Cet été des profs se racontent – épisode 2 -Fabienne.

On poursuit nos entretiens enthousiasmants avec celui de Fabienne avec qui j’ai travaillé pour la première fois cette année. Elle est professeure de sciences économiques et sociales, elle a eu une vie professionnelle riche de plusieurs expériences avant de se reconvertir dans l’enseignement. Dans ce cadre, elle a d’ailleurs participé à un reportage d’envoyé spécial sur cette reconversion. Elle a donc un regard plutôt atypique sur notre métier. Je vous laisse la découvrir.

Du rêve à la réalité du métier…

1.  Quelle est la matière que tu enseignes ? A quels niveaux ?

J’enseigne les Sciences Economiques et Sociales en classes de Seconde, Première et Terminale (sauf cette année où je n’ai pas été en charge d’élèves de Terminale)

2. Depuis quand enseignes tu ?

J’enseigne depuis 2015, tout d’abord comme contractuelle puis depuis 2019 certifiée.

  1. Pourquoi as-tu choisi d’exercer ce métier ?

Je crois que c’est mon goût pour les études qui m’a tout d’abord incité à enseigner. J’ai toujours aimé apprendre, « bûcher », chercher et par dessus tout comprendre. Et je crois que j’aime partager la joie de comprendre.  Il me semble que c’est un pas vers une grande liberté que de comprendre les rouages du monde dans lequel nous vivons.

Je n’ai choisi ce métier qu’en « fin de carrière » puisque j’ai déjà une « longue expérience » de travail en entreprise. Mais, là encore, les différents emplois que j’ai occupés m’ont toujours poussée à apprendre.

  1. Est-ce que la réalité de ton métier coïncide à ce pourquoi tu as choisi de l’exercer ? Pourquoi ?

J’aurais beaucoup apprécié intégrer un établissement, une équipe. Ma situation de TZR (que je qualifie « d’intermittente du spectacle ») ne me permet pas de trouver cette voie d’intégration. Mais, elle me donne une forme de liberté. Que j’apprécie aussi. Car elle satisfait mon goût de l’aventure. Veuve, l’institution me « protège », TZR, elle me « libère » sans doute d’une forme de routine.

  1. Raconte-nous un de tes plus précieux souvenirs pédagogiques, une belle surprise que tu as pu vivre dans ce métier.

Le fait de garder des contacts avec certains élèves est un joli souvenir perpétué.

Mais, un temps fort fut sans doute une année passée à Saint Paul les Dax : les élèves avaient le même goût de l’apprentissage « en toute liberté » . Les cours se déroulaient de 16h à 18h. Les élèves amenaient un goûter « campagnard » (saucisson, jambon, fromage…) et nous démarrions notre cours par leur collation (en révisant le cours précédent). Notre salle de classe était un préfa insupportable. J’ai entrepris de « transformer la dureté de nos conditions de travail » en opportunités. Ainsi, par exemple, dès lors que le temps devenait chaud, j’avais pris l’habitude d’emmener les élèves à l’extérieur. Nous prenions nos chaises, faisions cours à l’ombre des arbres et la classe paraissait parfaitement à l’aise et ouverte à l’apprentissage. Ce fut une année hors norme et tellement agréable…

  1. Quels sont tes projets, tes envies, tes ambitions pédagogiques pour la rentrée 2022 ?

Je vais tenter de rédiger le programme sous forme de carte mentale. Mais, je ne peux avoir de projets précis car je sais que je devrai m’adapter, m’intégrer et composer.

 

Du lien aux liens…

 

  1. Que dirais-tu des relations que tu tisses avec tes élèves ?

Nos relations sont des relations que je crois pour la plupart de qualité : j’essaie de construire une relation de confiance. Mais, une relation qui reste exigeante : favoriser le travail dans les meilleures conditions… travailler autrement… mais travailler. J’ai expérimenté l’autorisation de temps de repos (personnels) pour les élèves fatigués (autorisation d’aller se reposer en fond de classe pendant 5 minutes environ), Et je me rends compte que l’autorisation de ce temps de repos décuple l’investissement (l’élève ne subit pas). Bref… J’essaie d’adapter ma compréhension des besoins des élèves pour améliorer ma pratique. Une compréhension toutefois bornée par les impératifs de notre institution.

  1. Que dirais-tu des relations entre membres de l’équipe pédagogique ?

Les relations avec les équipes sont bonnes mais toutefois bien souvent superficielles sans doute du fait de ma situation de TZR.

  1. Que dirais-tu des relations que tu as pu construire avec les familles ?

Jusqu’alors professeure principale (sauf cette année), j’ai apprécié entretenir des liens de connaissance avec les parents. Je donne la plupart du temps mes coordonnées afin que les familles puissent s’entretenir en cas de besoin.  J’apprécie cette ambiance « collaborative ».

  1. Depuis tes débuts, quelles évolutions as-tu constatées dans le métier pour toi ? Pour tes élèves?

Je n’ai pas vraiment constaté d’évolutions….

 

De maintenant à demain…

 

  1. Comment et où te vois-tu dans cinq ans?

Quelque part dans un lycée…. J’avoue ne pas réussir à me projeter. Je n’aurai pas assez de points pour obtenir une affectation fixe. Et peut être ferai je des projets de retraite…

  1. Si tu pouvais demander une chose au ministre de l’éducation nationale ce serait quoi ?

Sans doute ma première préoccupation serait une sérieuse revalorisation de salaire (si notre métier a du sens, l’institution doit aussi contribuer à ce sens). Une seconde serait sans doute de doter les élèves d’un ordinateur portable afin de se débarrasser des manuels, des visites (timées au CDI) et de faire de nos élèves des jeunes en prise avec leur époque et forts de toutes les potentialités que donne « l’accès à la bibliothèque d’Alexandrie » (internet)…. Permettre aux élèves d’être « en intelligence » avec leur environnement.

  1. Quelle serait ton école du futur idéale ?

Si je ferme les yeux sans me préoccuper des réalités, une école où les classes seraient accueillies le matin pour poursuivre des recherches et enrichissements personnels l’après midi. Une école qui serait ouverte sur le monde. Une école qui donnerait de l’autonomie aux élèves. Une école qui serait en lien avec le monde du travail (qui est la destination finale du voyage scolaire entamé par les élèves depuis le début de leurs études). Une école fonctionnant en mode « projets » (ce que l’entreprise a réussi mais que je ne retrouve pas dans l’école).

 

 

 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

buy windows 11 pro test ediyorum