Le fonctionnement des tortues du manchot empereur élucidé

Faire la tortue pour économiser l’énergie 

Le manchot empereur se reproduit pendant l’hiver antarctique et doit supporter des températures aussi basses que -50 ° C et une vitesse du vent allant jusqu’à 200 km/h.manchot empereur

Chaque année, le manchot empereur mâle reste couver l’œuf sur la banquise durant plus de soixante jours pendant que la femelle part pêcher.

manchot empereur jpg

Pour résister, une seule solution pour le manchot empereur: faire la tortue

Les manchots empereurs se serrent les uns contre les autres au sein d’une formation compacte, appelée la « tortue » : à l’intérieur d’une tortue, les températures peuvent avoisiner les 37 °C, soit une température proche de la température corporelle du manchot.

Ce comportement leur permet ainsi d’économiser l’énergie nécessaire à l’incubation de leur œuf au cours de leurs 4 mois de jeûne: leurs dépenses énergétiques  sont réduites de 21 à 26%.

La formation de « tortues » par les adultes reproducteurs est certainement l’une des formes les plus abouties de la thermorégulation sociale dans le monde animal.

La formation de « tortues » denses est influencée seulement par la baisse des températures extérieures.

Le réchauffement de la planète pourrait- il  avoir un impact négatif sur ce comportement de thermorégulation sociale ?

Une diminution des regroupements  diminuerait l’économie d’énergie des  mâles. Ils brûleraient  donc plus vite leurs réserves de graisse et pourraient être moins efficaces dans leur quête de nourriture à leur retour en mer.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x6ylfv_hiver-antarctique-comment-les-manch_animals[/dailymotion]

Néanmoins, ce qui se passait au sein de cette tortue restait encore mystérieux…

 Des chercheurs révèlent que les manchots s’y déplacent imperceptiblement, selon un modèle proche des embouteillages automobiles.

  Quand la température frôle les -30 ° et que le blizzard souffle, les manchots empereurs se serrent les uns contre les autres en une formation appelée « tortue ». © CNRS/DEPE/IPEV

Grâce à des vidéos tournées près de la base scientifique française de Dumont d’Urville, en Antarctique, et au travail de modélisation effectué par une équipe de biophysiciens allemands, on en sait désormais plus sur le fonctionnement intime des tortues.

RTEmagicC_42782_Manchots_tortue-f-amelineau-ens-lyon_txdam33380_9dd4e4Mâles de Manchots empereurs (Aptenodytes forsteri) durant l’incubation. Ils tiennent leurs œufs sur leurs pattes. source Ens-lyon.fr

Elles bougent imperceptiblement, toutes les demi-minutes environ, selon une onde de propagation proche de ce qui se passe dans les embouteillages automobiles.

« Il suffit qu’un manchot empereur, situé au centre ou en périphérie de la tortue, se déplace d’un ou deux centimètres, pour que l’ensemble du groupe se mette à bouger. Pour éviter que l’air froid ne s’engouffre, son voisin comble l’espace laissé vacant, et ainsi de suite… », décrit André Ancel, chercheur CNRS au Département d’écologie, physiologie et éthologie de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, qui cosigne l’article paru dans le New Journal of Physics.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Yeu90S1PKlE&list=UUP458PTuhYm_LHZIyB3NZvA[/youtube]

L’intérêt de ces déplacements incessants est que les individus exposés au froid, sur les bords de la tortue, soient remplacés régulièrement. Mais ce ne serait pas le seul intérêt…

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New Journal of Physics 15 (2013) 125022
1367-2630/13/125022+17$33.00 © IOP Publishing Ltd and Deutsche Physikalische Gesellschaft

Les chercheurs tentent désormais de déterminer si ces « vagues » régulières n’ont pas aussi la fonction de faire tourner l’œuf entre les pattes du mâle, afin que sa température reste homogène (il est exposé à la fois à la chaleur de la poche incubatrice du père et au froid des pattes sur lesquelles il est posé).

sources partielles de l’article :

  • The origin of traveling waves in an emperor penguin huddle, publié dans New Journal of Physics le 16 décembre 2013 par R C Gerum, B Fabry, C Metzner, M Beaulieu, A Ancel et  D P Zitterbart; document PDF ici : 1367-2630_15_12_125022
  • CNRS.fr

Les flammes bleues du Kawah ijen

Les  merveilleuses flammes bleues du Kawah ijen, connu depuis longtemps pour ses mineurs de soufre….

Le Kawah ijen ?

Le Kawah ijen (à voir ici) « cratère Vert », est un volcan d’Indonésie:

Le Kawah ijen est situé dans l’est de l’île de Java, c’est un stratovolcan appartenant à la ceinture de feu du Pacifique.

  • altitude 2799 m
  • Latitude 8.058°S
  • longitude 114.242°E

En savoir plus ici:volcano.si.edu

File:Indonesia (orthographic projection).svg

 Stratovolcan ? Un stratovolcan est un appareil volcanique qui s’est édifié au cours de plusieurs phases éruptives par l’accumulation et l’alternance, plus ou moins régulière, de coulées de lave (phase d’activités effusives) et de couches pyroclastiques (dépôts de retombées issus des projections – phase d’activités explosives)

Le Kawah ijen est adossé au Gunung Merapi et fait partie de fait partie de l’ énorme « Caldera de Kendeng » formée il y a 50000 ans lors de l’effondrement de « l’old ijen »  .

Son cratère sommital contient une solfatare d’où est extrait du minerai de soufre ; il abrite un lac acide( 600m sur 1000m) réputé pour être le plus acide de la planète.

Kawah ljen jpgle Kawah ljen et son lac acide

Ce lac très acide est inexploitable en raison des réveils du volcan, il contient  :

  • 1,3 million de tonnes de se sulfate d’aluminium,
  • 600 000 tonnes d’acide chlorhydrique,
  • 550 000 d’acide sulfurique
  • 200 000 tonnes d’aluminium
  • 170 000 tonnes de sulfate de fer
  • 140 000 tonnes de sulfate de magnésium
  • 120 000 tonnes de sulfate de calcium
  • 90 000 tonnes de sulfate de potassium…

Deux intrépides géologues de l’équipe Vulcain (dont Maurice Krafft) se sont aventurés sur le Kawah Ijen en canot pneumatique; aucun volcanologue n’avait jamais navigué sur un lac d’acide.

RT18high@Maurice et Katia Krafft, du livre volcans, le réveil de la Terre

Des flammes bleues apparaissent la nuit sur les flancs du  Kawah ijen:

@Olivier Grunewald

@Olivier Grunewald

Les gaz issus du soufre s’enflamment et forment  des torchères d’un bleu électrique, atteignant parfois cinq mètres de hauteur.

C’est  phénomène impressionant  que sont partis observer le photographe Olivier Grunewald et Régis Etienne (président de la Société de volcanologie de Genève) .

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=VbumP9rDuv4[/youtube]

Réchauffement global de la Terre:2013 confirme la tendance

Tendance au réchauffement global de la Planète: des scientifiques de la NASA montrent que  2013 est la  septième année la plus chaude depuis 1880, mettant en évidence une tendance à long terme de la hausse des températures mondiales.

« 2013 confirme un changement climatique en cours. »Dr Gavin Schmidt, NASA Goddard Institute for Space Studies

global average temperature

La température moyenne du globe a augmenté d’environ  0,8 ° C depuis 1880 .

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gaJJtS_WDmI&feature=c4-overview&list=UUAY-SMFNfynqz1bdoaV8BeQ[/youtube]

NB: les tons rouges et jaunes indiquent des températures supérieures à la moyenne.( la partie continentale des États-Unis ont connu la 42e année la plus chaude jamais enregistrée;en Australie, 2013 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée)

Les causes de ce réchauffement global de la terre

Ces scientifiques soulignent que les conditions météorologiques peuvent toujours causer des fluctuations de la température moyenne d’une année à la suivante.

Mais ce sont les augmentations continues des niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre qui entraînent une hausse à long terme des températures mondiales, donc du réchauffement global: chaque année consécutive ne sera pas nécessairement plus chaude que l’année précédente, mais avec le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre, les scientifiques s’attendent de chaque décennie  suivante soit plus chaude que la précédente.

Les gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement à long terme

Le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre qui emprisonne la chaleur et joue un rôle majeur dans le contrôle des changements du climat de la Terre. Il est produit naturellement et mais il est également émis par la combustion de combustibles fossiles pour l’énergie.

Les émissions d’origine humaine augmentent donc le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de la Terre: il est actuellement plus élevé qu’à n’importe quel moment dans les 800.000 dernières années.

Le niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère était d’environ 285 ppm en 1880, la première année de l’enregistrement de la température du GISS ( NASA Goddard Institute for Space Studies) .

En 1960, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, mesurée à la National Oceanic and (NOAA) Mauna Loa Observatory Atmospheric Administration à Hawaï, était d’environ 315 ppm. Cette mesure a atteint un sommet l’an dernier à plus de 400 ppm.

L’analyse de la température globale  au GISS est compilée à partir des données météorologiques de plus de 1000 stations météorologiques à travers le monde, des observations satellitaires de la température de surface, et des mesures de la station de recherche en Antarctique…

NB: trois analyses de la température globale du Globe(GISS ,  Met Office Hadley Centre au Royaume-Uni et   National Climatic Data Center de la NOAA à Asheville) ont été réalisées, elles utilisent des méthodes légèrement différentes, mais dans l’ensemble, leurs tendances montrent   leur accord sur ce réchauffement climatique .

  • Le GIEC confirme le réchauffement climatique

“Le réchauffement climatique ne fait aucun doute et est désormais attesté par l’augmentation observée des températures moyennes de l’air et de l’océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace et l’augmentation du niveau moyen de la mer” (GIEC, rapport 4).

 

climat

Evolution du climat : volume 1 du 5e rapport du GIEC:

Consacré aux « éléments physiques du climat , ce volume 1 évalue les aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat. Sa rédaction a impliqué des scientifiques auteurs du monde entier, parmi lesquels 17 français, principalement du CNRS, du CEA, de Météo-France, du CNES et de différentes universités (notamment l’UPMC, l’UVSQ, l’UJF et l’UPS)

  • Voir le résumé provisoire en français à l’attention des décideurs duvolume 1 du 5e rapport d’évaluation du GIEC ici: ONERC_SPM_V3c PDF
  • Document ci dessous sans liens actifs:

Résumé à l’attention des décideurs du volume 1 du 5e rapport d’évaluation du GIEC

Découverte de vapeur d’eau sur Cérès

Cérès:de la vapeur d’eau découverte pour la première fois autour d’un astéroïde

Une équipe internationale, comprenant des chercheurs du CNRS et de l’Observatoire de Paris au LESIA1 (Observatoire de Paris/CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Université Paris Diderot) et à l’IMCCE2 (Observatoire de Paris/CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Université Lille 1), vient de découvrir des émissions intermittentes de vapeur d’eau sur Cérès, le plus gros des astéroïdes, grâce au télescope spatial Herschel. Ce résultat est à paraître dans la revue Nature du 23 janvier 2014.

Herschel ?

HERSCHEL est la quatrième pierre angulaire du programme scientifique obligatoire de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Toutes les participations françaises développées dans les laboratoires français sont suivies et financées par le CNES…. voir plus de détails ici sur le site du CNES

Satellite HERSCHELCrédits ESA / AOES Medialab ;
arrière plan : Hubble Space Telescope, NASA/ ESA/ STScI

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=h50jYqRftOA[/youtube]

Cérès?

« Cérès a été le premier astéroïde découvert en 1801 par Giuseppe Piazzi en Sicile.

C’est également le plus gros d’entre eux, avec un diamètre de près de 950 km : il est d’ailleurs maintenant classé planète naine tout comme Pluton. Il se situe dans la ceinture principale d’astéroïdes (entre les orbites des planètes Mars et Jupiter) dont il concentre à lui seul 1/5e de la matière.

Cela faisait plus de trente ans que l’on soupçonnait la présence d’eau à la surface de Cérès. L’équipe d’astronomes, en utilisant le télescope spatial Herschel, a clairement détecté la présence d’eau sous forme gazeuse autour de Cérès à plusieurs reprises en 2012 et 2013. Mais cette vapeur d’eau n’est émise que lorsque Cérès, dont l’orbite n’est pas parfaitement circulaire, est au plus près du Soleil. Les astronomes ont pu déterminer que l’eau était alors éjectée par deux sources bien localisées, à la manière de deux geysers géants. En utilisant un modèle de jets cométaires développé au LESIA, ils ont même pu montrer qu’une partie de cette vapeur d’eau retombait sur Cérès.

Cette découverte met fin à une controverse scientifique qui durait depuis la fin des années 1970. Une signature dans le proche infrarouge dans le spectre de Cérès était vue par certains chercheurs comme la trace de la présence de glace à sa surface, mais d’autres chercheurs l’attribuaient tout simplement à certains minéraux de l’astéroïde. Le produit de photodissociation de l’eau autour de Cérès avait été marginalement détecté en 1992, mais cette observation n’avait jamais pu être confirmée par la suite, malgré divers essais incluant le Very Large Télescope (VLT) de l’observatoire européen austral (ESO).

Si l’émission de vapeur d’eau de Cérès est désormais prouvée et s’explique facilement par un comportement cométaire, la question de l’origine de cette eau reste ouverte : Cérès possède-t-il un océan souterrain ? Ou bien ces deux régions correspondent-elles à deux poches isolées ? Dans un tel cas, quelle est leur origine ? La sonde Dawn de la NASA lancée en 2007 est actuellement en route vers Cérès après avoir étudié l’astéroïde Vesta en 2011. Attendus pour 2015, les images et spectres à haute résolution de la surface de Cérès nous permettront de mieux comprendre l’origine de ces geysers.

La présence d’eau sur Cérès a de fortes implications sur notre conception générale de l’origine de l’eau dans le Système solaire, et sur la Terre en particulier. La vue traditionnelle sépare en effet le Système solaire primitif en une partie « sèche » et une partie riche en glaces, la limite se situant environ à l’orbite de Jupiter. La présence d’eau sur Cérès serait alors en accord avec les derniers modèles d’évolution du système solaire, qui montrent que la migration des planètes aurait engendré un brassage entre astéroïdes et comètes, laissant la ceinture principale actuelle composée d’une multitude de corps divers. Cette migration a placé de nombreux objets riches en eau sur des orbites croisant l’orbite de la Terre, lui apportant l’eau de ses océans. « Source : communiqué du CNRS

CERES


© IMCCE-Observatoire de Paris / CNRS / Y.GominetCérès, le plus gros astéroïde du Système solaire