Conférence de Yalta

L’une des 2 principales conférences interalliées de la 2° Guerre mondiale.

Réunies par Staline en Crimée (URSS), la conférence a réuni les grands dirigeants des 3 grandes puissances alliées : Joseph Staline (1er secrétaire du PC d’URSS), Franklin Roosevelt (Président des USA) et Sir Winston Churchill (1er ministre du Royaume-Uni).

Contrairement au mythe longtemps entretenu, les 3 « Grands » ne se sont pas « partagé le monde » mais ont conclu une série d’accords généraux dont certains avaient été praparés avant (notamment les zones d’influence en Europe de l’est, déjà négociées secrètement entre Churchill et Staline en octobre 1944 à Moscou) et dont d’autres n’ont jamais été respectées (notamment la « Déclaration sur l’Europe libérée »).

En voici les principaux points : 

  • Occupation de l’Allemagne par les 3 et la France invitée

  • Démilitarisation et dénazification de l’Allemagne avec jugement des criminels de guerre

  • Préparation de la création de l’ONU et organisation de la Conférence de San Francisco

  • Déclaration commune sur l’Europe libérée avec droit libre des peuples à disposer d’eux-même et tenue d’élections libres et démocratiques dans les territoires vaincus et libérés

  • Pologne forte, libre, indépendante et démocratique avec la Ligne Curzon comme frontière avec l’URSS

  • Entrée en guerre de l’URSS contre le Japon 2 à 3 mois après la victoire sur l’Allemagne

Les textes complets des accords (9 pages) peuvent être consultées ici : http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/html/yalta.1945.html

Pour réviser en vidéo :

Pourquoi Yalta ? (excellent documentaire d’Alexandre Adler) en 12 minutes : Conférence de Yalta

Klaus BARBIE : « Le boucher de Lyon »

Klaus BARBIE

Klaus Barbie lors de son procès à Lyon en 1987

né en 1913 à Bad Godesberg, Allemagne – Mort en 1991 à la prison de Lyon

Officier SS, membre du Parti nazi, il a notamment été le chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde guerre mondiale et à ce titre il a arrêté et torturé de nombreuses personnes, dont Jean Moulin. En exil en Bolivie, il a été jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et condamné à la prison à perpétuité. Son procès marque en France un tournant dans l’évolution de la Mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France et le début des grands procès des années 80-90, illustrant la judiciarisation de la Mémoire.

Il adhère dès 1933 aux Jeunesses hitlériennes puis entre dans la SS en 1933. Il entre au SD (Service de Sécurité du Reich) puis effectue son service militaire et sa formation d’officier à partir de 1938.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé aux Pays-Bas où il est muté dans la Gestapo et participe à la traque et la déportation de juifs, de francs-maçons et émigrés. Son action lui vaut d’être promu et décoré

En 1942, il est envoyé en France car il parle bien français, notamment dans l’Ain, puis à Dijon et enfin à Lyon. Après l’invasion de la zone libre, il devient le Chef de la Gestapo à Lyon. Il y traque les résistants, les communistes et les Juifs et est responsable de l’arrestation et de la torture de nombre d’entre eux, notamment Jean Moulin en juillet 1943 mais aussi le Président Albert Lebrun. il est aussi responsable de nombreux convois de déportation notamment la rafle des enfants d’Izieu, de l’exécution d’otages notamment les prisonniers de Montluc ou des Juifs de Bron. C’est ce qui lui vaut le surnom de « Boucher de Lyon ».

En 1944, il sévit dans l’Ain, le Jura et la Haute-Savoie dans la répression des maquis avant de gagner les Vosges puis l’Allemagne.

Recherché, il se cache sous une fausse identité après la guerre et parvient à échapper aux arrestations. En 1947, il entre dans un réseau financé par le CIC, un service de renseignement américain qui l’utilise en ce début de Guerre froide dans la lutte contre les communistes et le protège des recherches françaises compte tenu de son expérience et de ses connaissances sur les communistes français.

En 1951, accusé de vol par la police allemande, il est exflitré en Amérique du sud avec la complicité de la CIA notamment. Installé en Bolivie, il y mène une nouvelle vie sous une fausse identité (Klaus Altmann) et y dirige une compagnie d’exploitation de bois puis une compagnie maritime qui fait aussi du trafic d’armes et de drogues pour les dictatures d’extrême-droite en Amérique du Sud dans les années 60. Toujours protégé par le gouvernement bolivien et les services secrets américains, il continue d’aider la CIA notamment dans la traque puis l’exécution de Che Guevara en Bolivie en 1967. Il crée également une organisation paramilitaire d’extrême-droite (Les fiancés de la mort) qui aide le gouvernement bolivien.

EN 1969, la demande de visa pour l’Allemagne de sa fille le fait identifier par la police allemande mais il continue d’être protégé par les Etats-Unis dans le cadre de la Guerre froide en Amérique latine.

Le changement de gouvernement qui n’est plus soutenu par les Etats-Unis au début des années 80, son identification en Bolivie notamment par Beate Klarsfeld et des journalistes français (notamment Ladislas de Hoyos qui le piège pour TF1 en 1972), les pressions de la France sur le gouvernement bolivien (à qui il a donné une substantielle aide au développement) conduisent à son extradition en 1983. Il est jugé en 1987 à Lyon pour Crimes contre l’Humanité et défendu notamment par Me Jacques Vergès.

Condamné à perpétuité pour ses crimes, il meurt à la prison de Lyon d’un cancer en 1991.

Video INA : Biographie de Klaus Barbie, un chef nazi (1987)

Video INA : Une biographie de Barbie avec interview de Serge et Beate Klarsfeld (1984)

Video INA : La 2° vie de Barbie en Bolivie (1987)

Video INA : Barbie : l’amnésie (1983)

Video INA : La traque de Barbie par Beate Klarsfeld (1987)

Video INA : La condamnation de Klaus Barbie (1987)

 

 

Adolf EICHMANN

Adolf EICHMANN

Adolf_Eichmann_at_Trial1961

(né à Solingen, Allemagne en 1906 – condamné à mort exécuté en 1962 à Jérusalem, Israël)

Officier nazi de la SS et haut fonctionnaire du III° Reich, il a été l’organisateur de la logistique de la « Solution Finale » à la tête du 4° Bureau du RSHA et à ce titre, responsable de la Déportation en camps et de l’extermination de millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Son enlèvement par les services secrets israëliens en Argentine où il avait trouvé refuge après la guerre et son procès en Israël ont marqué un tournant dans l’Histoire et le Mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Il a été reconnu coupable de Crimes contre l’Humanité, condamné à mort et exécuté.

 

 

Fils de comptable, élevé en Allemagne puis en Autriche, il sort de l’école sans diplôme et entre dans les années 20 dans la compagnie minière de son père. Membre d’organisation scout de jeunesse proche de l’extrême-droite, il fréquent les organisations nazies autrichiennes dès les années 20 et s’engage dans la SS autrichienne en 1932.

Dès 1934, il entre dans le SD (Services de Sécurité du Reich) dirigé par Reinhard Heydrich. Il y grimpe les échelons de la hiérarchie et est affecté aux bureaux des affaires juives. Il se rend en Israël en 1937 pour y évaluer la possibilité d’une évacuation des Juifs puis est affecté en Autriche après l’Anschluss en 1938. Il y organise l’expulsion des Juifs d’Autriche.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise la déportation de milliers de Juifs à l’est puis prend la tête du Bureau 4 du RSHA (le service de renseignement unifié du Reich), le bureau chargé des affaires juives. Il met sur pied le Plan Madagascar pour déporter tous les Juifs d’Europe sur l’île (protectorat français) mais sans suite. Invité à la Conférence de Wansse, il est chargé de mettre en oeuvre la Solution Finale par Himmler et organise le transport des convois de déportation de millions juifs dans les camps d’extermination.

En fuite en 1945, il trouve refuge en Argentine où il mène une nouvelle vie sous une nouvelle identité. Identifié et traqué par le Mossad, les Services secrets israëliens, il est enlevé et exfiltré de Buenos Aires vers Israël afin d’y être jugé pour ses crimes. Lors de son procès, la multiplicité des témoignages, des preuves et des nouvelles sources marquent un tournant dans l’Histoire du Génocide des Juifs tout autant que son comportement glacial, méticuleux et son absence totale de remords. Il est condamné à mort et exécuté en 1962 à Jérusalem. Ses cendres sont dispersées dans les eaux internationales.

Son procès a inspiré la philosophe juive Hannah Arendt pour écrire « Eichmann à Jérusalem ou la banalité du Mal« .

Extraits de son procès :

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/ximebz_extraits-du-proces-d-adolf-eichmann_news[/dailymotion]

Le procès de Nüremberg

Le procès de Nüremberg tenu entre 1945 et 1946 est capital dans le bilan de la 2° guerre mondiale et la volonté de reconstruire la paix sur des bases nouvelles. C’est le premier exemple de justice internationale avec notamment la création d’un chef d’accusation rétroactif pour les accusés : le « crime contre l’Humanité ». Ce procès est une étape dans les Mémoires de la 2° guerre mondiale.

Pour approfondir en video : un documentaire en 5 épisodes.

Continue reading Le procès de Nüremberg