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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'justice et droit' Category

Etre libre, est-ce désobéir à toutes lois ? L’Etat est-il l’ennemi de la liberté ?

 

 

Texte de Rousseau

Dans ce texte, Rousseau répond aux critiques faîtes de son Contrat social. Son texte est construit sur la distinction entre indépendance et liberté (cf. le tableau fait en classe).

texte de Mill : Bordas p. 258. éthique minimaliste versus vision moralisante de la politique.

Liberté d’expression 

 

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Quelle liberté ?

Réalisez un tableau répertoriant les différents termes utilisés par les personnes pour qualifier la liberté.

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Dans le tableau ci-dessus, vous trouvez les différents sens que peut prendre la liberté. essayez de trouver lequel correspond à chacune des descriptions de la vidéo.

Dm facultatif : Trouvez un exemple de chaque type de liberté dans vos connaissances personnelles (actualités,histoire,films, livres…) et justifiez (4-5 lignes par personnages).

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L’état d’urgence ? La fin justifie-t-elle les moyens ??

Je vous conseille la lecture de cet article qui prolonge ce que nous avons pu traiter en philosophie politique avec Machiavel. Vous aurez de quoi réfléchir sur notre actualité.

http://iphilo.fr/2016/01/23/le-reveil-du-leviathan-eric-desmons/

Même les Etats Unis déplore le sacrifice des libertés de la France

http://www.courrierinternational.com/article/vu-des-etats-unis-etat-durgence-la-france-sacrifie-ses-libertes?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

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Le mythe de Prométhée

Un mythe incontournable, très utile pour la culture, la technique.

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Le mensonge est sanctionné par la loi positive.

Le mensonge ne saurait être un droit pour la société. En effet, il s’oppose aux but comme aux moyens du droit. Le droit est établi pour garantir la cohésion sociale. Or le mensonge introduit du désordre. Il implique que l’n considère tous les individus de la même manière, qu’il ait le même traitement. Or celui qui ment fait exception pour lui-même, il s’autorise ce qu’il refuse aux autres. Son mensonge ne fonctionne que si on le croit (donc que ce n’est pas un droit, public comme tel), que si les autres lui font confiance. Si les gens ne le croyaient pas, son mensonge raterait son but, il ne serait donc pas moral. Enfin le droit suppose un pacte, un contrat de confiance entre les individus (je suppose que les gens suivent en règle générale les règles). Le mensonge est donc le contraire du droit dans sa définition.

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Monsanto poursuivi pour crime contre l’humanité

http://aidersonprochain.com/monsanto-va-etre-poursuivi-pour-crimes-contre-lhumanite-a-la-cour-penale-internationale/

Vous ne pouvez pas passer à côté de cette information !!! Cette POURSUITE est très symbolique.

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Erreur classique : faire d’une comparaison (différence) une hiérarchie. Espèce/race

Le théorie de l’évolution, le développement de la biologie et de l’ethnologie ont poussé les scientifiques à la fin du 19è siècle à transposer la notion de race animale à l’homme et ainsi d’essayer de classifier l’espèce humaine. Ces comparaisons ont amené (bien plus tard) notamment avec la génétique à conclure que le nombre incroyable de différences rendait impossible et interdisait de faire de ces différences des motifs de hiérarchisation entre les hommes (évolutionnisme), des inégalités.

Encore une fois, l’homme cherchait une nature, une essence qui puissent justifier une existence (on a pu le faire pour la différence homme/femme). Ainsi, on peut comprendre l’enjeu de la citation de Sartre : pour l’homme « l’existence précède l’essence ». 

Je vous conseille vivement cet article du site « Humanité et biodiversité », auquel contribue Hubert Reeves, célèbre astrophysicien français (présent au LH forum en 2014), dans lequel vous trouverez une interview d’Albert Jacquard, spécialiste en génétique des populations, chercheur et essayiste de très grande qualité (moi j’adore :) )

D’un point de vue biologique, l’espèce se définit d’après le critère d’interfécondité. Une espèce est un groupe d’individus capables de se reproduire entre eux. Pour appartenir à la même espèce, 2 individus doivent non seulement pouvoir avoir un descendant, mais ce descendant doit en plus être viable et surtout fertile, c’est-à-dire capable lui-même de se reproduire. Prenons un exemple : un âne et une jument peuvent avoir une descendance, mais ils n’appartiennent pour autant pas à la même espèce car leur descendant, le mulet, est stérile. Des cas limites peuvent être observés. Ainsi, au sein du genre felis – genre qui regroupe les espèces apparentées à nos chats domestiques -, certaines espèces sont encore interfécondes ; c’est d’ailleurs grâce à cette particularité qu’est né le Bengal. Le Bengal est en effet issu du croisement entre un chat domestique (Felis catus) et un chat du Bengale (Felis bengalensis). D’après les éleveurs de cette race, les mâles issus d’un tel croisement sont stériles, mais certaines femelles sont parfaitement fertiles et servent de fondatrices à la race. C’est ce que l’on appelle des « cas limites » et dans le jargon, on dit que la spéciation (processus d’apparition des espèces) n’est pas achevée au sein du genre felis.

Le plus simple pour définir une race est de se placer sur le plan génétique.
Chaque gène peut prendre plusieurs formes qu’on appelle aussi allèles. Le taux de répartition de chaque allèle, au sein d’un groupe d’individus, permet de caractériser ce groupe d’individus. Une race est un groupe d’individus qui présente une répartition des différents allèles différente de celle observée pour l’ensemble de l’espèce. Certaines races sont définies par une fréquence de 100 % pour un allèle d’un gène donné. Citons par exemple le Sphinx, aussi appelé chat nu, qui se caractérise par une peau nue. Ce caractère est dû à la forme « peau nue » (alopécie) du gène « couverture de la peau ». Tous les individus de cette race possèdent cet allèle : la race est donc définie par une fréquence de 100 % de l’allèle « peau nue », alors que la fréquence de cet allèle est très faible si on considère l’ensemble de l’espèce féline. Toutefois, un seul gène ne permet pas de définir une race. D’une façon plus générale, on peut dire que les individus d’une même race sont génétiquement plus proches entre eux qu’avec tout autre individu de la même espèce. Cette caractéristique ne se retrouve pas chez les hommes car deux individus de couleurs de peaux différentes par exemple peuvent être plus proches génétiquement que deux individus à la peau « semblable ».

L’élevage a sans doute été un facteur déterminant dans la constitution de races chez les animaux.

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Le moi s’identifie-t-il à la conscience ? Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

Vous trouverez ici le cours sur l’inconscient.

Concepts à retenir :

inconscience/inconscient; refoulement, censure, force, préconscient; ça, surmoi, moi, sublimation, pulsion, névrose, psychose, rêves, lapsus, actes manqués

Quelles notions relatives au sujet sont liquidées avec sa théorie de l’inconscient ?

le cogito (Descartes pose l’équivalence pensée-conscience-psychisme); la connaissance de soi, l’identité, unité (altérité au cœur de la personne), ipséité, liberté, responsabilité, morale

Questions sur le cours de l’inconscient :

1-Quand a été inventé la psychanalyse ? Par qui ? Quelle est sa particularité par rapport aux sciences de l’époque ?

2-Distinguez inconscience et inconscient.

3- Expliquez « le moi n’est pas maître dans sa propre maison »

4-Freud reprend le concept de force de la physique pour définir l’inconscient (psychique). A qui le reprend-il ?

5-Qu’est-ce qu’une topique ? Combien Freud en présente-t-il ?

6-Qu’est- ce que le refoulement ? Pourquoi un désir, souvenir sont-ils refoulés ?

7-Quelles sont les nouveautés de la deuxième topique ?

8-Qu’est-ce que la sublimation ?

9-Nommez les principes qui gèrent le Ca et le Moi ?

10- Qu’est-ce qui est à l’origine de la conscience morale ?

11-Nommez les différentes manifestations de l’inconscient (5).

12-Quelle est « la voie royale vers l’inconscient » ?

13-Comment le psychanalyste prétend-il guérir son patient ?

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Sommes-nous passionnés par l’égalité ou des hypocrites sociaux ?

Un des problèmes majeurs de la vie en société, c’est de concilier liberté avec l’égalité. Les hommes peuvent-ils en même temps être libres et égaux ? Toute recherche en justice sociale passe par cette tension entre d’une part la nécessité d’une concurrence (pour une société dynamique et en progrès) et d’un équilibre des richesses ( monétaires et services), garantie d’une paix sociale). Comment répartir ces richesses, voter les lois compte tenu de ces deux paramètres ? Quelles sont les bases d’une société juste ? D’Aristote à Tocqueville, en passant par Hobbes, cette « passion de l’égalité » a toujours été postulée. Est-ce vraiment le cas ? Les hommes recherchent-ils vraiment une société égalitaire ? ou bien se cachent-ils derrière l’hypocrisie du bien-pensant et du politiquement correct ?

C’est à cette question que Patrick Savidan consacre ces recherches actuelles. Voici un article qui peut vous donner des pistes de réflexion intéressantes, notamment en lien avec des thèmes politico-économiques :

http://www.liberation.fr/societe/2015/09/04/patrick-savidan-si-les-inegalites-se-creusent-c-est-parce-que-tout-le-monde-ou-presque-aspire-a-la-s_1375843

 

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Corrigé sujet texte Kant

1-Le thème abordé dans ce texte est celui de la conscience de soi et de lidentité de l’homme en tant qu’être pensant. La question posée est celle de savoir si la conscience est un privilège de l’humanité (ou pas) et en fait sa dignité. L’auteur défend cette thèse grâce à trois arguments :
-ce pouvoir de la conscience de soi (posséder le Je dans sa représentation) est le privilège de l’homme et fonde sa supériorité sur les autres vivants
-ceci a pour conséquence qu’il est une personne d’un rang et d’une dignité incomparables aux objets en raison de sa capacité à (se) penser.
-cette dignité n’est pas immédiate mais nécessite un passage décisif opéré dans et par le langage.
2-Kant distingue « les hommes » et « tous les autres êtres vivants sur la terre » par le pouvoir de « posséder le Je dans sa représentation » et à réaliser « l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir ».
3- « Posséder le Je dans sa représentation » : Le pronom personnel Je a ici la forme d’un substantif voire d’un nom propre. Le Je exprime et désigne la conscience de soi. En effet, le Je est la condition de possibilité de toute représentation. Non seulement les représentations supposent la conscience (qui se re-présente), mais se présentent comme MES représentations, perceptions, expériences (divers) unifiées par le Je. Ce pouvoir désigne la capacité de se représenter lui-même et de se penser comme un « moi » par- delà la multiplicité et la mobilité de ses contenus de conscience et de ses sensations. Capacité que ne possède aucun autre animal, car l’homme seul a conscience de soi.
Pour aller plus loin :
(On dit que le Je est transcendantal c’est-à-dire qu’il est condition de possibilité de l’expérience, de la représentation ; condition qui ne serait être elle-même une représentation puisque la condition transcende ce qu’elle rend possible. Ex : si le je était un élément du tout, il ne pourrait s’élever à la pensée du tout. Pour comprendre, penser à la lumière qui rend visible mais qui n’est pas elle-même comme telle visible. Le je est ainsi transcendant (supérieur aux choses) et transcendantal (indépendant de l’expérience). )
Si vous êtes toujours là, c’est que vous avez survécu au paragraphe ci-dessus (ou que vous l’avez soigneusement évité :) ) et je vous en félicite !
4- Ce pouvoir fait de l’homme une personne, une seule et même personne. Kant n’utilise pas ici un simple terme comme individu car le mot personne revêt différents sens : individu, être humain ; sens grammatical (je, tu…) ; personne morale, juridique être doué de conscience, liberté, responsabilité ;…

On parle alors d‘identité personnelle (à ne pas confondre avec l’identité civile ou génétique).  Trois critères doivent être respectés : l’unité, l’unicité et l’ipséité (rester la même personne malgré le changement). Cette dernière nécessite deux facultés : la conscience et la mémoire.
5- Ce pouvoir fait de l’homme « un être entièrement différent par le rang et la dignité » :
Un être vivant est capable de prendre des informations sur son environnement et de le modifier afin de sen maintenir en vie, se reproduire… Ils ont une perception du monde qui les entoure. Pour les plus évolués on pourrait parler de conscience spontanée, immédiate, directe.
Mais les animaux sont soumis à la puissance des stimuli, c’est-à-dire des stimulations sensorielles vis-à-vis desquelles ils ne se distinguent pas. Ils sont pris dans le stimulus et sont pour cela comme dans un présent absolu. Quelle est donc la spécificité de la conscience humaine ? Y a-t-il une simple différence de dégré (quantitative) ou une différence de nature (qualitative) entre les hommes et les animaux ?

Kant souligne le fait que les hommes ne sont pas seulement supérieurs, différents par le « rang », mais aussi et différents par la « dignité », c’est-à-dire, complètement différents.

Le sujet est  à la fois logique et moral  : logique car il subsiste (sub-jectum) par-delà le divers des représentations, en assure l’unité en dépit des changements qui surviennent; moral car en pouvant se représenter soi-même comme un sujet unique et permanent, il peut répondre de ses actes (en être responsable), se reconnait comme étant le sujet de sa propre vie, auteur de ses actes et pensées; il a conscience de sa liberté. C’est ce qui lui confère sa dignité. 

L’homme occupe dans l’univers le premier rang car la conscience l’élève au dessus des lois de la nature contrairement aux êtres vivants sans raison guidés par l’instinct. Mais il est bien plutôt hors rang (transcendant)car aucune des représentations ne peut être ramenées à ce qui en est la condition. (transcendantal). Enfin il ne peut pas être utilisé comme moyen en vue d’une fin (« disposés à sa guise »). Il est porteur de droits et devoirs car sa raison, sa faculté de penser lui permet de s’extraire de ses intérêts personnels (capable de moralité), et il est maître de ses pensées et actes dont il prend conscience.

6- Langage et pensée sont deux facultés très liées. Le langage permet certes d’exprimer la pensée mais il n’a pas seulement le statut d’outil, de moyen. C’est également ce par quoi, dans quoi la pensée s’élabore, se construit. Peut-on penser quelque chose pour lequel on n’a pas de mot ? (Cf. cours sur le langage).

7-Le texte oppose deux degrés de conscience : une conscience immédiate de soi et une conscience réfléchie. Dans le premier cas, l’enfant sent confusément qu’il existe dans le monde mais il n’est pas encore capable de se représenter lui-même dans un concept clair. Cette difficulté à se concevoir soi-même comme une personne explique selon Kant que l’enfant commence à parler à la troisième personne : il ne peut pas se représenter lui-même en tant que tel mais seulement à l’occasion d’une excitation, un stimulus (faim, soi, mouvement…); il se perçoit lui-même comme il perçoit le monde extérieur et donc emploie cette forme « objective », la troisième personne. Ce qui disparaît de manière concomitante avec l’emploi du Je. Une lumière (métaphore du mouvement des Lumières-savoir, pensée) se lève alors  car le pronom personnel devient ici nom propre. Il parvient à se placer en face du monde (ob-jet); Kant décrit ici  ce que les psychologues du 20è siècle analyseront comme le passage du moi-tout, moi-univers au moi-je. Humain potentiel (en puissance)  il réalise son humanité (en acte) par cette possibilité, artiulée à la parole) de se désigner lui-même comme Je. (« L’enfant est candidat à l’humanité » Piaget)

8-Ce qui est premier chronologiquement (la conscience immédiate, se sentir) et second dans l’ordre des valeurs (la conscience réfléchie).

9- Être une personne n’est pas immédiat  pour l’homme. Ce n’est certes pas spontané, instantané c’est surtout médiat, c’est-à-dire que cela nécessite un intermédiaire (ici le langage, autrui…). Être une personne est pour Kant le fait d’être un être conscient, pensant, capable de répondre de ses pensées et ses actes et donc libre, maître dans une certaine mesure de sa vie (enjeu moral).

10- L’anthropomorphisme est l’attitude qui consiste à attribuer des caractéristiques humaines aux animaux comme la conscience, la culpabilité…

11- Le sujet vient du latin sub-jectum (jeté dessous) Pendant très longtemps pour expliquer et se représenter la continuité d’existence, le fait que l’on s’identifie malgré les changements dans le temps, on imaginait un « moi », une substance ou âme comme « base ». Mais cette représentation est une croyance. C’est pourquoi David Hume, en bon empiriste (définition) critique cette idée dans le texte ci-dessous :

« Il y a certains philosophes qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi ; que nous sentons son existence et sa continuité d’existence ; et que nous sommes certains, plus que par l’évidence d’une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j’appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps, je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas. Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu’il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant. Si quelqu’un pense, après une réflexion sérieuse et impartiale, qu’il a, de lui-même, une connaissance différente, il me faut l’avouer, je ne peux raisonner plus longtemps avec lui ».  David Hume,Traité de la nature humaine, I-4-6 : L’identité personnelle

Hume fait de l’identité personnelle une illusion de l’imagination. Kant résout le problème posé par Hume en faisant de la conscience non pas une substance mais une activité, un pouvoir, un acte mental qui relie, fait l’unité parmi toutes nos représentations.

12- En latin, espagnol ou japonais, arabe il n’est pas nécessaire d’employer un pronom personnel sujet. La terminaison (désinence) du verbe suffit à indiquer qui est sujet du verbe. Mais cette remarque ne constitue pas une objection à l’argument kantien car la langue y fait quand même référence par le contexte.

13- L’expression kantienne « les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise » peut paraitre choquante, suggérant que l’on pourrait les exploiter, faire souffrir sans s’inquiéter plus que pour une chose, un objet lambda. Il faut comprendre ici l’opposition entre dignité et « disposer à sa guise ». La distinction personne/chose date du droit romain. Les choses peuvent être aliénées, vendues, louées, transformées, échangées… elles sont relatives et comparées selon leur degré d’efficacité, elles ont un prix en fonction de leur utilité ou de leur rareté, on peut en donner un équivalent et les remplacer; alors que les personnes ont une dignité, une valeur en soi, absolue (abstraction faite de leur utilité dans la société, leur rang social, leur âge,sexe…) ce qui fait d’elles des êtres uniques, irremplaçables, irréductibles à leur fonction. La personne est en elle-même une fin et ne peut jamais être utilisée seulement comme moyen.( Le milieu du travail a parfois tendance à réduire les personnes à des individus interchangeables, occupant juste une place, une utilité dans l’entreprise= déshumanisation).

Ainsi pour Kant, les animaux et les choses ont du point de vue du droit le même statut. Ils n’ont ni droits ni devoirs, ils ne sont pas des êtres moraux, responsables et libres mais ils sont mus par leur instinct.

Cependant, Kant n’est pas partisan de la souffrance des animaux et dans un autre texte explique comment de manière indirecte ils méritent d’être protégés :

« Relativement aux beautés de la nature inanimée, le penchant à la destruction (spiritus destructionis) est contraire au devoir envers soi-même, car il affaiblit ou éteint dans l’homme un sentiment qui, à la vérité, n’est point moral par lui-même, mais qui suppose une disposition de la sensibilité très-favorable à la moralité, ou qui, tout au moins, nous y prépare : je veux parler du plaisir d’aimer une chose même indépendamment de toute considération d’utilité, et de trouver une satisfaction désintéressée dans les belles cristallisations, ou dans les beautés indéfinissables du règne végétal.

Relativement à cette partie de la création qui est animée, mais privée de raison, la violence et la cruauté avec lesquelles on traite les animaux sont très-contraires au devoir de l’homme envers lui-même ; car on émousse ainsi en soi la compassion qu’excitent leurs souffrances, et par conséquent on affaiblit et on éteint peu à peu une disposition naturelle, très-favorable à la moralité de l’homme, dans ses rapports avec ses semblables. Nous avons le droit de les tuer par des moyens expéditifs (sans les torturer), et de les soumettre à un travail qui n’excède point leurs forces (puisque nous sommes nous-mêmes soumis à cette nécessité) ; mais ces expériences douloureuses que l’on fait sur eux, dans un intérêt purement spéculatif, et alors qu’on pourrait arriver au même but par d’autres moyens, sont choses odieuses. – La reconnaissance même pour les longs services d’un vieux cheval ou d’un vieux chien (comme si c’était une personne de la maison), rentre indirectement dans les devoirs de l’homme, si on les considère relativement à ces animaux ; mais, considéré directement, ce devoir n’est toujours qu’un devoir de l’homme envers lui-même. »

Métaphysique des moeurs, Doctrine de la vertu, para 17, Kant

Pour Kant, c’est donc un devoir envers lui-même pour l’homme que de traiter correctement les animaux.

Ce qui est en jeu ici ce sont les conditions pour être une personne juridique (sujet de droit et devoir), c’est-à-dire de la responsabilité pénale. Pour les franco-germanistes, cela a longtemps été la conscience, la raison. Pour les anglo-saxons (notamment les utilitaristes) elle se fonde sur la propension d’un être à ressentir plaisir et douleur. Ainsi les Anglais ont longtemps été plus enclins à attribuer des droits aux animaux. Cette année, 2015, de nombreux débats ont eu lieu afin de modifier leur statut pour les différencier une fois pour toute des êtres inanimés.

14- Kant présente la conscience comme un pouvoir de l’humanité qui lui confère sa dignité. Elle semble alors être un véritable privilège. Mais n’est-elle pas également un fardeau ?

Cf. La conscience un privilège ambigu. tableau

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