Archive for the 'technique' Category
Ethique et nouvelles technologies
Les paradoxes de la technique
À mesure que le genre humain s’étendit, les peines se multiplièrent avec les hommes. La différence des terrains, des climats, des saisons, put les forcer à en mettre dans leurs manières de vivre. Des années stériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants, qui consument tout, exigèrent d’eux une nouvelle industrie. Le long de la mer et des rivières, ils inventèrent la ligne et l’hameçon et devinrent pêcheurs et ichtyophages. Dans les forêts, ils se firent des arcs et des flèches et devinrent chasseurs et guerriers. […] Dans ce nouvel état, avec une vie simple et solitaire, des besoins très bornés et les instruments qu’ils avaient inventés pour y pourvoir, les hommes jouissant d’un fort grand loisir l’employèrent à se procurer plusieurs sortes de commodités inconnues à leurs pères ; et ce fut là le premier joug qu’ils s’imposèrent sans y songer et la première source de maux qu’ils préparèrent à leurs descendants ; car outre qu’ils continuèrent ainsi à s’amollir le corps et l’esprit, ces commodités ayant par habitude perdu presque tout leur agrément, et étant en même temps dégénérées en de vrais besoins, la privation en devint beaucoup plus cruelle que la possession n’en était douce, et l’on était malheureux de les perdre, sans être heureux de les posséder.
Rousseau Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
Questions :
1- Qu’est-ce qui a poussé les hommes à développer la technique selon Rousseau ?
2- Son développement est-il relatif à l’environnement ou absolu ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur le rapport entre techniques et besoins ?
3- Pour Rousseau, le développement de la technique a eu un impact sur deux autres notions. Lesquelles ? En quoi est-ce paradoxal ?
4- Expliquez « s’amollir le corps et l’esprit ». Donnez des exemples de technique/technologie qui peuvent avoir cet effet.
4-Pourquoi l’habitude des technologies fait-elle perdre l’agrément ? Donnez un exemple.
5- Trouvez un exemple dans la fiction qui illustrent une idée du texte de Rousseau.
De l’homme à l’animal : différences de degrés ou de nature (ou d’orientation) ?
La question de la différence homme/ animal n’est pas tranchée. Si on a coutume de caractériser l’homme par une complexité cérébrale, jusqu’à quel point une différence de degré ne devient-elle pas une différence de nature ? (ex: eau liquide, solide, gazeux).
Si cela vous intéresse, voici quelques articles sur le sujet :
http://www.hominides.com/html/references/de-l-homme-et-de-l-animal-mensonge-tromperie.php
http://www.saint-thomas.net/fr-program-46-animaux-trop-humains-l-animal-et-l-outil.html
Dans sa capacité technique, l’homme semble se singulariser par sa maitrise du feu (entretien) et la fabrique d’armes.
Plan du cours : La culture
Le mot culture provient du latin colère et désigne à l’origine le travail de la terre destiné à l’améliorer, à la rendre fertile. La culture est donc la mise en valeur de ce qui est (naturel) mais le terme évoque aussi bien l’enrichissement de l’esprit humain que le travail d’un champ. C’est une activité qui modifie ce qui est donné à l’homme = la nature.
on peut désigner trois sens majeurs =
1- la transformation de la nature 2- l’éducation, l’instruction 3- l’ensemble des modes de vie, tradition, coutumes, moeurs d’une société par lesquelles elle se distingue des autres. C’est donc à la fois un marqueur d’appartenance et de distinction. Il n’y a pas de société sans culture et tout homme a en ce sens une culture.
La nature, c’est d’abord le monde dans son ensemble, abstractions faites des transformations que l’homme y a produites : vents, marées, plantes, maladies, mort… L’homme lui-même en tant qu’être vivant fait partie de la nature. Son organisme obéit à des lois physico-chimique. La nature désigne alors l’ensemble des réalités qui existent indépendamment de l’activité humaine.
La culture comprend tout ce qui n’existerait pas sans l’activité humaine : oeuvre d’art, livre, table, marteau,… La culture désigne l’ensemble des réalités matérielles et spirituelles produites par l’homme. Or cette production suppose la transmission d’une mémoire qui n’est plus celle des gènes, mais celle de la tradition. Si la nature est hérédité, la culture est héritage.
Il serait naif de croire que nous pourrons retrouver la nature lorsque nous nous promenons dans les bois ou à la campagne. Cette nature que nous parcourons a été transformée par la volonté des hommes. Les sols sont labourés, les forêts replantées ou entretenues.
L’homme fait-il exception ? Peut-on retrouver en lui un ensemble de données naturelles vierges de toute déformation culturelle ? Le naturel renvoie à l’inné, le culturel à l’acquis. L’inné est constitué par l’aptitude que l’homme possède en naissant. L’acquis recouvre tous les savoirs et compétences transmis par l’éducation. En fait, en dépit des apparences, il n’y a pas d’éducation dans les espèces animales : le petit animal acquiert, selon les lois biologiques de l’hérédité, un bagage fixé une fois pour toute et identique pour tous les individus de la même espèce alors que l’héritage culturel se modifie au cours de l’histoire.
Dès notre naissance, notre société nous éduque (langue, moeurs, techniques, repères spatiaux temporels, gestes…). Le donné biologique lui-même est transformé : tatouage, coiffure, piercing, maquillage, chirurgie… Claude Lévi-Strauss rapporte que parce que son visage n’était pas tatoué, on eu d’abord du mal à le considérer comme « humain » dans une société amazonienne.
Cette assimilation, commencée dès la naissance, nets ni vraiment volontaire, ni vraiment consciente. Souvent la culture se fait seconde nature => ex: avoir faim à midi, ressentir telle émotion… Il ne faut donc pas confondre le spontané et le naturel. La majeure partie de nos comportement est ainsi d’emblée collective (normes et pratiques).
L’anthropologie monte que que si aux ours des premiers années, l’enfant se développe à l’écart de tout environnement culturel, il ne manifeste aucun des caractères que l’on attend de l’humanité (cf. L. Malson et les enfants sauvages J.Itard).
L’exemple de Robinson Crusoe (Daniel Defoe) montre l’importance pour l’homme de conserver sa culture pour rester « humain » (jardin, calendrier, habit, ami,outils…).
Si on parle de nature humaine, on prétendra désigner des caractères fondamentaux de tous les hommes, sans exception, sans distinction de cultures, de races, d’époques. Peut-on le cerner dans une essence ? L’extrême diversité des modes de vie, des croyances et des apparences physiques sont telles que les hommes semblent n’avoir rien en commun. Si l’homme est un être culturel par opposition à l’animalité naturelle, chaque société humaine est culturelle à sa façon.
Comment dans ces conditions parler d’une essence universelle de l’homme ? Comment définir l’humanité ?
L’ethnocentrisme se caractérise par la survalorisation d’un prétendue définition de ce que doit être l’humanité « normale ». Elle se rencontre dans à peu près toutes les sociétés. L’ethnocentrisme considère comme exclusives ou supérieures les valeurs de son groupe (grecs/ barbares; européens/sauvages…). Il détermine même la volonté de transformer ( baptème, colonisation, esclavage…) ou détruire (ethnocide). Les scientifiques du 20è siècle se sont délivrés peu à peu d’un évolutionnisme qui considérait trop facilement des sociétés comme primitives (état antérieur à la culture).
La reconnaissance du relativisme (à chacun sa culture, ses évidences, ses croyances) peut sembler salutaire : n’érigeons pas nos réactions spontanées en valeurs universelles.
On reconnaît que le projet même de hiérarchiser les cultures ne peut s’appuyer sur aucun critère acceptable puisque ce qui semble prioritaire pour l’une ( le développement technique) ne le sera pas pour une autre (qui privilégie par ex l’équilibre avec l’environnement). Une reconnaissance des diversités culturelles s’impose. Mais faut-il par conséquent admettre, dès lors que tout est culturel, et qu’il est impossible de classer les cultures, que « tout se vaut » ?
Ce relativisme en viendrait à supporter ou à s’interdire de déplorer des comportement incompatibles avec le respect de la personne humaine et de son intégrité. Certaines pratiques culturelles (excision, condition soumise des femmes, prostitution des enfants…) ne sont-elles pas condamnables au nom de valeurs universelles ? On ne peut en même temps critiquer la traite des esclaves telle que l’Europe ou les Etats unis l’ont pratiquée, et admettre le maintien d’attitudes qui bafouent quotidiennement la dignité humaine.
Peut-être y a-t-il une manière légitime de nier l’idée d’une nature humaine sans tomber dans le relativisme pour autant. C’est de la refuser au nom de la liberté. l’homme ne nait pas achevé, déterminé, mais est la somme des ses actes. (cf. éducation).
https://www.youtube.com/watch?v=Nk_qI2HkAYI
Sommes-nous prisonniers de la caverne ? La réalité est-elle virtuelle ?
Vous avez sans doute aperçu cette image sur les réseaux ? Comment interroge-t-elle notre rapport au monde via les nouvelles technologies ? Peut-on dire comme Heidegger que notre rapport au monde est médiatisé, le contact toujours indirect ?
A voir ! si vous n’êtes pas en train de le regarder :)
http://www.20minutes.fr/television/1779551-20160211-trepalium-arte-urgent-repenser-rapport-travail
https://www.youtube.com/watch?v=Yk2cja7lduk&index=1&list=PLmfiCnVD2LL5JZmE7V6VUbVoUsPsU2HX6
Modification de l’ADN d’embryon autorisée
Le mythe de Prométhée
Un mythe incontournable, très utile pour la culture, la technique.
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