PhiloStjo

Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'sujet' Category

Pourquoi nous (génération Y) sommes malheureux ?

Un article intéressant qui modernise quelques notions sur le bonheur de nos chers stoïciens :)

Why Generation Y Yuppies Are Unhappy

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Modification de l’ADN d’embryon autorisée

http://www.courrierinternational.com/article/genetique-la-modification-de-ladn-dembryon-humain-autorisee-au-royaume-uni?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

http://www.lemonde.fr/biologie/article/2016/02/01/des-manipulations-genetiques-d-embryons-humains-autorisees-en-grande-bretagne_4857389_1650740.html

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Dm obligatoire TS et TES

Pour la rentrée, lire l’Existentialisme est un humanisme de Sartre et répondre aux différentes questions.

Vous trouverez le texte ici.

Questions :

1- A l’origine, le texte était une conférence. Donnez la date, l’heure et le lieu de celle-ci.

2- Quel compte-rendu en fait Boris Vian dans l’Ecume des jours ?

3- Par qui sont rédigés les notes présentes dans l’édition de Nagel ?

4- L’existentialisme est la cible de critiques à l’époque. A qui répond-il ? (Il les désigne par les lâches et les salauds). Quels sont les quatre reproches qui lui sont faits ?

5- Deux philosophes sont également visés par cette conférence, l’un pour la notion de sens de l’histoire, l’autre pour sa morale. Qui sont-ils ?

6-Les thèmes essentiels de sa pensée sont la contingence de l’existence, le fait que « l’existence précède l’essence » (pour l’homme) et qu’il soit par conséquent « condamné à être libre »:

-Ce sentiment que l’existence est contingente lui vient en rédigeant la Nausée. Où a-t-il écrit ce livre et y a enseigné ? Que signifie « contingente » ici ?

Cette contingence ne s’oppose pas au fait que l’homme soit « en situation ». Cette facticité de l’existence ne saurait être une excuse pour l’homme pour se faire en-soi, c’est-à-dire pour ne pas être libre, se déresponsabiliser :

-le fait de naitre dans une société et à une époque donnée

-le fait d’avoir un corps

-le fait d’avoir un passé

-le fait d’exister dans un monde qui nous préexiste

-le fait d’exister parmi d’autres sujets (intersubjectivité)

-le fait de mourir (finitude)

7- Que signifie « l’existence précède l’essence », utilisez pour l’expliquer l’exemple du coupe-papier qu’il utilise dans le livre en citant le texte.

8-Que signifie « l’homme est responsable de tous les hommes » ? Expliquez en citant  le  texte.

9- Citez les trois concepts fondamentaux de l’existentialisme.

10- Qu’est-ce que la mauvaise foi pour Sartre ? Faites un parallèle avec l’exemple du garçon de café.

11- Expliquez en quelques mots pourquoi pour Sartre « l’existentialisme est un humanisme ».

 

Inutile de vous préciser (oui c’est une prétérition :) ) qu’il faut écrire les questions, faire des phrases (en français) et sans faute d’orthographe (c’est un devoir maison), qu’il faut faire un effort dans la présentation (éviter les ratures et autres négligences comme « dm phylo »…) et que bref ! faîtes cela sérieusement (déjà si vous avez lu jusqu’ici c’est déjà pas mal… c’est vrai quoi je ne suis même pas certaine que vous lisiez les petites notes, c’est pour ça, je me lâche ! BAZINGA ! (tiens ça vient d’où ça ??)….

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Corrigé : Peut-on se mentir à soi-même ?

Pour voir les les merveilleux dessins au brouillon.

Accroche : définition du mensonge : attitude qui consiste  délibérément, intentionnellement, volontairement à taire ou travestir la réalité, la vérité que l’on connait  dans le but de tromper autrui. Le mensonge implique donc manque de sincérité, de franchise, d’honnêteté. Il ne saurait y avoir un droit de mentir (peut-on) puisque il s’oppose à la confiance, fondement de la relation à autrui. Il est donc contraire à la morale.

2R : impossible logiquement car comment pour que le mensonge fonctionne, il faut que celui à qui on ment ignore la vérité. Si on se ment à soi-même, on connait et on ignore la vérité. Mais comment donner droit à cette expression courante, à ces situations où on dit de quelqu’un qu’il se ment à lui-même, qu’il fait « comme si » il était riche, confiant, sûr de lui ? ou indifférent à la situation qu’il subit (déni) ?

P :Il semble donc que nous soyons devant une aporie puisque la condition pour se mentir à soi-même (être celui qui ment) est la ruine pour y croire (être celui à qui on ment).

S’il est possible de dépasser le paradoxe ci-dessus, à quelles conditions ? et pour quelles raisons voudrions-nous nous tromper, être immoraux envers nous-mêmes ? Quel sens cela aurait-il de volontairement (un mensonge est volontaire) se vouloir du mal (du mal/le mal) ?

E : enjeu moral, bonheur

P :

I conditions et impossibilités logique et morale

II II Ce que l’on appelle mensonge à soi-même est en vérité soit erreur, illusion, mauvaise foi.

III Il faut se mentir à soi-même

I conditions et impossibilités logique et morale

  • énoncer une affirmation mensongère (décalage entre description et langage)=> pouvoir du langage : avoir une conscience : les êtres sans conscience réfléchie ne mentent pas et à fortiori à eux-mêmes. Il faut avoir conscience du monde et de soi dans ce monde, de la réalité pour la déguiser. = > il faut avoir une conscience (morale) pour mentir (à soi-même) (condition)
  • Mais cette conscience est la ruine du mensonge puisque comme l’indique l’étymologie (avec savoir), je ne peux pas avoir une idée et l’ignorer. Ce serait comme penser que je ne pense pas, ou douter que je doute. Si je peux faire erreur, douter de mes pensées, quand je mens, je sais que je mens.  Le cogito serait en fait un mens ergo sum. Nous ne pourrions être notre propre malin génie. C’est d’ailleurs pour cela qu’autrui est souvent la source de cette accusation de malhonnêteté. Quelqu’un qui se dirait qu’il se ment, ne pourrait se mentir…
  • Pour mentir, il faut donc être deux : un dupe et un dupé; les deux ne pouvant résider dans la même personne, si elle est définie par son unité. Kant unité du je dans mes représentations, une seule et même personne.
  • Cette unité est d’ailleurs la condition pour être une personne juridique et morale capable de répondre de ses actes (responsabilité). Le fou et l’amnésique étant plusieurs personnes dans un même homme ne peuvent être jugés ou condamnés.
  • => impossible de se mentir à soi-même car le sujet est conscient et un.

Transition : Il s’agit donc d’envisager ce que l’on a coutume de désigner comme un mensonge à soi-même et de dégager les raisons qui nous poussent à ne pas être dans le vrai.

II Ce que l’on appelle mensonge à soi-même est en vérité soit erreur, illusion, mauvaise foi.

  • La connaissance de soi partiale et partielle est une ignorance, une méconnaissance involontaire. Se surprendre, s’étonner n’est pas se mentir : un menteur n’est jamais surpris par la vérité qu’il a dissimulée. Il peut seulement le feindre aux yeux des autres.
  • Si on n’évite de faire un travail sur soi, de se connaitre davantage (qualités/défauts), c’est que parfois c’est douloureux et cela demande un effort de prise de conscience, un recul. Celui qui se mentirait, se connaîtrait et se cacherait volontairement à soi-même sa vraie personnalité, son identité. Ce ne serait donc pas à proprement parler un mensonge mais une marque de paresse et/ou de lâcheté, une solution de facilité, une fuite vers ce que l’on ne veut pas se donner la peine de connaître davantage ou vers ce qu’on préférait être. Or négliger volontairement cette tâche de connaissance de soi-même, c’est comme vivre avec un inconnu toute sa vie, cohabiter avec un étranger. C’est en outre limiter sa liberté (en ne connaissant pas ses limites, ses valeurs, ses capacités…) et sa morale (comment être maître de soi-même si on ne se connait pas ?), même si cette quête est infinie, cela ne nous dispense pas de commence dès maintenant ! « Connais toi toi-même » (devoir moral) et mettre en péril son bonheur (un menteur n’est pas serein, quelqu’un qui ne se connait pas ou s’ignore délibérément est-il vraiment heureux ?
  • Cette paresse et cette lâcheté sont des marques de manque d’authenticité, de mauvaise foi. Cf Qu’est-ce que les Lumières ? Kant ; (manque de réflexion, penser par soi-même); le garçon de café Sartre
  • cette mauvaise foi est le signe d’une angoisse face à la liberté de penser, d’agir inhérente à l’homme. La peur de l’échec, du jugement, poussent certains individus à se trouver des excuses, à jouer un rôle, à justifier leurs situations par un fatalisme, déterminisme(« je ne suis pas fait pour), et celles des autres par ce même déterminisme (« ils sont faits pour cela ») ôtant d’un revers de manche leurs propres responsabilités et le mérite des autres. On pourrait également évoquer l’acrasie, de « faiblesse de la volonté » se manifestant quand nous nous engageons dans des résolutions que nous n’arrivons pas à tenir. ex: arrêter de fumer, gourmandise, amour, travailler…
  • Quelqu’un qui passe son temps à vouloir paraître riche, confiant, intelligent, sait précisément ce qui lui manque (sans doute d’abord de la confiance en lui). Ce mensonge n’en est donc pas un puisque le simple fait qu’il cherche à être quelqu’un d’autre prouve qu’il se connaît et ne s’aime pas, comme Narcisse préfèrant son image à lui-même.
  • Vouloir paraître tel ou tel aux autres est d’ailleurs le signe qu’on ne l’est pas. Quelqu’un de vraiment gentil n’a pas besoin et ne ressent pas le besoin de le prouver. Il n’attend pas la reconnaissance d’autrui. En jouant à être, en faisant semblant d’être, on ne fait qu’entériner son manque d’être. S’il faut se méfier des apparences (peut-être toujours trompeuses), c’est vis à vis de nos propres comportements qu’il s’agit d’être vigilant. « L’habit ne fait pas le moine », et sa propre foi ne se révèle pas dans le port d’un habit (Tartuffe). Quand on cherche à persuader les autres de son engagement, de sa valeur, d’un sentiment… c’est sans doute d’abord soi que l’on cherche à persuader. D’ailleurs, la qualité d’un bon comédien est son insensibilité : « C’est l’extrême sensibilité qui fait les acteurs médiocres ; c’est la sensibilité médiocre qui fait la multitude des mauvais acteurs ; et c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » Diderot Paradoxe du comédien Sensibilité : entendons émotion, émotivité, l’ensemble de ces impulsions auxquelles on s’abandonne sans les contrôler. Le comédien sensible est inégal d’une représentation à l’autre, d’une scène à l’autre ; il n’est même, à la limite, que l’acteur d’un seul rôle. Le grand comédien, lui, grâce « à l’étude des grands modèles, à la connaissance du cœur humain, à l’usage du monde, au travail assidu, à l’expérience et à l’habitude du théâtre », possède « une égale aptitude à toutes sortes de caractères et de rôles ». Sur scène, il est de « sang froid », et c’est parce qu’il n’éprouve pas l’émotion qu’il représente qu’il peut faire éprouver aux spectateurs l’effet suscité par cette émotion ; il n’est pas là pour pleurer, mais pour faire pleurer. Le comédien ne se ment pas à lui-même, mais feint l’émotion pour la faire ressentir. Plus il ment, plus il est persuasif mais ce n’est pas lui qui est dupé.

    – Si le sujet ignore une partie de la réalité, ce ne peut être volontairement, on parlera alors de déni ou dénégation inconscients. Un mécanisme de censure du surmoi entraînera un refoulement de souvenirs ou éléments de la réalité insurmontables par la conscience, consistant à les maintenir dans l’inconscient. On ne peut pas parler ici de mensonge à soi-même si on entend le soi comme une personne caractérisée par son unité. Si on conçoit comme Freud que « le moi n’est pas maître dans sa propre maison », qu’il y a une altérité fondamentale au coeur du sujet (« Je est un autre » Rimbaud), si on peut ne pas être soi-même, si on peut être hors de soi, alors pourrait-on admettre l’idée qu’une partie de soi mente à une partie… Mais peut-on encore parler de « soi-même » ? Comment pourrions-nous même disqualifier moralement l’acte de quelqu’un qui serait en même temps actif et passif de son mensonge, qui ne pourrait assumer et pâtir en même temps ? Le fondement même de la morale semble être mis en abîme par la possibilité que le sujet puisse être plusieurs…

    Transition : Nous venons de voir ce que l’on a coutume de considérer à tort comme du mensonge à soi-même et les raisons de chaque phénomène. Mais n’y a-t-il pas une raison plus radicale, fondamentale de se mentir à soi-même ? qui s’enracinerait dans la nature finie et consciente de l’homme. De plus, peut-on imaginer quelqu’un qui se voudrait du mal volontairement ? (cf. Socrate Protagoras; acrasie )

    III Il faut se mentir à soi-même

  • la nécessité d’avoir des illusions, de rêver, d’espérer même et surtout quand tout nous invite à l’attitude inverse. Croire/ savoir : croire en l’amour, le bonheur, la liberté, la paix… le fatalisme de celui qui ne se ment pas, qui désespère, cette lucidité est tout autant mortifère que le fatalisme de mauvaise foi. Il ne s’agit pas de faire semblant, de se leurrer volontairement, de vivre dans l’illusion et la crédibilité en proie aux superstitions; mais de garder un regard neuf, ouvert au monde et au changement, aux lendemains qui chantent.  Cette naïveté, cet étonnement optimiste du philosophe s’oppose au réalisme morbide du savant pragmatique. Continuer de croire en soi, en l’humanité … semble nécessaire, vital au risque de tomber dans un état dépressif.
  • Le fataliste est sans doute plus proche de l’idéaliste qu’on le croit. Il s’agirait de trouver un mensonge à soi-même salvateur, bénéfique qui ne chercherait pas à la malhonnêteté à soi et aux autres mais une illusion qui donnerait du sens à nos actions, un motif d’entreprendre, le coeur du désir comme nostalgie de l’étoile et que l’imagination embellit et pare, et nous rend l’objet comme présent et sensible. Rousseau
  • Il y aurait donc une bonne façon de nous mentir, un bon usage. Une façon de faire diversion, de nous divertir de l’essentiel, de volontairement nous éloigner de ce qui nous tourmente, nous taraude. C’est ce que Pascal appelle le divertissement qu’il dénonce et paradoxalement loue. L’homme essaie de fuir sa condition, sa finitude, de ne pas y penser en s’occupant sans cesse l’esprit, négligeant la proie si on lui donnait. La guerre, le travail, les jeux sont toutes des diversions pour échapper à l’ennui (être odieux). Ce n’est pas tant l’idée de se retrouver sans rien faire que le fait de savoir qu’on sera amené à penser à soi-même qui nous fait participer à ce processus. Pascal nous invite à prendre conscience de cela sans pour autant le condamner car il précise cependant  que cette illusion dans laquelle nous nous plongeons volontairement est essentiel pour être heureux ici-bas car elle nous procure nos seuls moments de joie.

On peut donc se mentir à soi-même, c’est même nécessaire pour des êtres conscients, des « roseaux pensants », ce serait l’unique moyen d’être heureux comme des hommes.

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Plan du cours : Le Bonheur

Dépend-il de nous d’être heureux ?

I Une définition problématique

II Une morale du bonheur : le bonheur comme fruit de mon action

III Sommes-nous condamnés à être malheureux ?

IV Le bonheur est-il une affaire privée ? Le bonheur peut-il être le but de la politique ?

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Pour être heureux, faut-il satisfaire tous ses désirs ?

Vous pouvez trouver ici un exemple d’introduction pour ce sujet.

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La question « qui suis-je » admet-elle une réponse exacte ? Perles, erreurs et corrigé

1- Il faut rester au moins 3 heures !!!! Vous ne pouvez pas réaliser un devoir digne de ce nom en partant avant. Tous les élèves partis avant auraient pu facilement améliorer leur devoir en prenant le temps de développer, corriger leur copie.

2- L’orthographe peut être améliorée en respectant certaines règles de base : les pluriels, les participe passé (mettez au féminin), les fautes les plus courantes : il a tort et pas tord ;  langage et pas language; philosophie et non phylosophie; malgré et non malgrés; Lock, Pascale,  Décarte; un enfant en basage; partial et non partialle;

3- Respectez la forme dissertative : on passe des lignes entre les parties, on va à la ligne à chaque nouvel argument.. cf comment faire une dissertation

4- On ne commence pas une partie par un auteur ni un connecteur logique comme En effet, ou Cependant…

5- Les références doivent être exactes : ne pas se tromper sur l’auteur ni l’oeuvre.

6- Soulignez le nom des oeuvres

7- Les parties du plan doivent être annoncées comme des thèses, c’est-à-dire, par des phrases et non seulement des mots, thèmes.

8- Revoir la forme interrogative indirecte ex: on se demandera si la conscience est-elle…..

9-Il faut toujours expliquer une citation sinon c’est juste pour broder, « faire genre »…

10- distinguez inconscient et inconscience !!!!!

11- Reliez tous vos propos au sujet, à la question posée !! sinon c’est hors-sujet, ce n’est pas au correcteur de deviner votre réponse !!!

12- la question posée n’est pas un problème !!!!!!

13-Les expressions à bannir : « la vie de tous les jours »; « au jour d’aujourd’hui »; (ces deux expressions vous font passer pour des cakes); « moi profond » (femme actuelle); « comme par exemple » (comme=par exemple); « Depuis la naissance de l’humanité »; « depuis toujours »…

14- pas de JE pense, je crois, à mon avis, ma réponse…

15- La question d’autrui chez Sartre n’a rien à voir avec l’inconscient !!!

16- « Freud tente donc avec acharnement de prouver sa thèse.. »; « envoyés loin dans l’inconscient »; « le garçon de café pense être garçon de café donc il est garçon de café »… et s’il pense être une betterave ??

17- le moi « juge et jugé » n’a rien à voir avec autrui ! justement il est partial car il se juge lui-même !

Si besoin vous trouverez tous les conseils de méthode dans la catégorie prévue à cet effet !

Introduction

« Qui suis-je » ? Je semble être le mieux placé pour me poser la question et y répondre. La réponse me semble évidente : je connais mon état civil, ma généalogie, mon passé, mes goûts, mes pensées… Mais tout comme Roméo qui s’il ne s’appelait plus Roméo, conserverait encore les chères perfections qu’il possède », je ne me réduis pas à mon nom qu’il soit Montague ou celui de la rose. Et mon identité ne saurait pas davantage se réduire à mon ADN car l’expérience me prouve qu’il n’est pas rare de ressentir cette étrangeté, cette altérité en moi, de me surprendre, me méconnaître. Et c’est souvent lors d’une crise identitaire (adolescence, quarantaine), une remise en question, quand on ressent des remords, quand on est surpris du regard d’autrui sur soi, qu’on en arrive à poser cette question « Qui suis-je? ». Car on vit la plupart du temps comme si la réponse allait de soi, comme si notre identité ne posait pas problème, comme si elle était de l’ordre du bien connu. Il semble alors qu’on soit à la fois le mieux placé pour répondre de manière exacte à la question « qui suis-je » mais aussi le moins bien placé puisque juge et partie, on manquerait inévitablement d’objectivité, et sans aucune possibilité de vérifier, de sortir de soi pour savoir si l’on est bien ce que nous croyons être. Condamné à se voir sous le prisme de la subjectivité, on ne pourrait jamais être certain de l’authenticité du portrait que l’on fait de soi.

Peut-on alors répondre de manière exacte à cette question ? Il semble que nous soyons devant trois problèmes que nous étudierons à la faveur de trois axes :

Tout d’abord, peut-on être sûr de la réponse ? Peut-on avoir une quelconque certitude quant à la connaissance de soi ?

Nous verrons, ensuite, la réponse sera-t-elle conforme à la réalité ? Si c’est moi qui y répond, il faut pouvoir comparer ! Or comment comparer si nous l’objet et le sujet de la question se confondent ?

Enfin, la réponse ne risque-t-elle pas d’être approximative, incomplète, variant au gré de mes changements (physiques, moraux, …) ? Comment répondre de manière exacte si je change sans cesse ? Comment rester identique, exact malgré les changements ? Mon identité est-elle mise en péril sans cette exactitude ?

I Je peux répondre avec certitude que je suis (ce que je suis, mais pas qui je suis)

-Seul l’homme se pose cette question et peut y répondre parce qu’il a une conscience (contrairement aux animaux). Cf. « Posséder le Je », l’enfant troisième personne…ex : test du miroir

-Mais s’il peut répondre facilement lorsqu’il s’agit de dire ce qu’est un objet, en revanche il semble voué à se décrire de manière non exhaustive (à l’infini). On peut donner l’essence d’un objet, sa définition, sa fonction; ce qui est impossible pour l’homme. Le définir reviendrait à lui coller des étiquettes, des stéréotypes, à l’identifier à. La réponse ne serait donc pas exacte, mais dirait ce qu’il est, comme autre chose, ce qu’il a en commun, ce qu’il partage avec d’autres. Cf. Sartre coupe-papier; essence/existence; Beauvoir féminisme…

-Je peux répondre avec certitude que je suis. Ma pensée me révèle mon existence comme chose pensante, dont la grandeur est de se savoir misérable (fini), dont la dignité est de faire l’unité dans ses représentations.

Transition =Mais cette vérité indubitable est partagée avec tous les hommes quand ils pensent; elle est anonyme, impersonnelle parce qu’universelle (essence humaine) Descartes (cogito), Kant (pas unicité); sommes-nous voués à ne pas nous connaître ? que savons-nous de nous ?

II Mais ma réponse peut manquer d’objectivité et d’impartialité (besoin de la médiation d’autrui)

-moi juge/jugé; juge et partie; sur/sous estime; Narcisse; partial,

-on peut se mentir à soi-même, se leurrer, croire qu’on a une essence définie, qu’on peut répondre exactement à la réponse qui suis-je, comme le garçon de café; mais c’est preuve de mauvaise foi, cela cache une angoisse d’assumer de n’être rien, ou de pouvoir tout être, la liberté. Prétendre qu’on peut répondre exactement cache une volonté de ne pas se poser la question, se remettre en cause, c’est se chosifier.

-besoin du regard d’autrui , médiateur entre moi et moi-même; honte; enfer c’est les autres; Sartre; la question peut être posée à autrui mais il ne faut pas se réduire à sa réponse. Elle n’est pas exacte, il faut combiner deux réponses, regards : le sien et celui d’autrui afin de mieux se connaître. Poser la question à autrui est donc salvateur et instructif. (pas unité), mais réponses multiples

Transition :Mais nous devons nous poser la question et tenté d’y répondre malgré les difficultés pour pouvoir répondre de ses actes et acquérir la liberté.

III Et la question « qui suis-je » est sans cesse à reposer car mon identité change, ne se dévoile pas immédiatement et s’affirme dans l’action.

-réponse partielle car connaissance incomplète de soi : surprise, étonnement, regret… et changements => identité personnelle à construire, unité, unicité, ipséité, mémoire, conscience  Locke; fou, amnésique « hors de soi » j’ai changé »; réponses multiples, puzzle

la réponse ne peut être exacte car la question est mal posée : l’identité n’est pas identique, elle change or « qui suis-je? » présuppose une fixité, une stagnation. On devient, on a à être bien plus qu’on est. Une chose est, le sujet existe. La question est à poser sans cesse au cours de la vie, seule la mort pourra fournir une réponse exacte mais toujours au passé. C’est donc une question qui ne peut être posée par la personne au présent, puisque lorsqu’elle pourrait y répondre (essence figée), elle ne peut plus (elle est morte).

-l’inconscient nous empêche de nous connaitre totalement… Freud mais on peut s’approcher de la réponse en travaillant sur soi, introspection, psychanalyse.

-La question prend son sens quand la situation accule l’individu; lorsque la situation l’oblige à s’affirmer contre, lui fait obstacle. On s’identifierait alors plus contre qu’à quelque chose ou quelqu’un. L’affirmation du sujet serait effective dans l’opposition. Ainsi l’action de transformer le monde (l’objet qui s’oppose à moi), la révolte, le combat l’oppression seraient autant de moyens et d’occasions pour le sujet de se poser la question « Qui suis-je » et d’y répondre par l’action et le projet de son existence. « Nous n’avons jamais été aussi libres que sous l’occupation » Sartre.

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La nature contradictoire du désir

Le désir est un mouvement, une tension (pulsion) vers un objet possible de satisfaction, il résulte d’un manque. On ne désire que ce qu’on n’a pas.

Il se distingue du besoin, nécessaire, qui porte sur un objet général (manger, dormir…) mais a en commun avec lui de s’inscrire dans une logique cyclique de l’insatisfaction. Ce cycle suggère l’esclavage, la répétition, le châtiment à l’instar des nombreux mythes ( Prométhée, Tantale, Sisyphe, les Danaïdes…). Dans la mythologie grecque, les Danaïdes sont les cinquante filles du roi Danaos. Elles accompagnent leur père à Argos quand il fuit ses neveux, les cinquante fils de son frère Égyptos. Après avoir proposé une réconciliation, elles épousent leurs cousins et les mettent à mort le soir même des noces sur l’ordre de leur père. Les Danaïdes sont condamnées, aux Enfers, à remplir sans fin un tonneau sans fond. Ce mythe sera repris par Socrate dans le Gorgias, lorsqu’il compara la conception du bonheur du sophiste à un tonneau sans fond.

Le désir se distingue également de la volonté car si celle-ci est guidée par l’entendement, et par conséquent le rationnel (j’organise rationnellement les moyens en vue d’une fin), celui-ci, en revanche, l’est par l‘imagination; ne connait donc pas les limites de la rationalité:  l’impossible, l’interdit, l’immoral, l’irréel ne le suppriment, ne le réfreinent pas.

Si le désir est un mouvement vers un objet possible de satisfaction, il semble tirer sa raison d’être de celui-ci. La possession du désirable conduirait à la satisfaction, à la plénitude, à l’apaisement. Le manque serait comblé. Le mouvement du désir trouverait ainsi sa fin, il n’aurait plus lieu d’être. Mais il semble qu’il n’en soit pas ainsi.

En effet, l’objet désiré une fois obtenu perd son caractère de désidérabilité. Que devient le désirable, en effet, s’il n’est plus désiré ?

Ensuite, une satisfaction complète du désir (qui s’apparenterait au bonheur) semble impossible car le désir ne cesse de se tourner vers de nouveaux objets; il renaît sans cesse. Son but serait donc aussi sa mort. On peut dire alors qu’il veut et ne veut pas être satisfait car sans manque le désir s’éteindrait et sa fin en fait un processus sans fin. D’ailleurs, que serait une vie sans désir ? Quelles seraient nos motivations, nos raisons d’agir sans désir ? Choisir la mort du désir (ne plus manquer, ne plus souffrir) ne nous conduit-il pas à un désir de mort ( ennui, perte de sens, de but Cf. étymologie anorexie =absence de désir)

Le désir se caractérise ainsi par sa démesure, infini dans le temps et dans les objets, allant jusqu’à se porter sur l’impossible, « l’inaccessible étoile » (d’où l’étymologie desiderare : nostalgie de l’étoile =>sidéral).

Désirer, est-ce alors réellement chercher la satisfaction ? Souhaite-t-on vraiment satisfaire un désir quand on désire ? Ou n’est-ce qu’un prétexte pour désirer ?

Cette nature contradictoire du désir est illustrée dans le Banquet de Platon par la prêtresse Diotime. Celle-ci raconte qu’Éros est fils de Poros (dieu de la Richesse) et de Pénia (dieu de la Pauvreté). Éros incarne l’ambiguïté du désir (épithumia): «Il [Éros] n’est par nature ni mortel ni immortel ; mais dans la même journée, tantôt il est florissant et plein de vie, tant qu’il est dans l’abondance, tantôt il meurt, puis renaît, grâce au naturel de son père. Ce qu’il acquiert lui échappe sans cesse, de sorte qu’il n’est jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence (…)» (203 e). Le désir oscille entre la plénitude et le manque, l’opulence et le dénuement, ce qui le contraint à être une recherche perpétuelle. La philosophie, comme amour de la sagesse, est marquée du sceau du désir : le philosophe désire être sage mais ne l’est jamais. :)

Pourquoi dès lors désirons-nous ? Quelles sont les causes de ce désir en l’homme qui semble le condamner à ne jamais être au repos, apaisé, satisfait ?

Aristophane, toujours dans le Banquet, explique le désir amoureux, tout particulièrement le fait que « nous cherchions tous notre moitié ». Il raconte le mythe de l’Androgyne. Dans des temps immémoriaux, vivaient des êtres boules à deux têtes, quatre bras, quatre jambes( Il y avait des femme/femme; homme/homme; et femme/homme). Mais leur orgueil suscita le courroux de Zeus qui pour les punir les fendit en deux et les dispersa aux quatre coins du monde. Depuis ce jour, chacun cherche sa moitié, espérant retrouver cette union première. Ce serait donc la nostalgie d’une fusion primitive qui expliquerait le désir amoureux. Le bonheur d’être avec l’être aimé viendrait du sentiment d’être plus un à deux ! (si on est une moitié…). Le manque radical (à la racine) d’être expliquerait ici le désir de l’autre, c’est soi que l’on chercherait en l’autre…

Diotime voit aussi dans le désir un manque radical mais l’enracine dans notre finitude. L’homme mortel, cherche sans cesse à combler cette imperfection, ce vide d’être en créant ou procréant. Le désir motive des actions qui visent à remplir ce vide, à nous éterniser, nous rendre immortels.

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Autrui médiateur entre moi et moi-même

Dans ce texte, Sartre s’interroge sur la prise de conscience du sujet. On l’a vu, elle n’est pas immédiate mais nécessite de passer par exemple par le langage, l’art ou la révolte. Ici, Sartre considère que la conscience de soi ne s’acquiert pas de manière solipsiste (c’est-à-dire pas le sujet par et vis à vis de lui-même) mais via autrui.

Il illustre cette thèse avec l’expérience d’un « geste maladroit ou vulgaire » qui est vécu de manière neutre pour le sujet; il ne se rapporte pas à lui de manière réflexive. C’est l’apparition d’autrui me voyant réaliser ce geste qui provoque la honte, que Sartre désigne comme « reconnaissance » de soi : je reconnais que je suis comme autrui me voit.

Si je refusais cette image, je ressentirais de la colère ou de l’agacement devant « un mauvais portrait de soi qui nous prête des bassesses que je n’ai pas. » En revanche, la honte est l’indice d’un dévoilement de ce que je suis dans et par le regard d’autrui.

Autrui me permet alors de me connaitre objectivement (car autrui me voit d’un point de vue externe) mais aussi parce qu’il m’objective, il me fige dans une essence, un « être maladroit ou vulgaire ».

Autrui est donc une condition de la connaissance de soi. Cependant je ne peux me réduire à ce regard car je suis plus, autre que cette essence dans laquelle il voudrait me figer. Je suis libre d’être autre chose, « j’ai à être » quelqu’un d’autre.

C’est ce qui fera dire « L’enfer c’est les autres » non qu’ils soient méchants, qu’ils me critiquent ou que la société soit aliénante  mais que ce regard est nécessaire et réducteur.

La connaissance de soi nécessite donc la somme de deux regards : celui que je porte sur moi et celui qu’autrui porte sur moi. Se réduire à l’un comme à l’autre me prive d’une réelle connaissance de moi-même.

Au passage, notez que la conscience morale surgit médiatement, par la présence réelle ou imaginaire d’autrui.

https://www.youtube.com/watch?v=5MBIgjwGb1k

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La conscience : du test du miroir au culte de la personnalité

Et si cette aptitude à se reconnaitre dans le miroir, à prendre conscience de soi, poussée à l’excès ne devenait pas l’occasion de se sous/sur estimer ?

Pire, si la connaissance de soi est médiatisée par autrui, si elle est bien souvent « reconnaissance » (cf. geste maladroit ou vulgaire L’Etre et le Néant Sartre),  la self-estime, la confiance en soi se construiraient-elles à partir des likes et commentaires des selfies ?

Quantifiées, mesurées, elles se réduiraient à la popularité éphémère d’un post sur notre fil d’actualité, perdu parmi les dizaines d’instantanés, témoins de notre besoin d’exister aux yeux des autres. Mes amis m' »aiment », me « commentent » ou me « partagent » = j’existe.

Je cherche mon identité personnelle : Qui suis-je ? Je suis bien une personne malgré les multiples visages ou masques que j’arbore sur la toile, selon les contextes. Je suis unique ?? Paradoxalement je partage, copie, imite la tendance mais cherche à tout prix à prouver aux autres ma singularité, mon unicité. Mon profil est le reflet de la difficulté à me distinguer, j’ai sans cesse besoin de l’actualiser, croyant qu’une kyrielle de posts me hisseront et me maintiendront dans le top des « nouvelles actualités ». Enfin, je tente par tous les moyens de savoir qui je suis et malgré les changements( de photos, de couverture, de statut…) je reste la même personne (IPSÉITÉ).

Et le comble dans tout cela, c’est que je fais cela pour qu’on m’aime, me « reconnaisse » mais à force de m’idéaliser, de mentir à moi-même et aux autres, qu’est-ce que j’ai peur qu’on ne m’aime pas pour ce que je suis sans les retouches photoshop et l’écran protecteur de mon ordinateur !

Pour voir les dangers d’une selfie addiction lisez-ceci.

Veuillez commenter cet article… svp sinon je risque de d’avoir une baisse dans ma self-estime :)

Moins on se connait, mieux on se porte ???

https://www.youtube.com/watch?v=XKUIS67WtPU

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