„Lass uns eine Welt erträumen“ par Gerhard Schöne

Une chanson d’amour et de fraternité

Lass uns eine Welt erträumen

Lass uns eine Welt erträumen, die den Krieg nicht kennt,
wo man Menschen aller Länder seine Freunde nennt.
Wo man alles Brot der Erde teilt mit jedem Kind,
wo die letzten Diktatoren Zirkusreiter sind.

Lass uns eine Welt erträumen, wo man singt und lacht,
wo die Traurigkeit der andern selbst uns traurig macht.
Wo man trotz der fremden Sprache sich so gut versteht,
dass man alle schweren Wege miteinander geht.

Lass uns eine Welt erträumen, wo man unentwegt
Pflanzen, Tiere, Luft und Wasser wie einen Garten pflegt.
Wo man um die ganze Erde Liebesbriefe schreibt
und dann lass uns jetzt beginnen, dass es kein Traum bleibt.

© Gerhard Schöne (1989, Amiga)

Écouter un extrait de la chanson :

Rêvons d’un monde

Rêvons d’un monde qui ne connaisse pas de guerre,
où l’on nomme les gens de tous les pays ses amis.
Où l’on partage tout le pain de la terre avec chaque enfant,
où les derniers dictateurs soient des écuyers de cirque.

Rêvons d’un monde où l’on chante et où l’on rie,
où la tristesse des autres nous rende nous-mêmes tristes.
Où l’on se comprenne si bien, malgré la langue étrangère,
que ce soit ensemble que l’on parcoure tous les chemins difficiles.

Rêvons d’un monde où, avec persévérance,
l’on prenne soin des plantes, des animaux, de l’air et de l’eau
comme d’un jardin.
Où l’on écrive des lettres d’amour autour de la terre entière
et puis commençons maintenant pour que cela ne reste pas qu’un rêve.

© Gerhard Schöne (1989, Amiga)
traduction : Céline Navarro (2015)

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön“ par Gerhard Schöne

Une chanson pacifiste, datant de l’époque de la guerre froide

Vielleicht wird’s nie wieder so schön

Ich denk noch manchmal an den Sonntag,
ich war vielleicht acht Jahre alt.
Ich ging mit Vater ins Museum,
da drinnen war es hundekalt.
Er nahm mich unter seinen Mantel
und sagte: „Komm, wir spieln Kamel!“
Wir stapften kichernd durchs Museum,
die Aufsichtstanten guckten scheel.
An der verschneiten Haltestelle
durft ich auf seinen Füßen stehn.
Ich hielt mich fest an ihm und dachte:

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön,
hee, mmh, vielleicht wird’s nie wieder so schön.“

Bevor wir auseinander gingen,
fuhr unsere Klasse noch einmal
in ein Barackenferienlager
mit einem kleinen See im Tal.
Am letzten Abend ein Getuschel:
„Wir treffen uns am See heut Nacht.“
Wir schlichen uns aus den Baracken,
die Lehrer sind nicht aufgewacht.
Wir schwammen nackt ans andre Ufer
und haben uns schüchtern angesehn
im weißen Mondlicht. Und ich dachte:

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön,
hee, mmh, vielleicht wird’s nie wieder so schön.“

Am Bahnsteig lernte ich sie kennen,
sie hatten ihren Zug verpasst,
die sieben polnischen Studenten,
jetzt waren sie bei mir zu Gast.
Die Mädchen schmierten ein paar Brote,
die Jungen haben Wein besorgt,
und ich hab mir bei meinen Nachbarn
‘nen Stapel Decken ausgeborgt.
Wir sangen Dona nobis pacem,
Give Peace A Chance und Penny Lane.
Als wir uns früh umarmten, dacht ich:

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön,
mmh, hee, vielleicht wird’s nie wieder so schön.“

Damals im Zelt mit meiner Freundin,
die erste Nacht mit ihr allein.
Wir wagten nicht, uns auszuziehen
und krochen in den Schlafsack rein.
Wir schmiegten uns ganz aneinander,
ich hab nur ihr Gesicht berührt.
Als sie schon schlief, hab ich noch immer
ihr Atmen wie ein Glück gespürt.
Obwohl mir schon die Arme schmerzten,
ich dacht nicht dran, mich umzudrehn.
Es wurde Morgen, und ich dachte:

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön,
mmh, vielleicht wird’s nie wieder so schön.“

Noch manchmal, wenn wir uns umarmten,
oft grundlos traurig, grundlos froh.
Einmal, als ich ein Mädchen hörte
in einer Kirche, irgendwo.
Als wir klitschnass am Waldrand hockten,
und ein Regenbogen stand.
Und wenn ich plötzlich Menschen mochte,
die ich zuvor noch nicht gekannt.
Wenn ich’s vor Heimweh nicht mehr aushielt,
fuhr nachts zurück, um dich zu sehn.
In vielen Augenblicken dacht ich:

„Vielleicht wird’s nie wieder so schön,
mmh, hee, vielleicht wird’s nie wieder so schön.“

© Gerhard Schöne (Amiga, 1988)

 

Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien

Je pense encore parfois à ce dimanche-là,
j’avais peut-être huit ans.
J’étais allé au musée avec mon père,
il faisait un froid de canard là-dedans.
Il m’a mis sous son manteau
et a dit : « Viens, on joue au chameau ! »
Nous tapions des pieds en riant sous cape dans le musée,
les dames qui surveillaient nous regardaient de travers.
À l’arrêt de bus enneigé
il m’a laissé monter sur ses pieds.
Je me tenais bien fort à lui et j’ai pensé :

« Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien,
hee, mmh, peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien. »

Avant de nous séparer,
notre classe est allée encore une fois
dans un camp de vacances avec des baraquements
et un petit lac dans un vallon.
Le dernier soir, des chuchotements :
« On se retrouve au lac cette nuit. »
Nous nous sommes faufilés hors des baraquements,
les profs ne se sont pas réveillés.
Nous avons nagé tout nus jusqu’à l’autre rive
et nous nous sommes regardés timidement
dans la clarté blanche de la lune. Et j’ai pensé :

« Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien,
hee, mmh, peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien. »

Je les avais rencontrés sur le quai de la gare,
ils avaient raté leur train,
les sept étudiants polonais,
et maintenant, c’était mes invités.
Les filles ont tartiné quelques tranches de pain,
les garçons sont allés chercher du vin,
et j’ai emprunté au voisin
une pile de couvertures.
Nous avons chanté Dona nobis pacem,
Give Peace A Chance et Penny Lane.
Et quand nous nous sommes serrés dans les bras le matin, j’ai pensé :

« Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien,
mmh, hee, peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien. »

Autrefois sous la tente avec mon amie,
la première nuit seul avec elle.
Nous n’avons pas osé nous déshabiller
et nous nous sommes glissés dans les sacs de couchage.
Nous nous sommes blottis l’un tout contre l’autre,
je n’ai effleuré que son visage.
Et pendant qu’elle dormait déjà, je sentais encore
son souffle sur ma peau comme un bonheur.
Même si j’avais déjà mal au bras,
il ne me serait jamais venu à l’idée de me retourner.
Le matin est venu et j’ai pensé :

« Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien,
mmh, peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien. »

Parfois encore, quand nous nous tenions serrés dans les bras,
souvent tristes sans raison, joyeux sans raison.
Une fois en entendant une fille
dans une église quelque part.
Quand nous étions accroupis à la lisière du bois, trempés comme des soupes,
et qu’il y avait un arc en ciel.
Et quand soudain il y avait des gens que j’aimais bien
et que je n’avais jamais vus avant.
Quand je n’en pouvais plus de mal du pays,
et que je rentrais de nuit pour te voir.
Dans bien des moments, j’ai pensé :

« Peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien,
mmh, hee, peut-être que ce ne sera jamais plus aussi bien. »

© Gerhard Schöne (Amiga, 1988)
traduction : Céline Navarro (2016)

« Lorsque l’enfant était enfant » par Peter Handke

Das Lied vom Kindsein – Peter Handke

Le poème du film de Wim Wenders Der Himmel über Berlin (Les Ailes du désir), 1987

 

Lorsque l’enfant était enfant

Lorsque l’enfant était enfant,
Il marchait les bras ballants,
Il voulait que le ruisseau soit une rivière
Et la rivière un fleuve,
Et que cette flaque d’eau soit la mer.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il ne savait pas qu’il était enfant,
Pour lui, tout avait une âme
Et toutes les âmes n’en faisaient qu’une.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il n’avait d’opinion sur rien,
Il n’avait pas d’habitudes
Souvent, il s’asseyait en tailleur,
Partait en courant,
Il avait une mèche rebelle,
Et il ne faisait pas de mines quand on le photographiait.

Lorsque l’enfant était enfant, vint le temps des questions comme celles-ci :
Pourquoi est-ce que je suis moi et pourquoi est-ce que je ne suis pas toi ?
Pourquoi est-ce que je suis ici et pourquoi est-ce que je ne suis pas ailleurs ?
Quand a commencé le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est-elle rien d’autre qu’un rêve ?
Ce que je vois, ce que j’entends, ce que je sens, n’est-ce pas simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Est-ce que le mal existe véritablement ?
Est-ce qu’il y a des gens qui sont vraiment mauvais ?

Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant que je le devienne, je ne l’étais pas,
Et qu’un jour moi qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ?

Lorsque l’enfant était enfant,
Il avait du mal à ingurgiter les épinards, les petits pois, le riz au lait et le chou-fleur bouilli.
Et maintenant il mange tout ça et pas seulement par nécessité.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il s’est réveillé un jour dans un lit qui n’était pas le sien
Et maintenant, ça lui arrive souvent.
Beaucoup de gens lui paraissaient beaux
Et maintenant, avec beaucoup de chance, quelques-uns.
Il se faisait une image précise du paradis
Et maintenant, c’est tout juste s’il l’entrevoit.
Il ne pouvait imaginer le néant
Et maintenant, il l’évoque et tremble de peur.

Lorsque l’enfant était enfant,
Le jeu était sa grande affaire
Et maintenant, il s’affaire comme naguère
Mais seulement quand il s’agit de son travail.

Lorsque l’enfant était enfant,
Les pommes et du pain lui suffisaient comme nourriture,
Et c’est toujours ainsi.
Lorsque l’enfant était enfant,
Les baies tombaient dans sa main comme seule tombent les baies,
Et c’est toujours ainsi.
Les noix fraîches lui irritaient la langue,
Et c’est toujours ainsi.

Au sommet de chaque montagne, il avait le désir d’une montagne encore plus haute,
Et dans chaque ville, le désir d’une ville encore plus grande,
Et c’est toujours ainsi.
Au sommet de l’arbre, il tendait les bras vers les cerises,
Avec la même volupté qu’aujourd’hui,
Un inconnu l’intimidait,
Et c’est toujours ainsi.
Il attendait la première neige et toujours il l’attendra.

Lorsque l’enfant était enfant, il a lancé un bâton contre un arbre, comme un javelot
Et il y vibre toujours.

« Matin de décembre » par Guy-Charles Cros

Un poème de Guy-Charles Cros (1879-1956, Paris)

Matin de décembre

On s’éveille
du coton dans les oreilles,
une petite angoisse douce
autour du cœur, comme mousse ;
C’est la neige,
l’hiver blanc
sur ses semelles de liège
qui nous a surpris, dormant.

Recueil Avec des mots (1927). Éditions L’Artisan du livre, Paris

Quiz sur des quartiers parisiens

À partir d’informations trouvées dans un guide touristique, les étudiants ont rédigé les quiz suivants :

Montmartre

1. Dans quel style la Basilique du Sacré-Cœur a-t-elle été créée ?
a) romano-byzantin
b) baroque

2. En quelle année la Basilique du Sacré-Cœur a-t-elle été consacrée ?
a) 1919
b) 1684

3. La plus grande mosaïque de France, qui est dans la Basilique du Sacré-Cœur, a quelle superficie ?
a) 210 m²
b) 480 m²

4. Quel cabaret populaire se trouve à Montmartre ?
a) le Moulin Vert
b) le Moulin Rouge

 

La Rive gauche

1. Quelle est la hauteur de la Tour Eiffel ?
a) 324 m
b) 342 m

2. Avant sa transformation en musée, quelle était la fonction du bâtiment du Musée d’Orsay ?
a) une gare
b) un palais

3. Pour qui a été créé le Jardin du Luxembourg ?
a) Marie-Antoinette
b) Marie de Médicis

4. Combien d’espèces d’animaux vivent dans la Ménagerie du Muséum d’Histoire naturelle ?
a) 150
b) 200

5. Dans quel quartier est situé le Panthéon ?
a) Quartier des affaires
b) Quartier Latin

 

Le cœur historique

1. Sur quelle île se trouve Notre-Dame ?
a) l’Île de la Cité
b) l’Île Saint-Louis

2. Quel jardin est situé à proximité du Louvre ?
a) le Jardin du Luxembourg
b) le Jardin des Tuileries

3. Quel est le style de la Sainte-Chapelle ?
a) gothique
b) roman

4. Quel est le plus ancien pont de Paris ?
a) le Pont de la Concorde
b) le Pont-Neuf

5. Quel musée a des escalators extérieurs dans d’énormes tuyaux colorés ?
a) le Centre Pompidou
b) le Musée d’Orsay

 

L’ouest parisien

1. Combien d’animaux aquatiques y a-t-il dans l’Aquarium de Paris ?
a) 10000 poissons et 25 requins
b) 10000 poissons et 5 dauphins

2. Où est la tombe du Soldat inconnu ?
a) sous l’Arc de Triomphe
b) près de la Statue de la Liberté

3. Quel est le plus vieux monument de Paris ?
a) l’Obélisque de Louxor
b) le Jardin des Serres d’Auteuil

4. Où peut-on voir une grande exposition d’art contemporain européen ?
a) au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
b) au Palais de Tokyo

5. Quel est le jardin le plus récent de l’ouest parisien ?
a) le Jardin d’Acclimatation
b) le Parc de Bagatelle
c) le Jardin des Serres d’Auteuil

« La clé d’or » par Grimm

Un conte de la Hesse des frères Grimm

À la saison d’hiver, un jour que la neige était épaisse, un pauvre gars dut sortir et rapporter du bois sur un traîneau. Quand il l’eut ramassé et chargé, il ne voulut pas, parce qu’il était transi de froid, rentrer tout de suite à la maison, mais d’abord allumer un feu pour se réchauffer un peu. Il écarta la neige et comme il remuait ainsi la terre, il trouva une petite clé d’or. Il crut alors que là où était la clé, la serrure devait y être aussi, fouilla la terre et trouva un coffret de fer. « Si la clé seulement convient ! pensait-il, il y a sûrement des choses précieuses dans le coffret. » Il chercha, mais il n’y avait pas de trou de serrure, enfin il en trouva un, mais si petit qu’on pouvait à peine le voir. Il essaya, et la clé convenait heureusement. Alors il donna un tour, et maintenant nous devons attendre qu’il ait fini de tourner la serrure et levé le couvercle ; alors nous apprendrons quels objets merveilleux étaient dans le coffret.

Grimm (1996) : Nouveaux contes. Traduction de Jean Amsler. Gallimard, Paris

Recette de pains d’épices (Lebkuchen)

50 g de chocolat noir
100 g de beurre
200 g de miel brun de forêt
150 g de sucre brun
1 c. à café de zeste d’orange non traitée
3 c. à soupe d’eau
500 g de farine
2 c. à café d’épices à pain d’épices (Lebkuchengewürz*)
1 c. à café rase de bicarbonate de soude
1 c. à café de levure chimique

Dans une casserole, faire fondre ensemble, à feu doux et sans les faire bouillir, chocolat noir, beurre, miel, sucre, zeste d’orange et eau.
Peser et tamiser la farine, y ajouter les épices, le bicarbonate et la levure chimique et faire un puits.
Y verser le mélange liquide tiède et le mélanger à la farine à l’aide d’un batteur électrique (fouets pétrisseurs). Pétrir la pâte pendant quelques minutes.
Laisser reposer, à température ambiante, la pâte recouverte d’un tissu ou placée dans une boîte, pendant au moins une nuit, et si possible pendant 24 heures. S’il y a des (petits) gourmands dans la maison, ranger la pâte en lieu sûr, elle risquerait sinon de disparaître mystérieusement…

Préchauffer le four à 175°C.
Étaler la pâte au fur et à mesure. Elle est très élastique et en principe, il n’est pas nécessaire de fariner le plan de travail. La pâte étalée doit avoir une épaisseur de 0,5 cm, pas moins.
Y découper des formes à l’emporte-pièce et les cuire de 15 à 20 minutes. La pâte gonfle légèrement et ne doit pas foncer à la cuisson.

lebkuchen

Laisser refroidir les pains d’épices sur une grille, les décorer de glaçage à base de sucre glace et jus de citron ou d’orange, de chocolat fondu, de perles en chocolat ou en sucre…

Mettre les pains d’épices dans une boîte en fer et – si vous y arrivez – les y laisser une bonne semaine avant de les manger ; ils seront alors tendres à souhait.

hexenhauslebkuchen

NB : il est assez difficile de faire une maison en pain d’épices avec cette recette de pâte, qui n’est pas assez dure.

* Lebkuchengewürz : mélange d’épices que l’on trouve tout préparé en Allemagne à la période de l’Avent et qui est composé essentiellement de cannelle, avec de l’anis étoilé, de l’anis, du clou de girofle, de la cardamone, du fenouil, du coriandre, du gingembre, du macis (« fleur de muscade ») ou de la noix de muscade, du piment…

 

« La maison de pain d’épice » par Hubert Mounier

Nous avons écouté et étudié en cours la chanson de L’Affaire Louis’ Trio Bois ton café (j’y reviendrai ici plus tard).

Chanson La maison de pain d’épice (2011)

Hubert Mounier : guitare, chant
Gesa Hansen : chant
Sly : basse, guitare, chœurs
Nico Bravin : guitare
Reyn : claviers

 

La maison de pain d’épice en BD et musique
Reportage/entretien avec Hubert Mounier par Marc Chinal
lyonvidéos.fr et Lyon BD Festival (2011)

« La maison de pain d’épice, c’est un peu une métaphore de ce monde soi-disant merveilleux dont on sait très bien qu’à l’intérieur, il y a une sorcière qui mange les enfants. » HM

 

Extraits de concert avec les musiciens du groupe français The Rabeats,
Sly (guitare), Flamm (batterie), Dip (basse)
ainsi qu’un claviériste qui n’est pas membre du groupe

 

2019 : Projet d’album-hommage collectif : Place Hubert Mounier
voir ici la page fb du projet
soutenir le projet par un financement participatif (précommande de l’album)

31.05.2019 : Nico Bravin chante Hubert Mounier
Live 100% Hubert Mounier – L’Affaire Louis’ Trio

22.11.2019 :  Live 100% Hubert Mounier – L’Affaire Louis’ Trio
soundcloud

Les manifestations lycéennes et étudiantes de 1986

Il y a 30 ans, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, l’étudiant Malik Oussekine (1964-1986) est mort rue Monsieur-le-Prince à Paris, à la suite des coups assénés par des « voltigeurs », une unité policière à moto, employée lors de manifestations. Étudiants et lycéens étaient en grève et manifestaient pacifiquement depuis la mi-novembre dans toute la France, pour obtenir le retrait du projet de la loi de réformes des universités dite « Devaquet », du nom du ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale. La veille, une délégation d’étudiants avait rencontré les ministres, qui leur avaient signifié le refus de retirer le projet de loi. Les étudiants avaient maintenu leur mobilisation. Après le décès de Malik, Alain Devaquet démissionna immédiatement et son projet de loi fut entièrement retiré par le gouvernement.

Paris quartier latin, 11.11.1986
Photo extraite du documentaire Devaquet si tu savais
de Franck Schneider et Francis Kandel

En décembre 2006, Régis Présent-Griot, dans un éditorial de La Gazette de Berlin intitulé « Basse voltige », mettait des mots précis et émouvants sur le choc qu’a représenté, pour une grande partie d’une classe d’âge, la mort de l’un de ses membres, victime d’un acte d’une violence injustifiable, d’autant plus que la mobilisation avait été caractérisée par un esprit joyeux et l’espoir d’agir tous ensemble. C’est bien cet esprit que soulignaient les médias, comme on le voit dans le reportage de Rachid Arhab, diffusé dans le journal télévisé de France 2 du 4 décembre 1986, présenté par Claude Sérillon (archive INA « Jalons », avec la transcription et des données sur le contexte) :

« Une marche colorée, un peu folle, avec des slogans et des pancartes toujours très originaux, bref de l’imagination et toujours, toujours la même détermination. » RA

http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01074/manifestation-lyceenne-et-etudiante-contre-le-projet-de-loi-devaquet.html

 

En janvier 1987, Ignacio Ramonet dressait dans le Monde diplomatique un portrait plutôt juste de cette génération, confrontée à la généralisation de la précarisation des emplois, des « petits boulots ». Il y évoquait aussi les attentats de 1986, dont celui de la rue de Rennes, le 17 septembre, devant le magasin populaire Tati, et un certain climat de suspicion à l’égard de l’ensemble de la communauté musulmane qui commençait à se faire sentir. Son analyse des bienfaits de SOS-Racisme et de l’intégration des jeunes issus de l’immigration, dénommés « beurs » (double verlan, de « rebeu », issu du mot « arabe ») peut paraître aujourd’hui bien dépassée, mais elle traduit très bien un certain état d’esprit et les espoirs de cette époque, où les jeunes qui portaient le badge en forme de main « Touche pas à mon pote » voulaient affirmer leur désir d’une société tolérante, accueillante, solidaire et ouverte au monde.

« Basse voltige » par Régis Présent-Griot

Il y a quelques mois, j’ai recherché pour le cours sur la chanson Ta seule destination cet article de Régis Présent-Griot, paru dans La Gazette de Berlin* en 2006. Ce texte, lu dans l’édition papier du journal, m’avait à ce point touchée que je m’en souvenais encore parfaitement, près de 10 ans plus tard.

Basse voltige

Il y a 20 ans, le 6 décembre 1986, en plein conflit opposant étudiants et gouvernement, le lycéen que j’étais apprenait consterné la mort du jeune Malik Oussekine.

Malik Oussekine avait 22 ans, il était étudiant à l’École Supérieure des Professions immobilières. Souffrant d’insuffisance rénale, il devait être dialysé trois fois par semaine.

Un jeune fonctionnaire des finances, qui rentrait chez lui ce soir-là, a décrit ainsi la scène : « Au moment de refermer la porte, après avoir composé le code, je vois le visage affolé d’un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte. Deux policiers s’engouffrent dans le hall, ils se précipitent sur le type réfugié au fond et le frappent avec une violence incroyable. Il tombe, ils continuent à frapper à coups de matraque, de pieds dans le ventre et dans le dos. »

Les policiers concernés faisaient partie d’une brigade motorisée nommée les « voltigeurs ».

Souvenir. Respect. Dans une vie, il y a des jalons…

 

Ici. Maintenant. Je vous souhaite une bonne lecture et une bonne Saint-Nicolas.

© Régis Présent-Griot, La Gazette de Berlin, décembre 2006

Article reproduit sur ce blog avec l’aimable autorisation de Régis Présent-Griot.

* La Gazette de Berlin, « unique et francophone des Alpes à la Baltique », est un journal mensuel de Berlin dont le premier numéro date de juin 2006. Le journal en édition papier a existé jusqu’en 2009, et il a été édité et disponible en ligne jusqu’en 2017. Les archives de La Gazette de Berlin ne sont plus en ligne.

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