PhiloStjo

Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for janvier, 2016

La morale n’est-elle que le fruit d’une éducation relative (conformisme) ou d’une capacité innée en l’homme (raison/sentiment) ?

La question de savoir ce qui rend une action bonne ressort du domaine de la réflexion morale. Il convient donc d’abord de connaitre une distinction essentielle en philosophie morale, celle entre éthique et morale.

A l’origine les deux termes désignaient la même chose, dérivant du mot « mores » qui signifie moeurs, la manière de vivre de façon réglée. La seule différence entre eux, c’était que le terme d’éthique était grec et le terme de morale était latin.

La morale désigne toujours les moeurs et plus précisément un ensemble de préceptes préconstitués( ex: le décalogue).  Les moeurs désignent l’ensemble des valeurs établies et transmises par la société. On parle d’ailleurs autant de morales que de sociétés et d’époques. les valeurs morales issues des moeurs sont ainsi relatives et variables et non pas universelles et absolues. Mais est-ce à dire que la morale se réduise aux moeurs, et donc constitue un simple conformisme (conventionnalisme)? Ne peut-on pas espérer, tendre vers une universalisation de la morale, (et plus généralement du juste par exemple avec des institutions comme la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou même le tribunal pénal international ?)

C’est ce que pourrait permettre l’éthique, c’est-à-dire la réflexion sur la morale. La morale dit par exemple, : « il ne faut pas tuer ». L’éthique demande : « pourquoi ne faut-il pas tuer? »; sur quoi est fondé ce précepte en l’homme? » et plus généralement elle pourra se demander : comment définir une action bonne ? qu’est-ce qui fait qu’une action est morale ?; d’où vient la morale?…

Ainsi si on considère que la morale se réduit à des préceptes appris, à une certaine culture, (même si on nous éduque à ressentir du dégout, de la honte/fierté, honneur, mérite), l’éthique n’a pas lieu d’être puisque la réponse sera toujours relative à une certaine société. C’est l’usage ou la coutume qui justifieront un comportement. Il suffirait alors pour être moral de se conformer sans réfléchir à ce que l’on doit faire, sans autre raison qu’il en a toujours été ainsi. (cf. Texte Pascal la justice)

En revanche, si l’on s’indigne, si l’on est choqué par un comportement de sa propre culture ou d’une autre, c’est que l’on refuse de le justifier par le fait, de confondre être et devoir-être.

Pour Platon, « nul n’est méchant volontairement » (Protagoras). Si nous faisons le mal, c’est par ignorance. Nous pensons que cela nous est profitable, mais nous nous trompons : le mal que nous commettons induit des conséquences néfastes pour son auteur. La conscience morale équivaut donc à une juste connaissance du bien et du mal. (intellectualisme moral)

Mais alors sur quoi se fonderait la morale ? Serait-ce sur un sentiment universel, sur une conscience morale en chacun de nous ? Ou bien sur la faculté de l’universel en l’homme, c’est-à-dire, la raison ? C’est ce qui oppose Kant et Rousseau.

Est-elle cet « instinct divin », cette « voix céleste », ce « guide assuré » de l’individu « intelligent et libre » évoqué par Rousseau dans L’Émile (« Profession du vicaire savoyard », 1762) ?

Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l’amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l’espèce. (…) C’est, en un mot, dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu’il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire, même indépendamment des maximes de l’éducation (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755).

Explication du texte de Rousseau

Il reste que l’on peut expliquer cette répugnance devant la souffrance de l’autre moins par un sens moral aigu que par la crainte égoïste de devoir l’endurer à son tour. Ce serait donc l’amour-propre en dernière analyse qui nous ferait fuir et éviter la souffrance d’autrui. En effet, la compassion est aussi une souffrance pour soi ! Et lorsque la menace ne se fait pas précise et pressante, on peut constater tous les jours que chacun s’accommode finalement sans trop de difficultés de la souffrance des autres. L’indifférence fait légion. Est-ce à dire que l’égoïsme définisse la condition humaine ? Pire, ne sommes-nous moraux que en apparence, et seulement par intérêt ? Que dire alors des vertus de charité, d’altruisme et de solidarité ? Seraient-elle des illusions, des prétextes pour se donner bonne conscience, pour se rassurer ?

posted by charlierenard in autrui,conscience,liberté,morale and have Comments (3)

Résolutions 2016

Les résolutions pour l’année 2016 d’Epicure, s’il eût encore été parmi nous, auraient sans doute été son tetrapharmakon : ne pas craindre la mort, ne pas craindre les dieux, se persuader que le bonheur est possible et que la douleur peut être évitée.

Imaginez les résolutions d’un autre philosophe :)

posted by charlierenard in actualités and have Comments (5)

Interrogation 3

Repères :

1-Tous les hommes désirent être heureux sans exception, c’est donc un désir ………………..

2-Si l’on ne peut parvenir à définir le bonheur avec des critères fixes, c’est donc qu’il est ……………..

3- Quand on parle d’un enfant, on dit qu’il est un  homme, un adulte en ………………………

 

Citations/ Auteurs:

4- Expliquer la citation suivante de Callicles dans le Gorgias, « Le bonheur c’est verser toujours plus (dans le tonneau) ».

5-Qui compare l’homme à un pendule et pourquoi ?

6-Dans quelle oeuvre Epicure nous délivre-t-il son quadruple remède ? Expliquez.

 

Texte à trous :

Le désir n’est pas un sentiment mais un ……………………..vers un objet possible de satisfaction. Il vient du latin ……………………………qui signifie ………………………………………… Ceci montre que tout désir est l’expression d’un ………………………….ce qui est particulièrement illustré dans la mythologie par les parents de Eros qui sont …………………….dieu de l’Abondance et Pénia, déesse de ……………………………..Pour les morales antiques, notamment les ……………………………et les …………………………….; il s’agit de faire en sorte de maitriser ses désirs, voire de les supprimer.

Introduction du sujet suivant :

Peut-on désirer sans souffrir ?

posted by charlierenard in bonheur,désir,repères,révision and have No Comments

Plan du cours : La morale

Introduction :

Pourquoi parle-t-on de morale pour l’homme (conditions) ?

N’est-elle que le fruit d’une éducation relative (conformisme) ou d’une capacité innée en l’homme (raison/sentiment) ?

Sont-ce les conséquences de l’action ou l’intention de l’agent qui constituent le critère d’une action morale  (Que choisir)?

La morale est-elle innée ? Ou n’est-ce qu’un conformisme ?

vidéo morale innée ?

Nul ne fait le mal volontiers ?

Le mensonge peut-il être légitime ? Y a-t-il un droit de mentir ?

Introduction 

I Le mensonge n’est pas toujours moralement condamnable 

a- On peut lui reconnaître une valeur sociale

b-Faut-il tout sacrifier au profit de la vérité ? surestimation et hiérarchie des valeurs

c-On ne peut rester les « mains sales » : choisir la vérité, n’est-ce pas faire preuve de lâcheté ?; singularité des cas; qui mérite la moralité ?

Il semble qu’on puisse reconnaître au mensonge une valeur sociale, et même dans certains cas en faire un devoir.

II Il ne saurait y avoir un droit de mentir et encore moins un devoir.

a- Le mensonge est sanctionné par la loi positive ou civile

b- Le mensonge n’est pas une valeur sûre, il rend la conduite chancelante, critique de la morale conséquentialiste; faire du mal/le mal;du bien/le bien

c-Un droit au mensonge est une contradiction morale : la morale déontologique kantienne

Est-il possible pour l’homme d’agir de manière désintéressée ?

III La spécificité de l’action politique 

Machiavel

Vidéos sur la morale

Questions  

Articles actualités

posted by charlierenard in bonheur,conscience,culture,désir,liberté,morale and have No Comments

Pourquoi parle-t-on de morale pour l’homme ? (conditions)

Que faut-il supposer en l’homme pour pouvoir parler de moralité ?

Etre moral/immoral, Agir moralement/immoralement se dit de l’homme. Est-ce une caractéristique propre de l’homme ? Et si oui pourquoi ?

Un animal est-il immoral ? ou vertueux ?

Ce qui tout d’abord nous incline à supposer un « sens moral » en l’homme, c’est sa (bonne ou mauvaise) conscience, siège des remords, regrets, doutes, dilemme. Cette conscience est désignée par Kant comme un tribunal intérieur.

Cette conscience est-elle le simple fruit d’une éducation ou le résultat d’une libre réflexion ?

Ceci nous amène à une deuxième condition pour parler de moralité : la liberté.

Peut-on reprocher quelque chose à quelqu’un qui était déterminé à l’être ou à le faire ? Peut-on taxer d’immoralité un comportement qui relève de l’instinct ? (lionne/gazelle; maladie psychique)

Une action morale est donc le fruit d’une libre volonté d’un être conscient. C’est ce qui distingue lobligation de la contrainte.

L’obligation est un devoir qui je m’impose librement car je peux y désobéir. La contrainte s’exerce sur moi contre ma volonté. On ne peut désobéir à un instinct, à une loi de la nature (je ne peux choisir de ne pas chuter si je saute par la fenêtre).

Enfin, si seul un être libre peut agir moralement, c’est parce qu’il a la possibilité d’agir aussi immoralement. Ce n’est pas seulement un être dont la volonté est guidée par la raison mais aussi un être sensible, désirant guidé par son imagination. Comme dit Descartes, il est capable de suivre le pire tout en connaissant le meilleur. Cette double nature de l’homme fait de lui un sujet, siège de remise en question, de doute, de dilemme et cas de conscience.

L’homme semble occuper un milieu entre deux extrêmes : soit un être guidé par son instinct (animal) soit déterminé rationnellement à faire le bien (le concept d’ange). Ce milieu est la condition pour qu’une liberté existe : avoir le choix de faire ou ne pas faire, condition pour que le mérite, le tort, la responsabilité, la culpabilité existent.

posted by charlierenard in conscience,désir,liberté,morale and have Comment (1)

Obligation/Contrainte

La contrainte nous force sans nous laisser le choix. Elle prend la forme d’une nécessité physique à laquelle je n’ai pas le pouvoir d’opposer un refus. La loi de la pesanteur ne  » m’oblige pas à tomber  » si je chute, elle me contraint.

L’obligation
 au contraire repose sur le choix, même si en apparence on se sent aussi au cœur d’une contrainte (c’est donc un paradoxe, pas une contradiction – voir la distinction conceptuelle à ce sujet). Dans l’obligation, je suis à la fois législateur et sujet parce que j’y adhère librement et même s’il peut me sembler parfois être systématiquement sujet de mes obligations (obligations scolaires, obligations familiales, obligations morales…), il n’empêche que jamais elles ne me contraignent parce que je pourrais très bien m’y soustraire malgré les risques que je prends.

posted by charlierenard in repères and have No Comments

buy windows 11 pro test ediyorum