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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'travail' Category

Seuls les hommes échangent…mais est-ce une supériorité ?

LES ANIMAUX

 » – Je réprouve la hiérarchie […] Je ne vous parle pas de la hiérarchie humaine, je vous parle de celle séparant les hommes et les animaux. Nous nous croyons supérieurs.
– Nous le sommes.
– En quoi ? Les animaux se nourrissent mais ne déclenchent pas de guerres. Les animaux se battent mais ne se torturent pas. Les animaux respectent les forêts, au lieu de les détruire, pour y coucher des villes et des pavés. Ils n’enfument pas les nuages, ils demeurent discrets, à leur place.
– Tu les idéalises. Par exemple, ils se volent les uns les autres.
– Soit, mais un terrier ou une pomme leur appartiennent dans la mesure où ils s’en servent. As-tu jamais vu un oiseau posséder plusieurs nids ? Ou un renard repu surveiller une carcasse qu’il ne mangera pas ? Il n’y a pas de riches, chez les animaux, aucun n’entasse des biens surnuméraires, des fortunes dont il ne profite pas. »

(La femme au miroir – Éric-Emmanuel Schmitt)

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Demain révision à 18h sur le thème : travail

Capture d’écran 2016-05-30 à 17.07.27

Et voilà un beau sujet d’actualité  (je le sens bien le travail cette année)

Qu’est-ce qu’un travail social juste ? 

Brainstorming =

qu’est-ce = définition, demande de critères légitimes

un = y’en a-t-il plusieurs ?

travail = deux sens => le plus évident, emploi rémunéré s’oppose aux loisirs, au temps libre, à l’art ou au jeu/ le sens premier comme transformation de la nature cf. culture.

social = on vous place d’emblée dans un contexte collectif, social. La question ne vise pas un individu seul mais dans son rapport aux autres, c’est donc avant tout une question politique dans sa gestion des richesses et des activités humaines

juste =  légal ou légitime : c’est le mot qui fait problème puisque quel critère pouvons-nous retenir pour décider si une répartition du travail et donc des richesses est juste ou non ? Le mérite, l’effort ? le besoin ? l’égalité de tous ? est-ce une justice commutative ou distributive ?

Même si le sujet est d’actualité, vous ne devez pas la citer (ou peut-être brièvement en intro ou conclusion). On vous interroge sur l’essence non sur le fait. Ainsi, il serait très regrettable de s’en tenir au sens légal de la justice et de dire qu’elle se réduit à son application (variable et relative) selon les Etats.

La notion de justice désigne à la fois la conformité de la rétribution avec le mérite et le respect de ce qui est conforme au droit. Cette notion est donc indissociablement morale et juridique. Il serait possible de penser que l’un de ces deux aspects prime sur l’autre et le détermine. N’existe-t-il pas en chacun de nous un « sens de la justice » qui nous rend apte à évaluer et juger les décisions et actions, ce sens de la justice étant alors l’origine de la loi et du droit ? Cela est possible, mais on ne peut cependant manquer de constater la diversité des pratiques de justice d’une région ou d’un pays à l’autre. Pascal écrivait : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Nous sommes indignés lorsque nous voyons nos « voisins » porter de graves atteintes à la justice et cela en toute légalité (pensons par exemple à l’apartheid en Afrique du Sud) et, inversement, ceux-ci peuvent condamner nos propres injustices. En ce sens, le passage de la justice du plan moral au plan juridique se caractériserait par son imperfection, par ses insuffisances.

Si on constate des injustices, c’est précisément qu’elle n’est pas relative mais demande à être questionnée sinon la justice risquerait d’être réduite aux conventions, livrée aux caprices des puissants.

Venons en maintenant à ce qu’en disent les auteurs =

Les sophistes = La première conception de la justice est celle d’un « retour à l’ordre », d’une réparation. Cette conception s’enracine dans la pensée grecque dans laquelle la justice est de l’ordre de l’univers et non seulement de l’homme. Ce que transgresse celui qui commet une injustice, ce n’est pas seulement une limite instituée par l’homme, c’est une limite naturelle. En ce sens, la justice à l’œuvre dans la cité est une partie de la justice universelle. Loi et nature sont ainsi intimement liées. Les sophistes vont néanmoins briser cette union en affirmant que les lois sont artificielles, qu’elles n’existent que pour assurer la conservation de la communauté, la satisfaction de ses intérêts. Or, comme ces derniers peuvent être déterminés par les intérêts propres du tyran, la justice n’est plus que l’avantage du plus fort.

(Les sophistes sont un bon moyen de commencer une dissertation, ils vous permettent de proposer une position, souvent proche de l’opinion, qui peut être critiquée facilement par la suite.)

Ici vous pourriez dire qu’un travail social juste serait une répartition qui suit soit une prétendue justice naturelle et dans ce cas, aller à l’encontre de cette justice naturelle (par exemple en démocratie ou plus précisément un système social et solidaire de répartition) serait contre nature pour avantager les plus faibles = une morale des esclaves comme dirait Calliclès dans le Gorgias de Platon; soit ne suit que les conventions érigées par les plus fort.

Platon = Dans la République, s’oppose aux sophistes en tâchant d’arracher la justice aux intérêts particuliers, en l’instituant en absolu. La justice exige l’éducation des citoyens et le bon gouvernement de la cité. La justice dépend tout autant d’une bonne disposition de l’âme (vertu) que de la bonne organisation politique. C’est pourquoi dans La République, Platon établit un parallèle entre la justice de l’âme et la justice politique. La justice est en nous comme elle est dans la cité ; elle est ce qui maintient chaque chose à sa place dans un ordre gouverné par l’idée de Bien. La cité idéale est composée de trois classes ayant chacune leurs fonctions propres : les philosophes sont ceux qui dirigent ; les guerriers sont ceux qui défendent la cité ; les artisans sont ceux qui procure le bien-être matériel. Cette tripartition des fonctions sociales correspond à une tripartition de l’âme de l’homme. Celle-ci est divisée en intelligence (noûs), cœur (thumos), appétit ou désir (épithumia). Dans l’homme comme dans la cité, la justice consiste dans l’équilibre des parties, chacune accomplissant son devoir.

Un travail social juste serait donc une répartition du travail qui se fonderait sur notre nature, notre essence (dominant/dominé; intellectuel/manuel…). La justice viendrait de l’équilibre global de la société et non de l’intérêt de chacun. La répartition vient de l’incapacité à l’homme de se suffire à lui-même et du besoin qu’il a des autres pour satisfaire ses besoins. La vision de la société est ici holiste, solidaire. Le tout (la Cité) est premier et supérieur à la somme de parties. 

Pour Aristote, la justice est également une vertu. Plus précisément, c’est la vertu de l’échange, c’est-à-dire de la relation aux autres. La justice est « une disposition à accomplir des actions qui produisent et conservent le bonheur, et les éléments de celui-ci, pour une communauté politique. » Conformément à la définition générale des vertus, la justice est un juste milieu entre l’excès et le défaut dans l’échange entre les hommes. Aristote distingue la justice commutative (ou corrective) et la justice distributive. La première vise à ce que chacun perçoive l’équivalent de ce qu’il a donné dans ses transactions, elle repose sur l’égalité. La seconde vise à la répartition des avantages parmi les membres de la cité, elle repose sur la proportionnalité suivant laquelle chacun reçoit selon son mérite.

Ici comme chez Platon, on a une politique moralisée puisque la justice est une vertu, même la vertu par excellence. Mais la distinction aristotélicienne pose un problème = est-ce juste que chacun reçoive ou ait de manière égale/ ou de façon proportionnelle ? Dans un contexte où la demande de travail est plus importante que l’offre, où tout le monde ne trouve pas de travail (emploi) peut-on encore considérer que ce qui est juste dépend du mérite ?

Et que penser de ceux qui ne travaillent pas, soit qui ne peuvent pas encore ou ne peuvent plus ? Est-ce juste que notre dignité (condition de substance) soit attachée à ses revenus ? c’est notamment la question que pose l’allocation universelle.

Le courant de l’utilitarisme définit lui aussi la justice par l’utilité. Le juste, selon Bentham, c’est ce qui produit le « plus grand bonheur pour le plus grand nombre, chacun comptant pour un ». La justice repose donc sur ce que chacun recherche en premier lieu pour son bonheur, et cela pourrait bien être l’intérêt personnel. Pour Hume, le principe d’administration des peines doit être le plus grand bonheur du plus grand nombre et non le désir de se venger. La justice vise le bien-être social. Or, au niveau social, l’utilité maximale est atteinte lorsque sont pris en compte les préférences et intérêts de chacun ; l’égalité dans la considération des personnes est donc un réquisit (ne faisant pas appel à un principe extérieur à l’utilité) de la justice.

Un travail social juste serait une répartition de l’activité qui procurerait un maximum de bien-être (même au dépend d’une minorité). Cette théorie s’inscrit dans une nouvelle conception du bonheur qui devient un droit (le travail également) et revendiqué dans les différentes constitution (d’indépendance des Etats Unis et des droits de l’homme). La société doit aux individus un travail, c’est-à-dire la possibilité de recherche le bonheur comme elle le souhaite.  

Un siècle avant Rousseau et Kant réfléchissaient sur la justice au sein de la société partant du principe que les hommes recherchaient d’abord leurs intérêts personnels (liberté, sécurité, bonheur…). Ainsi c’est dans un contexte de concurrence, de compétition qu’est envisagée la société. Kant considère même que celle-ci est un moteur de l’histoire. Les progrès de l’histoire sont produits par des hommes qui cherchent à avoir plus (biens, honneurs…). Ils « travaillent donc plus pour avoir plus » (que les autres) et cela par une ruse de la nature concourt au progrès général de l’humanité. Un travail social juste serait donc un travail qui permettrait la libre entreprise, laisserait le champ libre à l’ambition et le chacun pour soi.

Un sujet sur le travail ne pourrait se passer d’une référence à Marx =

Un travail social juste s’inscrirait dans une société sans classe. Marx dénonce l’injustice d’un travail social qui exploite l’ouvrier, le prolétariat au profit des bourgeois qui possède les moyens de production (machine, capitaux…); dans lequel l’ouvrier est dépossédé du fruit de son travail, aliéné, ne se reconnait pas dans la tâche qu’il accomplit quotidiennement et qui lui rapporte tout juste de quoi survivre pour retourner se tuer à la tâche le jour suivant. (cf. fordisme, taylorisme, Les temps modernes Chaplin…). Le travail social juste a donc pour condition une fin de l’histoire (de la lutte des classes) et donc de l’Etat.

Rawls =

Pour lui, la liberté est la valeur morale première ; on ne saurait identifier la justice à la maximisation du bien, du bonheur. En voyant dans le bien l’origine de la justice, l’utilitarisme est incapable de prendre en compte la multiplicité des conceptions du bien. Il fait de l’utilité commune un simple agrégat et est ainsi indifférent aux différences entre les personnes et leurs préférences. Aveugle au contenu de ces préférences, il risque de conduire à des conséquences tout à fait immorales (que l’on pense à la « préférence nationale » de l’extrême droite française). Que propose Rawls ? Il se place dans une situation préconstitutionnelle dans laquelle des individus construisent une société sans savoir par avance quelle place y occupera chacun, qu’il appelle « voile d’ignorance », assez similaire à l’état de nature dans les théories du contrat social de Rousseau ou Hobbes . Ces individus sont supposés rationnels, ils tendent à maximiser les biens principaux. Ici cette hypothèse fictive sert à montrer ce qui empêche les individus de s’accorder sur ce qui est juste : leurs places dans la société, leurs capacités, leurs intérêts.

Se faisant, ils suivront deux principes : 1) « chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu des libertés de base égales pour tous ». Autrement dit, chacun a droit à la liberté maximale compatible avec la liberté des autres. C’est le principe d’égalité. La justice n’est pas seulement en théorie mais doit clairement pouvoir se concrétiser par l’égal accès aux différentes infrastructures (santé, sport, transports, culture…).

2) Les inégalités sociales ne peuvent être justifiées que dans deux cas :  soit si on peut penser avec raison qu’elles se révèleront avantageuses à chacun ; soit si elles sont liées à des fonctions auxquelles chacun peut prétendre, à des charges ouvertes à tous. Ce principe distributif est le principe de différence. Autrement dit, on accepte que le patron gagne plus que ses employés à condition que les postes à responsabilité soient accessibles à tous, que les inégalités ne se creusent pas mais soient à l’avantage des plus démunis.

Ainsi un travail social juste serait une répartition des postes et richesses qui ne dépendraient pas de la fortune (aux deux sens du terme : richesse et destin, naissance) mais auxquels les plus défavorisés pourraient prétendre. Un travail social juste accepterait donc des inégalités légitimées par leur égal accès.

Proposition d’introduction et de problématique =

Dans Candide, le nègre du Surinam est souvent un exemple cité pour illustrer l’injustice de la société d’Ancien Régime, dans laquelle l’inégalité des races s’ajoutent aux inégalités de naissance, et profite aux bien dotés. En citant un tel exemple, nous avons implicitement la conviction qu’une telle époque est révolue, et que nous avons désormais atteint un degré de développement qui nous met à l’abri de tels injustices sociales. Avons-nous pour autant atteint une situation sociale juste ? Chacun est-il rétribué en fonction de son mérite, ses besoins, ses qualités ? 
La définition d’un travail social juste pose problème. Les critères possibles sont en effet multiples. S’agit-il de définir la justice comme une situ ation dans laquelle chacun serait à l’abri du besoin ? Doit-on au contraire considérer qu’une situation n’est juste qu’à la condition de récompenser un effort de chacun ? Qui définit la justice du travail ? Comment appréhender la construction de l’équilibre général dans le travail ?
S’il semble de prime abord qu’un travail social juste dépend d’abord d’une répartition équitable des tâches entre les membres d’une société, il apparaît en fait que les différences de compétences et de « natures » entre les individus biaisent une telle répartition au point qu’il est nécessaire de prendre en compte de telles différences dans la répartition. Enfin, quand bien même la justice du travail prendrait en compte les différences individuelles, il reste que le fonctionnement libre du marché du travail contrarie sans cesse l’équilibre de la justice.

2 problèmes philosophiques fondamentaux : 

Þ L’insociable sociabilité des hommes : d’une part, ils poursuivent leurs fins et intérêts propres en vue de leur bonheur individuel, voire égoïste, dans un contexte de compétition plus ou moins généralisé (richesses, honneurs, pouvoirs) et d’autre part ils ont besoin les uns des autres pour parvenir à leurs fins dans un contexte de solidarité organisée. D’ou un risque permanent de violence destructrice et/ou dominatrice, entraînant un désir d’ordre répressif.
Þ L’idée que toute société se fait de la justice et de l’intérêt commun ou mutuel pour combattre le risque de violence qu’entraîne cette insociable sociabilité est traversée par une ambivalence conceptuelle entre l’exigence d’égalité (au moins dans une société qui ne peut plus justifier l’inégalité naturelle ou divine entre les individus, quelques soient leur sexe et leur conditions sociale), et la réalité renouvelée, voire la nécessité, d’une hiérarchie sociale et politique pour établir, gérer et reproduire un ordre social stable. Toute hiérarchie apparaît alors discutable, voire contestable ainsi que l’idée de justice et d’intérêt commun ou mutuel.

Or la philosophie prétend définir les conditions universelles idéales de la justice sociale et politique, (voir « La République » de Platon), mais aussi reconnaître les conditions générales réelles de la vie politique et sociales : elle est donc elle-même traversée par le conflit entre l’idéalisme transformateur de la société, voire de l’individu-citoyen, et le réalisme conservateur, voire réactionnaire de l’ordre social en général et de ses conditions économiques, sociales et politiques hiérarchiques; quitte à proposer leur rationalisation systématique et la justification de leur légitimité . La philosophie et la sociabilité entretiennent donc des rapports ambigus dont l’enjeu est l’idée de justice comme fondement de la légitimité de l’ordre social et politique, de sa préservation et/ou de sa transformation.

Le travail comme activité de production de biens et de services s’inscrivant dans un échange social public, marchand ou non-marchand.

 Les problème du travail : Paradoxes apparents entre coopération et exploitation, aliénation et liberté.
 Les types d’échange :
Le don, Le troc, la propriété, l’échange marchand, la monnaie et le travail comme marchandise : valeur d’usage et valeur d’échange, réciprocité et inégalité sociale. M-A-M’, A-M-A’.
Les rapports de production et d’échange :
=> Coopération égalitaire : Travail libérateur ? A chacun selon son travail.
=> Exploitation inégalitaire : Riches et pauvres et exploitation de l’homme par l’homme : Travail marchandise, travail aliénant ? A chacun selon ses revenus.
=> Travail, hommes et machines : Vers une société sans travail aliénant ? A chacun selon ses besoins et désirs.
Les modèles philosophiques de la justice économique et sociale :
=> Le libéralisme concurrentiel et l’égalité des droits et des chances
=> Le socialisme révolutionnaire : la société sans classe et l’égalité économique et sociale
=> L’économie sociale de marché et l’équité.

Conclusion :
La justice économique sociale ne va pas de soi ; elle est l’enjeu d’un conflit entre ceux d’en haut et ceux d’en bas, entre l’efficacité et l’égalité, entre la liberté et la solidarité. Ces conflit traversent et mettent en cause l’idée de justice et de bien commun. La gestion de ces conflits relève du domaine politique.

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Faut-il travailler pour vivre ?

Dissertation rédigée

Textes sur le travail

http://philosophia.fr/le-travail/?fbclid=IwAR1UBaWoE9rz5k5Tszmt7s43brPkz-8wTUtJoJOnbNQPuC2wi_-eWpxlX6c

 

Questions sur le cours :

1- Pourquoi est-il nécessaire de travailler pour l’homme ? (1ère partie)

2-Pourquoi les hommes s’associent-ils pour travailler en société ?

3-Comment Nietzsche considère-t-il le travail ? Pourquoi ?

4-Pourquoi le travail tel qu’il est dépeint par Marx dans la société capitaliste est-il aliénant ?

5-Que révèle les langues indo-européennes sur les deux sens du mot travail ? Comment cette différence se rapproche-t-elle de la distinction praxis/poiesis chez Aristote ?

6- Pourquoi le protestantisme est-il à l’origine du capitalisme selon Max Weber ?

7-Pourquoi le travail peut-il être considéré comme un devoir moral ? (2è partie)

8- L’importance du travail dans notre vie ne révèle-t-il pas quelque chose à propos de la condition humaine ? N’est-ce pas un subterfuge pour éviter quelque chose ? (3è partie)

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L’art est-il le propre de l’homme ?

Art robotique, un oxymore ?

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Ethique et nouvelles technologies

Éthique et nouvelles technologies

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Plan du cours : La culture

Documents sur la culture

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Le mot culture provient du latin colère et désigne à l’origine le travail de la terre destiné à l’améliorer, à la rendre fertile. La culture est donc la mise en valeur de ce qui est (naturel) mais le terme évoque aussi bien l’enrichissement de l’esprit humain que le travail d’un champ. C’est une activité qui modifie ce qui est donné à l’homme = la nature.

on peut désigner trois sens majeurs =

1- la transformation de la nature 2- l’éducation, l’instruction 3- l’ensemble des modes de vie, tradition, coutumes, moeurs d’une société par lesquelles elle se distingue des autres. C’est donc à la fois un marqueur d’appartenance et de distinction.  Il n’y  a pas de société sans culture et tout homme a en ce sens une culture.

La nature, c’est d’abord le monde dans son ensemble, abstractions faites des transformations que l’homme y a produites : vents, marées, plantes, maladies, mort… L’homme lui-même en tant qu’être vivant fait partie de la nature. Son organisme obéit à des lois physico-chimique. La nature désigne alors l’ensemble des réalités qui existent indépendamment de l’activité humaine.

La culture comprend tout ce qui n’existerait pas sans l’activité humaine : oeuvre d’art, livre, table, marteau,… La culture désigne l’ensemble des réalités matérielles et spirituelles produites par l’homme. Or cette production suppose la transmission d’une mémoire qui n’est plus celle des gènes, mais celle de la tradition. Si la nature est hérédité, la culture est héritage.

Il serait naif de croire que nous pourrons retrouver la nature lorsque nous nous promenons dans les bois ou à la campagne. Cette nature que nous parcourons a été transformée par la  volonté des hommes. Les sols sont labourés, les forêts replantées ou entretenues.

https://www.telerama.fr/idees/philippe-descola-les-achuar-traitent-les-plantes-et-les-animaux-comme-des-personnes,121626.php?fbclid=IwAR2W2vxBpE87lIn714qfU70EB93YykOiTHufq7TKQ4rpbthhauNoXtA-NXc

L’homme fait-il exception ? Peut-on retrouver en lui un ensemble de données naturelles vierges de toute déformation culturelle ? Le naturel renvoie à l’inné, le culturel à l’acquis. L’inné est constitué par l’aptitude que l’homme possède en naissant. L’acquis recouvre tous les savoirs et compétences transmis par l’éducation. En fait, en dépit des apparences, il n’y a pas d’éducation dans les espèces animales : le petit animal acquiert, selon les lois biologiques de l’hérédité, un bagage fixé une fois pour toute et identique pour tous les individus de la même espèce alors que l’héritage culturel se modifie au cours de l’histoire.

Dès notre naissance, notre société nous éduque (langue, moeurs, techniques, repères spatiaux temporels, gestes…). Le donné biologique lui-même est transformé : tatouage, coiffure, piercing, maquillage, chirurgie… Claude Lévi-Strauss rapporte que parce que son visage n’était pas tatoué, on eu d’abord du mal à le considérer comme « humain » dans une société amazonienne.

Cette assimilation, commencée dès la naissance, nets ni vraiment volontaire, ni vraiment consciente. Souvent la culture se fait seconde nature => ex: avoir faim à midi, ressentir telle émotion… Il ne faut donc pas confondre le spontané et le naturel. La majeure partie de nos comportement est ainsi d’emblée collective (normes et pratiques).

L’anthropologie monte que que si aux ours des premiers années, l’enfant se développe à l’écart de tout environnement culturel, il ne manifeste aucun des caractères que l’on attend de l’humanité (cf. L. Malson et les enfants sauvages J.Itard).

L’exemple de Robinson Crusoe (Daniel Defoe) montre l’importance pour l’homme de conserver sa culture pour rester « humain » (jardin, calendrier, habit, ami,outils…).

« Une sorte de révélation me vint à l’hôpital. J’étais malade à New York. Je me demandais où j’avais déjà vu des demoiselles marchant comme mes infirmières. J’avais le temps d’y réfléchir. Je trouvai enfin que c’était au cinéma. Revenu en France, je remarquai, surtout à Paris, la fréquence de cette démarche ; les jeunes filles étaient Françaises et elles marchaient aussi de cette façon. En fait, les modes de marche américaine, grâce au cinéma, commençaient à arriver chez nous. C’était une idée que je pouvais généraliser. La position des bras, celle des mains pendant qu’on marche forment une idiosyncrasie sociale, et non simplement un produit de je ne sais quels agencements et mécanismes purement individuels, presque entièrement psychiques. Exemple : je crois pouvoir reconnaître aussi une jeune fille qui a été élevée au couvent. Elle marche, généralement, les poings fermés. Et je me souviens encore de mon professeur de troisième m’interpellant : « Espèce d’animal, tu vas tout le temps tes grandes mains ouvertes ! » Donc il existe également une éducation de la marche.
Autre exemple : il y a des positions de la main, au repos, convenables ou inconvenantes. Ainsi vous pouvez deviner avec sûreté, si un enfant se tient à table les coudes au corps et, quand il ne mange pas, les mains aux genoux, que c’est un Anglais. Un jeune Français ne sait plus se tenir : il a les coudes en éventail il les abat sur la table, et ainsi de suite (…).
Je conclus que l’on ne pouvait avoir une vue claire de tous ces faits (…) si on ne faisait pas intervenir une triple considération au lieu d’une unique considération, qu’elle soit mécanique et physique, comme une théorie anatomique et physiologique de la marche, ou qu’elle soit au contraire psychologique ou sociologique. C’est le triple point de vue, celui de « l’homme total » qui est nécessaire ». (Marcel Mauss, La notion de technique du corps, in Les techniques du corps (1934), Sociologie et anthropologie, PUF, 1950 (1985), pp.368-369)
« L’homme reçoit du milieu, d’abord, la définition du bon et du mauvais, du confortable et de l’inconfortable. Ainsi le Chinois va-t-il vers les œufs pourris et l’Océanien vers le poisson décomposé. Ainsi, pour dormir, le Pygmée recherche-t-il la meurtrissante fourche de bois et le Japonais place-t-il sous sa tête le dur billot. L’homme tient aussi, de son environnement culturel, une manière de voir et de penser le monde. Au Japon, où il est poli de juger les hommes plus vieux qu’ils ne paraissent, même en situation de test et de bonne foi, les sujets continuent de commettre des erreurs par excès. On a montré que la perception, celle des couleurs, celle des mouvements, celle des sons – les Balinais se montrent très sensibles aux quarts de ton par exemple –, se trouve orientée et structurée selon les modes d’existence. […]
L’homme emprunte enfin à l’entourage des attitudes affectives typiques. Chez les Maoris, où l’on pleure à volonté, les larmes ne coulent qu’au retour du voyageur, jamais à son départ. Chez les Eskimos, qui pratiquent l’hospitalité conjugale, la jalousie s’évanouit, comme à Samoa ; en revanche, le meurtre d’un ennemi personnel y est considéré normal, alors que la guerre, – combat de tous contre tous, et surtout contre des inconnus – paraît le comble de l’absurde ; la mort ne semble pas cruelle, les vieillards l’acceptent comme un bienfait et l’on s’en réjouit pour eux. Dans les îles d’Alor le mensonge ludique est tenu pour naturel : les fausses promesses à l’égard des enfants sont le divertissement courant des adultes. Un même esprit de taquinerie se rencontre dans l’île de Normanby où la mère, par jeu, retire le sein à l’enfant qui tète. La pitié pour les vieillards varie selon les lieux et les conditions économico-sociales : certains indiens, en Californie, les étouffaient, d’autres les abandonnaient sur les routes. Aux îles Fidji, les indigènes les enterraient vivants. Le respect des parents n’est pas moins soumis aux fluctuations géographiques. Le père garde le droit de vie et de mort en certains lieux du Togo, du Cameroun, du Dahomey ou chez les Négritos des Philippines. En revanche, l’autorité paternelle était nulle ou quasi nulle dans le Kamtchatka précommuniste ou chez les aborigènes du Brésil. Les enfants Tarahumara frappent et injurient facilement leurs ascendants. Chez les Eskimos – encore eux – le mariage se fait par achat. Chez les Urabima d’Australie un homme peut avoir des épouses secondaires qui sont les épouses principales d’autres hommes. À Ceylan règne la polyandrie fraternelle : le frère aîné se marie et les cadets entretiennent des rapports avec la femme. La prohibition de l’inceste est un fait de toutes les sociétés mais aucune ne le définit de la même façon et ne fixe identiquement les exclusives. L’amour et l’attention de la mère pour l’enfant s’effaçaient dans les îles du détroit de Torres et dans les îles Andaman où le fils et la fille étaient offerts volontiers aux hôtes de la famille, comme des cadeaux, ou aux voisins, en signe d’amitié. La sensibilité dite « masculine » ici, peut être, ailleurs, une caractéristique « féminine » comme chez les Tchambuli, par exemple, où la femme, dans la famille, domine et assume le rôle de direction. […]
Avant que l’homme n’ait suffisamment promené une curiosité scientifique en tous les points de la terre, il était périlleux de proposer un schéma des invariants de l’humanité. Il est moins présomptueux aujourd’hui de se risquer à l’entreprise. Il n’est pas, on vient de le voir, de « nature » humaine au sens où il existe des « natures » chimiques, lesquelles admettent, une fois pour toutes, des définitions par propriétés. Mais il demeure que l’homme, en société, actualise des possibilités qui le différencient sans conteste de l’animal supérieur. »
Lucien MALSON, Les enfants sauvages (édition 10/18, 1964, pp. 27-35)

Si on parle de nature humaine, on prétendra désigner des caractères fondamentaux de tous les hommes, sans exception, sans distinction de cultures, de races, d’époques. Peut-on le cerner dans une essence ? L’extrême diversité des modes de vie, des croyances et des apparences physiques sont telles que les hommes semblent n’avoir rien en commun. Si l’homme est un être culturel par opposition à l’animalité naturelle, chaque société humaine est culturelle à sa façon.

Comment dans ces conditions parler d’une essence universelle de l’homme ? Comment définir l’humanité ?

L’ethnocentrisme se caractérise par la survalorisation d’un prétendue définition de ce que doit être l’humanité « normale ». Elle se rencontre dans à peu près toutes les sociétés. L’ethnocentrisme considère comme exclusives ou supérieures les valeurs de son groupe (grecs/ barbares; européens/sauvages…). Il détermine même la volonté de transformer ( baptème, colonisation, esclavage…) ou détruire (ethnocide). Les scientifiques du 20è siècle se sont délivrés peu à peu d’un évolutionnisme qui considérait trop facilement des sociétés comme primitives (état antérieur à la culture).

 

La reconnaissance du relativisme (à chacun sa culture, ses évidences, ses croyances) peut sembler salutaire : n’érigeons pas nos réactions spontanées en valeurs universelles.

On reconnaît que le projet même de hiérarchiser les cultures ne peut s’appuyer sur aucun critère acceptable puisque ce qui semble prioritaire pour l’une ( le développement technique) ne le sera pas pour une autre (qui privilégie par ex l’équilibre avec l’environnement). Une reconnaissance des diversités culturelles s’impose. Mais faut-il par conséquent admettre, dès lors que tout est culturel, et qu’il est impossible de classer les cultures, que « tout se vaut » ?

Ce relativisme en viendrait à supporter ou à s’interdire de déplorer des comportement incompatibles avec le respect de la personne humaine et de son intégrité. Certaines pratiques culturelles (excision, condition soumise des femmes, prostitution des enfants…) ne sont-elles pas condamnables au nom de valeurs universelles ? On ne peut en même temps critiquer la traite des esclaves telle que l’Europe ou les Etats unis l’ont pratiquée, et admettre le maintien d’attitudes qui bafouent quotidiennement la dignité humaine.

Peut-être y a-t-il une manière légitime de nier l’idée d’une nature humaine sans tomber dans le relativisme pour autant. C’est de la refuser au nom de la liberté. l’homme ne nait pas achevé, déterminé, mais est la somme des ses actes. (cf. éducation).

https://www.youtube.com/watch?v=Nk_qI2HkAYI

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A voir ! si vous n’êtes pas en train de le regarder :)

http://www.20minutes.fr/television/1779551-20160211-trepalium-arte-urgent-repenser-rapport-travail

https://www.youtube.com/watch?v=Yk2cja7lduk&index=1&list=PLmfiCnVD2LL5JZmE7V6VUbVoUsPsU2HX6

Capture d’écran 2016-02-11 à 21.57.14

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Pourquoi nous (génération Y) sommes malheureux ?

Un article intéressant qui modernise quelques notions sur le bonheur de nos chers stoïciens :)

Why Generation Y Yuppies Are Unhappy

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Si le coeur vous en dit :)

Voici l’article publié sur Iphilo.fr dont je vous avais parlé en classe !!

http://iphilo.fr/2015/12/12/art-robotique-un-oxymore-charlie-renard/

Bonne lecture !! :)

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Real humans : quand la science-fiction interroge le statut de sujet et notre rapport(conquête ou soumission) à la technique.

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=85nVS3Lsg9w

 

En Suède, dans un présent modifié, les hommes cohabitent avec des robots humanoïdes, les hubots. Ils les utilisent comme personnels de service, ouvriers, voire comme partenaires sexuels. Les hubots sont en apparence des compagnons parfaits et dociles, mais certains rêvent de liberté. Un groupe d’humains résiste et crée une société secrète, les « Real humans ». Leur but : anéantir les hubots…

Cette série est très intéressante car sous ces airs d’utopie (ou dystopie), elle questionne notre statut de sujet 1 et notre rapport à la technique 2.

1-Tout d’abord, elle amène à s’interroger sur ce qui caractérise la conscience, privilège de l’espèce humaine. Un robot pourrait-il avoir conscience de lui-même ? Et que se passerait-il si c’était le cas ? Evidemment cela touche les questions de l’intelligence artificielle (IA), de la matière et de l’esprit.

Inévitablement, si l’on reconnait cette faculté aux robots, ainsi que les perceptions, les goûts, une personnalité, une liberté, alors ils accèdent au statut de personne morale, psychique mais surtout juridique. Vient alors la question de leurs droits et devoirs.

Dans la saison 1, il est notamment question de reconnaitre les relations humain-hubot; les discriminations, ségrégations et violences (physiques ou verbales) envers eux.

Ce sujet fait écho aux débats de cette année sur les droits des animaux. Qui peut être reconnu comme personne juridique, avoir des droits et au nom de quoi ?

Si les franco-germanistes fondent la responsabilité pénale sur la conscience, les anglo-saxons considèrent (notamment depuis les utilitaristes Bentham et Mill) que les animaux, en vertu de leur capacité à ressentir plaisir et douleur, doivent bénéficier d’une protection juridique, ne doivent pas souffrir inutilement (combats de chiens, coqs, corrida, expérimentation scientifique…).

Ainsi, si l’on reconnait le statut de sujet (être pensant, conscient doué d’émotions de sensations…) aux hubots, alors leur exploitation (esclavage ?) (robot = travail forcé en tchèque) est elle-même remise en cause.

2- Comme pléthore d’oeuvre de science-fiction, cette série questionne notre dépendance à la technique (cf. La technique est-elle libératrice?). Bacon se plaisait à rêver dans sa Nouvelle Atlantide, d’un monde où l’homme serait libéré des tâches ingrates et difficiles, grâce à l’utilisation des machines et automates, pouvant ainsi se consacrer aux loisirs (Skholè veut dire « temps libre », « loisir », en grec (?????), mais c’est aussi la racine du mot « école », en latin schola.). Ici, un peu à la manière de Robots, les nouvelles d’Isaac Asimov ( qui ont inspirées le film I-Robot de Alex Projas) ou Matrix des frères Wachowski, les machines se révoltent et cherchent à s’émanciper du joug des hommes. Ne sommes-nous pas dépassés par nos créations ? Tout doit-il être réalisé sous prétexte que c’est possible, moderne…?

Les débats autour du transhumanisme aujourd’hui se multiplient, il est donc essentiel de s’interroger sur notre propre rapport à la technique et technologie.

Enfin, la robotisation transforme de fond en combles le travail. La technique n’a pas entrainé toujours une diminution de la journée de travail et de sa pénibilité.  Au contraire, elle a contribué à la mécanisation du travail, sa répétitivité, monotonie et spécialisation des tâches associées aux nouvelles théories économiques telles le fordisme et le taylorisme. Pensez à un film comme les Temps modernes de Chaplin pour illustrer cette idée.

Aujourd’hui, les robots et les machines envahissent de plus en plus le monde du travail jusqu’à remplacer, se substituer à l’homme, créant du chômage et obligeant les travailleurs à se reconvertir. De nombreuses études se penchent sur ce phénomène et e-évalue la probabilité pour qu’un métier disparaisse, c’est-à-dire, soit effectué par des robots. (Cf. Un robot fera-t-il bientôt votre travail ?)

Bon visionnage !!!

Pour aller plus loin :

http://www.courrierinternational.com/article/japon-lhotel-henn-na-des-robots-font-laccueil-et-le-room-service

composition d’un robot… Les robots peuvent-ils faire de l’art ?

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