient au réel est guidé par l’objectivité. C’est à dire que la communauté scientifique cherche à se départir de la subjectivité, notamment en créant des expériences reproductibles donc vérifiables et à adopter un point de vue critique envers ses productions.

Deuxième partie. En pratique, la vérité n’est jamais définitive. ce qui est scientifique n’est pas toujours vrai, le statut de l’erreur en science, l’histoire des sciences

On ne parle pas de la science ou de ce qui est scientifique de manière uniforme. Ce qui est scientifique renvoie en vérité à une multitude d’approches, de recherches de la vérité et donc peut-être de définitions du vrai. Les mathématiques si elles semblent être toujours vraies (et encore dans un système donné cf. géométrie non euclidienne) ne constituent pas l’entièreté des sciences et on ne peut à ce titre attendre la même exactitude ou le même critère de vérité pour les autres sciences.

-on peut douter du potentiel absolu de la science dans la connaissance du vivant par exemple. Contrairement au champ mathématique, la biologie n’est pas abstraite. La matière qu’elle étudie, le vivant, est par définition changeante, plurielle et échappe souvent à la connaissance.

-En ce qui concerne la science médicale, on peut aussi observer quelques errances comme la théorie des 4 fluides d’Hippocrate ou la pratique très dangereuse des saignées qui a perduré très longtemps et causer souvent plus de mal que de bien aux patients sur lesquels on la pratiquait.

-D’autres domaines, comme l’histoire, ont une méthode qui leur permet d’élaborer des connaissances dites « vraies ». L’historien est guidé par l’objectivité. Cela s’exprime notamment par la confrontation des sources (archéologiques, archives, témoignages) qui est au cœur de son travail. Cela dit, cette méthode historique a été définie assez récemment, par l’école des Annales, une école d’historien qui a fixé les principes de la recherche historique rigoureuse, dite « scientifique ». L’histoire a longtemps été « hagiographique » c’est à dire qu’elle visait a mettre en valeur le fait de grands hommes (rois, saints) qui faisaient commande à des historiens. La vérité historique n’est donc pas absolue, ce qu’on voit aussi dans l’histoire des mémoires de la 2nde guerre mondiale ou de la guerre d’Algérie.

-La sociologie ou encore la psychanalyse sont d’autres domaines qui ne sont pas purement scientifiques mais où des méthodes de recherche ont été mises en place pour permettre d’élaborer des connaissances vraies car observables, vérifiables et objectives.

Cet élargissement des domaines nous a conduit à observer la relativité de la notion de vérité. Quel que soit le champ où elle s’inscrive, la vérité semble ne pas être absolue, simplement donnée mais liée au progrès des méthodes de connaissance. 

La science se définit par son objet et une méthode appropriée

-Pour ce qui est de l’astronomie, on peut penser aux erreurs qui ont été faites par le passé. On a d’abord pensé que la Terre était plate ou encore que le Soleil tournait autour de la Terre. Il a fallu attendre que nos moyens techniques d’observation progressent (exemple : télescopes) pour pouvoir élaborer des théories vraies.

Ex : Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, la théorie de Newton sera tenue pour une vérité définitive et indépassable que les faits corroborent excellemment. Marcelin Berthelot, ministre de l’Instruction publique, écrit dans les années 1880 que «le monde est aujourd’hui sans mystère»

La physique newtonienne prévoit une rotation du périhélie des planètes (le périhélie d’une planète est le point de son orbite où elle se trouve le plus proche du Soleil).  Or il se trouve que la rotation observée du périhélie de la planète Mercure ne correspond pas exactement à la théorie. Ce phénomène ne peut être expliqué par la physique newtonienne. Ce sera l’un des grands succès de la relativité einsteinienne de rendre compte de l’orbite de Mercure. La théorie de la relativité dépasse et réfute la physique newtonienne qui ne peut plus être considérée comme une vérité indiscutable. La révolution scientifique de la relativité vient bousculer la vision traditionnelle de la science.

Comment a-t-on pu croire vraie pendant deux siècles la théorie de newtonienne qui finalement ne l’était pas ? Tout simplement parce qu’elle était remarquablement confirmée par l’expérience. Mais une confirmation expérimentale, si elle constitue une intéressante présomption de véracité pour une théorie, ne peut jamais être érigée en preuve.

Karl Popper : «Seul a un caractère scientifique ce qui peut être réfuté. Ce qui n’est pas réfutable relève de la magie ou de la mystique»

À proprement parler, la physique newtonienne n’a jamais été prouvée. Le philosophe anglais d’origine autrichienne Karl Popper (1902 – 1994) remarque que la science ne peut se prétendre vraie si elle procède par affirmations. En effet, une expérience dont le résultat est celui prévu par une théorie ne prouve pas l’exactitude de ladite théorie, elle se contente de ne pas la réfuter. Le fait de n’avoir jamais observé un cygne qui ne soit pas blanc ne prouve pas la véracité de l’affirmation «tous les cygnes sont blancs». Par contre, un seul cygne noir suffit à la réfuter. Les certitudes de la science ne peuvent donc porter que sur les réfutations.

La science est donc faite de conjectures, d’hypothèses que l’on ne tente pas seulement de confirmer mais aussi de réfuter (cf. Karl Popper : Conjectures et Réfutations, Payot, 1985). La science n’est pas vraie, mais seulement conjecturale. Popper définit le critère de réfutabilité comme la ligne de partage entre les disciplines scientifiques et le reste. Une théorie est scientifique si on peut essayer de la réfuter, si elle joue son existence sur une expérience. Si la comète de Halley revient à la date prévue, la conjecture newtonienne n’est pas réfutée. Sinon elle l’est.

Mais en donnant un tel poids à la réfutation, Popper ne commet-il pas une faute logique ? Toute réfutation s’appuie, en effet, sur une mesure dont on admet la validité. Considérer une mesure comme valable, c’est supposer que les instruments de mesure ont fonctionné comme d’habitude et, par conséquent, tenir pour vraie la science de son temps. S’il n’existe pas de certitude mais seulement des conjectures, il est logiquement contradictoire de tenir les réfutations pour certaines. Tous les cygnes ne sont pas blancs, ainsi que le prouve la photo d’un cygne noir. Sauf si la photo ou le cygne sont des faux. D’où cette question : les faits sont-ils vrais ?

Si la Terre tourne autour du Soleil, les positions relatives des étoiles fixes devraient changer car nous les regardons à partir de points de vue différents. C’est le phénomène bien connu de la parallaxe qui explique, par exemple, que deux observateurs ne lisent pas tout à fait la même heure sur une pendule à aiguilles pour peu qu’ils l’observent de points différents. Copernic admet que la théorie héliocentrique qui situe le Soleil au centre de l’univers implique une parallaxe saisonnière de la positions des étoiles les unes par rapport aux autres. Entre l’été et l’hiver, la Terre a bougé, notre vision du ciel devrait donc se modifier. Pourtant, cet effet de parallaxe resta inobservable aux XVIe et XVIIe siècles. On ne manqua donc pas d’opposer cette réfutation à Galilée. À tort, car c’est la distance très grande des étoiles qui rendait cette parallaxe inobservable à l’époque. L’objection ne réfutait donc pas l’héliocentrisme lui-même mais seulement la distance supposée des étoiles.

Seulement, en pratique, les vérités scientifiques, sans être considérées comme seulement provisoires, font l’objet d’un questionnement permanent dans le but de les remettre en question et de les tester. Les savants partent toujours du principe que leurs théories sont peut-être fausses et qu’ils doivent les renforcer en les soumettant à des nouvelles expériences ou en les exposant à d’autres théories concurrentes. De ce point de vue, la vérité ne peut jamais être définitive au sens où, si certaines théories sont considérées comme vraies, car on n’a pas (encore) montré qu’elles étaient fausses, il n’en reste pas moins que le savoir absolu n’est pas atteint et que le progrès de la connaissance en général est susceptible d’aboutir à une remise en cause de que l’on considérait jusque là comme vrai.

En résumé, la recherche de la vérité interdit qu’on puisse considérer les vérités acquises comme définitives.

ce qui est scientifique est toujours réfutable. On pourrait dire qu’une « scientifisation » des champs de la connaissance humaine est à la source du progrès vers la vérité. 

Troisième partie. Le progrès de la connaissance exige de ne pas considérer une vérité comme un dogme.

Pour développer le point précédent, il faut se méfier du caractère définitif de la vérité, car cela la transforme en dogme, c’est-à-dire en un savoir à propos duquel il est interdit de s’interroger. Or, le dogmatisme est l’ennemi du progrès de la connaissance, il la transforme en un objet de croyance et de vénération et il bloque l’effort de découverte qui exige une remise en question de nos vérités.

Par exemple, même si nous pensons bien connaître le déroulement et la signification de certains événements historiques, il ne faut pas considérer qu’il existe une vérité définitive à leur propos dans le sens où cela empêcherait d’en améliorer la connaissance et la compréhension, un événement étant toujours susceptible de faire l’objet de nouvelles approches de la part des historiens.

extrait d’un interview  https://www.atlantico.fr/decryptage/188783/science-verite

Atlantico : Une expérience du CERN a montré que les neutrinos se déplacent plus vite que la lumière, et donc la théorie de la relativité d’Einstein serait donc fausse ou incomplète. Doit-on croire la science, si on ne peut plus croire Einstein, symbole de la découverte et connaissance scientifique à notre époque ?

Axel Kahn : Il y a un contresens à mettre la science dans le domaine de la foi. On ne croit pas en un résultat. On a confiance en un résultat. Dire qu’il est robuste ou qu’il ne l’est pas. Mais on est toujours prêt à ce que de nouvelles données remettent cela en cause. Ceux qui croient des résultats scientifique ne sont pas des scientifiques, un scientifique vous dira que ce qu’il propose a une haute probabilité et aujourd’hui il n’y a pas d’autre énoncé qui lui soit supérieur. Cela étant dit, toute l’histoire de la science permet d’être prudent sur ce point, un scientifique par définition est prêt à considérer des arguments remettant en cause son énoncé antérieur.

La science nous permet-elle de découvrir la vérité ?

Ce n’est pas la vérité, c’est la plus grande probabilité. Une vérité scientifique est une vérité temporaire. C’est la meilleure vérité en l’état actuel des connaissances. Le gros intérêt de la science par rapport à la foi, vous ne ferez jamais d’expérience remettant en cause la virginité de Marie ou d’autres actes de foi, la vérité temporaire scientifique, selon la définition de Karl Popper, la science est falsifiable. Une approche scientifique peut toujours confirmer ou infirmer, falsifier un fait scientifique. Un fait scientifique est une vérité scientifique temporaire qu’au moment où il peut être rationnellement validité ou rationnellement falsifié.

Comment se construit la science ?

La connaissance scientifique se construit par confirmation ou infirmation de toute une série d’un corpus de propositions. Lorsqu’une proposition d’un corpus scientifique qui a été proposé ne fait que s’intégrer dans tous les résultats ultérieurs complémentaires, cet énoncé scientifique atteint un tel niveau de probabilité qu’on peut considérer qu’il s’agit d’une réalité. En effet, 2+2=4 est un énoncé scientifique qui a peu de chances d’être remis en cause. C’est le résultat de la confrontation d’un énoncé scientifique à toute une série de données, d’essais, de falsification, qui aboutit à la vérification. La science est la meilleure réponse que l’on puisse donner à un moment donné. Ce qu’espère la science, c’est qu’avec tous les éléments dont elle dispose, de proposer la meilleure solution, le meilleur énoncé possible à un moment donné, et qu’il n’y ait pas d’autre solution qui lui soit préférable. Et si arrive une autre proposition qui lui est préférable, alors elle lui sera préférée.

La science elle-même ne peut atteindre la vérité absolue

Comme l’explique l’épistémologue Karl Popper dans son ouvrage Conjectures et réfutations la connaissance scientifique progresse vers la vérité par un processus de falsification successive. Les théories sont toujours mises à l’épreuve. Elles ne peuvent pas être vérifiées mais falsifiées. La falsification est le critère du vrai. Si une théorie ne résiste pas à cette mise à l’épreuve, alors elle est fausse, au contraire, si elle y résiste, alors elle peut être considérée comme vraie. On parlera alors non pas de vérité mais de « véracité », c’est à dire qu’une théorie scientifique est vraie à un instant T du processus de connaissance scientifique, dans un contexte précis où l’on possède certaines connaissances et certains moyens techniques.

La connaissance humaine comme progrès vers la vérité

Toutes les connaissances humaines, qu’elles appartiennent aux « sciences dures » ou aux « sciences molles » sont guidées par le même idéal, le même fil d’Ariane qu’est la vérité. C’est la valeur suprême au cœur du processus de connaissance. Ce qui importe donc, ce n’est pas dans quel domaine l’homme peut atteindre la vérité mais quelles sont les méthodes pour l’atteindre. Face à la difficulté que présente la recherche de la vérité c’est la rigueur méthodique mais aussi le pluralisme critique (confrontation des savoirs, doute) qui sont essentiels. La connaissance humaine, peu importe son objet, est toujours progrès vers la vérité.

 

Conclusion.

Sans être assimilée à une simple opinion subjective ou à un point de vue relatif, une vérité ne peut pas être définitive, non pas au sens où il est impossible de la connaître, mais en raison des conditions mêmes du progrès de la connaissance de la vérité en général. Ainsi ce qui est scientifique ne se révèle pas « toujours » vrai mais manifeste toujours cette volonté de recherche rigoureuse de vérité.

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Récapitulatif de la méthode des exercices type bac

Dissertation :

Brouillon http://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/09/02/dissertation-comment-faire-son-brouillon/

Introductionhttp://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/10/12/methode-comment-faire-une-introduction-de-dissertation/

Plan http://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/09/24/methode-le-plan-de-la-dissertation/

Problématiquehttp://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/09/03/dissertation-comment-trouver-une-problematique/

Commentaire de texte

http://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/12/22/methode-commentaire-de-texte/

introduction http://lewebpedagogique.com/charlierenard/2015/12/22/methode-introduction-commentaire-du-texte/

En tapant corrigé dans la barre de recherche, vous trouverez de nombreux exemples d’exercices type bac

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Dernière ligne droite : Analyse de sujet de dissertation

http://jmgate.philo.pagesperso-orange.fr/typologie%20des%20sujets%20de%20dissertation%20philosophique.htm

Vous avez dans le lien ci-dessus les différents types de sujets sur lesquels vous pouvez tombez en philosophie. Je vais vous les résumer ci-dessous :

 

I.              LES SUJETS QUI INTERROGENT LES LIMITES D’UNE HYPOTHESE

Suffit-il, Est-il suffisant de ? (d’obéir aux lois pour être juste ? par ex)

Ici vous devez utiliser la distinction condition nécessaire et/ou suffisante. On vous demande d’évaluer le rapport entre deux notions. On voit ici par ex qu’on ne conçoit en effet que quelqu’un qui désobéisse aux lois soit juste, mais quelqu’un qui obéirait aveuglément à des lois iniques (injustes ex la ségrégation) serait-il encore juste ? Ainsi il faudra déterminer quelles conditions l’obéissance aux lois doit remplir.

ex similaire : « La science se limite-t-elle à constater les faits ? »

2/ Les sujets qui enveloppent UNE NEGATION (ne que)

ex: « Toute politique n’est-elle qu’une lutte pour le pouvoir ? »« L’art ne cherche-t-il qu’à divertir ? »

Ici il s’agit de rechercher un sens plus profond d’une notion et de dénoncer le caractère réducteur mais en même temps légitime de la définition. Les enjeux de la définition vous permettent de la questionner.

Condition/ ruine fonctionne très souvent pour ce genre de sujet mais il faut amener cette distinction.

 

3/ Les sujets qui commencent par : « CELA A-T-IL UN SENS DE… ? »

Exemple : « Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ? »

Ici il faut justifier l’absurdité et l’impossibilité de ce qui est affirmé puis le justifier. Les enjeux encore une fois vous permettront de montrer que la proposition insensée au départ semble finalement justifiée voire nécessaire. Le troisième terme ici peut être utile. (Cf. méthode comment trouver une problématique)

« Est-il absurde de désirer l’impossible ? »

II.            Les sujets qui portent sur le NECESSAIRE, le POSSIBLE ou l’EXIGIBLE.

1/ Les sujets qui commencent par « FAUT-IL…. ? »

Faut-il : obligation / contrainte

Quand vous avez : Faut-il….. pour …… ? Pensez immédiatement à condition/ruine !!!

« Faut-il rechercher le bonheur à tout prix ? »

Ici on vous demande d’évaluer et de confronter la nécessité, la contrainte avec l’obligation juridique ou morale. Sont-elles compatibles ? Il faut souvent trouver un troisième terme pour travailler cette compatibilité. ex ici : la liberté, le bonheur des autres…

2/ Les sujets qui commencent par : « PEUT-ON…. ? »

peut-on : possibilité logique, technique, morale/juridique. Condition/ ruine fonctionne car ce qui serait possible techniquement pourrait ne pas l’être moralement…ou inversement.

« La recherche de la vérité peut-elle être désintéressée ? »

Il s’agit de mettre en tension le devoir qui viendrait du peut-on moral (si on peut le faire moralement alors on doit le faire ?) et le peut-on technique ou logique. N’y a-t-il pas une incompatibilité ?

III.           Les sujets qui interrogent les raisons et les finalités.

1/ Les sujets qui commencent par « POURQUOI ? »

cause/ but / à quoi bon

« Pourquoi chercher à se connaître ? »

Pourquoi étudier l’histoire ?

IV.           Les sujets de DEFINITION ou d’EXISTENCE.

1/ Les sujets de DEFINITION

Il s’agit d’évaluer la contradiction interne ou l’implication qu’il peut y avoir dans le sujet.

condition/ruine fonctionne souvent ici aussi.

2/ Les sujets d’EXISTENCE.

« Y a-t-il une force du Droit ? » ici encore relation de complémentarité voire de condition ou de contraction. => condition/ruine.

IV. Les sujets « OUVERTS »

« Que peut-on attendre de la technique ? »

« Que devons-nous à l’Etat ? »

La plupart du temps, ces questions supposent une réponse de bon sens, dont il va justement s’agir d’évaluer la pertinence. Il faut donc partir de cette évidence première pour en interroger les fondements puis pour en mesurer les limites, autrement dit pour construire un problème.

Il faut donc dégager cette première réponse évidente et la questionner. L’analyse des mots du sujet est capitale car elle est aussi à questionner. Ex: l’attente => la technique doit-elle remplir nos attentes ? enjeux ? risques etc….

devoir = Est-ce nous qui devons à l’ETAT ou est-ce d’abord et surtout l’inverse ?

et c’est à partir de cela que vous pourrez construire une problématique : La technique est-elle ce qui remplit nos attentes ou ce qui les déçoit toujours ? Attendre de la technique est-ce une condition pour progresser ou bien une ruine etc…?

« Que gagne-t-on à travailler ? »

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Bonnes Copies d’élèves

POUR LE DM : Qu’attendons-nous pour être heureux ?

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DOC140319-14032019161007

 

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Corrigé Ds Comte – douter de soi-même

Documents: sujet et corrigé

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DS Comte –

Ds Comte sujet 

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