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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

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Ravel : Biographie

Maurice Ravel, de son nom de baptême Joseph Maurice Ravel, est un compositeur français né à Ciboure le7 mars 1875 et mort à Paris le 28 décembre 1937.

Avec son aîné Claude Debussy, Ravel fut la figure la plus influente de la musique française de son époque et le principal représentant du courant dit impressionniste au début du xxe siècle. Son œuvre, modeste en nombre d’opus (quatre-vingt-six œuvres originales, vingt-cinq œuvres orchestrées ou transcrites), est le fruit d’un héritage complexe s’étendant de Couperin et Rameau jusqu’aux couleurs et rythmes du jazz et d’influences multiples dont celle, récurrente, de l’Espagne.

Caractérisée par une grande diversité de genres, la production musicale de Ravel respecte dans son ensemble la tradition classique et s’étale sur une période créatrice de plus de quarante années qui la rendent contemporaine de celles de Fauré et Debussy, mais aussi de Stravinski, Prokofiev, Bartók ou Gershwin. La grande majorité de ses œuvres ont intégré le répertoire de concert. Parmi celles-ci le ballet symphonique Daphnis et Chloé (1909-1912), le Boléro (1928), les deux concertos pour piano et orchestre pour la main gauche (1929-1930) et en sol majeur (1929-1931) et l’orchestration des Tableaux d’une exposition deMoussorgski (1922) sont celles qui ont le plus contribué à sa renommée internationale.

enfance heureuse.

Le climat artistique et musical prodigieusement fécond de Paris à la fin du xixe siècle ne pouvait que convenir à l’épanouissement de l’enfant Ravel qui cependant, au désespoir de ses parents et de ses professeurs, reconnut plus tard avoir joint à ses nombreuses dispositions « la plus extrême paresse « . ;)

Enthousiasmé par la musique de Chabrier et de Satie, admirateur de Mozart, Saint-Saëns, Debussy et du Groupe des Cinq, influencé par la lecture de Baudelaire, Poe, Condillac, Villiers de L’Isle-Adam et surtout de Mallarmé, Ravel manifesta précocement un caractère affirmé et un esprit musical très indépendant. Ses premières compositions en témoignèrent : elles étaient déjà empreintes d’une personnalité et d’une maîtrise telles que son style ne devait guère connaître d’évolution par la suite : Ballade de la reine morte d’aimer (1894), Sérénade grotesque (1894), Menuet antique (1895) et les deux Sites auriculaires pour deux pianos (Habanera, 1895 et Entre cloches, 1897).

L’année 1897 vit entrer Ravel dans la classe de contrepoint d’André Gedalge, et Gabriel Fauré devenir son professeur de composition ; deux maîtres dont il reçut l’enseignement avec comme condisciple Georges Enesco. Fauré jugea le compositeur avec bienveillance, saluant un « très bon élève, laborieux et ponctuel » et une « nature musicale très éprise de nouveauté, avec une sincérité désarmante ».

Les cinq échecs du compositeur au prix de Rome se dessinèrent ainsi sur fond de querelle entre académisme et tendances avant-gardistes. Éliminé aux épreuves préparatoires en 1900, Ravel n’obtint qu’un deuxième Second Grand prix en 1901 (derrièreAndré Caplet et Gabriel Dupont) pour sa cantate Myrrha inspirée du Sardanapale de Lord Byron, malgré les éloges de Saint-Saëns auquel le compositeur paraissait « appelé à un sérieux avenir ». Ce fut la seule récompense obtenue par Ravel, qui échoua de nouveau en 1902 (cantate Alcyone d’après Les Métamorphoses d’Ovide) et 1903 (cantate Alyssa sur un texte de Marguerite Coiffier) avant d’être rejeté au concours d’essai en 1905, son âge lui interdisant toute tentative ultérieure. Ce dernier échec posa ouvertement la question de l’impartialité du jury où siégeait Charles Lenepveu, professeur des six finalistes, et suscita, par-delà le cercle de ses premiers défenseurs, un courant d’indignation en faveur de Ravel. La nomination de Gabriel Fauré à la direction du Conservatoire de Paris en juin 1905, en remplacement de Théodore Dubois, démissionnaire, ouvrit la voie à une lente réforme du prix de Rome. Ce que certains périodiques appelèrent « l’affaire Ravel » contribua à faire connaître le nom du musicien.

grande influence de Debussy.

Dès cette époque s’affirmèrent les traits ravéliens les plus caractéristiques : goût pour les sonorités hispaniques et orientales, pour l’exotisme et le fantastique, perfectionnisme, raffinement mélodique, virtuosité du piano. À la période particulièrement féconde qui s’étend de 1901 à 1908 appartiennent notamment le Quatuor à cordes en fa majeur (1902), les mélodies de Shéhérazade sur des poèmes de Tristan Klingsor (1904), les Miroirs et la Sonatine pour piano (1905), l’Introduction et allegro pour harpe (1906), les Histoires naturelles d’après Jules Renard (1906), la Rapsodie espagnole (1908), la suite pour piano Ma mère l’Oye (1908) que Ravel dédia aux enfants de ses amis Ida et Cipa Godebski puis son grand chef-d’œuvre pianistique, Gaspard de la nuit (1908), inspiré du recueil éponyme d’Aloysius Bertrand.

admiration et soutien de Stravinsky (Oiseau de Feu , Sacre du printemps)

La guerre surprit Ravel en pleine composition de son Trio en la mineur qui fut finalement créé en 1915. Dès le début du conflit, le compositeur chercha à s’engager mais, déjà exempté de service militaire en 1895 en raison de sa faible constitution (1,61 m), il fut refusé pour être « trop léger de deux kilos » (ne pesant que 48 kg). Dès lors, l’inaction devint une torture pour Ravel. À force de démarches pour être incorporé dans l’aviation, c’est finalement comme conducteur d’un camion militaire qu’il surnomma Adélaïde qu’il fut envoyé près de Verdun en mars 1916. Depuis le front, tandis que plusieurs musiciens de l’arrière tombaient dans les travers du nationalisme, Ravel fit la démonstration de sa probité artistique en refusant, au risque de voir sa propre musique bannie des concerts, de prendre part à la Ligue nationale pour la défense de la musique française. Cette organisation, créée par Charles Tenroc autour notamment de Vincent d’Indy, Camille Saint-Saëns et Alfred Cortot, entendait faire de la musique un outil de propagande nationaliste et interdire, entre autres, la diffusion en France des œuvres allemandes et austro-hongroises.

après guerre, néoclassicisme, très grand succès concerts, publics

La façon dont s’accommoda de sa célébrité celui qui déclara désabusé, en 1928, à propos du public qui l’acclamait, « Ce n’est pas moi qu’ils veulent voir, c’est Maurice Ravel », dérouta plus d’un observateur. Ce fut d’abord, en 1920, la réaction désinvolte à sa promotion au rang de chevalier de la Légion d’honneur : pour une raison qu’il ne précisa jamais, il ne prit même pas la peine de répondre à cette annonce et obtint d’être radié au Journal officiel, il refusa de s’acquitter des droits de chancellerie afin d’obtenir sa radiation, signée le 2 avril 1920 par le président Deschanel et publiée au Journal officiel le 4 avrilsuivant, p. 5383. Satie, brouillé avec lui depuis 1913, s’en amusa dans une boutade célèbre : « Ravel refuse la Légion d’Honneur, mais toute sa musique l’accepte ».

En 1921, désireux de se fixer et d’acquérir « une bicoque à trente kilomètres au moins de Paris », Ravel acheta une maison à Montfort-l’Amaury en Seine-et-Oise, le Belvédère, où il conçut la majeure partie de ses dernières œuvres.

L’année 1928 fut pour Ravel une année particulièrement faste. De janvier à avril il effectua une gigantesque tournée de concerts aux États-Unis et au Canada qui lui valut, dans chaque ville visitée, un immense succès. Il se produisit comme pianiste, notamment dans sa Sonatine, accompagna sa Sonate pour violon et certaines de ses mélodies, dirigea les orchestres, donna des interviews et prononça des discours sur la musique contemporaine. À New York, où le peintre Raymond Woog fit son portrait, il fréquenta les clubs de jazz de Harlem et se fascina pour les improvisations du jeune George Gershwin, auteur quatre ans plus tôt d’une retentissante Rhapsody in Blue et dont il appréciait particulièrement la musique. À celui-ci lui réclamant des leçons, Ravel répondit par la négative, argumentant : « Vous perdriez la grande spontanéité de votre mélodie pour écrire du mauvais Ravel ». Dans cet esprit Ravel exhorta à plusieurs reprises les Américains à cultiver la spécificité de leur musique nationale :

« Vous, les Américains, prenez le jazz trop à la légère. Vous semblez y voir une musique de peu de valeur, vulgaire, éphémère. Alors qu’à mes yeux, c’est lui qui donnera naissance à la musique nationale des États-Unis. »

— Maurice Ravel, avril 1928.

De retour en France, Ravel s’attela à ce qui devait devenir son œuvre la plus célèbre et, malgré lui, l’instrument de sa consécration internationale. Après quelques tergiversations, le « ballet de caractère espagnol » que lui avait commandé son amie Ida Rubinstein en 1927 adopta le rythme d’un boléro andalou. Composé entre juillet et octobre 1928, le Boléro fut créé à Paris le 22 novembre de la même année devant un parterre quelque peu stupéfié. Loué par la critique dès sa première, gravé sur disque et radiodiffusé dès 1930, le Boléro connut en quelques mois un succès planétaire. Cette œuvre singulière, qui tient le pari de durer plus d’un quart d’heure avec seulement deux thèmes et une ritournelle inlassablement répétés, était pourtant considérée par son auteur comme une expérience d’orchestration « dans une direction très spéciale et limitée », et Ravel lui-même s’exaspéra du succès phénoménal de cette partition qu’il disait « vide de musique ». À propos d’une dame criant : « Au fou ! » après avoir entendu l’œuvre, le compositeur affirma simplement : « Celle-là, elle a compris. ».

De 1929 à 1931, Ravel conçut ses deux dernières œuvres majeures. Composés simultanément et créés à quelques jours d’intervalle en janvier 1932, les deux concertos pour piano et orchestre apparaissent comme la synthèse de l’art ravélien, combinant forme classique et style moderne empruntant au jazz ; mais ces deux œuvres frappent par leur contraste. Au Concerto pour la main gauche, œuvre grandiose baignée d’une sombre lumière et empreinte de fatalisme qu’il dédia au pianiste manchot Paul Wittgenstein, répondit l’éclatant Concerto en sol dont le mouvement lent constitue l’une des plus intimes méditations musicales du compositeur. Avec les trois chansons de Don Quichotte à Dulcinée, composées en 1932 sur un poème de Paul Morand, les concertos mirent un point final à la production musicale de Maurice Ravel.

À partir de l’été 1933, Ravel commença à présenter les signes d’une maladie cérébrale qui allait le condamner au silence pour les quatre dernières années de sa vie. Troubles de l’écriture, de la motricité et du langage en furent les principales manifestations, tandis que son intelligence était parfaitement préservée et qu’il continuait de penser sa musique, sans plus pouvoir bientôt écrire ni jouer. L’opéra Jeanne d’Arc, auquel le compositeur attachait tant d’importance, ne devait jamais voir le jour. On pense qu’un traumatisme crânien consécutif à un accident de taxi dont il fut victime le8 octobre 1932 précipita les choses, mais Ravel, grand fumeur et insomniaque récurrent, semblait conscient d’un trouble depuis le milieu des années 1920. La thèse d’une atteinte neurodégénérative est aujourd’hui privilégiée. Le public resta longtemps dans l’ignorance de la maladie du musicien ; chacune de ses rares apparitions publiques lui valait une ovation, ce qui rendit d’autant plus douloureuse son inaction.

intervention ultime, reveil, coma.  Il mourut le 28 décembre 1937,

 

la musique de Ravel apparaît-elle d’emblée, comme celle de Debussy, profondément originale, voire inclassable selon l’esthétique traditionnelle. Ni absolument moderniste ni simplement impressionniste (comme Debussy, Ravel refusait catégoriquement ce qualificatif qu’il estimait réservé à la peinture), elle s’inscrit bien davantage dans la lignée du classicisme français initié au xviiie siècle par Couperin et Rameau et dont elle fut l’ultime prolongement. Ravel par exemple (à l’inverse de son contemporain Stravinsky) ne devait jamais renoncer à la musique tonale et n’usa qu’avec parcimonie de la dissonance, ce qui ne l’empêcha pas par ses recherches de trouver de nouvelles solutions aux problèmes posés par l’harmonie et l’orchestration, et de donner à l’écriture pianistique de nouvelles directions.

De Fauré et Chabrier (Sérénade grotesque, Pavane pour une infante défunte, Menuet antique) à la musique noire américaine (L’Enfant et les sortilèges, Sonate pour violon, Concerto en sol) en passant par l’école russe (À la manière de… Borodine, orchestration des Tableaux d’une exposition), Satie, Debussy (Jeux d’eau, Quatuor à cordes), Couperin et Rameau (Le Tombeau de Couperin), Chopin et Liszt (Gaspard de la nuit, Concerto pour la main gauche), Schubert (Valses nobles et sentimentales), Schönberg (Trois poèmes de Mallarmé), et enfin Saint-Saëns et Mozart (Concerto en sol), Ravel a su faire la synthèse de courants extrêmement variés et imposer son style dès ses premières œuvres. Ce style ne devait d’ailleurs que très peu évoluer au cours de sa carrière, sinon comme il le disait lui-même dans le sens d’un « dépouillement poussé à l’extrême » (Sonate pour violon et violoncelle, Chansons madécasses).

Éclectique par excellence tout en s’inscrivant dans une esthétique indiscutablement française, Ravel sut tirer profit de son intérêt pour les musiques de toutes origines. L’influence notoire jouée sur son imaginaire musical par le Pays basque (Trio en la mineur) et surtout l’Espagne (Habanera, Pavane pour une infante défunte, Rapsodie espagnole, Boléro, Don Quichotte à Dulcinée) participe beaucoup à sa popularité internationale, mais conforte aussi l’image d’un musicien toujours épris de rythme et de musiques folkloriques. L’Orient (Shéhérazade, Introduction et Allegro, Ma mère l’Oye), la Grèce (Daphnis et Chloé, Chansons populaires grecques) et les sonorités tziganes (Tzigane) l’inspirèrent également.

La musique noire américaine, que lui fit mieux découvrir Gershwin au cours de la tournée américaine de 1928, fascina Ravel. Il en introduisit de nombreuses touches dans les chefs-d’œuvre de sa dernière période créatrice (ragtime dans l’Enfant et les sortilèges, blues dans le second mouvement de la Sonate pour violon,jazz dans le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche).

Enfin, il est nécessaire de souligner la fascination qu’exerça le monde de l’enfance sur Ravel. Que ce soit dans sa propre vie (attachement absolu, quasi infantile, à sa mère, collection de jouets mécaniques…) ou dans son œuvre (de Ma mère l’Oye à l’Enfant et les sortilèges), Ravel exprima régulièrement une extrême sensibilité et un goût prononcé pour le fantastique et le domaine du rêve.

orfèvre du son, orchestrateur, interprète modeste, chef d’orchestre

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Oeuvres programme option musique 2016/2017 : Ravel

 

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Programme option musique 2016-2017

Voici le programme pour l’année 2016-2017

Musique – Option facultative toutes séries

Les œuvres qui suivent sont des références pour l’évaluation des élèves au baccalauréat, mais ne sauraient constituer l’ensemble des œuvres rencontrées et étudiées durant l’année. « Celles-ci sont bien plus nombreuses, certaines étant abordées par la pratique d’interprétation, d’arrangement ou encore de (re)création/manipulation, d’autres l’étant par l’écoute, la sensibilité, le commentaire et l’analyse auditive. » (extrait du programme fixé par l’arrêté du 21 juillet 2010, B.O. spécial n° 9 du 30 septembre 2010).

– Maurice Ravel : Concerto pour la main gauche.

– Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento K136, D Majeur.

– L’Affaire Tailleferre, production lyrique de l’Opéra de Limoges (2014) au départ de l’œuvre radiophonique de Germaine Tailleferre, Du style galant au style méchant, 4 opéras bouffes pastiches (webdocumentaire disponible sur le site de Canopé).

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Tableau comparatif Rameau

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Au cas où je ne verrais pas mes musiciens !!!

Ce matin, j’avais prévu de faire plusieurs choses avec vous :

-Voir ou revoir Les Sauvages de Rameau et Caress dans Jazz et orient.

-Faire des écoutes comparatives des oeuvres au programme

-Remplir avec vous la fiche de synthèse oral

-faire un tableau comparatif sur les oeuvres de Rameau

-Répondre à vos questions pour l’épreuve.

Je vais donc publier un maximum de choses au cas où on ne se verrait pas ce matin. Vous pouvez poser toutes les questions que vous souhaitez sur ce blog.

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Romantisme

Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne et se diffusant à toute l’Europe au cours du XIXe siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique et la politique. Il se caractérise par une volonté d’explorer toutes les possibilités de l’art afin d’exprimer ses états d’âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l’évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l’exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d’une sensibilité passionnée et mélancolique. Ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d’autres domaines, en particulier la peinture et la musique.

L’adjectif romantic nait en Angleterre vers 1650, dérivé du français « roman/romanz », il fait référence aux romans du Moyen Âge, les récits versifiés en langue romane, par opposition aux ouvrages rédigés en latin : « Romantic est proche de médiéval ou de gothique d’un côté, de romanesque, merveilleux, fabuleux, imaginaire ou fictif de l’autre. » Traduit en romantisch, l’adjectif passe en Allemagne à la fin du XVIIe siècle, où cette idée de « qui est semblable au roman » prend une connotation péjorative pour « éveiller dans l’âme le goût dangereux des chimères. » Au cours du XVIIIe siècle, il prend la signification de « comme dans un tableau », devenant synonyme de pictural car « dans l’expérience romantique, la nature est perçue à travers le prisme de l’art (originellement, le roman. » C’est dans cette acception que le mot fait son entrée dans la langue française avec Les Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau où il donne le qualificatif de romantique aux rives sauvages du lac de Bienne. Coïncidant avec la mode du jardin anglais organisant la nature comme dans un tableau, il s’associe à la notion de pittoresque.

À la fin du XVIIIe siècle en Allemagne, le romantisme, revenant à son sens médiéval, s’oppose à l’Antiquité et au Classicisme.

Ses principes constitutifs furent formulés pour la première fois en Allemagne entre 1770 et 1780 par les représentants du Sturm und Drang (Tempête et Passion), le nom du mouvement, emprunté au titre d’un drame de Friedrich Maximilian Klinger, trahissait la portée contestataire de son programme idéologique.

Mû par un sentiment de révolte à l’égard de la culture dominante des Lumières, le Sturm und Drang célébrait la force irrépressible du sentiment et le culte de l’individualité, considérés comme les préalables nécessaires à toute activité créatrice. Une des idées les plus novatrices de ce mouvement fut le concept de génie artistique, irrationnel et créatif, non plus discipliné par la raison comme pour les Lumières, mais animé d’une liberté intérieure capable de briser le carcan des codes et des conventions, puisant au contraire dans la subjectivité et prêtant l’oreille à l’inspiration divine, à l’intuition, aux passions.

Le véritable rejet du classicisme fut exprimé par les collaborateurs de la revue Athenaeum, fondée en 1798 par les frères Schlegel. Avec Ludwig Tieck, Schelling et Novalis ils formèrent le “groupe d’Iéna”. « Rejetant les modèles grecs et romains à l’époque où triomphait l’esthétique néo-classique, cette conception privilégiait l’expression de l’irrationnel et le mysticisme, le sentiment de l’infini et de l’immensité, le rapport entre la nature et le sentiment intérieur. »

En Angleterre, l’essai d‘Edmund Burke, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, paru en 1756, eut une influence considérable, sur la peinture du sublime et sur le mysticisme du paysage, tel que l’illustra Caspar David Friedrich. « En interprétant le sentiment du sublime comme un état d’âme provoqué par les violentes manifestations de la nature qui, par les cataclysmes ou les visions troublantes, frappent l’homme de stupeur, Edmund Burke rompait avec la conception classique de la nature, source d’harmonie et de sérénité.

La tourmente de la Révolution française puis de l’Empire provoque un bouleversement, politique, social et culturel dont les effets se font sentir dans l’Europe entière.

Selon le philosophe Michael Löwy, la vision romantique constitue une « autocritique de la réalité » qui porte sur cinq thèmes principaux : le désenchantement du monde, sa quantification, sa mécanisation, l’abstraction rationaliste et la dissolution des liens sociaux( et exaltation du sentiment patriotique)

Musique

Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d’exploiter de puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l’orchestration devient de plus en plus audacieuse et élaborée, d’autant plus que certains instruments, comme le cor, sont modifiés par les facteurs d’instruments de manière à devenir plus maniables.

Beethoven, Chopin, Liszt, Schubert, Brahms, Saint Saêns, Grieg, Tchaikovski,

https://www.youtube.com/watch?v=hHfy1K8ClFc

https://www.youtube.com/watch?v=O2gDFJWhXp8

(Impressionisme : Debussy, Ravel)

 

Peinture

Là ou le néoclassicisme prône une beauté idéale, le rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion, l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la touche, le culte du Moyen Âge et des mythologies de l’Europe du Nord.

Néanmoins, le romantisme en peinture ne se définit pas qu’en termes d’opposition, et développe ses propres caractéristiques, influencées par le baroque :

  • L’individualisme, le sentimentalisme, le mysticisme,
  • Le culte du Moyen Âge, des « brumes du Nord » et de l’exotisme,
  • L’intérêt pour le drame, le combat, la folie et la violence en général,
  • La prise en charge des idéaux politiques révolutionnaires.

Afficher l'image d'origineLe Voyageur contemplant une mer de nuages

Caspar David Friedrich

Afficher l'image d'origineLa Liberté guidant le peuple

Eugène Delacroix

Afficher l'image d'origineLe Radeau de La Méduse

Théodore Géricault

 

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/quelque-chose-en-nous-de-romantique-14-contempler-la-nature?fbclid=IwAR0V-Z28ubaq-vA8BxuXF5_xB_CTzEymBGBb_tz38DVLB114V47u6EiE5TY

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Ecoutes comparatives

Je vous rappelle les différentes problématiques que vous devez vous efforcer de repérer pendant ces écoutes :

Commencez par trouver les problématiques concernées par les oeuvres au programme :

1 L’œuvre et son organisation

• L’œuvre et ses composantes : éléments constitutifs et leur organisation, unité et diversité, stratégies pour l’écoute, formes et structures.

• L’œuvre et son codage : libertés et contraintes, traditions/conventions/originalités, représentations visuelles et réalités auditives.

2 L’œuvre et ses pratiques

L’œuvre et sa diffusion : éditions, réception par le public (les publics) hier et aujourd’hui, supports de diffusion.
L’œuvre et ses prolongements : arrangement, transcription, citation. L’œuvre et son interprétation : conventions, délité, trahison, goût musical, authenticité stylistique.

3 L’œuvre et l’histoire

L’œuvre et ses références au passé : citation, emprunt, allusion, pastiche, hommage musical.
L’œuvre et son contexte : place de l’œuvre dans l’histoire, son environnement artistique, culturel, social et politique.

4 L’œuvre, la musique et les autres arts

L’œuvre, ses prétextes, ses références, ses usages : créations musicales d’après un texte, un tableau, un événement ; utilisation d’une œuvre préexistante dans une chorégraphie…

le tableau comparatif des deux écoutes peut vous permettre de repérer la(les) problématiques en jeu.

1- Instrumentation : différents instruments, nombre (formation=> genre), musique vocale et/ou instrumentale; musique de chambre (chacun une vois, ou orchestrale ensemble)

2- Tempo : Lent, Modéré, Rapide

3- Mesure : Binaire, ternaire, combien de pulsations par mesure…

4-Structure et carrure : forme globale et du thème

5-Genre : concerto, symphonie, chanson, …

6- Ecriture :  monodique, polyphonique, contrapuntique, harmonique, mélodique

7-Période artistique : Renaissance, Baroque, …

8-Destination, public concerné  : (film, danse, jazz, club, opéra, concert, plein air, de chambre, sacré…), live, studio…

9-Caractère : joyeux, triste, solennel,…

10-Inspirations : ressemblances, adaptation, influences…

11-Remarques : mode de jeu particulier, original, effet sonore…, effet rythmique, mélodique, nuances,

 

Rameau :

 

Les Indes galantes est le premier des six opéra-ballets de Jean-Philippe Rameau. Il est composé d’un prologue et de quatre entrées, sur un livret de Louis Fuzelier1. Cette œuvre est généralement considérée comme la plus représentative du genre de l’opéra-ballet.

L’œuvre a été créée le 28 août 1735; c’est la deuxième composition de Rameau pour la scène, après la tragédie lyrique Hippolyte et Aricie. Elle ne comportait alors que trois entrées, la dernière n’ayant été ajoutée qu’un peu plus tard, lors d’une représentation le 10 mars 1736. Cette structure à géométrie variable est permise par l’esprit de l’opéra-ballet, ou l’on ne parle pas d’actes, mais d’entrées, pour bien marquer que les différentes parties n’ont entre elles qu’une analogie thématique, et ne constituent en rien une intrigue suivie. Les Sauvages de Rameau, une pièce célèbre de nos jours, possède un itinéraire représentatif des airs qui accèdent à la popularité dès le XVIIIe siècle à travers les techniques de la transcription et de l’arrangementLes Sauvages a d’ailleurs été une des pièces de Rameau les plus transcrites. Son itinéraire s’inscrit dans des pratiques musicales anciennes : la transcription, l’arrangement et la parodie. Problématiques : L’authenticité : jusqu’à quel point, l’œuvre originale transcrite est-elle respectée ?

La notion de « frontières ». Les frontières qu’on assigne aux genres et aux esthétiques sont souvent brouillées par les usages de la transcription ou de la parodie. Ainsi lorsqu’un air ou une pièce voyage à travers des univers sociaux et esthétiques différenciés, comme ceux de la musique savante et de la musique populaire, il unifie d’une certaine manières les pratiques compositionnelles et d’interprétation que l’on pense souvent à tort comme étanches. C’est le cas, par exemple, des airs d’opéras qui se retrouvent chantés dans à l’opéra-comique de la Foire au XVIIIe siècle.

Transcription : quasiment littérale, changement d’instruments, garde les voix aux instruments de timbre et ambitus similaire

Arrangement : modification des voix, suppression, adaptation

 

Je vous invite à regarder la page de ce groupe qui adapte des airs classiques très connus de manière très originale.

Mozart :

http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/cours_divertimento_no1_.wps.pdf

http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/ex._de_com_compare.wps.pdf

http://www.lyc-curie-sceaux.ac-versailles.fr/IMG/pdf/2e_com_comp_mozart.wps.pdf

Le divertimento est un genre musical apparu au milieu du xviiie siècle. Le style du divertimento est le plus souvent léger et allègre et, en général, composé pour un ensemble réduit. Souvent conçu pour accompagner les festins de la cour.

Officiant à la cour des princes Esterhazy pendant une grande partie de sa vie, Haydn y conçoit la majorité de son immense corpus. Chez lui, le genre du divertimento est à prendre comme un champ d’expérimentation dans lequel il teste des associations de timbres instrumentaux. Première étape vers les genres de musique de chambre connus, les divertimentos sont donc à géométrie variable et utilisent aussi bien les instruments à vent que les instruments à cordes ou la voix. Le Divertimento Hob. II/46 est singulier dans l’œuvre de Haydn car celui-ci ne se tourne pas souvent vers les instruments à vent. Conscient d’avoir autour de lui des musiciens de grande qualité, il les utilise dans les symphonies mais ils n’ont pas encore une place de choix dans la musique de chambre. Le Divertimento Hob. II/46, également connu sous le nom de Feldparthie Hob. II/46, est donc une pièce originale qui illustre une volonté d’émancipation des instruments à vent dans l’univers chambriste. Prévu pour cinq parties mais pour huit instruments, il n’est donc pas encore pensé comme un quintette.

J’ai choisi ces oeuvres de Mozart que vous pouvez comparer facilement à partir de la structure, instrumentation et genre :

La messe de Requiem en ré mineur (KV 626) de Wolfgang Amadeus Mozart, composée en 1791, est une œuvre de la dernière année de la vie de Mozart, mais pas exactement la dernière œuvre du compositeur. Elle n’est de la main de Mozart que pour les deux tiers environ, la mort en ayant interrompu la composition. Elle reste néanmoins une de ses œuvres emblématiques. Sa veuve, Constance, pour pouvoir honorer malgré tout la commande et ne pas avoir à rembourser l’avance octroyée lors de la commande, d’une part, et réhabiliter la mémoire de son mari1 en vue d’obtenir une pension impériale d’autre part, demanda à Joseph Eybler, puis à Franz Xaver Süßmayr de terminer la partition2. Le Requiem a suscité de nombreuses légendes, tant du fait des circonstances insolites de sa commande que de la difficulté à distinguer exactement ce qui était de la main de Mozart et ce qui ne l’était pas.

L’œuvre est écrite pour quatre solistes (soprano, alto, ténor et basse), un chœur à quatre voix et un orchestre symphonique réduit, composé de deux cors de basset (clarinettes ténor), deux bassons, deux trompettes, trois trombones, des timbales, un ensemble à cordes et une basse continue (orgue). L’absence des bois aigus (flûtes, hautbois) et du cor d’harmonie ne passe pas inaperçue. Ainsi la sonorité de l’orchestre doit beaucoup aux timbres souples et graves des cors de basset et des cordes. L’orchestration, sobre, renforce la gravité et la transparence de l’œuvre, et crée une atmosphère sombre et austère. On ne trouve pas d’effets tels que des trémolos, des trilles, ou des éléments de l’orchestre répartis dans l’espace, que l’on peut entendre dans le Requiem de François-Joseph Gossec, composé 30 ans plus tôt et qui présente certaines similitudes avec le Requiem de Mozart sur la question des motifs mélodiques.

Dans le Requiem de Mozart (comme il est d’usage, sinon de règle, dans une très grande partie de la musique religieuse), le chœur (ici à quatre voix) occupe tout du long le devant de la scène, il n’y a que de courts passages purement instrumentaux. À quelques exceptions près, l’orchestre ne fait que servir le chœur. C’est aussi le cas des chanteurs solistes, ils apparaissent comme étant moins importants que le chœur, et sont essentiellement employés dans des ensembles vocaux (excepté dans le Tuba mirum). Aria(s) et autres formes comparables de virtuosité soliste sont totalement absentes, à l’opposé d’autres œuvres de musique sacrée et, a fortiori, des opéras, tant de Mozart que de ses contemporains. Le chœur a, quant à lui, une liberté considérable, ne serait-ce que dans le Kyrie, qui lui permet de déployer sa magnificence.

La tonalité principale du Requiem est ré mineur, une tonalité souvent associée à des atmosphères graves ou bien se rapportant à l’au-delà — comme lors des scènes du Commandeurde Don Giovanni ou dans le quatuor à cordes La Jeune Fille et la Mort de Franz Schubert.

 

Eleanor Rigby est une chanson des Beatles, essentiellement écrite par Paul McCartney et créditée comme d’usage à Lennon/McCartney. Elle paraît le 5 août 1966 au Royaume-Uni, et trois jours plus tard aux États-Unis, en deux formats : en tant que deuxième titre de l’album Revolver, ainsi qu’en single avec Yellow Submarine, du même album. Les deux titres, en « double face A », atteignent la première place du hit-parade britannique.

Dans l’esprit des autres chansons de RevolverEleanor Rigby témoigne d’une nouvelle direction prise par le groupe, qui s’éloigne encore des codes de la musique pop avec une instrumentation exclusivement classique : les Beatles eux-mêmes ne jouent pas du moindre instrument, et le producteur George Martin apporte au morceau une contribution essentielle, en écrivant la partition pour le double quatuor à cordes qui accompagne la voix de Paul McCartney.

Ici vous pouvez comparer l’utilisation du quatuor à cordes (doublé), qui sert les chanteurs. Musique qui bien que populaire (chanson), est remarquable dans l’oeuvre des Beatles puisqu’elle se veut plus « savante ». On peut donc dire que le divertimento de Mozart est une musique « savante » dont l’usage original est populaire et inversement pour ce morceau.

https://www.youtube.com/watch?v=qXhxi4z0bLs

Le Quatuor à cordes en ré mineur D. 810 « La Jeune Fille et la Mort », a été écrit par Franz Schubert en mars 1824 et est le quatorzième composé pour cette formation de chambre.Il comporte quatre mouvements et son exécution dure environ quarante minutes. Meme instrumentation que le divertimento mais structure différente, mouvement artistique différent puisque Schubert appartient aux Romantiques. Les harmonies sont plus osées, la mélodie plus libre et la répartition des voix pour la mélodie moins réservée aux violons.

 

Jazz et Orient :

Les deux musiciens ont tous deux une formation de musique classique. Ils se rencontrent au cours d’un Master Class. Šuli?, le plus jeune d’entre eux (1987), part à l’Académie de musique de Zagreb puis à la Royal Academy of Music, et Hauser (1986) à la Royal Northern College of Music, de Manchester.

Considérés dans un premier temps comme des rivaux, cherchant la compétition à chaque concours, les deux hommes vont rapidement se lier d’amitié et mettre en commun leur savoir. La création de leur première vidéo, une reprise de Smooth Criminal, est motivée par une grande difficulté financière et surtout inspirée par l’aide d’un ami de Hauser, un directeur qui leur propose de s’essayer à la musique pop : U2, Nirvana, Coldplay, Sting.

Ils apparaissent également dans la série culte Glee Saison 3 auprès de Santana Lopez et Sebastian dans l’épisode hommage à Michael Jackson.

Caravan est enregistré pour la première fois le 19 décembre 1936 par Barney Bigard and his jazzopators. Mais le morceau acquiert la célébrité avec la version enregistrée le 18 mars 1937 par l’orchestre de Duke Ellington pour le label Master Records. Ce thème, habile fusion du style jungle et d’exotisme moyen-oriental, rencontrera un grand succès international et connaîtra pléthore d’adaptations et reprises dans tous les styles et genres de musique confondus.

https://www.youtube.com/watch?v=BQYXn1DP38s

A Night in Tunisia est une composition de Dizzy Gillespie et Frank Paparelli datant de 1942, qui est devenue un standard de jazz. Comme son nom l’indique, la mélodie est orientale.

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Classicisme

Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s’incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.

La centralisation monarchique, qui s’affirme dès 1630 sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis de Mazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d’œuvres de goût inspirées des modèles de l’art antique marqués par l’équilibre, la mesure et la vraisemblance.

Le classicisme concerne la littérature du XVIIe siècle, en particulier le théâtre, mais aussi d’autres arts comme la musique, la peinture ou l’architecture.

La notion de « classicisme » pose des problèmes de définition. C’est pourquoi il peut être utile de revenir à l’origine sémantique du mot pour en comprendre le sens. Le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la dernière classe des auteurs, c’est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu’on étudie dans les classes. C’est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d’une part les auteurs de l’Antiquité dignes d’être imités et d’autre part les auteurs français du XVIIe siècle qui ont développé un art de mesure et de raison en défendant le respect et l’imitation des Anciens. Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois par Stendhal en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l’art antique par opposition aux œuvres romantiques.

La centralisation monarchique qui s’affirme dès 1630 dans le domaine politique sous l’autorité de Richelieu d’abord, puis de Mazarin et de Louis XIV a des conséquences dans le domaine culturel avec la création de l’Académie française en 1635, puis d’autres Académies qui ambitionnent de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. Il ne faut cependant pas assimiler trop vite autorité politique et autorité culturelle.

D’un point de vue idéologique, la grande question du XVIIe siècle est la question religieuse. Les écrivains classiques sont donc nécessairement pétris de culture religieuse. Certaines œuvres, comme Les Provinciales de Pascal ou l’œuvre de Bossuet relèvent même entièrement de la religion. Beaucoup seront influencés par le jansénisme.

L’enseignement des doctes est fondé sur des règles tirées des modèles grecs et latins. On lit et relit à cette époque La Poétique d’Aristote dont l’interprétation est à l’origine de la plupart des règles du théâtre classique. En poésie, c’est L’Art poétique d’Horace qui sert de référence. Enfin, les auteurs classiques puisent dans les modèles antiques pour créer leurs propres œuvres. Pour autant, elles ne relèvent pas de l’imitation pure. Les grands auteurs ne réutilisent ces modèles que pour en faire des œuvres modernes. Ainsi, si La Fontaine reprend les fables d’Esope et de Phèdre, c’est pour en donner une version moderne dont la morale sociale et politique ne peut être comprise que dans le contexte du XVIIe siècle.

Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels, mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l’écriture qui les rend intelligibles. Le classicisme est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l’ordre de la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des Lumières.

En créant une forme d’ordre, les écrivains classiques recherchent au plus haut point le naturel. Donner l’impression d’une parfaite adéquation entre la forme et le fond et d’une écriture qui coule de source est en effet l’idéal du style classique.

Or pour donner l’impression de naturel, il importe avant tout de ne pas choquer le lecteur. C’est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance jouent un rôle majeur au XVIIe siècle.
La vraisemblance correspond à ce qui peut paraître vrai. L’objectif n’est pas de représenter la vérité, mais de respecter les cadres de ce que le public de l’époque considère comme possible. Boileau a pu dire dans son Art poétique que « le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable ». Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé, etc. Le plus grand reproche que l’on ait fait au Cid est de proposer une fin invraisemblable, car la morale ne peut accepter qu’une fille épouse le meurtrier de son père même si le fait est historique.

L’importance de la vraisemblance est liée à l’importance de la morale dans la littérature classique. Les œuvres classiques se donnent en effet pour objectif de « réformer » le public en l’amenant à réfléchir sur ses propres passions. D’après Chapelain le public ne peut être touché que par ce qu’il peut croire et la littérature ne peut aider les hommes à s’améliorer que si elle les touche. Car l’idéal artistique du classicisme s’accompagne d’un idéal moral incarné dans la figure théorique de l’honnête homme. Cette expression résume toutes les qualités que l’on peut attendre d’un homme de Cour : politesse, culture, humilité, raison, tempérance, respect des règles, capacité à s’adapter à son entourage.

(trois unités), roman/nouvelles (Madame de Lafayette La Princesse de Clèves)

 

Le classicisme désigne une période précise de la musique occidentale savante, à savoir : la deuxième moitié du XVIIIe siècle. On parle alors de musique de la période classique. Elle débute avec la mort de Bach (1750) et se termine avec la mort de Beethoven (1827). Beethoven, toutefois, est un préromantique et on peut même le considérer comme le père du romantisme, la transition entre le classicisme et le romantisme.

 

  • la symphonie
  • le quatuor à cordes
  • la sonate (principalement pour piano)
  • concerto pour soliste
  • l’opéra

Principales formes

  • forme sonate
  • menuet
  • rondo
  • lied
  • thème et variation

Compositeurs représentatifs

  • Franz Joseph Haydn (1732-1809)
  • Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
  • Ludwig van Beethoven (1770-1827)

 

https://www.youtube.com/watch?v=6z4KK7RWjmk

 

La peinture classique s’inspire énormément de la peinture de Raphael, qui en demeurera la référence. Elle tend vers un idéal de perfection et de beauté, à travers des sujets nobles, de préférence inspiré de l’antiquité ou de la mythologie gréco-latine tels que les figures héroïques, les victoires ou la pureté des femmes.

Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions : la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. C’est pour cela que des règles précises et strictes doivent exprimer la représentation de la nature. La composition est donc presque toujours symétrique ou – au moins – équilibrée, et les personnages toujours ramenés à des proportions plus réduites et représentés en pied, le hors-cadre étant quasiment banni. D’autre part le décor, et tout particulièrement la nature, doit refléter et créer comme un « écho » au sujet principal et reprendre les mêmes thèmes.

La peinture classique porte à la méditation et étudie les maîtres nouveaux pour exprimer la morale et, par ailleurs, le drame. Les cortèges triomphaux occupent une large place ainsi que les sujets qui exaltent les sentiments nobles.

Parmi les plus grands représentants de la peinture classique, on compte un grand nombre de peintres français, le mouvement ayant une influence considérable dans le pays grâce à la prédominance du classicisme en architecture sous le règne de Louis XIV, et notamment Philippe de Champaigne, Nicolas Poussin et Charles Le Brun.

Saint Denis l'Aréopagite couronné par un ange - Poussin - MBA Rouen.jpgSaint Denis l’Aréopagite couronné par un ange

Triomphe d'Ovide - Poussin - Palazzo Corsini.jpg

Le Triomphe d’un poète ou Le Triomphe d’Ovide

Galerie d’Apollon, Paris, palais du Louvre.

Le Sommeil de l’Enfant Jésus, 1665,

L’architecture classique française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’Antiquité. Elle fut inventée pour magnifier la gloire de Louis XIV puis rayonna dans toute l’Europe. Cette architecture devient à l’étranger le reflet de la puissance du roi de France.

L’esthétique de cette architecture se rapproche des canons grecs et romains reconnus comme des références idéales. Elle puise aussi ses origines des éléments de la Renaissance.

L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques. Les lignes nobles et simples sont recherchées, ainsi que l’équilibre et la sobriété du décor, le but étant que les détails répondent à l’ensemble. Elle représente un idéal d’ordre et de raison.

L’influence des châteaux tels que ceux de Versailles (Louis Le Vau, François II d’Orbay, Jules Hardouin-Mansart), Grand Trianon (Jules Hardouin-Mansart), Vaux-le-Vicomte (Louis Le Vau) est à l’origine du rayonnement de cette architecture à l’étranger.

Grand Trianon, parc de Versailles

interieur de la nef de la Sorbonne

Mansart, André le Nôtre

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Rameau : La Poule

http://www.musique-orsay.fr/pages/rameau05.html

La poule fait partie de la deuxième suite en sol mineur (les Sauvages aussi). Pièce de caractère, (comme le rappel des oiseaux) elle imite le chant d’un oiseau (co co co dai écrit sur la partition). Le thème est construit sur deux motifs (notes répétées et arpèges ascendant). Variation très libre sur un thème, deux parties avec reprises. Les réexpédition sont dans le relatif majeur (A = Sib maj pour sol mineur/ B = ré mineur (ton voisin de sol mineur)

Comme pour le rappel des oiseaux, ou la gavotte et six doubles, l’idée est de varier le plus possible le motif principal = renversement, allongement, répétitions, modulations, empilement, multiplications… ce qui créé un effet dramatique renforcé par la fin abrupte. Les rythmes, les contrastes de nuances renforcent l’effet narratif.

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Rameau : Les Sauvages

http://www.musique-orsay.fr/pages/rameau06.html

http://musique-en-coulisses.fr/bac-2015-comparaison-avec-les-sauvages-de-rameau/

Les sauvages fait partie de la deuxième suite en sol qui regroupe huit pièces (dont la poule). Très connue, cette pièce a fait l’objet de nombreuses transcriptions, adaptations… Pièce de caractère, elle décrit la danse de deux indiens d’Amérique. (Histoire) Reprise du mythe du bon sauvage développé par les philosophes Montaigne, Diderot, Rousseau…

Pièce assez simple dans sa construction (en rapport avec le thème). Elle est basée sur la répétition omniprésente d’un motif rythmique dynamique. Il est joué en arpèges qui alternent main gauche et main droite (dialogue entre les deux indiens). Il est accompagné par des noires (en arpèges). Forme rondo (ABACA),

1-carrure(structure) de 8 mesures très claires (demi cadence et cadence parfaite).

2- B reprise du motif mais en Sib majeur (deux bémols) : silences à la main gauche contrastent

3- C plus contrastant : mélodie alterne gammes et arpèges; saut d’octave dans les huit dernières mesures; chromatisme (tension dramatique).

Harmonie sur trois accords (I IV V) = recherche de naturel

Beaucoup de succès : reprise et orchestration pour les Indes Gallantes (Turquie, Perse, Pérou, Amérique) en 1735, opéra ballet :

l’opéra-ballet est une pièce de pur divertissement. Il peut se composer d’un prologue, facultatif, et de plusieurs actes (ou entrées) dont les intrigues, généralement simplifiées à l’extrême et basées sur les sentiments amoureux, sont indépendantes les unes des autres mais reliées par un thème commun que résume un titre. Une place prépondérante est laissée aux intermèdes dansés dont le prétexte est fourni par l’action.

Dans l’opéra-ballet, non seulement la danse conquiert un statut égal à celui du chant, ce qui permettra aux danseurs d’éblouir le siècle des Lumières, mais elle favorise, dans une institution qui l’avait exclue, l’apparition de la comédie. Comédie, c’est-à-dire sujets familiers, lieux et circonstances véridiques – tel le carnaval de Venise, célèbre dans toute l’Europe pour la licence qui y règne –, et enfin personnages réalistes et typés, susceptibles de danser, contrairement aux dieux et aux héros pour lesquels l’expression chorégraphique est inappropriée.

 

 

 

Ce lien est très bien fait sur le baroque et Rameau.

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