Questionnement sur l’interculturalité

Avant d’entrer en master MEEF, j’ai toujours été intéressé par la question de la diversité à l’école de quelque nature qu’elle soit. Venant moi-même d’une école où la diversité culturelle, religieuse ou même physique était très importante, j’ai vu et entendu certaines choses étant enfant qui aujourd’hui me font considérer que l’apprentissage de la diversité, de la tolérance, de l’acceptation de l’autre et de la découverte d’autres cultures à l’école est chose essentielle pour chaque enfant, pour chaque individu et citoyen en devenir.

Lors de notre première séance d’ERCAPP sur l’altérité je n’avais pas vraiment d’idées de commentaires à apporter sur cette notion. Avec du recul, je pense que ma phrase « Toute échange avec autrui est altérité » semble toujours être valable. Cette première conception que j’ai de la diversité et de l’altérité s’est construite depuis mon enfance, étant une personne très curieuse, j’ai toujours pris plaisir à poser des questions aux autres sur eux-mêmes. Je considère que chaque personne peut apporter quelque chose à une autre, que ce soit des connaissances, des souvenirs, des conceptions, des idées… Échanger avec autrui construit cette notion d’altérité, cela permet de comprendre l’autre, mais aussi de se forger une identité, des opinions, ses propres idées. C’est par l’échange que nous parvenons en tant qu’individu à nous construire, à grandir et évoluer dans notre société. Sur le Framapad, un autre étudiant avait d’ailleurs poster « Laltérité me questionne, questionne mon identité« , comme je l’entend, l’altérité permet donc bien de se comprendre soi même, de s’interroger. Se connaître soi-même est quelque chose d’essentiel dans le bien-être de tout individu, il est donc important à mon sens que chaque enfant puisse être en mesure de développer cette connaissance de soi-même, notamment en découvrant les autres, en essayant de les comprendre et des les accepter dans toutes leurs différences et singularités. Je pense qu’il fait parti du rôle de l’école de permettre à ces enfants de découvrir d’autres choses, d’autres individus, d’autres pensées, pour qu’ils puissent se comprendre eux-mêmes et pour continuer à accepter adulte la diversité qui les entoure. Cette diversité peut se rencontrer partout, et à tout moment. Chaque personne qui en rencontre une autre entre dans cette notion de la diversité. Certains événements peuvent rassembler des êtres divers, qui sont néanmoins unis par une particularité, comme on peut le voir dans les festivals de musique, les conventions, les spectacles de toutes formes… Dans ces événements, tous les individus présents participent de leur diversité et peuvent apporter beaucoup aux autres individus présents. Ces lieux qui rassemblent et divisent sont variés, mais permettent à chacun de se confronter à l’autre, et donc par ce biais, à soi-même. Je pense que l’école et la classe est un lieu comme celui-ci, les élèves qui y sont présents sont tous différents et ont tous quelque chose à apporter à l’autre, que ce soit un autre élève comme un enseignant.

Cette thématique de la diversité et de l’interculturalité me pose beaucoup de questions. Par exemple, quelles sont les façons dont l’enseignant peut apporter cette diversité en classe : comment aborder ce thème de la différence et de l’acceptation de l’autre à l’école ? Comment faire découvrir d’autres cultures aux enfants ? D’autres horizons que le leur, afin d’ouvrir leur esprit sur ce monde varié dans lequel ils évoluent ? Comment leur faire passer les barrières qu’ils peuvent se poser à cause de leurs expériences, de leur éducation, de leur environnement familial et culturel ?

J’ai eu l’occasion lors de mon stage pratique dans l’école maternelle d’Evrecy, dans la classe de Petite-Section, de pratiquer une nouvelle activité avec les élèves. J’ai créer trois séances en anglais avec comme support l’album illustré par Eric Carle, Brown Bear, Brown Bear, What do you see ?, afin de leur faire découvrir l’anglais avec son univers sonore, en m’appuyant essentiellement sur un apprentissage des noms des couleurs, et des associations couleurs en anglais/couleurs en français. Cette activité m’a été proposé par l’enseignante, je voulais à l’origine travailler sur un conte étranger, comme nous l’avions vu lors de notre précédente séance d’ERCAPP, avec le conte russe la devinette du roi et le conte vietnamien La montagne aux trois questions. Je voulais à l’origine travailler sur le conte russe Michka, édité aux albums du Père Castor, mais l’enseignante pensait que les élèves n’arriveraient pas à faire les inférences nécessaires afin de comprendre les éléments de la culture russe. A partir de cet album en anglais, j’ai néanmoins pu faire découvrir aux enfants la diversité qui existait dans le monde, beaucoup d’entre eux ne savaient pas qu’il existait d’autres langues que le français. En analysant mes séances avec le travail de Christian PUREN et son article « La compétence culturelle et ses composantes »1, je remarque que j’ai travaillé avec les élèves sur leurs compétences culturelles. Nous avons d’abord travailler la compétence transculturelle, en leur faisant comprendre qu’il existait également des mots pour désigner une même chose dans deux langues différentes, ici les couleurs, mais aussi sur leur compétence méta-culturelle, ils ont construit par le biais de ces séances des connaissances sur une autre culture que la leur. En travaillant en petit groupe, en s’aidant lorsqu’ils avaient des difficultés pour comprendre à quel terme anglais correspondait quelle couleur en français, ils ont travaillé sur la compétence co-culturelle. Rien qu’en travaillant sur une nouvelle langue, les enfants ont commencé à développer des compétences culturelles qui leur seront essentielles dans leur développement individuel et leur regard sur le monde qui les entoure. Ces enjeux recouvrent aussi l’idée d’une décentration de soi, comme Laplantine dans son Anthropologie l’explique, il est nécessaire à chacun, afin de comprendre une autre société, de se décentrer, de comprendre qu’il existe autre chose que soi, que sa culture, ce qui permet de mieux comprendre sa propre société. En découvrant l’anglais, les enfants ont pu percevoir un monde plus grand qu’ils ne l’imaginaient, et surtout plus divers. L’apprentissage d’une nouvelle langue fait partie des activités que l’enseignant peut mettre en place afin de développer cette décentration de soi, pour mieux appréhender la diversité qui entoure chacun et l’amener progressivement à accepter toutes ces différences. Cette première approche du monde de l’enseignement m’a permis de comprendre les enjeux de la compréhension de la diversité, et l’importance de la transculturalité au sein d’une classe. Ceci me conforte dans mon idée de passer le CAPA-SH à l’issue de ma formation professionnelle car je considère que le handicap s’il est une forme de diversité, ne doit pas être un obstacle pour l’éducation des élèves concernés, ni même pour leur développement individuel en tant qu’individu faisant parti de la société. Chaque enfant doit obtenir les mêmes chances face à l’éducation, et je trouve essentiel que l’enseignant se positionne afin de pouvoir apporter tout ce qu’il peut aux enfants, en prenant lui aussi en compte de la diversité de ses élèves et donc adapter ses enseignements à chacun afin que nul ne soit oublié.

1Article publié pp. 6-15 en « Préambule » du Hors-série de la revue Savoirs et Formations n° 3 (« Parcours de formation, d’intégration et d’insertion : La place de la compétence culturelle »). Montreuil : Fédération AEFTI, 2013, 92 p.

Donnée commentée

La classe dans laquelle j’ai effectué mon stage fait partie d’un projet commun pour les Grandes Sections, qui se nomme « Matulu ». Ce projet est basé sur la différence, la tolérance et le respect. Il a pour origine la diversité culturelle et religieuse très dense de l’école, située dans un REP (Réseau Educatif Prioritaire). Ma maître de stage a décidé de faire d’abord retravailler ses élèves sur la description physique, leur perception de leur corps et d’eux-mêmes, avant de travailler sur les différences et la tolérance. Ainsi, durant ma période de stage, j’ai pu observer les élèves réaliser leur portait. Or, ils avaient généralement une image d’eux faussée puisque certains se représentaient avec la peau blanche alors qu’ils étaient mates. C’est pour cela, qu’il faut dans un premier se connaître soi-même avant de pouvoir décrire quelqu’un. Après avoir de nouveau effectuer leur portrait, ils les ont exposé et devaient décrire un portrait d’un de leur camarade. Cela leur a permis de travailler sur eux, puis sur les autres. Ce travail était très intéressant à observer car je ne pensais pas que les élèves auraient eu tant de mal à se décrire eux-mêmes. De plus, je suppose qu’en vivant ce projet, les élèves apprendront à mieux se comprendre les uns les autres et ainsi, à mieux se faire comprendre. Ils pourront donc se respecter et se faire respecter. La tolérance trouvera ainsi sa place auprès de chacun des élèves, mais aussi dans la cour de récréation et dans l’école elle-même. De cette façon, les élèves apprendront à mieux vivre en harmonie tous ensemble et cela, dès l’école maternelle, comme le stipule le Bulletin Officiel de Maternelle 2015. Effectivement, ce dernier mentionne qu’il faut construire « une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble » car « la classe et le groupe constituent une communauté d’apprentissage qui établit les bases de la construction d’une citoyenneté respectueuse des règles de la laïcité et ouverte sur la pluralité des cultures dans le monde ».

donnée commentée

A l’approche de Noël, l’association des parents d’élèves vendent des sapins, la maîtresse à donc donné un papier aux enfants à transmettre aux parents. Le soir lorsque les parents viennent chercher leurs enfants. Un papa interroge la maîtresse sur la vente de sapin et ne comprenait pas pourquoi ils faisaient cela.  La maîtresse lui explique que c’est pour Noël pour gagner un peu de sous. Le papa lui dit alors qu’étant musulman il ne fête pas Noël. La maîtresse fut très surprise et lui expliqua ensuite ce qu’était Noël,  en quoi cela consistait et les traditions qui vont avec ( les cadeaux, calendriers de l’avant, le sapin). Le le demain le papa ramena deux calendriers de l’avent pour la classe. L’institutrice accepta avec plaisir mais lui expliqua que c’était un peu tôt car ils allaient l’utiliser que le 1er décembre.

Je trouve cette discussion très intéressante car on voit ici un choc culturel qui a pris au dépourvu la maîtresse. De plus,  à l’issue de cette discussion chacun en a su plus sur la culture de l’autre. On voit aussi la bonne volonté du papa a faire participer son enfant aux activités scolaires même si celles ci ne font pas partie de sa culture.

Questionnement sur l’interculturalité

L’altérité a provoqué beaucoup de questions chez moi. Je les ai posé au reste du groupe comme des ancres jetées ça et là. « Dois-je toujours accepter l’autre ? » n’est pas une question rhétorique par exemple. Si on part du principe que l’autre n’est pas forcément bon, doit-on considéré qu’il est possible d’accepter un tyran ? Et si l’autre est un irréductible sanguinaire, peut-on l’accepter ? Dans le cadre de l’école primaire, ce ne sont bien sûr pas les premières choses que l’on verra sur l’autre. L’altérité, ce serait à la fois la culture et ses représentants. Quand on pense à l’Inde, il est possible d’imager les jeunes danseuses drapées, qui font bouger leurs hanches et dont le visage est orné de bijoux. C’est étrange, c’est différent, et même si ça ne nous concerne pas, peut-on appréhender cette étrangeté ? Dans une même culture, l’altérité peut être la couleur de la peau de ses représentants, leur sexualité, leurs idéaux, ou une infinité de variantes possibles. Les enfants peuvent-ils accepter ces autres si différents ?

L’ouverture à la culture à l’école est importante. Quelqu’un a dit sur le Frampad : « Prendre en compte les origines, les parcours de chacun… être tolérant. ». L’ouverture à la culture n’est-ce pas rendre les enfants tolérants, ou plutôt ouverts d’esprits ? La culture, celle que l’on enseigne, et celle que l’on reçoit, est due à une série de rencontre, d’expériences, de choix ou d’accidents. Dans la littérature, on peut observer une multitude de cultures, des Lettres Persanes de Montesquieu qui nous amènent au cœur du questionnement de l’interculturalité aux contes en tout genre qui nous permettent d’apprécier des expériences pour en tirer des leçons. Et c’est l’école, le lieu du savoir, qui nous amène à partager et apprendre. Si les familles ne peuvent parfois pas rendre les enfants culturellement sensibles, c’est le devoir l’école de pallier à cela, dans une moindre mesure.

Les contenus des cours sont inscrits dans un contexte économique, politiques, et parfois celui-ci influence grandement l’ouverture possible vers d’autres cultures. Des autodafés aux nouveaux programmes, il y a eu un grand combat d’ouverture d’esprit, mais l’enseignement de la culture est encore contraint par différents éléments : le choix des matières par exemple, leur dénomination, l’évolution des conceptions de l’enseignement. Il y a aussi l’expérience personnelle de l’enseignant qui le mettra dans une position d’ouverture d’esprit plus ou moins grande. La transdisciplinarité qui semble se mettre en place ces dernières années permettrait de décloisonner les disciplines et de permettre une meilleure communication du savoir culturel. Dans ce cas-là, l’école a un rôle majeur en tant que médium de la culture.

À la suite du stage de M1 fait sur la période du 9 Novembre au 20 Novembre 2015, j’ai été amené à revoir mes premiers à-priori sur la question de l’altérité au sein de l’établissement. J’étais parti plus d’une ouverture au monde qu’une ouverture au sein même de l’école. Hors s’il y a déjà des problèmes au sein de l’école, comment peut-on gérer les conflits et enseigner la culture qui est extérieure aux activités de l’établissement ? Mon questionnement serait plutôt le suivant : Dans un environnement scolaire, comment l’enseignant peut-il amener la diversité au sein de la classe à ne pas être source de conflit mais source d’échange ?

Mon questionnement m’a été en premier lieu apporté par l’observation très simple du milieu scolaire que j’ai été amené à côtoyer. Il se trouve que lors de la première semaine, un élève de la classe de CE2-CM1 a chanté une chanson raciste sur les roumains à une de ses camarades dont le père l’est. Il a entraîné avec lui quatre autres élèves qui ont harcelé la jeune fille jusqu’à l’intervention des adultes, et plus particulièrement de la directrice qui a immédiatement convoqué les parents et exigé des excuses des cinq enfants à la jeune fille et au père de la jeune fille. Une punition a été appliquée. Un rappel à la loi a été fait concernant le statut des propos racistes et leur portée juridique.

Cependant la semaine suivante, le même instigateur a insulté une de ses camarades de « Pute ». Après lui avoir posé quelques questions, il s’est avéré qu’il ne savait pas ce que cette insulte signifie, il n’avait fait que l’entendre et l’avait répété comme cela, sans comprendre la portée de ses actes. Sans démanteler le vrai du faux, on peut tout de même se demander comment gérer ce genre d’élève, ou prévenir à l’apparition de ce type de comportement. Les multiples questions alors soulevées peuvent avoir trait à l’adaptabilité des enseignements en milieu à situation critique.

L’éducation musicale et les arts visuels sont tous les deux des enseignements importants pour le développement des élèves et de sa sensibilité. Il est important de prendre en compte les notions d’interculturalité mais aussi de travailler sur la pluriculturalité et la capacité de l’Homme à vivre en communauté. Cette notion, tirée de l’article de Christian Puren, est très importante pour le développement de l’enfant, dans le sens où elle permet une certaine ouverture d’esprit et une connaissance capable de combattre l’ignorance de certains enfants.

Il serait alors intéressant de mettre en relation les possibilités d’ouverture entre l’interculturalité dans les différentes matières enseignées et l’apprentissage de la culture dans un but d’ouverture à la tolérance.

Ecrit 1 questionnement

Lors de la première séance de travail de l’ERCAPP, je n’avais pas exactement d’idée précise du sujet que je voulais développer. Je savais que je voulais étudier la notion de différence mais je ne savais pas encore comment l’intégrer dans une problématique. Après cette séance, j’en ai su davantage sur le concept d’altérité qui m’était jusqu’alors un peu floue. Aussi, j’ai appris beaucoup de choses durant le cours magistral sur la décentration. Je n’avais effectivement jamais pensé que la carte du monde puisse être présentée d’une façon différente en fonction de l’endroit où l’on vit, ni les résistances invisibles auxquelles nous sommes confrontés pour interpréter le monde. L’exercice de décentration que l’on doit réaliser pour avoir une vision plus claire du monde qui nous entoure a été une découverte mais également un sujet intéressant à exploiter. Après cette séance, j’ai parlé à une amie en Master 2 MEEF qui a réalisé son ERCAPP l’année dernière sur la différence, elle a saisi l’occasion que les enfants étudiaient en classe le conte Azur et Asmar pour questionner les enfants sur la différence. Lorsqu’elle m’a parlé de son sujet, j’ai été très intéressé sur cette notion de différence, sur comment on l’aborde avec les enfants, comment ils l’expriment et la perçoivent, sur la base de détails physique, culturels ou autres, et si elle évolue avec l’âge. Ce fut les premières bases de mon questionnement.

Lors de ma journée d’observation en stage, étant donné que c’était la semaine juste avant les vacances, l’institutrice m’a expliqué qu’elle profitait de cette semaine pour réaliser une amorce sur la découverte du monde avec les enfants. Cette semaine portait sur différents pays et avec comme thème la semaine du goût. A chaque jour correspondait un nouveau pays, le lundi c’était sur le thème de l’Espagne, le mardi sur le thème de l’Angleterre, le mercredi sur le thème de la France, le jeudi sur le thème du Maroc et le vendredi sur le thème de l’Allemagne. Chaque jours les enfants apprenaient quelques mots dans la langue du pays, visionnaient quelques photos des grands monuments de ce pays, découvraient quelques auteurs et mangeaient les spécialités du pays au goûter. De plus, elle m’a expliqué que lorsque nous serons en stage pendant deux semaines, elle réalisera un travail sur les contes et sur les arts visuels notamment sur le portrait. C’est en ayant vu cette séance sur l’Angleterre et en discutant avec la maîtresse que j’ai commencé à construire mon sujet sur la différence avec comme questionnement « l’approche de la différence chez les enfants ».

Pendant notre deuxième séance d’ERCAPP, nous avons échangé sur notre sujet et je suis partie avec une nouvelle problématique qui est devenue « comment aborder la notion de différence en classe ? ». Lors des deux semaines de stage, les enfants ont travaillé sur les contes traditionnels et notamment celui du petit chaperon rouge de Perrault. Ce conte a pour caractéristique d’évoqué une morale «  il ne faut pas parlé aux inconnus ». En m’appuyant sur le texte de Christian Puren « la compétence culturelle et ses composantes », je peux faire le lien avec la composante transculturelle qui correspond à la capacité à retrouver, dans les grands textes classiques, sous la diversité des manifestations culturelles, le « fonds commun d’humanité » (É. Durkheim), celui qui sous-tend tout l’ « humanisme classique » ou encore, actuellement, la « Philosophie des Droits de l’Homme », capacité à reconnaître son semblable dans tout être humain. Ce sont des valeurs universelles. Cette notion de protection des enfants en leur enseignant des valeurs tels qu’il faut se méfier des inconnus, permet de créer une culture commune aux enfants.

Dans la classe, certains enfants sont arrivés en France il y a moins de trois ans, ils viennent de Géorgie. Ils parlent donc leur langue maternelle qui est le Georgien et depuis peu la langue française. J’ai interrogé une élève sur ses origines car je l’avais entendu parler le matin dans une autre langue avec sa mère, je lui ai demandais d’où elle venait. Ma question n’a pas été comprise car elle m’a raconté qu’elle venait de son lit dans sa maison et qu’après elle avait regardé les dessins animés avec sa grand mère. J’ai donc essayé d’être plus précise, en lui expliquant que ce matin je l’avais entendu parlé avec sa mère mais que je n’avais pas pu comprendre leur discussion. Elle m’a donc répondu tout naturellement que oui, elle ne parlait pas que le français, elle parle aussi « autre chose » et qu;elle vient de Géorgie. J’ai trouvé cette discussion avec cette élève assez surprenante. En parlant avec la maîtresse ensuite de cette discussion et de mon sujet d’ERCAPP, elle m’a expliqué que les enfants de moyenne section et de grande section ne ressentaient pas la différence, ils ne se rendent pas compte car pour eux tout le monde est pareil. La seule différence qu’ils perçoivent à cet âge là, c’est s’ils ont affaire à un adulte ou à un enfant et si c’est un garçon ou une fille. Effectivement dans la classe, la couleur de peau, le poids ou le gabarit de la personne ne semble pas être perçue. Malheureusement je n’ai pas trouvé d’études permettant de confirmer cette hypothèse sur l’absence de différences perçues par les enfants de maternelle. L’enseignante m’a expliqué que sa perspective interculturelle pour l’appréhension des différences par les enfants s’exprime par une découverte du monde, des différents pays, des différentes cultures pour que plus tard lorsqu’ils seront plus à même de repérer les différences existantes, ils fassent appel à ces savoirs vus antérieurement. Le nouveau programme de maternelle met lui aussi l’accent sur l’apprentissage du vivre ensemble mais aussi sur l’exploration du monde. Il est donc important d’aborder ces différentes notions dès le plus jeune âge, cela permet de développer un premier questionnement qu’ils approfondiront plus tard.
Pour approfondir mon sujet et mon questionnement, il aurait fallu que je puisse échanger avec des enseignants de l’école élémentaire sur leurs méthodes d’aborder la différence en classe et trouver des études qui soient en lien avec cette problématique. Dans le cadre de la journée mondiale des droits de l’enfant, l’enseignante de CM1 a réalisé des séances sur l’interculturalité, les droits de l’enfant, la différence. Malheureusement elle n’était pas disponible pour que je puisse l’interroger sur son programme. J’aimerai donc pouvoir lors de mon prochain stage, être dans une classe d’élémentaire pour observer la façon d’appréhender les différences et comment les enfants se questionne sur ces notions d’interculturalité et de différences.

Les questions qui me viennent en ayant vécu ces différentes expériences sont :

  1. Qu’est ce que la différence ? Sur quels critères s’appuie t-on pour la définir ? Est-ce culturel, physique, de genre… ?
  2. A quel âge la différence est-elle perçue ? Pourquoi ?
  3. Quels outils peut-on mettre en place pour aborder cette notion ? Est-ce les mêmes outils pour tous les âges ? Comment l’enseignant l’appréhende t-il en classe ?
  4. Pourquoi est-il important d’aborder la notion de différence ? Que peux t-elle apporté comme valeur ajoutée aux enfants ?

Les stéréotypes

Les stéréotypes
1 et 2- Problématiques :
1- Pourquoi travailler sur les stéréotypes ?
2- Dans quelle mesure doit-on s’appuyer sur eux pour les déconstruire ? S’agit-il précisément de les déconstruire ?
3- Proposition pédagogique appliquée en stage
1- Pourquoi travailler sur les stéréotypes ?

Le travail sur l’interculturalité et les stéréotypes tient une place de choix dans le nouveau socle commun de compétences, de connaissances et de culture.
Ses enjeux sociétaux sont majeurs, on le comprend d’autant mieux dans le contexte d’une actualité terrifiante.

Définition

D’après le dictionnaire de l’altérité et des relations interculturelles, [les stéréotypes] « sont … des « raccourcis cognitifs »… Ils cristallisent des croyances et des savoirs fondés sur les mécanismes de la simplification de la complexité et de la généralisation à partir de la catégorisation d’informations soit incomplètes, soit trop nombreuses. …ils constituent le versant cognitif du préjugé…Les stéréotypes, en tant que schèmes, concourent à la production d’évaluation de jugements particulièrement hâtifs sur autrui, et, par conséquent, à la formation des préjugés et des conduites de discrimination positives ou négatives. ».

Les enjeux

Les enjeux sont de taille, en particulier autour de la question du vivre-ensemble, dont l’actualité récente a encore malheureusement démontré la nécessité d’une éducation à l’école.
L’ouvrage cité plus haut indique aussi : « les stéréotypes sont [ ] composés de deux versants opposés. D’une part, ils sont nécessaires car ce sont des schémas cognitifs indispensables à la compréhension et à la production des discours (Dufays, 1993). D’autre part, ils constituent une vision généralisante et réductrice de la réalité qui entraîne souvent un manque de tolérance vis-à-vis d’autrui. Il est donc essentiel que l’enseignant travaille les représentations de l’autre avec les élèves. »
Ces réflexions ont une résonnance particulière dans le contexte de l’actualité terrifiante des attentats de Paris, même s’il serait sans doute hatif et réducteur d’en attribuer la cause aux seuls malentendus culturels et aux stéréotypes (mais nul doute que c’en sont des facteurs non négligeables).

Les stéréotypes, par la généralisation et la catégorisation qu’ils impliquent, sont donc réducteurs.

Les représentations des élèves sont-ils toujours et forcément des stéréotypes ?
Le passage par les stéréotypes est-il une phase incontournable de développement de la pensée ?
Dans les apprentissages, une modélisation est-elle nécessaire ?

Les représentations initiales des enfants sont stéréotypées dans la mesure où, en fonction de leur développement, elles font appel à une capacité d’abstraction reposant en grande partie sur un conditionnement environnemental (famille, école, société…). L’observation et l’expérimentation viennent ensuite compléter (confirmer ou infirmer) ces représentations.
Si, pour reprendre Dufays, « les stéréotypes sont des schémas cognitifs indispensables à la compréhension et à la production des discours », si la catégorisation, la généralisation peuvent être un point de départ, elles ne sont en aucun cas un point d’arrivée, un objectif à atteindre.

En outre, le recours au stéréotypes se fait souvent sans en avoir conscience (automatisation). C’est pourquoi il convient de les connaître afin d’être en mesure sinon de les déconstruire (ou de les ébranler), tout au moins de les questionner (parallèle avec les représentations, cf Piaget).
2- Dans quelle mesure doit-on s’appuyer sur les stéréotypes pour les déconstruire ? S’agit-il précisément de les déconstruire ?

Pour ma part, je ne parlerais pas forcément en termes de déconstruction, mais plutôt en termes de désinstitutionnalisation des stéréotypes : il s’agirait de les déstituer de leur statut de vérité universelle, de creuser au-delà des représentations qu’ils imposent.

D’une part, l’analyse des stéréotypes permet de repérer les fondements qui en sont à à la base et peuvent être erronés, voire fallacieux, ou tout au moins incomplets (ou trop complets), et ceux qui font défaut, pour une appréhension globale d’un aspect d’une culture (on pourrait faire un parallèle avec les fondations d’un bâtiment).
D’autre part, connaître les stéréotypes permet de les reconnaître et de les repérer afin de les éviter et de les dépasser, à condition qu’une forme de vigilance soit soutenue par notre réflexion et que tous nos sens soient en alerte. C’est une véritable éducation aux stéréotypes qui doit être menée, et cela ne peut être fait à l’école qu’au travers de pratiques inter et trans-culturelles. En effet, la sensibilisation et l’éducation à l’altérité interculturelle permettent de contourner et d’aller au-delà des stéréotypes, comme le préconise le socle commun : « Apprenant à mettre à distance préjugés et stéréotypes, [l’élève] est capable d’apprécier les personnes qui sont différentes de lui et de vivre avec elles. » (domaine 3 : la formation de la personne et du citoyen . Omniprésente dès le cycle 1, au-delà de l’éducation civique, cette éducation au monde doit se faire de manière progressive, par un travail sur la durée (qui ne s’achève jamais en réalité).

Ici intervient le rôle essentiel d’une démarche expérimentale (manipulation, expérimentation, observation, réflexion, argumentation), au centre des missions de l’enseignant : développer ces savoir-faire, développer la capacité réflexive des élèves. Le développement de ces compétences est d’ailleurs largement développé dans les domaines 3 et 4 et 5 du socle commun.
D’après C.Zarate, la confrontation des représentations culturelles dans le contexte de la classe de langue aboutit à une réflexion sur les stéréotypes, propos qui peut être élargi à tous les cours. Le socle commun indique que « l’élève pose des questions et cherche des réponses en mobilisant ses connaissances sur […] la diversité des modes de vie et des cultures, en lien avec l’apprentissage des langues », ou encore qu’il « fonde et défend ses jugements en s’appuyant sur sa réflexion et sur sa maîtrise de l’argumentation ».

Une question se pose alors : jusqu’à quel point solliciter le questionnement? Trop de réflexion ne peut-elle pas s’avérer déstabilisante, voire anxiogène chez l’enfant ? Là on réalise combien il est important de connaître et de prendre en compte les stades de développement de l’enfant (cf Piaget).
Au moins, une sensibilisation peut-elle être menée dès le plus jeune âge.

3- Présentation de mon travail lors du stage (école élémentaire de Fontenay-le-Marmion)

objectif général :
sensibilisation à la différence et à l’altérité (éducation civique et morale)
prendre conscience du caractère relatif  de son rapport aux valeurs (socle commun : « l’élève [ ]  distingue ce qui est objectif de ce qui est subjectif »)

objectifs spécifiques :
– savoir écouter, respecter et essayer de comprendre l’autre
– développer une réflexion ouverte, non figée, être capable d’argumenter et de faire évoluer sa pensée en interaction avec l’autre (socle commun : « Il sait remettre en cause ses jugements initiaux après un débat argumenté »)
– prendre conscience de la richesse issue de l’altérité

Travail sur les notions de beau et de laid avec un groupe de 10 CP:

a- collecte d’images par chaque élève: belles et laides

b- recueil d’informations près de chaque élève sur sa perception des images : belles ou laides ?

c- table ronde : discussion argumentée autour d’une des images (chatte habillée en danseuse) : émergence de stéréotypes masculin/féminin :
les garçons, sauf un (son critère premier d’appréciation est la couleur), n’aiment pas cette image car c’est une image de fille (jupe et danse) ; à l’inverse, toutes les filles la trouvent belle, notamment parce qu’elles aiment la danse.
Présentation de quelques autres images, notamment un chien chinois ayant remporté des concours de laideur, et un nasique (singe avec un gros nez long), qui réunissent un consensus autour du laid.
Intervention intéressante d’une enfant : « nous on ne le trouve pas beau mais peut-être que pour lui c’est nous qui ne sommes pas beaux »
J’ai été surprise par une telle capacité de décentration chez une enfant de CP.

d- lecture d’un conte vietnamien : la montagne aux 3 questions

e- dessin à partir du conte + conclusion collective (et distribution de fiches pour trace écrite) :
Quand on parle de beau et de laid, nous n’avons pas tous le même avis. Tout le monde a le droit d’avoir son avis. Il faut savoir écouter l’avis des autres et le respecter. Personne n’a raison ou tort.
Et cette question : est-ce que le plus important est la beauté physique, l’apparence ?

Bilan
Cette activité s’est avérée intéressante, mais pas à la hauteur de mes attentes, pour plusieurs raisons :
activité de réflexion difficile à cet âge et attention limitée des élèves
distraction des enfants du fait d’être avec de nouveaux intervenants (les stagiaires)
pas assez de cadrage dans le choix des images (j’aurai dû leur demander de choisir parmi un panel d’images sélectionné auparavant, au lieu de leur laisser choisir librement n’importe quelle image (dans n’importe quel livre), car toutes ne se sont pas avérées exploitables pour ce thème.
Pour la lecture du conte, j’ai suivi les conseils de l’enseignant et n’ai pas « adapté » le texte comme je le désirais dans un 1er temps ; j’aurais dû car cela leur faisait trop de points à gérer, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’images pour accompagner le texte: attention, repérage des personnages, sens des mots, sens global (capacité de représentation)…Certains enfants ont toutefois très bien restitué l’histoire.
Toutefois, je pense avoir tout de même suscité une amorce de réflexion chez les élèves (ce qui est un début à cet âge), une réflexion intéressante sur leurs représentations et les fondements qui en sont à l’origine, notamment par ma demande d’argumentation ; le socle commun note que « …la liberté de conscience [est] fondée sur l’autonomie du jugement de chacun… ».
De plus, nous avons plaisanté en assistant à l’émergence des tenaces stéréotypes masculin/féminin (au sujet de la danse). La production de dessins autour du conte a également été un moment de bonheur.

2) 3) Extrait de Laplantine et article de Puren

*Quel sens donner aux mots « différence », « décentration », « ethnocentrisme » ? et Pourquoi cette démarche, en plus de nous permettre de comprendre l’autre, nous amène-t-elle à nous comprendre nous-mêmes ?

Les trois termes « différence », « décentration » et « ethnocentrisme » sont étroitement liés avec l’interculturalité. Dans la vie quotidienne, nous sommes tous amenés à rencontrer de nouvelles personnes que ce soit sur notre lieu de travail, à l’école, au supermarché, dans la rue, lors de voyages, dans des musées etc. Ces personnes ne partagent pas toutes les mêmes valeurs ou normes que nous parce qu’elles viennent d’un autre pays ou continent, ou tout simplement parce qu’elles sont issus d’un milieu familial, social et/ou culturel différent du nôtre.
Si l’on s’intéresse aux définitions de chacun de ces mots (et pour cela je vais reprendre les définitions d’une collègue Sophie Rebours qu’elle a trouvées dans le Larousse 2015) :
– la différence est l’absence d’identité, de similitude entre des choses, des personnes ; caractère qui les distingue l’une de l’autre ; dissimilitude. C’est ce qui constitue un écart entre deux ou plusieurs personnes.
– la décentration est, selon Jean Piaget, « le mécanisme qui permet au sujet individuel ou collectif d’échapper à toute forme de subjectivité déformante, parce que « égocentrée » ou « sociocentrée », pour atteindre des formes variées d’objectivité dans le rapport au monde ou à autrui. » Plus simple-ment dit, c’est la possibilité pour tout être social de sortir de son « moi », de son égocentrisme, pour, dans un premier temps, accepter d’aller vers l’autre, et dans un second temps, apprendre à le comprendre et à accepter ses différences. On constate donc que dans cette définition de la décentration apparaît la notion de différence. Cependant, selon Puren, « les différences ne peuvent apparaître clairement que sur un fond de ressemblance ». En effet, lorsque l’on cherche à comparer son moi avec une autre personne, les seuls éléments qui vont très vite nous interpeller seront les différences. On oublie, lorsque l’on compare quelqu’un, qu’il a aussi des ressemblances avec nous-même, malgré les différences géographiques, sociales, économiques etc. Par exemple, c’est un être à part entière comme nous.
-l’ethnocentrisme est lui défini comme une « tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés. » Il y a donc une notion de condescendance qui apparaît là et qui sous-tend que l’autre vaut moins que le moi, que soi.
De plus, nous avons des représentations. Chaque être humain possède des représentations sur à peu près tous les sujets. Si l’on revient à l’interculturalité, chaque être humain lorsqu’il rencontrera un autre être humain venant d’un autre pays que le sien, ou ne croyant pas à la même idéologie que lui aura des représentations sur cet individu rencontré. C’est là que va entrer en jeu les notions de décentration et d’ethnocentrisme. Il va falloir laisser sa propre identité. Si on ne se décentre pas, on va « naturellement » comparer la culture de l’individu avec lequel on interagit, avec sa propre culture. Il y a donc des valeurs ou normes que l’on ne comprendra pas si nous-même nous ne partageons pas les mêmes dans notre société. Il va falloir faire l’impasse sur nos normes et valeurs transmises depuis notre naissance par la famille et l’école puis plus tard par nos interactions dans notre société. Il est vrai qu’il est difficile de mettre son moi de côté. Pour ce faire, je pense qu’il faut d’abord être conscient des valeurs et normes de notre société, les identifier pour ensuite les mettre de côté de manière à être prêt à découvrir l’autre, l’inconnu, le différent. Nous ne nous posons pas souvent la question tous les jours « qui suis-je réellement ? » Le fait de se décentrer volontairement va donc nous permettre de mieux se connaître, on va s’interroger sur les normes que l’on respecte, les valeurs trans-mises par nos pairs. Qu’est-ce qui a fait que nous sommes ce que l’on est à cet instant précis de notre vie ? Ce sont plein d’éléments personnels qui nous ont permis d’être tels que nous sommes en ce moment, mais pas seulement. Nos interactions, les échanges avec les autres ont joué un rôle aussi. Ils ne sont pas entrés par une oreille puis sortis de l’autre. Ils nous ont indirectement changés, transformés au fur et à mesure de notre vie. Ensuite, une fois cette conscientisation effectuée, nous pouvons nous ouvrir à l’altérité dans de meilleures conditions si nous exprimons une certaine curiosité, une envie de découverte de l’inconnu, de l’incompris. Après cette découverte de l’autre, nous tenterons de comprendre ses normes, ses valeurs, ses coutumes, et, dans les différences, des ressemblances surgiront aussi, d’un point de vue social, économique, idéologique etc. En effet, nous analyserons nos appartenances, nos normes et nos valeurs avec celles de l’autre. Cette capacité d’analyse fera resurgir des ressemblances entre les deux êtres humains qui se rencontrent. La différence de l’autre nous donnera peut-être envie de partager d’autres normes et valeurs que celles de notre société. La rencontre de l’autre est donc un enrichissement personnel, et éventuellement professionnel si la rencontre de l’autre se fait sur le lieu de travail.
Pour conclure, ces trois termes sont nécessaires au processus de l’acception de l’autre. Il faut accepter les différences de l’autre pour « faire société » (cf. Compétences culturelles de Puren) au mieux avec les « autres » (autrui, une personne différente de nous de par sa culture, son idéologie, sa situation sociale, économique etc.) tant dans le domaine professionnel que social. Pour accepter les différences, il faut donc se décentrer, c’est-à-dire mettre de côté son moi et surtout ne pas faire preuve d’ethnocentrisme lorsque l’on rencontre un individu inconnu, oublier ne serait-ce qu’un ins-tant nos valeurs, nos normes et tout simplement écouter l’autre, le découvrir et le respecter.

*Comment, en tant qu’enseignant, puis-je mettre en oeuvre cette approche dans ma classe ? Autour de quelles activités précises ?

L’année précédente, en première année de master MEEF 1er degré donc, j’ai pu travailler sur le thème du voyage à l’école. Pourquoi le voyage à l’école, parce que j’ai pu constater que l’interculturalité à l’école est présente dès la première année de maternelle. Les enfants sont confrontés à l’altérité à partir du moment où ils sortent de leur sphère familiale. Cependant, l’interculturalité à l’école a ses limites. Une fois que tous les élèves apprennent à se connaître durant toute leur scolarité, ce que j’ai pu constater dans mon école cette année (les élèves de ma classe se connaissent depuis la maternelle, ils ont tous les ans été ensemble, ils se connaissant « par cœur »), il n’y a plus la même intensité d’altérité, ils finissent finalement par se créer une même culture et identité tous ensemble. Je me suis donc demandée, comment provoquer la rencontre des élèves avec une « autre » altérité. J’ai songé aux sorties scolaires, celles-ci permettant la découverte de l’inconnu aux élèves. Mais comment faire lorsqu’elles ne sont pas réalisables ? Existe-t-il une autre manière, en classe, de faire voyager les élèves? J’avais trouvé un premier élément qui était la littérature de jeunesse. Durant un stage dans une classe de CM1-CM2 à Amfréville, j’ai pu expérimenter ceci. J’ai travaillé avec une collègue sur un album de jeunesse, le Train jaune. Dans cet album, beaucoup de paysages y sont décrits. Il propose un voyage dans plusieurs régions du continent américain, grâce au voyage qu’effectue un train moderne (le train bleu) remplaçant un train du siècle précédent (le train jaune). On assiste donc à un voyage dans l’espace comme dans le temps. Cet album laisse une place importante à l’imagination des lecteurs. Les élèves ont pu s’imaginer certains paysages non illustrés. Si nous avions eu davantage de temps de stage, ma collègue et moi-même avions pour projet d’étendre le thème du voyage en classe en liant les arts-visuels permettant de laisser l’imagination des élèves se révéler au grand jour, pour ensuite constater les différentes visions du monde des élèves.                                          Je suis maintenant en deuxième année de master et j’ai à ma charge une classe de CE2-CM1, donc comme lors de mon stage à Amfréville, des cycles 3. Je pense réutiliser ce thème cette année avec ma propre classe, avec éventuellement un autre album, et surtout lier les arts. Je suis également entrain de rechercher une correspondance dans un pays étranger que je connais bien et qui m’intéresse fortement, l’Espagne. J’ai pu étudier pendant trois ans la langue, la littérature et la civilisation de ce pays. C’est pourquoi je cherche une correspondance épistolaire en Espagne. Grâce à une correspondance épistolaire, mes élèves pourraient échanger avec d’autres élèves d’un autre pays, et voir ainsi la vision qu’ont les élèves espagnols de notre pays par exemple, sans avoir voyagé au sein de ce pays, et même chose pour mes élèves, voir la vision qu’ils ont de l’Espagne, sans y être jamais allés. Ce projet mêlerait les arts, la littérature et l’écriture comme moyen de communication. Il me permettrait de développer chez les élèves un esprit libre, imaginatif  mais également d’« explorateur ». Tout ceci pourrait ensuite se réunir dans un carnet de voyage, voyage imaginaire réalisé par les élèves (j’ai eu cette idée grâce aux récits de voyage de Christophe Colomb). Ainsi, je disposerai de productions d’écrit, comme par exemple des lettres écrites pour des correspondants étrangers demandant comment est le pays dans lequel ils vont se rendre, ou encore des lettres relatant leur voyage à destination des amis ou la famille, inventées par les enfants et collées dans leur carnet de voyage. Mais aussi des productions d’élèves en arts-visuels illustrant des paysages observés lors de leur voyage imaginaire, et enfin une histoire écrite en plusieurs petits bouts relatant leur voyage étape après étape (et pourquoi pas enregistrer les élèves, s’ils veulent, pour faire comme s’ils conversaient avec leur famille par téléphone pour raconter leur périple).                                                          Désormais, je suis enseignante dans une classe de CE2-CM1, une classe très dynamique mais qui montre des tensions régulières entre les élèves. Ils se connaissent depuis la maternelle, et chaque année ils se retrouvent tous dans la même classe. Par conséquent, ils se connaissent tous bien. Pour cela, il serait important de trouver un axe de travail qui permettra de rassembler les élèves malgré leur mésentente, et leurs différences. Je pense donc reprendre le travail que j’avais entrepris l’année dernière en M1 MEEF 1er degré dans mon ERCAPP grâce à mes cours, mes stages et mon année en tant qu’emploi d’avenir professeur dans une école à Blainville-sur-Orne. Je leur proposerai de travailler trois disciplines : la littérature, les arts-visuels et la communication par le biais de correspondance épistolaire, ce qui permettra de recueillir leurs représentations sur notre société, mais aussi celles sur un autre pays, puis travailler la décentration avec eux en variant le travail individuel et collectif. Celui-ci aboutira à une certaine curiosité de la part des élèves et une envie de rencontrer l’altérité, et leur fera travailler l’interculturalité (« être capable de prendre de la distance par rapport à sa propre culture et être attentif aux incompréhensions et interprétations erronées toujours
possibles entre personnes de cultures différentes,… » Puren) et la métaculture (« avoir de bonnes connaissances de la culture des autres,… »), mettant de côté leur égocentrisme très présent à leur âge.

Pour le moment, je n’ai pas encore élaboré mon questionnement professionnel issu des rapports de mes visites de mes tuteurs. Mon sujet d’ERVIP s’oriente donc sur le même questionnement que mon ERCAPP, c’est la continuité. Il reprend tout de même un élément ressorti de mes visites: la gestion d’une classe dynamique comme la mienne, montrant des tensions régulières. Le projet de mon école ayant pour but d’amener les élèves vers l’autonomie (plus particulièrement les élèves de cycles 3) et le respect des autres. Ainsi, mon projet de travail pourrait leur être bénéfique.

Elise Nourry, M2A A2

1) (Projet recherche 2015-2016) Image représentant l’altérité

L’année précédente, en M1 donc, j’ai pu travailler sur le thème du voyage à l’école. Pourquoi le voyage à l’école, parce que j’ai pu constater que l’interculturalité à l’école est présente dès la première année de maternelle. Les enfants sont confrontés à l’altérité à partir du moment où ils sortent de leur sphère familiale. Cependant, l’interculturalité à l’école a ses limites. Une fois que tous les élèves apprennent à se connaître durant toute leur scolarité, ce que j’ai pu constater dans mon école cette année (les élèves de ma classe se connaissent depuis la maternelle, ils ont tous les ans été ensemble, ils se connaissant « par cœur »), il n’y a plus la même intensité d’altérité, ils finissent finalement par se créer une même culture et identité tous ensemble. Je me suis donc demandée, comment provoquer la rencontre des élèves avec une « autre » altérité. J’ai songé aux sorties scolaires, celles-ci permettant la découverte de l’inconnu aux élèves. Mais comment faire lorsqu’elles ne sont pas réalisables ? Existe-t-il une autre manière, en classe, de faire voyager les élèves? J’avais trouvé un premier élément qui était la littérature de jeunesse. Durant un stage dans une classe de CM1-CM2 à Amfréville, j’ai pu expérimenter ceci. J’ai travaillé avec une collègue sur un album de jeunesse, le Train jaune. Dans cet album, beaucoup de paysages y sont décrits. Il propose un voyage dans plusieurs régions du continent américain, grâce au voyage qu’effectue un train moderne (le train bleu) remplaçant un train du siècle précédent (le train jaune). On assiste donc à un voyage dans l’espace comme dans le temps. Cet album laisse une place importante à l’imagination des lecteurs. Les élèves ont pu s’imaginer certains paysages non illustrés. Si nous avions eu davantage de temps de stage, ma collègue et moi-même avions pour projet d’étendre le thème du voyage en classe en liant les arts-visuels permettant de laisser l’imagination des élèves se révéler au grand jour, pour ensuite constater les différentes visions du monde des élèves.
Je suis maintenant en deuxième année de master et j’ai à ma charge une classe de CE2-CM1, donc comme lors de mon stage à Amfréville, des cycles 3. Je pense réutiliser ce thème cette année avec ma propre classe, avec éventuellement un autre album, et surtout lier les arts. Je suis également entrain de rechercher une correspondance dans un pays étranger que je connais bien et qui m’intéresse fortement, l’Espagne. J’ai pu étudier pendant trois ans la langue, la littérature et la civilisation de ce pays. C’est pourquoi je cherche une correspondance épistolaire en Espagne. Grâce à une correspondance épistolaire, mes élèves pourraient échanger avec d’autres élèves d’un autre pays, et voir ainsi la vision qu’ont les élèves espagnols de notre pays par exemple, sans avoir voyagé au sein de ce pays, et même chose pour mes élèves, voir la vision qu’ils ont de l’Espagne, sans y être jamais allés. Ce projet mêlerait les arts, la littérature et l’écriture. Il me permettrait de développer chez les élèves un esprit libre, imaginatif mais également d’« explorateur ». Tout ceci pourrait ensuite se réunir dans un carnet de voyage, voyage imaginaire réalisé par les élèves (j’ai eu cette idée grâce aux récits de voyage de Christophe Colomb). Ainsi, je disposerai de productions d’écrit, comme par exemple des lettres écrites pour des correspondants étrangers demandant comment est le pays dans lequel ils vont se rendre, ou encore des lettres relatant leur voyage à destination des amis ou la famille, inventées par les enfants et collées dans leur carnet de voyage. Mais aussi des productions d’élèves en arts-visuels illustrant des paysages observés lors de leur voyage imaginaire, et enfin une histoire écrite en plusieurs petits bouts relatant leur voyage étape après étape (et pourquoi pas enregistrer les élèves, s’ils veulent, pour faire comme s’ils conversaient avec leur famille par téléphone pour raconter leur périple).

liste_La-decouverte-et-conquete-de-lAmerique-I-LAme_9618

J’ai choisi une image représentant la conquête de l’Amérique latine pour illustrer l’altérité. Pour moi, l’image des colons rencontrant pour la première fois des autochtones est représentatif de ce qu’est l’altérité. Deux peuples qui ont une culture complètement différente se découvrent pour la première fois. Cette différence va être source de curiosité, d’observations, d’interrogations et donc d’interactions entre ces deux peules pour chercher à comprendre l’une ou l’autre des deux cultures, ou ne serait-ce qu’apprendre à connaitre l’autre et accepter ses différences. Cependant, ce n’est pas ce qu’il s’est produit. La différence de l’autre, du peuple autochtone n’a pas été perçue favorablement par les européens lors de leur arrivée sur le nouveau continent. Ces différences, selon les colons, ne répondaient pas aux normes de l’époque du siècle d’or.
A la fin du XVème siècle et XVIème, aussi appelé siglo de oro (siècle d’or), règne au sein de la cour d’Espagne une étiquette stricte, en passant par des règles de bienséances, des coutumes, mais aussi par des tenues vestimentaires etc. Le peuple espagnol se doit de les respecter à l’époque. Apparaît également une remise en question de l’Eglise et de ses richesses qui entraînera l’avènement d’une nouvelle religion, le protestantisme et le début de conflits entre ses deux religions.
Cette gravure de Théodore de Bry (humaniste et graveur. 1528-1598) datée de 1594, soit plus d’un siècle après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, décrit la violence de l’arrivée des occidentaux en Amérique, armés, protégés par des armures face aux Indiens représentés nus ou presque et totalement désarmés. Théodore de Bry dénonce l’arrivée brutale des Occidentaux qui font ici une démonstration de force alors qu’ils sont reçus avec de nombreux cadeaux d’or. Ces « envahisseurs » sont représentés avec une absence totale de modestie et même une certaine sévérité et arrogance qu’oppose l’humanité incarnée par les Indiens. Théodore de Bry dénonce également la conversion de force au catholicisme comme le suggère la croix plantée par les Européens comme pour montrer la nouvelle appartenance de ces terres à l’Eglise catholique, conversion de force qu’elle imposera à tous les habitants de son royaume et de ses nouveaux territoires conquis.
Ce fait historique montre la difficulté de la décentration, mécanisme qui, selon Jean Piaget, permet au sujet individuel ou collectif d’échapper à toute forme de subjectivité déformante, parce que « égocentrée » ou « sociocentrée », pour atteindre des formes variées d’objectivité dans le rapport au monde ou à autrui. Ici, on constate que la rencontre des Européens avec les premiers habitants du continent américain fut un véritable choc et une tuerie. Cet évènement historique nous montre qu’il est donc parfois difficile d’accepter l’autre, et pour cela, de parvenir à oublier son appartenance culturelle, sociale, économique religieuse que nous impose implicitement le continent, le pays, la famille, dans lesquels nous vivons.
Par conséquent, pour pouvoir apprendre à accepter les différences de l’autre, il faut accepter de se décentrer de soi en mettant de côté ses appartenances religieuses, culturelles, sociales, économiques etc. Il faut mettre de côté son ethnocentrisme.

Elise Nourry, M2A A2

Les oiseaux

les oiseaux anonyme 1619Cette œuvre intitulée Les oiseaux datant de 1619 symbolise pour moi l’altérité. Cette peinture représente un ensemble d’oiseaux, comme son nom l’indique, d’origines variées. L’altérité a pour définition élémentaire : l’autre, autrement dit la rencontre avec autrui, la différence. Aussi, nous pouvons nous rendre compte qu’au sein de ce tableau se mêlent une multitude d’oiseaux, variés et différents que ce soit de par leur physique ou leurs origines. Or, pour moi c’est ce que représente l’altérité : la rencontre entre individus variés, physiquement et psychologiquement, de par leurs origines, leur vécu, leurs cultures et d’autres encore. De plus, cette peinture n’aurait pas pu être réalisée sans les grandes découvertes de la Renaissance, notamment la découverte de l’Amérique en 1492 par Christophe Colomb. Sans ces découvertes, en effet, beaucoup d’espèces ne seraient pas présentes sur le tableau. Christophe Colomb a donc, lui-même, rencontré autrui lors de la découverte de l’Amérique, néanmoins, ce qui en a suivi n’est pas de l’ordre de la découverte de l’autre puisque le peuple et sa culture ont été majoritairement détruits.

La rencontre avec autrui me semble fondamentale mais plus important est le fait de respecter l’autre dans l’ensemble de son intégrité physique mais également mentale lorsqu’il est question de sa culture ou de ses coutumes par exemples. C’est ainsi que dès le plus jeune âge l’école tente d’inculquer ces valeurs aux élèves à travers de diverses matières et activités, citons par exemples la littérature ou les arts visuels.

La problématique de la différence : réflexions personnelles

Suite à la lecture des deux textes et notamment la citation de Laplantine, le mot « différence » renvoie selon moi à l’ouverture à l’autre. En effet, Laplantine explique qu’il faut se « décentrer » de sa propre société ; ce qui signifie selon moi, de se défaire de ses habitudes de vie afin de s’ouvrir sur le monde et s’ouvrir à l’autre. Je pense que la construction de cette problématique de la différence ne peut se faire (mais ce n’est que mon avis), qu’une fois que l’on a compris et analysé notre propre société dans son ensemble et que l’on s’est préparé à découvrir des choses différentes, qui « sortent » de notre ordinaire. Ainsi, en s’ouvrant à d’autres cultures et en apprivoisant la différence, nous pouvons établir des similitudes avec notre propre société et même comprendre des aspects de cette dernière qui nous avaient jusqu’à présent échappés. Notre décentration vis-à-vis de notre propre société et cette culture de la différence permettra d’éviter un « ethnocentrisme » trop souvent prononcé.

L’ethnocentrisme, qui de mon point de vue signifie l’acte de privilégier et de mettre en avant sa propre culture au détriment d’autres, cloisonne trop notre pensée et bride notre ouverture d’esprit. Il faut passer outre sa fierté d’appartenir à une société, qui est tout à fait légitime néanmoins (il faut se sentir bien dans le pays et dans la société dans laquelle nous vivons), pour pouvoir découvrir l’autre dans son intégralité.

Cette démarche de décentration nous permet de nous comprendre nous-même, au-delà de la compréhension de l’autre, car elle permet de remettre en cause la société qui nous entoure. En découvrant d’autres façons de vivre, nous faisons des comparaisons inévitables. Dans la découverte de l’autre, nous prenons le temps d’étudier le fonctionnement d’une culture, chose que nous ne faisons pas avec notre propre culture (ou très peu). L’étude de ces modes de vie nous donne, indirectement ou directement, des clés pour décrypter et donc comprendre notre monde à nous, notre vie et notre société habituelle, notre vie à nous qui n’est pas autre et qui n’est pas « différente ».

Dans la classe, notamment en CM1 où j’enseigne, il existe plusieurs façons de découvrir l’autre et d’ainsi, permettre aux élèves de commencer à se décentrer vis-à-vis de leur propre culture. Il est important de noter que plus tôt ils seront habitués à découvrir l’autre et la différence, plus tôt ils seront citoyen du monde et non enfermé dans une citoyenneté à échelle nationale. Toutes les disciplines peuvent contribuer à développer cette problématique de la différence :

– En français, l’étude de textes venus du monde entier permet de découvrir des modes de pensées qui diffèrent souvent des nôtres. Par exemple, une activité autour des contes de fées traditionnels puis revisités peut permettre d’observer les différents points de vue des auteurs de différentes nationalités. Une activité autour de textes traditionnels très connus type histoires du soir ou légendes permettrait également de se rendre compte que les élèves des 4 coins du monde ne s’endorment pas tous grâce aux histoires du Père Castor.

– En musique, l’écoute de paysages sonores ou de musiques traditionnels permettent efficacement de mettre en évidence une différence marquée entre les différentes cultures du monde. Par l’écoute, les enfants vivent cette différence de façon concrète.

– En arts visuels et en histoire des arts, comme en musique, l’étude d’œuvres étrangères permet concrètement de découvrir des cultures étrangères.

– En mathématiques, l’étude de la numération égyptienne (entre autres) permet de découvrir une autre façon de compter. L’origine des chiffres arabes peut également montrer que notre société est construite en partir grâce à l’autre. Certaines méthodes de multiplication telles que Per Gelosia ou encore les multiplications chinoises permettent de mettre en lumière d’autres façons de multiplier (avec parfois plus de clarté que nos méthodes traditionnelles).

– En enseignement moral et civique, la différence sera abordée via la construction du vivre ensemble, où l’autre représenté par notre camarade de classe ou par le groupe classe dans son intégralité.

– En langue vivante étrangère, la discipline de la différence par excellence, la découverte de l’autre se fera tout au long de l’année à travers la découverte de la civilisation, des chants et habitudes de vie…

Les autres disciplines telles que l’histoire et la géographie, l’EPS et bien encore contribuent également à briser l’ethnocentrisme grandissant chez nos élèves : c’est un travail de tous les jours, de chaque instant qui nécessite un travail certain mais primordial. Notre devoir, en tant qu’enseignant, est de former des citoyens du monde prêt à s’adapter à n’importe quelle société et ces compétences doivent se construire très tôt dans la vie de l’enfant.
Pour le moment, ces réflexions n’entrent pas en résonance avec mon questionnement professionnel issu des rapports de mes visites conjointes. Mon sujet d’ERVIP s’orientera sur quelque chose de différent qui lui, pourra se lier plus facilement à cette ébauche d’écrit.