Le Jour où…. j’ai compris que l’enseignement était un métier de passion ! (Aude)

On commence nos chroniques d’été, même si notre été d’enseignant est déjà bien entamé.

Elles commenceront toutes par le jour où… ou l’élève qui…Nous aurons, on l’espère quelques professeurs invités à participer à cette chronique. L’idée est de déposer ici l’évènement, le projet, la classe, l’élève qui nous a fait changé notre façon d’enseigner ou qui a initié de nouvelles initiatives pédagogiques, bref qui a été pour nous un moment important voire déterminant dans notre vie pédagogique !

En ce qui me concerne, je pense que le jour le plus important pour moi, ce fut la clôture du projet Frankton dont je vous ai déjà parlé ici . c’était en 2013, j’avais une Troisième Bahamas dans le Nord Gironde dont j’étais professeur principal

On avait vécu un échange avec des anglais, des sorties, des commémorations, des week-end ensemble. Et, le dernier jour de l’année, je ne sais pas pourquoi je pleure, je pleure, je pleure, sans discontinuer, je suis une fontaine au point que je me demande comment je vais bien pouvoir accueillir mes élèves, je vis cette fin d’année comme une rupture, oui oui comme lorsque on doit dire au revoir à un ami qu’on ne verra plus jamais,…je m’agace parce que je ne sais pas mettre des mots sur ce que je ressens, sur mon corps qui s’exprime.

Heureusement ce jour-là mes élèves ont été bien meilleurs que moi pour me dire au revoir, ils avaient écrit un petit mot déposé dans une boîte que je devais lire à haute voix et deviner qui l’avait rédigé, bien sur il y avait un goûter et quelques cadeaux. On a pris des photos, on s’est embrassé, serré dans les bras, promis qu’on s’enverrait des nouvelles et la rupture a été plus douce.

Ce fut probablement l’un des plus beaux jours de ma carrière parce que ce jour là, j’ai d’abord compris qu’il n’y avait aucun problème à aimer ses élèves, à le leur dire, si si je leur dis que je les aime à mes élèves, je pleure avec eux, même quand on traverse des choses difficiles. Je suis désormais consciente que je m’attache à eux, qu’émotionnellement, je finirais, sans doute rincer à chaque fin d ‘année à les avoir un peu trop aimés mais je n’ai plus cette frustration que j’ai eu à ce moment là.

J’ai aussi compris que ce qui avait rendu le lien si fort était probablement mon implication dans ce projet et le fait que les élèves ne sont pas fous, ils en sont parfaitement conscients. Je me rends compte, avec les années à quel point mon métier, monter des projets pédagogiques, m’impliquer dans la vie de l’établissement fait partie de ma vie, m’anime, m’envahit parfois. A chaque fin d ‘année je me dis, à la rentrée, tu fais tes cours et c’est tout, tu es trop fatiguée, tu ne fais pas assez, tu n’as pas assez pris de temps pour toi, pour ta famille … Mais en fait, je pense que je ne sais pas faire autrement, j’ai besoin de faire ce métier avec passion, de croire à fond aux projets que je mène et les élèves me le rendent bien et j’ose même croire que lorsque certains de mes collègues sont lassés, je continue d’être enthousiaste face à ce métier, je me dis que quoi qu’il arrive, il y aura mes idées, mon envie de les réaliser et des élèves qui se laisseront embarquer.

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