Recueil de données

Mon ERCAPP se centrant sur le travail d’imagination et de représentations des élèves face au voyage réel et fictif et à l’altérité en arts visuels et en littérature, j’aimerais rester sur cette même perspective pour mon ERVIP. Je souhaiterais également continuer à prendre en compte la diversité des élèves au sein de la classe, l’hétérogénéité qui la compose grâce à l’observation des élèves et de leurs caractéristiques individuelles. Mon recueil de données s’effectuera alors par le biais de l’observation des élèves, de leurs attitudes et comportements dans la classe lorsqu’ils sont en activité mais également à l’aide de leurs productions en arts visuels et en littérature. Lors de mon premier stage cette année, j’ai eu la chance de pouvoir mettre en pratique une séquence en arts visuels sur les monstres et les chimères afin que celle-ci coïncide avec mon écrit d’ERVIP. De plus, la classe de CM2 dans laquelle je me trouvais effectuait depuis la rentrée scolaire tout un travail sur la mythologie grecque en littérature, ce qui correspond tout à fait à mes attentes. Mon recueil de données se focalisera essentiellement sur l’activité des élèves et non sur celle de l’enseignant. Mon travail se tournera davantage vers les composantes « métaculturelle », « pluriculturelle » et « interculturelle » de la compétence culturelle développée par Christian Puren dans son article « La compétence culturelle et ses composantes ».

Réponses aux questions sur l’extrait de Laplantine

  • Sens des mots « différence », « décentration » et « ethnocentrisme »

Ces termes sont étroitement liés. Nous sommes confrontés chaque jour de notre vie à l’inconnu,  à la rencontre d’individus que nous côtoyons ou au contraire qui nous sont étrangers mais avec lesquels il faut s’adapter, partager, dialoguer. Tous les jours nous apprenons de l’autre et il me semble essentiel d’exister avec l’autre et pas seulement d’exister dans sa propre réalité.

Différence

Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), la différence est un « caractère ou ensemble de caractères qui dans une comparaison, un ordre, distinguent un être ou une chose d’un autre être, d’une autre chose ». Dans le contexte de cet extrait, un individu qui est différent d’un autre est alors une personne qui a son identité propre et qui peut être comparée à une autre sans que cela porte pour autant à des jugements de valeurs ou à des différences discriminatoires, inappropriées. Ce qui est différent de soi peut être bénéfique vis-à-vis de la compréhension de l’autre. Réciproquement, c’est par le biais de l’autre que l’on peut en apprendre davantage sur soi. Laplantine explique cela mais en parlant à l’échelle de la société : c’est grâce à l’observation d’une autre société que nous pouvons comprendre ce qui se passe dans la nôtre et inversement.

Décentration

D’après le CNRTL, la décentration est l’« action de (se) décentrer […], adopter d’autres points de vue que le sien » et c’est aussi le « fait de s’éloigner de son moi considéré comme unique centre d’intérêt ». Selon Laplantine, tout individu appartenant à une société doit savoir mettre cette dernière de côté en quelque sorte afin d’avoir un regard neutre et sans préjugé sur une société autre que la sienne, qui est différente à bien des égards. De cette manière, il est alors possible pour cet individu de s’imprégner des valeurs et coutumes de l’autre tout en le respectant et en éprouvant une certaine curiosité bienfaisante de découvrir ces différences et le fonctionnement de cette autre société dans un but réciproque de partage et d’égalité. Tout cela afin d’éviter « toute forme, sournoise ou délibérée, d’ethnocentrisme » comme le dit cet extrait. La décentration est une manière objective d’appréhender l’autre avec bienveillance et avec un raisonnement positif.

Ethnocentrisme

Enfin, le CNRTL définit l’ethnocentrisme comme un « comportement social et [une] attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples ». L’ethnocentrisme est donc l’inverse de la décentration et vise parfois à creuser de profonds écarts entre différentes sociétés. Dans les cas extrêmes, les différences ne sont plus perçues comme les atouts d’une société mais au contraire comme une forme de faiblesse qu’il faut contrecarrer afin qu’elles ne puissent pas se manifester dans sa propre société. Un individu ethnocentrique est une personne qui n’arrive pas à dépasser son propre point de vue et qui n’a donc pas en sa possession la capacité à respecter la différence de l’autre par rapport à sa propre différence. Il estime son propre groupe d’appartenance supérieur à tout autre et pense que sa réalité et une vérité générale et absolue. Le respect de l’autre disparait et fait naitre des stéréotypes, des préjugés et parfois beaucoup de violence et de peur vis-à-vis de cet autre différent de soi. Chaque individu a en soi une part d’ethnocentrisme, le travail de décentration – difficile à réaliser – est là pour éviter justement toute forme de jugement face à l’autre et de repli sur soi, sur sa propre perception du monde.

 

  • Une démarche nous permettant de comprendre l’autre et de nous connaitre nous-mêmes

Cette démarche nous permet non seulement de comprendre l’autre mais aussi de nous connaitre nous-mêmes. Comme  précédemment expliqué, cela se fait grâce au travail de décentration et de l’envie d’apprendre à connaitre l’autre et ses différences par rapport à soi. C’est en prenant du recul par rapport à soi que l’on va réussir à comprendre le fonctionnement de l’autre mais aussi le sien. C’est également l’autre qui va faire émerger des choses en nous et nous faire prendre conscience de nous-mêmes. C’est en constatant qu’il existe des différences (physiques et, ou psychiques) – qui ne consistent pas à nous opposer les uns les autres mais à créer un partage et une connaissance commune sur les individus et sur le monde – entre les êtres humains que l’on peut voir ses propres différences et ainsi comprendre que chaque personne à ses caractéristiques propres, son identité propre, possédant ainsi des valeurs, des croyances qui font d’elle ce qu’elle est : un être humain unique à la fois semblable et différent des autres. C’est en effectuant tout ce travail sur soi-même que l’on peut en apprendre sur l’autre et sur nous-mêmes. Ainsi, l’Homme s’imprègne de l’autre et se nourrit de l’autre pour sa propre personne mais aussi pour apprendre à respecter l’autre en tant qu’individu égal à lui-même et dans son intégralité.

 

  • En tant qu’enseignant, mettre en œuvre cette approche dans sa classe

En tant qu’enseignant, je pense qu’il est important de mettre en œuvre cette approche dans sa classe, de manière interdisciplinaire et tout au long de l’année. En effet, la connaissance de l’autre et de soi-même peut être abordée dans toutes les disciplines, en référence aux programmes. Par exemple, dans l’enseignement civique et moral, cette notion d’altérité peut faire l’objet de débats en classe. Plusieurs thèmes peuvent être discutés comme : l’égalité, la différence, les préjugés, le racisme, les stéréotypes (de genre par exemple) ou bien les valeurs de la République. Tous ces thèmes peuvent être travaillés grâce à différents supports comme des affiches, des films, des vidéos, des images. Les élèves peuvent travailler l’approche de Laplantine lors d’autres disciplines pédagogiques : en français (par exemple sur une pièce de théâtre parlant de la différence), en musique (en proposant aux élèves des chants provenant de différentes cultures), en éducation physique et sportive (en faisant découvrir aux élèves des danses appartenant à différents pays, des danses traditionnelles), en arts visuels (en leur montrant différentes formes d’arts provenant de cultures distinctes à des périodes spécifiques de l’Histoire), etc.

Cela entre en lien avec mon ERCAPP, mes stages passés et à venir puisque je m’intéresse à la réaction des élèves face à la diversité des espaces, des cultures, à l’interculturalité que le monde peut nous apporter. Je souhaite également comprendre comment les élèves – qui sont avant tout des enfants – appréhendent l’autre, la différence, en faisant fonctionner leur imagination et leur créativité par l’intermédiaire des arts visuels et de la littérature.

Lors de mon premier stage l’année dernière, une enseignante travaillait sur le voyage avec ses élèves de petite et moyenne section de maternelle. Pour cela elle a utilisé l’album de jeunesse Le loup qui voulait faire le tour du monde. J’ai trouvé ce travail très intéressant car elle a fait découvrir à ses élèves plusieurs pays ainsi que leurs coutumes. Les enfants ont pu apprendre, découvrir et comprendre que la France n’est pas le seul pays qui existe, ils ont ainsi réalisé un travail de décentration.

Il serait très bénéfique pour les élèves de les amener à découvrir d’autres pays non par le biais du voyage fictif mais en réalisant un vrai voyage scolaire de plusieurs jours dans un pays étranger afin que ces derniers puissent s’imprégner de l’univers de cet autre culture et constater que tous les individus n’ont pas les mêmes façons de vivre que nous et qu’il est intéressant de côtoyer l’autre pour apprendre à se connaitre soi-même ainsi que les valeurs de son pays. Il serait alors intéressant de pouvoir comparer deux pays sans pour autant juger l’un ou l’autre.

Pendant ce stage, j’ai également appris que les élèves entretenaient une correspondance avec une autre classe de moyenne section de maternelle d’une autre école. Ils s’envoyaient des dessins les représentant avec leurs prénoms écrits dessus. Cela leur a permis de constater qu’ils n’étaient pas les seuls enfants en moyenne section à la maternelle et qu’il existe d’autres enfants de leur âge dans d’autres écoles dans d’autres villes. A la fin de l’année scolaire, une rencontre a été réalisée entre les deux classes de moyenne section. Cela a donné du sens à leur correspondance.

Enfin, je pense que la mise en œuvre de cette approche doit se faire de façon moins directe, c’est-à-dire dans un processus d’imagination et d’invention de la part des élèves. On peut ainsi voir l’hétérogénéité, l’altérité au sein même d’une classe grâce aux productions des élèves.

Recueil de données

Les compétences interculturelles font à présent parti des programmes, c’est-à-dire qu’elles vont développer chez les élèves « une réflexion sur soi et sur les autres, une ouverture à l’altérité ».  De même ces compétences interculturelles vont également développer un travail sur la décentration, l’identité, … Pour cela différents moyens sont possibles, c’est pourquoi je tenterai de trouver un recueil de données favorables à la compréhension de ces compétences.

Lors de mon premier stage en cette année de M2NA, j’ai trouvé plusieurs pistes possibles de questionnements qui pourraient être la base de mon ERVIP mais je ne suis pas encore sûre de moi, je n’ai alors à présent fait aucun choix quant à mon sujet principal. Certains éléments ont attirés mon attention et je me suis dit qu’ils pourraient être à traité dans ce bloc recherche. Par exemple, la présence d’une élève allophone d’origine portugaise. Cette nouvelle arrivante suscite le questionnement de certains élèves. La classe a également un projet sur l’année centré autour de la Chine. Pour cela, ils lisent différentes œuvres sur ce thème, ils ont créé des portraits chinois qu’ils exposeront plus tard à la salle du Saint-Sépulcre de Caen , il y a une création musicale autour du conte chinois avec une intervenante du conservatoire de Caen, … Ensuite, la classe de CM2 présente au sein de l’école a des correspondants allemands. Ils sont venus nous présenter leurs travaux qu’ils allaient envoyer et également ceux qu’ils ont reçus. Ils ont alors découvert la vie de la classe allemande, … des éléments parfois différents de la vie d’une classe française. Je pourrais discuter plus en profondeur de ce projet avec l’enseignante qui le mène. Enfin, j’ai mené une séance sur un questionnaire que les élèves devaient construire et pour cela par binôme je les ai fait choisir un pays. Ils devaient alors trouver des questions à poser sur ce pays telles que le plat typique, la langue parlée, … Pour répondre à celles-ci ils ont fait des recherches puisqu’ils n’avaient pas les éléments culturels nécessaires. Cette activité a donc enrichi leur culture.

Suite à ces différents éléments observés, je ne sais pas quel chemin prendre pour l’ERVIP, sachant que mon ERCAP était basé sur le voyage dans la littérature de jeunesse.

Recueil de données

Le document, ci-dessous, est un projet que j’ai demandé au professeure qui m’accueillait lors du dernier stage. Dès la journée d’observation j’ai pris connaissance du fait que l’ensemble des classes de maternelle réalisaient un projet  autour des contes. De ce fait, après en avoir discuté avec l’ensemble de l’équipe éducative, j’ai pu me rendre compte que ce projet s’intégrait parfaitement à mon écrit d’Ervip étant donné que mon sujet lie la littérature et les arts visuels. Le thème de la première période est Boucles d’Or, il permet aux élèves de découvrir les contes les plus connus comme celui-ci et réaliser des activités, en rapport avec le Bulletin Officiel, autour de cette histoire.

projet image

Par la suite, je souhaiterai réaliser un ou plusieurs questionnaire ou entretiens, l’un à destination de la maîtresse d’accueil du stage et ses collègues en ce qui concerne le projet précédemment présenté et un autre pour divers professeurs afin d’appréhender leurs pratiques en ce qui concerne la littérature et/ou les arts visuels.

Réponse aux questions en lien avec les articles

  • Quel sens donner aux mots « différence », « décentration », « ethnocentrisme » ?
  • « Différence »: D’après le dictionnaire Larousse, la différence c’est « l’absence d’identité, de similitude entre des choses, des personnes », c’est « le caractère qui les distingue l’une de l’autre ». Ainsi on procède à une comparaison des caractéristiques de chacune, puisque la différence est le résultat de cette comparaison. C’est en procédant à une décentration comme le dit Laplantine que l’on pourra observer ces différences d’un autre point de vue et voir qu’au final elles n’en sont pas, mais plutôt des manières différentes de faire ou de vivre. En effet, toute société n’a pas la même culture, la même manière de vivre, mais nous sommes tous semblables en ce que nous sommes tous humains.
  • « Décentration » : D’après le site web « Graines de paix », la capacité à se décentrer c’est la « capacité à prendre de la distance par rapport à soi-même et à son propre point de vue, pour pouvoir se mettre à la place de quelqu’un d’autre et comprendre son point de vue. ». Ainsi le fait de se décentrer permet de comprendre l’autre en se mettant à sa place, en prenant du recul, pour comprendre sa culture et la société dans laquelle il vit. C’est ce que Laplantine souligne lorsqu’il dit « c’est seulement ce que nous percevons dans une autre société qui nous permet de repérer ce qui est un jeu dans la nôtre. ».
  • « Ethnocentrisme » : Selon la définition du dictionnaire Larousse, l’ethnocentrisme est une « tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés ». En d’autres termes, l’ethnocentrisme est une attitude que l’on a et qui fait que l’on met sur un piédestal sa propre société, ce qui peut aboutir parfois inconsciemment à un jugement rabaissant des autres sociétés. En somme, on pense que sa culture est meilleure que celle des autres, on va donc juger négatif le comportement des autres à travers une comparaison dans laquelle on va positionner sa propre culture comme supérieure.

Ces définitions sont également liées à la notion de culture que Laplantine définit ainsi : « La culture est l’ensemble des comportements, savoirs et savoir-faire caractéristiques d’un groupe humain ou d’une société donnée, ces activités étant acquises par un processus d’apprentissage et transmises à l’ensemble de ses membres ».

  • Pourquoi cette démarche, en plus de nous permettre de comprendre l’autre, nous amène-t-elle à nous comprendre nous-mêmes ?

En plus de nous permettre de comprendre l’autre en se mettant à sa place avec la décentration, cette démarche nous amène à nous comprendre nous-mêmes puisque c’est en communiquant avec l’autre, en le découvrant, en s’intéressant à lui que nous allons nous construire et nous développer. En effet, on va enrichir sa culture mais aussi construire sa propre identité, une identité culturelle. Car en ayant une position ethnocentrique, on va porter des jugements négatifs sur l’autre, on protège son identité en dénigrant celle de l’autre et on se convint que seuls nos valeurs et comportements sont possibles. Or, en ayant cette position ethnocentrique, on se forge une identité qui ne peut pas se développer. Quand on procède à un décentrement, on se rend compte que nous avons besoin de l’autre pour construire notre identité, mais pour bâtir celle–ci nous devons la construire sur le principe d’altérité.

  • Comment, en tant qu’enseignant, puis-je mettre en œuvre cette approche dans ma classe ? Autour de quelles activités précises ?

Pour approcher ce principe d’altérité en classe, différentes activités sont possibles. On peut tout d’abord faire travailler les élèves par binômes sur un pays, qu’ils fassent des recherches sur ce dernier afin de créer un exposé pour présenter aux autres les caractéristiques de ceux pays et ses habitants. Pour être encore plus précis, il faudrait les faire travailler sur la façon dont se passe l’école dans d’autres pays, que les enfants d’ailleurs n’ont pas forcément les mêmes rituels mais que pourtant ils ont les mêmes apprentissages. Pour poursuivre ce travail de recherche, nous pourrions également créer une correspondance avec une classe d’un autre pays. En effet le fait d’échanger, de communiquer avec une classe à l’étranger permettrait d’apprendre à connaitre la culture d’un autre pays, leur façon de vivre mais aussi également leur façon de travailler à l’école.

Par rapport aux programmes, cette notion d’altérité peut être étudiée dans différentes disciplines. Tout d’abord dans l’enseignement morale et civique où des thèmes particuliers sont abordés tels que la différence, l’égalité, la liberté, le racisme… Ces différents thèmes peuvent se décliner dans d’autres matières. Par exemple en littérature où on peut lire des poèmes évoquant les thèmes énoncés auparavant mais également travailler sur le voyage ; en arts visuels où on peut travailler sur le portrait ce qui signifie également travailler sur l’identité ; en géographie/découverte du monde où on étudie les différents pays du monde, les différentes sociétés ; en musique où on peut faire des écoutes de chansons d’ailleurs ; … Ce sont des éléments sur lesquels je m’étais appuyée dans mon ERCAP puisqu’il s’agissait de m’interroger sur les enseignement développant la culture, plus particulièrement les activités possibles autour de la littérature de jeunesse. Ce sont également des points sur lesquels j’ai réfléchi lors de mon dernier stage et lors duquel j’ai tenté de trouver des pistes de réflexion pour la suite de l’ERVIP.

Représenter l’altérité

http://www.2oceansvibe.com/2013/05/16/the-countries-that-are-more-or-less-open-to-racial-diversity-pic/

http://www.2oceansvibe.com/2013/05/16/the-countries-that-are-more-or-less-open-to-racial-diversity-pic/

Pour définir cette image, j’utiliserais une citation d’Albert Camus qui est : « On est tous l’étranger de l’autre. » En effet, cette image représente pour moi l’altérité, c’est-à-dire l’acceptation de l’autre en tant qu’être différent. Une différence qui peut être ethnique, sociale, culturelle ou religieuse. Ainsi, en s’ouvrant à l’autre et en acceptant ses différences, on crée une diversité culturelle puisque l’on partage ses différences, on crée un mélange de ces différentes cultures.

Cela amène à la notion d’interculturalisme, lorsque deux personnes de deux cultures différentes sont amenées à se rencontrer. Et c’est ainsi que se créer le partage des cultures, le mélange de celles-ci puisqu’il existe de nombreuses cultures et elles sont diverses, c’est pourquoi on parle de diversité culturelle. Grâce à cette diversité, on apprend de l’autre, de son pays, de sa culture, et cela nous donne un enrichissement culturel.

C’est en apprenant à découvrir l’autre, en l’acceptant, que l’on va pouvoir vivre ensemble, en harmonie et en mélangeant les cultures. On parle alors de multiculturalisme. Pour approfondir cette découverte de l’autre, il y a un moyen propice à cela : le voyage. Ce dernier est une expérience qui permet de découvrir l’altérité en étant loin de sa propre culture mais au cœur de celle de l’autre.

L’altérité

enfants-différentes-cultures

En quelques mots, pour moi, l’altérité c’est principalement: la découverte de l’autre, la culture, les différences, le partage, le vivre ensemble. Autant de termes représentés dans cette photographie. Nous n’avons pas besoin de voyager pour vivre et côtoyer l’altérité puisque nous vivons dans un pays cosmopolite, où chaque jour nous croisons des personnes de cultures différentes que ce soit dans la rue ou tout simplement à l’école. En effet, ces enfants sont peut-être des élèves d’une même classe ayant des cultures, des habitudes, des couleurs de peau différentes, tout semble les opposer, et pourtant, ces cinq enfants ont des points communs, des ressemblances : ce sont des enfants français, ayant les mêmes droits, vivant sur le même territoire, partageant un même quotidien dans une même classe. Sur cette photo, les enfants sont réunis, bras dessus dessous, souriants, ils ont l’air solidaires, ce qui montre le vivre ensemble, l’entente malgré leurs différences. Que nous soyons Asiatiques, Européens, Africains, finalement, nous sommes tous pareils, nous sommes humains.

Source: http://www.jeuxetcompagnie.fr/jeux-activites-pour-aborder-le-racisme/

« Problématique de la différence » Laplantine

Commençons par le terme de différence, selon le CNTLR (centre national de ressources textuelles et lexicales), une différence est « un caractère ou un ensemble de caractères qui dans une comparaison, un ordre, distinguent un être ou une chose d’un autre être, d’une autre chose. » Pour qu’une différence apparaisse, cela reviendrait à dire qu’elle n’existe que lorsqu’il y a présence d’une comparaison. Pour effectivement voir une différence, nous sommes obligés de procéder à une comparaison et c’est bien l’écart entre les deux modèles qui forge une différence.

Ethnocentrisme : « Comportement social et attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples. » C’est également une définition du CNRTL. Comprenons alors que l’ethnocentrisme est un manque d’objectivité total lorsqu’il s’agit de comparer son propre peuple avec un autre tant l’idée de supériorité de sa civilisation est flagrante à ses yeux. En découle de ce jugement, la pensée que sa propre culture, ses moeurs, ses coutumes, sa religion, sa langue, son ensemble de connaissances et de comportements, ou encore son ensemble de manière d’agir et de penser est forcément meilleure que celle des autres. Par cette pensée, l’évolution des mentalités sur le métissage ne peut se faire et encore moins l’idée d’interculturalité.

Enfin, la décentration peut être considérée comme l’inverse de l’ethnocentrisme, il s’agit pour un individu d’accepter de se détacher ou du moins de mettre de côté pendant un temps donné, les caractéristiques de sa culture afin de mieux prendre en compte celle d’une autre.

C’est par la découverte de nouvelles choses issues d’autres cultures qui nous permet une évolution dans la nôtre. Comme le dit si bien Jean-Paul Sartre à propos de l’individu cette fois : « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre. L’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l’autre, comme une liberté posée en face de moi, et qui ne veut que pour ou contre moi. » Ce n’est que par une multitudes d’interactions avec autrui que nous pouvons découvrir d’autres manières de faire, de penser… Qui ont pour bénéfice de tous nous faire grandir. En ce sens nous nous rapprochons du terme d’interculturalité qui selon J.Demorgon considère que toute culture est susceptible d’enrichir toute autre. C’est bien par l’échange et la comparaison (objective) que nous pouvons progresser.
La première idée qui me vient en tête pour présenter aux élèves la démarche de François Laplantine, serait de réaliser une sorte de partenariat, de correspondance avec une autre école (n’importe laquelle même si une correspondance avec une école d’un autre pays serait encore plus intéressante). Avec ces échanges de lettres entre élèves, il serait alors question de partager des idées, de montrer comment fonctionne chaque école pour pouvoir adopter ou non des pratiques que l’on jugerait intéressantes d’adopter au sein de notre classe. Je pense par exemple à l’évocation du commencement d’une journée de classe dans chaque école pour pouvoir comparer. (Cela pouvant se traduire par le fait de donner l’idée d’un certain rituel à faire et inversement, l’école avec qui nous correspondons peut nous éclairer sur d’autres activités qu’elle jugerait intéressantes de nous transmettre.)
Les questions présentes dans les lettres des élèves pouvant porter sur de multiples domaines comme la mode vestimentaire dans leur école, sujet auquel je m’intéresserais plus particulièrement. Il s’agira de comparer vestimentairement les pratiques d’une école avec la notre. Que pouvons nous comprendre par le vêtement? Que nous indique t’il sur les manières de vivre, les pratiques des élèves vivant dans tels ou tels pays? Des interrogations comme : ou achètent-ils leurs habits? Est-ce eux qui les choisissent? Portent-ils des marques?

Image représentant l’altérité

Sans titre

http://www.cancilleria.gob.ec/es/ecuador-prioriza-la-justicia-social-y-dignidad-humana-en-el-dia-internacional-de-los-derechos-humanos/

Cette image représente selon mon point de vue la notion de vivre ensemble et d’union. En effet, ces deux mains liées représentent deux êtres humains unis grâce au partage ou à la transmission de leur culture (semblable ou différente), de leurs connaissances (communes ou individuelles) sur le monde et également grâce à leurs différences qui constituent chez eux une complémentarité. Cette transfiguration de la planète Terre inspire alors l’envie de rencontrer l’autre, d’apprendre à le connaitre et à le respecter en tant qu’individu semblable à soi mais aussi en tant qu’individu unique et différent de soi. Cette image m’inspire d’autant plus tout cela puisqu’elle est issue d’un site Internet traitant de la journée internationale des Droits de l’Homme et du citoyen.

Cette représentation indique aussi que la différence, l’altérité peut se manifester à l’autre bout du monde comme à deux pas de chez soi, cette dernière faisant la force de chacun d’entre nous et ayant pour but d’être transmise par tous et partagée de tous afin de pouvoir vivre ensemble avec des valeurs communes mais imprégnées et vécues différemment. Nous vivons et existons à plusieurs endroits de la Terre : dans une ville, un pays, un continent, une planète ; cependant, nous avons tous des envies, des désirs, des craintes, des objectifs, des manières de penser et de traduire cette pensée : nous sommes à la fois semblables et différents.

Enfin, cette image représente la notion de voyage, de déplacement, le besoin, l’envie ou la curiosité d’aller rencontrer l’autre. Cela peut être interprété par l’orientation des mains et le positionnement des doigts qui traduisent un mouvement et non quelque chose de fixe.

Recueil de données

Pour ce projet, je compte commencer par un recueil de représentation des élèves. Pour cela, je vais distribuer à chaque élève un questionnaire. Cela va me permettre de prendre conscience de leurs représentations initiales. Le but sera alors de faire évoluer leurs représentations au fil du travail. Cette évolution devrait se faire grâce aux différents projets qui seront mis en œuvre.

Je vais aussi recueillir des données durant le rituel du « Quoi de neuf ? ». En participant à ce rituel, les élèves vont partager avec la classe leur propre culture avec leur histoire, ce qu’ils aiment, etc. Durant ce rituel, j’espère voir une participation de tous les élèves (une fiche d’inscription sera mise au fond de la classe) tant dans l’aspect de présentation que dans l’écoute attentive des camarades avec des propositions de questions pertinentes. Pour garder une trace de tout cela, je vais mettre au point un cahier de la classe. Dans ce cahier, je vais écrire ce qui est présenté lors de quoi de neuf, mais aussi présenter les projets collectifs mis en œuvre dans la classe. Je vais rapidement passer le relai aux élèves avec un rôle de scripteur qui sera attribué lors de chaque rituel.

Ces différents recueils seront complétés par des productions plastiques, sonores et écrites lors des différents projets qui je vais mettre en œuvre.