Après avoir travaillé sur À bon port en cours, les étudiant(e)s ont écrit leurs impressions sur la chanson…
Aujourd’hui, on a écouté la chanson À bon port. Je trouve que la chanson est écrite très intelligemment parce que l’auteur utilise beaucoup de métaphores. J’aime bien quand les artistes ont un message dans leurs paroles et c’est mieux quand ils communiquent ce message astucieusement. Parce que je peux aimer une chanson à la radio mais je l’écoute plusieurs fois seulement s’il y a des facettes multiples à découvrir. Et pour moi, c’est dans les paroles que ces facettes sont les plus apparentes. Alors, même si j’ai trouvé les paroles difficiles à comprendre, je les aime.
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La chanson de Marco et Nico Bravin qui s’intitule À bon port est une chanson du genre pop. On reconnaît la musique pop aussi au texte de la chanson. À bon port parle d’amour. Le chanteur est dans un bateau sur la mer. Une autre personne lui manque. C’est pourquoi il est très triste et il ne veut plus dormir et il veut boire « l’élixir ». J’aime le rythme de la chanson. Elle est un peu triste et calme. Le genre de musique que j’aime dépend de mon humeur. Mais en général, j’aime le pop. C’est pourquoi j’aime À bon port aussi.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de genres différents et il est très difficile d’être au courant. Mais les vieilles chansons sont les meilleures de toute façon.
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J’aime la chanson parce que le rythme est très harmonieux et qu’elle a beaucoup de métaphores liées aux bateaux. Il me semble que la chanson est très difficile à comprendre avec toutes ces métaphores. Mais je crois qu’elle est très romantique parce qu’elle est adressée à une femme.
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La chanson À bon port raconte une histoire d’amour. Le narrateur est perdu sur son chemin mais il revient vers son « bon port », sa femme. Je trouve que la chanson rentre tout de suite dans la tête. C’est un vrai « Ohrwurm ». * J’aime aussi comme le chanteur joue avec les mots. Comme ça, l’auditeur a tout de suite une image de la situation dans la tête. Le narrateur parle de « nuits blanches en mateur ». Je me demande quand même ce qu’il a fait avant de savoir qui est son « bon port ». Il a peut-être joué avec l’amour des femmes ? Est-ce que sa femme veut encore être son « bon port » ?
* littéralement, un « ver d’oreille » = un air que l’on retient/mémorise bien et qui reste longtemps en tête
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La chanson À bon port du groupe français Br4vin Brothers a été écrite par Marco et Nico Bravin en 2015. La chanson est un joli mélange entre la vivacité de la musique et le caractère sérieux du texte. Le refrain va directement dans l’oreille et les éléments maritimes dans le texte constituent une ambiance très authentique. Aussi, que la dédicataire et la destinaire de la chanson soit la femme de l’auteur rend la chanson plus personnelle et bien sympathique.
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La musique de la chanson me plaît beaucoup parce que j’aime les guitares, et la mélodie et le rythme sont très animés. Les paroles de la chanson me plaisent aussi. Je pense que c’est une idée très belle de comparer la vie à la navigation sur la mer. La vie n’est pas facile et de temps en temps, il se passe des choses qu’on ne peut pas prévoir et qui font que nous perdons l’orientation. C’est pourquoi c’est très important d’avoir une personne qui nous donne stabilité et sécurité. Pour le chanteur, cette personne est sa femme. J’espère qu’il est aussi « un bon port » pour elle.
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Les paroles de la chanson À bon port sont difficiles parce qu’il y a beaucoup de termes maritimes. Cependant, ces termes illustrent le message de la chanson. La grande distance que le « je » doit couvrir et les obstacles qu’il doit surmonter sont illustrés par la mer féroce, les vents et les nuits blanches. Si c’est une distance à franchir physiquement ou psychiquement, cela dépend de l’interprétation de l’auditeur.
Petite précision lexicale : Selon le genre du texte, il y a en principe plusieurs façons de désigner celui qui s’exprime à la première personne :
– pour un récit, une narration ou la poésie épique, on dit le narrateur
– en poésie, on peut dire le poète, mais aussi le sujet lyrique ou le « je » lyrique
– pour les chansons, il est d’usage de dire tout simplement le « je »
Chartbusters est un groupe de rock de Heidelberg qui existe depuis l’été 2001. Il est composé actuellement de Cathérine (batterie), Olga (guitare), Line (chant, basse) et Claudie Melodie (percussions). Leur répertoire est en allemand, anglais et français.
Drei Akkorde – Chartbusters
Keine Sorge kein Problem Die Charties werden zu dir stehen Drei Akkorde, du wirst sehen Gleich wird es dir viel besser gehen
Bist du allein auf weiter Flur
Und fragst dich, was mache ich nur?
Sei frohgemut und unverzagt
Es gibt eine Band, die zu dir sagt:
Keine Sorge kein Problem Die Charties werden zu dir stehen Drei Akkorde, du wirst sehen Gleich wird es dir viel besser gehen
Ist die See so rau und grau
Fühlst in den Magengegend du dich flau
Kein Rettungsring kein Land in Sicht
Es gibt eine Band, die zu dir spricht
Wenn um dich Sturm und Böhe braust
Wenn das Schicksal dich zerzaust
Wenn du denkst: jetzt reicht es mir!
Dann hast du Recht, wir sagen dir:
Keine Sorge kein Problem Die Charties werden zu dir stehen Drei Akkorde, du wirst sehen Gleich wird es dir viel besser gehen
Pas de soucis pas de problème Les Charties te soutiendront Trois accords, tu verras Tu iras tout de suite beaucoup mieux
Si tu es seul à perte de vue
Et que tu te demandes : qu’est-ce que je peux bien faire ?
Sois gai et opiniâtre
Il y a un groupe qui te dit :
Pas de soucis pas de problème Les Charties te soutiendront Trois accords, tu verras Tu iras tout de suite beaucoup mieux
Si la mer est tellement rude et grise
Si tu te sens mal dans la région de l’estomac
Pas de bouée de sauvetage pas de terre en vue
Il y a un groupe qui te parle
Quand la tempête et les rafales mugissent autour de toi
Quand le destin t’ébouriffe
Quand tu penses : ça suffit !
Alors tu as raison, nous te disons :
Pas de soucis pas de problème Les Charties te soutiendront Trois accords, tu verras Tu iras tout de suite beaucoup mieux
Von Eden est un jeune groupe berlinois qui a sorti son premier album en août 2017, grâce à une campagne réussie de financement participatif. Quelques titres, dont Gezeiten, étaient sortis au cours des dernières années sous forme de singles, accompagnés de clips vidéo. Le groupe, composé de Christoph Letkowski (chant, guitare), Matthias Preisinger (violon, mandoline), Philipp Rohmer (contrebasse, basse) et Nicolai Ziel (batterie, percussions, clavier), doit sa formation a des films, pour lesquels ils ont composé des chansons, et dans lesquels jouait le chanteur et songwriter.
Mais le projet des quatre amis va bien au-delà de cette première étape, forcément transitoire et éphémère, et c’est bien ce qui le rend particulièrement intéressant et attachant. Il s’agit d’un vrai projet musical, avec pour objectif affiché que le groupe existe à long terme et à part entière, et trouve sa place sur la scène musicale. Dans un entretien accordé au magazine MusikWoche (36/17), Christoph Letkowski souligne le fait que les membres du groupe sont tous des musiciens professionnels, qui jouent depuis leur enfance, prêts à faire des sacrifices pour la bonne marche du projet, mais surtout sans se focaliser sur une réussite commerciale : « Et ça m’est complètement égal si le groupe ne rapporte pas d’argent. Parce que ce que nous faisons le vaut bien. Ce que les gens nous donnent comme retours, c’est la raison pour laquelle nous le faisons. C’est de ça dont il est question. » Il raconte aussi que l’écriture en langue allemande des chansons fait que l’on est immédiatement « compris et très vite démasqué » par le public, que cela ne permet pas de « se cacher derrière des cloisons de texte » et suppose donc d’être « très précis en ce qui concerne les formulations. » Cette attention portée au langage, chère au comédien, et ce souci de la précision se retrouvent dans les clips vidéo (il a également assuré la mise en scène de certains clips). Le graphisme du livret accompagnant l’album, à la fois léger et riche, est aussi très réussi. Même si les autres membres de Von Eden paraissent encore un peu en retrait, dans les présentations jusqu’ici données par les médias, il se dégage du quatuor une impression de grande connivence.
Avec la thématique de la mer comme un des fils conducteurs (mais chaque morceau recèle et révèle ses propres richesses), ces premières chansons et ce premier album évoquent avec sobriété et finesse la vie, ses moments charnière, difficiles et périlleux, mais surmontables. Il y a dans ce projet et dans ces chansons une sincérité touchante, une démarche empreinte de sens, qui mérite d’être soutenue et de trouver son public, et pas juste en Allemagne – c’est une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de traduire en français le texte de cette chanson et de la présenter sur ce blog, en souhaitant longue vie à Von Eden et bonne chance pour leur tournée qui commence !
Gezeiten – Von Eden clip réalisé avec la participation de la danseuse Lysandre Coutu-Sauvé et tourné sur l’île de Föhr, en mer du Nord
Il n’y a pas tant de plages
Et pourtant ton cœur est une île
Prends tout ce dont tu as besoin
Et on met les voiles
J’ai la carte bien en vue à la main
Toi l’acuité du regard pour embrasser le lointain
Nous pouvons atteindre ce que nous voulons
Nous savons nous y prendre
J’aimerais bien te parler de tomber et de toucher terre
Juste pour voir où toi tu en es
Soit ils nous dépassent, soit on s’en sort
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Nous allons et venons comme les marées
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Pas juste survivre
Seulement une belle vie
Chaque mer a son abîme
Et pourtant ton cœur est une île
Se lancer à corps perdu, ça nous est déjà arrivé
Sans rien avoir contre le vertige
Tu es maître dans l’art d’inventer
Moi touchant si rarement à l’essentiel
Nous pouvons atteindre ce que nous voulons
Nous savons nous y prendre
J’aimerais bien te parler de tomber et de toucher terre
Juste pour voir où toi tu en es
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Nous allons et venons comme les marées
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Pas juste survivre
Nous pouvons atteindre ce que nous voulons
Entre les marées
Il n’y a pas tant de plages
Et pourtant peut-être que nous pouvons rester ici
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Nous allons et venons comme les marées
Avec toi je veux, je veux, je veux, je veux ne pas juste survivre
Pas juste survivre
Seulement une belle vie
Seulement une belle vie
Seulement une belle vie
crédits pour le clip : mise en scène : Till Gerstenberger – photo : Nikolaj Georgiew – pilote : Martin Rinderknecht – maquillage : Sonja Haghpanah-Cheikho – costumière : Olivia Alison Vossenkuhl – assistante de production : Sara Nardelli – montage, postproduction : Nikolaj Georgiew – production : Von Eden
« Eh bien, on essaye d’aborder, d’une façon dénuée de kitsch mais avec la confiance en soi requise, des sujets qui vont au cœur, parce que, quand moi j’écoute des trucs comme ça, c’est cela qui me touche. »
C. Letkowski – interview de Von Eden du 12.09.17 par noisiv
Traduction française des paroles publiée sur ce blog et liens partagés avec l’aimable autorisation de Christoph Letkowski.
Une chanson de Serge Rezvani dit Bassiak (1966) par Jeanne Moreau
Les mots de rien
L’amour s’exprime avec des mots comme ça
Des mots de tous les jours
Des mots tout gris des petits mots de rien
Des mots de rien du tout
On dit au saut du lit :
« Bonjour, il fait beau, as-tu bien dormi ? »
Ces mots si tendres au tendre écho
Comme un pur reflet dans l’eau
Ces mots de moins que rien
Respirés par toi tissent mille liens
Ces mots de moins que rien du tout
Échangés de nous à nous
Ces mots qui viennent et coulent au fil des jours
Ces mots qui tournent court
Tous ces mots qui ne pèsent pas bien lourd
Pour moi sont lourds d’amour
On se dit à minuit :
« – T’as les plis aux yeux dans l’coin quand tu ris
– Quand j’ris, mais oui mais oui chéri
Et toi quand tu me souris »
Ces mots de moins que rien
Respirés par toi tissent mille liens
Ces mots de moins que rien du tout
Échangés de nous à nous
L’amour s’exprime avec des mots tout chauds
Des petits mots bien clos
Des mots petits petits tellement petits
Qu’ils ne riment que pour moi
Qu’ils ne riment que pour toi
Qu’ils ne riment que pour nous
Une chanson à l’air marin, qui a tout pour être en vogue…
Atlas catalan de Cresques (1375) : reconstitution de la partie occidentale de la carte (copie du XIXe siècle)
« J’entends la mer dans le vent, comme une rumeur de route. » J.M.G. Le Clézio
À bon port
Des kilomètres au compteur
Sans détourner les yeux
Sans avion planer au-dessus des lots
Des milles en dériveur
M’ont éloigné des feux
Mais pas de mes waypoints en mémo
Cap sur mon îlot
Je veux sentir
Ton souffle sur ma peau
Ne plus dormir
Hisse et ho !
(refrain)
Au gré des vents d’est, des vents de nord – Je reviens à moi Face au grain qui teste, tirer des bords – J’y vais pas à pas Barrer sans conteste à bon port À bon port
Des nuits blanches en mateur
Sans entrer dans le jeu
À l’ouest, à côté, perdu au milieu
J’me couche mais j’ai mieux
J’ai cru tenir
Une place au chaud
Bu l’élixir
Vu d’en haut
refrain
Je veux sentir
Ton souffle sur ma peau
Qui sait guérir
Tous les maux
Comme l’ordre des mots dans la phrase, en français, est relativement rigide, les pronoms relatifs ce qui, ce que/qu’ et ce dont, placés en début de phrase et associés à « voilà » ou « c’est », permettent de mettre en relief certains éléments : c’est ce qui se nomme « focalisation ».
Structure des propositions subordonnées conjonctives (ayant fonction de sujet ou de complément) introduites par ce qui, ce que/qu’ et ce dont :
En écho aux chansons Petit Prince et Ta seule destination, la chanson Désert retrace l’épreuve du parcours essentiel et risqué, individuellement mené, en quête des sources désaltérantes du sens et d’une spiritualité affranchie des croyances qui apeurent et entravent, ancrée dans le défi de vivre, dans ce monde-là, au sein de la vertigineuse immensité de l’illusion de la connaissance, des zones traversées et des paysages imaginaires, sur le fond desquels se jouent, depuis toujours, les rythmes de nos chances et de nos destinées.
Désert
Prisonnier de l’étau
Brûlé par un ciel trop clair
Doux leurres
L’esprit chargé d’infos
Un pied fragile sur la terre
Seul, attentif au détonateur
Il a fallu traverser le désert Du sable au creux des mains Chaque jour sans lendemain Percer nos mystères enfin
Dégommer des mirages
Rêver au banc des accusés
Prier
Entre abandon et rage
Entre chaînes et liberté
Être et non pas seulement exister
Il a fallu avancer dans le désert Du sable au creux des mains Apprendre de ce qui vient Percer nos mystères enfin
Même quand il était seul
Malgré le sable et le sel
Il a suivi l’étincelle
Aux portes des abysses et du ciel
Et puis tout a volé en éclats
Et du chaos a surgi cet homme-là
Lui c’était moi
Un grand classique de Graeme Allwright : Il faut que je m’en aille (1966, album Joue, joue, joue)
Buvons encore une dernière fois
À l’amitié, l’amour, la joie
On a fêté nos retrouvailles
Ça m’fait d’la peine, mais il faut que je m’en aille
version avec les paroles :
reprise par le groupe Pigalle :
Chanson d’Alain Bashung : Les mots bleus (1974, Jarre / Bevilacqua, composée pour Christophe)
Il est six heures au clocher de l’église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l’attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
À tout prix
(…)
Il n’y a plus d’horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien qu’elle comprenne
À tout prix
Chanson de Jean-Jacques Goldmann : Pas toi (1986, 45 tours)
Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t’efface
Je pense à toi
Et quoi que j’apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi…
Vidéo avec les paroles de la chanson : (mais il n’y a pas de virgule dans les phrases suivantes : « J’ai beau me dire qu’il faut du temps », « J’ai beau me dire que c’est comme ça », « Je ne sais pas pourquoi je saigne »)
Chanson de Jacques Brel : Les bonbons (1964)
Je vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c’est périssable
Puis les bonbons c’est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en bouton
Veuillez noter que lorsque les locutions « d’aussi loin que » ou « du plus loin que » ont une valeur spatiale, on emploie l’indicatif. Mais quand elles ont valeur temporelle, on emploie le subjonctif :
Chanson de Barbara : Ma plus belle histoire d’amour (1967)
Du plus loin que me revienne l’ombre de mes amours anciennes
Du plus loin, du premier rendez-vous
(…)
Du plus loin qu’il m’en souvienne, si depuis j’ai dit « je t’aime »
Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous
Que se passe-t-il quand le sujet des deux propositions est identique ?
… et pourtant, il peut arriver que l’on trouve aussi une répétition du sujet et le subjonctif, comme dans les deux chansons suivantes :
Chanson de Louis-Jean Cormier : Ce soir l’amour est dans tes yeux (reprise d’une chanson de Martine St-Clair)
(vidéo ci-après avec les paroles, mais il y a malheureusement quelques erreurs dans la strophe suivante, ici correctement transcrite)
J’ai peur tout simplement
Que de nous deux je sois perdant
Et un beau jour me retrouver
Tout seul à force de trop aimer
Alors jure-moi d’avoir toujours
Cette façon de me regarder
Oui jure-moi de me dire encore
Ces mots qui me font chavirer
Chanson de Véronique Sanson : Amoureuse (1972)
Et je sens la fièvre qui me mord
Sans que j’aie l’ombre d’un remords
(…)
Je prie pour que le destin m’en sorte
Je prie pour que le diable m’emporte
adaptation allemande de la chanson :
Classification thématique selon ce que l’on veut exprimer
Chanson de Françoise Hardy : Message personnel (1973, Hardy/Berger)
J’ai peur que tu sois sourd
J’ai peur que tu sois lâche
Chanson de Jacques Dutronc : Les Play-Boys (1966, Lanzmann/Dutronc)
Croyez-vous que je sois jaloux ?
Pas du tout, pas du tout !
Chanson de Léo Ferré : (Noël) Madame à minuit (poème de Luc Bérimont / musique Ferré, 1959)
Madame à minuit, croyez vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez -vous qu’on rie* ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.
[* il semblerait que Bérimont ait écrit « rit » (indicatif) dans le poème original – et peu importe, c’est une magnifique chanson !]
Chanson de Georges Brassens : Misogynie à part (1969)
J’admets que ce Claudel
Soit un homme de génie
Un poète immortel
Je reconnais son prestige
Mais qu’on aille chercher
Dedans son œuvre pie
Un aphrodisiaque
Non ça c’est de l’utopie
Elle m’emmerde vous dis-je
Chanson de Daniel Balavoine : Le chanteur (1978)
Et partout dans la rue
J’veux qu’on parle de moi
Que les filles soient nues
Qu’elles se jettent sur moi…
Chanson de Mouloudji : Les feuilles mortes (1946, Jacques Prévert/Joseph Kosma)
Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
interprétée en anglais par Frank Sinatra et Bob Hope sous le titre « Autumn Leaves » (1957) :
Chanson de Serge Gainsbourg : La chanson de Prévert (1961)
… et par Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg :
Chanson de Louise Attaque : J’t’emmène au vent (1997)
Chanson de Serge Gainsbourg : Overseas Telegram (1981, album Mauvaises nouvelles des étoiles)
J’aimerais que ce télégramme
Soit le plus beau télégramme
De tous les télégrammes
Que tu recevras jamais
Et qu’ouvrant ce télégramme
Et lisant ce télégramme
À la fin du télégramme
Tu te mettes à pleurer
Charlotte Gainsbourg chante Couleur café (Serge Gainsbourg, 1964)
L’amour sans philosopher
C’est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j’y fasse
On en a marre de café
Et c’est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse
Chanson de Barbara : Attendez que ma joie revienne (1967)
Attendez que ma joie revienne
Et que se meure le souvenir
De cet amour de tant de peine
Qui n’en finit pas de mourir.
Avant de me dire je t’aime,
Avant que je puisse vous le dire,
Attendez que ma joie revienne,
Qu’au matin je puisse sourire.
Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien…
interprétée par Sacha Distel, Jean-Pierre Cassel, Jean-Marc Thibault, Roger Pierre et Jean Yanne (1967) :
Chanson de Laurent Voulzy : My Song of You (1987, Souchon/Voulzy)
Pour qu’elle penche la tête vers moi doucement
Qu’elle sente dans mon cœur les sentiments
Pour que dans ses fatigues, ses sommeils
Y’ait que moi
Toutes ces mélodies
Ces variétés que je traîne
C’est tout simplement
Pour que ma fiancée m’aime
Que la réserve de baisers qu’elle a
Que tous les messages que son cœur envoie
Ouh…
Que tous ces…
Aillent
Sur ma joue my…
(fiche de travail avec paroles et textes lacunaires à télécharger ici)
Chanson d’Hubert Mounier / L’Affaire Louis’ Trio : Succès de larmes (1988)
Une chanson qu’on caresse
Pour qu’un visage disparaisse
Fuyez douce image
Fuyez douce image
(…)
Le temps efface
Pour qu’on s’enlace
Sur des succès de larmes
Dont la vérité nous charme
Le temps romance
Pour que l’on danse
Pour que l’on danse encore
La locution conjonctive « pourvu que » est toujours suivie d’un subjonctif. Dans une subordonnée, elle exprime une condition (indispensable) et est synonyme de « à condition que » : « Pourvu que tu apprennes la conjugaison française, tu seras bien préparé(e) à l’examen de fin de semestre. » Dans une phrase exclamative, elle traduit un souhait : « Pourvu que tu réussisses ton examen ! » Elle est alors synonyme de l’expression figée « Fasse le ciel que… » : « Fasse le ciel que tu réussisses ton examen ! »
Chanson de Gauvain Sers : Pourvu (2017 – clip de Jean-Pierre Jeunet)
Chanson : Parlez-moi d’amour (1924, Jean Lenoir / chantée en 1930 par Lucienne Boyer)
Pourvu que toujours
Vous répétiez ces mots suprêmes :
« Je vous aime »
voir ici les paroles de la chanson, interprétée par Joséphine Baker :
Chanson d’Ycare : Pourvu que tu viennes (2013)
On fera du ski au Sénégal
Pourvu que tu viennes ça m’est égal
Pourvu que tu viennes
Que tu viennes à Vienne avec moi
Boire un rhum à Rome, je ne sais pas
Tout ce qui te ferait plaisir
T’acheter une écharpe en cachemire.
Danser le rock au Maroc, pourquoi pas
Voir Dali à Delhi, s’il est là
J’inventerai tout pour te faire plaisir
Même cette fausse écharpe en cachemire
L’espoir, le désir et le souhait peuvent aussi s’exprimer par le mode optatif, dont la structure est alors : verbe « pouvoir » au subjonctif + sujet à toutes les personnes (comme toujours lors de l’inversion, il faut un trait d’union entre le verbe et le sujet quand celui-ci est un pronom personnel) + infinitif :
Chanson de Jane Birkin, Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc : Les p’tits papiers (1965, Gainsbourg)
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler
L’injonction (expression d’un ordre ou d’un souhait vif) s’exprime par l’impératif, mais celui-ci n’existant qu’à trois personnes, on a recours, pour toutes les personnes, au subjonctif employé seul dans un phrase exclamative. exemple : « Que la lumière soit ! »
Chanson de Lio : Amoureux solitaires (1981)
Que nos vies aient l’air d’un film parfait !
Chanson de Georges Brassens : L’Auvergnat
Toi l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croquemort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au Père éternel
Chanson de Vanessa Paradis : Le rempart (2014, Mathieu Boogaerts, album Love Songs)
Oui qu’est-ce que j’espère ?
Qu’on me dise la fin de l’histoire
Qu’on me libère, qu’on me repère
Qu’on me dise si je viens, si je pars
Que l’on m’éclaire
Que l’on me fasse voir
Ce qu’il y a derrière
Derrière cette histoire
Derrière ce rempart
C’est un mystère
en duo avec Benjamin Biolay :
Catherine Sauvage chante intégralement Il n’y a pas d’amour heureux (texte de Louis Aragon (1944) / Brassens)
Le temps d’apprendre à vivre
Il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit
Nos cœurs à l’unisson
(…)
Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux
Il n’y a / Il n’est pas de/d’… Il n’y a / Il n’est pas un/une… Il n’y a / Il n’est rien qui/que/dont… Rien qui/que… Rien ne…(fiche en cours d’élaboration !)
Chanson d’Archimède : Julia (2014, album Arcadie)
Julia, j’ai passé ma vie à t’attendre
Tu répands tes couleurs sur mon avenir
Julia, il n’est rien qui ne puisse me rendre
Plus heureux que de te voir sourire
Quand la condition ne joue aucun rôle sur le résultat, on utilise (entre autres) la structure : « que…, que…, + proposition principale » ou bien « que… ou que…, + prop. principale », à laquelle on est libre d’ajouter la locution adverbiale « quand même » ou de simplement la sous-entendre :
Chanson de Georges Brassens : La mauvaise réputation
Que je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Chanson de Georges Brassens : Je me suis fait tout petit
Bien qu’elle soit jalouse au-delà de tout
Et même pire (…)
Il en est de pires, il en est de meilleures
Mais à tout prendre
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs
S’il faut se pendre…
Le verbe « venir » placé en début de phrase se conjugue au subjonctif :
Poème de Guillaume Apollinaire lu par lui-même : Le Pont Mirabeau (1913, Alcools)
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Le Pont Mirabeau chanté par Léo Ferré (1986) :
Expressions figées… (en construction !)
quoi qu’il advienne
Chanson de Vanessa Paradis : Mi Amor
coûte que coûte
Chanson de Tryo : El Dulce de Leche (2008, album Ce que l’on sème)
Il faudra reprendre la route
Devenir français coûte que coûte
Réfugié dans un tiroir
On passe le temps, on garde espoir
C’est ça être français j’en doute
C’est ça être français sans doute
vive le, la, l’ / les + substantif
Chanson traditionnelle : Vive le vent !
fasse le ciel que/qu’ + subjonctif !
Chanson de Francis Cabrel : Comme eux (2013, album Hors saison)
Fasse le ciel qu’on soit comme eux…
voir ici les paroles de la chanson
l’album sur deezer
(que) le diable m’emporte ! cette locution, employée seule, marque la plus intense stupéfaction ; lorsqu’elle est suivie de « si » et de l’indicatif, elle souligne et intensifie, sous la forme d’un serment, le fait que l’on tient pour complètement impossible (ou non crédible) ce qui est affirmé (ou nié) : exemple : « Quelediablem’emportesijesaisaufondcequejesuis. » – Diderot, Le Neveu de Rameau
Texte sans musique de Gerges Brassens : Le fidèle absolu
Bonhomme sais-tu pas
Qu’il existe là-bas
Des beautés par séquelles,
Et qu’on peut sans ennui
Connaître mille nuits
De noces avec elles ?
Et l’homme répondit :
« Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m’emporte
Si je m’en vais chercher
Loin d’ici ce que j’ai
Juste devant ma porte. »
Chanson de (Pierre-Jean de) Béranger (1780 – 1857) : Le Bon Dieu
Enfants, ne m’en veuillez donc plus : Les bons cœurs seront mes élus. Sans que pour cela je vous noie, Faites l’amour, vivez en joie :
Narguez vos grands et vos cafards. Adieu, car je crains les mouchards. À ces gens-là si j’ouvre un jour ma porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte, Je veux bien que le diable m’emporte.
voir ici les paroles de la chanson interprétée par Gaël Liardon :
que le diable t’/vous/l’/les emporte ! cette locution employée seule traduit le souhait de se débarrasser des importuns et des ennuis :
Chanson de Barbara, Ma plus belle histoire d’amour(voir plus haut)
Et de vous, perdant courage
Soudain, me prenait la rage
Mon Dieu, que j’avais besoin de vous
Que le Diable vous emporte
D’autres m’ont ouvert leur porte
Heureuse, je m’en allais loin de vous
Chanson de Serge Gainsbourg : Un violon, un jambon (BO du film On a volé une chanson de Jean Baque, 1965)
Suspends un violon, un jambon à ta porte
Et tu verras rappliquer les copains
Tous tes soucis que le diable les emporte
Jusqu’à demain
n’en déplaise à… / ne vous (en) déplaise, … (toutes les personnes sont possibles ici, sauf « je » et « nous ») – cette expression peut avoir deux sens selon le contexte: elle permet d’exprimer un souhait et signifie « (pourvu) que cela ne déplaise pas à… ! » ou bien elle exprime une condition sans incidence sur le résulat et signifie « que cela plaise ou non à… »
Chanson de Serge Gainsbourg : La Javanaise (1963, composée pour Juliette Gréco)
Ne vous déplaise
En dansant la Javanaise
Nous nous aimions
Le temps d’une chanson
Chanson de Georges Brassens : Les copains d’abord (1964)
Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en pèr’ peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’app’lait les Copains d’abord
Les Copains d’abord
Ses « fluctuat nec mergitur »
C’était pas d’la litterature
N’en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses mat’lots
N’étaient pas des enfants d’salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d’abord
interprétée par 16 comédiennes et comédiens sous la direction de Louis Chédid – projet « Brassens sur Parole(s) » (2016) :
peu importe ! qu’importe !
peu (m’) importe le, la, l’… – peu (m’) importent les… qu’importe / que m’importe le, la, l’… – qu’importent / que m’importent les…
Chanson de Jeanne Moreau : Ni trop tôt ni trop tard (1964, Serge Rezvani, sous le pseudonyme de Bassiak)
Peu m’importe la tyrannie
Et le règne des soudards
Tant qu’ils nous laissent la vie
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
(…)
Peu m’importent vos sarcasmes
Et vos hoquets goguenards
Uniformes du marasme
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
(…)
Que m’importent les mensonges
Dont on broda nos berceaux
Et la faux le ver qui ronge
De la mort des oripeaux
(…)
Que m’importe le temps qui passe
Et s’éloigne nulle part
Le doux présent nous enlace
Tant qu’aimer n’est pas trop tard
voir ici les paroles de la chanson et d’autres enregistrements
vaille que vaille – cette expression se retrouve dans tant de chansons qu’une page lui sera dédiée ; voici ma préférée :
Chanson de Juliette Noureddine, interprétée au Grand Rex en duo avec Guillaume Depardieu : Une lettre oubliée (2005, album Mutatis mutandis)
Mais adieu ma vie mon cœur
Il faut bien que je m’en aille
On m’appelle il est six heures
À demain vaille que vaille
À moins que ton artilleur
N’ait pour seules funérailles
Que les tranchées et la peur
Le vacarme et la mitraille
Sur ces pages abîmées
Il manque l’ultime morsure
La certitude affirmée
D’une simple signature
Mon amour si d’aventure
Au front je devais tomber
Je voudrais que tu me jures
De ne jamais m’oublier
Subjonctif passé…
à suivre… !
Photos de Nicolas Bravin publiées sur ce blog avec son aimable autorisation.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, regretter, supporter, détester sont suivis :
– d’un nom propre
– de l’article défini « le, la, l’, les » + un substantif (ou un nom propre avec article, par exemple un nom de pays)
– du déterminant (ou adjectif) possessif « mon, ma, mes… » + un substantif
– du déterminant (ou adjectif) démonstratif « ce/cet, cette, ces » + un substantif
– d’une proposition subordonnée complétive conjonctive à l’indicatif introduite par la conjonction de subordination « ce qui », « ce que/qu' », « ce dont »
Chanson d’un jour d’été– Chanson du film Les Demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1967) interprétée par Anne Germain et Claude Parent, qui prêtent leurs voix à Catherine Deneuve et Françoise Dorléac
Aimer la vie aimer les fleurs Aimer les rires et les pleurs Aimer le jour aimer la nuit Aimer le soleil et la pluie Aimer l’hiver aimer le vent Aimer les villes et les champs Aimer la mer aimer le feu Aimer la terre pour être heureux
J’aime le ciel parce qu’il est dans tes yeux
J’aime l’oiseau parce qu’il sait ton nom
J’aime ton rire et tous ces mots curieux
Que tu viens murmurer au col de mon veston
Les verbes aimer, adorer, préférer et détester sont suivis d’une proposition subordonnée complétive infinitive = une proposition qui se réduit à un verbe à l’infinitif ou qui commence par un verbe à l’infinitif exemple : Les enfants aiment jouerdehors.
Chanson de Benjamin Biolay : Ton héritage(2009, album La Superbe)
Si tu aimes la marée basse, le soleil sur la terrasse
Si tu aimes l’automne vermeil
Si tu aimes les soirs de pluie
Si tu aimes ce qui est bon
Si tu aimes sentir la terre
Les verbes apprécier, regretter, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée complétive introduite par la préposition (le subordonnant) « de » = une proposition qui se réduit à « de » + un verbe à l’infinitif ou qui commence par « de » + un verbe à l’infinitif exemples : Nous apprécions detravailler à notre rythme. Je regrette departir si tôt. Il ne supporte pas devoir ses amis tristes.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, détester, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée (circonstantielle) à l’indicatif introduite par la conjonction de subordination « quand » et qui a ici la fonction d’une subordonnée complétive exemple : J’aime quand tu souris. – Je n’aime pas quandtu pleures.
Les verbes aimer, adorer, préférer, apprécier, détester, regretter, supporter (en général avec un adverbe : « mal », « difficilement »…) et ne pas supporter sont suivis d’une proposition subordonnée complétive au subjonctif introduite par la conjonction de subordination « que » exemple : Je préfère que nous partions avant le lever du soleil.
***
Poème de Boris Vian : Y’a du soleil dans la rue
Y’a du soleil dans la rue
J’aime le soleil mais j’aime pas la rue
Alors je reste chez moi
(…)
Chanson de Mouloudji : Valse jaune (musique : Marguerite Monnot, sur un poème de Boris Vian)
Il y a du soleil dans la rue
Moi j’aime le soleil mais j’aime pas les gens / mais j’ai peur des gens [variante]
Et je reste caché tout l’temps
A l’abri des volets d’acier noir
Il y a du soleil dans la rue
Moi j’aime bien la rue mais quand elle s’endort
Et j’attends que le jour soit mort
Et je vais rêver sur les trottoirs
(…)
Et l’soleil
Fait le tour de la terre
Et revient sans s’en faire
Et la rue se remplit de travail et de bruit
Alors
C’est là que j’me méfie…
Car il y a du travail dans la vie
Moi j’aime pas l’travail mais j’aime bien la vie
Et j’vais voir de quoi elle a l’air
En f’sant gaffe de pas trop en faire
(…)
tout aimer ou aimer quelque chose / ne rien aimer j’aime tout, tu adores tout, il préfère tout, elle apprécie tout, nous regrettons tout, vous supportez tout, ils détestent tout
je n’aime rien, tu n’adores rien, il ne préfère rien, elle n’apprécie rien, nous ne regrettons rien, vous ne supportez rien, ils ne détestent rien
aimer quelqu’un / n’aimer personne j’aime qn, tu adores qn, il préfère qn, elle apprécie qn, nous regrettons qn, vous supportez qn, ils détestent qn
je n’aime personne, tu n’adores personne, il ne préfère personne, elle n’apprécie personne, nous ne regrettons personne, vous ne supportez personne, ils ne détestent personne
Reprise de Non, je ne regrette rien par Bernadette Soubirou et ses Apparitions (1990)
Pour les pronoms compléments remplaçant des noms et employés avec les verbes (à la forme affirmative ou négative) aimer, adorer, préférer,apprécier, détester, regretter, supporter et aussi connaître, il faut distinguer les noms d’êtres vivants (humains, animaux) et les inanimés :
– pour les noms d’êtres humains, d’animaux et les noms inanimés personnifiés ou avec lesquels on a une relation affective (pays, ville…) et les noms déterminés, on utilise les pronoms personnels compléments (COD) « me, m’ / te, t’ / le, la, l’ / nous / vous / les » exemples : La Méditerranée, je l’aime beaucoup. – Ce café (= ce produit-là), je le préfère à celui qu’on boit d’habitude. – Le café (= le/mon café, quand je le bois), je l’aime très chaud. – Les fruits, il les adore juteux (= les/ses fruits, quand il les mange). – Ta ville, tu la connais bien.
Chanson de Gaëtan Roussel : Dis-moi encore que tu m’aimes (2010, Roussel/Dahan, album Ginger)
– pour les autres inanimés, voire pour des noms collectifs, des noms désignant une catégorie, on utilise le pronom démonstratif complément (COD) « cela/ça » ou bien on n’utilise pas du tout de pronom (mais on peut toujours ajouter, avec des variations selon le verbe, un adverbe : « bien », « beaucoup »…) exemples : Le chocolat, j’adore ça. Le chocolat, j’adore ! – Les légumes, il déteste (ça). – La foule, tu n’aimes pas tellement (ça). – Barcelone, nous ne connaissons pas encore. – Et le rock français, vous connaissez ?
Pour les pronoms compléments remplaçant des propositions subordonnées…
a) … introduites par « quand » (le cas échéant), par « ce qui », « ce que/qu' », « ce dont », par « que » ou dans le cas d’une proposition infinitive, on utilise le pronom démonstratif complément (COD) « cela/ça » avec tous les verbes cités* exemples :
Nous aimons quand vous souriez – Nous aimons cela/ça
Je préfère que tu sois toi-même – Je préfère cela/ça
Tu détestes arriver en retard – Tu détestes cela/ça
Chanson de Téléphone : Ça, c’est vraiment toi (1982, album Dure limite)[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YP-P6tBexhk[/youtube]
b) … qui suivent le verbe supporter, on peut aussi utiliser le pronom complément « le » exemples :
Il supporte mal d’habiter dans une ville polluée – Il supporte mal cela/ça ou Il le supporte mal
Nous ne supportons pas qu’on puisse impunément porter atteinte aux droits humains – Nous ne supportons pas cela/ça ou Nous ne le supportons pas
c) … *qui suivent le verbe regretter, il vaut mieux utiliser seulement « le » (ici, « ça » est considéré comme familier) :
Il regrette d’être arrivé en retard / Il regrette que ses paroles aient été trop dures – Il le regrette
Foutaises– Court-métrage de Jean-Pierre Jeunet (1989) avec Dominique Pinon
version sous-titrée avec hélas de petites erreurs – transcription correcte ci-dessous : « Mais j’aimais pas… et j’aime toujours pas les cadavres des sapins de Noël sur les trottoirs en janvier. »
« Tu sais ce qu’on a acheté ce matin avec les copains ? Pour le casse-croûte à dix heures ? Trois baguettes, deux camemberts et deux p’tits Côtes-du-Rhône ! Vingt-trois francs chacun, ça nous a coûté… »