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Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue

Archive for the 'sujet' Category

Plan du cours : le Désir

Pourquoi désirons-nous ?

I La nature contradictoire du désir

II la fin du désir

a-Quel est l’objet du désir ? Que désire-t-on ?

b-Pour être heureux, faut-il satisfaire tous ses désirs ? Epicurisme Stoïcisme, Le désir nous condamne-t-il à être malheureux ?

c- Le désir = un détour par autrui pour m’atteindre moi-même ? Le désir : reconnaissance de mon être par autrui

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Sartre : la mauvaise foi, ne pas assumer sa liberté d’être ce que l’on veut.

Dans le premier texte, Sartre se demande si je suis ce que mon passé a fait de moi. La réponse est clairement NON. C’est davantage mon présent et mon futur qui font mon passé… paradoxal ?

Les actes passés sont irréversibles, certes mais leurs significations ne sont pas immuables. En effet, en soi, ils sont neutres; seuls mes actes présents et futurs décideront si ils ont été positifs ou négatifs, déterminants, révélateurs ou anecdotiques. « le passé que j’ai à être » : le passé est sans cesse réécrit par mes actions présentes. Je suis libre de donner le sens que je veux, non pas simplement en réfléchissant, mais en agissant. On peut généraliser à toute l’histoire. Un fait n’est jamais historique au présent, ou plutôt son sens dépend du moment où je le raconte. Par exemple, la révolution française n’était pas racontée de la même manière sous la monarchie qui l’a suivie que maintenant où nous vivons en démocratie. L’historien nous renseigne tout autant sur son présent que sur son passé.

Ainsi ma conscience est aussi capacité à se situer dans le temps, se mémoriser, se projeter dans le temps, futur (conscience historique)(penser aussi à l’importance de la mémoire dans l’identité personnelle). Mais le passé n’est ni un fardeau ni un poids que j’aurais à porter et qui déterminerait ma vie. Pour Sartre, il n’y a point de destin, de fatalité; surtout parce que je ne peux trouver d’excuse dans un passé qui aurait fait ce que je suis. Cette lâcheté de se déresponsabiliser, il la nomme mauvaise foi.

C’est ce qu’il illustre dans le deuxième texte par l’exemple du garçon de café. Il joue à être garçon de café pour s’empêcher de penser à ce qu’il pourrait être. Il fait semblant de ne pouvoir être autre chose d’être complétement et seulement gdc comme cette table est table. Autrement dit, il remplit sa conscience d’une essence. Pourquoi ?

Parce qu’il a peur. De quoi ? de la liberté et de l’angoisse de devoir choisir et assumer ses choix, ses erreurs, ses échecs. C’est plus simple, plus réconfortant, rassurant de ne pas se poser de question et de jouer à être gdc. Mais cette liberté, il ne peut la fuir car il a une conscience. Il est responsable de ce qu’il est. Il ne peut trouver d’excuses. Pour l’homme « l’existence précède l’essence » ‘L’existentialisme est un humanisme : cela signifie que son identité, qui il est, il ne peut le dire qu’après avoir vécu. « l’homme est la somme de ses actes » (idem). Le sujet ne peut affirmer ce qu’il est qu’après avoir agi. Il n’est donc pas figé dans une essence qui le déterminerait comme ce crayon est déterminé à être et rester crayon. Il « a à être », son identité se révèle donc dans le temps, il devient, elle est à construire, c’est une quête. (Les choses sont en-soi; les consciences sont pour-soi).

Ceci ne signifie pas que l’on devient ce qu’on était déjà en puissance (potentiellement), ou que l’on ne fait que dérouler ce qui était en germe, sous-jacent (comme la graine pour l’arbre) car ceci réintroduirait un déterminisme, un destin.

Sartre s’oppose notamment à la notion de créature présente dans la religion. En effet, comme le crayon, la créature a d’abord été pensée, inventée avant d’exister. Son existence est donc écrite. Mais cette phrase est une lutte contre toute justification d’une existence à partir d’une soi-disante nature, essence : la royauté, la ségrégation, discrimination, le sexisme, le positivisme scientifique…

Ainsi par exemple, les ethnologues du début du siècle cherchaient à faire des différences ethniques des inégalité et une hiérarchie entre les cultures (évolutionnisme, ethnocentrisme).(cf article)

De même, la société du début du 20è siècle considérait qu’il existait une « nature », une essence féminine, qui justifiait leur statut dans la société, leur fonction ou droits. Les femmes étaient alors « faites pour…(les tâches ménagères » et pas faites pour…’les postes à responsabilité) ». La citation de Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme, on le devient » (Le deuxième Sexe) »Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c’est l’ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on qualifie de féminin. Seule la médiation d’autrui peut constituer un individu comme un Autre. En tant qu’il existe pour soi, l’enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié.  »

Mais cette formule a une origine. Son origine est dans l’œuvre du grand Erasme, exactement dans son traité d’éducation « De pueris instituendis », « Comme éduquer les enfants » paru en 1519 et traduit en français en 1537. Il dit : « on ne naît pas homme on le devient ». Homme au sens générique : l’homme n’est pas comme un cheval ou un arbre, il doit tout apprendre, et surtout se former. Et cette formation il la reçoit de l’enseignement des livres, et de la culture : c’est le sens au pluriel du mot « humanité » : les humanités, c’est ce qui fait de vous un homme, un être humain. Tel est le point de départ de la Renaissance.Mais en usant de cette formule, Erasme ne l’inventait pas : il la reprenait en la transformant, d’une autre, datant, elle, des premiers siècles de la chrétienté.Très exactement celle d’un père de l’église, Tertullien.Né entre 150 et 160 à Carthage mort en 220 à Carthage, de famille berbère, il se convertit à la fin du IIème siècle. Il écrit alors une « Apologétique », ce qui veut dire « art de défendre et d’expliquer sa position ». Où on peut lire ceci : « il fut un temps où nous riions, comme vous, de ces vérités. Car nous sortons de vos rangs. On ne naît pas chrétien, on le devient. »L’histoire de cette formule est donc passionnante, car c’est l’histoire d’une série de corrections successives.Tertullien, Erasme, Beauvoir : tous trois s’opposent à une certaine idée de la « nature humaine ».Pour Tertullien, la nature de l’homme doit être rachetée par la conversion, le changement radical, se convertir, c’est se tourner vers dieu. Et donc se comporter autrement, se conduire d’une certaine manière. Pour Erasme, notre « nature » est dans la raison que nous tenons de Dieu. Mais l’humanité de l’homme est à construire, c’est un programme, ce n’est pas une donnée. (Ce qui pourrait inspirer davantage notre système éducatif). La rupture vient de ce qu’il va en confier la tâche à la culture antique, dont Tertullien, le premier, se moquait : qu’importe Platon ou Homère, quand on a dieu ?Avec S. de B. et sa fameuse formule, l’angle d’attaque est totalement différent. il n’y a plus de « nature humaine » du tout. Il ne s’agit plus d’être racheté par la conversion ou sublimé par les humanités : il s’agit de comprendre que nous sommes le résultat d’une construction. C’est là le premier pas, indispensable, vers notre liberté. »

Si la liberté humaine est absolue, le sujet est néanmoins engagé dans une situation donnée (facticité = fait d’être de telle manière). Mais c’est l’homme qui donne un sens à la situation. Ainsi, une situation n’est pas insupportable en soi, elle le devient parce qu’un projet de révolte lui a donné ce sens. “Jamais nous n’avons été aussi libres que sous l’Occupation“. Une situation tragique rend d’autant plus urgente l’action. Le monde n’est jamais que le miroir de ma liberté.

La liberté est vue par Sartre comme un pouvoir de néantisation, comme un dépassement du donné (l’homme est un “pour-soi”). Néantiser signifie créer des possible au sein du monde tel qu’il est, figé, c’est y introduire de la liberté.

Etre condamné à être libre, cela signifie qu’on ne saurait trouver à ma liberté d’autres limites qu’elle-même“. Ne pas choisir, c’est encore choisir (choisir de ne pas choisir). La seule limite à ma liberté est ma mort, laquelle transforme mon existence en essence, en être, en destin. Mourir c’est être (= ne plus exister)

L’homme vit pourtant mal cette situation de totale liberté. Il invente ainsi des subterfuges, notamment la mauvaise foi. La mauvaise foi consiste à faire semblant de croire que l’on est pas libre, c’est se rêver chose (repensons au coupe-papier). le garçon de café ou la coquette tente d’être en soi, à se couler dans le monde en tant que chose. La conscience, nous dit Sartre, cherche toujours à coïncider avec elle-même, à se remplir d’être, à se faire “en-soi”

L’homme fait de la facticité son excuse pour se faire en-soi. Sartre distingue 6 modes de facticité, c’est-à-dire de déterminations pesant sur l’homme :

  • le fait de naître dans une société et une époque donnée
  • le fait d’avoir un corps
  • le fait d’avoir un passé
  • le fait d’exister dans un monde qui nous préexiste
  • le fait d’exister parmi d’autres sujets (question de l’intersubjectivité)
  • le fait de mourir (finitude)

Pour Sartre, il faut assumer notre contingence.

je ne cautionne pas tout dans la vidéo… :) mais philosophiquement c’est bon

https://www.youtube.com/watch?v=Rfxish9B9Hc&feature=youtu.be&feature=iv&src_vid=1ngGLEtHpBQ&annotation_id=annotation_3774503713

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Erreur classique : faire d’une comparaison (différence) une hiérarchie. Espèce/race

Le théorie de l’évolution, le développement de la biologie et de l’ethnologie ont poussé les scientifiques à la fin du 19è siècle à transposer la notion de race animale à l’homme et ainsi d’essayer de classifier l’espèce humaine. Ces comparaisons ont amené (bien plus tard) notamment avec la génétique à conclure que le nombre incroyable de différences rendait impossible et interdisait de faire de ces différences des motifs de hiérarchisation entre les hommes (évolutionnisme), des inégalités.

Encore une fois, l’homme cherchait une nature, une essence qui puissent justifier une existence (on a pu le faire pour la différence homme/femme). Ainsi, on peut comprendre l’enjeu de la citation de Sartre : pour l’homme « l’existence précède l’essence ». 

Je vous conseille vivement cet article du site « Humanité et biodiversité », auquel contribue Hubert Reeves, célèbre astrophysicien français (présent au LH forum en 2014), dans lequel vous trouverez une interview d’Albert Jacquard, spécialiste en génétique des populations, chercheur et essayiste de très grande qualité (moi j’adore :) )

D’un point de vue biologique, l’espèce se définit d’après le critère d’interfécondité. Une espèce est un groupe d’individus capables de se reproduire entre eux. Pour appartenir à la même espèce, 2 individus doivent non seulement pouvoir avoir un descendant, mais ce descendant doit en plus être viable et surtout fertile, c’est-à-dire capable lui-même de se reproduire. Prenons un exemple : un âne et une jument peuvent avoir une descendance, mais ils n’appartiennent pour autant pas à la même espèce car leur descendant, le mulet, est stérile. Des cas limites peuvent être observés. Ainsi, au sein du genre felis – genre qui regroupe les espèces apparentées à nos chats domestiques -, certaines espèces sont encore interfécondes ; c’est d’ailleurs grâce à cette particularité qu’est né le Bengal. Le Bengal est en effet issu du croisement entre un chat domestique (Felis catus) et un chat du Bengale (Felis bengalensis). D’après les éleveurs de cette race, les mâles issus d’un tel croisement sont stériles, mais certaines femelles sont parfaitement fertiles et servent de fondatrices à la race. C’est ce que l’on appelle des « cas limites » et dans le jargon, on dit que la spéciation (processus d’apparition des espèces) n’est pas achevée au sein du genre felis.

Le plus simple pour définir une race est de se placer sur le plan génétique.
Chaque gène peut prendre plusieurs formes qu’on appelle aussi allèles. Le taux de répartition de chaque allèle, au sein d’un groupe d’individus, permet de caractériser ce groupe d’individus. Une race est un groupe d’individus qui présente une répartition des différents allèles différente de celle observée pour l’ensemble de l’espèce. Certaines races sont définies par une fréquence de 100 % pour un allèle d’un gène donné. Citons par exemple le Sphinx, aussi appelé chat nu, qui se caractérise par une peau nue. Ce caractère est dû à la forme « peau nue » (alopécie) du gène « couverture de la peau ». Tous les individus de cette race possèdent cet allèle : la race est donc définie par une fréquence de 100 % de l’allèle « peau nue », alors que la fréquence de cet allèle est très faible si on considère l’ensemble de l’espèce féline. Toutefois, un seul gène ne permet pas de définir une race. D’une façon plus générale, on peut dire que les individus d’une même race sont génétiquement plus proches entre eux qu’avec tout autre individu de la même espèce. Cette caractéristique ne se retrouve pas chez les hommes car deux individus de couleurs de peaux différentes par exemple peuvent être plus proches génétiquement que deux individus à la peau « semblable ».

L’élevage a sans doute été un facteur déterminant dans la constitution de races chez les animaux.

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Le sujet : Interrogation 2

Repères :

1- Les actions futures peuvent arriver ou non, elles ne sont donc pas nécessaires mais ………………….?

2-Les sciences physiques expliquent ou comprennent les phénomènes ? Pourquoi ?

3-L’homme ne perçoit le monde qu’à travers son point de vue, sa vision est donc nécessairement ………………………….

Citations/Auteurs:

4-Qui a dit « Je pense, donc je suis » et dans quel ouvrage ?

5-« Posséder le Je dans sa représentation » : Qui a dit cela ? Expliquez.

6-A quoi Pascal compare-t-il l’homme ? Expliquez.

Texte à trous :

La conscience est un privilège et un fardeau car elle est condition et ……….. de la connaissance de soi. En effet, par son statut de sujet, je n’ai accès qu’à une connaissance ……………. (pas neutre) et ………………………(incomplète). De même, le sujet du latin ……………………….. sait qu’il va mourir, il est donc conscient de sa ………………….. (fait d’être mortel). Enfin la conscience de soi n’est pas forcément immédiate, théorique mais parfois nécessite une mise en…………….. par l’art ou la révolte comme l’ont montré …………………. et Camus. De même, Sartre considère qu’…………est médiateur entre moi et moi-même.

Sujet (Analyse-Brainstorming +Références cours et culture personnelle):

Peut-on se mentir à soi-même ?

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Le sujet : Interrogation 1

Repères :

1-Quel est le contraire d’absolu ?

2-Nous n’avons pas une conscience immédiate de nous-mêmes; Expliquez, donnez des exemples.

3-Les cheveux sont une qualité essentielle pour l’homme. Vrai ou Faux ? Expliquez.

Citations/Auteurs :

4-Quelle est la vérité indubitable pour Descartes ? Pourquoi ?

5-Pour Pascal, « l’homme est grand en ce qu’il se connait misérable ». Expliquez.

6-Pourquoi l’art est-il un besoin universel pour Hegel ?

Texte à trous :

La conscience, du latin ………………….. qui signifie ………………………………….., est la faculté de ……………………………………………………….. Elle est la condition pour l’homme de se connaître.Cette faculté distingue l’homme du reste du monde, c’est une différence de …………… Elle fait du sujet une ………………….qui signifie masque en latin, capable de répondre de ses actions car doté d’une identité (dont les critères sont : l’unité, ………………. et l’ipséité). Locke prend les exemples du …………. et de ……………………pour illustrer la nécessité de la conscience et de la mémoire notamment pour être jugé.

Sujet à analyser (Brainstorming/références, cours et culture personnelle):

Peut-on ne pas être soi-même ?

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Autrui : révélateur de mon identité

Je viens de faire un geste maladroit ou vulgaire : ce geste colle à moi je ne le juge ni le blâme, je le vis simplement, je le réalise sur le mode du pour-soi. Mais voici tout à coup que je lève la tête : quelqu’un était là et m’a vu. Je réalise tout à coup la vulgarité de mon geste et j’ai honte. Il est certain que ma honte n’est pas réflexive, car la présence d’autrui à ma conscience, fût-ce à la manière d’un catalyseur, est incompatible avec l’attitude réflexive ; dans le champ de la réflexion je ne peux jamais rencontrer que la conscience qui est mienne. Or autrui est le médiateur entre moi et moi-même : j’ai honte de moi tel que j’apparais à autrui. Et par l’apparition même d’autrui, je suis mis en mesure de porter un jugement sur moi-même comme sur un objet, car c’est comme objet que j’apparais à autrui. Mais pourtant cet objet apparu à autrui, ce n’est pas une vaine image dans l’esprit d’un autre. Cette image en effet serait entièrement imputable à autrui et ne saurait me « toucher ». Je pourrais ressentir de l’agacement, de la colère en face d’elle, comme devant un mauvais portrait de moi, qui me prête une laideur ou une bassesse d’expression que je n’ai pas ; mais je ne saurais être atteint jusqu’aux moelles : la honte est, par nature, reconnaissance. Je reconnais que je suis comme autrui me voit ».

J-P. Sartre, L’être et le néant (1943), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1976, pp.259-260.

Retenir :

« Autrui est le médiateur entre moi et moi-même »

« L’enfer c’est les Autres » Huis Clos

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Le moi s’identifie-t-il à la conscience ? Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?

Vous trouverez ici le cours sur l’inconscient.

Concepts à retenir :

inconscience/inconscient; refoulement, censure, force, préconscient; ça, surmoi, moi, sublimation, pulsion, névrose, psychose, rêves, lapsus, actes manqués

Quelles notions relatives au sujet sont liquidées avec sa théorie de l’inconscient ?

le cogito (Descartes pose l’équivalence pensée-conscience-psychisme); la connaissance de soi, l’identité, unité (altérité au cœur de la personne), ipséité, liberté, responsabilité, morale

Questions sur le cours de l’inconscient :

1-Quand a été inventé la psychanalyse ? Par qui ? Quelle est sa particularité par rapport aux sciences de l’époque ?

2-Distinguez inconscience et inconscient.

3- Expliquez « le moi n’est pas maître dans sa propre maison »

4-Freud reprend le concept de force de la physique pour définir l’inconscient (psychique). A qui le reprend-il ?

5-Qu’est-ce qu’une topique ? Combien Freud en présente-t-il ?

6-Qu’est- ce que le refoulement ? Pourquoi un désir, souvenir sont-ils refoulés ?

7-Quelles sont les nouveautés de la deuxième topique ?

8-Qu’est-ce que la sublimation ?

9-Nommez les principes qui gèrent le Ca et le Moi ?

10- Qu’est-ce qui est à l’origine de la conscience morale ?

11-Nommez les différentes manifestations de l’inconscient (5).

12-Quelle est « la voie royale vers l’inconscient » ?

13-Comment le psychanalyste prétend-il guérir son patient ?

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Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? La mauvaise foi

« Or la signification du passé est étroitement dépendante de mon projet pré¬sent. Cela ne signifie nullement que je puis faire varier au gré de mes caprices le sens de mes actes antérieurs; mais, bien au contraire, que le projet fonda¬mental que je suis décide absolument de la signification que peut avoir pour moi et pour les autres le passé que j’ai à être. Moi seul en effet peut décider à chaque moment de la portée du passé :.non pas en discutant, en délibérant et en appréciant en chaque cas l’importance de tel ou tel. événement antérieur, mais en me projetant vers mes buts, je sauve le passé avec moi et je décide par l’action de sa signification. Cette crise mystique de ma quinzième année, qui décidera si elle «.a été» pur,, accident de puberté ou au contraire premier signe d’une conversion future? Moi, selon que je déciderai – à vingt ans, à trente ans – de me convertir. Le projet de conversion’ confère d’un seul coup à une crise d’adolescence la valeur d’une prémonition que je n’avais pas prise au sérieux. Qui décidera si le séjour en prison que j’ai fait, après un vol, a été fruc¬tueux ou déplorable? Moi, selon que je renonce à voler ou que je m’endurcis. Qui peut décider de la valeur d’enseignement d’un voyage, de la sincérité d’an: serment d’amour, de la pureté d’une intention passée, etc. ? C’est moi, toujours moi, selon les fins par lesquelles je les éclaire. »

J.-P. Sartre, l Être et le Néant,
Collection Tel, Éd. Gallimard, 1943, pp. 555-556.

« Considérons ce garçon de café. Il a le geste vif et appuyé, un peu trop précis, un peu trop rapide, il vient vers les consommateurs d’un pas un peu trop vif, il s’incline avec un peu trop d’empressement, sa voix, ses yeux expriment un intérêt un peu trop plein de sollicitude pour la commande du client, enfin le voilà qui revient, en essayant d’imiter dans sa démarche la rigueur inflexible d’on ne sait quel automate tout en portant son plateau avec une sorte de témérité de funambule, en le mettant dans un équilibre perpétuellement instable et perpétuellement rompu, qu’il rétablit perpétuellement d’un mouvement léger du bras et de la main. Toute sa conduite nous semble un jeu. Il s’applique à enchaîner ses mouvements comme s’ils étaient des mécanismes se commandant les uns les autres, sa mimique et sa voix même semblent des mécanismes; il se donne la prestesse et la rapidité impitoyable des choses. Il joue, il s’amuse. Mais à quoi donc joue-t-il ? Il ne faut pas l’observer longtemps pour s’en rendre compte : il joue à être garçon de café. Il n’y a rien là qui puisse nous surprendre : le jeu est une sorte de repérage et d’investigation. L’enfant joue avec son corps pour l’explorer, pour en dresser l’inventaire ; le garçon de café joue avec sa condition pour la réaliser.
Cette obligation ne diffère pas de celle qui s’impose à tous les commerçants : leur condition est toute de cérémonie, le public réclame d’eux qu’ils la réalisent comme une cérémonie, il y a la danse de l’épicier, du tailleur, du commissaire priseur, par quoi ils s’efforcent de persuader à leur clientèle qu’ils ne sont rien d’autre qu’un épicier, qu’un commissaire priseur, qu’un tailleur. Un épicier qui rêve est offensant pour l’acheteur, parce qu’il n’est plus tout à fait un épicier. La politesse exige qu’il se contienne dans sa fonction d’épicier, comme le soldat au garde-à-vous se fait chose-soldat avec un regard direct mais qui ne voit point, qui n’est plus fait pour voir, puisque c’est le règlement et non l’intérêt du moment qui détermine le point qu’il doit fixer (le regard « fixé à dix pas »).
Voilà bien des précautions pour emprisonner l’homme dans ce qu’il est. Comme si nous vivions dans la crainte perpétuelle qu’il n’y échappe, qu’il ne déborde et n’élude tout à coup sa condition. Mais c’est que, parallèlement, du dedans le garçon de café ne peut être immédiatement garçon de café, au sens où cet encrier est encrier, où le, verre est verre. Ce n’est point qu’il ne puisse former des jugements réflexifs ou des concepts sur sa condition. Il sait bien ce qu’elle « signifie » : l’obligation de se lever à cinq heures, de balayer le sol du débit, avant l’ouverture des salles, de mettre le percolateur en train, etc.
Il connaît les droits qu’elle comporte : le droit au pourboire, les droits syndicaux, etc. Mais tous ces concepts, tous ces jugements renvoient au transcendant. Il s’agit de possibilités abstraites, de droits et de devoirs conférés à un « sujet de droit ». Et c’est précisément ce sujet que j’ai à être et que je ne suis point. Ce n’est pas que je ne veuille pas l’être ni qu’il soit un autre. Mais plutôt il n’y a pas de commune mesure entre son être et le mien. Il est une « représentation » pour les autres et pour moi-même, cela signifie que je ne puis l’être qu’en représentation.
Mais précisément si je me le représente, je ne le suis point, j’en suis séparé, comme l’objet du sujet, séparé par rien, mais ce rien m’isole de lui, je ne puis l’être, je ne puis que jouer à l’être, c’est-à-dire m’imaginer que je le suis. Et, par là même, je l’affecte de néant. J’ai beau accomplir les fonctions de garçon de café, je ne puis l’être que sur le mode neutralisé, comme l’acteur est Hamlet, en faisant mécaniquement les gestes typiques de mon état et en me visant comme garçon de café imaginaire à travers ces gestes… Ce que je tente de réaliser c’est un être-en-soi du garçon de café, comme s’il n’était pas justement en mon pouvoir de conférer leur valeur et leur urgence à mes devoirs d’état, comme s’il n’était pas de mon libre choix de me lever chaque matin à cinq heures ou de rester au lit quitte à me faire renvoyer. Comme si, du fait même que je soutiens ce rôle à l’existence, je ne le transcendais pas de toute part, je ne me constituais pas comme un au-delà de ma condition. Pourtant il ne fait aucun doute que je suis en un sens garçon de café- sinon ne pourrais-je m’appeler aussi bien diplomate journaliste ? Mais si je le suis, ce ne peut être que sur le mode de l’être en-soi : Je suis sur le mode d’être ce que je ne suis pas.»

Sartre, L’Etre et le néant

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La conscience de soi = première vérité, Pascal, Locke

Dans le Discours de la méthode IV partie, Descartes commence par faire la distinction entre le domaine des mœurs et celui de la vérité en constatant que chacun possède une méthode propre.

En effet, d’une part, pour les mœurs, il s’agit de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines comme si elles étaient indubitables. L’incertitude de futur (contingence) et des actions d’autrui rendent toute délibération et décision incertaines. On ne peut donc que se baser sur du probable. L’urgence de l’action me pousse à trancher (Cf. libre-arbitre Troisième méditation) et donc à faire comme si l’incertain était certain.

D’autre part, pour rechercher la vérité, je dois me défaire de toute opinion qui comporte le moindre doute afin de m’assurer que j’ai bien à faire à une vérité absolument certaine, indubitable. Ainsi, Descartes décide de passer au crible ( au tamis) tout ce qu’il sait afin de savoir s’il resterait quelque chose de parfaitement certain (la pépite d’or).

Trois domaines d’application seront vérifiés :

1- les sens : je constate que mes sens parfois me trompent, je suis victime d’illusions sensorielles (ex: bâton rompu dans l’eau; La Terre tourne et nous ne le sentons pas) = je les rejette.

2-les raisonnements (même en mathématiques qui pourtant est la science exacte par excellence) : je constate que des erreurs de calcul sont possibles = je les rejette

3-toutes pensées : je constate que tout ce que je pense actuellement pourrait très bien me venir dans mes songes (lien avec Inception) = je les rejette.

On peut dès lors constater que le doute utilisé ici est exagéré, hyperbolique puisqu’il suffit qu’il y ait le moindre doute (même infime pour que tout soit rejeté; même les mathématiques qui sont pourtant le paradigme de la certitude).

Peut-on dire pour autant que Descartes est un sceptique ? Non pas. Le texte nous fournit déjà une réponse puisqu’à la fin il s’oppose à eux. De plus, Descartes était un grand physicien et mathématicien; rejeter les sens et les raisonnements rendrait impossibles tous ses travaux. Le doute est donc temporaire (le temps de la méditation, l’expérience de pensée) et par conséquent méthodique.

Au terme de cette expérience, que reste-t-il ? Y a-t-il quelque chose qui résiste à ce doute radical (à la racine) ?

C’est à ce moment qu’apparaît le fameux cogito cartésien (cogito en latin je pense=> et oui ! cogiter ça vient de là !; cartésien = adjectif de Descartes => qui a donné être cartésien, logique, rigoureux). On dit cogito car il existe une formulation latine du « je pense donc je suis » qui se trouve dans les Méditations métaphysiques (cogito ergo sum) dans lesquelles il fait intervenir un malin génie pour supposer qu’il est dupé et donc que toute connaissance est incertaine. (Cf. réviser en vidéo)

« Je pense donc je suis » serait donc la pépite d’or que Descartes cherchait. Mais pourquoi est-ce donc indubitable ?

Commençons par le « je pense » :

Pendant que je pense que tout est faux, incertain, il faut bien que moi qui le pensai fusse quelque chose. (laissons pour le moment de côté ce « quelque chose »). Quand je pense, je ne peux pas penser que je ne pense pas. Si je doute que je doute, je doute encore = le doute ne peut porter sur lui-même.

Ainsi, la conscience (même si l’usage de ce mot est anachronique ici car il n’apparaitra en français qu’en …….) est la première vérité indubitable. Cette vérité ne porte pas sur le monde extérieur ni sur même sur mon propre corps car j’ai douté de cela juste avant. C’est une vérité logique, évidente, intuitive et absolue. Logique car ma raison seule suffit pour l’appréhender; Intuitive et évidente car non démonstrative car une démonstration se fonde toujours sur des vérités antérieures elles-mêmes à démontrer; Absolue car elle ne dépend que d’elle-même, n’est pas relative à autre chose.

« je suis » :

Je suis quoi ? Qui ? Je suis Descartes; Je suis un homme; Je suis vivant; Je suis Mme Renard; Je suis Arnold Schwarzenegger…

Je suis (juste) un être pensant, Descartes dira « une chose pensante ». Ainsi ce « je » est impersonnel, anonyme.

« donc » :

Ce donc n’est pas déductif mais simultané. En même temps que je pense, j’existe. Ma pensée révèle mon existence en tant qu’être pensant, conscient. Ainsi même si tout autour de moi est illusoire, je ne peux douter du fait que je pense. Je sais que je suis mais pas (encore) qui je suis. 

Maigre consolation me direz-vous ? Descartes affirme ici la condition de toute connaissance, le pivot, « le principe (origine et fondement) de la philosophie (au sens large connaissance) qu’il cherchait ».

Pourquoi Descartes ressent-il le besoin de trouver cette vérité indubitable ?

Bien plus qu’une lubie de philosophe dans son bureau, cette démarche s’inscrit dans un contexte scientifique en crise. En effet, Descartes a différé la publication de son Discours de la méthode (qui est une préface à un traité scientifique) en apprenant les déboires de Galilée avec l’Inquisition. La science de l’époque subit une véritable révolution et notamment dans ses méthodes. En effet, dans de nombreux domaines, on constate une remise cause de tout ce qui était enseigné et étudié depuis des siècles. Descartes a suivi les enseignements de la philosophie de l’Ecole ou Scolastique inspirée des théories aristotéliciennes (Aristote). Il constate alors que la science de l’époque est comparable à une maison sur pilotis sur terrain meuble, c’est-à-dire, qu’elle s’effondre n’étant pas construite sur des fondations, des bases solides.

Texte de Pascal Pensées

Pascal met en évidence la double nature paradoxale de l’homme : grand et misérable

misérable (pas au sens social) = malheureux, mortel (finitude)

grand : on sait qu’on va mourir (conscience de notre finitude).

Cette grandeur est une différence de nature et non de degré car « l’arbre ne se connait pas misérable » et « l’univers n’en sait rien ».

La pensée (ou conscience ici) est une qualité essentielle à l’homme (et non accidentelle) car « on ne peut concevoir un homme sans pensée », elle le définit en propre.

L’homme est alors comparé à un roseau (métaphore filée de la végétation) ce qui met en évidence sa vulnérabilité. Une seule goutte suffirait à le détruire. Ici Pascal utilise l’hyperbole pour accentuer le paradoxe. Ce roseau est qualifié de faible (misérable) et pensant (grandeur). Faible vient étymologiquement de « digne d’être pleuré ». Malgré sa faiblesse, l’homme est grand, noble et digne. Ces trois termes ne désignent pas ici le domaine social mais bien moral. Pascal utilise sciemment ces termes afin de critiquer ceux qui cherchent à exister par « l’espace et le temps » autrement dit en « possédant des terres » et en laissant leur trace dans l’histoire. Pascal dénonce ici la vanité de ceux qui cherchent à « relever de l’espace et de la durée ». En plus d’être vain, puisque nous ne sommes qu’un « point » dans l’univers infini ( passage du monde clos à l’univers infini révélé par la science de l’époque), c’est présomptueux. Pascal nous invite donc à faire voeu d’humilité et à se considérer comme  « Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. » notez le jeu de mot avec « comprend ».

De plus, cette prise de conscience de notre finitude est le principe (origine et fondement) de la morale. Pourquoi ? Parce que savoir que le temps est compté nous pousse à s’occuper de l’essentiel, du vrai, du bon et non du superflu. Vivre comme si chaque jour était le dernier nous fait agir différemment. (il suffit de voir l’immoralité des divinités mythologiques, seul moyen d’occuper cette interminable éternité).

Mais n’aurions-nous pas plutôt envie de profiter de la vie, de jouir des plaisirs si on peut mourrir demain ? Aurions-nous réellement envie d’être bons, moraux ? et non, tels des hédonistes, nous divertir ?

C’est justement ce dont Pascal nous met en garde. L’homme a tendance à se duper lui-même, à se mentir à lui-même pour fuir sa condition (sa finitude). Plutôt que de penser à cela, il s’occupe l’esprit à d’autres activités (travail, guerre, jeux…). Il se divertit ( et non se convertit), se détourne de son essence, de ce pour quoi il est fait.

Texte de Locke

Dans cet extrait de l’Essai sur l’entendement humain, Locke soutient que le même homme peut constituer plusieurs personnes. Thèse paradoxale, car d’ordinaire on serait plutôt porté à croire que l’homme, à savoir l’individu membre de l’espèce humaine, et la personne, le sujet qui pense et qui dit « je », sont indissociables. Locke,  « Mais s’il est possible à un même homme d’avoir en différents temps une conscience distincte et incommunicable, il est hors de doute que le même homme doit constituer différentes personnes en différents temps(…) »

Comment comprendre cette affirmation ?

Locke commence par une hypothèse : imaginons un amnésique, incapable de souvenir et ne sachant pas qu’il a oublié. Pourrait-on dire qu’il s’agit du même homme ? Le problème ainsi posé est celui de l’identité personnelle. Qui sommes-nous ? La tendance habituelle est d’identifier le sujet et l’individu physique, l’homme. Cet homme vit des expériences diverses dont il se souvient, du moins est-ce le cas la plupart du temps. Mais s’il ne s’en souvient plus ? Que nous nous en souvenions ou pas, ces expériences ont eu lieu, elles font partie de notre identité, dira-t-on. Mais est-ce vraiment le cas ? L’individu, autrui, la société, le considèrent-ils comme la même personne ?

Car comment pourrais-je être la même « personne » si je n’ai plus la possibilité d’unifier les différentes expériences que j’ai vécues ? Ce qui fait l’unité de la personne, n’est-ce pas justement cette faculté de se rapporter à soi, à ce que l’on a vécu ?

Locke souligne l’ambiguité dans l’usage du mot « Je » :

Distinguons mieux les deux sens : quand nous disons « Je », nous pensons soit à notre existence en tant qu’individu membre de l’espèce humaine, c’est-à-dire à notre constitution physique, soit nous pensons à notre existence en tant que personne psychologique, c’est-à-dire à l’ensemble de nos états intérieurs, pensées, sensations, émotions, sentiments, souvenirs. Si nous croyons que c’est la même personne, alors qu’il y a eu une rupture dans le cours de la vie consciente, c’est que nous nous référons à la permanence de l’individu. Certes celui-ci change, il grandit, il vieillit, il se modifie, mais il reste le même. Il y a une stabilité globale de l’individualité physique. Mais si on prend la notion de personne, on voit bien que son unité dépend de la continuité entre les différentes expériences vécues. Je me souviens de ce que j’ai vécu, et c’est ainsi, et seulement ainsi, que je peux légitimement dire et croire que « je suis le même ».

S’il y a rupture dans la continuité de la vie consciente, si le même homme, l’individu physique tel qu’on le connaît et l’observe, ne se souvient plus de ce qu’il a été , de ce qu’il a pensé, voulu, et fait, alors il faut conclure que cet homme n’est pas la même personne. L’amnésie montre qu’il est possible d’avoir en même temps une continuité physique et une discontinuité psychologique. Le même individu peut avoir des consciences « incommunicables » : il a été conscient de certaines choses mais il ne l’est plus. Sa personne est faite de l’ensemble des souvenirs qu’il a vécus. Or il peut arriver, c’est possible, qu’il ne se souvienne pas de ce qu’il a vécu. Ce qui prouve bien que tout en étant le même « homme », c’’est-à-dire le même individu, il n’est pas la même personne. C’est donc à tort que l’on disait que c’était le « même ». Car il n’y a pas de continuité, il n’y a pas d’identité. Je ne sais plus ce que j’ai fait, voulu, pensé, donc celui qui a fait cela, qui a voulu cela, qui a pensé cela, ce n’est pas moi. Et Locke va suggérer que ce n’est pas là seulement une conséquence logique mais c’est aussi un « sentiment du genre humain ».

Que veut-il dire par là ? Y aurait-il consensus à propos de cette distinction étrange ?

Locke propose deux arguments pour justifier ce consensus ?

Le premier argument fait appel aux lois humaines. On ne punit pas le fou pour les actes qu’aurait commis l’homme de bon sens, ni l’homme de bon sens pour les actes qu’aurait commis le fou. C’est le même homme, au sens physique, et pourtant on fait une distinction. Car la loi s’applique à des personnes. Or, puisqu’elle s’applique différemment selon l’état psychologique de l’individu, c’est que l’on présuppose qu’il s’agit de personnes différentes. Notons au passage que la première éventualité est plus rare : l’homme fou n’est pas puni pour les actes de l’homme sain d’esprit. En général, c’est plutôt la seconde situation qui se présente : on ne punit pas l’homme sain d’esprit pour ce qu’il a fait sous l’emprise de la folie. Notons aussi au passage que la condition qui était d’abord supposée n’est plus ici aussi évidente : car l’homme qui a recouvré la santé mentale, ou du moins qui a suffisamment de santé  mentale pour être accessible à un jugement, se souvient parfois de ce qu’il a fait quand il était sous l’emprise de la folie. Mais comme on juge qu’il n’était pas alors maître de lui-même, on estime qu’on ne doit pas le punir. La punition n’a en effet de sens que si elle s’adresse à la même personne. Or cette condition a ici disparu. Ce n’est plus la même personne alors que c’est le même homme. Locke s’en tient là : il y voit la confirmation, par l’accord des consciences sur un plan juridique, de la thèse qu’il soutient : la personne suppose une continuité psychologique, alors que la notion d’individu ne s’arrête qu’à l’unité physique. Il peut donc y avoir, et le droit le reconnaît, plusieurs personnes pour un même individu.

Le second argument est d’ordre linguistique. Comment parle-t-on communément ? Ne dit-on pas parfois du même individu qu’il n’est plus lui-même ? Qu’il peut être « hors de lui » ? Ces façons de parler sont des façons de penser qui rejoignent la thèse de l’auteur. Car si un même « je » peut être « hors de lui », c’est qu’il n’est pas la même personne. Il est « hors » de sa personne habituelle, puisqu’il est toujours « dans » le même corps. Le « soi », qu’il faut comprendre ici comme le « je » (l’acte de se rapporter à soi)  a changé alors que l’individu physique s’est maintenu. Certes ceux qui se servent présentement de ces expressions ne pensent pas forcément jusqu’au bout ce que ces expressions signifient. Mais lorsque ces expressions ont été instituées, c’est bien ce qu’elles signifiaient. Et elles signifient bien que le même homme peut être habité par des personnes différentes. Ce qui résume la thèse de Locke.

Pour plus d’informations voir cet article 

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Sujet : Questions textes Descartes Pascal

Discours de la méthode Descartes

1- Thème, Thèse, Plan

2- Au début du texte, Descartes distingue deux domaines, lesquels ? leurs méthodes ?

3- Quelles sont les champs d’application (3) ?

4-Descartes est-il un sceptique ? Pourquoi ? Caractérisez le doute qu’il utilise.

5- Quel est le résultat de cette méthode ?

6- Pourquoi est-ce une vérité indubitable ?

7- Caractérisez la vérité obtenue.

8- Pourquoi Descartes ressent-il le besoin de rechercher une vérité indubitable, un premier principe ? (contexte).

Réponses ici

Pensées, Pascal

1-Thème, Thèse (paradoxe)

2- Grandeur/misère : la grandeur de l’homme est-elle une différence de nature ou de degré ? Justifiez- Pourquoi l’homme est-il misérable ?

3- On peut concevoir un homme sans mains mais pas sans pensée. Utilisez les repères essentiel/accidentel; nécessaire/contingent pour les distinguer.

4- A quoi l’homme compare-t-il l’homme ? Pourquoi ? Comparez avec l’arbre mentionné au début du texte.  Quels adjectifs lui sont associés ?

5- En quoi réside la noblesse, dignité de l’homme ? Est-ce la noblesse sociale et la dignité des honneurs, du rang ?

6- Qui relève de l’espace et de la durée ? Qui Pascal critique-t-il ici ?

7- Pourquoi est-ce le premier principe de la morale ?

Synthèse : Rédigez un texte résumant la position des deux auteurs sur la conscience.

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