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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'religion' Category

Réflexions sur l’actualité : Laïcité, liberté d’expression.

https://inrer.org/2019/11/tourmentes-laiques/?fbclid=IwAR3w1P-GpCFqqt06_ulda-YyqSxAgIJVFGvqk0UbVAYVzBwP-JdwT5VMNKA

 

https://www.cairn.info/revue-archives-de-politique-criminelle-2014-1-page-53.htm?fbclid=IwAR25glh5moRrDr_V40Ks5sczB4Lo_ah3Hlwxh5GV2EKZCMFKzR2Ahd2oPXA

https://www.cairn.info/revue-legicom-2015-2.htm?fbclid=IwAR0t8WrYVoltc_RZrWZldmXgq3TUCVqj0RbKic108_-WaC2tgp1YRnODJHc

https://www.senat.fr/lc/lc262/lc2622.html?fbclid=IwAR343h4z2APpQgcm0tamSOl6JR7lw7b6uJzaYlaBW6VKpz6j6qtWy9iXi4Y

https://www.franceculture.fr/societe/monique-canto-sperber-une-caricature-nest-pas-une-these

 

https://www.franceculture.fr/societe/comprendre-le-droit-au-blaspheme?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR1x1DTJWsqNg2FtobFaY4oGKrF_dhDk081RVBjPxXz83vomY7T11-iPlPQ#Echobox=1604295582

Schéma très clair réalisé par Cédric Esseytte, professeur de philosophie.

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La religion est l’opium du peuple – Marx

Voici le fondement de la critique irréligieuse : c’est l’homme qui fait la religion et non la religion qui fait l’homme. A la vérité, la religion  est la conscience de soi et le sentiment de soi de l’homme qui, ou bien ne s’est pas encore conquis, ou bien s’est déjà de nouveau perdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait recroquevillé hors du monde. L’homme c’est le monde de l’homme, c’est l’Etat, c’est la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, une conscience renversée du monde parce qu’ils sont eux-mêmes un monde renversé. La religion est la théorie générale de ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément cérémoniel, son universel motif de consolation et de justification. Elle est la réalisation chimérique de l’essence humaine, parce que l’essence humaine ne possède pas de réalité véritable. Lutter contre la religion, c’est donc, indirectement  lutter contre ce monde là, dont la religion est l’arôme spirituel.

La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans coeur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple.

Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il abandonne toute illusion sur son état, c’est exiger qu’il renonce à un état qui a besoin d’illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l’auréole. […] La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique.

 

K. MARX, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel (1843)

Pour retenir l’essentiel : http://lapausephilo.fr/2016/02/11/la-religion-est-lopium-du-peuple-marx/

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Travail à faire pendant les vacances d’Avril

Lire, faire les questions et apprendre :

Art

religion 

travail

technique 

Pour la rentrée, soit au choix, soit les deux :

Le besoin nous contraint au travail dont le produit apaise le besoin : le réveil toujours nouveau des besoins nous habitue au travail. Mais dans les pauses où les besoins sont apaisés et, pour ainsi dire, endormis, l’ennui vient nous surprendre. Qu’est-ce à dire ? C’est l’habitude du travail en général qui se fait à présent sentir comme un besoin nouveau, adventice ; il sera d’autant plus fort que l’on est plus fort habitué à travailler, peut-être même que l’on a souffert plus fort des besoins. Pour échapper à l’ennui , l’homme travaille au-delà de la mesure de ses autres besoins ou il invente le jeu, c’est-à-dire le travail qui ne doit apaiser aucun autre besoin que celui du travail en général. Celui qui est saoul du jeu et qui n’a point, par de nouveaux besoins, de raison de travailler, celui-là est pris parfois du désir d’un troisième état, qui serait au jeu ce que planer est à danser, ce que danser est à marcher, d’un mouvement bienheureux et paisible : c’est la vision du bonheur des artistes et des philosophes.

Humain, trop humain, I, § 611, Bouquins I, p. 680.

Qu’est-ce qui fait d’un objet une oeuvre d’art ?

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Pourquoi Noel ?

http://www.philomag.com/lactu/la-lecon-de-noel-de-claude-levi-strauss-3282

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/modes-de-vie/la-symbolique-du-cadeau-le-don-et-contre-don_1745771.html

http://www.philomag.com/les-idees/la-fete-une-ruse-avec-le-calendrier-3993

http://www.europe1.fr/emissions/le-fin-mot-de-linfo/la-croyance-est-une-condition-de-lexistence-3530180

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Le tabou : ce qu’il ne faut pas dire

« Tabou » est un mot que l’on retrouve dans toutes les langues polynésiennes sous la forme tapu1, kapu2… Il fut popularisé en Europe par James Cook au retour de sa première circumnavigation durant laquelle il séjourna à Tahiti. Il désigne, dans la littérature ethnologique, une prohibition à caractère sacré dont la transgression est susceptible d’entraîner un châtiment surnaturel3. En tahitien entre autres, le contraire de tabou se dit noa : ce qui est ordinaire, accessible à tous.

Par extension, le terme « tabou » désigne, dans son acception la plus générale, un sujet qu’il est préférable de ne pas évoquer si l’on veut respecter les codes de la bienséance d’une société donnée.

Les ethnologues ont fait de ce mot polynésien un terme générique s’appliquant à toutes les interdictions d’ordre magique, religieux ou rituel, quel que soit le peuple qui formule ces interdictions.

Émile Durkheim estime qu’il est fâcheux d’étendre ainsi l’acception d’une expression étroitement locale et dialectale. Il n’y a pas de religion où les interdictions ne jouent pas un rôle considérable. Les termes « interdit » ou « interdiction » seraient préférables. En outre, « tabou » désigne aussi bien l’interdiction que la chose interdite.

  • Le tabou est un phénomène religieux qui peut être vu comme la forme négative du sacré. Il exprime à la fois son caractère contagieux et dangereux. Il comprend trois éléments : une croyance dans le caractère impur ou sacré de telle personne ou de telle chose; une prohibition : l’interdiction de toucher ou d’user de cette personne ou de cette chose; la croyance que la transgression de cet interdit entraîne automatiquement la punition du coupable, qui verra, par exemple, son corps enfler ou dépérir; il aura un accident, perdra ses récoltes ou bien ses parents mourront. La transgression du tabou est punie de mort ou au moins d’ostracisme.
  • Le tabou, toujours en tant que phénomène religieux, peut aussi être vu comme un avertissement : une chose, une personne est chargée de puissance. La violation du tabou n’entraîne pas forcément un châtiment mais une réaction de la puissance. Celle-ci fascine l’être humain mais engendre aussi de la crainte. À tel point que le tabou fait éviter la parole, par peur de la puissance. « Quand elle persiste, la crainte se fixe en une observance […] nous saisissons dès lors comment, à la longue, le frisson devait nécessairement passer à l’état d’observance, et la crainte vivante dégénérer en formalisme. »4.

Le premier tabou de l’humanité est le tabou de l’endogamie : interdiction d’avoir des relations sexuelles avec sa parentèle. Il évoluera ensuite en tabou de l’inceste avec la complexification des sociétés humaines consécutives à son application.

  • La maladie (en particulier le sida ou le cancer) et la mort ;
  • Les odeurs corporelles, les excréments, le manque d’hygiène dans les lieux publics ;
  • La sexualité et le désir, notamment dans leurs formes jugées déviantes, tels l’inceste dans les sociétés traditionnelles, la pédophilie, le viol dans les sociétés modernes;
  • L’argent et la mendicité ;
  • Le lesbianisme, dans certains milieux et à certaines époques ;
  • L’affaire Dreyfus, à la fin du XIXe siècle ;
  • La Commune de Paris, à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle ;
  • Le nazisme et les faits s’y rapportant, par exemple la collaboration durant l’Occupation allemande ;
  • La critique de la religion.
  • Certaines maladies psychiatriques (trouble de la personnalité paranoïaque et états délirants, notamment).

 

http://www.patrickbanon.com/fondsdocumentaire/livres/TabousetInterdits-introduction.pdf

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Cours sur la religion

Cours sur la religion + questions

cours sur la religion 2

Voici en complément pour ceux qui voudraient approfondir cette notion, un excellent site :

http://philosophia.fr/exercices-de-philosophie/la-religion-un-defi-pour-la-raison/?fbclid=IwAR2KocXtuSVlZEHc0VF70Pvx1EshOlTAUUanCmIOCcELxlHeXOvWiaw0ItE

 

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Plan du cours : La culture

Documents sur la culture

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Le mot culture provient du latin colère et désigne à l’origine le travail de la terre destiné à l’améliorer, à la rendre fertile. La culture est donc la mise en valeur de ce qui est (naturel) mais le terme évoque aussi bien l’enrichissement de l’esprit humain que le travail d’un champ. C’est une activité qui modifie ce qui est donné à l’homme = la nature.

on peut désigner trois sens majeurs =

1- la transformation de la nature 2- l’éducation, l’instruction 3- l’ensemble des modes de vie, tradition, coutumes, moeurs d’une société par lesquelles elle se distingue des autres. C’est donc à la fois un marqueur d’appartenance et de distinction.  Il n’y  a pas de société sans culture et tout homme a en ce sens une culture.

La nature, c’est d’abord le monde dans son ensemble, abstractions faites des transformations que l’homme y a produites : vents, marées, plantes, maladies, mort… L’homme lui-même en tant qu’être vivant fait partie de la nature. Son organisme obéit à des lois physico-chimique. La nature désigne alors l’ensemble des réalités qui existent indépendamment de l’activité humaine.

La culture comprend tout ce qui n’existerait pas sans l’activité humaine : oeuvre d’art, livre, table, marteau,… La culture désigne l’ensemble des réalités matérielles et spirituelles produites par l’homme. Or cette production suppose la transmission d’une mémoire qui n’est plus celle des gènes, mais celle de la tradition. Si la nature est hérédité, la culture est héritage.

Il serait naif de croire que nous pourrons retrouver la nature lorsque nous nous promenons dans les bois ou à la campagne. Cette nature que nous parcourons a été transformée par la  volonté des hommes. Les sols sont labourés, les forêts replantées ou entretenues.

https://www.telerama.fr/idees/philippe-descola-les-achuar-traitent-les-plantes-et-les-animaux-comme-des-personnes,121626.php?fbclid=IwAR2W2vxBpE87lIn714qfU70EB93YykOiTHufq7TKQ4rpbthhauNoXtA-NXc

L’homme fait-il exception ? Peut-on retrouver en lui un ensemble de données naturelles vierges de toute déformation culturelle ? Le naturel renvoie à l’inné, le culturel à l’acquis. L’inné est constitué par l’aptitude que l’homme possède en naissant. L’acquis recouvre tous les savoirs et compétences transmis par l’éducation. En fait, en dépit des apparences, il n’y a pas d’éducation dans les espèces animales : le petit animal acquiert, selon les lois biologiques de l’hérédité, un bagage fixé une fois pour toute et identique pour tous les individus de la même espèce alors que l’héritage culturel se modifie au cours de l’histoire.

Dès notre naissance, notre société nous éduque (langue, moeurs, techniques, repères spatiaux temporels, gestes…). Le donné biologique lui-même est transformé : tatouage, coiffure, piercing, maquillage, chirurgie… Claude Lévi-Strauss rapporte que parce que son visage n’était pas tatoué, on eu d’abord du mal à le considérer comme « humain » dans une société amazonienne.

Cette assimilation, commencée dès la naissance, nets ni vraiment volontaire, ni vraiment consciente. Souvent la culture se fait seconde nature => ex: avoir faim à midi, ressentir telle émotion… Il ne faut donc pas confondre le spontané et le naturel. La majeure partie de nos comportement est ainsi d’emblée collective (normes et pratiques).

L’anthropologie monte que que si aux ours des premiers années, l’enfant se développe à l’écart de tout environnement culturel, il ne manifeste aucun des caractères que l’on attend de l’humanité (cf. L. Malson et les enfants sauvages J.Itard).

L’exemple de Robinson Crusoe (Daniel Defoe) montre l’importance pour l’homme de conserver sa culture pour rester « humain » (jardin, calendrier, habit, ami,outils…).

« Une sorte de révélation me vint à l’hôpital. J’étais malade à New York. Je me demandais où j’avais déjà vu des demoiselles marchant comme mes infirmières. J’avais le temps d’y réfléchir. Je trouvai enfin que c’était au cinéma. Revenu en France, je remarquai, surtout à Paris, la fréquence de cette démarche ; les jeunes filles étaient Françaises et elles marchaient aussi de cette façon. En fait, les modes de marche américaine, grâce au cinéma, commençaient à arriver chez nous. C’était une idée que je pouvais généraliser. La position des bras, celle des mains pendant qu’on marche forment une idiosyncrasie sociale, et non simplement un produit de je ne sais quels agencements et mécanismes purement individuels, presque entièrement psychiques. Exemple : je crois pouvoir reconnaître aussi une jeune fille qui a été élevée au couvent. Elle marche, généralement, les poings fermés. Et je me souviens encore de mon professeur de troisième m’interpellant : « Espèce d’animal, tu vas tout le temps tes grandes mains ouvertes ! » Donc il existe également une éducation de la marche.
Autre exemple : il y a des positions de la main, au repos, convenables ou inconvenantes. Ainsi vous pouvez deviner avec sûreté, si un enfant se tient à table les coudes au corps et, quand il ne mange pas, les mains aux genoux, que c’est un Anglais. Un jeune Français ne sait plus se tenir : il a les coudes en éventail il les abat sur la table, et ainsi de suite (…).
Je conclus que l’on ne pouvait avoir une vue claire de tous ces faits (…) si on ne faisait pas intervenir une triple considération au lieu d’une unique considération, qu’elle soit mécanique et physique, comme une théorie anatomique et physiologique de la marche, ou qu’elle soit au contraire psychologique ou sociologique. C’est le triple point de vue, celui de « l’homme total » qui est nécessaire ». (Marcel Mauss, La notion de technique du corps, in Les techniques du corps (1934), Sociologie et anthropologie, PUF, 1950 (1985), pp.368-369)
« L’homme reçoit du milieu, d’abord, la définition du bon et du mauvais, du confortable et de l’inconfortable. Ainsi le Chinois va-t-il vers les œufs pourris et l’Océanien vers le poisson décomposé. Ainsi, pour dormir, le Pygmée recherche-t-il la meurtrissante fourche de bois et le Japonais place-t-il sous sa tête le dur billot. L’homme tient aussi, de son environnement culturel, une manière de voir et de penser le monde. Au Japon, où il est poli de juger les hommes plus vieux qu’ils ne paraissent, même en situation de test et de bonne foi, les sujets continuent de commettre des erreurs par excès. On a montré que la perception, celle des couleurs, celle des mouvements, celle des sons – les Balinais se montrent très sensibles aux quarts de ton par exemple –, se trouve orientée et structurée selon les modes d’existence. […]
L’homme emprunte enfin à l’entourage des attitudes affectives typiques. Chez les Maoris, où l’on pleure à volonté, les larmes ne coulent qu’au retour du voyageur, jamais à son départ. Chez les Eskimos, qui pratiquent l’hospitalité conjugale, la jalousie s’évanouit, comme à Samoa ; en revanche, le meurtre d’un ennemi personnel y est considéré normal, alors que la guerre, – combat de tous contre tous, et surtout contre des inconnus – paraît le comble de l’absurde ; la mort ne semble pas cruelle, les vieillards l’acceptent comme un bienfait et l’on s’en réjouit pour eux. Dans les îles d’Alor le mensonge ludique est tenu pour naturel : les fausses promesses à l’égard des enfants sont le divertissement courant des adultes. Un même esprit de taquinerie se rencontre dans l’île de Normanby où la mère, par jeu, retire le sein à l’enfant qui tète. La pitié pour les vieillards varie selon les lieux et les conditions économico-sociales : certains indiens, en Californie, les étouffaient, d’autres les abandonnaient sur les routes. Aux îles Fidji, les indigènes les enterraient vivants. Le respect des parents n’est pas moins soumis aux fluctuations géographiques. Le père garde le droit de vie et de mort en certains lieux du Togo, du Cameroun, du Dahomey ou chez les Négritos des Philippines. En revanche, l’autorité paternelle était nulle ou quasi nulle dans le Kamtchatka précommuniste ou chez les aborigènes du Brésil. Les enfants Tarahumara frappent et injurient facilement leurs ascendants. Chez les Eskimos – encore eux – le mariage se fait par achat. Chez les Urabima d’Australie un homme peut avoir des épouses secondaires qui sont les épouses principales d’autres hommes. À Ceylan règne la polyandrie fraternelle : le frère aîné se marie et les cadets entretiennent des rapports avec la femme. La prohibition de l’inceste est un fait de toutes les sociétés mais aucune ne le définit de la même façon et ne fixe identiquement les exclusives. L’amour et l’attention de la mère pour l’enfant s’effaçaient dans les îles du détroit de Torres et dans les îles Andaman où le fils et la fille étaient offerts volontiers aux hôtes de la famille, comme des cadeaux, ou aux voisins, en signe d’amitié. La sensibilité dite « masculine » ici, peut être, ailleurs, une caractéristique « féminine » comme chez les Tchambuli, par exemple, où la femme, dans la famille, domine et assume le rôle de direction. […]
Avant que l’homme n’ait suffisamment promené une curiosité scientifique en tous les points de la terre, il était périlleux de proposer un schéma des invariants de l’humanité. Il est moins présomptueux aujourd’hui de se risquer à l’entreprise. Il n’est pas, on vient de le voir, de « nature » humaine au sens où il existe des « natures » chimiques, lesquelles admettent, une fois pour toutes, des définitions par propriétés. Mais il demeure que l’homme, en société, actualise des possibilités qui le différencient sans conteste de l’animal supérieur. »
Lucien MALSON, Les enfants sauvages (édition 10/18, 1964, pp. 27-35)

Si on parle de nature humaine, on prétendra désigner des caractères fondamentaux de tous les hommes, sans exception, sans distinction de cultures, de races, d’époques. Peut-on le cerner dans une essence ? L’extrême diversité des modes de vie, des croyances et des apparences physiques sont telles que les hommes semblent n’avoir rien en commun. Si l’homme est un être culturel par opposition à l’animalité naturelle, chaque société humaine est culturelle à sa façon.

Comment dans ces conditions parler d’une essence universelle de l’homme ? Comment définir l’humanité ?

L’ethnocentrisme se caractérise par la survalorisation d’un prétendue définition de ce que doit être l’humanité « normale ». Elle se rencontre dans à peu près toutes les sociétés. L’ethnocentrisme considère comme exclusives ou supérieures les valeurs de son groupe (grecs/ barbares; européens/sauvages…). Il détermine même la volonté de transformer ( baptème, colonisation, esclavage…) ou détruire (ethnocide). Les scientifiques du 20è siècle se sont délivrés peu à peu d’un évolutionnisme qui considérait trop facilement des sociétés comme primitives (état antérieur à la culture).

 

La reconnaissance du relativisme (à chacun sa culture, ses évidences, ses croyances) peut sembler salutaire : n’érigeons pas nos réactions spontanées en valeurs universelles.

On reconnaît que le projet même de hiérarchiser les cultures ne peut s’appuyer sur aucun critère acceptable puisque ce qui semble prioritaire pour l’une ( le développement technique) ne le sera pas pour une autre (qui privilégie par ex l’équilibre avec l’environnement). Une reconnaissance des diversités culturelles s’impose. Mais faut-il par conséquent admettre, dès lors que tout est culturel, et qu’il est impossible de classer les cultures, que « tout se vaut » ?

Ce relativisme en viendrait à supporter ou à s’interdire de déplorer des comportement incompatibles avec le respect de la personne humaine et de son intégrité. Certaines pratiques culturelles (excision, condition soumise des femmes, prostitution des enfants…) ne sont-elles pas condamnables au nom de valeurs universelles ? On ne peut en même temps critiquer la traite des esclaves telle que l’Europe ou les Etats unis l’ont pratiquée, et admettre le maintien d’attitudes qui bafouent quotidiennement la dignité humaine.

Peut-être y a-t-il une manière légitime de nier l’idée d’une nature humaine sans tomber dans le relativisme pour autant. C’est de la refuser au nom de la liberté. l’homme ne nait pas achevé, déterminé, mais est la somme des ses actes. (cf. éducation).

https://www.youtube.com/watch?v=Nk_qI2HkAYI

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Modification de l’ADN d’embryon autorisée

http://www.courrierinternational.com/article/genetique-la-modification-de-ladn-dembryon-humain-autorisee-au-royaume-uni?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

http://www.lemonde.fr/biologie/article/2016/02/01/des-manipulations-genetiques-d-embryons-humains-autorisees-en-grande-bretagne_4857389_1650740.html

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« La société devient un enfer dès qu’on veut en faire un paradis » G.Thibon

Ce sujet interroge toute idéologie, utopie qui aurait réfléchi sur le politique et aurait essayé d’apporter une réponse à la question du meilleur régime politique possible.

La question demande de vous interroger sur le rapport entre la littérature et la politique, entre sa dimension fictive et sa fonction de contestation (réformatrice); de réfléchir sur le réel à partir de la fiction.

Le problème peut s’articuler autour du double sens de l’utopie : Est une projet réformateur, idéal, qui élargirait le champ des possibles ?/ ou bien « un autre lieu »; « nulle part », un rêve impossible, hors de portée, imaginaire ? Ce projet est apparemment sans lien avec la réalité mais n’est pas pour autant fantastique, ni surnaturel, mais manifeste une cohérence d’un projet rationnel.

à quelles conditions la poursuite d’un idéal pourrait devenir la pire des situations pour le « vivre-ensemble » ? Y a-t-il dans l’essence même de l’utopie, et donc du projet réformateur politique, les racines de sa dégénérescence, les prémisses de ses dérives ?

L’utopie est-elle un rêve nécessaire, ou bien songe délétère ?
Que vaut l’idée de refonder entièrement l’ordre du monde ? Faut-il voir dans l’utopie le soleil qui éclaire le réel par l’idéal, et oriente nos réformes, ou bien le cauchemar d’un mégalomane qui se taillerait une réalité à sa mesure ? Et si toute utopie menaçait, en permanence, de basculer en contre-utopie ?

I Le paradis n’est pas après la mort mais ici-bas.

-Utopie en acte : œuvre des hommes ici-bas comme ils sont.  L’idée d’un sens de l’histoire apparaît et surtout l’idée que l’homme peut influer sur son destin. Après la révolution, droit au bonheur : Déclaration d’indépendance des Etats Unis, Droits de l’homme, Saint-Just « le bonheur est une idée neuve en Europe », Etat-Providence

-Religion du progrès remplace le projet eschatologique (apocalypse, paradis céleste), (une croyance en remplace une autre), cette idée chère aux Lumières, puis surtout aux romantiques est fondée sur l’idée d’organiser scientifiquement l’humanité =>positivisme (holisme): bien-être (matérialisme), technique, progrès ; C’est durant la période des Trente Glorieuses (1945-1975) que l’idée de bonheur se manifeste pleinement dans les pays industrialisés et dits « développés » sous un angle politique : quand la croissance économique, équipe les foyers en équipements de toutes sortes (automobile, télévision…) et que la société de loisirs semble pouvoir répondre aux attentes de tous les citoyens.

-L’invitation à construire son bonheur terrestre en opposition à la promesse d’un bonheur futur se retrouve dans la critique de la religion chez Marx comme symptôme d’une société injuste. « La religion est l’opium du peuple »

La société doit se défaire de l’État qui maintient un enfer dans la société (lutte des classes), l’égalité serait la clé du paradis, et la fin de l’histoire (de la lutte des classes//apocalypse), la fin du travail (aliénant, exploitant, où l’ouvrier devient lui-même un produit, une marchandise, dépossédé du fruit de sont travail et des moyens de production). Faire croire à un paradis céleste, c’est maintenir la classe dominée, le prolétariat dans sa condition misérable, c’est l’empêcher de se révolter, c’est donc lui faire accepter, le résigner à l’enfer qu’il vit (servitude volontaire), c’est l’anesthésier et lui faire croire à un monde imaginaire (opium).

II Cependant cette entreprise de réforme de la société en vue du bonheur commun contient les racines de sa dégénérescence : idéalisme VS réalisme politique

-Qui est « on » ? L’État ? La société ? Les individus ?L’idée d’un droit au bonheur a-t-elle un sens ? le « bonheur » peut-il être un concept juridique ? Si on ne peut lui donner une définition précise, la loi ne risque-t-elle pas d’être vide de sens ? On peut garantir la vie, la liberté, la sécurité, la santé… mais le bonheur, s’il est un état mais aussi la conscience de cet état… La notion politique d’Etat-Providence n’a-t-elle pas des limites ? Quand la société se confond avec l’État pour assurer le bonheur collectif (totalitarisme) (nécessité de séparer le corps social du corps politique, liberté des individus; holisme/individualisme) ? Quand les individus remettent dans les mains de l’État le soin d’assurer leur bonheur ( Diderot, Kant, Tocqueville).

-Peut-on trouver les critères objectifs et universels qui assureraient un paradis terrestre ? Toute tentative semble étouffée dans l’œuf. Relativisme culturel ? époque ? individuel ?Cf. le bonheur en chiffres étude de la Corée du Nord. Si des guides de bonheur familial surtout destinés aux femmes se multiplient à partir des années 50, ce n’est qu’après les guerres de décolonisation et qu’entre 1962 et 1975 que les sondages d’indice de bonheur déclaré indiquent que les Français sont heureux. De plus, un courant critique se développe alors, affirmant que la croissance économique ne peut contribuer au bonheur. L’idée se développe selon laquelle la société de consommation, en satisfaisant sans cesse les besoins matériels, en génère automatiquement d’autres, provoquant ainsi une forme nouvelle d’aliénation.

Citons, entre autres, les travaux du sociologue français Jean Baudrillard (1929-2007) et ceux de son contemporain Guy Debord (1931-1994) ou le roman Les Choses de Georges Perec en 1965 qui critique les promoteurs de la société de consommation qui instrumentalisent la notion de bonheur. Mais c’est probablement Jacques Ellul (1912-1994) qui a développé la critique la plus pertinente en 1967, à travers son concept d’idéologie du bonheur :

« Le droit au bonheur est le cheval de Troie posté au milieu du système des libertés et des droits conçus par une société libérale. C’est la plus grande mutation mentale que l’on puisse imaginer puisque c’est le changement du sens et du but de la vie tout entière, en même temps que de la relation entre l’homme et la société. » (Métamorphose du Bourgeois, 1967, p. 90.).

-mobilisation totale en vue d’un avenir radieux, immense mobilisation de la violence politique, contrôle sécuritaire (Panoptisme-Jérémy Bentham, Foucault Surveiller ou punir inspiré des plans d’usine,Libertalia Daniel Defoe, le phalanstère Charles Fourier, La cité radieuse Le Corbusier,…), efficacité, fonctionnel, économique, technique, aspire à l’unité du corps social (holisme nostalgique) ///////// obsession de transparence, subordination de l’individu à l’État, menace, contrôle permanent, tentation de pureté (négation de la diversité, original, considéré comme déviant), imposition d’un modèle, d’une définition de l’idéal de vie, d’homme, de famille…, prédominance d’une conception utilitaire des individus, des choses, architecture… => idéologie, fanatisme, pensée unique

Enfer car l’État se prend pour un Dieu-Providence,

=> Utopia de Thomas More, … Abbaye de Thélème (sélection des individus (on))=> bon vouloir, éducation humaniste/ nature bonne => anarchie utopie des hommes capables de s’auto gérer ?? Proudhon, Bakounine, Stirner => acratie ??; l’Ile des esclaves Marivaux;  La République Platon, Bioshock BioShock est un jeu vidéo de tir en vue à la première personne développé par 2K Boston/2K Australia et conçu par Ken Levine pour l’éditeur américain 2K Games; cité sous-marine de Rapture.

III Comment l’utopie, la réforme peut-elle influencer la vie politique, Comment réformer sans déformer ?

-penser le rôle de l’État sans nier les libertés individuelles, préserver une égalité et liberté d’entreprendre

-donner les conditions d’une recherche du bonheur individuel

-penser l’unité de la société dans la diversité => tolérance et fraternité

-ne pas infantiliser les citoyens

-réguler l’usage des techniques « science sans conscience… »

-lutter contre fatalisme et passivité, argument paresseux, inaction et abandon de vie citoyenne (on) : conserver l’idée que les hommes se prennent en mains, espoir des lendemains qui chantent, croyance en la nature bonne de l’humain qu’il faut exprimer grâce à l’éducation (Rabelais), si on pense que la nature est mauvaise, cela justifiera toujours une puissance forte de l’État sur la société

-Nouvelle Atlantide Bacon, l’Eldorado Candide XVII-XVIII,   Orwell, Huxley : se servir des dystopies comme avertissement, atout pour questionner le monde actuel, le réel, réponse aux injustices, défauts du monde réel.;

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Homo naledi : déjà des caractéristiques de la culture

Vous avez dû entendre parler de la dernière découverte en paléoanthropologie : « Homo naledi », nouvelle espèce du genre homo, ancien cousin de l’homme moderne. Ce qui est intéressant à remarquer c’est, d’une part, leurs mains manifestement très développées par rapport aux singes (pouce opposable) et, d’autre part, leurs pratiques funéraires (la grotte où on a retrouvé les ossements serait une sorte de cimetière).

Ces deux caractéristiques manifestent l’entrée dans la culture aux trois sens du terme (Cf. cours culture). D’abord, comme transformation de la nature, l’homme est homo faber, grâce à ses outils, il adapte son environnement à lui, fabrique ses conditions d’existence. Ensuite, ces savoir-faires constituent et développent sa culture individuelle, et chacun contribue au développement de sa culture d’appartenance (collective), comme ensemble de pratiques, rites (funéraires, religieux, spirituels), modes de vie…

On peut voir, une fois de plus, que l’humanité s’est dessinée progressivement, que la culture a peu à peu transformé la condition humaine.

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