Quels obstacles ou aides observez-vous à la prise en compte des droits culturels des élèves dans vos établissements de stage ? Comment améliorer la situation (ou généraliser les bonnes pratiques que vous avez pu observer, si c’est le cas) ?

Dans mon établissement de stage, comme dans beaucoup d’écoles je suppose, les menus à la cantine sont créés pour répondre aux besoins de chacun des élèves (il y a des menus pour les enfants qui ne mangent pas de porc par exemple). 

De plus, en cette période de Noël, on ne retrouve pas grand-chose qui rappelle Noël et je trouve ça très bien car Noël n’étant pas fêté par tous les enfants, on ne peut pas imposer cette fête à tout le monde, mais il est quand même important de faire quelques touches en rapport avec Noël puisque c’est une fête qui est ancrée dans notre culture. 

Je n’ai cependant pas pu observer de prise en compte de la culture des élèves, dans ma classe en tout cas on ne travaille pas sur la multiculturalité qui peut exister au sein des classes, mais aussi au sein de notre société. 

Comment améliorer la situation ?

Je pense que le fait que les enseignants n’abordent pas réellement la question de la diversité culturelle est lié à un manque de sensibilisation. L’école devrait favoriser la prise en compte des droits culturels des élèves pour promouvoir un environnement plus inclusif et donc le bien-être de tous les élèves. 

Prise en compte des droits culturels sur mon lieu de stage et pistes d’amélioration.

Sur mon lieu de stage, je trouve que la culture des enfants est peu prise en compte. J’ai notamment l’impression qu’il y a peu de place dans la classe pour leur culture enfantine. Cette culture semble avoir uniquement sa place dans la cour de récréation. Je pense encore une fois qu’il s’agit d’un manque de temps et d’une prégnance pour les apprentissages fondamentaux. Étant en classe de GS-CP le lire-écrire-compter semble avoir une place primordiale par rapport aux autres apprentissages. Leur identité culturelle semble aussi peu prise en compte. L’enseignante favorise surtout une identité de groupe classe collective sans forcément mettre en valeur les identités individuelles.

La parole des élèves est tout de même parfois accueillie à la fin de la journée lors d’un temps de regroupement et lorsque l’emploi du temps le permet. Lors de cette présentation les élèves parlent de choses qui leur appartiennent et qui font partie de leur culture.

Pour mieux prendre en compte la culture des élèves, il pourrait être intéressant de leur donner plus la parole lors de temps quotidiens ou hebdomadaires via un dispositif comme le « Quoi de neuf » par exemple. Ce type de prise de parole permettrait aux élèves de s’exprimer sur des choses de leur vie quotidienne. On pourrait ensuite imaginer de relier certains apprentissages fondamentaux avec ce qu’apportent ou ce que disent les élèves.

Les droits culturels à l’école

Je pense que les droits culturels ne sont pas réellement pris en compte dans la classe de mon stage. Je suis en stage auprès d’une classe de double niveau de moyenne et grande section. Je me demande si parce qu’ils sont jeunes, on ne leurs donne pas spécialement le temps ou les outils pour s’exprimer à ce sujet. Je pense néanmoins qu’il nécessaire de discuter des différences culturelles présentes au sein de la classe afin que chaque élève se sente à sa place et compris.
La période de Noël est un bon exemple, celle-ci est très souvent attendue par les élèves, c’est pourquoi l’enseignante a décoré toute la classe pour le 1 er décembre et a organisé un calendrier de l’avant pour décompter le jour de noël. Je ne trouve pas dérangeant le fait de célébrer Noël et d’en parler ouvertement aux élèves puisque cette fête est ancrée dans notre culture française et suscite une grande excitation auprès des élèves. Cependant, je pense qu’il aurait été intéressant d’en discuter avec eux. Certaines questions auraient pu être abordées comme leurs représentations de Noël, savoir si tout le monde fête noël ou non, dans l’optique de ne pas exclure les élèves qui ne le fêtent pas. Même si dans le cadre d’une école laïque, je ne sais pas si ces questionnements sont appropriés en classe même si la célébration de noël est aujourd’hui plus familiale et festive que religieuse.

Quels obstacles ou aides pour la prise en compte des droits culturels des élèves dans mon établissements de stage ?

Sur mon lieu de stage, comme pour la plupart des écoles aujourd’hui, la prise en compte des droits culturels des enfants peut facilement passer par la prise en compte des différents régimes alimentaires des enfants à la cantine, avec des menus sans porc par exemple. Arrivant dans la période de noël, j’ai également pu constater que le sujet de noël est très peu abordé: il n’y a pas particulièrement d’activités faites autour de ce thème comme c’était le cas quand j’étais enfant où l’on décorait la salle et que l’on chantait des chansons de noël. Ce choix est fait de façon délibérée pour ne pas imposer cette tradition qui n’est pas celle de tous les enfants. En effet la classe, tout comme l’école, est composée d’une multitude d’origines et donc de cultures où noël n’est pas forcément fêté. Des petits éléments apparaissent tout de même par touche sans que cela ne prenne toute la place, comme un calendrier de l’avent dans la classe avec un chocolat et une devinette au moment des rituels du matin. 

Je pense qu’un des obstacles doit justement être cette importante multiplicité: cela peut être difficile à l’école de pouvoir tenir un équilibre entre les cultures de chacun, la découverte de cultures étrangères et sans que cela viennent s’imposer aux élèves.

Quels obstacles ou aides observez-vous à la prise en compte des droits culturels des élèves dans vos établissements de stage ? Comment améliorer la situation (ou généraliser les bonnes pratiques que vous avez pu observer, si c’est le cas) ?

Les droits culturels des élèves dans mon établissement de stage sont tout a fait pris en compte et les enseignants en élémentaire ont conscience de l’importance à la découverte de différentes cultures. Pour autant, la pression de réussir à travailler l’ensemble du programme académique limite les temps d’échanges avec les élèves où cette découverte pourrait leur être offerte. Cependant, j’ai pu constater que les enseignants essayent au mieux d’intégrer ces temps à travers de l’interdisciplinarité, notamment par la passation de consignes dans une autre langue comme l’anglais ou la découverte des différentes cultures des pays en géographie, même si cela reste minime.

J’ai également pu échanger avec une enseignante du pôle qui est en maternelle. Cette dernière m’a expliqué que depuis cette année, elle travaille avec ses élèves de moyenne et grande section autour de la multiculturalité. Elle a demandé à des parents d’élèves s’ils souhaitent venir durant un temps de classe pour faire découvrir leur culture aux élèves. Elle m’a également précisé, que s’ils le souhaitaient, ils pouvaient s’entretenir avec elle pour préparer ce temps. Comme par exemple préparer une séance au coin regroupement où le parent raconte une histoire déjà connue des élèves mais dans sa langue maternelle, chanter une comptine ou jouer d’un instrument traditionnel. Certains parents ont montré leur enthousiasme par rapport au projet et sont volontaires. Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à ce temps car elle venait tout juste d’avoir les premiers retours des parents. Cependant, je pourrais annoter cet article en commentaire des résultats et réception ou non des élèves si cela vous intéresse.

Les obstacles / Les aides qui prennent en compte les droits culturels des élèves & Les améliorations que je propose

Pour ma part, le principal obstacle que j’ai pu observer face à la prise en compte des droits culturels des élèves c’est la barrière de la langue. Les élèves allophones ont la possibilité d’être aidés par les UPE2A mais je n’ai pas constaté d’aide auprès des parents qui ne parlent pas français et pour qui la barrière de la langue peut amener des complications quant à la gestion de la scolarisation de leur enfant. Il serait donc utile d’avoir un dispositif semblable à celui des UPE2A mais pour les parents allophones afin qu’ils puissent être pleinement intégrés dans l’école dans laquelle leur enfant est scolarisé.

Ensuite, l’école prends en compte les droits culturels des élèves pour former les menus que propose la cantine. En effet, la cantine propose des plats halal ce qui contribue au respect de la culture des élèves. En revanche je n’ai pas pu observé de réelle prise en compte de la culture des élèves dans les classes. J’ai même parfois l’impression que la culture reste un sujet très tabou chez la majorité des professeurs des écoles et qu’il évitent d’en parler pour éviter toute incompréhension ou tout débat sur le sujet. La question que je me pose est la suivante : ont-ils raison ou tort ?