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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for décembre, 2016

expressions, citations, évènements pour disserter…

  • parole d’évangileSens : Propos indiscutable, vérité absolue.
  • parole d’honneurSens : Promesse. Signifie une chose ou une action que l’on s’engage à faire. Caractérisel’accomplissement d’un acte, l’engagement de contracter une obligation que l’on nepeut rompre sans se déshonorer.
  • Parole sacrée.Sens : Parole sainte.
  • Parole dissidente.Sens : Parole révoltante.
  • Parole consolatrice.Sens : Discours qui console un individu.
  • Parole élogieuse.Sens : Parole composée de louanges.
  • Parole mémorable.Sens : Parole dont on se souviendra toujours.
  • Parole obscure.Sens : Discours sombre.
  • Parole timide.Sens : Parole craintive.
  • Parole arrogante.Sens : Parole prétentieuse.
    • Adresser la parole.Sens : Donner la parole.
    • Prêcher la bonne parole.Sens : Prôner la bonne parole.
    • Parole libre.Sens : Parole osée.
    • Demander la parole.Sens : Réclamer la parole.
    • Refuser la parole.Sens : Ne pas autoriser quelqu’un à parler.
    • Liberté de parole.Sens : Droit de parole.
    • Parole d’honneur.Sens : Promesse faite sur l’honneur.
    • Bercer de parole.Sens : Endormir avec des paroles.
    • Revenir sur sa parole.Sens : Ne pas tenir sa promesse.
    • Parole d’évangileSens : Quelque chose de sûr et indiscutable.Origine : Cette expression fait références aux Évangiles qui racontent la vie et le message de Jésus-Christ. Ces récits représentent une vérité que l’on ne peut remettre en question. On emploie donc cette locution lorsque l’on fait référence à quelque chose de sûr et d’indiscutable.
      • Parole apaisanteSens : Propos tranquillisant.
      • Avoir la paroleSens : Avoir le droit de parler.
      • Engager sa paroleSens : Promettre.
      • Droit de paroleSens : Droit de parole désigne le droit que possède tout citoyen de s’exprimer librement s’il ne porte pas atteinte à autrui.Origine : Cette expression a vu le jour au début du XXe siècle et portait son sens actuel, c’est-à-dire de droit de s’exprimer librement. Néanmoins, aujourd’hui on parlera plus volontiers de liberté d’expression que de droit de parole.Lire la suite
      • Joindre le geste à la paroleSens : Faire ce qu’on dit.Origine : Cette expression est utilisée pour parler de quelqu’un qui fait ce qu’il dit, le geste représentant ici le fait d’agir et la parole symbolisant évidemment les dires de cette personne.Lire la suite
      • Être (homme) de paroleSens : Etre quelqu’un qui tient ses promesses.Origine : Cette expression tire sa signification du mot « parole » pris dans son sens de « promesse » et qui désigne « l’assurance verbale par laquelle on s’engage à faire quelque chose ».Lire la suite
      • Être esclave de sa paroleSens : Ne pas être libre de dire ce que l’on veut.Origine : Pour comprendre l’expression, il faut en définir le terme principal. L’esclave est celui qui n’est pas libre, à la fois prisonnier et serviteur d’un autre. Au sens figuré « être esclave de sa parole » signifie donc avoir dit quelque chose qui porte préjudice ou qui entrave sa liberté de parler librement.Lire la suite
      • Reprendre sa paroleSens : Annuler une promesse que l’on avait faite.Origine : Cette expression fait référence à une personne qui aurait donné sa parole avant de la reprendre, et ce, afin de donner l’idée que cette personne est revenue sur une promesse qu’elle avait faite, en l’annulant ou ne la tenant pas.Lire la suite
      • Des paroles sibyllinesSens : Paroles obscures, énigmatiques.Origine : Cette expression remonte à la Grèce Antique, dans laquelle Sibylle était une prêtresse qui pouvait réaliser des prophéties. Ses paroles étaient très difficiles à interpréter, très obscures d’où l’expression « des paroles sibyllines ».Lire la suite
      • Surveiller ses paroles.Sens : Contrôler ses paroles.
        • Torrent de paroles.Sens : Flots de propos.
        • Paroles de circonstancesSens : Propos adaptés à la situation.
        • Paroles mémorablesSens : Propos inoubliables.
        • Paroles vainesSens : Propos inutiles.
        • Paroles vulgairesSens : Propos outranciers.
        • Prononcer des parolesSens : Parler.
        • Échanger des parolesSens : Discuter.
        • Mesurer ses parolesSens : Surveiller ses propos.
        • Regretter ses parolesSens : Déplorer ses propos.
        • les paroles s’envolent, les écrits restentSens : Incite à la prudence en rappelant que les écrits peuvent laisser des traces, des preuves, à l’inverse des paroles.Origine : Traduction de l’expression latine d’Horace « verba volant, scripta manent ». Durant l’Antiquité, on l’utilisait pour inciter à retranscrire les connaissances à l’écrit dans un but de transmission des savoirs.
        • De belles parolesSens : Paroles futiles, promesses appelées à ne pas être tenues.Origine : Comme dans l’expression beau parleur, l’adjectif beau, belle est utilisé ici dans son sens péjoratif, afin de qualifier quelque chose ou quelqu’un qui se concentre sur sa forme, son apparence, et non pas sur son fond, son contenu.Lire la suite
        • Histoire sans parolesSens : « Histoire sans paroles » désigne une histoire dont on ne comprend le déroulement qu’à travers des images (dessinées ou en vidéo), car elle ne possède pas de texte et n’est pas non plus narrée.Origine : Il semble que l’origine de cette expression soit directement liée à l’émission du même nom qui avait été diffusée à partir des années 60 à la télévision. Cette dernière montrait des petits films muets.Lire la suite
        • Faire paroliSens : Gagner au jeu.Origine : L’expression est tirée du monde du jeu. Le paroli est en effet, dans certains jeux, l’action de doubler ce que l’on a joué la première fois. Par extension, faire paroli signifie donc gagner au jeu.Lire la suite
        • Faire ravaler ses paroles à quelqu’unSens : Retenir une personne de dire quelque chose.Origine : L’expression est composée de deux termes principaux. Le verbe « ravaler » qui, au sens propre, signifie « avaler de nouveau » et le terme « paroles » qui implique l’idée d’expression. Lorsqu’une personne fait ravaler ses paroles à une autre, elle l’empêche ainsi de s’exprimer ou l’oblige à se rétracter.Lire la suite
        • Bercer quelqu’un de parolesSens : Tromper quelqu’un par l’espoir.Origine : Pour comprendre l’expression, c’est au verbe qu’elle renferme qu’il faut se référer. Bercer signifie balancer doucement, afin d’apaiser ou d’endormir. Par extension et au sens figuré, il s’agit ici d’entretenir quelqu’un de fausses espérances.

 

 

Parole historique,  mémorable,  donnée,  rendue,  divine,  amère.
Parole osée,  libre,  choquante,  incongrue,  banale.
Paroles insensées,  aimables,  magiques,  dites,  hostiles,  hachées.
Paroles captieuses,  mielleuses,  emmiellées,  édulcorées.
Paroles violentes.
Paroles adressées à quelqu‘un.
Paroles attribuées à un homme célèbre.
Parole de Dieu.
Parole d’ honneur !
Paroles de bienvenue.
Paroles d‘ une chanson, d‘ un disque, d‘ une livret d‘ opéra.
Paroles qui amadouent,  assomment,  assourdissent,  excèdent.
Paroles qui blessent,  décontenancent,  étourdissent.
Ma parole !
Ma parole d‘ honneur !
Parole qui échappe à quelqu‘un.
Paroles qui froissent,  peinent,  vexent,  déplaisent,  choquent.
Paroles qui indisposent,  désobligent,  surprennent,  heurtent.
Paroles qui atteignent,  offensent quelqu‘un.
La parole est à la défense.
La parole est d‘ argent et le silence est d‘ or.
Les paroles s’ envolent,  les écrits restent.
Ces paroles m’ ont échappé.
Bonne parole.
Belles paroles.
Dernières paroles( d‘ un mourant).
Porte-parole.
Homme, femme de parole.
Temps de parole.
Déluge,  flot de paroles.
Usage,  troubles,  organes,  apprentissage de la parole.
Reconnaissance,  synthèse de la parole.
Auteur des paroles d‘ une chanson.
Sens de ses paroles.
Moulin à paroles.
Attaque en paroles ou en action.
Histoire sans paroles.
Ouvre musicale sur les paroles de quelqu‘un.
En paroles.
Sur parole.
Ce sont ses propres paroles.
Vous avez la parole.
Vous avez ma parole.
Je le crois homme de parole.
Il ne lui manque que la parole.
Que signifient vos paroles ?
Accompagner ses paroles de gestes.
Accorder la parole à quelqu‘un.
Accueillir des paroles.
Adresser la parole à quelqu‘un.
Adresser des paroles à quelqu‘un.
Arracher une parole à quelqu‘un.
Assommer quelqu‘un de paroles.
Avoir la parole.
Avoir la parole facile.
Avoir envers quelqu‘un des paroles tendres.
Boire les paroles de quelqu‘un.
Céder la parole à quelqu‘un.
Citer des paroles.
Colporter la parole divine.
Communiquer par la parole.
Composer ses paroles.
Conclure( une affaire) sur parole.
Consigner la parole de Dieu dans la Bible.
Couper la parole à quelqu‘un.
Crédibiliser des paroles.
Critiquer les paroles de quelqu‘un.
Croire quelqu‘un sur parole.
Déformer les paroles de quelqu‘un.
Dégager sa parole.
Dégager quelqu‘un de sa parole.
Demander la parole.
Dénaturer les paroles de quelqu‘un.
Désavouer les paroles de quelqu‘un.
Dire une( ou des) parole.
Dire quelques paroles.
Dire quelques paroles de bienvenue.
Donner la parole à quelqu‘un.
Donner sa parole.
Donner sa parole d‘ honneur.
Douter de la parole de quelqu‘un.
Écouter les paroles de quelqu‘un.
Écrire les paroles d‘ une chanson.
Émettre des paroles.
Encourager quelqu‘un de la parole et du geste.
Endormir quelqu‘un avec des paroles mielleuses.
Engager sa parole.
Enjôler quelqu‘un par de belles paroles.
Entendre les paroles de quelqu‘un.
Exciter quelqu‘un par des paroles.
Faire entendre la parole de Dieu.
Faire rentrer les paroles dans la gorge.
Interpréter des paroles.
Joindre le geste à la parole.
Laisser la parole à quelqu‘un.
Manquer de parole.
Manquer à sa parole.
Ménager ses paroles.
Mesurer ses paroles.
Mettre des paroles à profit.
Minimiser la parole de quelqu‘un.
Modérer ses paroles.
N’ avoir qu‘ une parole.
Ne pas dire une parole de la journée, de la soirée.
Nuancer des paroles.
Obtenir la parole.
Passer la parole à quelqu‘un.
Payer quelqu‘un en paroles.
Perdre la parole.
Peser ses paroles.
Porter la bonne parole.
Prêcher la parole de Dieu.
Prêcher la bonne parole.
Prendre la parole.
Prendre la parole au nom de quelqu‘un.
Prendre la parole en public.
Prêter la parole à un objet.
Prodiguer de bonnes paroles.
Prononcer les paroles magiques.
Prononcer des paroles.
Rapporter les paroles de quelqu‘un.
Réciter des paroles.
Refuser la parole à quelqu‘un.
Relâcher quelqu‘un sur parole.
Rendre sa parole.
Répéter des paroles.
Reprendre la parole.
Reprendre sa parole.
Respecter sa parole.
Retirer la parole à quelqu‘un.
Retirer sa parole.
Savourer les paroles de quelqu‘un.
Se complaire à ses propres paroles.
Se délecter de certaines paroles.
Séduire par la parole.
Séduire quelqu‘un par de belles paroles.
Se gargariser de certaines paroles.
Se griser de( ses propres) paroles.
S‘enivrer de paroles.
S‘entraîner à prendre la parole en public.
S‘étourdir de paroles.
S‘excuser d‘ une parole trop libre.
S‘exercer à la parole.
Tenir( sa) parole.
Tenir quelqu‘un pour un homme( ou une femme) de parole.
Transmettre( une tradition) par la parole.

  • « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est la parole du souverain. »Charles de Gaulle
  • « La parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée. »Stendhal
  • « Je parle. Il le faut bien. L’action met les ardeurs en oeuvre. Mais c’est la parole qui les suscite. »Charles de Gaulle
  • « La parole ne représente parfois qu’une manière, plus adroite que le silence, de se taire. »Simone de Beauvoir
  • « Ce que je cherche dans la parole, c’est la réponse de l’autre. »Jacques Lacan
  • « Ce qui guérit l’autre, ce n’est pas la parole, c’est mon être. »Confucius
  • « Danton fut l’action dont Mirabeau avait été la parole. »Victor Hugo
  • « Est-ce que vous croyez qu’on puisse faire l’amour sans proférer une parole. »Voltaire
    • « Il est dans les moeurs d’un sot de s’extasier à toute parole. »Héraclite
    • « Il suffit en France d’affirmer un chose avec autorité pour être cru sur parole. »Alexandre Minkowski
    • « La parole apaise la colère. »Eschyle
    • « La parole émancipe. »Amélie Nothomb
      • « La parole est d’argent, le silence est d’or. »le Talmud
      • « La parole est un laminoir qui allonge toujours les sentiments. »Gustave Flaubert
      • « La parole est une sorte de tableau dont la pensée est l’original. »Denis Diderot
      • « La parole fait tourner la girouette, l’action l’immobilise. »Jules Renard
      • « La parole n’a pas été donnée à l’homme : il l’a prise. »Louis Pauwels
      • « La parole reflète l’âme. »Sénèque
        • « La parole, les mots, la langue sont fixés par une convention et un accord humains. »David Hume
        • « La raison et la parole unissent les hommes entre eux. »Cicéron
        • « Nous n’existons que parce que nous sommes reliés aux autres par la parole. »Françoise Dolto
    « Evite que ta parole ne devance ta pensée. »Chilon De Sparte
      • « Sans la parole le plaisir de l’amour diminue au moins de deux tiers. »Giovanni Giacomo Casanova
      • « Tout homme, parce qu’il parle, croit pouvoir parler de la parole. »Johann Wolfgang von Goethe
      • « Une aimable réponse apaise la fureur, une parole blessante fait monter la colère. »Confucius
      • « Une bonne parole éteint mieux qu’un seau d’eau. »Miguel de Cervantès
      • « Une parole honnête fait impression quand elle est dite simplement. »William Shakespeare
        « Plutôt ne pas en avoir, que d’avoir deux paroles dont une est de trop. »William Shakespeare
        « Trop de paroles, péché certain. »Chrétien de Troyes
        « Nous ne sommes hommes et nous ne tenons les uns aux autres que par nos paroles. »Michel Eyquem de Montaigne
      • « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »La Bible

 

Evènements marquants sur la parole :

1894
1 novembre Alors que le journal « le Figaro » a eu des renseignements dès le 28 octobre sur l’arrestation d’un officier de l’armée pour trahison, il dévoile le nom de Dreyfus. Son concurrent d’extrême droite, « La Libre Parole », titre le même jour sur cette culpabilité. Vitrine française de l’antisémitisme, le journal de Drumont met immédiatement l’accent sur l’origine juive d’Alfred Dreyfus et en fait un argument a priori de sa culpabilité. Mieux, misant sur une théorie du complot, « La Libre Parole » affirme que l’Etat souhaite étouffer l’affaire parce que Dreyfus est juif. L’emballement de la presse, et notamment chez les nationalistes, monarchistes et catholiques ne tardera pas.

1945
23 juillet Inculpé de crime de haute trahison pour avoir collaboré avec l’Allemagne de 1940 à 1945, le maréchal Philippe Pétain comparaît devant la Haute Cour de justice de Paris. Il se contente de donner lecture d’une déclaration liminaire et refusera de prendre la parole durant toute la durée de son procès. La confusion des débats ne permet pas de lever le voile sur les vraies responsabilités du maréchal et des institutions de la IIIème République pendant la collaboration. Pétain sera condamné à mort le 15 août, radié de l’Académie française et démuni de tous ses biens. Le général De Gaulle lui accordera la grâce présidentielle en commuant sa peine en détention à perpétuité. Incarcéré sur l’île d’Yeu, il y mourra six ans plus tard. 

 

1931
17 octobre Le gangster américain Al capone surnommé « Scarface » est arrêté et emprisonné pour fraude fiscale. Il est accusé d’avoir approvisionné en alcool de nombreux bars clandestins de Chicago pendant la prohibition et d’être à la tête de ce commerce illicite. Condamné à purger 11 ans de prison à Alcatraz en Californie, il n’en fera que 8 pour des raisons de santé et sera libéré sur parole.
1866
1 janvier Le poète Baudelaire a un grave malaise dans l’église de Namur. Il est frappé à la fois d’hémiplégie et d’aphasie (perte de la parole).
1980
19 mars Invité sur le plateau du journal télévisé d’Antenne 2 face à Mitterrand notamment, Daniel Balavoine se met en colère et adresse un avertissement aux politiques et journalistes. Il affirme que « la jeunesse se désespère », que les propos des médias n’intéressent personne et que ceux-ci passent à côté des vrais problèmes. Cette dénonciation de l’absence de droit à la parole des jeunes dans les médias restera une expression du caractère passionné du chanteur.
1665
31 mai Shabbetaï Zevi est né en 1626. Il est le créateur de « la secte des Sabbatéens ».
Le 31 mai 1665, il se proclame Messie dans la ville de Gaza. Il se rebelle contre les rabbins qui décident de le chasser de Jérusalem.
Il voyage à travers le monde pendant plusieurs années, tentant de répandre sa bonne parole aux nombreux croyants.
De ce fait, de nombreux juifs se convertissent à la religion islamique.
Il est arrêté le 30 décembre à Istanbul par le sultan, inquiet de voir autant de monde adhérer à ses discours.
1791
15 décembre Le 15 décembre 1791 fut ratifiée la Déclaration des droits, le Bill of Rights. Cette déclaration regroupe les dix premiers amendements de la constitution des Etats-Unis d’Amérique. Elle symbolise les piliers de la loi américaine comme la liberté de religion, de la presse, de la parole ou encore de port d’armes. Pour son rédacteur James Madison, Il s’agissait d’octroyer plus de libertés individuelles en limitant les prérogatives et le pouvoir de l’état central.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_des_droits Bill of right anglais

1510
25 mars Né le 25 mars 1510 à Barenton, dans la Manche, Guillaume Postel a été un philosophe, astronome, professeur de langues et théosophe. Convaincu d’avoir été élu par Dieu pour prêcher une nouvelle monarchie universelle, il tenta de convertir François Ier à ses idées, sans succès, ce qui le poussa à prêcher sa bonne parole auprès de l’empereur d’Autriche, puis des Turcs. Souffrant probablement de mégalomanie ou de paranoïa, il est interné et finit ses jours au cloître de Saint-Martin-des-Champs de Paris.
1529
avril Aux mois d’avril et mai 1529, le moine augustin Martin Luther publie son « Grand » et son « Petit catéchisme », un ouvrage qui visait à rendre accessible à tous l’enseignement de la Parole de Dieu. Fervent militant de la nouvelle religion baptisée « protestantisme », Martin Luther s’appuiera sur son œuvre pour promouvoir une vision différente de la religion chrétienne, une démarche qui le conduira à être en conflit avec le pape tout au long de son existence.
1905
17 octobre Le manifeste d’Octobre fut signé par le tsar Nicolas II de Russie le 17 octobre 1905, à la suite de la révolution russe de 1905. Dans ce texte, le tsar s’engage à accorder diverses libertés civiques au peuple : liberté de culte, de parole, de réunion et d’association, ainsi que l’introduction du suffrage universel masculin. Pour autant, ce manifeste n’a pas empêché le tsar de continuer à utiliser son droit de veto sur la Douma d’État et de la dissoudre à plusieurs reprises, empêchant ainsi la Russie de devenir une véritable monarchie constitutionnelle.
1924
21 janvier Le 21 janvier 1924, le fondateur de l’Union soviétique Lénine s’éteint à Gorki en Russie à l’âge de 53 ans. Suite à une tentative d’assassinat orchestrée contre le leader soviétique en 1918, Lénine conserve une balle proche de la colonne vertébrale impossible à retirer, qui lui causera trois attaques entre mai 1922 et mars 1923. Privé de parole, paralysé, Lénine s’éteint le 21 janvier 1924. À sa mort, de nombreux monuments, statues et mémoriaux seront érigés à sa gloire.
1829
Louis Braille publie un ouvrage destiné aux personnes aveugles. Il l’intitule « Procédé pour écrire les paroles, la musique et le plain-chant au moyen de points ». Lui-même atteint par ce handicap, il travaillait depuis quelques temps à l’amélioration du système de Charles Barbier. Ce dernier avait en effet inventé une forme d’écriture pour aveugle représentant les sons. Louis Braille mettra également au point une machine à écrire en 1847. Transcrivant plutôt l’alphabet sous forme de points saillants, le système Braille connaîtra un fort succès et sera peu à peu employé dans plusieurs pays.
650
Le Calife Othman confie aux disciples de Mahomet la transcription des révélations de Gabriel dans une version officielle du Coran. En effet, selon les croyances musulmanes, Mahomet reçut en arabe les paroles sacrées d’Allah par l’intermédiaire de l’ange. Après sa mort, en 632, ses fidèles tentèrent de mettre par écrit ce qui jusqu’alors se transmettait oralement. La recension sous Othman établit concrètement les textes coraniques qui feront l’objet de contestations. Par ailleurs, écrits dans un arabe encore peu courant, ces derniers seront sujets à différentes interprétations. Ils n’en constitueront pas moins la version définitive du livre sacré.

Paroles historiques :

Responsable mais pas coupable. 

: Sur TF1 en novembre 1991 s’expliquant sur le scandale du sang contaminé  – Georgina Dufoix

  • Boire ou conduire il faut choisir. 

     1980 – Conseil de la sécurité routière 

  • Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. 

     la crise de l’esprit – Paul Valéry 

  • Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. 

    – Gandhi 

Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer, car l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat ; l’essentiel, ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu. 

 Devenu « L’important c’est de participer » pour la vox populi – Pierre de Coubertin 

 

Élémentaire, mon cher Watson !. 

 Les Exploits de Sherlock Holmes – Adrian Conan Doyle (le fils de Sir Arthur Conan Doyle) – Adrian Conan Doyle

Vous n’avez pas le monopole du cœur. 

 le 10 mai 1974, au cours du débat télévisé de l’entre deux-tours – Valery Giscard d’Estaing 

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !. 

– De Gaulle 

La vérité est en marche, rien ne peut plus l’arrêter. 

– Zola 

Et s’il n’en reste qu’un, je serais celui la !. 

 Victor Hugo 

Il ne faut pas être plus royaliste que le roi. 

 François René de Chateaubriand 

L’exactitude est la politesse des rois. 

 Louis XVIII 

De ce jour et de ce lieu date une nouvelle époque dans l’histoire du monde et vous pourrez dire : j’y étais. 

 Goethe 

S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche !. 

 Marie Antoinette

Je suis jeune, il est vrai mais aux âmes bien nées – La valeur n’attend pas le nombre des années. 

Le Cid – Corneille 

Mon royaume pour un cheval !. 

Mots historiques – Richard III 

Paris vaut bien une messe. 

Mots historiques – Henri IV 

Vox populi, vox Dei. 

 voix du peuple, voix de Dieu – Alcuin 

L’ Etat, c’est moi. 

 Louis XIV 

Ich bin ein Berliner !. 

John Fitzgérald Kennedy

La France a perdu une bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre. 

 De Gaulle 

Je vous ai compris. 

– De Gaulle 

A coeur vaillant, rien d’impossible !. 

Jacques Coeur 

Euréka ! Euréka ! J’ai trouvé ! J’ai trouvé !. 

 Archimède 

Messieurs, honni soit qui mal y pense. 

– Edouard III 

Qui m’aime me suive !. 

 – Philippe VI de Valois

Qui ne dit mot consent. 

qui tacet consentire videtur – Benedetto Caetani Boniface 

Souviens-toi du vase de Soissons !. 

 Clovis 

Salut César, ceux qui vont mourir, te saluent. 

 Ave Caesar morituri te salutant – Suétone 

Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent !. 

– Caligula 

Il faut rendre à César ce qui appartient à César. 

Jésus-Christ 

Alea jacta est. 

 Jules César 

Veni, vidi, vici     Jules César en 47 av. J-C. Elle peut être traduite en français par « je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu »

http://www.levif.be/actualite/international/les-10-meilleurs-discours-de-l-histoire/article-normal-89739.html

 

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Parole et pouvoir : les sophismes

https://atelierphilosophique.wordpress.com/2016/09/07/exercice-identifier-des-sophismes/

Un sophiste (du grec ancien sophistès : « spécialiste du savoir », formé à partir de sophia : « savoir, sagesse ») désigne à l’origine un orateur et un professeur d’éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux dès le ve siècle av. J.-C. (en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne), et contre lequel la philosophie va en partie se développer.

La sophistique désigne par ailleurs à la fois le mouvement de pensée issu des sophistes de l’époque de Socrate, mais aussi le développement de la réflexion et de l’enseignement rhétorique, en principe à partir du ive siècle av. J.-C., en pratique à partir du IIe siècle dans l’Empire romain. Leurs détracteurs (dont le plus célèbre fut Platon) estiment que, n’ayant en vue que la persuasion d’un auditoire, que ce soit dans les assemblées politiques ou lors des procès en justice, les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l’efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre contiennent souvent des vices logiques, bien qu’ils paraissent à première vue cohérents : des « sophismes ». Les sophistes ne s’embarrassaient pas de considérations quant à l’éthique, à la justice ou à la vérité.

Cependant, depuis le XIXe siècle et parallèlement à l’effondrement progressif des principes moraux et éthiques acquis depuis l’antiquité, certains commencent à voir en eux non plus des rhéteurs vaniteux ou des jongleurs d’idées sans principes, mais des penseurs sérieux, parfois tragiques militants d’un humanisme qu’on rapprocherait à bon droit de l’époque des Lumières, à moins qu’ils ne soient les précurseurs de notre « postmodernité

À l’origine, l’appellation de sophiste n’est pas considérée comme injurieuse. Le philosophe Socrate et son élève Platon ont changé la connotation du nom de sophiste.

Le Pseudo-Platon définit le sophiste : « Chasseur salarié de jeunes riches et distingués ». C’est Platon qui a popularisé le mot dans un sens péjoratif par ses dialogues, dans lesquels Socrate discute souvent avec des sophistes pour analyser leurs raisonnements : opposé aux méthodes sophistiques, il s’y intéressa pour leur concept de « relativisme de la vérité », concept en totale opposition avec la philosophie socratique selon laquelle il n’existe qu’une vérité et c’est en la cherchant que l’on est dans le Bien, le Beau, et le Juste. Il peut ainsi s’exercer à combattre les impostures qui jouent sur la vraisemblance pour piéger leurs auditeurs, ou encore paraître avoir raison en toute circonstance, buts considérés immoraux.

Xénophon, autre disciple de Socrate, va jusqu’à donner le nom de sophiste aux pythagoriciens ; Aristote a ensuite fondé la science de la logique, visant à classer les différentes formes de raisonnement (ou syllogismes) en faisant le tri entre ceux qui sont cohérents et ceux qui font simplement semblant de l’être, en particulier dans le traité intitulé Réfutations sophistiques.

Les Grecs faisaient la différence entre la sophrôsuné (sagesse-mesure/modération) et la sophia (sagesse-savoir). Parmi ceux qui s’intéressaient à cette dernière, il y eut d’abord les sophoi (sages, en particulier les Sept sages), puis les philosophoi (chercheurs de sophia, philosophes – voir Pythagore). Entre les deux se situent les sophistai (spécialistes de sophia, les premiers emplois du mot portent surtout sur un savoir technique, par ex. la musique). Sans pour autant former une école en soi, les membres de ce groupe avaient en commun plusieurs idées nouvelles. Au cours du Ve siècle av. J.-C., un certain nombre de sophistes, issus pour la plupart de cités périphériques ou de petite taille, parcourent la Grèce pour donner des leçons de sophia. Ces leçons sont payantes et même très chères, mais les sophistes promettent à leurs élèves (le plus souvent, de jeunes aristocrates) une rapide réussite. Au contraire du sophos ou du philosophos, qui tendent à transformer leurs disciples en sophoi et philosophoi à leur tour, les sophistes ne veulent pas former des sophistai, mais, concrètement, des gens aptes à réfléchir, à prendre des décisions, à argumenter et à gouverner. Ils détournèrent leur attention des sciences et de la philosophie pour la porter sur des études plus pratiques, principalement la rhétorique, la politique et la loi, compétences dont avaient besoin les jeunes Grecs afin d’assurer leur succès. Une partie de leur idéal éducatif survit encore dans la notion moderne de « sophistication ». Ils encourageaient aussi une certaine connaissance des arts et métiers. Ils suscitent un grand engouement, mais aussi des réactions de la part de ceux qui estiment qu’ils sont des révolutionnaires. On ne possède presque rien de leurs œuvres, sans doute parce que leur enseignement était payant : ils n’avaient pas intérêt à l’offrir librement au public.

Les sophistes célèbres furent Protagoras, expert en droit, Gorgias, maître de la rhétorique, Prodicos, l’un des premiers à étudier le langage et la grammaire, Antiphon (un des rares sophistes Athéniens) et Hippias d’Élis, une véritable encyclopédie vivante qui prétendait tout savoir. Il y en eut bien d’autres, dont certains charlatans, qui pouvaient porter l’éristique à un état dérisoire. Pour eux, la finalité se limitait à la victoire des arguments face à l’adversaire. Par exemple, Thrasymaque prétendait que par nature, le faible n’a aucun droit sur le fort ; Calliclès, dont l’existence réelle est controversée, est aussi en tout cas un excellent exemple et pour ainsi dire un archétype de cette tendance. À cause de joutes oratoires, Aristote a qualifié d’agonistique (d’????, signifiant « lutte ») cette pratique de la parole. Mais en dépit de cet aspect douteux, c’est entre autres à travers la critique socratique des arguments des sophistes que s’est constituée la méthodologie philosophique, sans oublier leur contribution aux progrès des sciences grammaticales et linguistiques.

Prodicos fit évoluer l’analyse du langage par son approche des différentes significations des mots. Sa contribution la plus significative se trouve dans sa méfiance de l’utilisation polysémique du verbe qui le pousse à établir un usage de mots ayant un sens précis dans lequel chaque expression doit faire référence à une seule et même chose.

Bien qu’on connaisse mal le détail des idées professées par les sophistes, il y avait certainement de grandes différences de l’un à l’autre. Cependant, ils semblent tous s’être intéressés aux domaines suivants :

  • L’analyse rationnelle des situations, des caractères, des lieux, des événements ;
  • L’étude non spéculative (comme celle des anciens physiciens d’Ionie), mais pragmatique de tous les domaines qui puissent être connus. En d’autres termes, face à un phénomène donné, la pensée traditionnelle faisait appel à la mythologie, les physiciens à une théorie sur la constitution du monde, tandis que les sophistes en faisaient une étude phénoménologique et posaient les questions : À quoi cela peut-il me servir ? Comment pourrais-je le maîtriser ? D’une certaine manière, les sophistes sont les ancêtres de la pensée techno-scientifique.
  • L’analyse du langage, non pour lui-même, mais en tant que moyen de persuasion, c’est-à-dire la rhétorique ;
  • L’usage synonymique des mots, dans un sens strict, en vertu duquel chaque nom doit se référer à un seul et unique objet.

La curiosité sans limites des sophistes et leur pragmatisme font qu’ils ont souvent été jusqu’à remettre en cause l’existence des dieux. Les œuvres de Protagoras auraient été détruites par autodafé

Pour Platon, les sophistes ne sont pas un simple repoussoir, mais des adversaires sérieux dont les doctrines méritent d’être combattues. Socrate attaque les sophistes qui, par leur relativisme et leur nominalisme, sont les ennemis de l’idéalisme platonicien. Platon ne critique cependant que modérément les « grands » sophistes : les dialogues de Platon mettent en scène des joutes entre des disciples de ceux-ci et Socrate, qui en vient aisément à bout, les déconsidère et les ridiculise. Les principaux reproches portent sur les points suivants :

  • Les sophistes font payer leurs leçons comme d’autres maîtres de technaï (sculpteurs, potiers, etc.), alors que la sagesse (sophia) ne peut être ravalée au rang de technè et que la faire payer, c’est la corrompre. Platon était issu de l’aristocratie, alors que les sophistes étaient issus du peuple et des classes populaires (et souvent étrangers ou métèques dans la Grèce antique).
  • Les sophistes sont amoraux, puisque leur enseignement peut servir tout aussi bien à donner des armes à l’injustice, alors qu’ils prétendent donner à leurs élèves une éducation.
  • Les sophistes manipulent le langage et préfèrent l’efficacité à la vérité.

Cependant, certaines thèses philosophiques défendues par les sophistes sont prises au sérieux par Platon :

  • Thèses épistémologiques : Les sophistes sont considérés comme relativistes par Platon. Protagoras affirme ainsi que « L’homme est la mesure de toute chose ». Cela signifie que la vérité n’est pas quelque chose d’indépendant de l’homme, mais qu’elle dépendra de sa perspective. En allant à peine plus loin, on soutiendra la thèse que rien n’est vrai, et que tout est relatif. Il n’y a pas de doute que la doctrine des Idées est une tentative de sortir du relativisme des sophistes.
  • Thèses politiques : Elles ne sont pas séparables des thèses épistémologiques. Si l’homme est la mesure de toute chose, alors les lois de la cité ne sont pas guidées par ce qui est bien en soi, mais par ce que les hommes sont convenus d’adopter. C’est le positivisme juridique, par opposition au naturalisme. Les lois sont conventionnelles et non pas fondées sur une morale transcendante. Il est évident que le projet de fonder la politique sur la compétence de ses dirigeants à saisir l’Idée du Bien, c’est-à-dire à être philosophe, est la réponse de Platon au conventionnalisme politique.
  • Thèses morales : Si rien n’est vrai en soi, alors rien n’est bien en soi, d’où l’assimilation de la vertu à la puissance. Est vertueux celui qui est capable d’assouvir ses désirs, c’est-à-dire son bien propre, plutôt que le bien commun. De plus, ce bien est assimilé au plaisir, alors que Platon veut l’associer au respect de la justice.
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La violence des mots

La violence du langage s’exerce sans plus se dissimuler

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Parole et Langues : Penser dans une langue étrangère, c’est réfléchir deux fois

http://www.courrierinternational.com/article/psychologie-penser-dans-une-langue-etrangere-cest-reflechir-deux-fois

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Parole et domination

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Une éthique de la parole : discours, discussion, dialogue

 

Parler à autrui : qu’est-ce que bien (se) parler ?

Attardons-nous sur ce que « parler à autrui » veut dire. Nous proposons de distinguer trois modalités de paroles impliquant autrui, dans un sens qui va de l’objectivation vers la subjectivation : parler d’autrui, parler avec autrui, et parler à autrui.

1° – Parler d’autrui : cette première modalité est avant tout celle de la nomination. Le nom est ce que l’on possède en propre, il symbolise notre identité, et en même temps il représente la plus formidable des aliénations. D’abord nous n’avons pas choisi notre nom, ni même notre prénom. Donner un nom propre, c’est autre chose que désigner simplement un objet en sa particularité ; c’est en marquer aussi bien le privilège, voire la propriété. On ne baptise pas un chien en général, on baptise son chien : « Médor » signifie que cet animal m’appartient. Mon nom que j’appelle improprement « propre » représente d’abord le pouvoir de celui qui me l’a donné.

Par ailleurs, nommer autrui permet évidemment de parler de lui, discourir sur lui, en son absence. C’est le discours le plus commun, dans lequel nous prétendons le plus souvent à un savoir sur autrui, que nous capturons ainsi dans des phrases le plus souvent réductrices. Au pire, c’est la substance même du bavardage, du « colportage » ou du « ragot », de la rumeur : la rumeur, bel exemple d’une absence totale d’éthique de la parole ! C’est le discours du « on » de l’anonymat, irresponsable et foncièrement malveillant. Pouvoir de persuasion et d’intimidation, par massification (discours mass-médiatique) : le coup de massue au moyen du langage. Cette dimension objectivante et littéralement assommante du discours, Lacan l’appelait aussi le « mur du langage », à quoi il opposait bien sûr la parole vraie. Citons encore le procédé de l’injure, qui voisine d’ailleurs avec la nomination pure : injurier, traiter autrui de « noms d’oiseaux », ce n’est pas tant choisir tel ou tel signifié particulièrement dégradant, c’est d’abord et en tant que tel réduire autrui à un mot. Tu n’es que…: voilà l’injure ! Pour preuve, certaines expressions particulièrement ordurières, employées dans un contexte particulier, érotique par exemple, seront totalement exemptes de signification injurieuse. Elles deviennent alors des paroles d’amour.

2° – Parler avec autrui. Vient ensuite la situation du dialogue, laquelle nous fait indéniablement progresser vers l’autre. Pourtant, l’on ne saurait s’en satisfaire, et voici pourquoi. Tout dialogue n’est pas obligatoirement une discussion rationnelle et respectueuse ; certains dialogues apparaissent comme de faux échanges, de véritables pièges. C’est le cas avec le discours du séducteur et du flatteur. Don Juan n’a qu’à flatter en une femme ce qu’elle croit qu’elle est, faire reluire le « moi-idéal’ comme dirait Freud pour gagner la partie. Discours foncièrement malhonnête et trompeur qui est de plus en plus celui de la communication marchande, la publicité, tous ces discours qui prétendent savoir ce qu’est notre bonheur, qui prétendent légiférer sur notre désir !

Que dire ensuite de la discussion rationnelle ? Il existe des théories « dialogiques » qui se veulent aussi bien des éthiques que des théories de la société, comme celle du philosophe allemand Jurgën Habermas avec sa « théorie de l’agir communicationnel » – rien d’autre qu’une éthique de la discussion. Habermas défend l’idée d’une « raison communicationnelle » qu’il oppose à la raison purement « instrumentale ». La première vise d’abord l »‘intercompréhension » entre les humains, notamment par le dialogue, tandis que la seconde vise la maîtrise des objets. Il s’agit d’un processus rationnel prenant trois formes. En effet le dialogue qui aboutit à l’intercompréhension vise à la fois la vérité objective, la justesse normative (la justice), la sincérité subjective. Dans tous les cas, la fréquentation d’autrui s’effectue sur l’établissement d’un consensus. Ce qui signifie qu’autrui n’est envisagé que sous l’angle de la sociabilité, et non pour lui-même, c’est-à-dire sous l’angle de sa subjectivité. On peut même dire que c’est la société davantage qu’autrui lui-même qui fait l’objet de cette réflexion. Enfin le dialogue lui­-même n’est envisagé que sous l’angle de la discussion rationnelle, comme si c’était sa fonction principale, ou la plus haute, ce qui reste encore à démontrer. Cette théorie d’obédience sociologique est donc intéressante mais encore insuffisante.

D’une façon générale, si le label « discussion rationnelle » convient sans doute éthiquement pour parler avec autrui, il ne permet en aucune manière de parler à autrui en tant que sujet. Sans compter qu’à l’instar de la séduction, la discussion recèle ses propres pièges, ses propres perversions. Cela se produit en particulier lorsque dans une discussion l’on en vient à programmer la réponse de l’autre, lorsque la discussion se transforme en interrogatoire réglé confisquant, au bénéfice d’un seul, l’initiative de la parole. N’est-ce point le cas, d’une certaine façon, avec les dialogues de Platon mettant en scène Socrate, celui-ci conduisant (au sens fort du terme) autrui à accoucher (maïeutique) de la vérité, pratiquement au forceps ?

3° – Parler à autrui (1) : une éthique du bien dire. – Ethique de la parole, éthique du dire, éthique du bien-dire… Il faudrait peut-être commencer par rappeler la différence qui existe entre l’éthique et la morale. Une distinction de type historique ou savante prendrait ici trop de temps, et serait délicate. On peut cependant rappeler que la morale, conçue comme métaphysique des moeurs depuis Kant, sépare formellement le domaine du bonheur (mais aussi de la jouissance et du désir) du domaine de la moralité, ce dernier n’étant lié qu’aux impératifs universels de la Raison pratique. Au contraire l’éthique, telle que la concevaient les philosophies eudémonistes de l’Antiquité, incluaient la recherche du bonheur dans la quête supérieure du Bien; et c’est également ainsi que l’entendent les philosophes contemporains du type Foucault ou Deleuze, qui, en marge de la psychanalyse, cherchent les conditions d’une nouvelle éthique qui serait en même temps une esthétique de l’existence. Pour affiner cette distinction en rapport avec le domaine qui nous intéresse ici, celui de la parole, nous énoncerons ceci : la morale porte sur l’action selon ce que dit la Loi, l’éthique (de la parole) porte sur le dire en tant qu’il est un acte. Il est évident que « bien dire », ce n’est pas dire le bien mais dire bien ce que l’on dit. Qu’est-ce que dire bien ? Ce n’est pas enjoliver ou rendre agréables nos propos par des figures de style. Bien dire, ce n’est pas chercher à séduire autrui par de belles paroles ; ce n’est pas non plus dire à autrui ce qu’il a à faire. C’est parler à autrui en s’adressant à lui, en ne l’ignorant pas en tant que sujet. Ce n’est pas de la « communication » et ce n’est pas toujours la raison qui peut cela : lorsque le maître zen prononce une parole répondant à la question du disciple, la réponse peut bien paraître absurde, elle peut bien être adressée aux nuages, elle n’en va pas moins toucher sa cible sûrement. Je dis bien lorsque autrui est présent dans ma parole ; je médis, non lorsque je dis du mal d’autrui, mais lorsque je ne m’adresse qu’à moi. La bonne parole est en même temps un don : elle ouvre, elle passe la parole à l’autre ; la mauvaise se referme en discours.

Au niveau de l’acte même de parole, de la décision de parole, il est clair que « bien-dire » est fonction essentiellement de l’occurrence, du choix, du « moment » de la prise de parole. Savoir quand il faut prendre la parole – éviter de couper l’autre, mais d’autre part le couper quand il faut ! – voilà concrètement un savoir éthique. Savoir s’il faut dire la vérité, toute la vérité, toujours la vérité, etc. Il n’y a de réponse à ces questions que dans la prise en compte du moment de parler, du « différer » qui s’avère parfois préférable, nécessaire, ou au contraire impossible.

4° – Parler à autrui (2) : une esthétique (ou une poétique) du bien dire, l’esprit. – Mais ce n’est pas tout. Il s’agit aussi et surtout de savoir comment on va dire. Parce que bien-dire, ce n’est tout de même pas seulement préserver la possibilité infinie du dire. La dimension éthique de la parole ne se concentre pas uniquement sur le fait de parler ou de ne pas parler, et à quel moment. C’est bien la manière, la forme, et plus encore peut-être l’intonation qui va constituer ou non un acte de bien-dire. L’intonation est un élément essentiel de l’énonciation, elle est aussi déterminante quant au sens des phrases. « Ne me parle pas comme ça ! » : le « comme ça » renvoie bien à la manière de dire et singulièrement au ton employé. « Mettre les formes », d’une façon générale, s’avère donc déterminant du point de vue d’une éthique de la parole.

Nous invoquons un art de la parole qui conjoigne une poétique et une érotique, sans cesser pour autant d’être une éthique, c’est-à-dire sans cesser d’être une parole où il y a va de la vérité du sujet… Or si l’éthique du dire nous fait obligation de préserver le désir (de dire), l’esthétique nous autorise à introduire le plaisir voire une forme de jouissance dans le dire. Mais alors, concrètement, qu’est-ce que cette jouissance du dire, dont on a fait, finalement, la teneur même du bien-dire?

Il existe un mot très diversement employé depuis la nuit des temps, un mot permettant de réunir la raison et le goût, mais aussi justement l’effort et le plaisir : c’est le mot « esprit« . Pourquoi pas d’ailleurs cet « esprit de finesse » dont parlait si bien Pascal, en l’opposant à l’esprit de géométrie ? Si nous pouvions « avoir de l’esprit » et faire preuve de finesse, sans exclure pour autant la rigueur et l’exactitude, ce serait déjà pas mal en manière d’éthique de la parole !

Bien entendu il nous faut évoquer le « trait d’esprit » si cher à Freud, puisqu’il semble témoigner justement d’une jouissance de la parole, ou en tout cas d’une présence de la jouissance dans la parole. « L’intention du trait d’esprit est de produire du plaisir » disait Freud (Le Mot d’esprit et sa relation avec l’inconscient, 1905). Mais ce n’est pas tout, Freud soulignait aussi que le mot d’esprit revêt une fonction sociale. « Personne ne peut se contenter d’avoir fait un mot d’esprit pour soi seul » soulignait Freud, lequel voyait dans cette activité de la pensée « la plus sociale de toutes les prestations psychiques tendant au plaisir ». Le mot d’esprit va faire lien, ou amorcer la possibilité d’un nouveau lien, une complicité nouvelle. Par exemple l’on pourrait conférer bien des vertus pédagogiques, voire éducatives, au trait d’esprit : lorsqu’un sujet délinquant se moque des sanctions, ne veut rien entendre de la loi, de la raison ou de la discussion, il faudra bien que quelque parole (décalée ?) le fasse bouger à un moment donné à condition que cette parole fasse sens, et cela ne se produira que si elle emporte dans le même temps quelque jouissance – une jouis-sens pour tout dire ! Dans la pratique même de la psychothérapie, le trait d’esprit, frère du lapsus, réalise dans la concision ce que Lacan nomme un « pas-de-sens » au double sens du terme : l’absurde, mais aussi ce qui permet le passage d’un sens à l’autre. Jouis-sens, encore ! Même si en théorie la jouissance ne se rabat nullement sur le plaisir, le « plaisir des mots » semble bien proche de la jouissance sous l’espèce d’une « joie » singulière, cette réjouissance (synthèse de la joie et de la jouissance !) que l’on éprouve à créer du sens, fût-ce à partir d’un non-sens.

Certes en matière d’éthique, humour et esprit resteront à jamais insuffisants. Peut-être bien, cependant il est beaucoup d’espèces d’humour. Il y a notamment, hélas, l’humour douteux… C’est qu’il ne faudrait pas confondre l’humour avec la plaisanterie : l’humour est par définition une sorte de décalage, un jeu sur l’impropriété des mots, une pratique hardie de la métaphore, bref le vrai humour est poétique. C’est d’ailleurs par ce biais qu’une éthique de la parole se conforte d’une esthétique de l’écriture. Le poème, fût-il récité oralement, se conçoit par écrit, et c’est ainsi également que l’humour et l’esprit se travaillent. Quoi qu’il en soit, l’esprit s’avère plus large que l’humour en ceci qu’en produisant du sens, il accorde effectivement la recherche poétique de l’humour avec l’exigence de vérité, c’est-dire rigueur et exactitude (esprit de géométrie), et c’est justement dans ce trait d’union que se tient l’esprit.

 

Montaigne « La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. »

problème : pour que l’autre me comprenne, il faut que le langage de l’autre soit le mien. étouffe une voix originale ? cf expression

affirmation du sujet en même temps que recherche d’autrui. : fonction expressive je parle pour me faire entendre, d’autre part fonction communicative: je parle pour aller aux autres (1ère et troisième personne) subjectivité individuelle et objectivité du sens commun. vocation centripète et centrifuge dire tout à tous 

le sens d’une parole dépend de trois coefficients distincts : de qui, à qui , quand ?

la parole n’est vraiment efficace que s’il y a réciprocité entre les interlocuteurs.

si je plaisante et pris au sérieux..confession, nécessité de communion

ainsi toute compréhension véritable est elle meme une oeuvre : le héros parle au héros, le poète au poète

autrui condition nécessaire de la parole :

moi monde et autrui ; je parle parce que je ne suis pas seul; même dans le soliloque dans la parole intérieure je me réfère à moi comme un autre j’en appelle de ma conscience à ma conscience.

Intellectuellement et matériellement l’autre est pour chacun condition d’existence

par essence le langage est entre, il manifeste l’être relationnel de l’homme.

le moi n’existe que dans sa réciprocité avec l’autre. le moi isolé n’est à vrai dire qu’une abstraction.

Communication et information : la langue est conçue comme un code commun qui fonde et rend possible l’échange des messages : communiquer c’est transmettre de l’information à l’aide d’une langue-code indépendante du parleur;

la communication est définie comme une relation intersubjective qu’instaurent des sujet capables de parler et d’agir lorsqu’ils s’entendent entre eux sur quelque chose. » Appel

Etant donné que toute communication présente nécessairement un fondement rationnel (désir de dialoguer, effort pour argumenter, reconnaissance de la raison de son interlocuteur), il doit être possible de fonder une éthique car la reconnaissance de la valeur de l’être est la condition de possibilité de toute communication authentique. « tout être capable de communication linguistique doit être reconnu comme une personne «. l’Ethique à l’âge de la science 1987 

Le monologue est-il une objection à la nécessité d’autrui pour parler ?

Non pas.

-monologue parole intérieure, (Dujardin, Faulkner, James Joyce Ulysse monologue intérieur d’un seul personnage pendant une journée)  

mais pas le paradigme de toute parole car ce que l’on se dit à soi meme on ne saurait le soutenir devant autrui : rêverie d’une existence qui n’a pas la force de se réaliser 

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Les sujets et corrigés de colles de la première partie

1-Peut-on dire de l’animal qu’il ne lui manque que la parole ??

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00909118/document

http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=1322

Analyse : le mot pivot est « manque » => synonyme de faiblesse, défaut. Au contraire, l’homme serait doué d’une dignité, supériorité, grandeur du fait de la parole

=> différence de nature ou de degrés ?

questionner le sujet : ne serait-ce pas un avantage de ne pas avoir la parole ? (défauts, failles de la parole)

problématique : la parole privilège ou handicap de l’humanité ?

2-Les paroles s’envolent, les écrits restent.

problématique 1 :Traduction de l’expression latine d’Horace « verba volant, scripta manent ». Durant l’Antiquité, on l’utilisait pour inciter à retranscrire les connaissances à l’écrit dans un but de transmission des savoirs. => éloge de l’écriture et critique de la parole pour son manque de fiabilité et de pérennité.

Proverbe qui invite à la prudence, en rappelant que, contrairement aux paroles, les écrits ne s’évanouissent pas dans l’air et laissent des traces qui peuvent être compromettantes.

l’écriture me trahirait-il plus que la parole ? sa momification est-elle un avantage ou un inconvénient ?

problématique 2 : l’écrit semble avoir comme avantage de permettre la sauvegarde, garantie, pratique contre l’oubli et la mort mais mortifie en enlevant la personne concrète, ses émotions, ses passions…

est-ce légitime de les opposer ??

http://www.philo52.com/articles.php?lng=fr&pg=250

3-Faut-il accorder de l’importance aux mots ?

 

4-La parole est-elle essentielle pour communiquer avec autrui?

distinction communication / expression

essentielle = dans la nature, l’essence de la parole

y a t-il de la communication (au sens strict) sans parole ? cad échange, dialogue et non seulement unilatéral

l’important est « avec autrui » et le contenu qu’on communiquerait => besoins, passions, pensées… ?

un autre sujet pensant conscient, qui a une subjectivité => intersubjectivité (« conscience sans portes ni fenêtres » accessibles grâce à la parole; cf Descartes)

envisager les autres moyens de communication, et montrer ce que la parole a de plus ou moins authentique

5-La parole : souveraineté de l’espèce humaine ou définitive aliénation ?

6-Peut on parler tout seul ? 

logique/ technique/moral

éliminer tt de suite les cas psy : schizophrénie

=> c’est techniquement possible : parler semble techniquement ne pas nécessiter un interlocuteur, quelqu’un qui écoute,

=> est-ce logique de parler tout seul, à soi-même ? si l’essence de la parole est dialogique, intersubjective, si on parle toujours à quelqu’un c’est contradictoire

-en parlant à l’autre, se parle-t-on à soi-même ? détour par autrui

=> prendre conscience , surtout pour verbaliser, chagrin, émotion, amour, rendre public pour réaliser, extérioriser, exorciser

-quand on parle tout seul c’est finalement à soi-même comme un autre ?

// Platon, théâtre monologue…

si on parle tt seul c’est qu’on nous a d’abord parlé, d’abord reçu la parole, autrui  absence d’autrui est présente dans le fait de parler tout seul,

problèmatique : 

la parole est-elle par essence interlocution ? ou bien détour par autrui pour se parler à soi-même ?

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