PhiloStjo

Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for septembre, 2020

HLP Term : Notes atelier suis-je mon corps ?

Les différentes images ont fait surgir des questions sur le rapport du corps au soi.

La différence entre le corps vécu et le corps perçu/ la création de son corps vs sa normalisation / les aspects incontrôlables, qui nous échappent du corps (passif.actif) /

 

Suis-je mon corps ?

Question bizarre !

Dans Le Sentiment même de Soi, Damasio pose la question : nous constatons que « un corps unique va de pair avec un soi unique. ». De fait, les individus souffrants de troubles de la personnalité, se prenant pour deux personnes, sont considérés comme des cas pathologiques. Et chaque corps a son esprit : les jumeaux, tout en ayant des corps semblables, ont des esprits qui leur sont propres. Fait banal sur lequel on peut s’interroger : « Voilà qui est surprenant, non ? Pourquoi ne devrions-nous pas en règle générale, trouver deux ou trois personnes dans un seul corps ? Quelle économie de tis- su biologique ! Ou pourquoi des personnes de grande capacité intellectuelle et de grande imagination n’habiteraient-elles pas deux ou trois corps ? Que se serait amusant, quel monde de possibilités ! Pourquoi n’y aurait-il pas des personnes sans corps dans notre voisinage, vous savez, des fantômes, des es- prits, des créatures sans poids et sans couleur ? Pensez aux économies d’espace ! Mais le fait est, purement et simplement que de telles créatures n’existent pas en ce moment, et rien n’indique qu’elles aient jamais existé, et la raison pour laquelle il en est ainsi est qu’un esprit, ce qui définit une personne, re- quiert un corps et qu’un corps, un corps humain assurément, engendre naturellement un seul esprit. ».

On parle plus souvent du corps comme un avoir. On dit j’ai un corps « en bonne santé » par ex et pas je suis un corps en bonne santé ! Mais dire « avoir » est-ce suggérer qu’il serait possible de distinguer radicalement le sujet de son corps comme n’importe quel objet extérieur ? Ce corps que je dis avoir, n’est-il pas plutôt celui que je suis en tant que JE n’est pas dissociable de ce par quoi je m’insère dans le monde, le perçois et agis en lui ? Apparemment on ne le considère pas comme un simple objet.

Mais suis-je mon corps sans écart au point de coïncider avec lui ? Ne le vit-on pas parfois comme une étrangeté, quelque chose dans quoi on ne se reconnait pas ?

 

On a l’habitude de penser le corps comme quelque chose qui ne se suffirait pas à lui-même. On le pense souvent dans son rapport à l’âme, l’esprit, la conscience.

 

La plupart du temps, la priorité est mise sur ces derniers et non sur le corps pour qualifier la personne, son identité, le soi. Cette dichotomie que pose le sujet est donc courante, ne serait-ce que dans notre langage courant.

 

On pourrait se demander si le corps est une prison, un obstacle au « devenir soi-même », à « l’être soi-même » ou bien s’il est un moyen d’expression de soi, de devenir soi ?

 

Peut-être y a t-il encore un problème à le considérer comme un moyen, outil, un instrument à disposition, qu’on aurait « sous la main » ? Locke dans son Second Essai sur le Gouver- nement Civil définit le corps comme notre première propriété et par là il jette les bases d’un droit de vendre sa force de travail. « Chacun a un droit particulier sur sa propre personne, sur laquelle nul autre ne peut avoir aucune prétention. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses mains sont son bien propre. ». Notre corps est vu comme notre première propriété, au fonde- ment de nos autres propriété puisque c’est le corps qui travaille. Penser le corps comme producteur est-ce vraiment lui recon- naître la dignité qu’il mérite ? Car il devient un outil exploité et son exploitation fait disparaître toute finalité.

 

Ex : les nouvelles technologies bio-médicales ont introduit une crise dans les conceptions juridiques et philosophiques qui concernent le statut du corps humain et son rapport avec la personne.

 

Inviolabilité du corps humain : ex : prélèvement d’organes sur un mourant lorsque l’absence de refus explicite est tenu pour un consentement tacite. Mais, si les textes reconnaissent à la personne le droit de s’opposer à toute atteinte à son intégrité physique, ils admettent également que celle-ci a le droit d’autoriser une telle atteinte.

 

Indisponibilité du corps : ex : location d’utérus, de vente de tissus, d’organes, de gamètes. Problème : remise en cause de différenciation juridique entre ce qui est de l’ordre des biens et ce qui relève de la personne ( entre ce qui a un prix et ce qui a une dignité cf. Kant).

Ceci pose d’ailleurs la question plus générale de la vente des services de son corps au travail. Est-ce une aliénation ? (Cf. Marx)

 

Elles font du corps un objet. Camps de concentration : déshumanisation des corps, outil de travail, tatouage numéro. L’instrumentalisation du corps de l’autre (en faire un objet) est une déshumanisation. L’esclave enchaîné comme une bête de somme, le viol, la torture, nous rappellent cette importance de l’inviolabilité et l’indisponibilité du corps de la personne. Habeas Corpus en 1215

 

Un tic, une maladie, la fatigue, la faim, un handicap, les changements du corps à l’adolescence, l’effet des drogues, l’anorexie ou la boulimie sont autant d’exemples qui illustrent des cas où l’on ne contrôle plus son corps et où on peut avoir le sentiment que son corps n’est pas soi. Dans ce cas on serait tenté de dire qu’on a un corps sans l’être.

 

On dira par ex en vieillissant que « le corps ne suit plus » que « le corps nous échappe » et à l’inverse d’une personne à l’état végétatif qu’ « il n’est plus qu’un corps. », ou bien qu’il est « prisonnier de son corps ».

 

Cependant au sein de tous ces exemples on peut distinguer ceux qui sont considérés comme « normaux » c’est-à-dire qu’ils suivent la logique de croissance et de dégénérescence du corps (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne font pas souffrir) et ceux qui sont accidentels (maladies, accidents).

 

Paradoxalement, en même temps qu’on sépare le corps du moi (on fait du corps un avoir, une propriété), on fait aussi l’expérience de leur lien intime. Par exemple, si j’ai honte parce que ma pudeur a été blessée, c’est bien parce que je ne considère pas mon corps comme un simple objet. Si l’on porte atteinte à l’intégrité de mon corps, cela m’insupporte (outre la douleur) Cf. expérience de pensée du changement de corps. Cf. Starters de Lissa Price.

 

De même le plaisir ou la douleur sont des expériences intimes, incommunicables, irréductiblement privées que je vis « dans » mon corps comme miennes mais qui me constituent tout autant.

 

 

 

Il n’y a pas de conscience sans corps. Il impose ses limites à la conscience (champ de vision, une capacité de déplacement même réduite, contraintes physiologiques etc.) Mais c’est surtout ce à partir de quoi il y a un monde pour le sujet. En ce sens un fantôme, ange sans corps est un paradoxe.

 

Une grande partie de mon identité passe par mon corps mais pas tout. Il suffit de voir une photo de soi prise il y a dix ans pour prendre conscience de cela.

 

Le rapport de son corps à soi est-il naturel ou culturel ? L’exemple de la pudeur, des normes vestimentaires (genre, profs etc), le maquillage, les tatouages semblent être davantage des éléments extérieurs qui modèlent notre corps, qu’une expression singulière de l’individu. Peut montrer la classe sociale, la fonction, les intentions (guerre, séduction…). Le corps montre et cache.

 

Le corps nous rappelle notre finitude (grandir, vieillir, mourir).

 

 

Comment penser les rapports du corps et de la conscience ? Le fait d’avoir un corps est-il pour l’homme un obstacle à l’épanouissement de sa rationalité ? Nous nous souvenons tous du Phédon et du corps défini comme « le tombeau de l’âme ». Certes, mais il y a des façons de penser plus pacifiquement les rapports du corps et de l’esprit, de les comprendre comme une complémentarité, une expression mutuelle.

 

Notre corps n’est pas seulement un corps parmi les corps, c’est un corps qui a conscience de ses sensations, qui a des perceptions conscientes, bref qui réfléchit les autres corps et réfléchit lui-même.

Conceptions du corps dans l’histoire :

Platon

Matérialisme antique

Descartes – La Mettrie – Sade

Kant

Nietzsche

Merleau-Ponty

 

Pour approfondir : https://www.philolog.fr/ai-je-un-corps-ou-suis-je-mon-corps/

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/old2/articles.php?lng=fr&pg=19129

https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-emission-du-lundi-30-novembre-2020

posted by charlierenard in HLPTerm and have Comment (1)

Devoir du mercredi 30 septembre T 5/ T9/ T3

À rendre au propre le mercredi midi à la vie scolaire dernier délai (vendredi matin pour les T3). Ce devoir est prévu pour 2h. Je vous demande donc de le faire consciencieusement. Rédigez vos réponses, argumentez. 

Exercice 1 (commun aux T5 et T9 et T3) :

Dans le film Shutter Island de Martin Scorcese, le policier Teddy Daniels enquête sur une disparition dans un asile psychiatrique. Les docteurs finissent par lui apprendre qu’il est en réalité l’un des patients de l’asile, interné après la mort de sa femme. Il est alors envahi par le doute : est-il fou ou victime d’une manipulation ?

  1. Décrivez la réaction du personnage. Comment se comporte-t-il ? Quel(s) sentiment(s) semble-t-il éprouver ?
  2. Avant la révélation, le personnage était convaincu de détenir la vérité : qu’est-ce que cela nous apprend à propos de nos certitudes ?
  3. Que pouvez-vous en déduire sur la place du doute dans la découverte de la vérité ?
  4. Faîtes un parallèle avec l’extrait du Discours de la méthode de Descartes vu en classe. De quoi Andrew ne peut-il pas douter ?
  5. Faîtes maintenant le lien avec l’extrait de l’Essai sur l’entendement humain de John Locke. Faites une phrase avec les expressions : Andrew Laeddis, Teddy Daniels, homme, personne pour illustrer la phrase du texte  « il est hors de doute que le même homme doit constituer différentes personnes en différents temps ». Servez-vous enfin de l’exemple de ce personnage pour illustrer les failles possibles dans l’identité personnelle.

Exercice 2 (pour les T9 uniquement) :

Essayez de mettre en lumière le paradoxe contenu dans les deux sujets suivants :

1-« Peut-on se mentir à soi-même ? »

Définition du mensonge :…..

Selon cette définition, montrez qu’on ne peut pas être menteur et trompé ou alors il faut supposé qu’on soit …. (chiffre).

2- Changer est-ce devenir quelqu’un d’autre ?

Dire « j’ai changé » est possible si ………… et si ………… (contradiction). Quand je dis que « j’ai changé » je reconnais à la fois que ……… et que ……….

Exercice 2 (pour les T5 et T3 uniquement) :

Essayez de mettre en lumière le paradoxe contenu dans les deux sujets suivants :

1- Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

Soit j’ai conscience de ce que je suis, mais comment se fait-il  ……………

Soit je ne suis pas exactement ce que j’ai conscience d’être, mais…………….

2- Un ami vous dit : « Sois toi-même ! « . En quoi est-ce une conseil paradoxal ? En quoi donner ce conseil empêche précisément de le suivre ?

posted by charlierenard in conscience and have No Comments

Horizontalité de la parole – fake news et propos haineux- liberté d’expression

posted by charlierenard in HLP1ère,la parole and have Comment (1)

Atelier : Suis-je mon corps ?

1- chirurgie esthétique

2- danseuse

3- SDF

4- handisport championnes

5- Femme enceinte

6- Lancer de nain

7- Magritte « La reproduction interdite »

8- homme noir fouetté aux USA, Etat du Sud début du siècle

9- Femme africaine

10- Bébé devant un miroir

11- homme qui baille

12- Femmes voilées

13- Prostituée

14- Concours de beauté – Grandes Tailles USA

15- Vincent Lambert

16- Frida Kahlo La colonne brisée

17- Publicité salle de sport Liberty Gym

18- Saint Sébastien

Choisissez parmi ces images celle qui vous semble le mieux exprimer ou représenter les phrases :

« je suis mon corps » / « je ne suis pas mon corps »

Expliquez les raisons de votre choix (critères) en essayant de vous appuyer sur des éléments tirés de l’image elle-même.

Classez les images du – au + (je ne suis pas du tout mon corps/ je suis totalement mon corps). 

Pour la séance suivante, trouver deux images (hors celles du cours) qui expriment « je suis mon corps » / « je ne suis pas mon corps » en justifiant vos choix. Le « je » ici n’étant pas forcément vous. 

 

posted by charlierenard in ateliers,conscience,culture,HLPTerm,inconscient,matière esprit and have No Comments

101 expériences de philosophie quotidienne- Roger-Pol Droit : la recherche de soi

Voici 101expphilo les extraits que je vous ai sélectionnés tirés du livre.

 

Je vous invite à tester quelques expériences sinon toutes !

posted by charlierenard in ateliers,autrui,conscience,HLPTerm,inconscient,matière esprit,sujet and have No Comments

Sentiment de vide où quand la recherche de soi n’aboutit pas

https://www.franceculture.fr/emissions/la-conversation-scientifique/quest-ce-que-le-sentiment-de-vide?fbclid=IwAR0kp73uPVCTvmOVpSil3iZMXpzuM9qyi2pRRc2v__kY5DsjwitWNgqzWVQ

posted by charlierenard in autrui,conscience,HLPTerm,sujet and have No Comments

Eternelle et actuelle, le paradoxe de la philosophie – Roger-Pol Droit

https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/09/17/eternelle-et-actuelle-le-paradoxe-de-la-philosophie_6052527_3246.html?fbclid=IwAR06rpolCIXWVBwayc4zSlBTLiqvOn_nhHv6gIejMV7KBMN7RLaehc3HZWU 

posted by charlierenard in actualités,HLP1ère,HLPTerm and have No Comments

Exercice du mardi 15 septembre HLP Term

Ecouter les deux émissions suivantes attentivement en prenant des notes :

https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-christophe-andre/la-chronique-de-christophe-andre-08-septembre-2020?fbclid=IwAR3Er-eDNN0fOrAtuMd3FMoTiBoRPqJqMoqNRvTzcLAguZt1P5YeDmomeZM

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-08-septembre-2020?fbclid=IwAR3Er-eDNN0fOrAtuMd3FMoTiBoRPqJqMoqNRvTzcLAguZt1P5YeDmomeZM

Puis, à la lumière de ce qui est dit dans ces émissions et votre réflexion, rédigez un petit texte qui montre les questions, problèmes et notions soulevés par cette question : « Peut-on vivre en accord avec soi-même ? ». La forme est libre mais efforcez vous d’être clair et développez vos idées.

Vous pouvez travailler collectivement mais vos travaux rendus seront individuels. Vous pouvez écouter les émissions avec l’ordinateur de la classe ou vos smartphones si vous avez des casques.

 

posted by charlierenard in conscience,HLPTerm,sujet and have Comment (1)

Peut-on être entièrement libre ?

Questions et affirmations lors de l’atelier

 

Il y a plusieurs sortes de liberté : psychologique ou physique.

On ne peut être entièrement libre car elle s’arrête à la liberté des autres.

Quand on est mineur, on est moins libre. On a des règles à respecter.

Quand on est majeur, on a des libertés en plus.

Mais on a aussi plus de contraintes, plus de responsabilités.

Quand on est responsable, on n’est pas libre de faire tout ce qu’on veut.

Finalement est-il possible de se priver soi-même de liberté ?

ex : les parents avec leurs enfants.

On peut avoir la liberté de ne pas être libre.

Les parents seraient-ils plus libres s’ils n’avaient pas d’enfants ? ils se privent pour nous offrir des libertés.

La liberté ne s’achète pas.

Elle peut s’acheter par exemple dans l’immobilier, j’ai des contraintes si je suis locataire, je peux moins modifier mon logement.

L’argent permet indirectement de procurer des libertés.

Toutes les libertés ne s’achètent pas car par exemple un paraplégique n’a pas la liberté de courir et il ne peut pas l’acheter.

Les libertés qui dépendent des lois ne s’achètent pas.

On pourrait être entièrement libre si il n’y avait aucune loi, si on était lié à personne, si on n’appartenait pas à une société, si on n’était pas civilisé.

On serait entièrement libre s’il n’y avait aucune loi mais ce serait l’anarchie parce qu’on ne serait pas libre de se balader, on ne serait pas en sécurité.

S’il n’y a pas de loi, il y a plus de liberté mais en même temps autrui peut me nuire.

La loi permet une juste équité à laquelle tout le monde a accès.

 

Trouvez les compétences du philosopher en jeu dans vos questions/affirmations. Conceptualiser, Argumenter, Problématiser, Utiliser sa culture (CAPU)

 

posted by charlierenard in ateliers,désir,Etat et société,liberté,morale and have No Comments

Introduction conscience -Photolangage

  La reproduction interdite   Le faux miroir

 La Conscience Chifflart  Le cri de Munch

 

 

posted by charlierenard in ateliers,conscience,inconscient,morale,raison et réel and have No Comments

buy windows 11 pro test ediyorum