Le libéralisme sous toutes ses formes

https://www.decitre.fr/livres/le-liberalisme-9782803671595.html

Le Libéralisme est une bande dessinée visant à décortiquer, comme son nom l’indique, le terme « libéralisme » de long en large, des premiers libéraux à ceux de nos jours. Tout cela écrit et dessiné avec beaucoup d’humour par le dessinateur Romain Dutreix et le philosophe Pierre Zaoui. Un livre destiné aux grands comme aux petits.

Cette bande dessinée définit le libéralisme à travers deux personnages principaux du siècle des lumières, les philosophes David Hume et Montesquieu. Les fantômes de ces deux intellectuels vont se retrouver à fin de dialoguer sur la situation du Royaume-Uni en proie au Brexit. Ils vont se rendre compte qu’ils ont peut-être raté quelque chose sur leur courant de pensée, Hume et Montesquieu ne le pensaient pas tant changer. En effet, au Royaume-Uni, autant dans le camp des « in » que celui des « out », tout le monde se dit être issu du libéralisme des lumières. Pour mieux comprendre ce qui s’est passé depuis leur mort, les deux penseurs vont se rendre dans une librairie et y découvrir par hasard un livre intitulé Le Libéralisme, relatant l’histoire de celui, des lumières à nos jours. Ils vont ainsi tenter de comprendre ce courant très complexe et abstrait tout au long de l’histoire tout en faisant de surprenantes découvertes !

J’ai été extrêmement surpris par cette lecture très instructive. Je m’attendais à une lecture redondante, mais ce fut extrêmement passionnant. En effet le format bande dessinée est très ludique. Il est parfaitement bien adapté au « jeune public », comme aux plus âgés en quête de savoir. Il est donc plus facile de comprendre la définition du libéralisme grâce à des vignettes. Le libéralisme, c’est « autant un désir de justice nouvelle, que d’une nouvelle « soif sacrée de l’or », autant un désir d’ordre, que d’un désir de révolution, autant d’un désir de libération, que d’un désir de soumission des masses au travail, autant d’un désir de paix et de solidarité, que d’un désir de lutte perpétuelle pour la domination« . Dans cette citation d’une des « courtes » définitions données par les auteurs, nous comprenons que le libéralisme est une doctrine difficile à appréhender car elle est fondée sur de multiples paradoxes tous autant attachés les uns que les autres à ce mouvement. Tout cela gravite autour d’une base, l’argent, le moteur de toute ambition. C’est là, la difficulté de la question : « Qu’est ce que le libéralisme ? ». La problématique pour les auteurs étant de définir de manière simple et explicite ce terme inextricablement contradictoire pour qu’il soit compréhensible et accessible à tous. Et cette bande dessinée a majestueusement bien répondu à cette problématique car je vous assure qu’une fois terminée, vous serez incollable sur la question.

https://www.estrepublicain.fr/blog/2018/03/22/bd-bedetheque-liberalisme-les-fantomes-sont-des-liberaux-dutreix

Le Libéralisme, contrairement à ce qu’on pourrait croireaà de l’humour à revendre à toutes les planches. En effet, sont représentées un grand nombre de personnalités de tous horizons, des chefs d’États, des politiques, des écologistes et bien plus encore… C’est ce qui fait tout le charme de cette bande dessinée. Il y a une alchimie particulière entre le texte et l’image qui illustre celui-ci. En effet, à chaque vignette nous retrouvons une idée expliquée par les dialogues entre les personnalités mais aussi par le dessin de manière humoristique. Tout cela crée une structure très claire et permet au lecteur d’être guidé à travers ce méandre libéral. C’est là qu’est la force de la bande dessinée, expliquer des choses compliquées, le libéralisme, avec des mots simples, des images et une bonne dose d’humour.

En conclusion, je vous conseille fortement de lire cette bande dessinée qui vous fera méditer sur ce complexe courant de pensée qu’est le libéralisme. Après votre lecture, je vous promets que vous parviendrez à comprendre les enjeux complexes qui structures notre monde, et que vous aborderez la vision de celui-ci d’une autre manière.

Zaoui Pierre et Romain Dutreix. Le Libéralisme. La petite bédéthèque des savoirs, 03/2018. 103p Éditions Le Lombard. ISBN 978-2-8036-7159-5

Léandre FURMANIAK, 1ère1

L’argent ne coule pas à flots

Source : https://www.librairiedialogues.fr/ livre/424938-l-ile-au-tresor-robert-louis-stevenson-folio

L’île au trésor est un roman d’aventure du célèbre écrivain écossais et grand voyageur du XIXème siècle, Robert Louis Stevenson. Vous comprendrez à travers cette lecture la place dominante qu’a l’argent sur la société du XVIIIème siècle.

Ce roman nous fait part de l’histoire de Jim Hawkins, fils du gérant d’une auberge, « L’Amiral Benbow » en Angleterre. Un jour, un sinistre personnage du nom de Billy Bones s’installe à cette auberge pendant quelques temps. Billy Bones est un « vieux loup de mer » comme on le surnomme, un pirate, ivrogne, colérique et sans pitié en possession d’un trésor d’une valeur inestimable. Il est recherché par un groupe de pirates mal intentionné, mené par l’aveugle Pew. Le danger plane terriblement sur l’auberge mais Billy Bones meurt d’une crise d’apoplexie. Ce dernier a laissé dans sa malle de voyage la carte qui définit l’emplacement de son trésor. Jim, informé de cette nouvelle, ce précipite chercher cette fameuse carte afin de la livrer au seigneur Trelawney et au docteur Livesey avant que les brigands ne s’en emparent. Après examen de la carte le seigneur décide donc de prendre la mer depuis le port de Bristol, en Angleterre, à la recherche de ce fameux trésor.

Parviendront-ils à échapper aux nombreuses mutineries qui planent sur leur navire « l’Hispaniola » ? Trouveront-il le fameux trésor du pirate Billy Jones ?

J’ai tout simplement adoré ma lecture car l’auteur a su laisser planer de nombreux mystères tout au long du roman, qui, par leur force, renforcent l’intrigue. L’histoire est extrêmement bien narrée, dans le sens où nous restons attachés à un fil conducteur qui est la recherche du trésor et qui nous guide et tend le suspense jusqu’aux dernières pages. Le personnage de Jim Hawkins est très intéressant dans la mesure où l’audace de sa jeunesse, bien que dangereuse, sauvera le groupe plus d’une fois par ses étonnantes prouesses. De plus l’auteur, Robert Louis Stevenson était un grand voyageur. Il a su transmettre ses nombreuses expériences de voyages à travers son œuvre, afin de la rendre d’autant plus réaliste et précise sur les détails de son récit.

Ce roman est d’autant plus intéressant qu’il fait part au lecteur de la notion de « voyage ». En effet, à l’époque, tout voyage n’était pas aussi aisé que de ne nos jours. Nous le comprenons rapidement car tout le récit de cette œuvre est basé sur une expédition qui a duré quelques mois. Cela rend compte de la difficulté à cette époque de s’engager dans quelconque entreprise tout en considérant les nombreux risques engendrés et la possible faillite de celle-ci. Par exemple, certains marins ont frôlé la mort à cause d’une simple fièvre, chose qui de nos jours semblerait impossible dans un pays développé et muni des équipements adéquats. Le lecteur est ainsi plongé dans un monde qu’il ne connaît pas, et est lancé à la découverte de celui-ci à travers cette fameuse chasse au trésor. De plus, Jim Hawkins qui est le personnage principal est aussi le narrateur de l’histoire, cela renforce ce côté réaliste du roman car le récit de Jim est précis, détaillé et agrémenté du vocabulaire spécifique à la navigation. Cela montre bien les nombreuses recherches effectuées par l’auteur et la passion impliquée dans son œuvre.

Pour finir, je vous conseille fortement cette lecture qui ne vous décevra pas j’en suis sûr. Vous serez confrontés aux dures réalités de la vie au XVIIIème siècle et des enjeux de ce monde. La recherche de richesse qui aveugle et fait rêver tous bons pirates et hommes de bonnes familles, mais aussi un désir pour chacun d’accomplissement d’une entreprise réussie et de la renommée qui l’accompagne !

Bonne lecture à vous et… bon voyage !

Stevenson, Robert Louis. L’île au trésor, Folio Classique. 313p. ISBN: 978-2-7434-0671-4

Léandre FURMANIAK, 1ère1

Le jeu des besoins inassouvis

Source : https://products-images.di-static.com

Caroline Solé est une romancière française de littérature jeunesse. Ses romans abordent en partie la construction de l’adolescent et ses difficultés, ayant elle-même connu des troubles durant cette période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Elle publie son premier roman La pyramide des besoins humains en 2015. Ce roman contemporain de qualité sera par la suite lauréat de 5 prix littéraires : le Prix des Escales littéraires d’Auvergne et le Prix Enlivrez-vous à Thionville en 2016, ainsi que le Prix Sainte-Beuve, le Prix des Lycéens et collégiens de la ville de Rillieux-La-Pape, puis le Prix C@Lire, en 2017.

La pyramide des besoins humains, présente l’évolution de Christopher, un adolescent ayant sauté dans le train pour fuir son foyer. Il vit de la mendicité dans les rues de Londres et s’établit dans les coins sombres de Chinatown. Là il fait la connaissance de Jimmy, un sans-abri alcoolique vendeur de hot-dogs avec qui il se lie d’amitié, et Suzie, une prostituée affectueuse. Sa vie dans la rue balance entre le maintien de l’instinct de survie face aux violences récurrentes, et la recherche d’un carton sec pour passer la nuit.

Schéma de la pyramide des besoins humains de Maslow source : lesmotsdelafin.wordpress.com

Cette routine misérable va être altérée par l’apparition d’une émission de télé-réalité « La pyramide des besoins humains », qui s’inspire de la théorie de Maslow. Cette théorie classe les besoins humains en cinq catégories (cf. schéma) selon une hiérarchie précise*.

Concernant les règles du jeu, les candidats doivent prouver chaque dimanche que leurs besoins ont été assouvis pour monter au niveau supérieur. Ils publient des clichés, rédigent un texte récapitulant leur semaine, puis les téléspectateurs votent pour leur candidat préféré. Christopher va éprouver de la curiosité pour cette nouvelle émission. Un jour qu’il se connecte à internet, chez le bibliothécaire du coin, il voit la pyramide scintiller sur son écran. Pris d’émerveillement et d’amusement, il cède à la tentation de l’inscription qui, en plus, est gratuite ! C’est alors que notre jeune fugueur va devenir le candidat n° 12 778 avec pour pseudonyme ChristopherScott54.

Découvrez comment sa célébrité va s’accroître en grimpant les niveaux, alors qu’il n’était qu’un « ado dont tout le monde se fout ».

Comment Christopher va-t-il ressentir cette aventure ? Arrivera-t-il en finale ? Restera-t-il un gamin de l’ombre, dont seul le profil électronique est connu ? 

« Avant de m’inscrire, Maslow, je ne savais même pas si c’était un objet ou un être humain. Ce mot m’évoquait simplement une sorte de guimauve. Abraham Maslow n’avait pourtant rien d’un marshmallow, puisqu’il était psychologue, américain et déjà mort. »

Caroline Solé et son roman La pyramide des besoins humains Source : https://cdn-s-www.republicain-lorrain.fr

C’est une œuvre riche en émotions. On découvre au fur et à mesure les liens qui se tissent entre le personnage principal et Jimmy, le vieil SDF, et les moments d’amitié qu’ils partagent malgré leur mode de vie pénible. Nous sommes touchés par la sensibilité du jeune Christopher et sa souffrance, que ce soit par la nostalgie dont il fait preuve, ou son courage face aux difficultés rencontrées. Bien qu’il soit égaré et recherche son but, il fait sans cesse valoir sa liberté, et se bat pour la conserver. Cet adolescent manifeste de la maturité en sachant se détacher de son existence électronique, de son avatar, pour se concentrer sur la réalité et ne pas finir par « se trainer derrière son ombre ».

Par ailleurs, ce roman montre l’ampleur et la nuisance des réseaux sociaux sur leurs utilisateurs. Il dépeint d’une part l’impact néfaste de la notoriété sur les célébrités, victimes de fanatiques, de paparazzis, et privés de liberté. D’autre part, il dévoile le paradoxe entre les personnes qui maquillent complétement leur identité sur internet, et celles qui, au contraire, exhibent leur intimité la plus profonde.

Une œuvre qui fait preuve de réalisme, de sensibilité, et qui nous tient en haleine jusqu’au bout !

Le plus improbable dans cette histoire est le fait qu’un adolescent sans-abri, qui n’a pas l’opportunité d’assouvir ses besoins, puisse se hisser dans la pyramide en déjouant les théories de Maslow. Il remettra notamment en question certaines de ses affirmations.

Je vous souhaite de pouvoir faire sa connaissance, et d’y prendre goût. Pour ma part, je lui attribue 5 étoiles !

*Pour les curieux qui voudraient mieux comprendre la pyramide de Maslow, je vous propose la vidéo suivante: https://youtu.be/eQGvehkKtOs

Solé, Caroline. La pyramide des besoins humains. l’école des loisirs, 01/2017. 153 p. Médium poche. ISBN 978-2-211-12111-8

Bonne lecture à vous !

Marion MASSINON 1ère 1

Les apparences sont trompeuses !

La Parure est une nouvelle de Guy de Maupassant, elle est parue une première fois dans Le Gaulois, en 1884, puis dans Contes du jour, en 1885. Dans celle-ci, pourtant courte, l’auteur a réussi à mettre sur pied une histoire à laquelle on accroche de suite et où le suspense est au rendez-vous !

Cette histoire se déroule au 19ème siècle. Nous faisons la connaissances de Mathilde Loisel et de son mari qui est commis au ministère de l’Instruction publique. Tous deux sont issus d’un milieu modeste. Or, ceci ne convient pas à Mathilde qui souhaiterait être riche et être toujours bien parée et apprêtée. De ce fait, elle rêve de la vie qu’elle aimerait tant avoir, avec des valets, des antichambres décorées de tentures orientales, des salons ornés de soie et de bibelots inestimables. Un soir, son mari revient avec une surprise : une grande enveloppe ! Cette dernière contient une invitation du ministère de l’Instruction publique et de Mme Georges Ramponneau qui invitent le couple pour une soirée à l’hôtel du ministère, le 18 janvier. Alors que son mari pense lui faire plaisir, Mathilde ne voit pas cela du même œil. Elle est désemparée par le fait qu’elle n’ait rien pour se vêtir pour une telle occasion et demande même à son mari de donner les places à un de ses collègues ! Par la suite elle s’achète tout de même une robe mais elle n’a toujours pas de bijoux. Elle se rend donc chez une amie très riche, Mme Forestier, chez qui elle essaie plusieurs bijoux pour trouver le bon : une parure appelée dans cette nouvelle « une rivière de diamant » !

Les Loisel se rendent alors à la soirée où Mathilde ne passe pas inaperçue tant elle rayonne grâce à ses bijoux et sa robe. La soirée finie, ils retournent chez eux. Mais arrivés à leur domicile, Mathilde se regarde dans le miroir et remarque qu’elle a perdu la rivière de diamants prêtée par Mme Forestier. S’en suit un récit passionnant et avec beaucoup de rebondissements pour essayer de retrouver cette parure. A la fin de la nouvelle le lecteur découvre une chute à laquelle il ne s’attend pas !

J’ai beaucoup aimé cette œuvre, certes c’est une nouvelle et non un roman mais cela n’empêche pas d’y retrouver du suspense et une histoire pour laquelle on se passionne. De plus cette œuvre nous montre tout à fait les inégalités qui existaient à l’époque et qui persistent toujours. Elle entre donc parfaitement dans le thème du prix littéraire « Richesse et pauvreté ». Cette nouvelle est facile à lire, elle n’utilise pas un vocabulaire compliqué ce qui permet à tout le monde pouvoir la lire. On se sent comme immergé par l’histoire. En effet cette dernière et très bien racontée et on s’imagine parfaitement le contexte historique et la façon dont on vivait à l’époque.

https://www.librairieparoles.com/livre/9782909398730-la-parure-et-autres-nouvelles-guy-de-maupassant/

Je vous conseille vivement cette nouvelle de Guy de Maupassant, elle saura vous divertir et vous faire prendre plaisir à lire !

 

Maupassant, Guy de. La parure et autres nouvelles à chute. Hatier, 09/2012. 95p. classiques & cie. ISBN 978-2-218-94879-4

Hugo DETOURNE, 1ère1

 

L’étrange crime et le dilemme

L’auberge rouge est une nouvelle d’Honoré Balzac parue en 1831 et incluse dans les « Etudes philosophiques » de la Comédie Humaine.

L'Auberge rouge, 1831

Source: https://www.leslibraires.fr/livre/1220050-l-auberge-rouge-1831-honore-de-balzac-nathan

Un repas est organisé par un banquier de Paris en l’honneur d’un ami allemand, monsieur Hermann. Le narrateur est assis à côté de la fille du banquier, en face d’un personnage étrange qui semble d’ailleurs, à plusieurs reprises, au bord de la crise de nerfs. Durant le repas, une fois l’atmosphère détendue, la fille du banquier demande à monsieur Hermann de leur raconter une histoire de son pays qui pourrait les faire frissonner. Il choisit de raconter une histoire vraie dans laquelle deux jeunes chirurgiens militaires, enrôlés dans l’armée lors de l’occupation par les armées françaises des bords du Rhin, le 20 octobre 1799, font un soir escale dans une auberge. Cette nuit sera mémorable puisqu’un riche marchand sera retrouvé mort et l’un des deux français se retrouvera dans une situation que l’on peut qualifier de délicate. Lorsque le récit de monsieur Hermann se termine, le narrateur fera une découverte et celui-ci, ayant un faible pour la fille du banquier de Paris, sera face à un dilemme moral qu’il pourra lui seul trancher. Il devra en effet choisir entre la femme qu’il aime et l’éthique et la justice !

Un vrai coup de cœur !

J’ai vraiment apprécié le fait que, même si l’on se doute assez rapidement de l’identité de la personne ayant commis le crime, l’histoire reste tout de même passionnante. En effet, dans le récit de monsieur Hermann, les personnages sont dans l’incompréhension la plus totale mais un parallèle avec le repas va se faire et cela va devenir très intéressant.

J’ai aussi énormément aimé le style d’écriture de Balzac qui lui est très propre et qui permet au lecteur d’être pris par un réalisme saisissant. A cela s’ajoute un néologisme que l’on peut retrouver dans les œuvres de Balzac. Ici il n’y en a qu’un et c’est « l’inexpériente » qui veut dire « sans espérance de vie » –  mais cet unique mot m’a suffit pour être intrigué. En effet, ce mot m’a donné envie de continuer à lire L’Auberge rouge puisque, comme évoqué précédemment, ce néologisme appartient à Balzac et nous ne pourrons retrouver un mot pareil que dans ce bouquin. Il y a aussi le fait qu’il décrive beaucoup et n’hésite pas à pousser les descriptions pour les rendre les plus réalistes possibles comme dans la scène du crime: « La tête du pauvre Allemand gisait à terre, le corps était resté dans le lit. Tout le sang avait jaillit par le cou […] en voyant le sang qui avait taché ses draps et même ses mains... ». De plus, ce livre est avant tout un exercice d’écriture puisque c’est en quelque sorte le narrateur qui parle de lui tout en racontant l’histoire qu’Hermann lui a narrée, pour au final que cette histoire ait des conséquences sur sa propre vie.

Cette nouvelle « philosophique » permet de se poser bien des questions et nous montre que l’argent peut nous pousser à faire des choses immorales, même les plus doux agneaux sont capables de devenir des loups ! Elle montre également que même si la valeur de l’argent, au sens économique du terme, est dans nos mains la même, elle ne l’est pas forcément du point de vu moral et de l’éthique. Ayant eu l’occasion auparavant de lire Eugénie Grandet qu’a également écrit Balzac, j’ai pu retrouvé le même rapport à l’argent dans ce livre puisque, encore une fois, l’argent influence les gens ainsi que la société et révèle au grand jour les comportements humains, que ce soit chez les classes sociales riches ou pauvres – oui, et ce n’est pas beau !

                                                                                                                                                                                                          Bonne lecture !         

Balzac, Honoré de. L’auberge rouge. Nathan, 2010. 95p. Carrés classiques. ISBN 978-209-188156-0                                                                             5stars - Linguaphone         

 Thibaut SCHULZ, 1ère1 

 

L’envers du décor

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.futuropolis.fr%2F9782754810388%2Fle-grand-a.html&psig=AOvVaw3CPaNKDVhVSidR0-cwdhdK&ust=1615549946806000&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCOCRsNiWqO8CFQAAAAAdAAAAABAO

Source : https://www. futuropolis.fr/ 9782754810388/le-grand-a.html

26 minutes éco - 23 janvier 2017 à 18:30 La question des grandes surfaces en bande dessinée

Jean-Luc Loyer et Xavier Bétaucourt Source: https://rcf.fr/actualite/26-minutes-eco-23-janvier-2017-1830-la-question-des-grandes-surfaces-en-bande-dessinee

Le Grand A est une bande dessinée, écrite par Xavier Bétaucourt, dessinée et mise en couleur par Jean-Luc Loyer, publiée aux éditions Futuropolis en 2016.

Le Grand A, qu’est ce que c’est ? C’est grâce à ces deux auteurs originaires du Pas-de-Calais, que vous le saurez. Ils se sont intéressés aux conséquences du colosse du commerce, l’énorme centre commercial Auchan, face aux petits commerçants des alentours, Hénin-Beaumont, Lens, Liévin, Douai, mais aussi à toutes les stratégies utilisées pour attirer les clients dans leur magasin plutôt que dans un autre.

Comme cette bande dessinée est écrite sous la forme d’une d’enquête, ce sont les auteurs qui sont allés poser des questions aux habitants d’Hénin-Beaumont, au personnel de ce célèbre centre commerciale que vous connaissez tous ou encore à des commerçants qui tentent de survivre face à ce monstre de la grande distribution. Ils mêlent également des souvenirs de Jean-Luc Loyer quand il distribuait des prospectus. J’ai eu l’impression que les personnages de cette bande dessinée me parlaient. Dans ce récit plusieurs époques sont représentées. Je trouve que c’est une superbe idée car cela apporte au livre une vraie dynamique !

Une Bande Dessinée qu’on lit d’une traite !

En effet, une partie du récit nous explique l’évolution du commerce dans le monde. Une histoire qui a commencé il y a plus de 3000 ans ! Grâce à cela j’ai pu voyager dans le temps. C’est un peu comme si j’étais incluse dans l’Histoire. Une autre partie se déroule dans la seconde moitié du XXème siècle, dans les alentours d’Hénin-Beaumont, avec l’arrivé du grand centre commercial. J’ai pu connaître le ressenti des habitants, principalement issus de classe ouvrière avec, pour beaucoup d’entre eux, une culture polonaise qui était très importante et qui l’est encore aujourd’hui d’ailleurs. Si vous lisez cette bande dessinée vous verrez en quoi l’arrivée de ce centre commercial a changé la vie d’un grand nombre d’habitants des cités minières. Peut-être même que vos grands parents et parents ont également été touchés par ce bouleversement ! Enfin, une partie du récit évoque la situation actuelle, avec tous les enjeux qu’implique cet immense centre commercial, notamment sur le plan politique. De plus, il est très facile de se repérer dans le livre puisqu’il y à une couleur qui prédomine dans les vignettes selon les époques qui y sont représentées.

Un livre qui vous ouvre les yeux ! 

Grâce à cette bande dessinée j’ai pu me rendre compte des rôles primordiaux qu’ont le directeur, les hôtesses ou hôtes de caisse, mais aussi les fournisseurs, pour le bon fonctionnement d’un géant de la grande distribution. Mais aussi de l’impact qu’a ce centre commercial sur la population. Cette bande dessinée est vraiment très bien documentée. En plus de cela, à la fin du livre vous pourrez retrouver une annexe de façon à en savoir encore plus sur ce sujet. En lisant ce livre j’ai vraiment appris beaucoup de choses sur l’évolution du commerce en général, sur l’esprit stratégique qu’il faut avoir pour attirer le plus de clients possibles. Entre autre, dans cet ouvrage, vous pourrez vous rendre compte de l’importance des fameux chariots qui paraissent si anodins aujourd’hui mais qui ont révolutionné l’histoire des hyper-marchés ! Je me suis sentie concernée par cette histoire qui se déroule en majeure partie dans notre région, à environ une trentaine de kilomètre de Bruay-La-Buissière. C’est pour cette raison que je n’ai aucun doute sur le fait que cette bande dessinée vous passionnera autant qu’elle m’a passionnée ! J’attribue donc la note de 5 étoiles au Grand A.

5-etoiles-png-5 - Haute École Albert Jacquard

Je vous conseille à 100% Le Grand A !

Bonne Lecture !

Ecoutez Xavier Bétaucourt parler du Grand A en cliquant sur ce lien:                                                                                     

https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/xavier-betancourt-auteur-de-bande-dessinee-presente-le-grand-899191.html

Bétaucourt, Xavier / Loyer, Jean-Luc. Le grand A : il mange 195 jours de votre vie. Futuropolis, 01/2016. 127p 

 Clémence CHOPIN, 1ère 1

Les mésaventures du père Goriot

https://images-e.esidoc.fr/1614/110/9782253004271.jpg

A Paris, durant la restauration, nous suivons l’histoire des pensionnaires d’une maison bourgeoise dirigée par madame Vauquer. Parmi les sept clients, il y a le père Goriot, ancien vermicelier pauvre en apparence et rebuté par les autres, ainsi qu’Eugène de Rastignac, étudiant en Droit. Ce dernier, venu d’une famille modeste d’Angoulême, essaie de se faire une place dans le monde. Pour cela, il va se rapprocher de sa cousine, madame de Beauséant avec laquelle il va tisser un lien fort. Lors d’un bal, il rencontre une dame qu’y s’avère être l’une des filles du père Goriot. Suite à cette rencontre, qu’il partage avec ses voisins et qui intrigue tout le monde, il va se rapprocher du vieux vermicelier. Mais comment un tel homme peut-il avoir pour fille une comtesse et une baronne, alors qu’il est si pauvre ? Comment par la force des choses, Monsieur Goriot, homme respectable et riche a fini par devenir, au yeux de tous, le père Goriot, un avare et un roquentin (vieillard ridicule qui veut faire le jeune homme) ? De quelle manière cela va affecter la vie de chacun des pensionnaires, de façon plus ou moins importante ? Entre manipulation, tentation, dévotion familiale, amour et ascension sociale, les pensionnaires de la maison Vauquer ne sont pas au bout de leur peine. Et toutes leurs mésaventures… vous les découvrirez en lisant cette histoire !

Balzac : Le Père Goriot, 1835 (1) - Paperblog

https://www.paperblog.fr/7759498/balzac-le-pere-goriot-1835-1/

Cette œuvre réaliste, écrite par Honoré de Balzac, est parut en 1842. Le livre a été depuis adapté à de nombreuses reprises à la télévision ou au cinéma, comme en 2004, où c’est Charles Aznavour qui joue le père Goriot. Ce roman fait partie du thème Scène de la vie parisienne dans La Comédie humaine et qui regroupe plus de 90 textes en tout genre de Balzac (romans, nouvelles… ) dans lesquels on peut d’ailleurs retrouver la suite des aventures d’Eugène après l’histoire du Père Goriot. Ces œuvres sont souvent l’occasion pour Balzac d’y dénoncer le pouvoir de l’argent dans la société dans laquelle il a vécu.

Lorsque j’ai commencé ma lecture, l’introduction qui est faite de manière étrange m’a déroutée au premier abord. En effet, le narrateur parle du roman en lui même, en expliquant et justifiant la nature dramatique de cette histoire : « Ce drame n’est ni une fiction, ni un roman. All is true« . Pour autant, j’ai beaucoup apprécié ce livre. En effet, celui-ci explique dans un premier temps qui sont tous les habitants de la maison Vauquer, puis il raconte l’histoire de chaque personnage, depuis leur arrivée à la pension. Cela permet donc de se familiariser facilement avec les protagonistes et de ne pas simplement se baser sur l’avis que nous donnes les autres personnages, ce que j’ai beaucoup aimé. Grâce à cela, j’ai pu voir à quelle point le père Goriot était une personne gentille, doux pour ceux qu’il aime, et malheureusement beaucoup trop naïf… Et toute l’intrigue tourne autour de ses dépenses qu’il fait par amour. Tout comme le personnage d’Eugène, qui est encore plus intéressant, qui à beaucoup de valeurs telles que l’honneur et l’honnêteté. Malgré sa pauvreté il fait tout son possible pour rester dans le droit chemin et ne pas céder aux nombreuses tentations qui se présentent à lui. L’histoire en soit est très prenante et l’on se demande sans cesse ce qui peut arriver par la suite. J’ai cependant trouvé longs certains passages et à plusieurs reprises, dans les dialogues, un personnage peut avoir une réplique qui s’étend sur plusieurs pages, ce qui peut parfois rendre difficile la compréhension de son propos.

Ce que j’ai particulièrement apprécié est le rapport spécifique que chacun entretien avec l’argent. Il y a ceux, comme le père Goriot ou Eugène, qui en possèdent peu et pour qui ce n’est pas essentiel, et ceux, tels que Madame de Restaud, qui vendraient tout pour en posséder et être accepté dans cette société. Surtout, à cette époque – comme encore de nos jours – les apparences sont ce qu’il y a de plus important pour certains, plus encore que leur propre famille ou le bonheur de leur entourage. En cela, ce roman entre parfaitement dans la thématique Richesse et Pauvreté. On peut aussi voir dans ce livre la richesse de sentiments de Monsieur Goriot vis-à-vis de ses filles mais aussi à quel point d’autres en sont démunie.

Je vous recommande donc ce classique très intéressant qui révèle les bons et mauvais côté de la société parisienne du XIXème siècle, qui ne sont finalement pas si différents de ceux d’aujourd’hui…

Balzac, Honoré de. Le père Goriot. Librairie Générale Française, . 443

X-Men Le Commencement

Lola JONVILLE, 1ère 1

L’argent fait-il le bonheur?

F. Scott Fitzgerald — Wikipédia

F. Scott Fitzgerald le 04 juin 1937.  Source : https://fr.wikipedia.org/ wiki/F._Scott_Fitzgerald

F. Scott Fitzgerald est un écrivain américain du 20ème siècle né d’un père directeur d’une manufacture qui va vite faire faillite. Sa famille s’installe à Saint-Paul dans les années 1900 sans parvenir à trouver la stabilité financière. Fitzgerald rêvait de gloire même s’il n’a jamais été malheureux. Il va nous faire ressentir dans son roman Gatsby que l’argent est loin de faire le bonheur. 

Gatsby le Magnifique - Francis Scott Fitzgerald - A propos de livres...

Source : https://p0.storage.canalblog.com /05/51/536764/87226787_p.jpg

L’histoire a lieu aux États-Unis durant les années 1920, c’est-à-dire « les années folles ». Dans ce livre, nous allons rencontrer Nick Carraway, narrateur de l’histoire, diplômé de Yale qui arrive à New York pour commencer une carrière en assurance. N’ayant pas beaucoup d’argent, il trouve une maison au loyer peu cher à Long Island. C’est ici qu’il retrouve sa cousine Daisy, mariée à Tom Buchanan, un milliardaire qui la trompe avec une certaine Myrtle. Lors des retrouvailles, le sujet de discussion principal tourne autour de Jay Gatsby, un nouveau riche qui investit son argent un peu partout. Cependant, personne ne connaît vraiment son histoire. Plusieurs rumeurs courent sur lui. Apparemment il aurait tué pour gagner tout cet argent ! Gatsby s’avère être le voisin de Nick. C’est lors d’une des immenses soirées de Jay que Nick va le rencontrer pour la première fois. Ils vont vite sympathiser et passer du temps ensemble. Nous comprendrons par la suite que Gatsby est l’ancien amant de Daisy, et souhaite la revoir. Toutes ses soirées, son argent, ont pour but de retrouver celle-ci. Mais par un enchaînement d’évènements, les retrouvailles tournent au drame ! Si vous lisez ce roman vous verrez qui est vraiment Gatsby, quelle est sa vraie histoire. Que va-t-il se passer lorsqu’il retrouvera Daisy, son amour perdu ? Réussira-t-il à la reconquérir grâce à tout ce qu’il a réalisé pour elle ?

Une phrase m’a particulièrement touchée dans ce livre : « il faudrait comprendre que les choses sont sans espoirs et être pourtant décidé à les changer« . Je perçois à travers ce message que même si une chose semble perdue d’avance, il faut toujours essayer d’atteindre son objectif. J’ai apprécié ce roman même si j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Il faut quelques pages avant de bien commencer à comprendre. Mais la toute première phrase de ce roman m’a également interpelée. « Quand j’étais plus petit, et plus vulnérable, mon père me donna un conseil que je n’ai jamais cessé de retourner dans ma tête depuis lors : A chaque fois qu’il te prendra l’envie d’émettre des critiques sur quelqu’un, souviens toi que tout un chacun ici-bas n’a pas joui des mêmes privilèges que toi« . On ne juge pas une personne à son apparence, sans connaître son histoire. J’ai éprouvé pour ma part plusieurs sentiments envers le personnage de Gatsby. En premier lieu, il semblait être très « m’as-tu vu », il montrait constamment son argent en organisant par exemple de grandes soirées. Puis, au fur et à mesure de l’histoire, quand j’ai compris son but, j’ai été touchée et émue par son personnage et par la richesse de son cœur. C’est un personnage persévérant qui donne l’envie de croire en ses rêves. Gatsby pense qu’on peut changer le passé, c’est pourquoi le livre se termine par cette phrase « C’est ainsi que nous avançons, esquifs luttant contre le courant, refoulés dans le passé, sans cesse« .

Dans cette histoire, la richesse présentée n’est pas forcement la fortune d’un individu, mais ce qu’il a dans le cœur. Ici, Gatsby est très riche, il a tout pour lui… sauf la femme qu’il aime. L’amour est donc plus important que l’argent dans ce roman. La richesse peut aussi être présente dans la bonté d’une personne. Gatsby et Tom, tous deux possesseurs d’une fortune inimaginable, sont différents. Tom ne semble pas avoir bon cœur, il paraît donc bien plus pauvre et triste intérieurement que Jay. On peut comprendre à travers ce roman que l’argent ne fait pas le bonheur, mais aussi que l’argent ne fait pas ce que nous sommes, notre vraie richesse se résume à la personne que l’on est et ce que l’on a dans le cœur.

Je vous conseille ce livre riche en émotions qui, je l’espère, vous plaira !

Je vous souhaite donc une bonne lecture !

Fitzgerald, F. Scott. Gatsby. Pocket, 01/2013. 221p

WeLoveWords - soirée quatre étoiles par Olivier Verdy

Juliette PONCHEL, 1ère1.

Pire que l’écossais et l’auvergnat, il y a Harpagon

Si vous n’avez pas encore lu L’Avare de l’illustre Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, vous êtes passé à côté d’un réel moment de plaisir et de fous rires !

Avec Le Malade imaginaire, Le Bourgeois gentilhomme, ou encore Les Fourberies de Scapin, cette pièce est l’un des plus grands succès de l’auteur. L’Avare est une comédie en prose composée de cinq actes. Elle a été jouée en 1668 pour la première fois au théâtre du Palais-Royal à Paris.

Dessin basé sur L’Avare, gravure de Horace Castelli, vers 1850. Source : https://tse2.mm.bing.net/th?id=OIP.IQq3-x5Szci-lWpJCPSqpQ AAAA&pid=Api&P=0&w=300&h=300

Elle met en scène l’un des personnages les plus célèbres de Molière, Harpagon, un vieil homme richissime qui ne vit que pour le plaisir d’accumuler l’argent et contempler sa richesse. Ce drôle de personnage est l’incarnation de l’avarice, de l’égotisme et même de la méchanceté, puisqu’il se préoccupe bien plus de ses louis d’or que de ses propres enfants. Son allure est disgracieuse, très négligée et repoussante. En plus de cela, une fluxion, c’est-à-dire des quintes de toux causées par une grave affection pulmonaire, le ronge. Imaginez-vous donc cet individu peu recommandable : 60 ans, égocentrique, ladre, sans allure… Rien ne semble attachant chez ce « héros » de Molière, veuf de surcroît. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’il a été nommé Harpagon par Molière : ce nom, tiré du grec, signifie « rapace » !

Il est au cœur de l’intrigue, entièrement articulée autour de lui. Son portrait et sa réputation de « vilain et de fesse-mathieu » (selon Maître Jacques, cuisinier et cocher d’Harpagon, (acte III, scène I)) sont continuellement exploités par Molière qui réussit à faire rire ses lecteurs malgré le caractère peu ragoûtant de son personnage principal.

L’Avare est le père de Cléante et d’Elise, deux jeunes adultes pleins de bonté et de générosité, qui sont aux antipodes de leur père. Cléante souhaite épouser Mariane et Elise s’est éprise de Valère. Leur père leur impose à chacun un mariage de convenance. Le bonheur et le bien de ses progénitures ne sont guère des préoccupations pour Harpagon. Cléante est condamné à se marier à une riche veuve alors qu’Elise est promise au vieux seigneur Anselme. Harpagon compte bien tirer profit de ces deux mariages. Le comble de la situation est que ce vieil homme tente de conquérir le cœur de l’amante de son fils, Mariane ! S’ensuit alors un duel entre père et fils, bien que le choix de Mariane soit déjà fait depuis longtemps. En effet, celle-ci n’éprouve aucune attirance pour cet usurier et s’exclame même « quel animal ! » lorsqu’elle le rencontre pour la première fois. Toutefois, elle ne peut faire mauvaise figure devant lui et ne peut lui exprimer ou lui avouer son désintérêt. Harpagon n’en démord pas et ne cesse de se rapprocher d’elle. Mais alors, qui l’emportera ? Lequel des deux sera choisi par Mariane ? Voilà bien des questions que je me suis posée dès lors que j’ai commencé cette incontournable comédie.

Ce n’est pas tout car l’histoire ne tourne pas uniquement autour de cet affrontement. Harpagon avait enterré dans son jardin une cassette de 10 000 écus en louis d’or, c’est-à-dire près d’un million et demi de francs. Seulement… il s’aperçoit qu’elle a été volée ! La panique, l’angoisse, la fureur le submergent. Il souhaite alors, selon ses dires, « pendre tout Paris » et toute la population, afin de punir quiconque serait susceptible de connaître l’étendu de sa richesse. Plutôt mourir que de ne jamais récupérer ce coffre-fort. Retrouvez ci-dessous le monologue grandiloquent et admirable de Louis de Funès qui incarne Harpagon dans l’adaptation cinématographique de la pièce. Du pur génie !

Monologue d’Harpagon incarné par Louis de Funès en 1980 dans le film L’Avare (https://www.youtube.com/watch?v=kLrLx_yB7Wg).

Ce monologue est en tous points identique à celui de la pièce. Voyez comme Harpagon est fou de rage et de désespoir, perdu devant sa cachette dépourvue du coffre. Voyez comme il personnifie son argent chéri !

Qui s’est emparé des louis d’or ? Harpagon les retrouvera-t-il ? Elise et Cléante parviendront-ils à se marier ? La suite de l’intrigue est passionnante, hilarante et inattendue. Entre humour, quiproquos, et coups de théâtre, cette pièce menée par l’avaricieux tyran est pleine de rebondissements tous aussi drôles et burlesques les uns que les autres.

Source : https://tse3.mm.bing.net/th?id=OIP.IJrZuNJG _nr92ROj9 mGcgAAAAA&pid=Api&P= 0&w=300&h=300 

L’omniprésence de l’argent transmet aux lecteurs une atmosphère vraiment particulière, puisque l’on a l’impression qu’il est devenu un personnage à part entière de la pièce, et même le personnage principal. Harpagon semble avoir une calculatrice à la place du cerveau et un coffre-fort à la place du cœur. Ses rigoureuses économies vous surprendront. Il est même allé jusqu’à voler l’avoine de ses chevaux pour se nourrir ! Autre exemple qui insiste sur l’avarice cupide du vieil homme : jamais il ne donne le moindre pourboire à ses domestiques qui lui rendent pourtant maints services.

Molière nous fait rire en peignant le tableau noir d’un personnage antipathique et moralement peu fréquentable, qui a ainsi offert un rôle taillé sur mesure à Louis de Funès. L’Avare ne suscite jamais la pitié car il nous apparaît comme quelqu’un de méprisable et égoïste et malgré ce caractère hideux, il suscite l’amusement et la raillerie de par la bêtise de son comportement et de son avarice, tous deux poussées à l’extrême. C’est là toute la force de ce chef d’œuvre ! Qui plus est, la personnalité d’Harpagon marque un réel contraste avec ses enfants, tous deux très attachants et pour lesquels nous ne pouvons ressentir que pitié et empathie. La tyrannie imposée par leur père les étouffe, ils sont opprimés par sa ladrerie. Cléante et Elise sont très courageux de réussir à le supporter. C’est la raison pour laquelle ils ont gagné mon affection en tant que lectrice.

Lire cette comédie fut pour moi un véritable plaisir. J’ai ri à de nombreuses reprises en découvrant l’intrigue, les péripéties d’Harpagon, et les rebondissements de l’histoire. Le véritable génie de Molière est qu’il parvient à nous transporter par un humour immersif et jouissif en s’appuyant sur la perfidie et la noirceur d’Harpagon. Captivante et distrayante, cette œuvre reste accessible à tous.

Ne manquez pas ce grand classique ! Il vous procurera de vives émotions et réactions telles le mépris pour Harpagon, la compassion pour Cléante et Elise, ou encore des fous rires grâce à une intrigue pleine d’imprévus.

 

Molière, L’Avare, Folio 05/09/2012, Collection Folio Classique, 240 p., ISBN 978-2-07-045002-2

Clothilde DELATTRE, 1ère1

Au voleur ! Au voleur !

L’Avare est une pièce de théâtre écrite par le plus célèbre dramaturge français du XVIIe siècle, Jean-Baptiste Poquelin dit Molière. La première représentation de cette pièce a eu lieu le 9 septembre 1668 au Théâtre du Palais Royal à Paris.

On peut dire que cette pièce est une comédie dramatique. Le thème principal y est l’argent. En effet Harpagon, un richissime seigneur est très avare mais aussi paranoïaque.

L'Avare - Edition avec dossier - Molière - Librairie Eyrolles

Source : https://www.eyrolles.com/Litterature/Livre/l-avare-9782081214682/

Si le thème principal est l’argent on y trouve également celui de l’amour. Harpagon aime Mariane qui est l’amante de son fils, Cléante. Elise, la fille d’Harpagon, est l’amante de Valère.  Donc, comme vous pouvez le constater, on a ici un vrai casse-tête de relations amoureuses entre les acteurs de cette pièce. Un jour, Cléante a un besoin très urgent d’argent, il lui faudrait 15 000 francs. Comme il s’en doute, il ne peut évidemment pas compter sur son père. Il demande donc à son valet, La Flèche, de lui trouver un prêteur. Mais Cléante se rend compte que ce prêteur n’est autre que… son père ! Harpagon, très attaché à son argent, a caché dans le jardin une cassette qui contient pas moins de 10 000 écus d’or, en bons Louis d’or, qui était la plus forte monnaie au XVIIe siècle. Mais le seigneur a peur qu’on la lui dérobe. Comme vous vous en doutez, cette cassette va disparaître. L’homme est alors pris d’une violente colère et convoque un commissaire de police afin d’enquêter sur ce vol. L’Avare est tellement furieux qu’il ordonne à ce dernier d’arrêter tous les parisiens et de tous les interroger !

Cette pièce se termind’une manière surprenante. Personnellement jamais je n’aurais jamais pensé qu’elle allait se terminer ainsi.

Fichier:Molière - Nicolas Mignard (1658).jpg

Molière source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Moli% C3%A8re_-_Nicolas_Mignard_(1658).jpg

Dans sa pièce, Molière dénonce les travers de la société de son époque, notamment la sévérité de l’éducation des parents issus de la noblesse envers leurs enfants. Il dénonce aussi le pouvoir qu’apporte l’argent et que celui qui en possède beaucoup a une certaine main mise sur ses semblables. L’un des points forts de cette pièce est qu’elle nous permet d’imaginer la société et la vie au XVIIe siècle, entre autre les modalités spécifiques au mariage. Les filles qui voulaient se marier ne choisissaient pas leur mari en fonction de la beauté, de l’intelligence etc… Elles le choisissaient – ou plutôt leurs parents – en fonction de l’argent qu’il possédait. Par exemple, une paysanne ne pouvait pas épouser un duc ou un marquis car pour cela il fallait qu’elle ait entre 100 000 et 200 000 écus, chose impossible ! Pour épouser un avocat il fallait qu’elle ait entre 20 000 et 30 000 écus. On appelait cela « la dot ». On peut se rendre compte dans cette pièce, via l’avarice d’Harpagon, que la valeur matérielle de la monnaie était réelle. C’est à dire qu’un Louis d’or, à l’époque, valait réellement un Louis d’or car c’était une vraie pièce en or, tandis qu’aujourd’hui, dans notre société, la valeur matérielle d’un billet de 50 euros ou d’une pièce de 2 euros, est bien inférieure à sa valeur monétaire, un billet de 50 euros n’est qu’un morceau de papier sur lequel on a imprimé un chiffre pour lui donner de la valeur.  

J’ai globalement apprécié lire cette pièce. Même si elle est relativement difficile à lire, l’intrigue est passionnante et la personnalité des personnages est bien représentée au travers de leur rôle respectif.

Cette œuvre fait également partie des livres que vous devriez avoir lu avant de mourir et je vous la recommande.

Molière. L’avare. Flammarion, 05/2009. 174 p. GF Edition avec dossier, 1418. ISBN 978-2-0812-1468-2

Camping CARPE DIEM

L’Avare a été adapté au cinéma en 1980, réalisé par Louis de Funès et Jean Girault. Ce film à connu un grand succès en France et dans d’autres pays : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Avare_(film,_1980)

Alexis JEDRASZAK – 1ère 1